C'est le hasard qui me fait rapprocher ces deux personnalités dont l'une est bien vivante et dont l'autre vient de mourir. Pourtant, elles ont au moins un point commun qui est le club de football de l'Olympique de Marseille.
Le sport n'est pour rien dans la curiosité humaine que j'éprouve et qui est faite du rapport singulier que ces deux êtres ont entretenu avec les plus puissants des sentiments : le bonheur de l'amour, l'attente de la mort. J'aime passionnément, dans certaines destinées, ces touches d'étrangeté, de courage ou de fidélité qui surprennent, ravissent ou émeuvent.
Regardant un soir l'émission Un jour, un destin sur France 2, consacrée à Bernard Tapie et à toutes ses vies, avec la participation notamment de ses deux fils, j'ai retrouvé évidemment l'entrepreneur, l'aventurier, le politique, le condamné, l'homme de tous les rebonds, le bateleur et l'avocat parfois génial de sa propre cause, son talent brut et sa mauvaise foi insigne, son art instinctif du langage dru et percutant, la force incontestable d'une énergie qui crève l'écran et l'existence. Mais, au milieu de ses métamorphoses, de cette instabilité batailleuse, de ces péripéties qui ne pouvaient pas laisser penser une seconde que celui qui les subissait ou en profitait saurait créer une oasis de durée douce, de tendresse et d'indéfectible attachement, il y avait, il y a un lien conjugal unique jamais démenti, rappelé par les fils et confirmé par l'époux. La femme de Bernard Tapie, Dominique, aimée comme au premier jour par cet homme de gouaille et séducteur, diffusant, sans se montrer, une influence bienfaisante sur cette bête de pouvoir. Qui aurait pu imaginer, devant un tel parcours et une vision aussi plurielle et polémique de la vie, un attachement aussi singulier et touchant ? Il y a là l'irruption, dans un destin extraordinaire, de la superbe banalité d'un comportement humain réussi : amour, fidélité, victoire sur le temps. Je suis sensible à ce paradoxe d'une immobilité intime et rare dans une personne qui n'est ailleurs que mobilité, frénésie et surprise.
Robert Louis-Dreyfus, homme de biens, est mort des suites d'une leucémie. Dans le beau portrait que Le Monde a dressé de lui sous la signature de Guy Dutheil, on apprend que gravement malade, il n'a jamais rien dit, ne s'est jamais plaint. Même durant le procès sur les comptes de l'OM à l'issue duquel il sera condamné, il n'invoquera jamais cette épreuve intime. Surtout, il ne révélera jamais à sa mère son affection. Il n'aimait pas qu'on lui demande des nouvelles de sa santé. Projeté vers l'avenir plus que soucieux de soi. Un roc (Paris Match).
J'admire ces natures qui même au comble du pire sont capables de s'enfermer en elles-mêmes en résistant à l'impudeur et à la vulgarité de la décharge sur autrui. Cette capacité de créer des îlots de dignité et de secret, de triompher sur le plan du coeur en dépit du tourbillon de la modernité et de l'apparence de soi, me semble le signe même d'identités hors du commun. Rien ne rassure plus que de découvrir, chez des personnes qui se distinguent de la multitude, un ou deux indices. Comme une énigme qui propose sa solution.
J'ai eu le plaisir de travailler au sein de la direction d'une des entreprises de Bernard Tapie. Aujourd'hui, ayant cessé récemment toute activité professionnelle, je peux dire que ce furent les meilleures années de ma vie professionnelle. Comme tout homme il n'est pas parfait et je pense que la justice ne l'a pas épargné, bien au contraire et je peux l'affirmer. Il a payé vis-à-vis de la société et ne doit pas avoir de double peine. Aujourd'hui encore il fait preuve d'un dynamisme, d'une énergie et d'une force de caractère remarquable. Je lui adresse toute ma sympathie et ma reconnaissance. Bon courage et pleine réussite M. Tapie.
Rédigé par : bernard | 19 juillet 2009 à 00:22
@ Aïssa
Votre définition de l'entrepreneur, correcte en elle-même, exclut 95 % des patrons du CAC40, et 50 % de ceux des PME... ne restent que les patrons de TPE qui crèvent pour sauver leurs employés. Disons que Tapie représente au moins ce que tellement de gens n’osent faire, tenter de vivre ses rêves.
@ SR
Ne parlez pas SVP de la justice américaine. Ce genre de jugement vers Madoff ridiculise, par son infantilité l’institution judiciaire en prononçant des peines stupides. Pourquoi pas 6000 ans de peine ?
Pour le reste, je comprends et approuve parfaitement la position de Philippe Bilger. En particulier ses remarques sur l’attachement de Bernard Tapie à sa femme, qui prouve l’humanité de l’homme, qui pourrait comme tant de stars de son âge se « taper » une jeunette 35 ans plus jeune, faire ou adopter des enfants pour se la « jouer » une dernière fois ? L’analyse de Philippe Bilger mise en relation avec sa profession me donnerait plutôt largement confiance dans l’analyse humaine que la justice française est capable de faire, en regard du show biz que représente la justice anglo-saxonne.
Rédigé par : Claude Jonniaux | 16 juillet 2009 à 10:00
Très beau texte. Si tous les magistrats pouvaient avoir l'indépendance d'esprit, le bon sens et le coeur de P.B., les Français auraient plus confiance dans leur justice.
En ce qui me concerne j'en ai de moins en moins. Entre la politisation de certains magistrats (et notamment de certains militants du S.M.) et les combines dans certains tribunaux de commerce il y aurait beaucoup à dire sur notre justice.
Des hommes indépendants comme P.B. font l'honneur d'une justice française pas encore complètement corporatiste.
Rédigé par : jack | 13 juillet 2009 à 13:56
@ Catherine (Jacob) et Ludovic
Je voudrais dire que le verdict du procès Fofana est très difficile à accepter.
Je l'ai dit à Philippe Bilger en mail ce matin.
Profondément touchée par ce qui a été infligé à Ilan Halimi, je mesure aujourd'hui la très grande difficulté humaine à savoir accepter que Justice, par le biais du verdict, soit passée et dite.
Je pense aux peines qui concernent ceux qui ont torturé, dégradé, fait souffrir dans l'épouvante et infiniment ce jeune garçon.
Je pense aux peines qui concernent ceux qui se sont tus.
J'ai un mal à fou à pouvoir raisonner et discipliner mon émotion.
Je voudrais juste dire que le huis-clos imposé en raison de prévenus mineurs, qui est un principe que je ne discute pas et que je ne conteste pas, a pour conséquence que celui qui est profondément meurtri par ces peines, ne peut pas prendre la distance nécessaire par rapport aux réquisitions et au verdict, que des comptes-rendus réguliers des audiences dans la presse auraient permis de mieux appréhender, de comprendre et d'accepter.
Rien de tangible de ces débats ne vient alors en contrechamp, ni faire un contre-poids aux cruautés et aux abandons qui ont tué Ilan Halimi, et qui nous dévastent.
En l'absence de la publicité des débats, il ne reste plus que la confiance qu'on place dans le tribunal et dans le jury pour se dire que compte tenu des dossiers et des débats, ce verdict doit être accepté et respecté. C'est l'importance de ce contrat qui parvient à distancier les choses.
@ Ludovic
Je suis très réservée au sujet du blog d'Elsa Vigoureux. Ces comptes-rendus des audiences en catimini et seulement informés au moyen de sources "autorisées" et non identifiables sont pour moi un non sens journalistique.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 11 juillet 2009 à 13:46
Reims / Un employé du CHU relaxé de deux agressions sexuelles
Accusé à tort pour de la pommade passée sur le sexe des retraitées.
Un agent de service du CHU de Reims, accusé d'avoir passé de la pommade sur le sexe de deux vieilles dames à des fins lubriques, a été relaxé. Le tribunal a estimé qu'il s'agissait d'un acte de soins.
D'allure débonnaire, Didi, appelons-le ainsi, fait plutôt penser à un gros nounours affectueux qu'à un pervers pépère au regard lubrique.
Et pourtant, à 50 ans, le voilà renvoyé pour la première fois de sa vie devant un tribunal pour une prévention qui fait peur : « Agression sexuelle sur personne vulnérable », en l'occurrence deux pensionnaires de la maison de retraite Wilson du CHU de Reims.
Didi était agent de service hospitalier. C'est une élève infirmière qui l'a dénoncé fin 2008.
Elle l'a vu appliquer de la biafine (pommade contre les brûlures cutanées) sur les fesses et le sexe de deux grabataires alors que cet acte de soin est réservé aux aides-soignants ou aux infirmiers.
De plus, il a semblé à la jeune femme qu'il avait étalé la pommade avec insistance, de façon équivoque ; elle s'inquiétait de le voir se promener dans le service avec un tube de biafine dans la poche. Emoi de la direction qui a alors retrouvé trace dans son dossier d'un précédent incident : un baiser sur la bouche d'une résidente en 2007.
Célibataire sans enfant s'occupant de sa mère, Didi s'est retrouvé en garde à vue, puis cette semaine au tribunal correctionnel de Reims. Peu causant, timide, il conteste en quelques mots toute intention lubrique de sa part. Me Brigitte Saintpère le défend. Elle est outrée du procès fait à son client.
« Il est entré à la résidence Wilson en 1976 en qualité d'homme d'entretien. Il a été nommé agent de service hospitalier en 1977. C'est quelqu'un de très sérieux, très bien noté, qui a toujours été aux petits soins pour les résidents. En tant qu'agent de service hospitalier, il peut aider aux soins d'hygiène, aux changes, à la prévention des escarres, mais en principe sous contrôle d'un aide-soignant. Et c'est là le souci : on manque de personnel dans cette résidence ! »
Souvent, Didi se retrouvait livré à lui-même, assure Me Saintpère. « Il n'y avait pas d'infirmière ni d'aide-soignante. Il était seul avec les résidentes. C'est pour cette raison qu'il procédait régulièrement aux changes et qu'il avait un tube de biafine dans la poche. Il faisait avec les moyens du bord. Il a constaté que ces deux dames étaient abîmées. Il leur a appliqué la pommade pour les soulager, uniquement dans un cadre de soins, de manière insistante peut-être, mais c'est normal, car il n'a jamais été formé à ça. Le soulagement des escarres ne relève pas de ses compétences habituelles. »
Les deux dames, d'ailleurs, n'ont pas porté plainte.
Quant au baiser sur la bouche, l'avocate dénonce une affaire montée en épingle. « Il s'agissait d'une femme seule, qui ne voyait plus sa famille. Elle lui a demandé un baiser. Il lui a fait un bisou, mais pas sur la bouche. Rien dans le dossier ne permet de l'affirmer. Le témoin était trop loin. Il n'a pas vu avec précision. Je rappelle que cet incident n'avait été suivi d'aucune sanction à l'époque. »
Me Saintpère a conclu sa plaidoirie en demandant la relaxe. Saisi d'un doute, le tribunal l'a accordée.
Didi est reparti soulagé. Depuis, il a été changé de service, affecté aux cuisines où le risque de voir des gestes mal interprétés par une stagiaire de passage est bien moins important.
Fabrice CURLIER
Article L'Union de Reims paru le 11 juillet 2009
Voilà, Catherine A., à quelles aberrations on arrive de plus en plus, chaque jour même, avec des propos tels ceux de PB et une mentalité telle la vôtre en ces choses... C'est sans commentaire, inutile de ramener votre fraise encore pour faire l'outrée sans rien connaître de ce sujet qui installe chaque jour comme une sourde et sordide paranoïa totale chez les hommes... Des accusations féminines débiles de la sorte et qui se terminent souvent plus dramatiquement que cette fois pour cet accusé, chaque semaine chaque presse de France en publie son lot...
Vous, cher PB, dites à Match que vous avez eu les larmes aux yeux pour cette femme handicapée dont son agresseur présumé a été acquitté. Soit! ayez autant de larmes pour ce pauvre type ci-dessus et pour tous ceux pareils à lui...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 11 juillet 2009 à 11:27
Presque rien à voir avec le sujet :
R.L. Dreyfus avait choisi pour lui succéder aux affaires, Jacques Veyrat. Il se trouve que le grand-père de Jacques Veyrat, médecin de campagne, était notre médecin de famille.
Rédigé par : Polochon | 11 juillet 2009 à 11:15
@ Aïssa,
Je comprends.
@ Catherine Jacob,
おはようございますet Merci pour ces informations
@ Jean-Paul Ledun,
J'évoquais le tapage médiatique fait autour du film.
Pour le livre, je ne l'ai pas lu.
Rédigé par : Laurent Dingli | 11 juillet 2009 à 10:51
@Aïssa
Effectivement j'ai la chance de ne pas avoir été violée et croyez-moi, ça ne me manque pas. Ce que vous racontez de votre mère et que je n'ai aucune raison de mettre en doute aurait dû vous entraîner à plus de compréhension me semble-t-il pour les femmes, plus souvent victimes des hommes que bourreaux quoique vous en disiez. Et j'avais cru en vous lisant depuis si longtemps que vous étiez plutôt pour une justice qui rétablisse le fléau de la balance vers les plus faibles.
Catherine A, pouffiasse et pitre et qui visiblement ne comprend pas toujours bien... (c'est ma promotion du 14 juillet !)
Rédigé par : catherine A à Aïssa | 11 juillet 2009 à 10:16
@Ludovic
"A l'heure où je rédige ce commentaire, je ne sais rien du verdict, mais j'éprouve beaucoup de fierté à pouvoir féliciter un honnête homme et un immense magistrat, et surtout pas un inquisiteur."
Je constate en effet que le verdict est encore en dessous des réquisitions dont s'était plaint l'avocat des parties civiles, les qualifiant de faibles. Tenant le juste milieu elles n'étaient vraisemblablement pas faibles mais justes. La défense pour sa part s'estime donc satisfaite mais pour combien de temps ? si les troubles qui ont nécessité la présence de deux cents gendarmes montrés presque débordés aux infos de ce matin doivent perdurer.
Belle occasion d'apprécier la MAM sur pièces en tant que garde des Sceaux !
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 juillet 2009 à 08:13
@Catherine Jacob
Madame,
A propos du "procès de référence", j'ai malgré tout suivi les audiences via le blog d'Elsa Vigoureux du "Nouvel Obs", c'était je crois le seul média permettant de suivre, avec toutes les réserves qui s'imposent s'agissant d'un huis clos, au jour le jour le déroulement de ce procès.
Si j'ai trouvé le titre de Paris Match absurde, c'est justement parce que les réquisitions de Philippe Bilger ont été mesurées, pondérées, ramenées à la réalité au-delà de ce que l'on pouvait espérer.
Philippe Bilger, humaniste avant tout, n'a rien d'un inquisiteur, ce que vous savez déjà. Il a su mesurer avec justesse je crois, le rôle de chaque accusé, et s'il a essuyé les critiques très excessives de deux des avocats, une en partie civile, l'autre en défense, je suis rassuré, pour ma part, sur l'excellence de notre hôte.
A l'heure où je rédige ce commentaire, je ne sais rien du verdict, mais j'éprouve beaucoup de fierté à pouvoir féliciter un honnête homme et un immense magistrat, et surtout pas un inquisiteur.
M. Bilger ne publiera peut-être pas ce commentaire, le verdict n'étant pas rendu à cette heure, mais je n'évoque en rien l'affaire en question.
Rédigé par : Ludovic | 10 juillet 2009 à 20:56
@Laurent Dingli
"Mais, d'ores et déjà, je doute fort qu'il soit parti en croisade contre la gent masculine et qu'il aille tous les jours au palais en se disant qu'il va "bouffer du violeur".
Heureusement pour lui, sinon bonjour la consommation d'Alka-Seltzer traditionnellement associé à l'inconfort gastrique mais dont les vertus viennent d'être remises en question: http://news.doctissimo.fr/l-alka-seltzer-ne-facilite-pas-la-digestion_article1644.html
Donc pour le cas où, et pour un confort digestif et intestinal retrouvé vive la souche particulière de Lactobacillus bulgaricus LB51!
Filière bulgare ou autre, tenir en tout état de cause hors de portée des enfants.
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 juillet 2009 à 19:20
Catherine A., qu'en savez-vous que je n'ai pas eu de personnes chères qui ont subi ces violences? Ma propre mère violée par mon père durant des années, cabossée, amochée, mille fois à la maison près d'être tuée … Si je n'avais été là, dès l'âge de 12 ans pour nous sauver tous en tirant ma mère, mes soeurs et mon frère par la main pour nous enfuir par une sale nuit d'hiver et nous enfuir n'importe où, droit devant nous, on a atterri chez des religieuses ... Ne posez pas ces choses aussi simplement, je vous prie, vous qui m'accusez de ne pas connaître de ces choses, vous semblez n'en savoir strictement rien malgré votre agitation, vos pitreries d'assertion témoignent contre vous … Cette petite musique, comme dirait l'autre: «et si c'était ta soeur, ta mère, ta femme, ta cousine?...», c'est de l'antienne, pas un argument, ça, une vue de l'esprit et encore, une vue réduite ….
Laurent, il ne s'agit pas de PB personnellement mais de son propos qui tient d'une conception judiciaire de ces choses qui, voulant absolument défendre l'opprimé se fait oppresseur. Une fois, chez Taddeï, il a eu ce même genre de propos et personne n'a semblé s'en être aperçu. Il a mit l'accent sur tous ces violeurs encore en liberté, pas découverts en somme, ces «si nombreux violeurs impunis» … Soit! Que n'a-t-il eu un mot dans le même temps pour ces si nombreux également accusés de cela, emprisonnés ou non mais innocents? Car ils sont nombreux, n'en doutez pas; toutes ces affaires ne sont pas toutes criminalisées, médiatisées et tendent même à être souvent correctionnalisées précisément pour ces raisons de doute et plaintes peu ou prou farfelues. Ces jours-ci encore, un sénateur en exercice … La Cour d'assises vient de l'acquitter. Et puisque ce cher PB aime qu'on cite des personnalités, Johnny Hallyday, des années de procédure pour du vent … Balkany accusé d'avoir obligé une employée de sa mairie de lui faire une fellation sous la menace de son 357 magnum …
A lire et entendre PB en ces choses, on est, nous les hommes, coupables, forcément coupables, de facto coupables à moins d'être réellement eunuque et encore je doute qu'il innocente le castrat si une venait à s'en plaindre, stigmate ou pas … On nage en pleine folie à cet endroit. De la prudence quant aux accusations en ces crimes et délits, de la mesure, de la réflexion, de l'intelligence, ne pas prendre aveuglément la parole féminine pour argent comptant, je ne dis rien autre. PB semble dire tout le contraire … D'où mon exaspération contre de tels propos quand ils émanent en plus d'une telle personnalité judiciaire et publique. J'y vois là un réel danger et je doute être le seul … En trois mots: Ca me gonfle!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 10 juillet 2009 à 19:02
Quelle colère, Aïssa Lacheb-Boukachache ! Mais quelle mouche vous pique ? Philippe Bilger aurait-il envoyé un innocent en prison pour que vous le preniez ainsi à partie ? Bien sûr, il faut être prudent dans ce genre d'affaires, ne pas privilégier les unes plutôt que les autres. Vous savez combien de femmes sont violées chaque année et/ou tuées par des inconnus ou par leur propre conjoint ? Cela ne justifie certes pas d'accuser les hommes à tort et à travers, mais dans la plupart des cas, il ne s'agit tout de même pas de fantasmes. Bien, je vous en dirai davantage quand j'aurai lu l'intervention de notre cher Philippe Bilger. (hum ! que c'est bon de fayoter). Mais, d'ores et déjà, je doute fort qu'il soit parti en croisade contre la gent masculine et qu'il aille tous les jours au palais en se disant qu'il va "bouffer du violeur". Détendez-vous, cher.
Rédigé par : Laurent Dingli | 10 juillet 2009 à 17:30
@ Aïssa
C'est qu'à la fin, un Avocat Général ne se sent pas autant responsable si un innocent croupit en prison, que si une victime réelle est déboutée.
Dans le premier cas, c'est vraiment le conseil qui a mal fait son travail...
Et si l'accusation, dans sa grande mansuétude, abandonne les charges après des années de préventive pour dossier absurde et incohérent, c'est tout à son honneur.
Hop tout le monde est quitte, rentrez chez vous, on vous a déclaré innocent, vous vous rendez compte, que demander de plus...
La préférence de Philippe Bilger pour un système accusatoire serait-elle un réflexe d'honnêteté intellectuelle ?
En revanche, je ne vous suis pas trop sur le penchant sexiste. Car la femme violée est potentiellement celle d'un autre homme.
J'y vois plus une difficulté intellectuelle de se mettre à la place de l'accusé.
Dans ce métier où l'on voit passer les pires crapules, c'est peut-être une protection psychologique nécessaire...
Mais tout de même, bien que l'Avocat Général ne puisse être tenu comptable des erreurs de la Police ou de l'Instruction, cette non-responsabilisation de l'ensemble de la chaîne explique peut-être la défiance des Français envers la justice.
Les délais de préventive en sont la preuve.
Rédigé par : Alex paulista | 10 juillet 2009 à 17:24
@Aïssa
Tout le monde peut y aller de ses exemples et contre-exemples, cela ne fera pas avancer pour autant les choses. Côté hystérie vous ne vous défendez pas mal... Je vais donc encore faire la pouffiasse de service mais je crains qu'il y ait beaucoup plus de femmes violées, battues, maltraitées par des hommes qui continuent leur petite vie pépère que d'innocents en prison. Cela dit rassurez-vous je préfèrerais qu'il n'y en ait aucun. Je n'ai pas envie de rouvrir un débat déjà tenu ici, sachant que je ne vous convaincrai pas tant votre rapport aux femmes et votre rapport à la justice me semblent définitivement tumultueux. Et ne me dites pas que vous aimez les femmes en arguant d'un tableau de chasse fourni. Ce n'est pas pour moi le meilleur argument.
Je souhaite vraiment que jamais une femme que vous aimez, une amie, une soeur, une fille ne soit victime d'un viol. Pour avoir professionnellement recueilli de nombreux témoignages je crois avoir compris ce que celles qui ont vécu ça ont enduré de douleurs, de peurs, de traumatismes, de honte. Peut-être alors le comprendriez-vous à votre tour mais ce serait vraiment trop cher payé.
Rédigé par : catherine A à Aïssa | 10 juillet 2009 à 16:39
Je viens de lire, cher PB, l'article-entretien qui vous est consacré dans Match … Ce qui m'y a interpellé, encore une fois, chez vous, c'est cette obsession de la parole de la femme sur celle de l'homme quant aux affaires qualifiées viol. Depuis Outreau, dites-vous, si la femme ne porte pas sur elle les stigmates (physiques s'entend …) du viol, etc . Mais permettez, permettez cher monsieur, l'homme a des droits, est-ce que vous l'ignorez? et sa parole vaut celle de la femme. Qu'est-ce que ça veut dire que cette manie quasi pathologique de systématiquement accuser l'homme sitôt que la femme s'en plaint? Mais vous vous rendez compte que par des propos pareils, non seulement vous vous érigez en danger public en sus de contribuer gravement à la déliquescence des rapports hommes-femmes à laquelle on assiste depuis plusieurs années … Combien mais combien d'hommes ont vu leur existence sociale, professionnelle, familiale, psychologique détruite par les seuls propos de dégénérées hystériques auxquelles des procureurs tels que vous ont, sans précaution aucune, accordé foi et crédit en leurs dénonciations … Vous en faites quoi de ceux-là? Vous n'en avez rien à faire, ce n'est pas votre problème, on est en droit de l'interpréter ainsi quand on vous lit … Mon propre frère accusé par une folle et mis en examen durant six mois avant que celle-ci finisse par reconnaître qu'elle avait seulement, sic, raconté ces fadaises de viol parce que le frangin ne voulait plus sortir avec elle … Six mois d'inculpation et pas une excuse du tribunal, pas un cent d'indemnité! Et elle n'avait naturellement aucun stigmate … Moi-même viré d'un boulot que j'adorais à cause de trois givrées qui m'ont simultanément, rien que ça, accusé de les avoir harcelé sexuellement, des pseudos élèves infirmières qui n'en glandaient pas une en ce stage et à qui j'avais dit que puisque c'était comme cela je les noterai en conséquence … Interrogé par la gendarmerie, livré mon ADN ... Des stigmates?! Elles se sont bien marrer ces poufiasses de m'avoir fait la nique de cette magistrale façon … Des envies de meurtre franchement pour sauver sa peau et/ ou se venger … Récemment encore cette femme qui publie un livre avec force détail et explication intitulé «J'ai menti» … En attendant, son père a croupi douze ans en prison … Les stigmates, c'est lui qui les a portés! Ce flic marseillais et son épouse magistrate, inculpé parce «papa a fait mal» … En fait papa qui s'est fait mal interprété par des procureurs tels que vous, enfin aux idées telles, par papa a violé sa fille de six ans … Vous en voulez encore? Ce gendarme qui me dit: On en a ras le bol, on ne prend même plus les plaintes ou à peine tellement c'est le cirque, tellement elles sont devenues folles, tellement on en a marre d'aller chercher des pauvres gars qui n'ont rien fait de tel … Ces types nombreux que j'ai vu se suicider en prison car entendus par personne sinon nous, détenus qui en ces choses de savoir ce qui est vrai sommes plus que souvent plus intelligents et pertinents que vous magistrats qui n'y entendez rien, stigmates ou non … C'est toujours à sens unique pour vous; dans ces histoires de cul, l'innocent vous n'en avez rien à foutre, qu'il crève, c'est la parole de la femme qui est absolue, c'est elle qui fait foi, loi et droit! En ces choses, la femme est innocente, bien sûr, toujours victime … Consentante ou pas, n'importe, tant qu'il y aura des procureur Bilger pour l'écouter, elle enverra qui elle veut en prison, elle détruira la vie de qui elle veut sans risquer jamais rien … Inquisiteur écrit Match … Pour le coup, c'est oui et ce n'est pas à votre gloire. Pensez-y une seconde seulement … Une femme sans stigmate vous convainc qu'elle a été violé par untel. L'individu est incarcéré. Il s'avère qu'il est innocent et il est libéré. Pris de rage il tue la femme pour se venger de ce qu'elle lui a fait, via vous, subir. C'est vous l'assassin!
Revoyez vos méthodes, je vous prie, c'est dangereux vos façons de voir ces choses. Vous devriez être un peu plus prudent et recommander de l'être en ces affaires délicates, un peu plus professionnel, moins partisan et d'emblée vous dire : ce qu'elle raconte est faux; maintenant enquêtons sérieusement et discrètement. Stigmates ou pas stigmates, c'est pas des preuves, ça! C'est de la Justice d'inquisiteur … Tiens, et pour rester dans le ton de votre lettre, allez demander à Tapie combien il en a vu de ces innocents à la Santé qui croupissaient pour viol et autres accusations imaginaires de cet acabit ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 10 juillet 2009 à 12:59
@Ludovic
"Comme J.D. Reffait, je suis tombé sur un exemplaire de Paris Match et sur l'article qui vous est consacré sous l'intitulé absurde de "Grand Inquisiteur". Vous n'avez vraiment rien d'un Torquemada."
Lu.
Et également entendu la critique des parties civiles du procès de référence. Mais aucune opinion cependant pour l'instant à ce dernier sujet.
S'agissant du premier, je pense qu'avec le nouveau garde des Sceaux PB ne manquera pas non plus d'occasion de saluer le courage, la détermination et l'autorité de qui me paraît cependant préférer donner la parole aux jeunes regroupés en conseil plutôt que de les karcheriser.
Ceci étant, Wait and See.
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 juillet 2009 à 11:50
Bonjour M. Bilger,
Comme J.D. Reffait, je suis tombé sur un exemplaire de Paris Match et sur l'article qui vous est consacré sous l'intitulé absurde de "Grand Inquisiteur". Vous n'avez vraiment rien d'un Torquemada.
J'ai préféré vous écouter samedi dernier sur France Culture dans votre débat avec Antoine Garapon.
S'agissant de Bernard Tapie, j'ai comme vous une certaine admiration pour le personnage. Pas tant pour sa fidélité à son épouse mais pour son extraordinaire capacité de rebond.
Bien sûr le personnage est pour le moins contestable, mais quelle force de caractère et quel talent. Tour à tour chef d'entreprise, financier, présentateur de télévision, chanteur, acteur, homme politique, patron de club sportif, j'en oublie sans doute, ce n'est tout de même pas banal.
Rédigé par : Ludovic | 10 juillet 2009 à 10:13
Aïssa, vous parlez juste.
Rédigé par : mike | 10 juillet 2009 à 09:49
Deux choses.
A vous lire dans ce billet il me semble a priori que vous avez très peu fréquenté dans vos lectures une forme littéraire comme le récit biographique ou le récit autobiographique.
Je parle bien entendu de ces monuments littéraires qui ont très à peu à voir avec ces petites choses pensées et écrites en à peine deux heures de temps.
Pour qui se penche sérieusement sur le destin - le roman intime d'autrui - il y a toujours chez tout être humain une ou des lignes de force qui tiennent la trajectoire d'une vie ou qui la ruinent.
Par ailleurs, je rejoins Aïssa dans la correction qu'il apporte à votre qualificatif d'entrepreneur pour Bernard Tapie.
Faut tout de même pas exagérer...
Et je pense que ce qu'il y a de plus intéressant chez une personnalité comme B. Tapie, ce n'est pas ce qu'on apprend ou ce qu'on sait ou qu'on croit savoir de lui ou de ses intimes, mais bien ce que sa trajectoire nous apprend implacablement sur ceux qui l'ont fait roi ou maudit au gré des modes et des airs du temps.
Cette perspective plus large m'apparaît nettement plus intéressante que les histoires édifiantes racontées à la télé, genre "Un jour, un destin".
Là non plus, faut tout de même pas pousser...
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 10 juillet 2009 à 08:26
Ah j'oubliais, j'ai une tête d'affamé là car je viens de me faire vacciner Pneumo-23... Et comme je vous estime et ne tiens à voir aucun de vous disparaître (en silence ou en beuglant tel un damné, n'importe...) d'une surinfection bronchique irréductible à tous les traitements, induite par ce foutu H1N1 qui nous arrive je t'explique pas ce qu'on va morfler dans quelques mois, je conseille à toutes et tous d'en faire rapidement autant. Ce sera sans doute pas suffisant mais c'est du bonus tout de même et conséquent... Ah Louis Pasteur ! voilà un vrai entrepreneur, cher PB... Et n'oubliez pas : Pneumo-23, dans l'épaule ou la fesse, au choix...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 juillet 2009 à 22:35
Une petite rectification, cher PB … Bernard Tapie n'est pas et n'a jamais été un entrepreneur. Un entrepreneur crée, invente, découvre ce qui est inconnu, apporte de la richesse inédite au patrimoine humain pour parler bien … Tapie, en ces domaines d'affaire, n'a jamais rien créé ni inventé ni découvert. N'est pas entrepreneur qui «se contente» de racheter à crédit au plus bas ce qui existe déjà, de le faire fructifier puis de le revendre cash au plus haut … L'homme n'a fait que ça sa vie durant et aujourd'hui encore il poursuit son bonhomme banal de chemin; ainsi il veut racheter le Club Med qu'il n'a ni créé ni découvert ni inventé … Tapie c'est la spéculation à l'état brut, sans égard ni pour les personnes ni pour les choses. Ces êtres-là prolifèrent naturellement dans les systèmes capitalistes purs et durs, il n'y a pas de jugement particulier à en tirer ... Sa seule motivation, c'est le fric comme s'il s'en nourrissait littéralement. N'en faites pas un Citizen Kane, un Henry Ford, un Bill Gates, un Hubert Beuve-Méry, un Michelin, je vous prie, c'est ridicule …
Robert-Louis Dreyfus, quant à lui, était un vaste héritier à milliards … Sans papa, les choses auraient sans doute été un peu plus difficiles pour lui ... C'est ainsi.
Moi mon papa m'a rien laissé que le souvenir des coups qu'il me mettait sur la tronche quand il rentrait bourré … C'était sa façon de me dire «marche ou crève».
Pour le reste, ma profession de soignant qui me fait voir la mort plus que souvent, des personnes jeunes, moins jeunes, âgées, très âgées, très jeunes, enfants, nourrissons … Cette auto pudeur face au terme que vous évoquez, je la constate chaque jour mais il s'agit de petites gens, des anonymes auxquels vous auriez dû consacrer aussi quelques substantielles lignes, c'eut été leur rendre également un bel hommage quand bien même vous ne les connaissez pas davantage que celui que vous citez. J'ai encore le souvenir de cet enfant qui, atteint d'une leucémie, riait encore à gorge déployée quelques heures seulement avant sa mort, qui foutait un vrai boxon dans sa chambre avec ses bandes dessinées répandues partout et à qui je n'ai cessé de penser quand j'ai rédigé MON CAHIER D'HENRY CROTTER … Ca a de la gueule, ça, un môme qui vous fait chialer car il rit et qui vous regarde, étonné, se demandant pourquoi vous pleurez quand il rit et est si heureux, si demandant si ce n'est pas sa joie qui vous rend si triste, s'interrompant et vous interrogeant du regard comme s'il avait commis une faute …
L'épouse de Tapie … On voit bien là que vous opposez cette conjugale discrétion bourgeoise que vous parez de toutes les vertus à celle … Enfin, je renvoie à votre lettre précédente: Carla … Vous êtes rusé, cher PB mais permettez que je le dénonce car pour moi c'est par trop énorme, flagrant, affligeant d'évidence ... Encore plus de subtilité j'exige, la barre très haute pour vous j'impose sinon je m'ennuie tant … D'autant que je rentre du taf à l'instant où, encore, j'ai connu quelque mort modeste, digne et silencieuse que vous ne voyez pas, vous, enfin il me semble puisque vous les théorisez avec une certaine emphase surtout quand il s'agit de personnalités qui "comptent" ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 juillet 2009 à 22:26
Pour renchérir sur Monik et réagir aux préjugés de SR, une certaine bienveillance est ce qui manque le plus dans les manières du monde actuel.
Rédigé par : Alex paulista | 09 juillet 2009 à 21:07
Jalousie, jalousie, que de bêtises sont dites en ton nom... L'homme, la femme qui gagne est toujours mal venu dans ce bas monde et quand saurons-nous reconnaître une part de sincérité dans l'autre, même s'il a pour nom Tapie ou papy mouzot.
Rédigé par : Monik | 09 juillet 2009 à 19:37
@SR
Sur la commode votre cul, vous prendrez ainsi un peu de hauteur.
Rédigé par : catherine A à SR | 09 juillet 2009 à 18:12
@SR : des commentaires de cet acabit, où la grossièreté ne se dissimule même plus tant dans la forme que dans le fond, où les obsessions matérielles et vestimentaires peinent à dissimuler la pauvreté du discours, me désolent pour notre hôte dont on peut imaginer la sensibilité blessée et l'abattement face à la médiocrité de la réponse...
Essayez de vous imprégner des commentaires de Véronique, Jean-Dominique, Aïssa, Laurent et quelques autres... ne rabaissez pas cet endroit à un vulgaire troquet de beaufitude affichée...
Voyez-vous, SR, quand Aïssa commet quelque grossièreté bien sentie dans ses commentaires, je jubile car il ne s'en dégage aucune vulgarité et le talent est souvent au rendez-vous... les vôtres ont plutôt tendance à m'humilier...
Si, comme c'est votre droit, vous persistez dans le même registre, méditez Oscar Wilde : "Du vice, oui, mais de la tenue..."
Toutes les portes ne s'ouvrent pas à coups de pied...
PS : j'oubliais l'essentiel: billet magnifique..."résister à la vulgarité de la décharge sur autrui", belle formule, n'est-ce pas SR ?
Rédigé par : sbriglia | 09 juillet 2009 à 17:44
"Amour, fidélité, victoire sur le temps", mon c.. ! Le BA-BA du parfait ripoux est de rester marié pour empêcher les juges de faire témoigner l'épouse qui reste accroché à un confort financier et social, elle trouvait d'ailleurs quelques émotions à déambuler dans les couloirs de la Santé en escarpins au logo bien visible Dior et tailleurs crème Gucci bien cintré alors que le modèle invitait à une aisance pour offrir une esthétique harmonieuse. C'est un mec qui paye toujours en cash, des billets de 500 euros (en dessous c'est humiliant pour le personnage) coincés dans un clip en or frappé de ses initiales B-T. Bref, il fait rêver les pauvres par sa façon de baratiner tout le monde, Mitterrand qui cherchait un bouffon capable de faire du jogging avec Véronique et Davina - les deux nanas qui finissaient nues à se frictionner sous la douche sur le service public - tout en assurant la main sur le coeur la veille d'une élection que tous les Français pouvaient devenir millionnaires, et les juges par sa gouaille de bonimenteur jovial et amoureux de sa femme, "Depuis le premier jour Monsieur le juge, je suis raide dingue de ma femme, elle est tout pour moi, non elle ne sait rien, puisque je vous le dis, faut me croire."
Rédigé par : SR | 09 juillet 2009 à 15:38
Le constat et le décryptage que vous faites sonnent juste, même si j'aurais peut-être choisi à votre place un autre exemple (mon ami Alain Bashung, par exemple).
Mais pour tout vous dire, et sans s'appesantir, c'est également, au-delà du noir de la robe, ce nuancier, ce camaïeu de gris qui me semblent intéressants chez vous - en particulier depuis la parution de votre dernier livre.
Bon, j'arrête là, c'étaient juste quelques mots pour ne rien dire, sans doute pour dire l'inverse.
Rédigé par : SANDRO | 09 juillet 2009 à 11:05
Je suis de ceux, fort rares, qui considèrent que B. Tapie a été condamné bien plus fortement que ne le méritaient quelques billets planqués dans un jardin ou quelques entourloupes comptables, dont la crise actuelle nous montre qu'il s'agit d'une pratique générale. A cette aune, tout le CAC 40 devrait être au gnouf à perpétuité. On a largement forcé la dose, avec les intentions que l'on connaît maintenant concernant la vente frauduleuse par le Crédit Lyonnais d'Adidas à... Robert Louis-Dreyfus, ce qui fera dire à Tapie que l'affaire Adidas, c'est "une banque et deux cons".
J'ai suivi l'audition de Tapie devant la commission parlementaire : c'est tordant, ça fait aimer les affaires comprises comme un meccano de cow-boy.
Et c'est vrai que je me suis parfois interrogé sur la discrète et permanente Mme Tapie, qui se fait expulser de chez elle, qui se tape les parloirs, après avoir connu le luxe et les ors. Il y aurait de quoi en faire fuir plus d'une.
Ironie de la presse : Philippe Bilger est cette semaine dans le numéro de Paris Match consacré à Michael Jackson ! Titre de l'article : "Le Grand Inquisiteur".
Beat it, Philippe, Beat it !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 juillet 2009 à 11:02
Non Philippe pas vous ! Vous êtes bien placé me semble-t-il pour savoir qu'un homme, une femme, est rarement ce qu'il paraît être. Faut-il sanctifier Tapie parce qu'il est resté fidèle à la même femme - en tout cas marié avec elle - et cet autre parce qu'il a affronté la mort avec pudeur ? Ce serait un peu court.
Cela dit je pense qu'effectivement il faut aller au-delà des apparences, essayer en tout cas, ce qui est extrêmement difficile. Je dirais même impossible avec Tapie et avec de très nombreux personnages publics qui soignent leur portrait. Les plus malins savent admirablement donner l'illusion de "lâcher la rampe", de se mettre à nu, ils apparaissent alors simples, émouvants, fragiles presque. On y croirait. Mais j'ai bien peur que cette bouffée de sincérité affichée ne soit le comble de "l'insincérité". Mais peut-être vois-je le mal partout...
En tout cas m'intéressent davantage les inconnus. Les trajets dans le métro étant fastidieux je passe mon temps à regarder autour de moi et à imaginer à ces hommes et ces femmes, une vie. Peut-être cet homme banal fut-il un jour un héros, un salaud. Je pense souvent à Pierre Boulle, rencontré trois ou quatre ans avant sa mort et qui avec son petit imperméable beige ressemblait à un timide clerc de notaire alors que ses romans, "Le Pont de la rivière Kwaï " et "La Planète des singes", l'ont rendu célèbre dans le monde entier.
Je me demande même si sa concierge, ses voisins savaient qui était réellement cet homme effacé jusqu'à la transparence, absolument délicieux. Et ça effectivement, ça m'épaterait plutôt.
Rédigé par : catherine A | 09 juillet 2009 à 10:18
Un bateleur qui vous fascine comme Bernard Tapie serait encore en prison aux Etats-Unis comme Bernard Madoff avec une durée à la hauteur de l'intérêt que vous lui portez : indéfiniment. Et la maladie même incurable n'empêche pas l'esprit retors d'agir, souvenez-vous d'Omar Bongo, jusqu'au pied de sa tombe il aura appauvri son peuple, poussant le vice de son génie machiavélique pour demander à Bernard Kouchner contre une forte rétribution d'élaborer un rapport (encore un) pour comparer le système de soins français et gabonais !!! L'animal malade finira sa vie dans une clinique espagnole, son peuple attend encore le rapport de Kouchner.
Rédigé par : SR | 09 juillet 2009 à 08:03
"Qui aurait pu imaginer, devant un tel parcours et une vision aussi plurielle et polémique de la vie, un attachement aussi singulier et touchant ?"
Je ne sais pas, peut-être la majorité des gens qui ne divorcent pas...
A mon sens l'opposition entre la fidélité amoureuse et les aventures professionnelles est illusoire: pour oser tant de choses, il faut prendre la vie professionnelle comme un jeu, savoir qui on est, au-delà d'un poste, d'une carrière ou d'une fonction quelconque.
Avoir une base familiale et sentimentale solide n'est sûrement pas un handicap, et tout le monde n'est pas emballé par les bimbos virevoltant autour du pouvoir, il ne faut tout de même pas renverser les valeurs !
Rédigé par : Alex paulista | 09 juillet 2009 à 01:04