C'est Le Parisien qui nous apprend, sous la signature de Geoffroy Tomasovitch, qu'on le surnommait comme cela, notre collègue Patrick Keil. Celui-ci a comparu le 13 juillet devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et sa révocation a été requise par le ministère de la Justice.
On nous reproche notre corporatisme et je crois, la plupart du temps, qu'on a raison. Mais nous nous penchons sur nous-mêmes en tant que corps, nous nous défendons collectivement, nous constituons le gros du troupeau et les brebis perdues ne nous intéressent pas. Le singulier défait ne nous touche guère quand le pluriel offensé nous sollicite vivement.
Je ne connais pas Patrick Keil mais en lisant cet article sur lui, dont le titre sans nuance est déjà un récit à lui seul : "La déchéance d'un magistrat à la dérive", j'ai pensé à sa solitude, à la détresse qui devait être la sienne, à l'heureuse présence d'un avocat auprès de lui - je vais finir par définir l'avocat comme l'homme ou la femme qui est tout simplement là pour manifester la plus élémentaire solidarité, celle des respirations, des attentes, des angoisses et des espérances -, à ses retours inévitables dans le passé et à sa vision sombre de l'avenir.
Les romans qui narrent des déchéances ou d'irrésistibles ascensions m'ont toujours passionné. Parce qu'ils parviennent à rassembler en un seul personnage emblématique les aléas, les infortunes ou les triomphes d'une existence. Cette mobilité du destin est fascinante. Les mauvaises rencontres, l'alcool, le désir d'argent, la faiblesse de l'être y ont leur part. On lit en frémissant ces pages qui nous protègent des malheurs en nous y plongeant.
Le Petit Procureur. En charge du dossier Festina à Lille, magistrat respecté, il se retrouve au Parquet de Montpellier où l'alcool, la fréquentation d'un dentiste indélicat, les suites très douloureuses d'un divorce l'ont conduit apparemment vers le pire aussi bien sur le plan professionnel que personnel. C'est une destinée qui appelle la compassion en même temps qu'elle emportera une sanction. C'est normal. Est-il permis pour un tiers, même magistrat, de mêler dans un billet un sentiment de fraternité attristée à l'égard de cet homme et de nécessaire rigueur à l'encontre du professionnel ?
Le Petit Procureur. Que deviendra-t-il plus tard ?
Compassion et sanction ne sont pas incompatibles pas plus que votre juste questionnement sur le sentiment mêlé de "fraternité attristée" et de "nécessaire rigueur" nonobstant votre qualité de magistrat et qui plus est en activité.
Si vous le connaissiez, plus encore vous ne regretteriez un mot de ce billet si juste.
Combien sa vie personnelle a t-elle pu basculer pour qu'il en arrive à se faire absorber tout entier par cette spirale autodestructrice qui est celle décrite, lui, ce magistrat compétent, travailleur acharné et infatigable, respecté qu'il était de tous avant même l'affaire du dopage qui l'a sorti du lot des anonymes (sans qu'il ne se laisse envahir par les médias pour autant) !
Le voir revenir en haut de l'affiche, ce qu'il n'a jamais cherché pour des faits bien plus glorieux, m'a consternée et laisse sérieusement réfléchir tout un chacun sur nos certitudes humaines.
Que deviendra-t-il ? Je tenais modestement par ce commentaire à lui rendre hommage et à lui apporter tout mon soutien dans l'adversité car il y a une vie après et c'est heureux. Je reste fière de l'avoir connu quand il exerçait à Lille et je ne suis certainement pas la seule !
Rédigé par : D.LOPEZ-EYCHENIE | 08 septembre 2009 à 14:36
Le CSM (Paris) a transmis sa décision à Madame le garde des Sceaux le 21 juillet à 10h00. Patrick Keil en a reçu la notification le même jour à 14h05 (à Lille).
Patrick Keil a appris que Mme le garde des Sceaux avait signé la révocation... par la radio (INFO), flash de 15h le 24 juillet.
Que de courtoisie, que de respect de la personne !!!
Il fallait que tout soit fini avant l'arrivée du Tour à Paris. Il fallait que Patrick Keil soit bien informé de la corrélation de ces deux événements... Le message fut clair... Avis aux amateurs.
Rédigé par : jean-michel l. | 03 août 2009 à 10:33
Sur les conséquences humaines des affaires traitées par Monsieur Patrick Keil, croyez-vous possible, au-delà de ses aveux retransmis par quelques médias, de lui réclamer des excuses publiques ?
Avant d'être sanctionné, ce magistrat s'est naturellement attaqué très vivement à des gens qui eux, s'inscrivaient dans une spirale plus vertueuse que la sienne. Il a peut-être su faire procéder à des arrestations de brigands ou malfrats, mais parfois il s'est complètement et gravement planté, et il a travaillé à charge contre des innocents, des gens honnêtes qu'il a totalement écrasés et qui aujourd'hui se taisent ou n'ont même plus aucun moyen de s'informer sur ce "petit procureur" qui riait de les avoir à sa merci. Je sais que je prends des risques en écrivant cela. Mais vérité oblige.
Rédigé par : Alain | 24 juillet 2009 à 12:51
"Pour être respecté, il faut être respectable". Vrai pour moi, ex éducateur de l'ancienne bien nommée Education surveillée. "Respectable" s'adresse donc à l'autre. D'ores et déjà un Rubicon est franchi, car il y a par définition du connu et de l'inconnu devant nous... Je peux dire encore aujourd'hui, en sortant de vos cabinets de magistrats, souvent le soir, lorsque Paris et la Seine commencent leur mue, avoir lu dans les regards le respectable de la justice. Mais parfois c'était raté, pourquoi ? Une sorte d'impuissance a prendre l'histoire en route pour vivre avec, et non la jeter dans la première poubelle du coin...
Je connaîtrai pendant plusieurs années ce qu'est la destruction de toute une famille du fait d'un procès, d'une simple décision de recevabilité. Eh bien j'ai compris ce que la justice des mineurs avait de grand en ne commuant pas l'erreur en faute, et les regrets en remords. Dans la déchéance que vous décrivez, il y a un parfum de récidive. Si vous voyez le problème ?...
Rédigé par : kroumir | 19 juillet 2009 à 20:20
Un magistrat dont je me souviens de l'infortune professionnelle est le procureur Francois Franchi, mis au placard après avoir requis dans l'affaire dite "Sentier 1", ce qui lui avait valu les habituelles accusations d'antisémitisme des habituels avocats. Il y a aussi d'autres éléments que je ne peux révéler dans un espace public. Quoiqu'il en soit je me suis toujours demandé si c'est à cause de "Sentier 1" que Francois Franchi a été placardisé.
Rédigé par : Armand | 18 juillet 2009 à 23:34
Il y a aussi des magistrats qui font rire, comme celui qui était en déplacement à l'étranger pour délivrer une conférence sur l'éthique des magistrats. Le soir venu il n'a rien trouvé de mieux que de subtiliser une carte bancaire pour l'utiliser dans un bordel.
Ca me fait penser aux ouvrages de Jean-Charles sur les gendarmes.
Rédigé par : Armand | 18 juillet 2009 à 23:31
Véronique,
Ca n'arrive que maintenant ici, mais la distillerie de venin fonctionne depuis le verdict sur les médias et forums liés aux organisations juives.
Catherine Jacob,
Pas de STO pour l'alsacien que j'aurais pu être, mais le RAD, équivalent pour les alsaciens et lorrains. "Patriote réfractaire à l'annexion de fait" est un statut récent je crois.
Je sais simplement que le choix n'était pas aussi facile lorsque né allemand, on se retrouvait dans la moulinette centralisatrice française en 1918. Je sais que l'antisémitisme était bien partagé par une part majoritaire de l'opinion en Alsace, plus qu'ailleurs en France. Aurais-je été séduit par l'autonomisme alsacien, avec ses relents antisémites ? Je ne parierais rien et c'est ce doute sur moi-même qui entraîne ma compréhension pour ceux qui, confrontés au choix, se sont orientés vers ce qui deviendra le mauvais camp.
Je sais que, breton d'origine, alors que les juifs n'étaient pas bien nombreux en Bretagne contrairement à l'Alsace, ma famille, toute résistante qu'elle fut, n'aimait pas les juifs pour autant. On ne juge pas l'histoire, prétention folle et stérile.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@Véronique et Catherine Jacob | 18 juillet 2009 à 21:51
@Jean-Dominique Reffait
"Alsacien en 40, qu'aurais-je fait, qu'aurions-nous fait ?"
Vous auriez peut-être été expédié sur le front russe et là vous n'auriez pas vraiment rigolé !
1- http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_de_l'Est_(Seconde_Guerre_mondiale)
2- http://www.nithart.com/incorpor.htm
17000 morts alsaciens et mosellans incorporés de force !
Ou alors vous auriez été réquisitionné pour le STO, Le service du travail obligatoire, et vous n'auriez pas vraiment rigolé non plus !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_du_travail_obligatoire
Vous auriez pu être "Patriote réfractaire à l'annexion de fait" et mener une vie de proscrit ou servir la France d'une autre manière à condition d'en avoir l'occasion.
http://www.senat.fr/questions/base/2009/qSEQ090307924.html
Ou vous seriez peut-être passé en Suisse ?!
Qui peut savoir ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 juillet 2009 à 19:45
@ Jean-Dominique
En même temps, je m'y attendais à voir vénéneusement distillée ici la condamnation du père de PB à la Libération.
Je suis même surprise que ça n'arrive que maintenant.
Depuis que Philippe Bilger est devenu le maudit national, rien de surprenant à ce relent nauséeux qu'est l'intervention de zorro.
Il y a même l'avocat de SOS Racisme qui nous dit tout bas dans Le Monde, l'air de rien, que Philippe étant opposé à la loi Gayssot - en passant tous les historiens sérieux le sont -, il n'aurait pas dû être désigné pour être l'avocat général du procès Fofana...
Alors, si je résume la situation.
1 - le choix d'un magistrat doit donc se faire impérativement aujourd'hui en fonction du profil intellectuel du magistrat.
2 - la partie civile doit assurer le réquisitoire. Le moindre écart avec ce qui est la thèse du représentant de la victime - en réalité le représentant de la cause qu'elle incarne - ne sera de toute façon ni audible, ni autorisé, ni toléré dans les prétoires.
3 - l'avocat général Philippe Bilger n'épousant pas en tous points, de façon exactement calquée, la cause de Me Szpiner, était dès l'origine condamné à être maudit.
Sauf à accepter d'être le porte-parole et la voix unique de la partie civile, tout réquisitoire de ce procès aboutissait immanquablement à l'appel du GDS.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 18 juillet 2009 à 18:16
Merci zorro
Votre commentaire plaide en une ligne pour la liberté d'expression, même pour les cons.
Car quand même, insinuer ce genre de choses en utilisant un commentaire anonyme, c'est fortiche !!!
Rédigé par : Alex paulista | 18 juillet 2009 à 17:34
Ah, j'en tiens un ! Nous sommes bien en état de paix, démocratie virtuelle, rien de commun avec la situation de 1940, comparaison n'est pas raison et tout le toutim.
Et ce zorro alors ? "C'est vrai que le père de Bilger a collaboré pendant la guerre ?" Ce mec là n'est pas un fantôme, il est bien vivant aujourd'hui, planqué derrière son faux masque, sa paire de ciseaux et son tube de colle aux mains, c'est bien lui, l'Eternel Délateur, l'ombre glissante de la Kommandantur, non ? On ne compare pas ? Moi je compare, ils sont toujours là, ces bons apôtres du marché noir, ces Janvier, rue Poliveau, ils ont la même tronche en biais, le même cheveux gras, la même libido inassouvie, oui, à l'heure du courrier électronique, quel bonheur d'être une merde humaine. Ah la sale race !
M. Bilger père n'a pas collaboré, insigne crétin : il était alsacien, né allemand, devenu français en 18, redevenu allemand en 40. Loin des idéologies mortifères, il a peut-être cru, comme des millions d'autres, au Reich millénaire de la nation germanique. Alsacien en 40, qu'aurais-je fait, qu'aurions-nous fait ? Je n'en sais rien, mais quelque camp que j'aurais choisi, j'aurais vomi de toute évidence les corbeaux qui se complaisent dans la charogne. On ne refait pas l'histoire, certes, mais la vermine, ça se reproduit et ça prolifère.
Curieux raccourci que ce billet ! Patrick Keil, que je ne connais pas et dont le sort, qu'il me pardonne, m'indiffère, est un juge corrompu et vilipendé, mais il signe de son nom, du vrai, il n'élude pas et s'affiche pour ce qu'il est. Et zorro, sans même le Z majuscule, le zéro mal rasé, qui nous colle son pipi de chat sur le paillasson. Beurk !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 18 juillet 2009 à 15:10
Soyez rassuré, cher Ludovic, j'ai lu votre commentaire, j'ai lu tous les commentaires.
Je crois deviner qui vous êtes.
Ne nous sommes-nous pas croisés dans une enceinte montpelliéraine ?
En tous cas, mille fois merci.
Je n'oublierai pas.
P.K.
Rédigé par : patrick keil | 18 juillet 2009 à 13:05
A Catherine Jacob, qui excelle dans ses commentaires :
êtes-vous l'écrivaine ou l'actrice ?
Bien à vous
Rédigé par : jean-michel | 18 juillet 2009 à 12:58
A zorro, qui a le grand courage de ne pas s'identifier...
J'ai emprunté au commandant Cousteau un engin pour descendre le plus bas possible afin de vous entrevoir... Las, tout était si noir... Je vous aurais livré l'information suivante, puisque vous semblez être féru de généalogie : votre père a engendré un âne, et votre fils, si vous en avez un, a pour père un gros con.
Je ne crois pas utile, cher zorro, de devoir vous saluer.
Rédigé par : jean-michel | 18 juillet 2009 à 12:55
@Catherine A
Eh bien vous y allez fort. Mais vous avez raison, bonnes vacances à vous.
Rédigé par : Ludovic | 18 juillet 2009 à 11:57
@zorro
Personne n'est responsable de ses parents, qu'ils soient héros, salauds ou normaux. D'ailleurs regardez-vous, votre père était peut-être un héros, vous n'en êtes pas moins un pauvre type. Avec ou sans votre pseudo.
ps: comme je débranche pour quelques semaines, je brave notre hôte qui déteste la grossièreté : mort aux cons !
Bel été aux autres.
Rédigé par : catherine A à Zorro | 18 juillet 2009 à 09:43
@Alex Paulista
""malgré leurs contraintes familiales."
Les contraintes familiales ont la réputation d'être le cadet des soucis du chef de famille japonais, même si la famille en elle-même représente son principal souci. Curieux paradoxe n'est-ce pas?!
"Mais pour boire, ils boivent, enzyme ou pas... Et ils sont résistants en général, à la fatigue notamment, ce qui joue. les femmes aussi je crois ont des enzymes différents en nature ou en quantité, pourtant certaines..."
C'est vrai en effet si l'on en croit les §19 et sqq de http://www.cybergeo.eu/index309.html
un article de la revue européenne de géographie sur la santé publique au Japon signé Takano Takehito, et § qui disent :
§19 "Actuellement, le principal problème de santé à Tokyo est la consommation croissante d'alcool. Le coût social de l'alcoolisme au Japon s'élève à environ 6 600 milliards de yens, ce qui représente 2 % du PNB. Aussi la boisson ne se contente-t-elle pas d'entraîner des problèmes de santé, mais constitue un lourd fardeau pour la société tout entière, comme le montrent clairement les chiffres."
§20 " L'alcoolisme féminin a connu en particulier une forte progression au cours des vingt dernières années. Selon une enquête réalisée au cours de la période 1967-1987, le nombre de femmes s'adonnant à la boisson s'est multiplié par deux ou trois, et ce dans toutes les classes d'âges. [...] "
On peut noter que c'est également le cas chez nous.
§21 "La répartition régionale des taux de “buveuses” (femmes s'adonnant régulièrement à la boisson) et des taux de “non-buveuses” (femmes ne consommant pas d'alcool ou très peu) montre que l'alcoolisme féminin s'accroît au fur et à mesure que l'urbanisation progresse.[...] De même, mes autres recherches tendent toutes à prouver que le mode de vie urbain est un facteur aggravant de I'alcoolisme. L'urbanisation a en effet une incidence sur la consommation à risque (problem drinking), comme le coma éthylique ou la consommation chronique. On constate que les problèmes liés à l'alcool chez les femmes japonaises, comme la consommation à risque, l'abus d'alcool et la dépendance, sont fréquemment liés à des problèmes familiaux. Il est apparu clairement, dans nos évaluations sur la désintoxication des femmes dépendantes de l'alcool, que la famille contribue fortement à la guérison. Il s'agit d'un programme d'éducation sanitaire qui ne vise pas seulement les femmes dépendantes de l'alcool, mais également leurs familles et leurs proches. Dans les cas où ce programme a été mis en œuvre, 82 % des malades continuaient à ne pas boire un an après, mais l'efficacité était moindre si la famille n'avait pas participé, bien que la plus stricte confidentialité ait été respectée. "
§22 "Parmi les problèmes familiaux, celui de la prise en charge des personnes âgées est également sujet à controverses, car la cohabitation de plusieurs générations sous un même toit est fréquente au Japon. Dans les zones urbaines, environ 60 % des personnes âgées de plus de 65 ans vivent avec leurs enfants et petits-enfants. Cette proportion peut sembler surprenante. En réalité, nombre de ces personnes souhaiteraient passer leurs vieux jours dans leur propre logement, mais la dégradation de leur aptitude physique avec le vieillissement les oblige à renoncer à ce projet. [...]"
Ce problème fait également les choux gras de feuilletons télévisés.
S'agissant de la nature ou de la quantité des enzymes, vérification fait c'est juste que c'est le système d'enzymes du foie en lui-même dont les capacités de dégradation de l'alcool sont plus réduites du fait du défaut d'une enzyme particulière chez 44% d'entre eux.
Je ne sais pas si mon propre système d'enzymes est défectueux lui aussi mais, moi aussi, je digère très mal l'alcool au point que récemment encore, invitée à une réception en plein air, j'ai dû cesser de boire au premier verre de kir violette à peine de choir sur la pelouse et que n'eût-on pensé alors de moi!
Au vu cependant du fonctionnement des méthodes de désintoxication japonaises décrites au §21, on comprend encore mieux que abandonné de tous, famille et collègues, la situation du juge Keil à l'égard de ce problème d'alcoolisme et de ses conséquences n'ait pu qu'empirer.
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 juillet 2009 à 07:56
@ Catherine JACOB
Je voulais dire qu'avec un étranger en visite les Japonais se relayent pour lui proposer de sortir tous les soirs, malgré leurs contraintes familiales.
Je vous approuve sur le fait qu'ils ont un vrai souci de ne pas vous laisser tout seul, et qu'on peut penser que cela s'applique avec un collègue en dérive.
Mais pour boire, ils boivent, enzyme ou pas... Et ils sont résistants en général, à la fatigue notamment, ce qui joue.
PS: les femmes aussi je crois ont des enzymes différents en nature ou en quantité, pourtant certaines...
Rédigé par : Alex paulista | 17 juillet 2009 à 22:55
@Zorro
Est-il utile de vous répondre ? Je n'aime vraiment pas ce que, je crois, vous cherchez à insinuer.
Lisez donc "Etats d'âme et de droit" et vous vous ferez une opinion.
Rédigé par : Ludovic | 17 juillet 2009 à 22:53
@M. Patrick Keil,
Je ne sais pas si vous me lirez Cher Monsieur. Votre commentaire m'a beaucoup ému, je sais bien que vous n'échapperez pas à la sanction, il fallait bien que le processus s'arrête, même si je trouve que la révocation c'est vraiment trop cher payé. Ni le procureur de la République, ni le procureur général, ni mêmes vos collègues n'ont essayé de vous venir en aide et je le déplore. Ce n'est jamais chose facile, nous le savons bien, mais je ne crois pas que vous méritiez ce qui vous arrive. Je ne puis que vous conseiller de faire preuve de courage et de surtout ne pas commettre l'irréparable.
Bien à vous.
Rédigé par : Ludovic | 17 juillet 2009 à 22:06
"Aïssa, ne plaisantez pas avec les choses sérieuses!"
Vous m'enlevez les mots de la bouche, Catherine Jacob.
C'est l'esprit de dérision et d'opportunisme qui anime le piètre Youssouf Fofana, y compris dans sa revendication antisémite.
Je note qu'un prétendu vengeur masqué et une apparente fausse Carla se sont égarés ici.
S'agissant de M. Keil, si ce billet contribue à permettre à l'intéressé de surmonter son épreuve, à se trouver moins seul, peut-être, à certains de ses collègues de se sensibiliser à ce sort, à chacun d'entre nous de méditer - avant une autre sujet - sur la fragilité de l'être humain et la vitesse à laquelle "tout" peut basculer, c'est une bonne chose.
Peut-être, finalement, chaque homme devrait rencontrer son épreuve pour se connaître. C'est curieux, cette projection ne se décline pas naturellement pour la femme. On ne saurait lui souhaiter cette souffrance de la renaissance à soi... Parce qu'elle enfante elle-même... Catherine Jacob a certainement une ou plusieurs réponses.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 17 juillet 2009 à 20:24
@Aïssa Lacheb-Boukachache
"Ainsi, cher ami, je vous informe solennellement que, conformément à mes prévisions, Youssouf Fofana a joué gagnant plutôt que perdant en interjetant un bon gros lourd et solide appel sur l'appel maladif et hésitant de la ministre."
Aïssa, ne plaisantez pas avec les choses sérieuses !
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 juillet 2009 à 19:49
@Alex paulista
"On peut appeler cela du déverminage : ceux qui ont tendance à sombrer sombrent plus vite, les autres sont des robustes."
Je ne veux pas savoir ce que vous êtes allé faire là bas pour vous voir entraîné tous les soirs par une quinzaine de japonais différents dans les bars à Karaoké, mais ce que je crois savoir, c'est que la plupart d'entre eux sont dotés d'une enzyme du foie particulière qui a été étudiée et dont les capacités de dégradation de l'alcool sont plus réduites : "Genotypes of alcohol-metabolizing enzymes in Japanese with alcohol liver diseases: a strong association of the usual Caucasian-type aldehyde dehydrogenase gene (ALDH21) with the disease" - Auteurs: SHIBUYA A.; YOSHIDA A., et qui fait qu'ils supportent très mal l'alcool. D'où peut-être que vu votre résistance particulière à vous, il se peut qu'ils aient dû s'y mettre à quinze à chaque fois pour tenir le choc! Ceci étant, c'est peut-être bien cela qui a fait qu'ils ont toujours eu 20 d'avance sur nous dans les limitations de vitesse et les contrôles d'alcoolémie.
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 juillet 2009 à 19:43
J'ai cru un moment, cher PB, que parlant de Keil, vous vous suggériez comme en une projection possible ... Je me suis dit: Ca y est, il est dégoûté, le moral sapé par toutes ces attaques injustifiées, il cherche ses amis, il ne les trouve pas hormis ses fidèles en son blog, la ministre le honnit en privé, le Président le menace sourdement, le CRIF, le CRAN, la Ligue, Ni pute ni Soumise, les journalistes du sérail si nombreux, tout le monde veut sa peau, il va se mettre à boire, il va se laisser dériver ... Au troquet du coin, on verrait Bilger, chemise débraillée, poitrail offert, pas rasé, sale et échevelé, le regard sanglant et haineux puis soudain abattu, un long verre dans une main et l'index de l'autre tendu au monde comme il convient, braillant, tel Brel, "Ami, rempli mon verre ..." ... J'ai eu peur pour vous, figurez-vous ... Non, me suis-je écrié, il ne fera pas cela, il vaut mieux que cela, il faut le détourner de tous ces petits procureurs de la terre, il faut le ramener à de meilleurs sentiments et dispositions, tous ne sont pas pourris d'envie, de crainte, de mesquinerie et de jalousie ... Ainsi, cher ami, je vous informe solennellement que, conformément à mes prévisions, Youssouf Fofana a joué gagnant plutôt que perdant en interjetant un bon gros lourd et solide appel sur l'appel maladif et hésitant de la ministre. Laissez faire, ne vous en mêlez surtout pas, c'est lui maintenant qui va plaider votre cause et autrement, vous allez voir, un vrai festival ... On va regretter dans ce milieu singulier du riche Barreau parisien, dans ce milieu des ors politiques pareillement et celui des associations et lobby de tous acabits, le premier procès et votre réquisitoire si dignes et apaisés tous deux ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 17 juillet 2009 à 19:24
C'est vrai que le père de Bilger a collaboré pendant la guerre ?
Rédigé par : zorro | 17 juillet 2009 à 18:54
"Le Petit Procureur. Que deviendra-t-il plus tard ?"
Comme dans des billets précédents, vous vous centrez beaucoup, cher Philippe Bilger, sur la fonction pour définir l'homme. Vous sembliez décontenancé par les multiples vies de Bernard Tapie.
M. Keil est M. Keil.
Il rebondira, comme des millions de gens qui perdent leur emploi et font -et non refont- leur vie.
Cet homme ne mérite pas la pitié de tous les assis dont la vie morne se résumerait à un poste de fonctionnaire.
Mais ceux-là existent-ils ? De près, personne n'est normal...
Rédigé par : Alex paulista | 17 juillet 2009 à 17:59
Monsieur Bilger, votre hauteur de vue, que ce soit à propos de l'affaire Halimi ou sur d'autres sujets que vous abordez dans votre blog redonne un peu de respiration dans une atmosphère embourbée dans l'émotion des micros-trottoir et le retour à l'esprit de vengeance. Votre parole, souvent à contre-courant de toutes les évidences, de toutes les paresses intellectuelles et pensées binaires, témoigne d'une conception civilisée de l'humanité. Concernant la décision atterrante de la garde des Sceaux, pensez-vous imaginable qu'elle puisse résulter d'une tactique visant à faire baisser la pression (et ainsi ne pas conforter le CRIF et d'autres, pas si nombreux, dans la surenchère victimaire) et que l'on s'attende à un procès et des peines sensiblement voisines de celles prononcées lors du premier procès ? Est-ce une hypothèse optimiste ? Je dis cela car je n'ai vraiment pas eu l'impression d'un courant significatif, même parmi ceux qui dans notre pays se reconnaissent comme juifs ou d'origine juive (c'est mon cas) en faveur d'un appel et de peines plus fortes.
Rédigé par : M.J | 17 juillet 2009 à 12:53
Ludovic, je galège souvent et ma petite remarque sur la fin du buzz était une galéjade.
Patrick Keil écrit à Philippe Bilger : son compte est bon.
Liberté-Egalité-Fraternité : vous portez fort mal ce pseudo. La communauté juive n'a rien instrumentalisé dans l'affaire Fofana. Elle est instrumentalisée par des groupes commaunautaristes aussi peu représentatifs que possible. Plusieurs commentaires émanant de personnes s'affirmant comme juives ont bien pris leurs distances avec les pharisiens du CRIF. Veuillez noter également que beaucoup des accusés ont été défendus assez efficacement par des avocats juifs.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 juillet 2009 à 12:13
Collègue de Patrick Keil, j'ai assisté à une partie de sa déchéance.
Comme tous les magistrats de la juridiction, je n'ai rien fait ou si peu pour l'aider, espérant simplement que les choses iraient mieux, qu'il se prendrait en main et se remettrait d'aplomb.
Quelques années plus tard, j'apprends au coup par coup les derniers épisodes de ce naufrage humain.
Cette histoire me rend triste.
Elle montre combien au-delà d'un corporatisme de façade, les magistrats peuvent manquer, collectivement, de cette indispensable solidarité face aux détresses d'un être humain, collègue côtoyé tous les jours.
La sanction tombera.
Reste l'être humain et son avenir.
Merci à Philippe Bilger d'avoir évoqué cette tragique histoire, histoire riche de sens et dont j'espère, à titre personnel, avoir su tirer quelques enseignements.
Rédigé par : Fabrice | 17 juillet 2009 à 12:12
Cher Philippe,
Permettez-moi de saluer la noble définition que vous venez de donner de l'Avocat. Sa tâche est grande aux côtés du citoyen en souffrance. Jeter un autre regard sur celui que la société accuse et que la presse, souvent, moque et accable, Respirer ses moments d'angoisse, de peur, d'inquiétude, insuffler l'espoir, c'est le quotidien de l'Avocat. Le compliment est flatteur sous votre plume. Et il prend encore plus de relief à l'occasion de cette très triste affaire qui appelle de la compassion.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 17 juillet 2009 à 09:34
Monsieur Bilger,
Ludovic a raison, c'est après coup que l'on regrette, pour faire bonne figure, pour ne pas passer pour celui qui trahit, pour celui qui oublie... Et l'on repart avec sa bonne conscience. Qu'il soit magistrat ou simple citoyen l'homme avec ses faiblesses demeure stigmatisé, s'il est magistrat, puisqu'il s'est donné le droit de juger il est malheureux, s'il ne l'est pas doit-il être moins malheureux ?
Les dégâts collatéraux sont-ils plus graves chez les magistrats que chez les membres de la société civile ? A voir ! Monsieur Bilger, j'aurais aimé une certaine égalité de traitement en la matière ; ce qui ne m'empêche nullement d'approuver votre billet.
Corporatiste ?
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 16 juillet 2009 à 23:27
Bonsoir Monsieur l'Avocat Général. Je suis Patrick Keil.
Je viens de lire le texte que vous avez bien voulu écrire à mon sujet. Je vous en remercie vivement, ne pouvant cacher plus longuement l'émotion qui m'étreint devant ce message d'homme, ce message de professionnel, ce message de paix et de sagesse.
Je souscris entièrement à vos conclusions, à votre analyse et d'une manière générale à votre engagement de magistrat intègre et lucide.
La vie est une suite de cycles, Monsieur l'Avocat Général, tous aussi différents qu'inattendus. Et l'imprévu, s'il existe, n'a pas toujours la saveur et les conséquences souhaitées.
Je termine actuellement un ouvrage relatant mon expérience, c'est aujourd'hui même que j'ai consacré quelques lignes à la prise de position courageuse qui est la vôtre dans l'affaire Fofana. Pour vous avoir lu et relu, je n 'en attendais pas moins de vous. Je vous sais suffisamment lucide pour ne pas imaginer une seconde que vous n'ayez pas saisi les tenants et les aboutissants de mon parcours. Il est des choses que l'on paie cher, même dix ans après. Ce serait un grand honneur pour moi si vous consentiez à ce que je vous fasse parvenir mon ouvrage, et davantage si vos instants vous permettaient de le lire. Vous comprendrez que je ne puisse développer plus avant certains aspects des problèmes que vous avez soulevés sur ce site public. Je vous prie d'accepter mes modestes marques de profonde admiration et d'agréer ma considération respectueuse.
Patrick Keil
Rédigé par : PATRICK KEIL | 16 juillet 2009 à 23:03
@Pierre-Antoine
Il me semble que tout homme est innocent tant qu'il n'est pas reconnu coupable...
Malheureusement, avec la curée permanente de l'opinion publique largement incitée par une certaine presse, il y a bien longtemps que ce principe fondateur du droit à été jeté aux orties.
A quelque chose malheur est bon, car face à cette incurie morale d'un grand nombre de citoyens, les magistrats dans leur quasi totalité ont redoublé de prudence et de professionnalisme... sauf quelques-uns ;)
Allez je retourne sur mon bateau...
Rédigé par : Surcouf | 16 juillet 2009 à 21:53
J.D. Reffait,
"PS : Ouf, calmé le buzz Bilger ! On était envahi ici, il a fallu batailler pour rappeler qu'on était quand même chez nous !"
Mais non nous ne sommes pas chez nous, tout le monde est libre de poster un commentaire sur le blog de Philippe Bilger, lui est effectivement chez lui. Vous savez, je ne suis un habitué que depuis janvier dernier.
Et puis les deux derniers billets ne pouvaient qu'entraîner cette masse de commentaires, il fallait s'y attendre, on a même eu droit à deux jurés, je crois.
@Catherine Jacob,
Je ne cherchais pas à défendre bec et ongles le proviseur que je citais à titre d'illustration, il était bien sûr en faute, et ce n'était pas très malin de sa part, c'est plutôt la sévérité de la sanction que je mettais en cause. Et puis même s'ils en ont rarement conscience, les professeurs sont aussi soumis à l'obligation de réserve, disons que l'on est moins regardant dans leur cas. Certains vont même jusqu'à refuser d'appliquer des textes officiels, on parle enfin de les sanctionner, ce qui est légitime. Je ne vois pas au nom de quoi un fonctionnaire se croirait autoriser à ne pas appliquer la réglementation en vigueur, que cela lui plaise ou non.
Rédigé par : Ludovic | 16 juillet 2009 à 19:46
@ Catherine Jacob
Les Japonais n'attendent pas que vous soyez dans la peine pour vous saouler dans un bar. Ils se relayent à quinze pour vous accompagner tous les soirs, vous faire chanter La Mer jusqu'à plus soif, puis regarder les boules métalliques choisir leur chemin dans un vacarme assourdissant.
Heureusement que je n'y suis resté qu'une quinzaine. Sinon ils auraient eu raison de mon foie avant que de ma morale, à coups de petits verres de saké brut blanc !
On peut appeler cela du déverminage: ceux qui ont tendance à sombrer sombrent plus vite, les autres sont des robustes.
Excellent souvenir au demeurant. Ces gens-là ont une folie contagieuse.
Rédigé par : Alex paulista | 16 juillet 2009 à 15:55
"Il ne faut pas chercher la paille dans l'oeil du voisin avant d'avoir enlever la poutre dans le sien." Cette formule biblique est d'une actualité brûlante.
Elle s'applique parfaitement au fait de "donner" le nom de quelqu'un qui est fautif, notamment professionnellement.
Qu'il est facile de juger !! J'en sais quelque chose, je mets en cause, devant nos juridictions, des dizaines de comportements illégaux, contraires à la bonne foi ou à je ne sais quelle règle qui m'était inconnue jusqu'alors...
Mais... Il ne faut pas oublier que le fautif d'hier peut être nous demain, et qu'il est préférable de rester humble lorsqu'on dénonce un comportement critiquable.
Je partage l'avis de JDR, on a tous en nous un peu de gale, prête à nous torpiller...
Rédigé par : Guile | 16 juillet 2009 à 15:44
Quand j'avais 15 ans, j'ai été mis en prison pour la première fois (notez la qualité de l'incipit, je vous prie…). La juge d'instruction qui avait formulé mandat de dépôt contre moi était une belle femme aux cheveux bruns et longs. Elle me garda deux mois et demi ainsi à sa disposition. Dans ses réponses à mes nombreuses demandes manuscrites de libération provisoire, elle formulait qu'ayant commis un crime passible de la cour d'assises pour mineur et qu'étant un garçon brillant et intelligent, il convenait d'en tirer les conclusions qui s'imposaient et de prendre en considération ma dangerosité. Puis un juge des enfants, pestant contre cette détention prolongée d'un mineur de mon âge, finit par obtenir ma libération…
Dix ans plus tard, j'avais donc 25 ans, j'étais à nouveau incarcéré pour des crimes encore (décidément) et là je partais pour… pfffff plus que ça … Cela faisait environ cinq ou sept ans que j'étais au trou et je lisais régulièrement L'Union de Reims que je me faisais envoyer dans ma cagna par abonnement. Un jour, là, en pleine page du milieu, une photo et son nom. C'était elle, une femme aussi belle, fut-elle magistrate, ne s'oublie pas… Je me suis précipité sur l'article et l'ai dévoré. Elle avait été mutée depuis au TGI de Montpellier où elle exerçait la fonction de vice-présidente. La revoir ainsi en photo me ramena en pensée près de quinze ans en arrière quand j'entrais, escorté de deux gendarmes, dans son bureau pour me voir signifier, etc. L'Union lui rendait hommage. Elle venait de se pendre dans le garage de sa maison… Elle avait à peine quarante ans.
Je ne sais pourquoi, en refermant ces pages j'ai eu comme un grand sentiment de tristesse…
A ma libération, 13 ans plus tard, par un concours de circonstance étonnant, je me retrouvais à Montpellier pour y accomplir mes études de soignant... Je suis sûr que je suis passé plus d'une fois et sans le savoir près de sa maison ...
J'avais raconté cette histoire à ce cher Thierry Lévy il y a longtemps déjà et il me fit l'aveu que cela l'avait profondément bouleversé…
C'est ainsi.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 16 juillet 2009 à 11:26
Si cet homme a un problème d'alcool personne ne peut arrêter de boire a sa place.
S'il ne s'abstient pas de boire ce n'est que le début de sa déchéance .
Rédigé par : laurent | 16 juillet 2009 à 11:16
M.Bilger,
Je note votre volonté de ne pas vous étaler sur la polémique portant sur l'affaire Fofana, que vous mettez au même niveau qu'un fait judiciaire à la gravité similaire, contrant ainsi les personnes à l'origine de ce tapage médiatique indécent.
Je ne peux que vous soutenir dans votre appel au calme et le rejet de cet appel à la vengeance instrumentalisé par la communauté juive, qui insulte l'un des systèmes judiciaires les plus respectés au monde jusqu'à présent, le nôtre.
Rédigé par : liberté-égalité-fraternité | 16 juillet 2009 à 11:02
"Il est assez puni par son sort rigoureux et c'est être innocent que d'être malheureux"...
Je ne sais plus qui a dit cela mais c'est sans importance...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 16 juillet 2009 à 10:54
"La Chute" d'Albert Camus, un court récit pour illustrer ce triste fait. Et surtout ne pas considérer comme anecdotique le fait que ce juge pénitent, perdu au fond de son troquet, garde en secret le panneau volé du rétable de l'Agneau Mystique, butin qu'il a obtenu, si je me souviens bien, d'un de ces congénères en remerciement de ses services.
Rédigé par : hervé | 16 juillet 2009 à 10:39
N'étant pas juge des actes de mes contemporains, je suis librement indulgent pour nombre de manquements.
J'observe cependant que les esprits les plus officiellement sévères, de ceux qui, par exemple, placent le directeur du Tour de France en garde à vue, histoire de bien montrer que, attention, la justice est inexorable, j'observe donc que ces esprits intransigeants sont bien souvent très faibles. La rigueur qu'ils ne parviennent pas à s'imposer, ils la placardent au visage d'autrui. La démonstration de puissance comme aveu d'impuissance.
Et ce sentiment de fraternité que vous ressentez, nous le devons à tous ceux qui tombent dès lors que nous ne nous pensons pas à l'abri de chutes analogues. Cet homme brisé, c'est moi, un jour peut-être. Non, il est trop facile de considérer qu'il s'agit d'une brebis galeuse : la gale, nous en sommes tous atteint gentiment, et parfois, elle emporte l'un de nous. M. Keil a appris l'humilité à ses dépens. L'eut-il apprise avec ceux qu'il embastillait si aisément qu'il aurait sans doute été moins rigide avant et moins fautif après.
PS : Ouf, calmé le buzz Bilger ! On était envahi ici, il a fallu batailler pour rappeler qu'on était quand même chez nous !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 16 juillet 2009 à 10:02
Donner le nom d'une personne qui dérape, j'avoue que professionnellement j'ai toujours eu de grosses réticences. Je me souviens par exemple d'une jeune femme qui avait abandonné son bébé et dont un de mes camarades avait donné le nom à l'antenne ce qui m'avait mise dans une grosse colère car cette information n'apportait rien à l'auditeur, elle marquait juste au fer rouge cette jeune femme. Cela dit, hélas, il y a souvent deux poids, deux mesures. J'étais cette fois jeune journaliste et dans la même semaine nous avions eu l'arrestation de voleurs à la roulotte avec convocation au commissariat et remise de leurs photos (qui ne sont parues dans aucun des journaux régionaux puisque d'un commun accord nous les avons mises à la poubelle, au grand dam du divisionnaire qui avait ordonné que nous ne recevions plus d'infos, décidé que nous étions désormais tricards ; heureusement il y avait les substituts...) et un notaire qui avait copieusement piqué dans la caisse et dont l'anonymat avait été préservé. Donner le nom ou pas, je crois qu'il faudrait y réfléchir longuement. Pour faire court, j'aurais tendance à dire : la publicité pour une homme public, l'anonymat pour les anonymes. Mais effectivement c'est un peu court !
Rédigé par : catherine A | 16 juillet 2009 à 09:26
@Ludovic
"Vous contribuez ainsi à la publicité d'une affaire disciplinaire dont l'immense majorité d'entre nous aurait ignoré l'existence. Je ne suis pas sûr que jeter son nom en pâture soit une bonne idée."
Ce serait une petite radio aux journalistes sous contrôle comme France bleu etc.. je veux bien mais, vous avez une idée de l'audience d'Europe1 ?
"J'ai souvenir d'un collègue proviseur il y a quelques années, sanctionné par une suspension de six mois sans traitement et par une mutation dans l'intérêt du service (le directeur de l'encadrement demandait alors rien moins que la révocation) pour avoir tenu un blog dans lequel il faisait part de son homosexualité, de considérations critiques sur l'éducation et de quelques photos de nu masculin (rien de pornographique toutefois). J'avais alors été choqué par la sévérité de la sanction alors que dans le même temps, un professeur publiait sans la moindre sanction un pamphlet sur le système éducatif présenté comme une fabrique à crétins et lançait un blog, qui existe toujours, dans le même registre."
Je pense que les deux cas que vous évoquez sont très différents. Le professeur exerce une libre critique à l'égard du système éducatif dans lequel il est contraint de fonctionner pour exercer son métier et semble regretter que ce système ne lui permette pas de l'exercer aussi efficacement qu'il pourrait le souhaiter dans l'intérêt des élèves ainsi que dans le cadre d'une liberté pédagogique garantie par les textes. Ce qui part d'une louable intention même si les termes par lesquels il l'exprime peuvent choquer, en particulier sa hiérarchie. Les élèves, pour leur part, savent probablement comment l'entendre, même si certains peuvent être perturbés par le fait de se voir contraints de se rendre tous les jours dans une fabrique à crétins, fréquentation sanctionnée par, j'imagine, un bonnet d'âne qui ne dit pas son nom: le baccalauréat ?!
Le proviseur au contraire, occupe son poste sur la bas d'un concours administratif spécifique qui lui donne autorité, sur le plan administratif et non pédagogique à l'égard duquel le contrôle est exercé par des inspecteurs, sur des collègues, parfois plus gradés universitairement, et même pour certains administrativement, que lui, ce qui exclut, à mon sens, tout information sur sa vie personnelle susceptible d'apporter le trouble dans son établissement, vie personnelle qui inclut sa sexualité. Nommé, il n'est pas élu, comme le maire de Berlin dont on connaît les moindre détails de la vie de couple, ou le maire de Paris dont on ne sait rien du compagnon, par des électeurs pour lesquels, préalablement informés, la préférence sexuelle du candidat a moins posé problème que ses capacités à gérer leur ville dans le sens qu'ils souhaitent. Il me semble que, pour un proviseur, du moins telle que je connais cette espèce très particulière du genre humain, faire publiquement état de son homosexualité, ce serait comme d'embrasser son épouse à pleine bouche au détour d'un couloir de son établissement au risque d'être surpris par un élève de sixième se rendant aux toilettes pendant une heure de cours, ou de raconter les ennuis de prostate de son paternel à son secrétariat, discours assorti de ses propres craintes à l'égard de son hérédité potentielle, ou encore d'afficher des photos de pin up, où simplement l'agrandissement de l'échographie du foetus de son futur fils, petit-fils etc.. dans son bureau. En un mot, comme en cent, c'est susceptible de SAPER SON AUTORITE et l'administration n'a rien à faire d'un proviseur dont le regard susceptible d'être porté sur lui et dont il est lui-même à l'origine, permet de le présumer incapable de gérer efficacement l'établissement confié à ses soins et pas que pour six mois, mais pour le temps nécessaire à régler pour lui-même le besoin de se saborder !
Le message en étant à chaque fois différent, pour une même image, une chose est un nu artistique dans un lieu privé, une autre chose est le même nu sur le blog d'un proviseur à l'homosexualité affichée, et une autre chose encore est un dessin destiné à servir de support à de l'enseignement dans le cadre d'un cours d'éducation sexuelle, de sciences naturelles ou même de langue étrangère tel par exemple celui-ci :
http://cid-ff7f2c5168893642.skydrive.live.com/play.aspx/.Public/Nommer/STA%7C_5154.jpg?ref=2
où il s'agit bien évidemment de japonais, donc tant qu'à faire on se référer encore à ceci :
http://membres.lycos.fr/danyhericourt/meridiens.jpg où il s'agit d'une représentation des méridiens qui ne vous invite, pas plus que le lien précédent, en aucune façon à pratiquer sur le voisin !
En consultant le premier des liens, vous y lirez une remarque à forte connotation culturelle japonaise et j'en profite pour indiquer en annexe à mon post précédent que si la personne âgée à laquelle j'ai fait référence, elle n'aurait pas consentie à ce qu'on lui porte, ne serait-ce qu'un bref secours, tel celui évoqué, parce qu'elle aurait répugné à contracter un GIRI (prononcer : 'Guili'), autrement dit une 'obligation morale' très contraignante dans sa culture quand bien même elle eût été contractée à l'égard d'une étrangère dont la culture n'entend pas de la même manière le fait de porter ou de ne pas porter secours, d'aider ou de ne pas aider son prochain, et culture japonaise qui eût probablement admis que ses collègues emmènent le juge Keil dans un bar, le soûlent une bonne fois, lui permettant de vider son sac avec l'assurance que le lendemain tout serait oublié avec peut-être juste une discrète invitation paternelle de l'équivalent du Premier président à venir prendre une tasse de thé dans son bureau !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 juillet 2009 à 08:37
@ Catherine Jacob
"Pourtant, on voit bien si quelqu'un est sur le point de s'effondrer, moralement ou physiquement ou les deux. L'autre jour..."
Votre attitude vous honore Madame.
Rédigé par : Florence Lanaud | 16 juillet 2009 à 08:21
J'ai ressenti beaucoup de compassion pour Monsieur Keil. Contrairement à ceux qui ricanent, son passé de magistrat est pour moi une "circonstance aggravante de ma compassion". Oui, cet homme a été magistrat, ce qui veut dire pour moi qu'il a à son actif largement de quoi compenser sa dérive. Pourquoi veut-on toujours qu'un professionnel soit un surhomme dans son domaine ? Nous sommes tous des humains, avec nos qualités et nos défauts. La dérive de Monsieur Klein, que je ne connais pas du tout -et je précise, je ne suis pas magistrat-, ne saurait à mes yeux gommer tous les services qu'il a rendus à la Justice auparavant. Qu'il mérite une sanction, j'en conviens. Mais il ne mérite pas le mépris et il ne mérite pas que sa carrière entière soit jetée aux oubliettes, réduite à un malheureux épisode. Il y a des acquis dans la vie d'un homme que rien ne peut gommer. Monsieur Klein, si je vous connaissais, si j'avais pu vous voir, je vous aurais certainement sermonné pour cette dérive idiote, mais je vous aurais dit que ceci n'enlève rien au respect que j'ai pour votre travail passé. Moi aussi je suis contente qu'il ait un avocat à ses côtés. Mais quand l'avocat aura fini son travail, j'aimerais bien savoir qu'il y aura quelques magistrats à ses côtés (une sorte de frères d'arme qui n'oublient pas qu'il a partagé la dureté de leur mission) ; ce ne serait ni injuste ni immoral.
Rédigé par : LEF | 15 juillet 2009 à 23:32
La narration des déchéances, dites-vous, vous "passionne" (sic). Compassion ou voyeurisme ? En avouant (un gros mot pour un avocat général ?) que vous frémissez en vous sentant protégé, vous apportez une réponse à cette question, éloquente au-delà de ce que vous pouvez imaginer.
Rédigé par : Mika | 15 juillet 2009 à 22:50
Il me semble que tout homme est innocent tant qu'il n'est pas reconnu coupable...
Voilà donc un magistrat qui doit supporter en tant qu'homme une double peine... celle de l'homme qui faute et du magistrat qui déchoit...
Que cela fasse réfléchir ceux qui foulent aux pieds cet élémentaire principe... il y a parfois des retournements de situations qui valent acte de justice réparatrice pour ceux qui ne risquent pas la seule révocation, mais la perte de tout... parfois sur une fausse accusation...
Les exemples ne manquent pas... Dijon n'est pas loin...
Si seulement c'était le dernier...
Cordialement...
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 juillet 2009 à 22:49
Cherchant à me documenter, je suis tombé sur cette phrase du magistrat incriminé sur le site d'Europe 1 : "Tout ça était minable. Si j’avais eu une arme, je crois que je ne serais pas là."
La vraie question dans ce genre d'affaire est pourquoi ne cherche-t-on pas à tendre la main plutôt qu'à sanctionner ?
Il est toujours facile de condamner alors que personne n'a essayé de lui venir en aide dans sa descente aux enfers.
Rédigé par : Ludovic | 15 juillet 2009 à 22:11
La faute professionnelle engendre souvent une triple peine, médiatique, administrative et parfois judiciaire. Cela mérite un peu de compassion et vous avez trouvé les mots exacts pour exprimer ce tiraillement entre l'exemplaire, que les représentants de l'Etat doivent porter haut et fort, et la faiblesse qui surgit sans prévenir, à la faveur d'un accident de la vie.
Difficile de sanctionner dans certaines conditions.
Rédigé par : Nichevo | 15 juillet 2009 à 21:48