Simon et Garfunkel,
auxquels j’emprunte une part de titre, ont dû certainement voter pour John
Fitzgerald Kennedy.
Le sénateur Edward
Kennedy vient de mourir, l’ultime patriarche du clan. (Le Parisien, Le Figaro,
Le Monde).
Bob Kennedy est assassiné
en 1968 et John le président l’a été en 1963.
La mythologie Kennedy ! A quoi a-t-elle tenu,
pourquoi a-t-elle duré, de quelle substance était-elle faite pour surmonter les
épreuves, les tragédies, les ignominies, les mensonges, les innombrables
liaisons, la présence obsédante de la mafia, le rôle d’entremetteur de Peter
Lawford, le suicide de Marilyn Monroe et le nettoyage qui a suivi ? Cette
mythologie injuste, absurde, ne s’est-elle attachée qu’à la beauté et à la
jeunesse de ces visages fauchés en pleine gloire, a-t-elle fait son miel de
Jacqueline Kennedy en dépit de sa relation de commerce avec Onassis, malgré son
aventure récemment dévoilée avec Bob Kennedy ? Où se cache le secret de ce
tournoiement obstiné autour du clan Kennedy, de ces lumières sans cesse braquées
sur le père puis sur les fils, enfin sur tous ceux qui, parce qu’ils
s’appelaient Kennedy, semblaient avoir reçu en héritage une part de gloire,
comme si cela allait de soi, et un quartier de tragédie, comme si elle devait
advenir ? Pourquoi cette fascination pour des destinées dont politiquement
des esprits lucides sentaient l’esbroufe ? A cause d’une belle phrase à
Berlin et de la crise de Cuba pour l’un, parce que l’autre prétendait lutter
contre le crime organisé et ses dirigeants en facilitant pourtant leur mainmise
sur la chose publique, parce que le troisième a voulu, avec Barack Obama, une
« sécurité sociale » à l’américaine ?
Edward Kennedy a traîné
toute son existence sa lâcheté et son irresponsabilité de 1969, à
Chappaquiddick, mais en même temps, parce qu’il était le survivant illustre,
les médias l’ont porté aux nues, vantant l’homme de gauche et aussi
l’indomptable en face de la maladie.
Quand on était Kennedy, grâce à ce nom claquant comme une bannière ou un voilier au
vent, on avait course gagnée : fallait-il être mauvaise pour être retirée du
jeu quand, auréolée de cet inestimable avantage, on croyait la politique
apprivoisée...
Certes, les malheurs, les
assassinats et les mystères les ayant entourés n’ont pas été pour rien dans
l’amplification de plus en plus vive du mythe Kennedy, à proportion du sombre qui
l’obscurcissait. Mais il y avait forcément autre chose, pour résister ainsi au pire dévoilé chaque jour davantage, une
aura, une magie, une grâce. Elles dépendent plus des Etats-Unis peut-être que
des Kennedy. Les premiers ont sans doute eu un besoin effréné de cette
dynastie d’or et de boue, de magouilles et de coups d’éclat, de moralité
affichée et d’immoralité constante. Ce pays préfère un rêve, même
dévoyé, à l’absence de rêve.
Quelle importance, alors,
que l’eau trouble quand les Kennedy voguent sur elle !
"Foutez-moi la paix avec vos nègres, je ne veux plus en voir d'ici deux mois, vous entendez ? Plus une audience avant deux mois. Ce n'est pas tellement en raison du temps que cela me prend, bien que ce soit déjà fort ennuyeux, mais cela fait très mauvais effet à l'extérieur : on ne voit que des nègres, tous les jours, à l'Élysée."
AdmiraEperdu
Ah merci, AP et DG, jamais autant ri depuis que je fréquente la taverne de maître PB.
J'aime la virulence de votre ton comme celle, là foutraque, du Gén(ér)ial !
Toutefois, comparer les années de pouvoir 58-69 et celles de 81-95 est tout de même assez croquignolet, comparer la France certes un peu crispée mais "espérante" de 81 avec la France de la peur du coup d'état militaire d'Alger, d'une guerre civile, de 58.... tu parles Charles !
AO
Rédigé par : oursivi | 19 octobre 2009 à 19:22
Post scriptum : Zagdanski, bien évidemment j'ai lu. Cela ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, à part les écrits antisémites de 19 : qu'aurait-on dit si un de ses successeurs avait écrit ça, suivez mon regard ! on en aurait fait des milliers de tonnes...
Mais je confesse que pour savoir qui était réellement de Gaulle, je préfère lire Eric Roussel (excellente bio, quoique la face "noire" du personnage soit éludée), Pierre Péan ou Constantin Melnik + l'ouvrage d'Audigier sur le SAC...
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 05 septembre 2009 à 09:39
Voilà ce que j'ai lu de plus fouillé et de plus intelligent sur de Gaulle et le gaullisme sous la plume de Constantin Melnik.
Et je dis que je partage à 99 % ses analyses.
C'est pour moi une superbe analyse... mais quel coup de pied au cul à la désinformation.
Dommage, des notes de bas de page sautent avec le copier-coller. Je vous en livre deux passionnantes :
Sur la politique africaine de de Gaulle : "Même à Matignon, je ne me suis jamais occupé des questions africaines tant ce continent m'est étranger et tant la notion de « pré carré}) de la France me laisse indifférent, voire me répugne. Il m'est donc difficile de juger la politique en Afrique du couple de Gaulle-¬Foccart on ne peut déterminer, en effet, qui y était le maître. Cependant le néo-colonialisme et le soutien de tyranneaux discutables ont freiné, à mon avis, le développement harmonieux et démocratique que je souhaite à toute l'humanité, sans être indispensables car la nouvelle religion ne pouvait prendre pied sur le continent noir. Il est vrai que l'un et l'autre permettaient de bien juteuses affaires...
et sur les "compagnons" :
"L'instabilité politique de la Quatrième République entraînait l'impossibilité de la conquête de l'administration par un clan politique. C'est le " gaullisme" qui a placé l'Etat entre les mains d'un parti. J'ai assisté ainsi, sidéré et horrifié, au remplacement des hauts fonctionnaires, remarquables et indépendants, de la Quatrième République, par des personnalités faibles mais douées pour la courtisanerie partisane."
Le coeur de l'article :
"Politiquement incorrect" Plon Septembre 99 Pages 226 à 234 : "Le gaullisme"
"Le gaullisme? Connais pas!" se serait écrié de Gaulle, et la formule a toujours paru profondément juste au personnage politiquement incorrect que je suis devenu une fois écoulé le délai d'un quart de siècle que je me suis fixé avant de prendre la parole sur les événements que j'ai connus lors de la difficile naissance de la Cinquième République.
J'ai servi Charles de Gaulle dans les premières années suivant son retour au pouvoir plus et mieux, je crois, que nombre de personnes dont le "gaullisme" est devenu la profession et la raison d'être. Je place le mot entre guillemets tant la notion me paraît floue et inappropriée.
Le préfet Jean Verdier ou le général Grossin qui, comme moi, ont contribué à maintenir la République et la paix civile en luttant contre les dangers en sens contraires du FLN et de l'OAS ont-ils été "gaullistes" ? Je ne le pense pas. Hauts fonctionnaires, ils ont tracé leur chemin républicain et si Jean Verdier n'exprimera jamais ses opinions politiques en raison du devoir de réserve d'un préfet, le général Grossin, une fois rendu libre par son départ à la retraite, soutiendra en 1965, fort justement à mon avis, la candidature de François Mitterrand à la présidence de la République contre le général de Gaulle.
Comme toujours, le cas de Maurice Papon est particulier, Radical puis socialiste sous la Troisième et la Quatrième République, il deviendra membre du parti du pouvoir sous la Cinquième, au point de se retrouver ministre "gaulliste" sous Giscard d'Estaing. Le plus répressif des chefs de police et le moins sensible aux crises de conscience, Papon a été le mieux récompensé par de Gaulle - favoritisme qui éclaire d'un jour insolite le prétendu libéralisme de l'ancien chef de la France libre.
Les "gaullistes" survivants d'un RPF que je n'ai jamais connu de l'intérieur mais qui m'a toujours paru fascisant, très Front national avant la lettre, et dont l'activisme subversif avait alimenté les multiples complots qui ont abouti à l'effondrement de la Quatrième République, ne joueront un rôle important dans le nouveau pouvoir de De Gaulle que lorsque leurs frères en Algérie française se seront dressés contre le "Général" au cours du putsch d'avril 1961 et de l'OAS. Ils manifesteront alors l'incompétence désordonnée et l'absence de rigueur dans le choix des moyens, le sectarisme et la haine de l'autre qui semblent être les attributs propres à leurs "unions" et à leurs "rassemblements ".
Arrivés au ministère de l'Intérieur, les "barons" Roger Frey et Alexandre Sanguinetti s'arc-bouteront ainsi pour ne pas dégarnir, en raison des craintes que j'ai exposées, l'important dispositif policier en métropole, pourtant inutile face à une OAS peu dangereuse sur notre territoire. A cœur vaillant rien d'impossible et ils choisiront de lutter contre leurs anciens complices et amis en expédiant des "barbouzes" en Algérie, Les procédés qu'emploieront ces hommes de main venus du service d'ordre du RPF ou du sinistre SAC - encore une invention "gaulliste" que la mémoire publique a oubliée! et la notion même de "police parallèle" me paraissent encore plus déshonorants que les ratonnades du 17 octobre 1961 puisque ces exactions-là étaient ordonnées et couvertes par les pouvoirs publics. Adepte du recours exclusif aux services officiels, du respect de la loi et de la limitation de la violence dans le cadre d'une idée stratégique saine, je ne serai pas plus populaire aux yeux de ces nouveaux janissaires du "Général" que ne l'étaient les chefs des services de police et de renseignement qui défendaient pourtant le pouvoir contesté de De Gaulle avec une tout autre efficacité.
Moins aventureuse mais guère plus sympathique fut la grande vague "gaulliste" de 1962. Une fois la guerre d'Algérie terminée, tels de jeunes chiots lorsque sonne l'heure du repas, une meute affamée de "compagnons" partit à la soupe, submergeant l'Assemblée nationale et les ministères. Les seuls points communs de ces conquérants aux dents longues étaient l'ambition personnelle et la proclamation presque hystérique de l'infaillibilité du Dieu vivant qui avait fait le glorieux honneur à la douce France de venir s'incarner sur son sol bienheureux.
Il est évident que de Gaulle était un immense homme d'Etat - l'un de ceux qui ont le plus marqué le pays de leur empreinte bénéfique. Durant la dernière guerre, son appel du 18 Juin et son action obstinée à Londres ont sauvé l'honneur national et rendu possible la participation de la France, malgré sa honteuse défaite, au concert des puissances qui ont vaincu l'Allemagne nazie. Pendant une période que je connais mieux pour y avoir été mêlé, de Gaulle a bâti des institutions permettant la stabilité politique, rétabli la confiance populaire dans le pouvoir, mis fin à la colonisation en Afrique noire et au douloureux conflit en Algérie, rendu possible le progrès économique et social, fait de la France ce qu'elle n'était plus sous la Quatrième République : une puissance indépendante et respectée. Dans ce domaine spécifique de la politique internationale, il a joué un rôle particulièrement positif en refusant l'alignement systématique sur le bloc des Etats-Unis, tout en respectant les alliances fondamentales dans les grandes occasions, en dotant le pays de l'arme nucléaire et en donnant vie à la réconciliation franco-allemande .
I1 est tout aussi évident, malgré la grandeur unique de la tâche accomplie, que de Gaulle n'a pas réalisé en un solo sacré tous les miracles que lui attribuent ses courtisans et adorateurs. Par exemple, il n'a ni libéré la France ni restauré les libertés puisque ces bienfaits sont dus aux efforts et aux sacrifices des Alliés et auraient été accordés de toute façon, même s'il n'avait pas existé. S'il a été l'artiste inspiré - et unique malgré l'aide de Michel Debré - de la Constitution et du respect retrouvé du pouvoir politique, il n'a pas, comme nous l'avons vu, généreusement offert l'indépendance à l'Algérie ni réussi à éviter de graves troubles civils. De même il n'a pas installé tout seul le progrès économique puisque la prospérité française sous son règne est due à la mobilisation des multiples acteurs politiques et économiques qui ont profité de la confiance qu'il a restaurée. Quant à la bombe atomique et à la réconciliation franco-allemande, elles étaient déjà entamées sous la Quatrième République.,
N'étant pas un Dieu unique et omnipotent, de Gaulle n'était pas non plus infaillible. Si je crois avoir identifié certaines de ses erreurs - qui étaient fort difficiles à supporter quand on avait la chance de le servir tant son orgueil ne les admettait pas -, on ne peut prétendre que sa politique "russe ", son paternalisme en Afrique – " les négros" , disait-il - , Son rêve d'un tiers monde imaginaire, sa tendance à la gesticulation internationale illustrée par le discours de Phnom-Penh ou le bizarre "Vive le Québec libre!", son hostilité à Israël soient de glorieux succès. De même et sur le plan intérieur, l'étatisme délirant, un dirigisme d'un autre âge, un "grand dessein" mégalomane dont le France et Concorde seront les coûteux fleurons, l'instauration en France d'un ordre moral pesant- la dictature sur l'audiovisuel ! -, une conception monarchiste, voire mafieuse, du pouvoir ne sont pas à inscrire au bilan d'un grand démocrate.
¬
Je ne fais pas figurer sur la liste de ces errements gaulliens l'incroyable laxisme dont de Gaulle a fait preuve à l'égard des services secrets. Cette défaillance, qui m'a fait souffrir plus que ses illusions sur la "détente" - la politique "russe" de De Gaulle présentait, ai-je dit, certains avantages -, n'a pas d'importance stratégique significative tant, je vais encore choquer, le rôle de la France est limité dans la Realpolitik du monde et tant son génie propre lui permet de trouver des moyens d'expression particuliers.
Il est paradoxal néanmoins que le chantre de l'indépendance nationale et de la puissance de l'Etat se soit accommodé de services incompétents, englués dans les affaires africaines et la basse police, "pénétrés" à mort par le KGB. Tel est le "gaullisme" où les apparences comptent plus que les réalités...
Pour aller au bout de ma pensée, je ne suis pas loin d'estimer que, dès l'achèvement de la réforme des, institutions avec l'élection du président de la République au suffrage universel, de Gaulle, en tant que personnage historique, était devenu inutile. Pis, l'héroïque chef de la France libre était inadapté aux besoins nouveaux d'un pays qu'il avait si brillamment remis sur pied. L'intérêt national aurait commandé qu'il ne se représentât pas en 1965, accélérant les' mutations indispensables et s'évitant les dégradantes épreuves de Mai 68 ou la déroute sans gloire lors du référendum d'une rare stupidité sur le Sénat.
Combien différente est la conception "gaulliste" de l'Histoire ! De Gaulle n'y est pas un personnage historique, fût-il hors du commun, avec ses échecs et ses réussites, ses qualités et ses défauts, et dont l'existence est mesurée par la valeur de l'action qu'il mène à bien. C'est un Dieu qui, par sa seule essence, prodigue un Bien universel.
Que faut-il alors penser de ses zélateurs l Passons sur les "Ministres du Général" chez qui l'absence de tout jugement objectif sur leur maître durant leurs complaisantes apparitions à la télévision sert, même si leur seul rôle historique n'a été que celui de bons courtisans, à glorifier leur souvent insignifiante personne. Ils ne seraient pas dangereux s'ils n'entretenaient le Grand Mythe.
De Gaulle libérateur alors que tout chef soutenu par les Alliés serait grosso modo parvenu en 1944 au même résultat... De Gaulle résistant alors que son attitude à l'égard de la spontanée Résistance intérieure a été ambiguë et qu'il cherchera principalement à asseoir sur elle son pouvoir personnel. De Gaulle militant antinazi alors que, insensible aux idéologies, il n'a lutté - ce qui est déjà beaucoup que contre les envahisseurs "boches" et n'a accordé aucune importance particulière à la déportation des Juifs de France... De Gaulle décolonisateur alors qu'il a livré pendant trop longtemps une guerre sanglante et inutile en Algérie... De Gaulle, incarnation de la France alors que son œuvre dans le domaine des institutions est si immense que n'importe quel homme politique de talent, on le verra avec François Mitterrand, peut désormais garantir l'indépendance nationale et le progrès économique... Bref, de Gaulle Dieu... Unique, omnipotent, infaillible...
Il est regrettable qu'un peuple aussi intelligent que le peuple français continue à s'imprégner de pareilles balivernes alors qu'il s'est lui-même soulevé contre un de Gaulle vieillissant en mai 1968. Malgré ce que semble penser M. Chirac, on ne peut vivre éternellement en braillant: "On est les champions".
Plus déroutant et ridicule est donc le parti politique forgé autour de ces fantasmes. Existe-t-il un parti rooseveltien aux Etats-Unis ou churchillien en Grande-Bretagne? Le fait qu'il subsiste des nostalgies staliniennes voire hitlériennes n'en est que plus inquiétant. Une œuvre gigantesque restait à accomplir sur les bases si magistralement jetées par Charles de Gaulle. L'Etat devait être allégé, réformé, rendu impartial et efficace pour exécuter ses tâches régaliennes traditionnelles et assurer la régulation de l'économie.
La société devait être rendue plus libre et plus démocratique, moins centrée sur la défense frileuse de minuscules avantages sectoriels. "Chacun, constatait déjà de Gaulle lui-même, cuit sa petite soupe dans son petit coin". Le progrès économique devait être accéléré en dégrossissant une bureaucratie inefficace, coûteuse et trop envahissante, et encourageant la liberté d'entreprendre. Le remarquable modèle social que la France s'est forgé au cours des siècles devait être encore amélioré.
Or, au lieu de réfléchir au renouveau étatique, libéral et social - ou social et libéral -, une volée de nains écrasés par le mythe qui les dépasse s'est enfermée dans un vide intellectuel proprement sidéral et seulement rempli de glapissements à la gloire d'un Dieu vivant disparu depuis des décennies. Après l'immobilisme repu de Georges Pompidou - qui, faute de réformes, avait au moins eu l'intelligence d'exploiter une conjoncture économique favorable pour revenir à l'éternel conseil : " Enrichissez-vous!" - est arrivée, après le conservatisme giscardien, l'agitation électoraliste chiraquienne.
N'importe quoi y est promis sur un fond de bonapartisme de commis voyageur et de chauvinisme populiste aussi ringard que les gesticulations du Mondial. Et comment oublier l'incompréhension profonde des problèmes sociaux propre au subtil M. Juppé et la conception bananière de la République et de la nation si bien incarnée par l'honorable M. Pasqua?
Oui, le « gaullisme », connais pas...
PS : j'arrête là car je crois que tout est dit...
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 05 septembre 2009 à 09:30
@ Oursivi
Je relis votre dernière contribution et je bats ma coulpe : vous reconnaissez la pertinence de certaines de mes remarques.
Je voudrais quand même vous donner une explication : si je me suis permis de lister une trentaine d'exploits de de Gaulle, que je crois incontestables c'est parce que je suis effaré de voir la désinformation sur ce personnage.
J'assistais récemment à un dîner en ville et quelque d'âge respectable parlait de "vert" à son propos : je me suis étranglé et ai attendu le lendemain pour lui envoyer une centaine de pages de "vertu" concernant le Grand Homme.
C'est effarant ce que l'on entend en terme de désinformation sur lui et sur d'autres.
Oui, mille fois d'accord avec vous quand vous dites, je cite de mémoire, que tout homme qui a la charge du pouvoir est obligé de se salir les mains.
Je me marre quand on sanctifie Mendès : il n'a gouverné que 7 mois et quelques jours.
Aurait-il gouverné de 58 à 69 comme de Gaulle ou de 81 à 95 comme Mitterrand et aurait-il cette image ?
Bien évidemment que non...
De plus tout pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument. Or la Vème telle que voulue par de Gaulle avec l'élection du président au suffrage universel,
Souvenez-vous de sa déclaration stupéfiante de janvier 64 : tout pouvoir procède de moi... au secours Montesquieu !
Donc cette Vème porte en elle les germes de sa perte avec ce pouvoir absolu sans contrepartie...
Pour le Rwanda, rassurez-vous j'essaie de ne pas être une bête à corne et ne pas foncer dans toutes les muletas qu'on me brandit sous le mufle...
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 05 septembre 2009 à 09:20
@ Oursivi
Que j'aie un peu recalé le mythe de Gaulle et que vous ayez, semble-t-il en bon français plutôt l'habitude d'accepter passivement les enfumages... ça vous regarde mais cela ne vous autorise pas à balayer d’un revers de main ce qu’avancent ceux qui regardent lucidement les lumières et les ombres (les grosses ombres) du grand homme : par exemple la création du SAC et les crimes du SAC, cela vous inspire autant d’indifférence ? Bien évidement il n'y était pour rien : le SAC exerçait ses talents à l'insu du plein gré de de Gaulle...
Qu'une fois qu'on vous a "recalé" et qu'on a rappelé un peu des exploits du vertueux de Gaulle, vous ne trouviez que des sarcasmes à opposer, cela vous regarde aussi.
Je rappelle que j'ai initié ces réflexions sur de Gaulle pour dire à l'auteur de cet article sur les Kennedy : « Certes il y a sans doute un mythe Kennedy, mais en bons Français ne sommes-nous pas plus perspicaces vis-à-vis des turpitudes des autres que de nos bonnes et grosses bavures franchouillardes ?
Et s'il y a un mythe Kennedy, j'affirme qu'il y a un mythe de Gaulle.
Pour aller un peu plus loin, tant est visible la rage de ceux à qui on essaie de dire "vous vous faites enfumer » quand ce ne sont pas des groupies qui refusent les évidences, je vous conseille de lire cet article
http://www.marianne2.fr/Exclusif-Yves-Bertrand-parle-dans-Marianne_a181986.html
et de méditer la conclusion :
« A quelques jours du procès Cleastream, cet ouvrage dresse un portrait cru des moeurs politiques et des guerres impitoyables que se livrent nos dirigeants. Il reste à savoir ce que recouvre ce franc diagnostic : l'implacable démonstration de ce que l'hyper-présidentialisation du régime infiltre un ver quasi-mafieux dans la démocratie ? Ou bien le signe indéfectible de la disparition durable du sens de l'intérêt général parmi les élites françaises ? Ce n'est pas directement le sujet d'Yves Bertrand. Mais il nous livre sur un plateau un fumet à la fois détestable et délectable, qui débouche forcément sur cette méditation politique »
:« l'implacable démonstration de ce que l'hyper-présidentialisation du régime infiltre un ver quasi-mafieux dans la démocratie ».
Même si on ne peut qu’être très prudent vis-à-vis de ce contrefeu allumé par Yves Bertand le diagnostic de Philippe Cohen mérite d’être pris en compte …
On dit merci qui pour « l'hyper-présidentialisation du régime qui infiltre un ver quasi-mafieux dans la démocratie »?
Qui nous a vendu en 58 un Président « arbitre » pour comme l’ont observé des constitutionnaliste « être cet arbitre qui touche en permanence le ballon » ?
Certes, personne n’a rien changé après lui mais le ver était dans le fruit.
De Gaulle ayant fait de l’Etat un état mafieux de 58 à 69, le mythe de Gaulle étant ce qu’il est, tous les Présidents qui lui ont succédé ne se sont pas gênés pour enfiler ses bottes (je parle des turpitudes)…tout en dérapant infiniment moins que lui. En effet j’affirme que de Gaulle est, de nos présidents de la Vème, celui qui a le plus dérapé ; certes il semble ne pas s’en être mis dans les poches, ses proches s’en sont chargés à sa place, mais que de crimes en son nom. JF Kahn en janvier 96 avait d’ailleurs écrit un brillant article intitulé « Les crimes de de Gaulle comparés aux turpitudes de Mitterrand ».
La faute énorme de de Gaulle est d’avoir, par sa stature, légitimé des pratiques indignes de la démocratie, pratiques qui minent le fonctionnement de notre pays.
Et ce ne sont pas ce matin les révélations du JDD qui me contrediront : on y apprend que le « grand gaulliste » Villepin est derrière le complot de Clearstream :
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/09/05/01011-20090905FILWWW00408-lahoud-avoue-une-cabale-anti-sarkozy.php
Enfin, pour clore ce chapitre sur le mythe de Gaulle je vous offre, gratos, ce que Constantin Melnik, qui a vu de près de Gaullle qu’il a servi entre 59 et 62, a écrit.
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 05 septembre 2009 à 09:09
"Je constate que vous battez un peu en retraite... mais que vous refusez de reconnaître que de Gaulle était sénile en 68 et qu'il avait complètement perdu pied."
AE
Je ne bats pas en retraite, je redis que ne suis pas un inconditionnel De Gaulle mais qu'essaie de pondérer lucidement les choses.
Votre sortie est tellement à charge que j'aime me coltiner le sale boulot d'avocat, enfin... sale quand il se fait le défenseur d'un puissant - mais pas comme l'horrible Szpiner qui défend à tort (pas la famille Halimi, bien entendu) et surtout de travers, Chirac par exemple - le rôle m'amuse, je sais que je vais y inventer des tas de saillis qui me siéront déjà beaucoup, à d'autres peut-être aussi et alors là tant mieux.
Que De Gaulle ait donné son accord pour l'envoi de troupe pour mater "l'insurrection" Bamileké a semble-t-il eu des conséquences funestes, en est-il pleinement et seul responsable, de ces décisions initiales, comme de leurs interprétations, de leurs conséquences ?
Comme celles nées des actions du Mitterrand ministre de l'Intérieur sous le gouvernement de Mendes - je vous renvoie à ses actions comme à ses propos - à vous chère, la parole - du 5 nov 54.
Vous connaissez un homme d'Etat, un qui gère des situations difficiles et qui s'en tire là sans casse ? De Gaulle en 68 me direz-vous, soit, si vous insistez, je veux bien me rendre à votre avis !
Le coup de l'appel radiophonique, comme au 18 juin, génial, vous avez raison.
Bref, qui de sensé ne fait la différence entre un De Gaulle envoyant la troupe contre des hommes insurgés - l'étant peut-être à raison, d'ailleurs ? - et un Pétain (un Laval) livrant des enfants aux bourreaux nazis pour anticiper leurs ordres supposés, gonfler leur plaisir de ses ignominies ?
La différence, vous la faites bien ?
Bon, je ne vous convaincrai de rien, vous m'avez appris quelques faits qu'il est toujours bon de savoir, je vais dissiper moins de temps à vous lire, mais je reviendrai d'ici quelques jours ou plus et ferraillerai à nouveau avec vous avec plaisir ; mais pas sur le Rwanda visiblement.
AO qui va tâcher de remettre la main sur les mémoires de Foccard - devenu assurément gâteux quand sortit son bouquin en 97, enfin me revient 97, si ne le suis pas encore...
Rédigé par : oursivi | 04 septembre 2009 à 23:48
"Mais, comme le raconte Jacques Foccart, il ne se passait pas de jour sans que de Gaulle ne se mêle de "la cuisine". Doué d'une connaissance de la carte électorale digne d'un politicien de la IVe République, il ne laisse à personne le soin de choisir les noms des 495 candidats pour les élections législatives, circonscription par circonscription, au cours de longues séances passées en compagnie de Foccart. Il exige aussi que lui soient soumises les listes des candidats aux élections municipales ou cantonales. Un jour, il ira jusqu'à superviser l'organisation des candidatures de droite à la mairie de Nice. Un autre jour, il imposera un de ses vieux "compagnons" comme candidat dans un canton du fin fond de la Martinique."
Mais c'est du quasi nazisme que vous nous révélez là !
Tous ces apprentis impétrants à la carrière politique, sacrifiés, tous ces ongles cassés, ces cravates décentrées et ces tonsure décoiffée par ce cruel général !...
Vous avez raison, quel 'fumier' !
"il imposera un de ses vieux "compagnons" comme candidat dans un canton du fin fond de la Martinique."
Mais, AE, il faut mettre le carré blanc, que dis-je, le rectangle !
ELOIGNEZ les ENFANTS, c'est du lourd !
Vous oubliez coupablement que De Gaulle se curait le nez dès que la solitude lui était rendue ; il lui serait même, mais nous mettrons un conditionnel, même, arrivé de péter, voire de déféquer dès que la porte des toilettes était sournoisement refermée par ses soins - la plupart du temps sans même lui demander un démocratique accord ! Il a donc BIEN manqué à sa parole et commencé tardivement, certes, une carrière de dictateur !!! Je l'avoue d'autant plus douloureusement que, je dois bien vous l'avouer, je suis le clone de De Gaulle, clone dont Houellebecq est le père - vous me suivez ? - aussi, cette charge faite à mon moi passé ne m'est tolérable, et je vais mander le clone de Foccard et ses barbouzes pour vous réduire au silence, puisque nous avez débusqués.
Si vous voulez lire de brillantes lignes - pas toujours honnêtes, mais on pardonne aux virtuoses, bien des choses -
d'antigaullisme primaire, lisez Zagdanski, plutôt.
"Quand en plus en déstabilise par tous les moyens ceux qui vous résistent en Afrique (Nigeria, Guinée de Sékou, etc...)"
Oui, certes.
Qui a dit que De Gaulle devait être sanctifié, vous connaissez un type qui ait dû se coltiner de tels condensés d'Histoire violentes, guerre, après guerre, décolonisation nécessaire, sans avoir de sang au moins sur les mains de ses conseillers, plus ou moins proches ?
Prenez l'Afrique du Sud, par exemple, on peut (et doit) penser essentiellement du bien de Mandela, mais qui ne connaît toutes les exactions nées dans son entourage, dans les clans de ses successeurs, à commencer par celles commises par sa propre femme (!)
Cela n'empêchera pas à juste titre Mandela de passer à l'Histoire, comme De Gaulle l'a déjà fait ; au même juste titre.
Quant aux pays décolonisés, vous savez comme moi à quelle médiocrité de pouvoir - souvent encore bien plus violente que les pires foccardises - ils se sont auto confiés, (il y a eu des pressions françaises, bien évidemment, comme il y en eut de soviétiques, d'anglaises ou d'américaines et ... d'africaines, comme la Lybie actuelle qui cherche partout à peser davantage) hissant si bas leur auto administration que d'aucuns en Afrique en sont à demander à l'occident de revenir - non à la manière des colons du 19ème, bien entendu - injecter un peu de rationalisme, de méthode...
"laisse assassiner sur son sol des Ben Barka"
sous "la gauche", l'Iran fit assassiner sur notre territoire des opposants qui profitaient du même asile politique que celui dont avait joui Barbatruc, elle - la gauche - n'en fut pourtant pas davantage responsable.
Ne soyez pas hystérique.
Et Messali Hadj, figure anticoloniale forte, qui fut si longtemps enfermé ou chassé - jamais très longtemps - de France... qui aurait pu penser qu'il choisirait contraint et forcé par l'hostilité du brillant FLN d'y passer la fin de sa vie, sûr au moins de ne pas la risquer ici, tandis que là-bas...
A ma connaissance, ceux ayant œuvré à la libération de la France, n'ont pas été contraint par De Gaulle de demander l'asile à l'Allemagne...
"a moins que ce soit une elegance de langage qui m'echappe..."
Val
C'est. ;o)
AO
Rédigé par : oursivi | 04 septembre 2009 à 22:56
@ Admirateur Eperdu
Quel lyrisme dans l'indignation ridicule, invoquant la vie des parents de victimes (oh le mot sacré est dit) que j'aurais assimilée à des...
BHL, sors de ce corps !
Rédigé par : Alex paulista | 04 septembre 2009 à 22:56
@ as u
"Vous savez que Jean Jaurès et Léon Blum sont morts ?"
Je les pensais en retraite sur la Cote d'Azur... ensemble evidemment !
"Pour Foccart, je comprends, si vous avez passé votre bac il y a moins de 30 ans, que vous ne sachiez peut-être pas qui est Foccart."
En plein dans le mille, je suis une "ancetre" mais pas tant que j'ai eu mon bac il y a plus de 30 ans...De plus, n'etant pas tres douee, je me suis debrouillee pour m'y reprendre a deux fois ! Et le pire de tous les crimes, j'ai passe ce que l'on appelait dans la "prehistoire" et en se pinçant le nez "un bac technologique", "un bac a bon marche" comme le chantait justement Sardou.
Diable, et j'ose m'exprimer...
Pour les bouquins indiques, sur mon ile, on ne les trouve pas... comment osent-il decemment vivre sans les oeuvres de Messieurs Péan, Audigier et Melnik.
De plus, je ne peux commander ces ouvrages indispensables ; mon manque d'instruction m'ayant laisse sans le sou.
"L'histoire du SAC", mince alors, heureusement que vous avez ecrit en majuscules... sinon j'aurais pense qu'il s'agissait de l'histoire de la Maroquinerie en France !!!
Madame ou Monsieur "as u", je vous imagine anglophile avec un tel joli pseudo...je vous recommande vivement la lecture d'un blog redige par une femme anglaise tres intelligente vivant en France, "Anna Raccoon". Les commentaires spirituels emanant en majorite de Britanniques bien eleves vous inciteront sans doute a eviter l'attaque personnelle et frontale qui n'est pas de mise chez les gens eduques.
Sur ce bon appetit, bonne soiree et bon week-end.
Rédigé par : Valerie | 04 septembre 2009 à 20:24
@ Valérie
Vous savez que Jean Jaurès et Léon Blum sont morts ?
Pour Foccart, je comprends, si vous avez passé votre bac il y a moins de 30 ans, que vous ne sachiez peut-être pas qui est Foccart.
Et que vous laissiez prendre à la lithurgie gaullâtrique...
Lisez donc un des meilleurs ouvrages sur le sujet, quasiment le seul : "L'homme de l'ombre" de Pierre Péan.
Et si vous avez envie d'en savoir plus sur la face noire du gaullisme lisez "L'histoire du SAC" d'un histoirien, Audigier.
PS : le SAC n'était pas une troupe d'avant-garde pré soixanthuitarde... je préviens au cas où vous ne sauriez pas ce qu'était le SAC.
Enfin, si vous pensez que de Gaulle, comme on vous l'a peut-être appris à l'école, a inventé la roue, le micro-processeur, la numération décimale et l'iPhone lisez "politiquement incorrect" de Constantin Melnik qui a bien servi de Gaulle à Matignon entre 58 et 62.
Vous y trouverez des pages iconoclastes mais d'une rare pertinence sur de Gaulle et le gaullisme.
Bon courage et vous apprécierez après ces très saines lectures ce qu'est la désinformation et l'abrutissement des masses.
Rédigé par : as u | 04 septembre 2009 à 18:37
@ Pierre-Antoine
Pourquoi "Admirateur éperdu" ?
Allez, c'est parce que j'aime bien l'ironie, pas gratuite, ça je déteste, en particulier quand je constate la flagornerie sur certains blogs : "Messire que votre ramage est beau ce jour, plus beau que hier et moins que demain"...
Et voyez-vous j'ai trouvé beaucoup de flagornerie sur certains blogs liés aux professions judiciaires : allez donc chercher pourquoi... certaines habitudes prises dans les professions basochardes, peut-être ?
Alors c'était pour me moquer un peu car "sans liberté de blâmer..." je vous laisse terminer.
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 04 septembre 2009 à 18:26
@ Alex Paulista
Je trouve extrêmement désinvoltes et très choquants vos propos : "chercher au fond des poubelles". Vos propos ne mériteraient pas de réponse sinon pour stigmatiser le mépris qu'il recèlent, c'est ce que je vais faire.
Je vous laisse expliquer à toutes les personnes dont les parents ont été assassinés, à Sétif, dans l'Ouest du Cameroun, le 17 Octobre 61, à Charonne, à Oran en juillet 62, à Pointe à Pitre en 67 et à tous ceux qui ont été assassinés parce qu'il dérangeaient le Grand Dessein comme écrit Pierre Péan, je vous laisse donc leur expliquer que la vie de leurs parents ce sont "des fonds de poubelles".
Que cela vous gratouille que l'on rappelle la face noire de certaines vaches sacrées, c'est votre problème. Cela ne devrait pas vous autoriser à injurier ainsi des innocents massacrés par milliers.
Ce que vous dites sur l'Afrique dénote quand même une certaine méconnaissance alliée à un cynisme à toute épreuve : quand on choisit toujours les plus crétins, qu'il s'agisse de Bokassa, de Fulber Youlou et de bien d'autres, cela démontre un cynisme à toute épreuve et une absence totale de volonté de voir ces pays décoller normalement : bien évidemment que la décolonisation était difficile dans ces pays qui manquaient de tout dont de cadres expérimentés mais la décolonisation et le néo-colonialisme à la mode De Gaulle - Foccart a été la pire des choses.
Quand en plus en déstabilise par tous les moyens ceux qui vous résistent en Afrique (Nigeria, Guinée de Sékou, etc...) ou qu'on fait assassiner ceux qui vous déplaisent, ex. Félix Moumié ou qu'on laisse assassiner sur son sol des Ben Barka, que dire, sinon glauque, très glauque...
Et là nous sommes très loin des belles légendes sur le Dieu Vivant ; mais les Français adorent les légendes.
Je m'arrêterai là dans mes réponses (cf ce qui a été écrit ci-dessus).
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 04 septembre 2009 à 18:20
@ Admirateur Eperdu
Vous dites "de Gaulle était sénile en 68"...
Je comprends "Alzheimer" ; c'est ce que vous impliquez ? Parce que ce n'est pas rien !
La France sans les "barbouzeries", est-ce toujours la France ? ou alors tout est aseptise aujourd'hui !
Alors je comprends que ce Monsieur Foccart, dont je n'ai jamais entendu parler (excusez mon ignorance crasse), ne repose pas au Paradis (pardon, j'ai oublie "l'etat laic") puisqu'il faut toujours quelqu'un pour faire la "sale besogne".
Tout ca c'est une sacre charge contre un homme qui ne peut plus repondre...
@ Monsieur oursivi,
Il y a un truc qui m'intrigue depuis que je lis vos commentaires... c'est que vous omettez souvent le pronom personnel "vous".
Ca me fait penser a la conjugaison espagnole, a moins que ce soit une elegance de langage qui m'echappe...
Vous defendez courageusement le General...
Une bonne journee a tous...
Rédigé par : Valerie | 04 septembre 2009 à 14:57
Admirateur Eperdu, Laurent Dingli
Les juges virtuels, journalistes et commentateurs de blogs s'attaquant sans respect à la dépouille de de Gaulle manquent un peu de consistance.
Mais la parole, la presse et la justice sont à peu près libres. C'est quand même un peu grâce à lui, malgré les contrôles qu'il a exercés en son temps.
Plutôt que de rechercher dans les fonds de poubelles ce que de Gaulle aurait fait de si terrible en plus de sauver le pays, essayez d'analyser ce qu'il aurait pu faire de mieux selon vous, dans le contexte et avec les informations de l'époque. Je doute qu'il y ait un jour eu des alternatives évidentes meilleures aux Bokassa, Bongo et autres.
Sans cette honnêteté, vous en resterez aux paroles verbales, toutes vos révélations fussent-elles avérées...
C'est ce qui fait toute la différence entre un historien et un juge.
Et je suis convaincu qu'un historien qui juge est un mauvais historien.
Rédigé par : Alex paulista | 03 septembre 2009 à 20:49
@Laurent Dingli
Attention, vous et moi allons attirer un contrat sur nos têtes de la mouvance gaullâtre !
Ouais, je me marre... jaune !
Je cite quelquefois Martin Luther King : "Rien n'est plus grave dans notre monde que l'ignorance sincère et la stupidité consciencieuse".
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 03 septembre 2009 à 19:21
@admirateur éperdu
"Et en plus, à cette époque, Bokassa l'appelait "papa"."
Un ami africain (22 ans) d'un de mes fils m'appelait "papa" et quand je lui ai fait remarquer le caractère intime de cette appellation il m'a dit "chez nous on appelle papa le père d'un ami que l'on apprécie, pour montrer qu'on a pour son père le même respect que pour son propre père".
Les amis de mes amis sont mes amis, peut aussi s'interpréter "le papa de mon ami est mon papa".
Y voir un signe autre qu'une manifestation d'une culture différente de la nôtre relève du parti pris.
Cordialement
Pierre-Antoine
PS : petite question de simple curiosité wébienne : admirateur de qui ? éperdu pourquoi ?
Rédigé par : Pierre-Antoine | 03 septembre 2009 à 19:19
Encore mille fois bravo, Admirateur éperdu, je n'aurais pu dire mieux sur la Grande Asperge (dixit Zagdanski dans Pauvre de Gaulle ) !
Rédigé par : Laurent Dingli | 03 septembre 2009 à 18:17
@Oursivi
Allez pour se marrer quelques critiques suite à la publication des mémoires de Foccart.
Pour les ingénus, cela va décoiffer !
Et encore, faut-il vous signaler je suppose que Foccart ne couchait qu'une infime partie de ses turpitudes : je ne crois pas qu'il relatait fidèlement et quotidiennement les crimes et délits du SAC dont il était le vrai patron ou les assassinats qu'il exigeait de la division action du SDECE... en s'abritant derrière la caution présidentielle comme C. Melnik l'a si bien raconté.
Le Canard Enchaîne du 29 Avril 1998
La statue du Commandeur déboulonnée par Foccart
Quelques extraits qui ne sont pas les pires…
« …/… Peu avant se mort, Foccart a décidé de rendre public ce surprenant journal aux allures de constat d'huissier, dont le deuxième tome paraît cette semaine. Voilà pourquoi sa lecture nous en apprend plus sur le gaullisme, ses mœurs et ses perversions, que tous les ouvrages d'Alain Peyrefitte. De Gaulle y apparaît obsédé par la grandeur de la France mais aussi par sa propre image. Si bien qu'au fil des chapitres le lecteur retrouve des informations parfois révélées, en son temps, par "Le Canard". De quoi détruire bien des pages glorieuses de la légende gaullienne telle qu'elle est aujourd'hui racontée aux Français, petits et grands.
Le Général, c'est bien connu, ne s'abaissait pas à se préoccuper de "politique politicienne". A lui les desseins prométhéens et les grandes envolées lyriques, aux autres les magouilles des partis et "l'intendance".
Certes.
Mais, comme le raconte Jacques Foccart, il ne se passait pas de jour sans que de Gaulle ne se mêle de "la cuisine". Doué d'une connaissance de la carte électorale digne d'un politicien de la IVe République, il ne laisse à personne le soin de choisir les noms des 495 candidats pour les élections législatives, circonscription par circonscription, au cours de longues séances passées en compagnie de Foccart. Il exige aussi que lui soient soumises les listes des candidats aux élections municipales ou cantonales. Un jour, il ira jusqu'à superviser l'organisation des candidatures de droite à la mairie de Nice. Un autre jour, il imposera un de ses vieux "compagnons" comme candidat dans un canton du fin fond de la Martinique.
…/…
... et ses nègres à l'Elysée
Monsieur Afrique du Général, Jacques Foccart consacre de nombreuses pages aux relations tortueuses entre la France et les dirigeants de ses anciennes colonies.
L'exaspération présidentielle envers bon nombre de chefs d'Etat africains s'y lit, chapitre après chapitre. Témoin ce dialogue entre Foccart et de Gaulle, le 8 novembre 1968. Ce jour-là, le Général apprend qu'il doit recevoir deux chefs d'Etat africains dans les prochains jours : "Foutez-moi la paix avec vos nègres, je ne veux plus en voir d'ici deux mois, vous entendez ? Plus une audience avant deux mois. Ce n'est pas tellement en raison du temps que cela me prend, bien que ce soit déjà fort ennuyeux, mais cela fait très mauvais effet à l'extérieur : on ne voit que des nègres, tous les jours, à l'Élysée."
Et en plus, à cette époque, Bokassa l'appelait "papa".
Le Nouvel Observateur Semaine du 13 mai 1999
N°1799--EDITO & CHRONIQUE
La chronique de Bernard Frank
III. Prisons débordées
Il y a ce « Foccart parle », ces entretiens mis en forme et annotés par Philippe Gaillard avec la collaboration de Florence Hachez-Leroy, ce « Journal de l'Elysée », ce texte dicté par Jacques Foccart au magnétophone, en général chaque week-end, dont le troisième tome vient de paraître sous le titre « Dans les bottes du Général » et qui va de mai 1969 à août 1971 (Fayard/Jeune Afrique, 195 F). Ça vous abasourdit. Les juges d'aujourd'hui seraient ravis par un tel témoignage. Ils n'en pourraient plus. Tout ce beau monde serait mis en examen. Les prisons seraient débordées. Et c'est passionnant, comme disait mon confrère Mulot du « Figaro ».
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 03 septembre 2009 à 16:44
Voilà ce qu'écrit Pierre Péan dans "L'homme de l'ombre" (biographie non autorisée de Foccart à propos de Jacques Foccart et de son rôle auprès de De Gaulle car rappelons que Foccart était de 1958 à 1969 le plus proche collaborateur de De Gaulle)
"Tout ce qu'il fait – ou presque – relève du domaine secret : j'entends par là que ses principales actions auprès du Général sont ou bien couvertes par l'estampille officielle "secret défense" ou "très secret défense", ou bien, plus fréquemment, ces actions n'empruntent pas les voies classiques de l'appareil d'Etat…/…Des pans entiers de l'histoire du gaullisme sont ainsi passées à la trappe.
Nous persistons pourtant à penser et à écrire que sans Foccart, le mythe du Général de Gaulle tel qu'il est perçu et vécu par la majorité des Français n'aurait probablement pu s'installer ni se perpétuer comme il l'a fait.
En éliminant tout ce qui entravait "le grand dessein" en faisant en sorte que les moyens – souvent peu orthodoxes – utilisés pour écarter menaces et obstacles ne pussent jamais être imputés au "Grand Prêtre", le "Gardien du temple" a permis à ce système basé essentiellement sur le verbe de "fonctionner".
De Gaulle parle de la fin ; Foccart s'occupe des moyens – et des moyens de le cacher. C'est grâce à lui que les "mots du Général" n'apparaissent pas trop éloignés de la réalité au bon peuple de France. Si De Gaulle, par ex., peut tenir des discours généreux sur la décolonisation en Afrique, c'est parce que Foccart s'occupe de la "cuisine" c'est-à-dire de la préservation des intérêts français, notamment en installant des dirigeants qui lui conviennent et en éliminant ceux qui n'entrent pas dans la vision impériale de Paris… ».
Tout est dit, non, surtout quand on connaît le CV de Foccart ?
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 03 septembre 2009 à 16:32
@Oursivi
Je constate que vous battez un peu en retraite... mais que vous refusez de reconnaître que de Gaulle était sénile en 68 et qu'il avait complètement perdu pied.
Je ne fais pas une charge sans nuance : je me borne à rappeler des dérives incroyables de de Gaulle, qui provoqueraient un million de décibels si elles avaient été le fait d'autres que de lui.
Pratiquement tout le monde trouve normal que de Gaulle ait autant dérapé... quand on ne ferme pas les yeux !
De Gaulle a mis au point un système avec un factotum, Foccart, en charge de tout ce qui était glauque, pour qu'ainsi rien ou pratiquement rien ne puisse lui être reproché.
Et vous tombez dans le panneau, volontairement ou involontairement.
En Afrique, relisez ce que Foccart écrit dans ses Mémoires et relisez les critiques sarcastiques lorsque ces Mémoires sont sorties : tout se faisait avec l'aval de de Gaulle... et ce n'était pas glorieux !
Désolé c'est la vérité.
Mais là où vos propos deviennent difficilement supportables, c'est quand vous tentez un amalgame avec la désinformation sur le Rwanda et la prétendue responsabilité de la France dans le génocide...
Il se trouve que c'est un dossier que je connais un peu et que j'ai rencontré des tas d'acteurs de premier plan sur ce dossier, en particulier les militaires mis en cause de manière odieuse.
Et je suis derrière Pierre Péan quand il soutient l'armée française et essaie dans "Noires fureurs, blancs menteurs" de pointer les "idiots utiles" qui ont désinformé sur ce dossier (Péan sera rejugé d'ailleurs en appel les 9 et 10 septembre prochain suite au procès imbécile que lui a fait SOS Racisme pour "incitation à la haine raciale").
Oui, de Gaulle a cautionné le SAC (souvenez-vous du serment d'allégeance à de Gaulle que prononçaient les nervis du SAC...), les barbouzeries de Foccart, le néo-colonialisme en Afrique, et les tas d'exploits que j'ai listés...
Qui peut imaginer un instant que toutes les turpitudes que faisait Foccart - le plus proche collaborateur du Dieu Vivant -, de Gaulle ne les ait pas cautionnées voire encouragées ?
Non, la France à mon humble avis n'est pas complice du génocide au Rwanda.
Oui, de Gaulle a cautionné les dérives que je cite, quand elles ne sont pas de son propre fait.
PS : pour les Bamis du Cameroun, demandez à des militaires de haut rang si un engagement d'autant de forces en 61, avec une telle brutalité pour mater la rébellion Bamileké, puisse se faire sans l'aval du Président.
Ils vous rigoleront au nez si vous leur dites qu'en 61 de Gaulle ne savait rien de l'intervention des troupes françaises dans l'est du Cameroun... et des dizaines de milliers de victimes.
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 03 septembre 2009 à 16:24
"Général Briant massacrait les Bamis du Cameroun :
- Il le faisait de son propre chef,
- Il obéissait à Ahidjo,
- Il obéissait au roi de Prusse ou à la reine des Gitans."
AE
Vous croyez qu'un président qui ne doit qu'imparfaitement savoir qui sont les Bamis - et encore, au mieux - se lève un matin en se disant, "bon les Bamis, ça suffat comme ci, a pu les Bamis. Foccart, vite, une balayette" !???
Vous croyez que quand Mitterrand donne son feu vert à la neutralisation du Rainbow Warrior, il ajoute, "et puis butez-moi un 'Portos' en plus, la concierge avait mauvaise haleine ce matin !" ?
Est-ce bien sérieux, ces bêtises ?
Les Harkis, aussi Charonne et les ratonnades de la police de Papon, oui, cela fut moralement une funeste et sinistre erreur, mais pour certains des actes que citez, le rapport direct me paraît un brin incertain. Les situations dérapent souvent loin des intentions premières, arrivent des enchaînements peu glorieux - quoique je ne sache, je le confesse, rien des mésaventures de ces Bamis - comme ceux qui tentent d'accuser Juppé et Mitterrand du génocide rwandais, parce que la France avait des troupes là-bas et que donc... forcément*.
"mais la situation aurait été plus nette."
La phrase pue un brin, j'en conviens. Mais, mais, en l'occurrence qu'il l'ait prononcée, qu'il l'ait fait sous le coup d'une mauvaise humeur passagère qui dépassa sa pensée ou pas, quelle importance ?
L'important c'est qu'en une situation aussi border line qu'en mai, l'armée et la police sous ses ordres, et là ce n'était pas à 10.000 km, n'ont pas eu l'ordre fatidique d'outrepasser les coups de matraques.
Mai 68 = 0 mort. That's fact.
Qu'Hitler et Staline aient juste eu de mauvaises intentions sans les mettre en oeuvre eut changé la vie de dizaines de millions d'hommes... Que vous vouliez dégommer sous le coup de la colère De Gaulle et tous ceux qui refusent de laisser dire n'importe quoi à son propos comme à tous les autres, est votre droit le plus strict, moi, PB, la justice, nous en tamponnons. Ce qui compte, ce sont les actes !
De Gaulle n'est pas Dieu sur terre, certaines de vos critiques sont parfaitement justifiées, je les tiens moi-même quand j'ai à faire à des zélateurs sans partage, je ne suis pas un zélateur sans partage, vous êtes un avocat général sans partage, je ne suis qu'agacé par les charges sans nuance, c'est mon côté Don Quichotte. Désolé.
Si vous osez vous coltiner à un autre point de vue sur les rôles de Pompe et DeG, lisez "Tigres de Papier" d'Olivier Rollin, pourtant autrement plus révolutionnaire que vous. En son temps.
"Jeu set et match, non ?"
Oui, mais pas pour qui vous croyez.
Au tennis, je joue encore un classement.
AO
* le plus 'drôle', enfin pas vraiment, est que ce soit ceux qui ont dézingué l'avion des deux présidents Hutus et déclenché les représailles barbares et aveugles que l'on sait qui tentent de mener par là les responsabilités ; risible, sinistrement risible.
Rédigé par : oursivi | 02 septembre 2009 à 22:45
"Admirateur Eperdu" ne trompe pas grand monde quand on fait profession de, très modestement, secouer les décors poussiéreux et de montrer tout ce qu'on cache sous le tapis...
Rédigé par : Amirateur Eperdu | 01 septembre 2009 à 22:13
Eh bien on est certain que vous etes occupe avec tout ce travail de "depoussierage" et de tapis a nettoyer. N'empeche que c'est interessant vos commentaires sur le "Grand Homme" car on nous a fait tellement "baigner" dans tout ce culte que l'on n'arrive plus a demeler le vrai du faux. L'avenir nous y aidera car on prend du recul chaque jour davantage. Je viens de lire un historien anglais, j'ai pu remarquer qu'il etait moins enthousiaste sur notre Liberateur que ce qui m'avait ete enseigne a l'ecole...
Rédigé par : Valerie | 02 septembre 2009 à 16:44
@ oursivi
Le Canard Enchaîné du 29 Avril 1998
La statue du Commandeur déboulonnée par Foccart
Extrait de l'article : "Dévot du Général, ce fidèle gaulliste prenait des notes au jour le jour. Leur publication en apprend de belles sur de Gaulle au quotidien.../...
et nous en venons à ce qui nous intéresse, de Gaulle et son prétendu "sang-froid" en Mai 68 :
"Les regrets du Général...
Moins d'un an après Mai-68, de Gaulle reçoit Christian Fouchet, qui avait été son ministre de l'Intérieur durant toute cette période. Quelques jours plus tard, Jacques Foccart lui demande de lui raconter son entretien :
"Il m'a dit s'être expliqué avec le Général, que celui-ci lui avait reproché d'avoir été obnubilé par le souci d'empêcher le sang de couler alors qu'à certains moments il fallait savoir prendre des décisions. Il (Fouchet) a répondu que le jugement était sévère et que si on avait tiré, vers le 18 ou 20 mai, si on avait eu quinze morts sur les bras, cela aurait pu changer beaucoup de choses. 'On aurait peut-être eu des soubresauts plus longs, a répliqué le Général, mais la situation aurait été plus nette.'
Ainsi, non content d'avoir été totalement dépassé par les événements de Mai, alors que seul Pompidou trouvait encore le temps de gouverner, de Gaulle n'avait qu'un reproche à faire à son ministre de l'Intérieur : ne pas avoir fait tirer pour que "la situation soit nette".
Jeu set et match, non ?
Qui désinforme, qui utilise des arguments spécieux ?
Vous ou moi ?
Allez reconnaissez que vous vous êtes complètement fourvoyé sur ce coup...
PS : rien que pour le fun, je pourrais vous mettre deux ou trois articles ayant suivi la parution des mémoires de Foccart. C'est vraiment pas glorieux pour le Dieu Vivant.
Mais allez, on ne va pas vous accabler : vous avez bien le droit d'adorer vous faire enfumer...
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 02 septembre 2009 à 16:18
@Oursivi
Je me pince quand je vous lis ; en effet vous citez ce que j'ai écrit : "Effectivement entre le général Briant, celui qui a massacré les Bamis du Cameroun et de Gaulle, il n'y avait qu'une seule personne : Jacques Foccart."
et vous me répondez : Avec ce genre d'argument (la proximité à deux rouages près) on pourrait impliquer n'importe qui dans n'importe quel fait, ce n'est pas sérieux.
C'est à hurler de rire : à qui allez-vous faire croire que lorsque le Général Briant massacrait les Bamis du Cameroun :
- Il le faisait de son propre chef,
- Il obéissait à Ahidjo,
- Il obéissait au roi de Prusse ou à la reine des Gitans.
Le général Briant était une culotte de peau et il obéissait à sa chaîne de commandement classique et pour tout ce qui touchait l'Afrique celui qui commandait c'était Foccart, après en avoir référé tous les jours à de Gaulle, car Foccart voyait de Gaulle en fin de journée, tous les jours.
D'ailleurs le "vertueux" de Gaulle avait fait de Foccart, prospère commerçant en Afrique un... Secrétaire au affaires africaines et malgaches à l'Elysée.
Surtout ne nous gênons pas pour piquer dans la caisse à l'ombre du Grand Homme. Personne à ce niveau n'a osé une telle promotion politique d'un "commerçant" dans sa propre zone de chalandise... A quand Bouygues ministre de l'Equipement de Sarkozy ?
C'est forcément avec l'aval de de Gaulle que le Général Briant a massacré des dizaines de milliers de Bamilékés au Cameroun.
Qui peut le nier ?
De Gaulle en Mai 68 : vous louez son sang-froid alors tous les historiens vous diront qu'il avait complètement perdu la tête.
Je vous ai dit plutôt trois fois qu'une que le seul qui ait gardé la tête froide était Pompidou, et si grâce au Préfet Grimaud il n'y a pas eu plus de casse en Mai 68, ce n'est sûrement pas grâce à de Gaulle mais grâce à Pompidou.
En effet, de Gaulle a vertement reproché à Fouchet de n'avoir pas fait tirer sur la foule en 68.
Alors vraiment qui de vous ou de moi sort des "arguments spécieux" ?
Certes tout ce que j'énonce n'est pas pour renforcer le mythe du Dieu Vivant : désolé, mais c'est l'histoire et ce ne seront pas vos contorsions dialectiques qui y changeront quoi que ce soit.
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 02 septembre 2009 à 16:07
"Effectivement entre le général Briant, celui qui a massacré les Bamis du Cameroun et de Gaulle, il n'y avait qu'une seule personne : Jacques Foccart."
Avec ce genre d'argument (la proximité à deux rouages près) on pourrait impliquer n'importe qui dans n'importe quel fait, ce n'est pas sérieux.
"de ne pas avoir fait tirer sur la foule en Mai 68 en disant "Au moins cela aurait été plus simple" ?
Un nommé Charles de Gaulle... Eh oui..."
Qu'est que c'est que cet argumentation de concierge ? Il l'a fait oui, ou non ? Vous étiez dans sa tête pour savoir ce qu'il pensait, et vous, vous êtes un ange ? N'avez jamais pensé, 'celui-là vivement qu'il clabote', ou 'je vais lui tailler un costume en sapin' ?
L'important n'est aucunement que l'ayez pensé, l'important est que vous ne l'ayez pas fait. Sinon, n'auriez pas les mêmes rapports avec PB...
Vous êtes spécieux, mon garçon.
Aïssa, oui, je sais les Harkis, ai lu le bouquin de Dalila Kerchouche il y a bientôt trois ans ; pas glorieuse la France là-dessus. Il y a mille choses bancales, graves ou non, pendant la gaulomania, mais il faut replacer tout dans le contexte, mettre en perspective.
Non, les camps de Harkis, pour sinistres qu'ils furent, n'étaient pas les antichambres de la mort de 40-44.
On n'envoyait pas les gens dans des chambres à gaz.
Vous ne pouvez pas dire n'importe quoi.
J'y veillerai.
AO
Rédigé par : oursivi | 02 septembre 2009 à 10:22
Sauver la République n'implique pas qu'on doive aussi la traîner dans la boue par les cheveux... C'est ce qu'a fait de Gaulle de bout en bout. Il serait temps de la nettoyer de ces salissures à présent et de passer à autre chose, la République ne saurait demeurer encore longtemps aussi crasseuse et mensonge... Je pense que Sarkozy, malgré les apparences, a commencé de s'y mettre et c'est tant mieux !
Allez, j'y go cette fois.
Re bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 septembre 2009 à 23:31
On s'énerve pour rien, c'est la faute à PB qui croit avoir toujours raison ... hé hé!
Allez, bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 septembre 2009 à 23:20
Quand je songe que le sinistre camp de Rivesalte où Laval et Pétain faisaient interner les Juifs capturés sous leurs ordres en ces zones dites libres sous l'Occupation avant de les faire transférer à Drancy puis de là à Auschwitz, a servi à de Gaulle vingt ans plus tard, ce même camp, ces même baraquements, ce même enclos, pour y faire interner des années durant les Harkis, hommes, femmes et enfants, tels les Juifs à peine hier, qui avaient pu fuir d'Algérie quand il les y faisait désarmer et les y abandonnait aux pires massacres, je me dis qu'il n'était pas si différent que les précédents finalement ... Et c'est ça le héros, c'est ça l'icône! ce ramassis de déshonneur et de lâcheté, ce général de pacotille qui a cru avoir sauvé la France en la faisant ce jour, tel ses prédécesseurs en 40, se traîner dans cette boue de honte et d'indignité ... Que j'évite jusque la fin de mes jours Colombey, j'irais lui en donner des deux mosquées dans son bled paumé si m'égarant j'y passais ... Il serait temps, grand temps de réhabiliter pleinement Bastien-Thiry!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 septembre 2009 à 23:13
@Oursivi
Vous devriez faire relire vos contributions cela vous aurait évité de dire des énormités : quel est le dirigeant français qui regrettait et fustigeait Christian Fouchet, ministre de l'Intérieur, de ne pas avoir fait tirer sur la foule en Mai 68 en disant "Au moins cela aurait été plus simple" ?
Un nommé Charles de Gaulle... Eh oui...
Quant au sang-froid de de Gaulle en 68, vous ne devriez pas apprendre vos leçons dans le "De Gaulle pour les nuls" en 12 pages : de Gaulle a complètement perdu les pédales en 68 (cf sa fuite à Baden) c'est Pompidou qui a tenu la baraque. Alors que la France brûlait, de Gaulle se pavanait chez... Ceaucescu ! (c'est juste un peu moins nul que son voyage chez Franco en juin 70)
La vérité c'est que de Gaulle est 68 était sénile (cf en particulier les déclarations de Louis Joxe dans "L'après de Gaulle" de Claude Mauriac) ; De Gaulle était complètement dépassé et c'est Pompidou qui a tenu fermement le char de l'Etat.
De Gaulle lui en énormément voulu d'avoir ainsi mis en exergue sa propre faiblesse et l'a complètement laissé tomber dans le complot que les gaullistes exaltés ont monté contre Pompidou (l'affaire Markovic).
Enfin quand vous me dites qu'il était loin de la chaîne de commandement lors des massacres des Bamilékés du Cameroun et lors des massacres de Pointe à Pitre,
(on pourrait rajouter le 17 Octobre 61, encore un bel exemple gaullien, ou le massacre de Sétif), là ce n'est pas une balle dans le genou que vous vous tirez, c'est une vraie rafale !
Effectivement entre le général Briant, celui qui a massacré les Bamis du Cameroun et de Gaulle, il n'y avait qu'une seule personne : Jacques Foccart.
Pas mal vos arguments...
On comprend qu'avec une connaissance aussi approfondie et aussi précise de l'histoire contemporaine vous puissiez professer une telle admiration pour le Dieu Vivant.
Grimaud qui vient de disparaître était infiniment plus proche de la gauche socialiste que des gaullistes : il sera le dircab de Deferre en 81... De Gaulle eut sans doute préféré un Papon dont il fit, en enthousiasme, cf les mémoires de Foccart, un trésorier du mouvement gaulliste.
Ceci explique peut-être cela...
Si vous saviez, vous seriez peut-être un peu plus réservé sur MonGénéral...
PS : pour Laurent Dingli
"Admirateur Eperdu" ne trompe pas grand monde quand on fait profession de, très modestement, secouer les décors poussiéreux et de montrer tout ce qu'on cache sous le tapis...
Rédigé par : Amirateur Eperdu | 01 septembre 2009 à 22:13
"incapables de regarder en face nos turpitudes", en France
AE
Allons donc, l'Occident en général et la France en particulier sont de ceux qui se déprécient le plus gaiement, avec la plus belle constance, observez la différence entre un Allemand et un Japonais quant à l'image que l'Axe a laissé dans "son imaginaire collectif", regardez la façon dont ce même Péan s'est fait le président de la République en sept 94, avec "Une jeunesse française", serait-ce possible dans n'importe quel pays africain, de l'ex bloc de l'Est, autour du golfe arabo persique ? D'ailleurs, c'est bien parce qu'il l'effectue la plupart du temps sans complaisance, qu'il peut se croire un peu supérieur aux autres, parfois à tort, bien entendu. De Gaulle en est une de ses incarnations, de cet esprit dominateur, lui qui oublia de s'auto appliquer le "fier et dominateur" adressé à Israël, mais qui disait aussi implicitement le réel de cela. Foccard a fait nombre coups tordus, c'est sûr, avais commencé ses mémoires en 97, je crois, faudrait que je les reprenne.
Rappeler aussi que De Gaulle secondé par ce préfet récemment décédé dont le nom m'échappe en l'instant (Grimaud, non ?), fit quand même preuve d'un sacré sang-froid en 68. N'importe quel dirigeant de l'Est et ne parlons pas des Arabes et des Africains, et nos amis Chinois... eussent fait tirer sur la foule sans la moindre hésitation.
Alors critiquer, oui, cela décille toujours l'esprit, mais sans oublier la nécessaire confrontation contemporaine, faute de se laisser envahir par ceux dont les pratiques sont, seront ou eussent été bien pires.
Stéphane Zagdanski (Pauvre de Gaulle !) qui est un garçon brillant a aussi croqué le Général à belles dents dans cet ouvrage, aiguisant ainsi notre regard, mais tasse-t-il vraiment le grand personnage ? Il relativise la gloire, ce qui n'est jamais sot, mais au-delà ?
AO
Rédigé par : oursivi | 01 septembre 2009 à 19:16
Bravo, Admirateur éperdu, effectivement si mal nommé pour l'occasion. Personne ne sera surpris ici que je vous approuve à 100%. Cela fait du bien de lire autre chose sur le Généraaaaaal que les éloges des incontournables thuriféraires.
Rédigé par : Laurent Dingli | 01 septembre 2009 à 18:21
@Oursivi
Je m'attendais à pire en écrivant ce que je dis : "globalement" c'est vrai dites-vous...
Eh oui, l'homme dont tout le monde loue la vertu a fait de l'Etat français entre 58 et 69 un état mafieux (oui le SAC et toutes les barbouzeries de Foccart, les multiples assassinats, etc...) comme jamais sous la Vème.
Cela ne pèsera rien face à l'homme du 18 Juin dites-vous ?
Peut-être mais être l'homme du 18 Juin autorise-t-il à se comporter comme de Gaulle s'est comporté entre 45 et 69 ?
Nous sommes là dans le "mal français" dont peu de gens parlent : incapables de regarder en face nos turpitudes et toujours prompts à tout excuser en fonction de nos engagements partisans et de nos aveuglements.
Mais que de leçons données aux autres ! Ce que fustige P. Bilger à propos des Kennedy est-il plus ou moins grave que ce que je pointe à propos de de Gaulle ?
Je vous suggère quand même face à cette vision un peu exaltée du de Gaulle de la IVème et de la Vème République ce que C. Melnik a écrit sur de Gaulle dans "Politiquement incorrect" : je crois pouvoir dire qu'il a approché de Gaulle et le gaullisme de très près et qu'il est quand même, tout en reconnaissant la grandeur du personnage, infiniment plus réservé que vous.
Pour me placer sur votre registre, de Gaulle n'est-il pas le vrai nom de Léonard de Vinci, de Gaulle a-t-il écrit entre 6 et 12 ans l'Encyclopédie, inventé le microprocesseur, la roue et l'IPOD ?
Melnik relativise avec un brio exceptionnel beaucoup de ce que l'on prête à de Gaulle et j'aimerais bien que cela soit proposé en sujet de réflexion à des générations d'élèves en sciences politiques tellement est insupportable cette sanctification du personnage... dont je ne nie pas la grandeur de certains actes mais dont je déplore qu'il se soit ainsi vautré dans le glauque...
Je vous suggère aussi de lire ou de relire ce que Pierre Péan a écrit sur le rôle de Foccart dans la sanctification : Foccart s'occupe de tous les coups tordus afin qu'on ne puisse rien imputer à l'homme providentiel et ainsi créer un mythe.
Voilà la vérité et voilà comment on enfume le blaireau...
PS : j'ai l'impression que mon pseudo a été usurpé.
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 01 septembre 2009 à 15:09
Cher Philippe,
Petit "clin d'oeil"...
Simon et Garfunkel n'ont pas voté pour JFK en 1960, ni pour Nixon d'ailleurs.
A 19 ans, ils n'avaient pas le droit de voter, le 26ème amendement autorisant le vote à 18 ans datant de 1971.
Rédigé par : Charly | 01 septembre 2009 à 12:24
@Pierre-Antoine
C'est le toutou de LD qui voulait lâcher son maître à mes basques, rhaaa la sale bête !!!
Quelqu'un a-t-il du sérum antirabique ?
Connaît le numéro de Pasteur ?
AO
PS : LD... je plaisante ; je lui précise, sinon il comprendra pas. L'incise dent est clos (grâce à la muselière).
Rédigé par : oursivi | 01 septembre 2009 à 12:01
@AO
"Alex, Pierre Antoine, JDR, suis sûr que c'est vous, rendez-lui sa muselière, c'est pas un jeu, non de non ! Serez moins fiers face à PB..."
ça dépend, face à PB... avec ou sans sa muselière ?
Avec ? On n'aurait rien à craindre. Encore faudrait-il qu'on la lui rende et on n'a pas envie, il a tellement plus de mordant sans !
Mais plaisanterie pour plaisanterie, je ne vois pas l'objet de l'association "muselière + LD + PB).
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 31 août 2009 à 23:12
Rédigé par: Admirateur Eperdu | 29 août 2009 à 23:19
Vous avez oublié le naufrage du Titanic, dont de Gaulle aurait regrettable et glaçant !
Bon, il y a bien sûr du vrai dans les faits énoncés, pas dans ceux liés à des massacres survenus bien loin de son commandement concret Point à Pitre, Biafra, Bamilékés, pas grand-chose à dire dans le cas de l'enrichissement de ceux l'ayant entouré puisque tous, je dis bien tous les pouvoirs doivent en passer par là, lui-même n'en a pas bénéficié à ce que je sache.
Ce qu'il a écrit en 69 et 19, n'a aucune importance.
Concernant cette vieille fripe de Papon, celui-ci avait joué sur tellement de tableaux qu'à la sortie de la guerre, il était bien dur de discerner le bon grain de l'ivraie, ce qui fut chose plus aisée grâce au travail des historiens - toujours facile de juger avec 60 ans de recul pour soi.
En Algérie, il devait savoir depuis le début où le mènerait l'Histoire mais il dut l'accoucher à un rythme compréhensible, et surtout évita ici une guerre civile face à laquelle les terribles massacres des Algériens de Paris et des morts de Charonne n'auraient pas laissé plus de trace que les événements algériens du 8 Mai 45 face aux mêmes qui se jouèrent à l'échelle planétaire.
Les faits qu'avancez sont donc globalement vrai, mais que pèseront face à l'homme du 18 juin, l'homme de la libération de Paris, l'homme dont l'autorité évita une probable guerre civile, ce vrai écrivain qui donna à la France ses meilleures années en terme de développements économiques scientifiques et industriels, cet homme universellement connu là où toutes les gesticulations de NS ne le mèneront pas au quart de cette mise à l'Histoire, là où Chirac fut juste égal à sa marionnette, Mitterrand une copie moindre et involontaire de celui qu'il avait passé son temps à conspuer, Pompe et Giscard, des réformateurs ambitieux mais incapables de représenter un peuple à eux inaccessible que seul de Gaulle avait, à tort ou à raison, fait rêver.
AO
Rédigé par : oursivi | 31 août 2009 à 17:57
Rédigé par: Laurent Dingli | 30 août 2009 à 09:20
Je sens bien qu'avez une dent contre moi.
Etes-vous tatoué au moins ?
Quelqu'un a-t-il vu la muselière de LD ?
Aissa, montrez voir vos mains un peu, non ? Rien.
Alex, Pierre Antoine, JDR, suis sûr que c'est vous, rendez-lui sa muselière, c'est pas un jeu, non de non ! Serez moins fiers face à PB...
AO
Rédigé par : oursivi | 31 août 2009 à 17:34
Nés en 1941, Paul Simon et Arthur Garfunkel n'ont pas voté pour J-F Kennedy car lors de l'élection de ce dernier, le 8 novembre 1960, ils n'avaient que 19 ans et ne possédaient pas le droit de vote qui n'a été abaissé à 18 ans qu'en 1971...
Rédigé par : M.G | 30 août 2009 à 23:18
"Eunice Kennedy Shriver
FONDATRICE DES JEUX OLYMPIQUES SPÉCIAUX, POUR LES HANDICAPÉS MENTAUX
Mort d'Eunice Kennedy Shriver, sœur de JFK et avocate des handicapés
LEMONDE.FR avec AFP | 11.08.09 | 16h27
Une sœur de l'ancien président américain John F. Kennedy, Eunice Kennedy Shriver, qui a consacré sa vie à la cause des handicapés mentaux, est décédée, mardi 11 août, à l'âge de 88 ans, ont annoncé ses proches dans un communiqué."
Elle etait egalement la belle-mere du gouverneur républicain de Californie, Arnold Schwarzenegger, puisque celui ci a epouse sa fille, Maria Shriver.
Rédigé par : Valerie | 30 août 2009 à 17:10
Oursivi,
Je ne veux pas continuer la digression sur nos bons gros toutous dans un billet traitant de la dynastie Kennedy. Mais, qui donc enfonce des portes ouvertes, Oursivi, celui qui, répondant simplement à ce cher Sbriglia, souligne l'intelligence et la sensibilité de son compagnon, ou celui qui, profitant de l'occasion, nous révèle (quel scoop !), qu'il existe des chiens mordeurs... Vous aimez écrire pour ne rien dire vous.
Rédigé par : Laurent Dingli | 30 août 2009 à 09:20
J'ai été très choqué par la déclaration du procureur. Toutefois par rapport aux procès de Moscou, on gagne du temps. Il ne reste plus qu'à annoncer dès demain le verdict, ça me fait peur.
Rédigé par : yves | 30 août 2009 à 09:07
Cher Monsieur Bilger, avons-nous des leçons à donner aux Américains en matière de mythe ?
En France nous savons aussi créer des mythes à l’aune de nos lâchetés et de nos démissions.
Prenons-en un au hasard (?), le mythe De Gaulle.
Que n’écrit-on pas sur la vertu, la probité de De Gaulle, l’infaillibilité du Dieu Vivant mais on oublie quelques « détails » qui font quand même tâche dans le décor :
• Ses écrits antisémites de 1919,
• Son maurrassisme d’avant-guerre,
• Ses « pétages de plomb » de 1932 au Ministère de la guerre comme ce rapport qu’Eric Roussel cite avec gourmandise dans sa biographie du Général,
• Son ralliement à la République en 42, lors de la visite à Londres de Christian Pineau, par pur calcul politique si l’on en croit certains
• La façon dont il a humilié en 44 la résistance intérieure comme le raconte par exemple Serge Ravanel alors qu’il a préféré remettre en selle des collabos comme M. Papon dont il fera plus tard, avec enthousiasme comme le rapporte Foccart, un trésorier du parti gaulliste,
• Sa responsabilité dans les massacres de Sétif,
• Sa responsabilité dans la politique imbécile du RPF vis-à-vis de la décolonisation sous la IVeme,
• Sa responsabilité dans l’activisme « fascisant » du RPF, cf René Rémond dans « Les droites en France »
• Sa responsabilité dans le « coup d’état démocratique » de 58 comme l’a si bien décrit C. Nick dans « Résurrection» et surtout le tribut qu’il a dû payer à la frange la plus facho des français qui l’avait ramené au pouvoir,
• Sa responsabilité dans les massacres des Bamilékés du Cameroun,
• Sa responsabilité dans le message universel que la France a véhiculé en envoyant ce vieux soudard d’Aussaresses, un grand gaulliste celui-là aussi, former les militaires américains et les futurs tortionnaires sud américains à Fort Bragg à la "guerre contre-révolutionnaire",
• Sa responsabilité lorsque la France menait en Algérie pendant 18 mois un combat sans merci mais sans aucun but de guerre,
• Sa responsabilité lorsque La France abandonnait ses harkis à la vengeance du FLN et qu'ils seront massacrés par dizaines de milliers,
• Sa responsabilité lorsque la France massacrait les Algériens à Paris le 17 Octobre 61 et les balançait dans la Seine. « Regrettable mais secondaire » aurait dit, si je me souviens bien, le Général, et il avait couvert la chaîne de commandement c'est-à-dire de Debré à Papon en passant par Frey,
• Sa responsabilité, c'est-à-dire la responsabilité de la police de Papon dans les morts de Charonne,
• Sa responsabilité lorsque le Général Katz laissait massacrer les Oranais le 3 Juillet 62,
• Sa responsabilité quand Foccart, plus proche collaborateur de De Gaulle, faisait assassiner, comme l'a révélé C. Melnik plus de 500 personnes entre 58 et 62,
• Sa responsabilité dans la création du SAC, des CDR et autres barbouzeries typiquement gaulliennes dont l’apport à la démocratie n’est nié par personne,
• Sa responsabilité dans les crimes du SAC (Audigier a fait 500 pages là-dessus) . On a découvert récemment la photo de G. Zemmour défilant entre Malraux et Debré le 30 Mai 68…
• Sa responsabilité dans la tragédie du Biafra,
• Sa responsabilité dans les massacres de Pointe à Pitre qui ont fait environ 90 morts,
• Le fait qu’il était sénile en 67-69 comme l’avoue Louis Joxe dans un des derniers ouvrage de Jean Mauriac (« L’après de gaulle »), ou qu’il écrivait des courriers enflammés à Franco comme l’a raconté Lacouture et d’autres (Nicolas Tanzer en particulier),
• Sa responsabilité dans l’enrichissement personnel de "la volée de nains" (comme les appelle Melnik) qui l’entouraient, les « Compagnons », du moins certains, et qui en ont profité pour bien se remplir les poches,
• Sa responsabilité dans le recyclage de gens qui ont « fricoté avec Vichy ou avec les boches » comme le disait le Général Grossin en parlant des « Compagnons » de De Gaulle et là je fais allusion aux L. Noel, Foccart, Couve, Chaban, Sanguinetti, Papon, Foyer voire Debré… Eux n’étaient pas prisonniers en Allemagne entre juin 40 et décembre 41 comme la quasi-totalité des journalistes voire des historiens feint de l’ignorer…
• etc.
Alors le mythe De Gaulle vient-il du fait que la France peine à reconnaître la somme de lâchetés de 40 à 44 et s’est jetée les yeux bandés dans les bras d’un politicien roué si bien qualifié par une de ses successeurs : « Quel souffle mais quelle absence de scrupules sur les moyens !» ?
Balayons donc devant notre porte ; mais ça c'est beaucoup plus difficile car il est quasiment impossible d'aller contre un troupeau de buffles au galop...
PS : j'attends que quelqu'un me démontre que la liste non exhaustive de ces exploits n'est pas de la réalité la plus crue...
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 29 août 2009 à 23:19
oups, un commentaire a disparu, ne reste que le PS :o).
J'y disais que le nombre de gamins bouffés est de 23 en 30 ans et qu'il s'agit le plus souvent de labradors (car ils sont nombreux).
Se méfier des idées reçues, et de l'emphase de certains médias.
Les épagneuls bretons sont les plus imprévisibles à cause de tares congénitales. Au moins les molosses sont des croisements...
Rédigé par : Alex paulista | 29 août 2009 à 22:32
Oui je sais, à part le fait que Ted Kennedy est américain, ça n'a rien à voir avec le billet.
Mais je trouve intéressant cet article du JDD /International / USA / 29/08/2009 - 12:19
Le New Jersey refuse la tente de Kadhafi
Sous la pression des élus locaux, le président un libyen, Mouammar Kadhafi, a renoncé a planter sa tente dans le New Jersey lors de sa visite aux Etats-Unis le mois prochain selon le quotidien The New York Times. Le dirigeant qui a prévu de participer fin septembre à l'Assemblée générale de l'ONU pour la première fois depuis 40 ans résidera à Manhattan. Les 30000 habitants d'Englewood étaient hostiles à le voir s'installer sur un terrain que possède la Libye dans la commune en raison de la présence d'une importante communauté juive orthodoxe.
Info transmise pour apporter mon assentiment à ceux qui osent dire "non" !
Et mon ressentiment à ceux qui flirtent avec la cause des droits de l'homme, qui flirtent seulement ! Alors qu'il faudrait les épouser !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 29 août 2009 à 21:42
PS : je parle du nombre de gamins tués par le chien de la famille.
Rédigé par : Alex paulista | 29 août 2009 à 16:48
"Vous ne voyez pas que ces animaux-là ne nous parlent que de notre propre haine ?"
LD
j'avais pourtant écrit - j'adore me citer -
"... que nos tarés de banlieue se choisissent pour palliatif à leur autorité naturelle défaillante", anticipant bien en quoi vos précisions seraient inutiles. Un chien n'est en général (et même en sergent bien) rien que le réceptacle de ce que son maître met dedans ; il mordra la veuve et l'orphelin si on lui a appris à le faire, sauvera des vies en utilisant son subtil odorat si on lui a appris à le faire.
Continuez à enfoncer d'autres portes grandes ouvertes, cela fait d'utiles courants d'air en ces jours de chaleur.
Bon, ne le prenez pas mal, je comprends qu'on aime son chien si on en a fait un être sympa, no trouble.
Et puis j'adore les chamailleries avec plein de clins d'oeil.
BàV
AO
Rédigé par : oursivi | 29 août 2009 à 14:19
Oursivi, je m'attendais à une réaction aussi peu intéressante et aussi simpliste que la vôtre. Bingo ! Je me demandais seulement de qui cela pourrait bien provenir. Aïssa, impossible, il a un coeur d'artichaut. Eh bien, c'est vous, voilà tout, qui remplissez le rôle du vieux train qui arrive en gare.
Il était bien évident que je parlais de nos compagnons à poils ; encore que, pour parler des pitt-bull, on pourrait s'interroger à l'infini sur l'immense bêtise et sur l'incurable cruauté des hommes qui ont créé de telles machines à tuer. Vous ne voyez pas que ces animaux-là ne nous parlent que de notre propre haine ? Faute d'être imprévisible, cher Oursivi, tentez donc d'être un peu plus subtil (flûte voilà que la morgue me reprend).
Rédigé par : Laurent Dingli | 29 août 2009 à 11:27
Kennedy pour moi ce sont les missions Apollo.
Mais surtout Kennedy c'est le nom qui évoque l'Amérique du début des années 60.
Celle d'une jeunesse américaine que va se révolter dans les universités contre la guerre du Vietnam et contre une manière de vivre ressemblant plus à un carcan qu'à une aspiration.
Celle qui va amener Woodstock dont on vient de fêter, pour certains, les 40 ans.
"Kennedy" c'est comme le lancement d'une nouvelle forme de société occidentale, cela indépendamment des hommes et femmes du clan en question et qui ne sont QUE des hommes et des femmes ni meilleurs ni pires que d'autres.
C'est assez amusant de vous voir parler de Kennedy de cette manière, très professionnelle. Je m'attendais plus à un billet sur l'époque de John, Bob et Ted.
Rédigé par : Surcouf | 29 août 2009 à 09:25
Cher Philippe,
C'est un point de vue qui vous est très personnel. Vous manquez de sagesse dans la légèreté de vos propos. Un acharnement de la mafia sur une famille de droite ou de gauche est grave. C'est une faiblesse des démocraties. Vous êtes un porte-parole puissant de la justice me semble-t-il et à ce titre vous devez sentir que la montée en puissance d'Etats narco-trafiquants laisse présager des répétitions de l'histoire. Vous pouvez sourire, charmant Philippe, les loups ne sont pas loin de Paris et les défenseurs des démocraties ont du pain sur la planche.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 29 août 2009 à 01:20
@polochon
vous êtes au clavier de si bon matin ?
Bonne journée
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 28 août 2009 à 23:18