Ce titre, pour être provocateur, ne me semble pas absurde.
Thierry Jonquet, qui vient de mourir récemment, a écrit un dernier roman âpre et lucide sur les infinis dangers et la montée de l'islamisme. Il ne serait pas davantage rassuré, aujourd'hui.
Bernard Debré, Xavier Bertrand et d'autres politiques s'indignent et souhaitent qu'une loi soit votée contre la burqa. André Gérin, communiste infiniment attentif et actif devant les provocations islamistes, a approuvé le maire ayant interdit l'accès à la piscine municipale à une jeune femme portant un burkini, ce maillot de bain surréaliste et ridicule - qualifié d'islamiste - protégeant (mais de quoi ?) de la tête aux pieds. Il a souhaité la création d'une commission parlementaire sur ce problème préoccupant pour la démocratie (Le Parisien, Le Figaro, Le Monde et Le Journal du Dimanche).
Cet unanimisme ne doit pas nous faire perdre de vue que notre Etat républicain ne pourra pas aisément trouver des solutions à cette multiplication de comportements dont je pense qu'ils constituent moins l'expression spontanée de libertés féminines que la mise en oeuvre d'une stratégie calculée pour éprouver notre pays et voir jusqu'où sa tolérance est capable d'aller. Certes, pour le burkini, il a été possible d'invoquer l'hygiène et la santé publiques qui s'opposent à l'usage d'un tel vêtement de bain.
Mais si, demain, quantitativement, pour les burqas et les grillages intégraux du visage humain, le processus s'aggrave, si la France se voit de plus en plus confrontée à des démarches apparemment paisibles, en fait profondément agressives et déstabilisantes, comment va-t-elle réagir ?
Qu'il y ait environ 360 cas recensés n'est pas de nature à rendre absurde une intervention législative. Au contraire même. Le premier mouvement, devant l'inacceptable, peut-il être autre que d'un entier et ferme refus ? Au moins, deux raisons militent en faveur de cette intransigeance. D'une part, l'évidence internationale que l'islam, partout où il est dominant, contraint les étrangers à respecter ses lois et ses préceptes. Ailleurs, on ne nous laisse pas le choix. Il faudrait que nous le laissions ? D'autre part, ce qui importe à notre démocratie au sujet de ces visages honteusement occultés, c'est moins le prétendu libre arbitre de ces femmes s'inscrivant dans une forme d'enfermement, que l'indignité du message transmis aux personnes de leur sexe éprises de véritable autonomie et d'humanité authentique. Ce n'est pas contre celles qui se cachent, contraintes et forcées, que le combat doit être mené mais pour la majorité de celles qui sont dégradées dans leur essence d'êtres humains par la manifestation, à côté d'elles, d'une triste et régressive condition.
Mais la loi comme remède ne va-t-elle pas devenir un piège ? L'islamisme perversement dévastateur ne va-t-il pas nous placer dans un effroyable étau, ne va-t-il pas pousser la France à bout pour la mettre en quelque sorte "à la faute" ?
J'ai parfois l'impression que cette stratégie délibérée fondée sur la haine de nos valeurs et de notre vouloir-vivre en commun n'a pour ambition que de nous obliger à une course en avant éperdue, qui de lois en lois nous permettra certes de faire respecter nos principes mais en épuisant notre énergie républicaine. Nous sentons bien le malaise profond qu'il y aurait pour notre pays à dégainer une interdiction à chaque nouvelle émergence d'une différence islamique au sein de notre communauté nationale. Pourtant, accepter le dos rond et l'esprit collectif assoupi de tels assauts subtils ou ostensibles contre ce qui fonde notre démocratie, d'abord l'égalité absolue des sexes, reviendrait à avaliser la mort lente de notre société civilisée.
Il me semble que le dilemme est là : nous constituer en républicains courageux et intrépides, en faisant de notre pays une cible possible du terrorisme islamique - une épée de Damoclès suspendue sur l'Etat - ou demeurer tranquilles, en baptisant tolérance notre impuissance.
Cependant, il ne faut pas se leurrer. Sans tomber dans les thèses du complot, il est évident que le hasard ne préside pas à ces intrusions régulières et décapantes de séquences islamistes posées là, dans notre société, comme des bombes à retardement. On ne fait rien contre elles : la France se perd. On tente de les combattre : la France court un risque.
Terrible défi pour les prochaines années.
Je suis tout à fait d'accord avec votre article. Vous décrivez exactement ce que je crains depuis longtemps. Merci Monsieur Bilger pour tous vos textes qui me permettent de réfléchir en profondeur sur les faits de société.
Rédigé par : Ninon75 | 30 septembre 2009 à 19:29
Bonjour
Ne vous connaissant pas, j'ai tapé votre nom dans "Google", et il m'est apparu ceci : "avocat général près la cour d'appel de Paris". Je ne comprends pas qu'une personne de votre statut puisse prendre position de la sorte sur un blog public ("maillot de bain surréaliste et ridicule"). Un journaliste je veux bien, un romancier pourquoi pas, un politicien passe encore... Mais un représentant de la justice aussi partial, cela me donne des frissons...
Néanmoins, j'aimerais réagir sur ce passage de votre article : "protégeant (mais de quoi ?) de la tête aux pieds". Mais Monsieur l'Avocat Général, pourquoi une femme qui souhaite se baigner en piscine ou en bord de rivière doit-elle obligatoirement soumettre les courbes de son corps aux regards d'individus qui se délectent de sa féminité ? La baignade doit-elle lui être proscrite ? N'existe-t-il plus le mot "pudeur" dans les salles d'audience ? Cela est-il anti-républicain ? Soyons libres de nous montrer poitrine dénudée, mais soyons libres aussi de la cacher. Et si on accepte qu'une femme cache ses seins en maillot deux pièces, pourquoi s'offusquer qu'elle veuille cacher ses jambes ? Et ses cheveux ? Pourquoi le string des adolescentes qui dépasse du pantalon est-il autorisé en public, alors qu'on légifère sur la femme qui veut garder ses atours pour son mari ? Soyons laïques, républicains, et donc à poil. Ma fille de 3 ans sera plus choquée d'un string qui remonte et des seins qui pendent que d'une femme qui se baigne habillée, croyez-le. La France est un pays raciste, où l'égalité et la fraternité se définissent dans un code plutôt que dans le comportement des individus. Et détrompez-vous, Monsieur l'Avocat Général, les français et françaises qui se rendent au Maghreb pour leur vacances sont en mini-jupes et débardeur, pas en djellaba.
Rédigé par : Guillaume | 31 août 2009 à 11:09
Le Burkini faisceau ? idée lumineuse, Monsieur Bilger, aurait dit Cactus !
Sissi !!!
Rédigé par : fait sot hertzien | 26 août 2009 à 19:55
Rédigé par: Laurent Dingli | 21 août 2009 à 09:42
Intéressant exposé, il faut que je complète mes maigres savoirs sur l'Islam oriental et l'histoire de ses conquêtes.
BCordialement
AO
Rédigé par : oursivi | 21 août 2009 à 13:55
Soleil, je ne suis pas habilité à décerner des brevets d'Islam. Je ne puis que noter ce que je vois et analyse, bien au-delà du cadre amusant mais très répandu de ma belle-famille. Pour en rester au billet de Philippe Bilger, vous ne pouvez pas nier l'extraordinaire chape de plomb qui pèse sur chaque musulman en France sur le sujet de sa propre foi. Il se méfie de tout à commencer de lui-même, ment comme un arracheur de dent sur sa pratique religieuse parce qu'une sourde superstition (le mauvais oeil, jnouns) se mêle au soupçon.
Mesurer la pratique religieuse musulmane à la pratique du Ramadan revient à considérer l'hystérie commerciale de Noël comme révélatrice de la foi chrétienne. Le Ramadan est une tradition ethno-culturelle agréable et festive, c'est la raison de son succès. Voir les articles de presse sur le boum commercial du Ramadan dans les grandes surfaces : voilà une pénitence dont tout le monde raffole.
Cela dit, Soleil, merci de votre éclairage personnel : il y a de bien jolis visages en Islam. L'Islam a toute sa place en Europe, l'Islam de Cordoue, pas celui de Kandahar.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 21 août 2009 à 10:31
Oursivi,
Si l'Inde n'est pas un pays "historiquement aussi conséquent" comme vous dites que l'Espagne médiévale, je ne sais pas ce qu'il vous faut ! N'oubliez pas que nous comparons deux ensembles à un moment donné de l'Histoire. Ceci étant dit, je suis évidemment d'accord avec vous en ce qui concerne l'Europe occidentale.
Deux petites remarques anecdotiques :
J'ai toujours eu une certaine affection pour le grand Moghol Akhbar et sa tentative de syncrétisme religieux.
Intéressant aussi de constater, qu'en Indonésie, se furent parfois les Hollandais eux-mêmes qui forcèrent des princes à se convertir à l'Islam, pour des questions de stratégie commerciale !
Pour revenir à l'humiliation, elle est la conséquence de la confrontation entre les valeurs occidentales et le monde arabo-musulman intervenue après la chute de l'empire ottoman. Quelques traits majeurs, pour faire vite :
1. L'introduction du nationalisme arabe par des minorités chrétiennes de l'empire ottoman dès la fin du XIXème siècle, nationalisme dont l'Angleterre fera l'active promotion en 1945 (création de la Ligue arabe, le machin de l'Orient, comme aurait pu dire de Gaulle).
2. Renouveau de l'Islam fondamentaliste, souvent en réaction au nationalisme arabe, considéré, non sans raison, comme une importation étrangère à l'umma. Se référer à la guerre du Yémen et à la politique du raïs Gamal abdel Nasser.
3. Les conséquences de la Guerre froide qui prirent parfois l'aspect d'un post-colonialisme dans toute la région : voir notamment la manière honteuse dont Mossadegh a été chassé d'Iran par la CIA. Trente ans plus tard, les Américains allaient le payer très cher. Je songe aussi à l'invasion criminelle de l'Afghanistan par l'impérialiste soviétique. Les populations en payent encore aujourd'hui le prix, et il est très lourd.
5. Dernier point, et non le moindre : l'interminable conflit israélo-arabe, c'est-à-dire le double jeu de la France et de l'Angleterre joué à l'époque des accords Sykes-Picot, la promesse conjointe d'établir un grand royaume arabe et a "jewish homeland", puis les effets de l'extermination des juifs d'Europe et le coup de fouet donné à l'immigration des Juifs en Palestine (commencée au siècle précédent), la création de l'Etat d'Israël, l'exode des populations palestiniennes et la déstabilisation des pays riverains (Syrie, Egypte, et surtout, Jordanie et Liban : deux créations franco-anglaises)...
Je crois que, sur bien des points, mon analyse succincte et celle de JDR se rejoignent.
Rédigé par : Laurent Dingli | 21 août 2009 à 09:42
LD, soit, il y eut beaucoup de civilisations musulmanes, mais passé la fin du quinzième siècle, elles n'ont plus dominé quoique ce soit en Europe occidentale et se sont résignées à voir le dernier califat se rabougrir de siècle en siècle jusqu'à son ultime défaite dans les guerres balkaniques puis son mauvais choix de 14 et sa disparition sous les aspirations de Jeunes-Turc enfin la fuite en avant vers l'occidentalisation voulue par Ataturc, enterrant la notion même de califat, d'état religieux.
A l'Est, je connais trop mal la chronologie de ses conquêtes pour m'y hasarder, mais je dirais sommairement qu'en colonisant la partie occidentale de l'Inde et les actuelles Malaisie et Indonésie, elles ne s'attaquaient pas à des pays aussi historiquement conséquents que ceux visés en Europe.
Il y a aussi 80e6 de Chinois musulmans, je crois, ce n'est pas rien, mais les incidents récents montrent que cela ne se passe pas facilement là-bas non plus.
"La fin de l'Histoire" écrivait l'autre, tu parles...
AO
Rédigé par : oursivi | 20 août 2009 à 21:37
Jean-Dominique Reffait,
Tout à fait d'accord sur le point 1, critique sur le 2. Pour l'Islam turc, je connais tout cela, et après ?
Pour mon dernier commentaire, supprimer le "à" de : Entre les royaumes indonésiens qui précédèrent la colonisation hollandaise, à l'empire Moghol...
Plus bas, lire "chiisme", et non "chisme".
PS : ne vous fatiguez pas à corriger, publiez directement mon message, je ne veux pas vous faire perdre un temps précieux.
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 août 2009 à 21:35
Cher Jean-Dominique Reffait, vous ne pouvez pas vous faire une opinion sur la pratique religieuse des musulmans de France en vous fondant sur votre belle-famille ou vos fréquentations. Par ailleurs, le sondage dont j’ai donné le lien étant anonyme, je ne vois pas pourquoi les sondés auraient ressenti le besoin de mentir. On ne peut pas non plus mesurer la pratique religieuse en se fondant uniquement sur la fréquentation des mosquées. Les femmes ne vont pas à la mosquée et par ailleurs se rendre à la mosquée ne fait pas partie des 5 piliers. Un musulman n’a pas besoin de mosquée pour faire sa prière, il peut la faire partout. Même dans la rue.
Je suis musulmane et je puis vous assurer que tous les musulmans que je connais font le ramadan. Ceux qui ne le font pas (même pas une ou deux semaines) ne se disent pas musulmans. Généralement, ils sont soit athées, soit déistes (s’ils sont croyants). Mais un musulman croyant et qui veut pratiquer un minimum sa religion fait le ramadan. Pour finir, le mois du ramadan, c’est aussi un moment festif pour les musulmans. Donc oui, on mange bien (la coutume veut que la table soit riche). Mais on en fait profiter les amis.
Bien cordialement,
PS : Je connais des musulmans pratiquants (prières quotidiennes etc…) qui consomment régulièrement de l’alcool. Consommer de l’alcool est péché mais commettre un péché ne signifie pas qu’on est un mauvais musulman.
Rédigé par : soleil | 20 août 2009 à 19:23
Soleil, un sondage sur les pratiques religieuses des musulmans avec des réponses sincères ?!! Et puisque vous citez ce sondage, n'oubliez pas les 15% favorables à la polygamie et les 12% favorables à la lapidation des femmes.
Les vrais chiffres de la pratique religieuse musulmane sont difficiles à connaître dans la mesure où les musulmans n'avouent pas, même à eux-mêmes, qu'ils ne sont pas des musulmans dans la plénitude du terme. Pour certains, dire "Inch'Allah" ou "Bismillah" revient à invoquer et prier Dieu.
Les chiffres du ministère de l'Intérieur se fondent sur la fréquentation des mosquées (nombre/places/fréquence) et tombent à 8% de pratiquants, chiffre qui correspond à la fréquentation des églises par les chrétiens.
Ma belle-famille : aucun ne boit d'alcool officiellement. Pas une larme de cidre devant les autres, rien. Avec moi, chacun boit son verre de vin, de bière, de whisky, ayant obtenu de moi la promesse que je n'en dirai rien aux autres ... Mon frigo est plein d'alcool, officiellement c'est moi qui boit tout, en réalité je ne bois plus d'alcool !
Ma femme ne croit pas en dieu : jamais elle ne l'avouera en public, elle fait le Ramadan et proteste de sa foi à qui veut l'entendre.
Le Ramadan. Vu non loin de chez moi, une affiche publicitaire qui en dit long : Boucherie Hallal, Promotion Spécial Ramadan. Je suis écroulé de rire. Le mois de pénitence et de jeûne est devenu le mois de la fête familiale et de ripailles, où les femmes rivalisent dans la gastronomie. Moi, je ne suis pas capable de suivre le rythme, ma femme doit faire un régime après le Ramadan. Oui le Ramadan est très suivi, y compris par des non musulmans comme moi : je préfère ne pas manger la journée pour me réserver le soir chez ma belle-soeur où je croule sous les pastillas magnifiques, les gigots fondants ! Ca n'est pas étonnant qu'une majorité, comme je l'ai évoqué, accepte de s'infliger une telle pénitence !
Les musulmans craignent profondément le jugement des autres, ce qui les conduit à un hypocrisie religieuse record.
Laurent Dingli,
1. Ce qu'on appelle l'âge d'or de la civilisation arabe n'est pas ethniquement arabe et nous pourrions en discuter à l'infini. Les grands esprits de ces époques sont iraniens, kurdes, égyptiens, indiens. Peu de turcs, peu d'arabes de souche. Au Maghreb et en Andalousie, ce sont des berbères convertis ou juifs. Je ne puis ici développer longuement. Il suffit de savoir que la nostalgie de cet âge d'or est très présente chez les musulmans de toute origine et, principalement en France, chez les musulmans d'origine maghrébine.
2. C'est fou comme vous me lisez mal ou à moitié. Sur des billets voisins de Philippe, il y a peu, j'ai dit tout le mal que je pensais de la pensée de gauche sur le droit à la différence. Je suis allergique à toute entorse à la laïcité, d'où qu'elle vienne. Je n'ignore pas que le chantier du CFCM a été lancé par Chevènement et conclu par Sarkozy. J'insiste sur l'effet pervers de cette communautarisation religieuse, qui ignore les musulmans non pratiquants et qui donne une prime aux fondamentalistes (UOIF par exemple, désormais majoritaire au CFCM).
L'Islam turc est particulier pour des milliers de raisons historiques : conversion tactique d'envahisseurs, empire multi-confessionnel, imprégnation gnostique (soufisme). C'est en réaction à cet Islam très dénaturé que sont nés, au XIXème, les mouvements salafistes (Salaf = retour aux ancêtres), dans les pays sous domination turque.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 20 août 2009 à 17:05
@ Oursivi
Alors il faudrait dire les civilisations musulmanes, encore que cette appellation ne veuille pas dire grand-chose. Entre les royaumes indonésiens qui précédèrent la colonisation hollandaise, à l'empire Moghol en passant par le royaume d'El Andalous sans oublier la Sublime Porte, quelle diversité dans l'espace et dans le temps ! Où et quand commencent l'humiliation et le déclin ?
JDR évoque ces Asiatiques qui vivraient libres (lesquels ? les Birmans, les Coréens du Nord, tous bouddhistes ?)
On nage en pleine confusion.
Quel est le critère de l'humiliation ? La colonisation ? Quasiment tous les pays du monde, à part le Japon, ont été colonisés. L'Islam ? Mais nous avons vu que les Turcs n'étaient pas un peuple d'humiliés congénitaux. Le fait d'être arabe ? (sans parler des arabes chrétiens), mais les Marocains, par exemple, ne cultivent pas, il me semble, une culture de l'humiliation, que l'on retrouve peut-être davantage dans le chisme persan... A eux seuls, l'Indonésie et le Pakistan comptent un demi-milliard de musulmans (et pas un arabe !)
Quant à la piscine de Lille exclusivement réservée aux femmes par sainte Martine, je crois que vous pouvez poser votre candidature comme maître-nageur ; de mémoire, il me semble qu'après avoir accepté la folle exigence de la communauté musulmane suivant laquelle le maître-nageur ne pouvait être un homme, les braves socialistes de Lille se sont dits qu'ils allaient tout de même un peu loin. Jamais trop tard pour bien faire...
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 août 2009 à 16:17
@soleil
"A chaque fois qu'il s'agit d'Islam, les Français oublient leurs propres valeurs. Ca se vérifie pratiquement toujours."
Tu as raison soleil, mais pose-toi la question du pourquoi la France est-elle en train de tourner islamophobe... Rien ne fait plus de mal a l'Islam que les islamistes...
Rédigé par : Laurent | 20 août 2009 à 14:48
"Je ne vois pas très bien en quoi un turc, un indonésien ou un iranien est humilié à cause de l'enlisement de la brillante civilisation arabe puisque cet enlisement est intervenu à la fin du Moyen-Age et que ces populations ne sont pas arabes... La décadence de l'empire ottoman peut-être ? "
LD
Il voulait sûrement dire musulmane pour la "brillante civilisation", mais on fait assez naturellement l'amalgame car cette conquête vint bien sûr d'Arabie, même si Arabes et Perses n'ont jamais vraiment sympathisé et les variantes chiites perses sont probablement la résistance de principe des Perses à l'imposition d'une religion par leur envahisseurs, intégrant un peu de leur zoroastrisme à cette religion dictée. Quant à l"enlisement est intervenu à la fin du Moyen-Age", il est toujours d'actualité il me semble, la modernité qui prévaut dans tous les pays asiatiques et occidentaux laisse les musulmans dans une schizophrénie douloureuse, ne pas la suivre est se faire distancer, la suivre, se renier beaucoup. Pas facile.
"une piscine exclusivement destinée aux femmes." LD
Mhhmmm, ils (elles) cherchent un maître nageur ?...
Si JDR obtient le gig, il va imposer le port de stringkinis tel que la presse du monde entier en fera bientôt l'assaut, du grand bain. D'aucuns en avaleront leur sifflet à roulette.
AO
Rédigé par : oursivi | 20 août 2009 à 12:27
"En passant, changez de lunette, j'ai parlé du musulman moyen, sans pratique religieuse, ce qui est la réalité, et non d'un musulman modéré pratiquant qui, bien que fort respectable, représente un minorité."
Le musulman français moyen est un musulman modéré. Regardez ce sondage http://www.csa-fr.com/dataset/data2006/opi20060823b.htm
88 % des musulmans de France font le ramadan, 48 % les prières quotidiennes, 76 % rêvent de faire le pélerinage à la Mecque, 20 % lisent le Coran une fois par semaine etc...
Rédigé par : soleil | 20 août 2009 à 11:28
Je voulais ajouter que si les "musulmans modérés" (pratiquants mais respectueux des lois de la république) ne soutiennent généralement pas les discours tels que celui de Monsieur Bilger (même s'ils s'opposent vigoureusement au port de la burqa ou du burkini), c'est parce qu'ils sentent bien que derrière ce discours alarmiste, c'est la présence même de l'Islam et de ses signes extérieurs (foulard islamique, mosquée etc...) qui dérange.
Tant que les musulmans modérés (modéré ne signifiant pas athée ou non pratiquant ne seront pas pleinement acceptés, il y a peu de chances qu'ils soutiennent publiquement ceux qui condamnent les pratiques extrémistes (burqa et cie).
Rédigé par : soleil | 20 août 2009 à 10:48
Vous posez bien les données du problème et la difficulté que nous aurons à le résoudre. Les réactions de certains commentateurs soulignent par ailleurs la crainte d'une stigmatisation frappant une communauté particulière, alors qu'il ne me semble pas impossible d'éviter cet écueil. Une législation me paraît pour l'instant prématurée, bien qu'il faille se pencher sur la question comme vous le suggérez.
Je souligne au passage les contresens de Jean-Dominique Reffait. Je le rejoins sur ce sentiment d'humiliation qui prévaut dans certains pays musulmans, mais je me garderai bien de faire les mêmes généralités abusives. La Turquie est un grand pays laïc, mais où les musulmans sont majoritaires : ce n'est pas un pays d'humiliés.
JDR écrit ainsi :
Humilié par l'histoire, parce que la brillante civilisation arabe s'est enlisée dans l'obscurantisme et l'arriération tandis que la civilisation occidentale explosait.".
Je ne vois pas très bien en quoi un turc, un indonésien ou un iranien est humilié à cause de l'enlisement de la brillante civilisation arabe puisque cet enlisement est intervenu à la fin du Moyen-Age et que ces populations ne sont pas arabes... La décadence de l'empire ottoman peut-être ?
Bref, l'humiliation est une piste, que j'ai d'ailleurs moi-même souvent explorée, mais qu'il ne faut pas servir en guise d'explication unique et caricaturale.
Enfin, JDR, au lieu de vouloir interdire les prénoms ou la langue arabe à l'école, plutôt aussi que de diriger uniquement vos foudres contre la tentative de Nicolas Sarkozy visant à donner une représentation transparente au culte musulman, parlez-nous plutôt des entorses si graves faites au principe de laïcité par Martine Aubry à Lille, vous nous paraîtriez certainement plus objectif et plus crédible. Je rappelle que l'actuelle patronne du PS avait établi, sous la pression de la communauté musulmane, une piscine exclusivement destinée aux femmes. Avant de légiférer, commençons donc déjà par ne pas renier nous-mêmes nos principes.
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 août 2009 à 09:20
@Clafoutis
"Certains utilisent la torture, ou la légalisent, ou la "sous-traitent". Succomber nous-mêmes à la tentation de procéder de la même manière - au prétexte que vous invoquez - lorsque nous luttons contre ceux-la, serait renier ce qui motive et justifie notre lutte.
"T'es un salaud, donc j'ai le droit - le devoir - d'être salaud avec toi" me transforme simplement en salaud. Est-ce le but ?"
Cette remarque me paraît avoir une portée tout à fait générale et ressort de ce qu'on pourrait appeler une sorte de "complexe du justicier" dont on se trouve d'autant plus facilement affecté que, tout à l'enthousiasme d'un combat anti-salauds qui ouvre souvent les vannes aux comportements les plus sordides en paraissant pouvoir les justifier, on ne prend guère la peine, la plupart du temps, de vérifier ce qu'il en est vraiment et on s'en donne à coeur joie, ce qui fait que dans le cas où la victime n'est pas un salaud (ou une salope), mais même tout le contraire et en vérité dix fois plus honorable que nous-mêmes, elle est dès lors pure et simple victime de violences gratuites de la part de purs et simples salopards!
Rédigé par : Catherine JACOB | 20 août 2009 à 07:12
Soleil, vous illustrez à merveille mon propos de la solidarité de l'impossible.
En passant, changez de lunette, j'ai parlé du musulman moyen, sans pratique religieuse, ce qui est la réalité, et non d'un musulman modéré pratiquant qui, bien que fort respectable, représente un minorité.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 20 août 2009 à 00:32
Ce qu'il y a de dangereux, cher PB, c'est la panique populaire, l'effroi individuel et massif d'une menace réelle ou d'une menace induite et suggérée, inventée ... Vous le savez pourtant. On chercherait à provoquer la guerre civile ou à tout le moins des lynchages, des ratonnades, des pogroms embrasant tout le pays qu'on ne s'y prendrait pas autrement ... Il a bon dos ce burkini, parfait pour détourner l'attention de la populace (dixit Imbert) ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 19 août 2009 à 22:42
...."Qu'est-ce qu'un musulman moyen en France ? C'est quelqu'un qui ne va pas à la mosquée, qui ne fait pas ses prières, qui fait un peu de Ramadan par tradition culturelle..."
Et si le musulman en question va à la mosquée, fait ses prières quotidiennes et jeûne pendant le mois du ramadan par tradition culturelle mais aussi par conviction religieuse, ne sera-t-il plus considéré comme "musulman modéré" ?
En vérité, même la pratique modérée, c'est-à-dire l'accomplissement des 5 piliers de l'Islam (ce qui est un minimum) fait peur aux Français.
Pour beaucoup de gens en France, un bon musulman est un musulman non pratiquant, un individu sans conviction religieuse. Bref, quelqu'un qui n'est pas vraiment musulman.
Rédigé par : soleil | 19 août 2009 à 21:45
Nous croyons trop souvent que tolérance, respect, ou encore patience sont des effets de notre impuissance.
Elles sont plutôt une posture en face de ce qui nous bouscule et nous embarrasse. Mais précisément, il nous faut apprendre à ne pas se débarrasser trop vite de l'embarras. C'est un concept fécond qui n'est pas un signe de faiblesse mais d'acceptation de notre for intérieur que nous ne sommes pas tout-puissants et que nous n'avons pas de solutions clé en mains pour tout. Les interdictions, les sanctions, les brimades et humiliations, les formes multiples de fermeté qui frisent parfois l'intolérance ne traversent pas l'Histoire. Et quant au parallélisme des intransigeances, nous n'avons rien à gagner en honneur et en dignité à vouloir nous aligner sur celles des intégrismes.
Patience et longueur de temps avons-nous appris de Jean de La Fontaine à l'école de la République !
Ceci dit le burkini est une ineptie et une provocation, un piège, un test etc... vide de sens. Et il convient de l'interdire fermement bien évidemment dans les piscines !
Rédigé par : [email protected] | 19 août 2009 à 20:19
Je ne sais si PB a repris le collier et s'il rebosse comme un fou ou s'il passe son temps entre la baignade et les châteaux de sable, mais c'est pas le flux tendu par ici.
Comme disait Taddéï, vivement la rentrée.
AO qui est en manque de plage, lui.
Rédigé par : oursivi | 19 août 2009 à 19:22
http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7867229.stm
Burka, niqqab, jilbab, voile intégral
le critère universalisant de choix
est bien celui de la sécurité, en
Europe même, ce vêtement a déjà été
utilisé pour des actes délictueux.
Par suite la dignité des personnes
et le respect de l'égalité appuient
cette exigence. (Ce cas n'est pas
unique).
Rédigé par : Alpin | 19 août 2009 à 16:59
Et quant à ceux qui diraient la soi-disant incompatibilité entre affirmation de laïcité et affirmation du caractère judéo-chrétien, je leur rappelle préventivement que c'est un concept inventé en cet Occident, certes mal dans ses baskets des complexités nées de ses propres libertés auto accordées et de leurs contradictions apparentes, et que chez les Musulmans, le concept de tolérance de la présence d'autres communautés religieuses, celui de Dhimmi, est une protection accordée aux autres croyants à condition que ceux-là n'exercent pas de prosélytisme - et impliquait aussi un impôt à ce que je sache, quoique l'Occident traita les juifs avec les atroces manquements que l'on sait et ce depuis le 10ème siècle, au bas mot (Will Durant, "Histoire de la civilisation", l'âge de la foi, livre troisième). Mais les valeurs "laïcs judéo-chrétiennes" sont ici nos lois, et considérant les sociétés engendrées récemment par l'Islam, nous n'avons aucune envie d'en changer. La laïcité autorise la pratique de toute religion, l'Islam comme les autres, et c'est bien, mais tant que ces pratiques ne contreviennent pas aux lois laïcs (par définition areligieuses, même si inspirées de celles-là et plus de certaines que d'autres) qui sont la synthèse ou base commune de nos sensibilités diverses, et se promener masquée, ce rapport on ne peut plus asymétrique, ne doit pas faire partie de ce qui est partageable*.
AO
* comme de rouler dans les autos aux vitres opaques d'ailleurs, autorisant une déresponsabilisation d'agissants dans l'espace public, les routes, les villes.
Non, non, ce n'est pas moi qui conduisais, quelqu'un m'a vu ? Voilà aussi un aspect sur lequel le législateur a du retard.
Rédigé par : oursivi | 19 août 2009 à 14:55
Rotterdam s'est débarrassé de Ramadan, faut jamais désespérer des bath Bataves !
Beaucoup de sophismes lus ici pour la défense du droit à la différence.
On ne peut pas laisser ces droits à des gens qui rêvent de vous l'ôter dès qu'ils pèseront autant que ceux qui auront eu la légèreté de le leur accorder.
Donc, vive les lois laïcs sévères, mais "bien" (?) expliquées, et l'affirmation tranquille du caractère judéo-chrétien de l'occident, face à des impétrants qui affirment chez eux la prédominance de l'Islam sans complexe - ce qui est leur droit le plus strict, comme est le nôtre de rappeler ce que sommes, qui est justement la raison de la réussite (toute relative, certes) de l'Occident et des désirs de tant de l'Orient de venir vivre ici.
Pourquoi devoir répéter tant d'évidences ?
Un copain algérien me disait récemment, vous vous êtes installés chez nous 100 ans, à notre tour. Chiche, prenons le même argument avec les Espagnols les Portugais tous ceux envahis par les conquêtes musulmanes, armées grossies des ralliements berbères eux-mêmes colonisés par les Arabes (680-1492, pour la péninsule ibérique, non ?), et qui traversant à Gibraltar et bifurquant un peu vers l'Est, viendraient leur dire, bon maintenant qu'avez la manne pétrolière, on s'installe chez vous ; vous, riches du fric venu du monde entier ?
Quelle tête feraient - à juste titre - les Algériens ?
On n'est pas responsable de ce qu'ont fait nos Père Grand Père et aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarrièreGP, et eux non plus, bien sûr.
AO
Rédigé par : oursivi | 19 août 2009 à 13:58
La meilleure façon de contrer la burqa serait de rapprocher cette tenue de la contravention anti-cagoule. Il est d'ordre public que les citoyens soient reconnaissables.
Le burkini peut être interdit pour raison sanitaire dans les piscines. (Il est d'ailleurs plus sain de nager en nudité intégrale, nudité qui, sans préjudice de la mixité, est ce qu'il y a de plus pudique et fragile en fait.)
Bref. L'ordre ou la santé publics, il n'y a que cela de vrai comme "ratio legis".
Rédigé par : PEB | 19 août 2009 à 13:05
J'attendais en fait le commentaire d'Aïssa sur votre billet parce que son origine et sa personnalité me laissait augurer d'une bonne analyse et c'est le cas. Je n'ajouterais donc rien sur
1. Le phénomène des converties, française de souche ou, pour la burqa, jeunes femmes africaines en rupture non pas avec la France mais avec les moeurs légères des hommes africains.
2. Le terrorisme moral dont sont victimes les musulmans de France de la part des radicaux. Que l'on se souvienne comment la si civilisée Florence s'est jetée dans les bras de Savonarole, non par adhésion mais par peur du ciel.
J'ajouterai deux autres points :
Qu'est-ce qu'un musulman moyen en France ? C'est quelqu'un qui ne va pas à la mosquée, qui ne fait pas ses prières, qui fait un peu de Ramadan par tradition culturelle, mais c'est aussi un humilié.
Humilié par l'histoire, parce que la brillante civilisation arabe s'est enlisée dans l'obscurantisme et l'arriération tandis que la civilisation occidentale explosait.
Humilié parce que, sur toute la surface de la planète, les populations les plus misérables, les plus violentes, soumis sans exception notable à des dictatures sont des musulmans. On trouve des chrétiens, des juifs, des bouddhistes, des animistes libres en leur pays. Un musulman libre, c'est un musulman vivant dans un pays non musulman.
Humilié enfin parce que seul parmi les peuples de la terre, des musulmans vivent sous le joug des juifs, jadis lie de l'Europe, réduisant le musulman à être la lie de la lie.
Le musulman moyen doute : Allah est-il si Akhbar que ça ?
Le musulman moyen est donc tenté, par cette expérience commune de l'humiliation, d'éprouver une solidarité de principe pour tout ce qui se prétend musulman et ne nous étonnons pas si une jeune femme musulmane qui bronze seins nus défend le burkini. De même a-t-elle une sourde préférence pour les talibans face aux Américains. Humiliation et peur du ciel.
Et c'est là dessus que se fonde la stratégie radicale.
La stratégie de l'islamisme radical ne vise pas nos pays et nos systèmes en tant que tel. Elle vise les musulmans de nos pays afin de les séparer du corps social impie. Le principe même du Coran est l'instauration d'une société politique, la Oumma, laquelle ne peut donc se soumettre à une puissance politique non musulmane. Les radicaux utilisent les plus jeunes, les convertis pour constituer des sociétés musulmanes autonomes au sein des pays non musulmans. Ils ne visent pas la destruction de nos systèmes mais l'apartheid. Pour atteindre à cet apartheid, il convient que les musulmans aient le sentiment d'être rejetés par la société pour effectuer un repli communautaire. Les lois d'interdiction sont l'objectif des radicaux.
Ne tombons pas dans ce piège, l'écrasante majorité des musulmans de France aiment ce pays, ne les livrons pas, par dépit, entre les mains des barbus.
La solution est globale.
Ne pas légiférer, surtout pas, et s'en tenir aux réglementations actuelles qui sont suffisantes.
Réorienter la politique musulmane du pays : N. Sarkozy, ministre de l'Intérieur, n'a considéré les musulmans que comme une communauté religieuse en instituant le CFCM qui n'est que religieux, à l'inverse du CRIF qui est une organisation non religieuse. 85% des musulmans ne vont pas à la mosquée, ne votent pas pour le CFCM. C'est une prime à la radicalité.
Rééquilibrer donc en promouvant et en subventionnant les organisations musulmanes laïques naissantes,
notamment la Fédération laïque des Citoyens de sensibilité musulmane.
A l'extérieur, moins de bombes, plus d'argent, priorité des priorités. Nous creusons notre tombe en Afghanistan et en Palestine.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 19 août 2009 à 12:00
A chaque fois qu'il s'agit d'Islam, les Français oublient leurs propres valeurs. Ca se vérifie pratiquement toujours.
Bizarrement, des catholiques intégristes qui militent pour l'interdiction du droit à l'avortement (le droit à la vie) ou bien des juifs intégristes qui combinent le droit civil et le droit religieux (y compris en France) ne menacent jamais la république laïque mais le moindre foulard islamique semble peser comme une lourde menace sur les principes républicains.
Au moins dans cette discussion peu de gens prétendent hypocritement défendre les droits de ces femmes. C'est déjà ça.
Rédigé par : soleil | 19 août 2009 à 11:28
" ...l'islam, partout où il est dominant, contraint les étrangers à respecter ses lois et ses préceptes. Ailleurs, on ne nous laisse pas le choix. Il faudrait que nous le laissions ? " dites-vous.
Ce n'est pas le bon argument !
Certains utilisent la torture, ou la légalisent, ou la "sous-traitent". Succomber nous-mêmes à la tentation de procéder de la même manière - au prétexte que vous invoquez - lorsque nous luttons contre ceux-la, serait renier ce qui motive et justifie notre lutte.
"T'es un salaud, donc j'ai le droit - le devoir - d'être salaud avec toi" me transforme simplement en salaud. Est-ce le but ?
Cela dit, les cornettes dans le métro m'exaspéraient (on n'en voit plus) et les soutanes m'invitaient à ricaner (in petto : je sais me tenir) : la burqa me révolte, même s'il ne s'agit, avenue Montaigne, que de touristes de passage.
Rédigé par : Clafoutis | 19 août 2009 à 10:46
Bonjour M. Bilger.
L'exception n'est pas la négation de la démocratie. Puisque l'islam est une religion exceptionnelle dans sa version fondamentaliste, militante et révolutionnaire, visant à abattre l'infidèle, il est, me semble-t-il, légitime, pour nos société, de légiférer en fonction. Considérer cet islam dévastateur, au même titre que le sont les sectes, objets d'attentions particulières de la part des autorités, n'est que légitimité puisqu'il se comporte comme elles. C'est l'excès de démocratie qui nous donne des scrupules, on légifère sur le voile et donc tout couvre-chef devient suspect (même le turban Sik qui s'adresse à des populations n'ayant jamais eu de problème dans nos pays)alors que c'est l'extrémisme, manifesté par ces tenues niant l'humanité de la moitié de celle-ci, qui mérite attention et même loi. Au diable notre mauvaise conscience à propos d'un traitement inégalitaire de tel ou tel cas, ils ne sont pas égalitaires dans leurs actes ni dans leurs propos, alors légiférons, de manière spécifique à ce problème spécifique, en n'ayant pas peur des mots. C'est l'islam extrémiste qui est visé, pas les religions dans leur humanisme et leur fondement civilisateur.
JM Speltens
Rédigé par : Jean-Marc Speltens | 19 août 2009 à 10:30
Bonjour de nouveau,
Voici un lien et une référence vers
un article et un auteur, Jamil Sayah, juriste et universitaire,
qui a récemment publié un article
dans "Libération" sur la question de
la burka, où il souligne clairement
le poids de l'extrémisme :
http://www.liberation.fr/societe/0101582924-burqa-les-pieges-du-debat
A signaler aussi son dernier livre : "Au coeur de la tragédie
arabe", paru en 2009.
"Dans le contexte arabe, la mise en
avant de la spécificité culturelle
comme paradigme différentiel pour se déconnecter de l'universel n'est
-il pas, encore une fois, une manière de pérenniser l'exception ?
N'est-il pas un procédé de refuser de s'ajuster aux autres sous prétexte de rester fidèle à soi ?"
Rédigé par : Alpin | 19 août 2009 à 10:15
Le problème de tout signe extérieur d'appartenance à l'islam est un faux problème ! Ce n'est pas en légiférant qu'il se règlera.
On n'éradique pas un sentiment identitaire par une loi !
Au contraire on le renforce !
En effet, quand je vois des femmes, de 14 à 30 ans, d'origine "gauloise" commencer à porter un foulard, voire même se "burkaniser" (mais ça on ne le voit pas), je me dis que la République a perdu le sens de ses valeurs fondatrices, de liberté, d'égalité et surtout de fraternité…
Oh le vilain réac que je suis a osé écrire "fraternité". Oui j'ose car la notion de fraternité nous renvoie à la notion de famille qui seule donne de la valeur à cette identité dont ces jeunes femmes ont terriblement besoin au point de préférer le modèle féminin islamiste au modèle féminin occidental, médiatisé, stéréotypé, vulgarisé, sexualisé, objétisé, réduit à un argument publicitaire ou un faire-valoir pour un féminisme outrancier.
Oui je dis bien féminisme outrancier, car on ne parle jamais de ces jeunes hommes d'origine gauloise qui ont la même recherche identitaire mais qui se contentent de laisser pousser leur barbe !
Oui je dis bien féminisme outrancier car il me semble qu'une des trois valeurs fondatrices de la République est "égalité". Egalité entre hommes et femmes pour prendre en compte ce besoin identitaire qui les poussent dans leur carence à chercher ailleurs ce qu'ils ne trouvent pas dans le sein de Marianne.
Et tous sexes confondus (égalité) ils sont bien plus nombreux que 350. Rajoutez donc trois zéros vous ne serez pas loin de la réalité. Continuons à légiférer et nous pourrons rajouter un autre zéro, car nous les stigmatiserons dans leur recherche identitaire !
Et quand ce besoin d'identité les pousse vers la religion fondatrice des valeurs de notre chère République on fait quoi ? on les qualifie de "victimes de sectes".
Il ne faut pas cacher la forêt avec une burka !
Cordialement.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 19 août 2009 à 09:33
@Catherine Jacob
Abiram : "Tel est le prix à payer du choix du "vivre ensemble" dont nous sommes si prompts à nous enorgueillir."
C.Jacob : "Qui a choisi de vivre avec qui, selon vous ?
Qui tolère qui, qui accueille qui et qui subit qui, selon vous toujours ?"
Ce n'est pas "selon moi" mais selon la Constitution de la Vème République :
"Art. 1. - La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée."
Dans d'autres pays, le choix n'est pas le même et les citoyens bénéficient de droits et prérogatives différents selon leur appartenance ethnique ou religieuse. Dans de tels pays, une mesure visant spécifiquement tel ou tel suivant ces critères serait acceptable, mais pas chez nous. C'est tout ce que je voulais dire.
D'où ma conclusion. Soit nous restons fidèles aux valeurs défendues jusqu'ici et la certitude du bien-fondé de ces valeurs doit primer toute autre considération, soit nous estimons qu'elles ne sont plus en phase avec la réalité et qu'il faut abandonner notre système égalitaire (si tant est qu'il l'est encore).
Enfin, il convient je crois de s'interroger sur l'opportunité même de ce débat, qui a toutes les apparences d'une boîte de Pandore qui, en plus de la grippe, tombe à point nommé pour éviter les questions qui d'ordinaire fâchent à la rentrée...
Rédigé par : Abiram | 19 août 2009 à 06:59
Bonsoir
Je ne crois pas que les burkas relèvent du complot islamiste, mais plutôt d'un "fait islamiste", c'est-à-dire un phénomène social et culturel touchant certaines personnes dans nos sociétés occidentales.
On peut se demander effectivement pourquoi aller chercher la Burka quand la société vous offre de bronzer presque nue, l'égalité homme femme, etc ..
Est-ce moins absurde que l'engouement pour le maoïsme qui sévit un temps chez les sorbonnards, quand la société offrait la libre entreprise et tout de même plus de prospérité qu'en Chine communiste ?
Posons le problème, pour voir, non en complot mais en fait de société ?
Les anciens maos sévissent pour certains dans la pub, la banque ... les adeptes de la burka finiront peut-être actrice X ?
Gardons l'espoir
Rédigé par : david | 18 août 2009 à 23:24
Les censeurs du burkini avancent l'hygiène et la santé publique pour interdire une tenue intégrale dans les piscines. Mais quid des combinaisons aérodynamiques de Laure Manaudou ou d'Alain Bernard ? Depuis quelques années pour empêcher la désertion des piscines municipales les shorts longs des boutonneux excités par les filles en bikini et burkini sont autorisés allégrement, des shorts au logo surdimensionné bien larges qui tombent sur le genou officiants de caleçon et accessoirement de tenue de bain. Bref, la France a un problème avec l'islam et son expression.
Rédigé par : SR | 18 août 2009 à 22:26
Sur le principe, comment ne pas être d’accord avec vous, cher PB mais il faut nuancer, il me semble ou alors vous verseriez vous aussi dans ce sordide qui consiste à faire d’une motte de terre une montagne et des vrais et autrement plus prégnants problèmes (je songe à l’économique, à la santé publique …) qui touchent aux Français les en détourner médiatiquement au profit de cette somme toute petite chose burkinesque. Bref, comme la presse, la télé, la radio, vous tartinez avec ça, jurant d’une intention d’éclairer quand en réalité vous aveuglez … Tartinons, tartinons cependant puisqu’il s’agit de cela … Nuancer écrivais-je. Vous seriez un peu plus circonspect de ces choses si vous saviez, comme je le sais, qui se cache souvent sous ces burqa et autres burkinis. Tombez-leur le masque et vous verrez plus d’une fois une jolie –ou laide n’importe- française blanche bien de chez nous on ne peut de chez nous, une avec un vrai nom et un vrai prénom à « coucher dedans » comme dirais si bien ce cher Jean-Dominique … Vous conviendrez qu’à partir de là, les données du problème s’en trouvent substantiellement modifiées. Il ne s’agit alors plus -en totalité- d’un islamisme sectaire venu d’ailleurs mais d’un sectarisme islamiste de chez nous au sens propre comme au figuré.
Puis, en ces choses, légiférer ou non … Une loi, un décret même pour interdire de se baigner habiller dans les piscines municipales, faudrait-il que le législateur ou le gouvernement soient singulièrement devenus fous … Les règlements des piscines suffisent et je n’en connais pas qui disent que ce serait autorisé. Que vous, magistrat de haut niveau, vous attachiez à impliquer en ce domaine des petites choses de la vie quotidienne le législateur en votre commentaire ne peut que prêter à sourire …
De même que des seins nus de femme à la plage ne me dérangent pas, un burkini à la plage et se baignant dans la mer ne me dérangerait pas davantage. La liberté –dès lors qu’il s’agit réellement de liberté choisie sciemment- de chacun en ces originalités qui n’attentent en rien –au contraire- à la pudeur n’est pas négociable, que vous le vouliez ou non. Ce serait en tentant de les combattre par la loi ou autrement qui les jeterait, sans qu’elles (ces personnes) n’aient violé aucune loi ni aucun règlement de piscine ou autre, au ban social que la France courrait un risque. Une République forte passe sur ces choses ; ce ne sont pas elles qui l’ébranleront … Le malaise vient de là qui a bien conscience que seule une République faible et maladive craindrait celles-ci et prendrait d’une façon ou d’une autre des mesures contre elles …
Les musulmans, arabes ou non, de notre pays sont nombreux, très nombreux, croyez-le, qui n’acceptent pas cette interprétation et cette mise en pratique de leur religion de cette façon « chariaresque », écrivons-la ainsi … Ce qui m’interpelle davantage et que j’ai expliqué pour le dénoncer dans un manuscrit roman intitulé LA REINE SANDRINE et que tous les éditeurs contactés m’ont refusé au motif implicite mais clair qu’il ne ménage ni l’Arabe ni le musulman qu’il soit sectaire ou non, est cette attitude qui semble d’indifférence voire d’adhésion silencieuse mais qui est de crainte en vérité (crainte métaphysique, crainte de par une certaine structure psychologique et un mode de pensée devenus et inhérents à l’arabo-musulman) qui les fait se replier socialement, collectivement et individuellement face à ces attitudes « musulmanes » décalées et mensongères qui les impliquent malgré eux, quand il leur faudrait manifester publiquement et massivement, en cohérence avec ce qu’ils croient foncièrement et qui nous donne à penser à une quelconque thèse globale du complot selon l’adage « qui ne dit rien consent » … ce mal blesse et expose au danger davantage les Arabes, les Berbères, musulmans ou non, que notre République qui en a vu d’autres de ces religiosités étranges et qui a toujours su les écraser telles des infamies … C’est à eux aujourd'hui d’écraser l’infâme et si nous pouvons les y aider, ce ne sera certainement pas en pointant ici ou là en tous les journaux de 20 heures, les grands médias, les grands blogs, une qui se présente habillée comme elle l’entend aux portes d’une piscine et qui s’en voit légitimement refoulée car voulant s’y baigner ainsi … Cette histoire musulmane –Histoire- a plus d’un millénaire et demi , c’est autre chose et autrement dramatique quand vous l’embrassez toute entière du regard …
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 18 août 2009 à 21:28
Que de candeur !! Que d'angélisme !!!
Sachant que les porteuses de burka viennent chez nous pour toucher allocations familiales, RSA, allocations de rentrée scolaire, etc. etc., si on leur supprimait ces diverses subventions, elles accepteraient d'être teintes en blonde !!!
Pourvu que les subventions reviennent...
Rédigé par : bruno | 18 août 2009 à 21:14
Si les valeurs de la France sont menacées par le burkini, c'est que ces valeurs sont bien fragiles.
Rédigé par : soleil | 18 août 2009 à 20:51
Comme souvent, vous faites exactement ce que vous prétendez ne pas faire : du complotisme et de l'alarmisme.
Complotisme : "mise en oeuvre d'une stratégie calculée pour éprouver notre pays..." ; "stratégie délibérée fondée sur la haine de nos valeurs..." (au fait, ça existe une stratégie non-calculée ou non-délibérée ?)
Alarmisme : "ce problème préoccupant pour la démocratie" ; "l'islamisme perversement dévastateur ne va-t-il pas nous placer dans un effroyable étau...?" ; "avaliser la mort lente de notre société civilisée"...
Or, complotisme + alarmisme = amalgame... "perversement dévastateur". Eux contre nous...
C'est un billet sur le prétendu "choc des civilisations", et non sur la laïcité.
Pourtant, comme vous le rappelez vous-même, mais sans en tirer la moindre conséquence, les faits évoqués sont extrêmement minoritaires. Où est donc le danger ? Dans votre regard, pas dans ce que vous regardez. Décidément, la France a peur...
Rédigé par : Michel Fragnole | 18 août 2009 à 20:09
@Abiram
"Tel est le prix à payer du choix du "vivre ensemble" dont nous sommes si prompts à nous enorgueillir."
Qui a choisi de vivre avec qui, selon vous ?
Qui tolère qui, qui accueille qui et qui subit qui, selon vous toujours ?
Rédigé par : Catherine [email protected] | 18 août 2009 à 17:46
Billet et commentaires épicés ! Véritable plat gaullien !
Rédigé par : J.A | 18 août 2009 à 17:44
Sur ce sujet, il est intéressant de regarder ce qui s'est fait de l'autre côté de la Manche :
http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/politics/6034706/Swimmers-are-told-to-wear-burkinis.html
Je ne pense pas que l'on puisse généraliser la situation à partir d'un simple article, mais celle décrite demeure quand même diamétralement opposée à la nôtre.
Alors certes, la position française peut sembler parfois très à cheval sur le principe de laïcité, mais à choisir, j'ai personnellement vite fait mon choix.
Après, je ne pense pas que la répression concernant la burqa soit une bonne solution, étant donné qu'elle cristallisera les communautés. Par contre, je ne suis pas favorable à des mesures d'aménagement en leur faveur. C'est un droit de suivre la religion au pied de la lettre, mais il faut alors également assumer l'isolement social qui peut en résulter.
Rédigé par : Paul Balanca | 18 août 2009 à 17:02
Bonjour
En quoi le fait qu'une personne ait un "burkini" crée-t-il un dommage envers autrui ?
Va-t-on réglementer les vêtements ? Longueur ? Taille ? Couleur ? La couleur des lunettes ?
Je crois qu'il convient d'arrêter ces polices morales et ce moralisme légal.
Et donc de respecter 3 principes simples de l'éthique minimale :
- Considération égale entre les individus
- Neutralité à l'égard des conceptions du juste et du bien personnel
- Intervention limitée aux cas de torts flagrants causés à autrui.
Rédigé par : Charles | 18 août 2009 à 14:46
Bonjour Monsieur et d'abord recevez ma solidarité contre les insinuations portées à votre encontre, concernant vos liens familiaux.
Cela doit être pénible mais sachez que beaucoup, de tout bords politiques, ont dû les trouver insupportables.
Pour ma part venant d'une famille de résistants de la première heure, je suis sûr qu'ils n'auraient pas plus apprécié que moi.
Mais pour venir à votre billet, vous avez tout à fait raison et ce problème est clairement politique et juridique au plus
haut point et ne doit surtout pas être pris de manière sentimentale, comme le laisse entendre un internaute précédent.
Il s'agit bien d'une pression concertée et du résultat de nombreuses années d'ambiguïtés à l'égard de ce qu'il faut bien appeler exigence de privilèges (privilège = littéralement loi privée) communautaristes, comme il y en eut d'autres pour d'autres groupes.
Notre pays est certes de plus en plus visé pour ce qu'il faut bien nommer sa résistance, mais il suffit de circuler en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas pour voir ce que le renoncement et la complaisance ont produit en 30 ans à peine.
La paix civile est la seule chance d'intégrer les récents arrivés d'origine musulmane et de faire que nos compatriotes naturalisés ou de même extraction ne se rabattent pas sur une identité de substitution résidant dans l'affirmation d'une loi égale pour tous(tes) sans flatter la mode différentialiste.
Ce sera la laïcité et 1789 ou la libanisation.
Pour être plus précis, il ne semble pas qu'une interdiction complète soit le bon choix, car l'individualisme des moeurs et des sentiments s'oppose frontalement à une abolition qui ouvrirait la porte à toutes les provocations victimaires.
Par contre l'interdiction dans tous les établissements publics, les banques, les rassemblements publics aux abords des cérémonies officielles, de toute dissimulation du visage ainsi que le droit de réquisition au contrôle par un agent du sexe disponible pour la vérification d'identité m'apparaît opérationnelle et pleinement légitime (impératif de sécurité élémentaire).
-Par suite la pédagogie et la patience pourront se déployer efficacement et justement à l'égard des femmes poussées par intimidation à ces extrémités d'effacement.
Intimidation qui n'est pas le lot de celles qui militent pour l'obscurantisme.
-Par suite, mais seulement après.
Rédigé par : Alpin | 18 août 2009 à 14:35
Le Burkini n'est pas interdit sur les plages, ni le long des riviéres, ni sur le bord des lacs, ni chez soi.
Que veut-on encore ?
Rédigé par : jpledun | 18 août 2009 à 12:35
"On ne fait rien contre elles : la France se perd. On tente de les combattre : la France court un risque."
Il y a quand même déjà matière à réflexion avec ceci:
Définition et sanction de l'abus de droit : code de procédure civile, art. 32-1, 550 , 559, 581 et 628 qui d'une façon générale examinent la question du motif légitime d'une action ou encore l'intentionnalité ou la validité de la preuve d'un préjudice allégué etc...
Autrement dit, dans le cadre d'une extension du contexte, de fait purement judicaire de ces articles, on peut peut-être envisager la question de l'existence d'un droit qui ne saurait être, en tant que telle, remise en cause pour la distinguer de sa revendication dès lors que les motivations de celle-ci paraîtraient entachées d'une suspicion de volonté délibérée de porter atteinte, du seul fait de son exercice, à l'ordre public, et paraîtrait donc excèder de ce fait, la simple exigence légitime de l'exercice ou de la jouissance d'un droit !
Une piste paraît être à cet égard, celle du harcèlement. Par exemple, il est permis de se tromper de numéro de téléphone, il n'est pas franchement autorisé de faire semblant de se tromper cinquante fois de suite en ne s'identifiant pas auprès du numéro appelé ne serait-ce que pour s'expliquer et s'excuser. Ou encore, il est permis de se lècher les babines de façon gourmande devant un cornet de glace, il peut être considéré comme une atteinte à la pudeur d'adresser la même mimique à une personne croisée dans la rue dès lors qu'on a dépassé l'âge de faire des farces, de s'éclipser et de se cacher pour jouir du résultat, après avoir à nouveau sonné à la porte de la mère Mac'Miche du coin!
En un mot comme en cent, exercer une légitime défense est une chose, mettre en oeuvre le plus court moyen d'inciter les vieux maris à quitter rapidement ce bas monde afin de permettre à leurs jeunes épouses d'imiter la Veuve joyeuse en est une autre.
Encore une fois, exercer ses droits pour en jouir légitimement est une chose, les détourner en les transformant délibérement en violence déguisée à autrui, en est une autre! La limite apparaît donc être la violence qui d'une manière ou d'une autre, s'exercerait délibérement à l'égard d'autrui, autorité ou personne physique.
Et donc pourquoi pas rajouter une mission ne serait-ce que de réflexion, mais sérieuse qui inclurait dès lors les représentants des différentes communautés susceptibles d'avoir un point de vue à faire valoir sur le sujet, au comité consultatif pour la répression des abus de droit, dans la mesure où il pourrait devenir en effet parfaitement intolérable à la démocratie d'avoir le sentiment de se voir constamment contrainte de choisir entre les fourches caudines du burkini (aujourd'hui mais quelque autre exigence demain), et la voiture piégée, pour dire clairement et distinctement les choses!
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 août 2009 à 12:19
N'est-ce pas là le danger de la laïcité, que de "laisser faire", finalement, celui qui est le plus fort ?
Quand bien même nous sommes républicains, nous avons une culture judéo-chrétienne. Et cela, nous devrions l'affirmer.
La loi ne devrait-elle pas interdire, d'une manière générale, tout signe dit "ostentatoire" imposé à l'autre, et restrictif de liberté ?
Puisque c'est de cela dont il s'agit, en fait !
Certes, ces femmes se disent convaincues de ce qu'elles affichent ; comme le tchador à l'école ! Vous l'avez dit, le problème est récurrent, et à chaque "nouvelle vague", les islamistes trouvent une excuse pour menacer la France et ses intérêts. C'est là un second point de réflexion : pour le moment, il s'agit de menaces ; que fera-t-on, comment réagira-t-on lorsque ces menaces passeront à exécution ?
Rédigé par : christophe | 18 août 2009 à 10:44
Vous avez parfaitement raison de relever la gravité de ce qui peut effectivement s'apparenter à des coups de boutoir délibérés pour déséquilibrer la société.
Il est difficile d'imaginer que celles qui entreprennent d'éprouver la solidité de notre société par des initiatives telles que celle que vous relatez ou encore par le foulard à l'école soient isolées. Elles sont la pointe d'un instrument politico-religieux, l'islamisme.
Face à lui, et à sa poussée subreptice, nous ne sommes pas démunis pour peu que nous restions capables de discernement de sorte d'éviter de sombrer dans une guerre symbolique - et pratique, désormais - des interdits.
Si l'on prend en compte l'alimentation dans les cantines scolaires, par exemple, je comprends que des enfants de confession musulmane aspirent à ne pas consommer de porc, cela correspondant à un précepte de leur foi.
L'application de la laïcité aveugle participerait à une sorte de viol, selon moi.
Ce qui justifie que, dans le cadre d'une organisation, on accède à cette singularité, c'est que cela ne ressort pas d'un quelconque prosélytisme.
C'est de cela dont il s'agit dans le cas de la piscine municipale où s'est produit l'"incident" du burkini.
C'est à ce titre-là que cet acte doit être combattu. De ce point de vue, il est réprouvable par tous, y compris et surtout, les musulmans, dont il ne s'agit pas de savoir s'ils sont modérés ou pas.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 18 août 2009 à 10:34
Le défi n'est-il pas surtout celui de la patience ?
On peut tomber dans le panneau et interdire, puis interdire encore et ainsi de suite.
Mais les premières victimes sont en l'espèce ces femmes elles-mêmes. Leur résignation leur sera reprochée par leurs enfants, leur petits-enfants au pire... si, et seulement si, nous savons rester porteurs la tête haute des valeurs sur lesquelles nous avons construit nos institutions et nos services publics.
La construction d'une identité philosophique et/ou religieuse personnelle est une démarche intérieure. On peut l'accompagner, l'encadrer, mais la forcer point.
Notre honneur et notre dignité sont dans le respect de ces femmes, comme de toutes celles et ceux qui, quelle qu'en soit la raison, portent avec hauteur l'uniforme de leur conviction, que cela nous plaise ou non. Tel est le prix à payer du choix du "vivre ensemble" dont nous sommes si prompts à nous enorgueillir.
La seule alternative est de tendre la main et attendre ou bien renoncer à ce que nous sommes.
Rédigé par : Abiram | 18 août 2009 à 08:48
On attribue aux Allemands, jeunes à l'époque, la formule : plutôt rouge que mort.
Espérons qu'une formule "plutôt islamique que mort" ne naîtra pas !
Merci de partager ainsi vos réflexions.
Rédigé par : régis | 18 août 2009 à 08:37