Les programmes de
télévision, durant les vacances d’été, sont médiocres. Heureusement il y a la
radio qui diffuse une sélection des meilleures émissions. C’est ainsi que j’ai
pu écouter sur France Inter la reprise d’un entretien avec Frédéric Taddéï
(FD). Même si ce dernier n’est pas rare dans mes billets, et encore récemment,
je n’ai pas hésité une seconde.
D’une part, ce que j’ai
entendu mérite qu’on s’y attache et, d’autre part, il me semble qu’un blog peut
se donner le droit, sur un même sujet ou une même personne, de favoriser des
approfondissements qui feront au moins le bonheur du rédacteur !
Pour tout dire, cette
interview m’a beaucoup plu parce qu’elle a justifié la sympathie intellectuelle
et médiatique que FT m’a toujours inspirée, notamment lors de mes deux
participations aux débats qu’il animait. Les questions pertinentes qui lui
étaient posées l’ont obligé à théoriser sa pratique et à fournir des clés
intéressantes pour la compréhension de « Ce soir (ou jamais) ». On a
trop rarement l’opportunité d’entendre une intelligence, sans détour ni
hypocrisie, exposer ses goûts et ses dégoûts, sa méthode et sa psychologie,
avec un discours qui explique lucidement le succès d’une émission culturelle. Dans
notre paysage télévisuel, ceci relève de l’exploit. Par contraste il est aussi
riche d’enseignement sur d’autres « talk-show ».
FT définit parfaitement
la nouveauté de son émission – quatre soirées par semaine - en soulignant que
l’actualité y est appréhendée et jugée par le monde culturel. « Ce soir
(ou jamais) » échappe ainsi à la plaie médiatique des promotions
ostensibles. Ce sont celles-ci qui justifient des émissions dont la substance
n’est composée que d’exclamations faussement enthousiastes sur la qualité
prétendue de l’œuvre.
Cette singularité de "Ce
soir (ou jamais)" évite à FT de s’impliquer en quoi que ce soit dans une
entreprise de glorification ou de dénonciation des personnes invitées sur son
plateau et de leurs livres. Il se campe, et c’est sa force, dans une attitude
qu’il qualifie lui-même de "neutralité bienveillante".
FT ne se trompe pas non
plus sur l’originalité d’une émission qui à l’évidence n’écarte personne du
débat de société traité. Aucune exclusive ne frappe quelque intellectuel ou essayiste que ce soit. Au contraire, cette
volonté de rassembler les esprits les plus divers, les plus contradictoires,
médiatiquement célébrés aussi bien que méconnus, constitue la source principale
de l’épanouissement du téléspectateur qui, pour une fois, peut s’abandonner à
un plaisir sans mélange. Il n’est pas contraint comme en d’autres
circonstances de garder dans un coin de sa tête une frustration, une aigreur
devant une liberté d’expression qui aurait été clairement amputée
par l’animateur. FT a invité Alain Badiou, Marc-Edouard Nabe, Alain Soral, Dieudonné et d’autres
qui sur des registres différents étaient considérés comme peu compatibles avec
l’encens promotionnel, l’eau bénite épandue à foison. Chez FT – il ne s’en
défend pas -, il y a l’ironie de la provocation et l’audace de la controverse, il
se frotte les mains et l’esprit devant ce qui chez la plupart de ses collègues
(en a-t-il ?) susciterait sinon crainte, du moins réserve et retenue.
Parce qu’il n’éprouve pas la moindre angoisse à l’idée d’être assimilé à tel ou
tel de ses compagnons sulfureux d’un soir quand les autres sont tétanisés parce
qu’on pourrait les confondre ! Il faut du courage pour susciter une
adhésion honorable quand la vulgarité de la révérence et du conformisme vous
fait applaudir à bon compte !
Enfin – et c’est le point
fondamental -, FT énonce ce qu’on n’ose jamais formuler et qui, corrélatif à la
promotion frénétique, représente le vice structurel des émissions dites
culturelles : il a horreur de la médiocrité qui juge le talent. D’où sa propre
abstention qui le conduit à demeurer dans une intelligente lisière, au bord des
livres et des idées, et son souci de ne jamais rendre indignes les
appréciations portées par une part de ses invités sur l’autre.
Ailleurs, c’est souvent la médiocrité qui juge la médiocrité ou parfois,
c’est le talent qui juge la médiocrité, celle-ci demeurant préservée malgré les assauts de celui-là ? Je songe évidemment aux talentueux dynamiteurs Zemmour et Naulleau qui
mettent en pièces des médiocres susceptibles sollicités par aberration mais sauvés par Ruquier jamais à court d'une flagornerie commerciale. Les premiers tentent un peu de vérité quand le second s'acharne à jouer le jeu de la télé. C'est la convention qui gagne à tout coup. Forcément. Le rouleau compresseur de l'insincérité est trop fort.
Rien de plus
insupportable, en effet, que l’attitude dénoncée par FT et qui met sous une
domination superficielle et inculte des personnalités que leur peu d’expérience
des médias désarme et déstabilise !
A sa manière, Bernard Campan
aborde le même problème quand dans TV Magazine repris par Télé Obs il
déclare : "Ardisson, Ruquier et les autres aiment tendre des pièges.
Naulleau et Zemmour vous assassinent et Ruquier se défend en disant :
« Ah, c’est pas moi ! » Vous trouvez ça honnête ? »
Campan se trompe à mon sens. La connivence qu’il met en cause n’existe pas.
C’est au contraire Ruquier qui vient au secours de ceux qui n’espéraient que de
la promotion et se sont vu rappeler sèchement à l’ordre par Zemmour et Naulleau.
Il est facile de
percevoir comme FT apparaît comme un animal étrange au sein de cette faune et
de cette flore médiatiques. Il n’a pas choisi de faire la télévision de nos
faiblesses mais celle de ses envies.
Dès lors, il est évidemment
tout seul.
Dans l'océan de la médiocratie ambiante, où s'ébattent des rappeurs, des sportifs, des animateurs ou des dynasties politiques, FT est une oasis.
Rédigé par : Roddenberry | 17 octobre 2009 à 12:20
Je suis bien d'accord!
Je dirai même qu'il est peut-être un peu l'image du futur juge-arbitre dans notre future procédure pénale... Il est "moderne" en un certain sens, par rapport à nos vieux animateurs cherchant vicéralement à concurrencer leurs propres invités... Il est très retiré, parfois transparent mais ne disparaît jamais; il laisse la place; il se fait petit, tout petit même parfois mais ne cesse de jouer son rôle, et je trouve ca juste.
Quel est son rôle? Il équilibre, je pense. Il a tout le temps ce souci de l'équilibre. Avant tout. Et cette sorte de recherche aussi, ce questionnement.
Il ne fait que poser des questions; et de manière brève, concise et sans bavures inutiles. Parfois on ne l'entend pas souvent, mais il est presque toujours pertinent.
Il disait un jour, dans une interview, qu'il pouvait passer de Marx à Maurras sans trop de problème. Il est assez ouvert. Ô ce n'est pas un saint! mais il y a vraiment un souci du juste en lui. Un recherche de quelque chose qui le dépasse, sans parti pris apparent, n'excluant aucune pensée ni aucun métier pour choisir "ses" invités. Ou plutôt "nos" invités. Car j'ai bien l'impression qu'il nous les offre.
Rédigé par : panoptique | 13 août 2009 à 23:28
Jean-Dominique Reffait,
Voici un texte qui illustre l'association entre le pouvoir et l'innovation picturale. Il s'agit d'un extrait du Moniteur Universel du 24 avril 1863. Les toiles de ceux que l'on n'appelait pas encore les surréalistes ont été refusées à l'Exposition, mais l'empereur Napoléon III a tout de même voulu les voir exposées au "salon des refusés".
"De nombreuses réclamations sont parvenues à l'empereur au sujet des oeuvres d'art qui ont été refusées par le jury de l'Exposition. Sa Majesté, voulant laisser le public juge de la légitimité de ces réclamations, a décidé que les oeuvres d'art qui ont été refusées seraient exposées dans une autre partie du Palais de l'Industrie.
"Cette Exposition sera facultative, et les artistes qui ne voudraient pas y prendre part n'auront qu'à en informer l'administration qui s'empressera de leur restituer leurs oeuvres (...)
Parmi les peintres refusés se trouvaient notamment Manet, Pissarro, Whistler, etc.
Vous savez que le jury du salon avait refusé notamment le célèbre Déjeuner sur l'herbe de Manet, représentant un femme nue dans une scène de la vie quotidienne, ce qui avait provoqué un scandale (nous touchons presque à l'autre post de Philippe). Il y eut, cette année-là, plus de visiteurs au salon des refusés qu'au salon officiel.
Rédigé par : Laurent Dingli | 12 août 2009 à 11:43
Jonquet est mort et Jourde est celui qui
écrivait sur ses derniers écrits
http://bibliobs.nouvelobs.com/20090810/14134/jonquet-face-aux-nouveaux-fascistes
Jourde a aussi écrit avec Naulleau, celui qui n'écrit pas et n'a rien à défendre, propos lus ici, où d'aucun l'écrivit.
AO
Rédigé par : oursivi | 11 août 2009 à 15:00
En invitant Alain Badiou, Marc-Edouard Nabe, Alain Soral ou Dieudonné, Frédéric Taddéï ne fait nullement preuve d'audace dans la controverse, il suit seulement la mode de la provocation qui règne depuis les années 80, provocation facile parfaitement illustrée par cette nullité fiéleuse de Polac que l'on a retrouvé incidemment dans l'émission du pitre Ruquier.
Je sais que vous considérez Badiou, Nabe, Soral et Dieudonné, comme de l'oxygène démocratique, des empêcheurs de penser en rond, ; pour ma part, je les considère seulement comme des obsédés aux idées assommantes et pernicieuses...
Rédigé par : Laurent Dingli | 11 août 2009 à 09:47
J'adore "Ce soir (ou jamais ?)"... En plus les sujets sont toujours intéressants pour quelqu'un qui prépare le grand oral du crfpb (au cas où ça passait aux écrits... je touche du bois heu du papier, mes cahiers en fait...)
Rédigé par : cocode | 10 août 2009 à 22:40
@ Charles Gaillard
Que signifie votre obsession, M. Gaillard ?
Alors, avec ce dont nous disposons - une copie du blog d'Elsa Vigoureux consacré au procès, disponible sur le site du Nouvel Observateur -, je voudrais que vous lisiez avec concentration cet abordage de l'enfer du mal.
Je voudrais que vous me disiez si un avocat général, dans l'analyse la plus près possible de ces abîmes et de ces précipices, pouvait, en conscience, demander dans ses réquisitions, au regard des faits, des implications et des passivités de chacun des accusés, que la circonstance aggravante d'antisémitisme soit obligatoirement, nécessairement calquée, en masse, indifféremment, en cours de procès dans les dossiers d'origine de mise en accusation.
Dossiers qui ont été examinés, analysés et débattus par la cour d'assises, en présence d'un avocat de la partie civile, et acteur dans ce prétoire pour n'imposer que ce passage en force qu'il nommait "pédagogie", dossiers qui concernent les 14 condamnés, pour lesquels le GDS a tordu la volonté du procureur général de Paris en lui intimant l'ordre d'interjeter appel.
Allez voir ailleurs M. Gaillard pour continuer à cracher votre obsession, et à vous vautrer dans votre maladie, laquelle ne consiste qu'à insinuer encore et encore avec vos venins que vous ne cessez pas de laisser infuser et distiller, que Philippe Bilger serait, naturellement, un traître et un antisémite génétiques.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 09 août 2009 à 10:20
Charles Gaillard, il faut consulter mon garçon, c'est névrotique votre affaire. A la fin du mois, c'est le Ramadan, va falloir nous lâcher et aller voir ailleurs.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 août 2009 à 02:21
Je ne suis pas l'avocat de Naulleau, pas plus que de Zem, qui m'agace aussi parfois, mais je vois quand même plus de courage à aller défier la piétaille du samedi soir et son cortège de faux bons sentiments et leurs vomissures de politiquement correct usuel qu'à écrire dans le fond du café de l'ami PB ; bande de matamores de bac à sable à la graisse de trombone à bouille lisse. (à coulisse est déjà pris et les coulisses sont pour les artistes, attendrez encore un peu, au moins la fin de mon post).
Ce que l'on détecte assez facilement dans ce genre d'endroit que celui où nous plaisons à digresser sans fin mais avec quel appétit, c'est la formidable envie "d'en ou d'y être" de ceux qui tuileraient terre et mer pour être à la place d'un Taddei ou devant lui (Aissa qui se voit aux côtés de Ruquier) mais qui faute de satisfaire leurs honteux désirs brisent le jouet non maîtrisé.
PB, soyez chic, la prochaine fois qu'êtes invité en ces endroits qui remplissent les lucarnes, menez-en un ou deux, cela leur fera un Noël, laissez pousser votre barbe et arrivez en traîneau, ils n'en jubileront que mieux.
Heu, j'oubliais, rouge la pèlerine, sinon ils vont se douter de quelque chose et leur joie ne sera pas sans mélange, à nos anges sans matricule.
AO
Rédigé par : oursivi | 09 août 2009 à 00:39
Encore Dieudonné et la liberté de son expression, encore un plaidoyer pour la liberté de voir des Juifs et leur complot partout (Badiou, Nabe, Soral et l'autre...). Que signifie cette obsession ?
Rédigé par : Charles Gaillard | 08 août 2009 à 21:52
Ah bravo Aïssa ! Le vrai commentaire sur mon commentaire bidon, super ! C'est trop du Reffait pour ne pas en être, hum, encore, encore ! Mais oui, c'est du vrai Jean-Dominique, mais composé avec du faux, de la sophistique en somme, ouh que j'ai honte ! Si non e vero, bene trovato...
Sinon, jamais sous mon vrai nom, Aïssa, jamais.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 août 2009 à 20:15
Jean-Dominique, effectivement, à vous lire, ce serait une catastrophe si vous alliez vous expliquez face ces messieurs Naulleau-Zemmour ou d'autres critiques … Publiez (sous votre nom, enfin ...) mais restez chez vous par pitié …
Que Naulleau se fabrique une notoriété de cette façon gratuite et facile, c'est un fait, indubitable, sans contredit, dont la mise à mort de «grands talents» tels Francis Lalanne qui, soit dit, vend toujours autant voire plus, est toujours adulé, bref encore et toujours plus attendu et recherché que dix Naulleau si par hasard il se multipliait … Lalanne remplit -hélas ou tant mieux c'est selon qui- des salles; je doute qu'on fasse la queue même au petit Gibus pour y entendre Naulleau ... On peut donc en conclure que les coups qu'il porte pour «tuer» sont plutôt faiblards et touchent à peine … On peut en conclure que sa critique, il peut se la coller, etc., tout le monde s'en tamponne et qu'in fine c'est la populace (dixit Imbert) qui décide de la «qualité» ou non d'une oeuvre et son artiste … Que vous le vouliez ou non, Oursivi, Lalanne (il m'indiffère), BHL (j'estime), même succès, même notoriété, mêmes millions engrangés grâce à la populace dixit Imbert, Naulleau-Zemmour ou pas Zemmour-Naulleau pour "tuer" … C'est un jeu qui prend, la populace (dixit Imbert, toujours lui et ce n'est pas toujours faux) est stupide, il faut le dire .. L'important, c'est d'y être à condition d'y être à l'aise, cela s'entend, sinon on comprendrait que l'on propose, tel Jean-Dominique, d'y envoyer à sa place un "nègre critique" pour répondre au critique ... Puis, «comme le vent lève la morne mer ...» en péroraison, bah dis donc, si c'est pas beau, ça! Poète en plus de tout le reste ...
Zemmour et «son air de teckel martysisé», j'ai bien ri … Mais le reste, non. Néolibéralisme … C'est bien plus grave que cela, il n'est que de l'entendre le revendiquer: Réactionnaire et authentique s'il vous plaît, il l'a dit sur le plateau de Canal quand on lui a demandé c'est quoi une race pour lui, il a répondu c'est dans la Constitution, le préambule (ce qui est vrai d'ailleurs, c'est ça le pire ..) et qu'il n'est pas raciste des races ni même raciste social mais écrivain rien que écrivain tout entier écrivain, "les autres, ajouta-t-il, qui sont-ils pour se permettre de me juger et de juger de mes dires, de mes écrits ...", etc. (Ceci dit, qui est-il, lui, pour juger de ceux des autres?) ... Rien de «néo» là-dedans, absolument pas, on bascule direct sous Louis 18 voire Thiers sans effort avec Zemmour ... C'est de cette morale dont il est nostalgique et c'est en son nom qu'il interdit qu'on le juge ("Qui sont-ils pour me juger et juger de mes écrits? a-t-il dit, il faut avoir ça à l'esprit au lieu de tartiner n'importe quoi sur Zemmour qui lui donne le bon et beau rôle, n'est-ce pas Oursivi la science?...) et d'après elle néanmoins qu'il s'autorise sans vergogne de juger.
Quant à votre description «bête et inutile» de Taddéï, je ne mettrai pas mon doigt à couper qu'il ne s'y trouve pas un peu voire trop de vérité de votre pensée … C'est trop du Reffait, ça, pour être semblant. Vous démontrez ici que vous êtes parfaitement capable de proposer du vrai Jean-Dominique Reffait et c'est un compliment … C'est dommage pour Taddéï ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 août 2009 à 19:20
Me proposant de publier un jour l'ensemble de mon oeuvre littéraire d'un seul coup, comprenant une grosse dizaine de textes indispensables allant du roman picaresque à la chronique absurde des temps administratifs post-moderne, je dois m'interroger sur mon attitude face à ces émissions de télévision qui reçoivent des écrivains ou supposés tels.
L'émission de Ruquier me dérange parce que l'auteur d'un livre, aussi indigent soit-il, ne me paraît pas être la meilleure personne pour répliquer à un authentique critique littéraire - il y en a fort peu et il en est - comme Naulleau. Parce que le travail du critique est d'analyser le texte dans ses contextes, ses références, ses influences, ses formes et que l'auteur n'est pas forcément conscient de cette perception quand il écrit.
Je revendiquerai volontiers le droit d'être représenté à ce type d'émission par un critique littéraire dont l'échange avec Naulleau serait fondé sur la même méthode. Je me vois mal répliquer à un critique littéraire.
En cela, FT permet aux auteurs d'être déconnecté de la défense stricto sensu de leur dernier opus pour aborder la périphérie de ce qui alimente leur travail. Car si FT est en lisière, il permet aux auteurs de rester également en lisière de leur oeuvre.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 août 2009 à 17:10
Frédéric Taddéï est un ramasse-miettes qui passe pour un journaliste culturel parce qu'il officie à la table de bedaines repues de leurs talents qui viennent d'enfoncer quelque portes ouvertes sur des sujets d'actualité éculés. Naulleau se fabrique une notoriété sur la mise à mort de grands talents tels Francis Lalanne tandis que Zemmour, avec son air de teckel martyrisé, débusque immanquablement les entorses que font les invités au néo-libéralisme dont il est le porte-serviette.
PS : Je tenais à démontrer que je suis parfaitement capable de proposer un commentaire aussi bête et inutile que d'autres. C'est pour rassurer un ami...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 août 2009 à 16:57
@ Thierry SAGARDOYTHO
" "les dindons avancent en troupe tandis que le lion demeure seul dans le désert"!"
Especialement pour vous:
Heureusement, il n'y en avait qu'une :
http://www.youtube.com/watch?v=L98JQOc3qyk&feature=related
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2009 à 16:52
C'est curieux.
Il m'arrive parfois de regarder "Ce soir ou jamais" sur le site de France 3.
Mais depuis que j'ai mis ma TV au placard, je me suis rendu compte que je ne rate rien.
Et c'est curieux de lire et d'entendre ceux qui la regardent encore un peu, déplorer la qualité de ses programmes.
On se sent un peu à part.
Rédigé par : david | 08 août 2009 à 15:52
"La populace (dixit Imbert) aime le bruit ..." encore une manière de sophisme mal taillé, puisque la populace déteste BHL, trop juif, intelligent, hautain, et cultivé revendiqué pour qu'elle puisse de quelque façon s'y identifier.
Pas de difficulté à assumer le rôle de Zemmour dites-vous... Bah voyons, si savez vous servir de Google ce dont je ne saurais douter, vous trouverez des montagnes d'insultes et de quasi menaces de mort proférées par toutes sortes de primates que le déballage d'une intelligence lucide et courageuse lève comme le vent lève la morne mer.
Naulleau a produit des textes dans le MdA par exemple :
http://www.lmda.net/din/aut_lmda.php?Id=6079
Chercher est à la portée de tous, pourtant.
Cath, oui, bien sûr, c'est Arthur, j'ai tangenté à quelques occasions le garçon qui ne m'est en rien sympa - je n'ai pas usé par hasard de cette présentation filsàpapesque - mais l'artiste est estimable, donc estimé.
BàV
AO
Rédigé par : oursivi | 08 août 2009 à 15:21
Monsieur l'Avocat Général,
je n'ai pas une virgule à changer de votre billet.
Je n'ajouterai qu'un mot, hors sujet, pour saluer la disparition accidentelle de Catherine Giudicelli, une magistrate appréciée et engagée. Cette disparition désespère beaucoup d'amoureux de la justice.
Rédigé par : Christian C | 08 août 2009 à 10:16
Et comme Jacques VERGES le répète à l'envie : "les dindons avancent en troupe tandis que le lion demeure seul dans le désert"!
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 08 août 2009 à 09:45
Si je ne partage du tout votre appréciation au sujet de Zemmour et Naulleau
- bien que mon sentiment en la matière n'ait aucune espèce d'importance, les ayant regardés en tout et pour tout, deux ou trois fois, et encore pas jusqu'au bout. Tant leurs supposés talents m'apparaissaient surfaits, artificiellement dissonnants, et en réalité, très accordés avec le promotionnel médiatique.
Je me rappelle juste N. Moreno on ne peut plus coachisée, qui parlait avec ses mains, s'essayant très péniblement à recopier la gestuelle communicante, qu'elle venait sans doute d'apprendre par coeur dans les heures qui précédaient son passage télé. Un total désastre. N'en jetez plus. Je n'en pouvais plus. J'ai fermé la télé.
Naulleau et Zemmour n'ont même pas relevé ce spectacle du faux en tout qui, suintant de partout, sautait aux yeux. On ne voyait que ça.
- donc, ce que je voudrais vous dire, Philippe, en écho à votre billet, dans le chapitre "vous, nous parlant dans les médias".
Ce que je retiens c'est votre perfomance de grande pédagogie, de transmission et de restitution. Dans le calme, l'intelligence et le désarroi.
C'était il y a très peu de temps, un certain lundi de juillet.
Là, n'en doutez jamais, le talent a jugé la médiocrité.
Celle du chaos médiatico-politique-judiciaire des heures et des jours d'avant et d'après vous à la radio.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 08 août 2009 à 08:47
@oursivi
" De plus, il est faux de dire que Naulleau et Zem sont toujours dans le rôle des avocats généreusement généraux, me revient le passage du directeur de "La table ronde" dont le nom m'échappe comme celui du fils d'Higelin, qui furent tout deux loués sans mélange par Naulleau."
"Jacques Higelin est le père du chanteur Arthur H, du comédien Kên Higelin et de la chanteuse Izïa Higelin."
Je suppose que vous évoquez Arthur H, vu que c'est sur le site internet de ce dernier qu'on trouve encore l'annonce de l'émission de Ruquier du 18 avril, ainsi d'ailleurs que l'émission d'Europe1 qui l'a précédée, voir : http://www.arthurh.net/
Je trouve qu'il sollicite vraiment beaucoup d'informations de la part de l'internaute qui souhaite être lui-même informé de l'actualité du chanteur!
Motif vraisemblable de l'invitation chez Ruquier: victoire de la musique de février 2009.
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2009 à 08:39
Posons comme une vérité éprouvée qu'au vrai tribunal comme en celui de la télé de Ruquier-Naulleau-Zemmour, celui qui a toujours -ou presque- la partie facile est celui qui accuse … Défendre c'est autrement plus difficile et éprouvant. Ces avocats généraux qui ont donné un autre tour à leur carrière en s'inscrivant au Barreau du pénal pourront en témoigner, comparaison des rôles à l'appui … Ici je donne de mon temps en y prenant plaisir à lire ce cher PB comme d'autres qui savent combien je les apprécie mais je reste toujours un petit ton en deçà la superficialité, parfois je disjoncte, je débloque, je m'amuse … Il n'y a aucune gloire à tirer d'un rôle tel celui de Zemmour ou de Naulleau en cette émission, je l'ai dit, ils ont la partie facile. En réalité, lecteur subtile et impitoyable quand je m'y mets … Que Zemmour par exemple (le cas Naulleau est différent puisqu'il ne crée rien), puisqu'il est auteur et revendique de l'être avant tout, s'asseoie publiquement face à moi qui l'interpellerais quant au fond de ses livres, je le démonterais comme il ne l'aurait jamais cru possible … Page après page, ligne après ligne je le ramènerais à ce qu'il est foncièrement: un petit écrivain qui manie une prose détestable et qui se donne bien de la peine pour pas grand-chose … Un jour Michel Serre sur le plateau de ce cher FOG a interpellé en ces termes Michel Onfray qui remballait violemment Elisabeth Lévy qui ne faisait que son boulot en l'interrogeant sur quelques points de sa pensée et son dernier livre: "Je n'aime pas les gens qui prétendent à écraser les autres de leur savoir …"... J'ai trouvé cela juste et profondément digne. Certes Eric Zemmour et loin d'avoir les capacités de Michel Onfray mais c'est encore le même principe … C'est du flanc tout ça mais c'est un jeu et il faut en passer par là si l'on veut réjouir son éditeur, son producteur, vendre … Bernard-Henri Lévy l'a très bien explicité quand on lui a reproché ses assiduités à ce genre d'émission peu dignes d'intellectuels murmure-t-on aujourd'hui encore (on songeait à Ardisson entre autres). Il a dit qu'avant cela, effectivement, oui, il écrivait dans des revues dites sérieuses d'intellectuels, il intervenait en certaines émissions radio et télé confidentielles, dites sérieuses donc, il ne fréquentait pas la grosse artillerie médiatique de seconde partie de soirée des grandes chaînes généralistes, etc., et que c'est à peine alors si on l'entendait, si on l'écoutait, si on le connaissait, si on le lisait, si ses livres se vendaient … Partant, il comprit et changea de résolution et ses ventes décollèrent ... Il eut raison. La populace (dixit Imbert) aime le bruit ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 07 août 2009 à 22:32
"Qu'allez-vous faire dans cette galère ?". C'est la question posée par E. Naulleau à Vincent Peillon, lorsque ce dernier était sur la sellette. Celui-ci est resté silencieux... A ce moment là, j'ai songé à un autre agrégé de philo, député lui aussi (j'étais élève à l'école Gambetta de Carmaux). Il me semble que le jeu Zemmour-Naulleau/ Ruquier relève d'une certaine mise en scène un peu "accrocheuse". Mais peut-être que je me trompe.
Rédigé par : christiane | 07 août 2009 à 19:00
A mon grand regret, je n'ai découvert l'émission de Taddéï que très récemment, en naviguant sur Dailymotion. Il faut avouer que cela change des émissions très édulcorées généralement transmises en première partie de soirée. Il invite des personnalités diverses, et ce qui permet a chacun, et même au plus sulfureux, d'exprimer les avis et voir d'être mis devant leurs contradictions.
Il ne reste plus qu'à la décaler à 20h45 :)
Rédigé par : Paul Balanca | 07 août 2009 à 17:44
D'avocat, pourquoi ceux-là en auraient-ils besoin, ils sont censés savoir défendre leur oeuvre puisqu'ils ont la prétention de nous la présenter, de nous en recommander l'achat ?!!!
Tous les invités de Ruquier sont des figures éminemment médiatiques, tous ont l'habitude de s'y montrer et donc d'espérer s'y montrer à leur avantage. Ruquier, et là est la vraie critique que l'on peut (doit) lui faire, aime les people et vie d'eux, mais moins vulgairement que Drucker, il va sans dire. De plus, il est faux de dire que Naulleau et Zem sont toujours dans le rôle des avocats généreusement généraux, me revient le passage du directeur de "La table ronde" dont le nom m'échappe comme celui du fils d'Higelin, qui furent tout deux loués sans mélange par Naulleau. Sim fut aussi largement défendu, ne cherchant pas à se placer dans un registre autre que le sien, cette honnêteté fut louée à sa juste valeur. Attali partit avec quelque éclat, mais après que Zem l'a conforté dans ses affirmations selon lesquelles la plupart de ses préconisations avaient été retenues et appliquées, Val a été égratigné à sa juste mesure ("c'est du sous BHL") par Zem. Je me souviens du passage du vitreux Doc Gyneco, qui avait été horrible avec un Polac justement mordant envers le produit frelaté mis à le vante par ce c.. sinistre.
Pas si simple que de les comparer à des procureurs, même si globalement la médiocrité des produits (et non 'oeuvres') présentés par leur contradicteur les conduit à devoir, ceints de leur impartialité transcendentale, en faire la raillante description, qu'appelez (ALB) un peu vite, 'procès'. Longue vie à cette forme d'esprit, cette liberté, cette intelligence.
AO
Rédigé par : oursivi | 07 août 2009 à 15:14
Quel panégyrique dithyrambique oserais-je risquer si je ne craignais le pleonasmus!
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 août 2009 à 14:10
Aïssa,
Je crois que vous faites fausse route lorsque vous affirmez que Philippe Bilger fait preuve de complaisance, pour ne pas dire de flagornerie à l'égard de Zemmour et Naulleau, dans l'espoir d'être invité chez Ruquier et d'y être ainsi reçu avec bienveillance.
Je me souviens d'un billet déjà ancien, qui doit encore se trouver dans la rubrique archives, dans lequel notre hôte expliquait être persona non grata chez Ruquier.
C'était peu après la publication de son avant-dernier livre "J'ai le droit de tout dire". Philippe Bilger avait alors été invité sur le plateau de "On n'est pas couché" avant d'être décommandé in fine par Ruquier, qui avait dû lire entre temps un extrait très critique à son endroit.
Je ne crois donc pas que Philippe Bilger soit en attente d'une quelconque invitation dans cette émission.
Rédigé par : Ludovic | 07 août 2009 à 13:09
"Je songe évidemment aux talentueux dynamiteurs Zemmour et Naulleau qui mettent en pièces des médiocres susceptibles sollicités par aberration mais sauvés par Ruquier jamais à court d'une flagornerie commerciale."
C'est un peu sévère pour Ruquier qui a tout de même le courage de maintenir (et probablement d'avoir créé) cette formule si originale, même si, à l'évidence, celle choisie et animée avec le talent peu commun que nous résumez, par l'effectivement peu banal et ô combien estimable FT lui est encore supérieure même si moins spectaculaire, ou parce que, justement. Il est la synthèse réussie de qui aurait vécu après Pivot, Polac mais aussi le "Panorama" de FCult, le "Masque et la plume" de FInter. Homme probablement de mon âge, avec encore dans un coin de la tête le sérieux et la gravité séduisant des "Dossiers de l'écran" (Ahhh Morton Gould, Melville l'avait remarqué, lui aussi), animateur doté d'une vraie culture générale, et d'une profondeur de vue pourtant plein de souplesse (sans la rouerie malsaine de FOG), tout le contraire des bouffons Durand ou Ardisson, et bien sûr contre exemple parfait de l'atroce Drucker.
Il est le meilleur de 'nos' animateurs, Calvi et Moati méritant aussi d'être mentionnés, justes de ton et profonds, eux aussi.
Les raisons pour lesquelles il l'est sont assez bien résumées dans votre note, la gêne parfois ressentie devant les remises en place de faux talents (le grotesque Lalanne) par le précieux duo composé par l'ambigu Ruquier, aussi.
D'ailleurs, Ruquier, avec un discernement qui l'honore, avait initialement adjoint Polac à Zemmour, MP s'est retiré pour des raisons de santé, que devient-il ? Où qu'il soit, qu'il sache que des gens l'ont beaucoup apprécié ; j'en suis.
L'été, laissez tomber la télé, passez à la radio, pas seulement l'été d'ailleurs. France Culture est à longueur d'année passionnante, mais bien qu'amputée l'été de nombre de ses meilleurs programmes remplacés temporairement par des jeunes pousses pas (encore ?) à la hauteur, quelques séries exhumées d'archives richissimes feront le régal des gens qui suivent FT, et font probablement celui de FT lui-même, d'ailleurs.
AO
Rédigé par : oursivi | 07 août 2009 à 10:23
Si vous avez la possibilité de le podcaster, vous pourrez écouter une interview intéressante de FT dans "J'ai mes sources" du 5 ou 6 août sur le site de France Inter.
Bonjour chez vous
Rédigé par : Jean Meyran | 07 août 2009 à 09:12
Il faudrait connaître personnellement et intimement les hommes pour pouvoir en parler un tant soit peu sans verser dans la présomption comme vous le faites, cher PB … C'est pourquoi je n'irai pas aussi loin que vous dans une quelconque description qui se voudrait objective de ceux-ci. Vous vous trompez gravement quand vous voyez Taddéï en «lisière» de ses invités; on ne voit et n'entend que lui en vérité, il crève l'écran, il éclipse tous ceux qu'il reçoit … A quoi est-ce dû? C'est un mystère … En tout cas, il impressionne et c'est un bonheur qu'un tel hôte en cette télé. J'y reviendrai …
Ruquier, Zemmour, Nauleau, vous y tenez dites donc! De même que pour le précédent, il faudrait les connaître autrement pour en dire sérieusement des choses, bonnes ou mauvaises n'importe … Je moque Naulleau et Zemmour, je vous le dis, parce qu'ils m'exaspèrent et je vais vous en expliquer la raison car dans le fond ils n'y sont pour rien dans cette exaspération qui assurément n'atteint pas que moi. D'abord, vous remettre sur le rail car vous dérapez: ils ne sont là que parce que leur employeur, c'est-à-dire Laurent Ruquier … Vous donnez à penser autre chose et induire les gens en erreur voire être vous-même dans l'erreur … Puis je vous soupçonne, étant auteur vous aussi, de comme préparer en quelque sorte par vos billets consacrés à ceux-là le terrain, les ménageant, les flattant (il s'agit de Zemmour et Nauleau évidement, ces «dynamiteurs»), à fin qu'en retour, lors d'une possible invitation sur ce plateau y présenter votre dernier ouvrage par exemple, ils vous ménagent et ne vous «explosent» pas … Vu sous cet angle nouveau, vous finissez par me les rendre sympathiques et vous, vous m'étonnez par tant de crainte ou plutôt non vous ne m'étonnez pas puisque vous l'écrivez vous-même ainsi: « … des personnalités que leur peu d'expérience des médias désarme et déstabilise» … Certes vous avez l'expérience des médias mais je vous soupçonne fort de craindre à ce point d'être désarmé et déstabilisé médiatiquement par ceux-là en l'occurence qui certainement en savent plus long que vous sur ces façons.
Cette émission vous passionne (vous ne vous y attarderiez pas sinon) parce qu'en réalité elle reflète à la perfection ce que vous connaissez très bien: un tribunal, une Cour … Le président Ruquier, les avocats généraux Zemmour et Nauleau, «l'accusé» venu rendre des comptes quant à son oeuvre … Et si Naulleau et Zemmour vous fascinent tant, si vous leur passez tout et vous rangez à leur coté, c'est bien parce que vous vous retrouvez en eux comme les porteurs, tels vous, de démonstrations en réquisitoire … C'est passionnant, il faut le dire.
Cependant, cher PB, ce «tribunal» n'est pas complet, d'où l'exaspération Zemmour-Naulleau, vous vous en doutez bien … Il y manque une pièce maîtresse ou tout l'édifice s'ébranle, sent le faux et le partial à outrance … Il s'agit de l'avocat de la défense évidemment. Et c'est pourquoi, si Ruquier lit ici, je lui fais part officiellement de ma candidature de défenseur aux côtés l'invité sur la sellette et face les accusateurs Zemmour et Naulleau. Cela équilibrera les choses; il n'est pas bon, vous en conviendrez, que dans un procès, le président (en l'espèce ici Laurent Ruquier) préside et défende à la fois, ce n'est pas sérieux et vous l'avez très bien souligné …
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 07 août 2009 à 01:24