Je désirais dénoncer le ridicule de ces "cellules psychologiques" qui prolifèrent pour assister des gens qui ne l'ont pas demandé et s'attachent à panser les plaies imaginaires de l'accessoire, quand l'essentiel est à peine pris en charge. Cette compassion systématique semble le plus souvent destinée à pallier une impuissance principale.
Il m'a semblé toutefois que l'actualité récente méritait mieux que ces aigres considérations et imposait une réflexion sur des violences commises aussi bien à Royan qu'à Bagnolet et qui, quoique de gravité différente, suscitent pour ne pas changer une critique des comportements policiers.
Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, en déplacement à Royan, après avoir pris la pleine mesure de ce qui s'y était déroulé - une quinzaine de jeunes gens en provenance de la région parisienne qui avaient commis vols, exactions et rackets - a déclaré "qu'aucune forme de violence ne sera tolérée" et que "sa politique sera de fermeté et de dialogue". Comment ne pas approuver de telles affirmations de principe qui, pour avoir été martelées cent fois, n'ont peut-être pas perdu forcément leur pouvoir de persuasion auprès des citoyens ? Comment ne pas applaudir cette parole de l'Etat émanant, de surcroît, d'un proche du président de la République, lui-même ancien ministre de l'Intérieur ? Pourtant, force est d'admettre qu'en dépit d'un constat que l'ensemble de la communauté nationale partage - en substance, les zones de non-droit ne doivent plus exister et la police a pour mission d'intervenir partout où sa présence est requise et nécessaire -, le doute et le scepticisme demeurent plus que jamais présents, comme si la société craignait que la parole de l'Etat ne soit en définitive qu'un Etat de la parole, un engagement creux, une promesse vide. Il est vrai que tant de désillusions sont venues altérer la force des décrets d'autorité que ceux-ci apparaissent moins comme des prémisses de l'action que comme un substitut de celle-ci. Le coup de menton, la résolution politiques créent aujourd'hui une crainte par rapport à l'avenir qui risque de les voir pratiquement contredits. Pourtant, on voudrait avoir confiance dans la parole d'un ministre, qui représente l'Etat et dont la personnalité n'a jamais été étrangère aux valeurs dont il proclame le respect. En même temps, devant la multitude des conflits et des déchirements qui dégradent certaines banlieues, le citoyen le plus obtus ne peut qu'avoir conscience de l'immense difficulté de la tâche. En matière de sécurité et de justice, on perd très vite du terrain par faiblesse ou par indifférence et on le regagne très lentement, presque douloureusement, grâce à une politique qui doit avoir le courage de son impopularité auprès d'un progressisme éloigné des réalités populaires.
La principale entrave à une action cohérente et efficace de l'Etat, pourtant désirée par la majorité des honnêtes gens qui résident dans ces cités, provient de l'opposition entêtée et scandaleuse d'une minorité dont la seule obsession est de dénier toute valeur au pacte républicain (qui a pour base de croire aux institutions de son pays tant qu'elles n'ont pas démérité). Le ministre de l'Intérieur, dans ses propos (Le Figaro, Le Parisien), a aussi évoqué la tragédie de Bagnolet où le jeune Yakou est mort en moto alors qu'il était suivi par une voiture de police. Brice Hortefeux a ordonné une enquête pour déterminer les conditions dans lesquelles ce décès est intervenu et si la police y a une part de responsabilité. Les conclusions du rapport seront rendues publiques.
Avant même cette annonce, pour certains qui attisent avec rage le feu social, la police était évidemment coupable, la voiture avait évidemment heurté la moto, alors que selon le procureur de la République ce n'était pas le cas. Ce magistrat était évidemment de mauvaise foi, il ne fallait pas attacher le moindre crédit à ses paroles...
Devant de telles attitudes collectives, on perçoit l'extrême difficulté pour un Etat d'avoir une parole de fermeté qui soit suivie d'effet, et pour la police, de mettre en oeuvre une relation de proximité et de courtoisie avec des fauteurs de troubles dont la seule ambition est précisément de faire échouer tout ce qui pourrait ressembler à une restauration de l'ordre et de la tranquillité publics.
J'ose dire qu'un infime progrès serait déjà d'établir lucidement la hiérarchie des responsabilités. La police n'est coupable de rien et, si elle intervient et qu'on a peur d'elle, ce n'est pas parce qu'elle serait naturellement malfaisante mais qu'on la fuit faute, pour certains, d'avoir la conscience et le comportement bien nets.
Pour que la parole de l'Etat soit prise au sérieux, qu'elle ne renvoie pas seulement à un Etat de la parole, vaste entreprise, comme aurait dit Charles de Gaulle sur un autre sujet non moins perturbant !
Aïe, je lis les vieux posts et je tique sévère.
Le titre commence par une réversion pas très heureuse. Aux érudits du style, comment cela s'appelle-t-il déjà ? Une rime platonicienne ? Je ne sais plus.
Pourtant, on voudrait avoir confiance dans la parole d'un ministre, qui représente l'Etat et dont la personnalité n'a jamais été étrangère aux valeurs dont il proclame le respect.
Rares sont les ministres qui ont été autant soupçonnés de trahir les valeurs françaises, ni autant repris par le conseil constitutionnel pour violer les lois fondamentales, lois qu'il est pourtant supposé faire appliquer.
La police n'est coupable de rien et, si elle intervient et qu'on a peur d'elle, ce n'est pas parce qu'elle serait naturellement malfaisante mais qu'on la fuit faute, pour certains, d'avoir la conscience et le comportement bien nets.
Une telle affirmation alors que l'enquête est en cours, suivie d'une telle généralité où les clichés sont introduits par des pronoms indéfinis... De la part de ma concierge, entre deux portes le matin, ça me laisse déjà pensif, mais de la part d'un Avocat Général dans un texte rédigé calmement, ça fait vraiment peur.
Mais on a le droit de tout dire, de raisonner par court-circuit mental. Ajoutez quelques erreurs syntaxiques et le nouveau ministre de l'Éducation fera lire ce billet en classe. On est passé d'un ministre de l'Éducation qui ne savait pas compter à un qui ne sait pas écrire. Ils sont complémentaires.
J'ai peur du prochain...
Rédigé par : Alex paulista | 20 août 2009 à 14:47
Juste un mot à propos de l’ « affaire de Royan » si on peut appeler cela comme ça. Je connais bien Royan, je suis né à côté, c’est pour cette raison que je m’y intéresse.
Le journal Sud-Ouest révèle donc qu’une bande de « jeunes gens » venus de la région parisienne a été mise hors d’état de nuire (momentanément, sans aucun doute…) à la suite d’une expédition préventive – pas punitive – d’une trentaine de commerçants du Front de mer, exaspérés par leur comportement (incivilités, menaces, racket…), après que l’un d’entre eux ait été menacé d’un couteau et passé à tabac. Le « coup de sang » des commerçants comme l’a titré ce journal…
Il y avait de quoi à être exaspéré et même désespéré puisque ces agissements duraient depuis près de trois semaines, que les services de la mairie étaient alertés, avaient pris note, prononcé des paroles « apaisantes » et que les services de police (le commissariat de Royan dessert aussi les deux stations limitrophes, Saint-Palais-sur-mer et Saint-Georges-de-Didonne) en avaient fait tout autant. Des plaintes avaient été enregistrées. Pouvait-on faire moins ?
Bref ! C’est l’expédition (préventive ou punitive, c’est secondaire…) des commerçants qui a été l’élément déclencheur du retour à l’ordre public :
> http://www.sudouest.com/charente-maritime/actualite/article/676085/mil/4986311.html
Le député-maire de Royan, Didier Quentin (diplomate en retraite, donc ancien agent de l’Etat, à noter…), après s’être défaussé sur les services de police de sa commune, au lieu de chercher avec eux le mode opératoire le mieux adapté pour gérer la situation avant l’explosion de colère des commerçants, a réussi à faire interrompre les vacances varoises du ministre de l’Intérieur, M. Brice Hortefeux, qui s’est déplacé en personne à Royan, n’a pas désavoué l’action de ses services, et a promis un renfort de 45 CRS.
M. le député-maire vole maintenant au secours de la victoire mais son prestige n’en ressort pas grandi, ni aux yeux de ses administrés ni à ceux de l’opinion publique, l’affaire s’étant ébruitée bien au-delà du Sud-Ouest…
> http://www.sudouest.com/charente-maritime/actualite/article/673131/mil/4975077.html
Je retiendrai de cette affaire plusieurs choses, au vu notamment des « réactions » :
L’action des commerçants est unanimement saluée comme courageuse sur tous les blogs commentant l’événement. Je sais qu’ils ont reçu des mots de soutien et de félicitations de toute la France et notamment de la part de ceux qui ont à subir au quotidien, tête basse, le diktat des voyous dans les zones difficiles ;
L’action de la Police toute en « retenue » devant les exactions subies par les victimes et les insultes qui étaient lancées à ses agents, a donné à la population une image plutôt négative, à tort ou à raison. « Ils ne font rien ! Ils se contentent d’enregistrer les plaintes ! ». Je ne l’accablerai pas. Eux, faisaient état d’un climat délétère de peur des personnes confrontées à cette bande et qui ne voulaient pas déposer plainte « de peur des représailles ». C’est sans doute vrai ! En tout cas, c’est l’immobilisme qui prévalait et la dispense de « bonnes paroles » aux plaignants. Ils ont quand même réussi à séparer les belligérants et remis au train de Paris les membres de la bande qui n’avaient plus rien à faire à Royan. Trois membres de cette bande ont été déférés devant la justice.
Mais le pire est l’image de la discorde entre les services de l’Etat et de la collectivité locale (préfecture, mairie de Royan, commissariat de police, parquet près du TGI…) c'est-à-dire pour les administrés, « les Pouvoirs publics », ceux qui sont garants, en principe, de la sécurité des personnes et des biens et qui se tiraient dans les pattes au lieu d’unir leurs efforts. Cette discorde a donné à toute la population une impression désastreuse, une impression d’impuissance pour résoudre une difficulté bien réelle mais tout de même pas insurmontable. La preuve !
Il n’est pas impossible que cette affaire fasse « école » ici ou là, dans ces zones de non-droit qui s’étendent en dépit des discours nous assurant le contraire. Le discours « prenons les choses en main, faisons comme à Royan » fait florès.
Cela pourrait rapidement devenir le Far-West.
Rédigé par : Bernardini | 18 août 2009 à 14:14
Plus que jamais, je ne crois pas au manichéisme, pensée adaptée aux conflits.
Opposer les gentils « jeunes » aux méchants policiers, ou inversement, n'est pas constructif.
Reconnaître que l'âge bête, pour certains se prolonge ad libitum, et que les conneries d'ados non recadrées versent à la longue dans la délinquance, est une réalité.
Comme celle de jeunes policiers, dont la formation est peut-être à l'image de notre système éducatif, pas forcement au top !
Convaincus d'être dans le camp du bien, chargés d'appliquer la violence légitime de l'Etat, il semble malheureusement être dans la nature humaine d'abuser de son pouvoir quel qu'il soit.
Un certain philosophe libertin ayant déjà répondu à la question de savoir jusqu'où nous arrêterions-nous si nous pouvions agir librement en toute impunité.
Moi aussi, la réflexion du maestro Jean-Dominique m'avait fait bondir. Passionné de calligraphie, j'ai appris à lire l'arabe, niveau CP certes, mais n'aurais-je pas dû ?
En tout cas c'est bien utile pour consulter les dictionnaires arabo-français.
Rédigé par : Baudricourt | 18 août 2009 à 13:46
Oui, c'est vrai que la croisade contre les cours et les prénoms arabes m'a bien fait rire aussi, mais bon, il y avait déjà tant de choses à redire dans le texte de ce bon saint Jean-Dominique... Aïssa, je vous propose de vous rebaptiser du prénom d'un apôtre, plutôt que de celui de Jésus que vous portez si élégamment mais qui ne fleure pas bon notre bonne vieille Gaule : pas Jean ni Dominique, c'est déjà pris par une sainteté de ce blog, alias zorro de la ZEP. Matthieu, avec deux "t", comme l'évangéliste, ça vous botte ? Matthieu Lacheb-Boukachache, ben vous voilà intégré, mon vieux, euh non, je veux dire assimilé, enfin baptisé, canonisé. Eh ? mon frère, atakalam al arabi ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 17 août 2009 à 21:15
J'ai tardé à répondre car j'ai trimé tout le week-end tel une bourrique et, pour finir, mon ordinateur me lâche, il fume, l'écran est sombre … (si quelqu'un a un ordi pc ou mac n'importe à offrir à un hère sans le sou qui se crève à tapiner au boulot on ne sait pourquoi, il lui en sera reconnaissant … Cette annonce vaut également pour le ministère de l'Economie et des Finances; s'il peut offrir des milliards aux traders sur l'argent public, il peut bien m'envoyer par la Poste un de leurs ordi peu usité car déjà dépassé …) … A vot' bon coeur, m'dame Christine Lagarde, je vous écoutais ce matin sur Inter et je me disais "Sainte Christine, priez pour nous" et vous me répondiez oh je n'ose le répéter ...
Jean-Dominique, mon cher, vous avez fumé un pétard, pris une ligne de coke, avalé une bouteille de vodka ou tout ça à la fois ou bien êtes-vous tout simplement devenu fou? Vous écrivez -sans rire- que vous vous battez pour faire fermer les cours d'arabe à l'école publique … Les cours d'anglais aussi, je suppose, d'allemand, de russe, de chinois, de tout quoi, que le français rien que lui et celui de Molière s'il vous plaît, pas celui de Joey Starr … Encore vous dites «... qu'ils ont vocation à être français ..» et qu'en vertu de cela ils (les autres venus d'ailleurs ou nés d'ici et d'ailleurs) doivent renoncer à leur identité, leur originalité, leur différence. A peu de chose près c'est de l'eugénisme social et culturel, ça ou je ne m'y connais pas, tous pareils dans ce même moule singulièrement «républicain» … Les prénoms à coucher dehors … Le vôtre, je suppose qu'il est à coucher dedans, non? Que feriez-vous, par exemple, d'un Erig le Brun de la Bouëxière, d'un Aïssa Lacheb-Boukachache, d'un ho ho Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa? Certes, il est vrai, il ne s'agit pas de prénoms mais de noms sauf le mien (peut-être aussi celui de la Bouëxière) qui demeure à coucher encore dehors même si, je l'avais écrit, il est envers et contre tout quand même composé des lettres bien françaises de l'alphabet français, ajoutant «et je les emmerde» les tenants de votre théorie fumeuse … Puis songez, Catherine passe encore mais Jacob ah la la quel nom craignos tel Lévy tel Zagury … Ca ce serait selon vous coucher à moitié dedans (le prénom) et à moitié dehors (le nom) ... Cette chère Catherine Jacob, qui l'eut cru qu'elle a depuis sa naissance et sans le soupçonner un instant les pieds ou la tête, c'est selon, livrés au intempéries … Et puis, ôtez vos chapelets des rétroviseurs intérieurs de vos voitures, votre vie en sera plus belle, vous ne serez plus embêtés par la police, mais c'est bien sûr! Je cours en informer ce brave curé chrétien, catholique, blanc, français avec un nom et un prénom et des ascendants à coucher dedans, absolument dedans, de la paroisse de mon quartier (son église est juste en bas ma tour); il va vite ôter tous ces chapelets, des vrais pareils ceux des musulmans, enroulés depuis son rétroviseur jusqu'à sa manette des vitesses en passant par les portières, libérer sa vieille deudeuche de tous ces attributs mauvais ou c'est lui qui l'aura toujours mauvaise par cette police dont justement le commissariat de quartier se trouve à quelques mètres lui aussi au bas de ma tour face son église … Jean-Dominique, je ne sais aujourd'hui s'il faut en rire ou en pleurer de vos conneries … Rassurez-moi, j'ai mal lu, c'était une blague?
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 17 août 2009 à 19:28
@Véronique
"L'option privilégiée de l'autoritarisme en substitut de l'autorité crève les yeux de celui qui observe. On ne voit et on ne retient que cela."
Bref, vous souhaitez nous dire que "quand la poule chante plus fort que le coq, il faut lui rabattre son caquet", comme disent les Ch'ti, bien qu'en langage ch'ti télévisé que je n'ai pas eu le temps ce matin de retenir, mais peut-être que Marie saurait nous éclairer sur ce point.
Personnellement, je comprends par 'coq' l'autorité légitime et par 'poule' tout ce qui aimerait bien y prétendre.
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 août 2009 à 16:03
Rédigé par: JCM | 16 août 2009 à 15:00
Jamais dit que ceux-là ne l'étaient pas, mais en quelle langue écrivais-je ?
Déjà cette expression lue en tout coin de Libé, au faciès. Faciès...
Ce qu'ai écris - me relire - c'est qu'à moins d'être angéliquement pour l'abrogation des frontières et le grand plongement indistinct, celui qui a fait bientôt des Sud-Africains brûler vifs de leurs ex voisins zimbabwéens, les trouvant en trop, pas intégrés, malvenus au point de faire les atrocités parvenues jusqu'à nous en 2008 (pas les premières ni les dernières, assurément), que donc sauf à soutenir cet angélisme devenant bientôt son propre ennemi, il faut donner un sens à celles-là - ces puantes et encore indispensables frontières - et que les contrôles sont donc indispensables et visent ceux les plus à même de transgresser les lois, je veux dire, "statistiquement". Est ce si vilain ? L'humain et la statistique ne font pas forcément mauvais ménage, le saviez-vous ?!!! Vous, vos proches sont et seront soignés grâce à des médicaments à l'utilité démontrée sur des statistiques, d'usage, de population...
Alors, oui, quand on raccompagne à la frontière un type qui aurait voulu vivre ici, cela peut serrer le coeur, légitimement, mais est-ce utile à maintenir cet un peu mieux que semblant d'équilibre qui "règne" ici et qui fait que ces gens veulent venir vivre ici ? Oui, assurément. Maintenant il faut que les contrôles soient menés sans mépris ni violence, qu'ils soient un élément bien compris d'un intérêt général bien compris.
Il y a là aussi beaucoup de boulot.
AO
Rédigé par : oursivi | 17 août 2009 à 12:28
Ce que me suggère l’échange JDR / LD
Quand un ministre de l'Intérieur prend de suite pour totalement et définitivement acquise une plainte contre un préfet, sans envisager une seconde qu'il serait tout de même plus crédible pour un ministre de savoir résister à la précipitation, et de ne pas sauter à pieds joints dans les cabales orchestrées par les polices de la pensée, je pense que ce ministre de l'Intérieur explose en deux minutes la crédibilité dont ont impérativement besoin les policiers de la BAC ou d'ailleurs.
M. Hortefeux peut multiplier les policiers, à peine formés ou vrais professionnels, tant que le sang-froid, la pondération et l'obligation d'analyse seront absents au niveau le plus haut de l'Etat, les terrains gagnés par l’Etat de droit ne seront jamais consolidés.
Il y a quelques mois un jeune garçon s'était suicidé en prison. Ni une ni deux, une armada du ministère de la Justice déboulait en pleine nuit pour fustiger et incriminer le magistrat qui avait décidé de la détention du jeune garçon.
Pour prétendre maîtriser et gérer des situations de crise, nous avons avec ce gouvernement la traduction en continu d'une "méthode" brute et très pernicieuse :
l’ambivalence et les consignes contradictoires dans lesquelles sont enfermés les professionnels des métiers d'autorité.
Je le pense profondément.
Cette façon de procéder - le chaud, le froid, les précipitations en tous genres qui vont avec, que ce soit dans le domaine de l'Intérieur ou dans celui de la Justice -, dont la seule finalité ne consiste qu'à répondre et satisfaire médiatiquement, dans le plus médiocre, des emballements de toute sorte, ces coups de fièvre supposés traduire l'opinion de la société dans son ensemble, cette méthode propre aux petits chefs est la manifestation la plus criante d'une incompétence et d'une absence de sens et de culture de l'Etat des responsables ministériels.
Que ce soit Hortefeux ou Alliot-Marie, ils semblent ne savoir que dire une chose:
" Je ne tolèrerai pas..."
En réalité, ils tolèrent le plus grave:
par leur initiatives précipitées et par conséquent négligées, ils crédibilisent la mise à sac de l'autorité de l'Etat en enfermant leurs représentants (préfets, magistrats, policiers) dans un fonctionnement absurde et malsain qui ne peut que dégrader aux yeux de tous la nature de la mission de ces professionnels.
L'option privilégiée de l'autoritarisme en substitut de l'autorité crève les yeux de celui qui observe. On ne voit et on ne retient que cela.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 17 août 2009 à 06:36
Cher PB
J'ai plutôt envie de dire...
Monsieur l'avocat général.
Oui la police déconne et pas qu'un peu...
J'habite un quartier dit sensible en banlieue, non par souci économique, mais pour des raisons professionnelles.
Il y a un an, mon fils âgé de 17 ans et 11 mois s'est vu inculpé de violence avec armes et est passé devant le juge des enfants... à un mois près c'était les assises !
Les motifs ? Une femme avait été atteinte de projectiles en plastique et comme mon fils révisait son bac (il l'a eu soyez rassuré) avec un copain (qui l'a eu aussi) et regardait par la fenêtre du premier étage où nous habitons, cette femme les a désignés à la police...
Nous avons été interrogés, il a nié les faits comme un parfait innocent ! Que pouvait-il faire d'autre ?
Perquisition ? aucune !
Témoignage de proximité ? aucun !
Heureusement que les gardiennes des immeubles le connaissent depuis sa naissance, sur ma demande, elles ont fait une attestation écrite sur formulaire réglementaire n°11527*02 en précisant que plusieurs locataires avaient été victimes de tirs émanant du 3ème étage.
Avec cette attestation notre avocate a pu obtenir une relaxe faute de preuve !
Et qui a payé les frais d'avocat ?
Et qui c'est qui restera inscrit sur le fichier de la police sous le label "violence avec armes" ?
Et pendant combien de temps ?
Le faire effacer ? la procédure est longue et passer par un avocat engagera encore des frais.
Il voulait faire réserviste dans la gendarmerie par désir d'être utile aux citoyens et accessoirement payer ses études.
Paraît-il que les pandores ont égaré sa demande !
Et quand ses études seront terminées s'il postule pour un poste dans l'administration ou une société importante qui demandera à un policier ami du DRH de cette boîte et que la place lui sera refusée ?
Croyez-vous que les policiers qui ont mal fait leur travail seront inquiétés ?
Oui Monsieur l'avocat général... la police déconne... du moins dans ce quartier !
Alors quand j'entends que dans un autre quartier, un jeune a été "poursuivi", je frémis...
avec une sorte de malaise dans le coeur...
Mais ce n'est qu'une toute petie affaire me direz-vous ?
Pas si sûr, une amie de classe (qui a eu son bac elle aussi) s'est fait voler son portable, elle a porté plainte, normal me direz-vous encore !
Mais comme mon fils est dans sa classe et aussi inscrit sur le fichier de la police il a été convoqué au commissariat...
Quoi de plus naturel que de convoquer un "jeune des cités connu des services de police"
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 16 août 2009 à 23:52
Bonjour,
Monsieur Reffait écrit "Dans les banlieues, nous envoyons la BAC et pas les euros, et nous perdons la banlieue".
Mais bien sûr, les méchants, ce sont les policiers, évidemment ! (ironie)
Et bien sûr, quand des gens "foutent la merde", il faut leur donner de l'argent d'une manière ou d'une autre, sous une forme ou sous une autre pour règler le "problème" !
Ben non, l'obéissance à la Loi n'est pas négociable, et départissons-nous du biais de raisonnement : si des gens transgressent la Loi, c'est qu'ils auraient de bonnes raisons de le faire !
L'un des problèmes de notre société, c'est que la figure du "rebelle" est à la mode... Et je rajouterais que dans les cités, en particulier, quand des gens "foutent la merde", c'est uniquement dû à l'âge bête, au départ, en tout cas, et qui ne se heurte à aucune autorité, au contraire, ils découvrent que ça leur donne une forme de pouvoir. Inutile d'aller chercher des motivations rationnelles, voire politiques...
Si certaines personnes sont dans le délire "les policiers sont les méchants", et qu'ils fuient la police, ben...
Dommage que leur délire psychologique soit pris pour un raisonnement.
Trop de jeunes (et de moins jeunes) se font un film, dans lequel ils sont le héros, et les policiers sont les supervilains.
Monsieur Reffait vous prétendez prendre pour cible la "B.A.C. qui règne sur les banlieues" ; la bonne blague que cette formulation abusive.
Si seulement la police "règnait" dans les banlieues, tiens !
Et quant à l'autre partie des personnes qui préférent se tenir éloignées des policiers, c'est peut-être plus pour éviter des projectiles destinés aux policiers, ou pour ne pas donner l'impression à certains de leurs voisins qu'elles éprouveraient un début de sympathie pour les policiers, plutôt que parce que les forces de l'ordre leur inspirent une peur terrible.
Rédigé par : Abd Salam | 16 août 2009 à 20:30
Et c'est bien pourquoi j'ai marqué "risible, non ?" (un quadruple foyer, cher ?)
Vous pouvez m'envoyer les flics de la BAC en pension, ils ne me terrorisent pas. Ce ne sont que des épouvantails que vous avez besoin d'agiter pour servir vos théories aussi funestes que fumeuses. C'est vous qui expliquiez, il y a quelque temps, qu'il fallait abolir les frontières ou je ne sais plus quelle brillante naïveté de ce genre (comme vous avez retiré du net ce chef d'oeuvre de contresens et d'anachronismes, je ne puis vous citer, que ce soit avec ou sans triple foyer).
Appelez cela intégration, assimilation ou comme vous le voudrez, l'essentiel à retenir c'est que vous vous échinez chaque jour pour faire le BIEN, quand de vilains cow-boys sèment la terreur dans les quartiers, c'est à mourir de rire (et de modestie). Je baise donc votre auréole cher saint Jean-Dominique et voue aux gémonies toutes ces brutes épaisses de la maison Poulaga qui terrorisent ces pauvres petits voyous sans défense. Ah ! ça mais, heureusement que vous vous êtes installé en ZEP, cher bobo, que deviendrait la banlieue sans vous, elle qui est ainsi livrée à une milice barbare ? Tiens, j'ai bien envie de vous appeler le zorro de la ZEP (je n'ai pas dit le zéro). Vous savez le chevalier masqué qui vient se battre contre tous les alguazils et autres sergents Garcia de la banlieue.
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 août 2009 à 18:12
@ Catherine Jacob et Oursivi : vous êtes évidemment libres de croire que les contrôles d'identité ne s'effectuent pas suivant le critère de la couleur de peau. Et pourtant :
Cf. étude du CNRS-CESDIP de juin 2009 de F. Jobard et R. Lévy intitulée "Police et minorités visibles : les contrôles d'identité à Paris" et dont les conclusions sont en substance reprises dans le discours du 20 juillet dernier du Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe.
Rédigé par : JCM | 16 août 2009 à 15:00
Laurent Dingli, je ne fais rien pour l'intégration, je hais l'intégration, dès que j'entends le mot intégration, ça me donne envie de filer des baffes à tout ce qui remue.
J'ai pris le soin d'insister, de l'écrire et le ré-écrire, il vous faut des doubles foyers mon ami.
Vous me communiquerez votre adresse, je vous envoie quelques flics de la BAC en pension.
La police de la République n'est pas pour autant républicaine, Laurent Dingli, vous devez saisir la nuance sans que j'insiste non ?
Quand je vous qualifie de gauchiste, je galège, je taquine, éventuellement je me moque, j'ironise, tout le monde l'aura compris, sauf vous.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 16 août 2009 à 13:32
J'ajoute : quand vous me qualifiez de gauchiste, vous sous-entendez donc que je suis plus à gauche que vous (c'est le sens du terme), moi qui soutiens l'action du président de la République. Risible non ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 août 2009 à 10:35
Jean-Dominique Reffait,
Et oui, c'est bien ce que je disais, et je vous ai très bien lu : la BAC fait partie de la police républicaine, que je sache. Et vous dites que vous connaissez ces hommes qui font le sale boulot, qui prennent des risques et passent leur temps à se faire menacer, insulter ou pire. Vous me faites rire avec votre discours de bon apôtre. Oui, c'est bien ce que je disais, d'un côté vous, le bobo émigré en ZEP (je reprends vos propres termes), qui fait tant pour l'intégration, et de l'autre les flics-voyous... Arrêtez un peu de vous prendre au sérieux, et de rabaisser à ce point les autres, en l'occurrence les policiers de la BAC...
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 août 2009 à 10:28
"...Je me bagarre pour faire fermer les cours d'arabe à l'intérieur de l'école publique."
M.Reffait, á moi d'être autoritaire : "Relisez vous".
PS : Tout le monde ici sait qui vous êtes. Donc pas ou plus enseignant (merci Google) mais votre phrase prête á l'ambiguïté.
D'accord pour les lunettes. J'y cours dés que ce salaud de riche d'oculiste rentre de vacances.
Rédigé par : [email protected] Monsieur Reffait | 15 août 2009 à 23:27
jpledun, je ne suis pas enseignant, je ne suis pas éducateur, ce que je fais ne constitue ni de près ni de loin mon métier.
Je ne me justifie d'ailleurs pas ni ne me décerne de médaille, ça n'est pas mon propos.
A votre tour de chausser de meilleures lunettes.
Rédigé par : Jean-Dominique | 15 août 2009 à 20:30
Rédigé par: JCM | 14 août 2009 à 15:05
Vu avant-hier soir dans le métro Place d'Italie, vers 23h. Trois flics, dont une jolie femme, aborde un black pour lui demander ses papiers. Le type les montre calmement, les flics les regardent calmement, les rendent calmement au type qui repart calmement.
Etonnant, non ?
Délit de facies dites-vous ? Il y sûrement des abus, oui, je veux bien le croire, mais, contrairement à vos propos bien séants, la couleur y joue-t-elle le seul rôle ? Que nenni je suis blanc de chez blanc, quoique que bronze facilement, et dans ma jeunesse je me suis fait souvent contrôler, dont une fois avec fouille au corps, ce jour - j'avais 31 ans on était sous la seconde cohabitation - parce que je portais une casquette et un perfecto, par deux types de la BAC, un cool et un manifestement pervers (sur quoi fondais-je cette affirmation faussement péremptoire, très simple, même après avoir vérifié mes papiers et avoir mon non transport de quoique ce soit de répréhensible, arme, drogue ou je ne sais quoi, le type au regard de renard a multiplié les signes de tête et coups de menton à visée dominatrice, m'adressant encore sur le départ un signe de l'index l'air de dire, toi, on t'a à l'oeil le petit trou du c... !) là où des copains blacks toujours beaucoup mieux habillés - eux aussi bac (pas la même) plus plus plus thèse plus agreg - m'ont confessé n'avoir jamais été contrôlés... On en rigole toujours, et sans arrière-pensée, entre gens intelligents et de bonne volonté.
Bon, les blacks savent très bien que l'immigration clandestine ne vient pas de la Scandinavie, non plus, sont pas idiots.
Soit ils sont comme ce type cité en incipit, soit ils ne sont pas en règle, mais je l'ai déjà dit dans un post précédent, ce qu'ils sont venus chercher ici est un pays où sont justement des règles, et pas les pires.
Quand je suis allé en Afrique, j'ai dû, comme vous tous, me plier à d'autres règles imposées par les autochtones, et dont l'application était jugée au facies.
On va te coller aux basques jusqu'à ce que tu nous achètes un truc à un prix pour toi raisonnable et pour nous exorbitant, même si tu n'en as pas besoin, même si ce truc t'encombre, il faut te plier à notre gentil harcèlement. Tu aimerais te balader en homme libre et curieux sans que l'on t'importune (importethune?), bah non, c'est comme cela, c'est la règle.
Les gens inventent toujours des règles et c'est la qualité de celles-là qui fait que l'on essaie d'aller vivre plutôt dans tel pays que dans tel autre.
AO
Aïssa, conchier les banquiers, certes, certes, mais trouver toutes ces excuses à ces petits cons qui nous cassent les oreilles et le reste, quelle belle preuve de veulerie et de conformisme sot. Ce sont juste de petits emmerdeurs tout aussi voyous que les traders mais qui recueillent la sympathie des sots parce qu'ils n'ont pas réussi à devenir de vrais et riches caïds et demeurant pauvres, leur semblent proches d'eux. Quel idéal.
Rédigé par: Abd Salam | 15 août 2009 à 01:56,
que vous vous fassiez ou non un jour musulman, sachez que tant que garderez cette lucidité et ce courage, il se trouvera toujours des gens ici pour vous défendre fraternellement.
Rédigé par : oursivi | 15 août 2009 à 13:23
M. Reffait,
Quelle salade pour vous justifier !
Vous vous bagarrez. Bravo. Mais ne vous distribuez pas de médailles pour autant.
Vous ne faites que votre travail, comme des milliers d'autres "enseignants".
L'angéliste c'est vous. Avec mes respects.
Rédigé par : [email protected] Monsieur Reffait | 15 août 2009 à 12:44
"La justice sans la force est impuissante et la force sans la justice est tyrannique" disait Blaise Pascal.
J'observe que l'Etat, de reculade en reculade, de lâcheté en lâcheté, a progressivement abandonné l'usage de la force face à certains groupes de pression (lycéens, étudiants, fonctionnaires et agents publics, syndicalistes, banquiers, agriculteurs).
On peut noter que l'impunité acquise s'est étendue également à d'autres catégories d'individus : délinquants en cols blancs (hommes politiques importants et élus), jeunes voyous, clandestins, personnes condamnées à des peines de prison ferme en liberté (1), etc...
(1) 82 000 délinquants condamnés à des peines de prison ferme n'ont pas exécuté leur peine d'emprisonnement et sont libérés faute de place dans les établissements pénitentaires.
Rédigé par : mischka | 15 août 2009 à 10:24
"Et finalement, l'Etat de la parole ressemble bien à ces cellules psychologiques que l'on ouvre à toute occasion. Les rodomontades ministérielles sont destinées "à pallier une impuissance principale"...
Dix mille fois d'accord avec JDR sur cette vision des choses.
Les empressements à la Hortefeux ou à la Alliot-Marie sont deux illustrations parfaites d'un Etat impuissant qui se réfugie dans les mots pour donner l’illusion de pallier à ses insuffisances.
"Ce magistrat était évidemment de mauvaise foi, il ne fallait pas attacher le moindre crédit à ses paroles..." (le billet).
Quelle valeur accorder aux mots d'un procureur quand ici on ne compte pour rien un verdict d'une cour d'assises - en réalité un réquisitoire - sous la pression, et que là on livre un préfet à la vindicte, tout cela dans l’instant et sans l'exigence de l'analyse et de la réflexion ?
Quelle valeur peut avoir un Etat de droit quand un avocat d'une partie civile et le président du CRIF injurient en toute tranquillité un avocat général ?
Et des policiers à peine formés qui ne savent concevoir et écrire une phrase qu'avec des vocabulaires a minima.
L'impuissance de l'Etat s'est traduite à gauche par l'invention de "médiateurs" dans les quartiers, et dont personne n'est capable d'évaluer et de contrôler le travail.
A droite, cette impuissance se traduit par le recrutement et la formation de policiers auxquels il manque l'essentiel pour savoir maîtriser leur pouvoir sur autrui et sur eux-mêmes.
Et au sommet de l’ETAT des ministres aux paroles insignifiantes et sans fiabilité, qui confondent la réaction avec l’action.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 15 août 2009 à 09:51
@JCM |
"Vous semblez oublier la réalité : le délit de faciès.
Car la probabilité d'un contrôle d'identité est bien plus élevée lorsque la couleur de peau est noire, brune ou mate."
Juste une question: Est-ce qu'il existe des statistiques comparatives avec les contrôles concernant notamment les populations yougoslaves ou est-ce leur mafia - non pas de voleurs de mais plutôt d'approvisionneurs en (et de) poules-, aurait totalement été éradiquée chez ces dernières? Parce que la publication de telles statistiques devraient permettre, du moins il me semble, d'éviter de fantasmer sur les critères motivant un contrôle.
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 août 2009 à 09:09
@Aïssa
", il aurait, j'en suis sûr, été plus utile dans le budget de Fadela Amara par exemple et Martin Hirsh,"
Sans doute, mais eux ne l'auraient pas rendu sous forme d'espèces sonnantes et trébuchantes, foi d'animal intérêt et principal! Ils ne l'auraient rendu que sous forme d'un éventuel gain de paix sociale, chose éminemment aléatoire, surtout à apprécier à l'aune de la seule valeur qui compte de nos jours, et puis hein! que faisaient ils au temps chaud? des bises? et bien qu'ils chantent maintenant 'Nicolas! des sous, Nicolas! des sous' ça les réchauffera!
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 août 2009 à 08:44
Bonjour à tous.
Les commentaires que je viens de lire sont remarquables de perspicacité, dans leur diversité il se complètent avec bonheur.
Il serait fort utile que Monsieur Bilger prenne la peine de répondre à la plupart des questions, qui souvent se recoupent plus ou moins. Je ne suis pas juriste, sans doute la plupart des intervenants non plus. Dire le droit est l'une des prérogatives du magistrat : si quelqu'un s'est trompé dans ses conclusions, il serait bon qu'il soit repris ici, pour le bénéfice de tous.
Rédigé par : babelouest | 15 août 2009 à 08:25
Un petit peu soûlant, Aïssa. Votre définition de l'attitude ad hoc du policier devant un motocycliste en fuite, auteur de tapage, devrait figurer dans le manuel du parfait agent de police.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 15 août 2009 à 08:22
Laurent Dingli, le gauchiste vous salue bien et vous prie de lire son commentaire dans ses nuances et non dans sa caricature.
Je vis en ZEP, c'est un choix après avoir fort longtemps vécu au coeur de la bourgeoisie dont je ne fais pas mystère que je l'aime bien. Champigny sur Marne, ça change de Versailles, mais il y a de belles maisons en bord de Marne à côté de quartiers populaires. Quelques bobos de mon genre ont fait ce choix d'être au coeur de cette France particulière, attachante, dangereuse. La "réalité populaire", je suis dedans. J'observe.
Vous avez dû lire que je prenais pour cible la BAC, Brigade Anti-Criminalité, qui règne sur les banlieues. Pas le flic de base, aussi bas du plafond soit-il. Non, je parle du flic-racaille, qui se définit comme tel, qui s'exprime comme tel, qui s'habille comme tel, que vous ne connaissez pas, qui est plus malin que son collègue en uniforme, bien plus malin, qui conçoit le quartier comme un terrain de guerre. Vous ne les connaissez pas, vous pouvez, en gauchiste compassionnel que vous êtes, les idéaliser, angélique indécrottable que vous êtes.
Vous avez dû lire que je ne renvoyais pas la police et les gredins dos à dos, non, lisez tous les mots, chaussez de meilleures lunettes, je parle de la vieille dame avec son caddie qui doit descendre du trottoir pour laisser passer les archers du roi qui patrouillent sur toute la largeur et gare à qui viendrait rompre le bel alignement. La vieille dame est arabe, j'admets qu'elle abuse. Je vous parle de trois policiers qui attendent sans agressivité que la voiture de relève passe les prendre à côté de l'arrêt de bus, ce qui a pour effet de désertifier l'arrêt de bus et de congestionner le suivant : ces dames africaines, ces pépères algériens, ces jeunes filles, ces jeunes gens qui préfèrent s'éloigner de la police, tous des délinquants, vous en êtes évidemment persuadé.
Vous avez dû lire que je citais le contre-exemple de Royan où une police normale a, tant bien que mal, résolu un problème avec bien plus d'efficacité. Ah, vous n'avez pas lu ? Alors lisez, et vous ne m'attribuerez plus vos contre-sens.
Vous ressaisissez votre clavier pour balancer un chouïa d'infamie sur le déséquilibre que j'entretiendrais entre juifs d'un côté et les arabes et les noirs de l'autre. "Génétique", c'est le mot à la mode, faites m'en l'honneur. Je ne vois d'antisémites nulle part et des racistes partout ailleurs. Vous n'oserez jamais être plus sévère que moi à l'égard des comportements et des attitudes des populations arabo-africaines des banlieues, vous vous feriez peur. Ce que je fais ici, dans mon coin, avec, tiens c'est amusant, un couple d'amis israéliens (il faudra que je leur demande s'ils sont juifs), est tout le contraire de ce que vous imaginez d'un gauchiste. Je suis contre le droit à la différence, je suis contre l'angélisme culturel qui conduit certains à s'extasier devant un boubou venu de la brousse, ce que je fais ici, c'est de la propagande militante pour l'assimilation républicaine, pas intégration, non, assimilation. Je me bagarre pour faire fermer les cours d'arabe à l'intérieur de l'école publique. Je me bagarre pour expliquer aux parents qu'il faut parler français à leurs enfants, que leur vie est ici, que la culture d'origine de leurs parents ne sera jamais leur culture, qu'ils ont vocation a être des français. Je me bagarre pour qu'on ne donne pas aux enfants des prénoms à coucher dehors, venus du désert, véritable marquage au fer rouge. Je suis un épouvantable néo-colonial ! Et j'explique le rôle de la police, son vrai rôle républicain, démenti par les faits. Je pousse les gosses aux fesses pour qu'ils bossent, je renvoie chez eux ceux qui traînent. Ce n'est pas mon métier, je ne suis pas éducateur, je ne suis qu'un républicain militant et... vigoureux.
Je veux une police exemplaire. Je veux une police où l'on est certain de trouver un abri. Pas des cow boys. Un mien ami se plaignait d'être régulièrement contrôlé en voiture. Je lui donnais le conseil d'ôter de son rétroviseur le chapelet musulman qui pendouillait. Le voilà tranquille désormais... Je constate. En Afghanistan, nous avons envoyé les bombes et pas les dollars et nous perdons cette guerre. Dans les banlieues, nous envoyons la BAC et pas les euros, et nous perdons les banlieues.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 août 2009 à 02:44
Bonsoir,
Comme l'écrit Aïssa : "osons d'abord quelques questions : est-ce ainsi qu'ils (ces flics) ont appris leur métier : poursuivre jusqu'à la mort un type qui pétarade sur une moto et le faire s'envoyer dans le décor? «Laisse-le fuir, il va se tuer sinon; ce n'est pas grave, ce n'est pas Francis Heaulme qu'on poursuit là, on l'aura plus tard, plus calmement ..» n'aurait-ce pas été l'attitude policière la plus responsable et intelligente dans ce cas ?"
Mais justement, tout le problème est là, si on laisse passer, ça n'a pas d'autre résultat que d'inciter les transgresseurs à foutre davantage la merde (n'ayons pas peur des mots).
Et non, les policiers n'ont pas tort de faire leur boulot, et si quelqu'un choisit de fuir... il est parfaitement responsable des conséquences de ses propres choix !
Attendons de connaître le résultat de l'enquête avant de dire que "les flics ont envoyé l'homme à moto dans le décor"...
Dommage que vous trahissiez l'idée que les policiers ont A PRIORI tort ! mais c'est intéressant...
Cela commence à me faire braire sévère, ces jeunes (ou moins jeunes) qui fanfaronnent quand ils réussissent à échapper aux policiers -tiens ! là, c'est grâce à eux qu'ils ont été "les plus malins"- mais si ça tourne mal...
Permettez-moi de m'excuser, mais vu mon faciés, ce n'est jamais de la police dont j'ai peur...
Comme l'écrit Laurent Dingli : "Le racisme existe en France, comme partout, qui pourrait le nier ? et il faut le combattre - mais de là à discréditer sans nuances des fonctionnaires qui font leur travail (comme les policiers de la BAC), il y a une marge. "
J'ajouterais que le racisme existe aussi du côté des immigrés, ou des enfants d'immigrés...
J'ai 38 ans, et les seules fois où j'ai rencontré des problèmes de racisme en France, c'était de la part de fils d'immigrés nord-africains comme moi, qui me trouvaient "trop français" parce que j'avais pas la mentalité "arabe uber alles", ou qui m'ont traité de "harki" seulement parce que je ne parle pas l'arabe, ou celui qui m'a adressé un geste qui évoque l'égorgement, car je ne suis pas musulman bien que fils de Marocain.
Rédigé par : Abd Salam | 15 août 2009 à 01:56
Posons d'abord quelques questions : est-ce ainsi qu'ils (ces flics) ont appris leur métier: poursuivre jusqu'à la mort un type qui pétarade sur une moto et le faire s'envoyer dans le décor? «Laisse-le fuir, il va se tuer sinon; ce n'est pas grave, ce n'est pas Francis Heaulme qu'on poursuit là, on l'aura plus tard, plus calmement ..» n'aurait-ce pas été l'attitude policière la plus responsable et intelligente dans ce cas? Est-ce ainsi qu'ils ont appris leur métier: poursuivre jusqu'à les faire s'électrocuter dans un transformateur ces deux jeunes qui s'en revenaient d'une soirée sportive? Est-ce ainsi qu'ils ont appris leur métier: tirer à tire tendu au flash-ball dans les yeux de ces jeunes (qu'ils soient suspectés de délinquance ou simplement réunis en bande dans leur quartier) et ainsi leur crever les yeux? C'est un peu trop de ces exemples récents, cher PB, pour adhérer sans condition à votre commentaire … C'est en cela effectivement, cher Laurent, que Jean-Dominique n'est pas tant dans l'erreur que vous le dites. Une police intelligente ne se comporte pas de ces façons.
Puis votre discours sur l'Etat et sa parole, permettez qu'on en rie, c'est par trop amusant … Avec quel argent cet Etat a renfloué et sauvé de la failite toutes ces banques? Le notre. Et qu'apprend-on? Qu'elles vont répartir ces jours-ci plusieurs milliards de cet argent (le notre donc) à leurs traders … Hortefeux, Sarkozy, mais à quoi jouent-ils? qui prennent-ils pour des imbéciles? Ah c'est sûr, oui, c'est plus important et menaçant pour la République que ce jeune à moto qui faisait du vacarme la nuit dans son quartier voire qui a volé un ou deux saucissons et qui s'enfuyait … On en oublie ce pillage des finances publiques par l'Etat pour gaver quelque uns banquiers, spéculateurs et autres copains … Et vous versez là-dedans vous aussi mais pour convaincre qui? Ces milliards de l'argent public qui vont aller dans les poches de ces affairistes avec la bénédiction implicite de cet Etat de Droit que vous mettez en avant, il aurait, j'en suis sûr, été plus utile dans le budget de Fadela Amara par exemple et Martin Hirsh, ils l'auraient rendu autrement plus utile au Peuple et notamment celui qui vit dans ces banlieues sinistrées et que vous semblez plaindre en oubliant qui l'a mis dans cette situation sociale et économique …
Une politique de fermeté, écrivez-vous encore, une politique de fermeté de l'Etat … Qu'il commence déjà par être ferme avec ceux qui l'emmerdent ouvertement avec les deniers du Peuple, ces banques, ces affairistes qu'il a engraissé sans contrôle ni contrepartie aucune avec l'argent notamment de ceux-là innombrable pauvres travailleurs notamment des banlieues mais de tout le pays. La majorité des honnêtes gens qui résident dans ces cités, écrivez-vous encore … La belle affaire! Elle se fait entuber et deux fois plutôt qu'une par l'Etat, son propre gouvernement et j'en ai donné ci-dessus l'exemple. Et on lui fait croire que c'est ce jeune à moto ainsi que ses copains qui le menacent et le volent … L'Etat -qu'il soit de Droit ou non-, c'est une Idée, une théorie mise en pratique par des hommes et des femmes, il ne saurait être incriminé en tant que tel ici ou ailleurs. Mais ces hommes, ces femmes, oui … N'inversez pas les termes du problème, je vous prie; le désordre est moins prégnant là où vous le désignez aujourd'hui qu'au sein même de qui représente et incarne en ce moment l'Etat et dont le discours, je vous l'accorde et le regrette infiniment, tend effectivement à n'être plus que celui d'un honteux et scélérat Etat de la parole … Je vous pose la question: qui dénie toute valeur au pacte républicain de ces jeunes des banlieues de Paris et d'ailleurs la province qui survivent comme ils peuvent ou de ces porcs des banques devant lesquels l'Etat de Droit se couche et fait caniche et fait chien chien et chaque jour fait honte et démériter les Institutions de notre pays?
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 14 août 2009 à 23:26
M. Bilger est un marrant, il n'a consulté ni le rapport d'Amnesty international sur les violences policières :
http://www.amnesty.fr/_info/rapport_france/
Ni celui sur les contrôles au faciès :
http://www.soros.org/initiatives/osji/articles_publications/publications/search_20090630
Ni celui de L'ONU :
http://www2.ohchr.org/english/bodies/hrcouncil/docs/7session/A.HRC.7.23.Add.2_frNew.doc
M. Bilger pour un juriste n'étaye pas beaucoup son raisonnement, il se contente d'affirmation et croit détenir la vérité...
Rédigé par : tango | 14 août 2009 à 18:55
Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! (Ferme ta gueule ou... cause toujours !) D'un côté le ministre s'indigne des zones de non droit, de l'autre, un haut fonctionnaire de la République donne "l'exemple" à Orly !!! Comme disait Coluche : "Ils veulent que l'on soit intelligents, et ils nous prennent pour des c... ? Comment on fait alors ?
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 14 août 2009 à 17:58
Eh bien moi j'habite dans un quartier de banlieue parisienne où en ce 15 août, la rue est pleine de jeunes gens désœuvrés qui n'ont pas quitté les quelques hectares qui entourent leur lieu de vie depuis plusieurs années et risquent de passer encore un moment ici. Pas de délinquance (ma copine s'y promène seule le soir beaucoup plus sûrement qu'à Paris), peu de trafic (il n'y a guère qu'un petit dealer qui vend du cannabis de mauvaise qualité), des nuisances sonores limitées, pas de voitures brûlées... Les principaux problèmes ce sont les ordures laissées sur la voie publique par ces attroupements (c'est un peu embêtant pour les agents municipaux mais on n'est pas à Naples non plus) et le non-respect de l'interdiction de fumer dans les cages d'escalier lorsqu'il pleut. On est donc très loin de la zone de non-droit.
Eh bien malgré tout ça, lorsque la police vient (de la ville d'à côté car ici il n'y a pas de commissariat ni d'antenne de police), c'est toujours en force (deux camionnettes en général) et toujours pour le même résultat: des jeunes qui s'éparpillent en courant et les scooters qui partent en trombe dans les sens interdits, talonnés par les policiers visiblement très heureux de l'ambiance causée par leur arrivée et impatient de réaliser une interpellation. On n'est jamais très loin d'un drame comme à Montreuil, ça finira d'ailleurs pas arriver tôt ou tard.
Une patrouille à pied de trois hommes passant deux fois dans la journée pour demander gentiment à ce qu'on utilise les poubelles et faire rebrousser chemin aux petits blancs en quête d'une barette de shit suffirait amplement à mettre un terme au trafic et aux nuisances relatives dans le quartier. Mais voilà, de nos jours le travail des policiers, c'est l'interpellation, l'élucidation, l'incarcération et rien d'autre. Que leur présence soit jugée sécurisante par les habitants ne fait visiblement pas partie des consignes données par leur hiérarchie.
Rédigé par : Ben P | 14 août 2009 à 15:32
On fuirait donc la police faute "d'avoir la conscience et le comportement bien nets".
Mouais...
Vous semblez oublier la réalité : le délit de faciès.
Car la probabilité d'un contrôle d'identité est bien plus élevée lorsque la couleur de peau est noire, brune ou mate.
Rédigé par : JCM | 14 août 2009 à 15:05
Je constate que vous avez tenu à préciser votre définition du pacte républicain comme étant, en substance, "un état de confiance envers les institutions tant qu'elles n'ont pas démérité".
A travers cette phrase, vous dites beaucoup des maux de notre société, de ceux de la banlieue et des relations médiatiques devenues particulièrement perverses, consacrant, avec une étonnante complaisance, une sorte de droit de révolte.
S'il n'y a pas une perversité médiatique là, il n'y en a nulle part.
Chacun de ces drames, consécutifs à des fuites, donnent lieu à un renversement des rôles et des prérogatives. La banlieue serait donc le lieu où règne le racket, les trafics, la loi du plus fort et du plus sournois, où les pompiers et policiers sont caillassés quand ils accomplissent des missions de service ou de sécurité publics, où contrôler un motocycliste exubérant est une agression intolérable...
La narration médiatique est toujours la même. Surréaliste, au point que je me demande si cette opération permettant aux parents et proches de la victime de faire valoir leur point de vue et leur émotion au-delà du raisonnable, est une manière de neutraliser à travers une catharsis médiatique la colère ou si, ce que je redoute, c'est simplement le traitement médiatique qui désormais impose cette "désorientation" générale.
Dans les deux cas, ce serait une erreur, la première se voulant plus intelligente que l'autre ne parvenant qu'à être plus ridicule.
Notre société manque surtout de réprobation unanime. A leur manière, les commerçants de Royan l'ont exprimée, cette réprobation, par la force.
Ce n'est pas une solution à long terme, mais cette réaction est pourtant plus que compréhensible: elle est légitime.
Elle manifeste une réprobation, un rejet du corps social, dans son plus haut degré.
Celle-ci devrait s'exprimer tout autant dans la relation du fait divers de Bagnolet de sorte que la majorité de la population de ces banlieues sente une solidarité qui ne fasse pas d'elle des tiers-citoyens auxquels on ôte, par un jeu politico-médiatique, le droit de réprouver la délinquance pour ce qu'elle est, à sa racine.
Mais là, selon une tradition qui arrange certains acteurs sociaux, on invoque trop souvent une sociologie dérisoire pour excuser, justifier, glorifier même parfois, des délinquants. Ce faisant, on enkiste toute une population dans un rapport vicié à la République, à la démocratie ainsi qu'aux arrêts de la justice combien de fois contestés avec une violence croissante.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 14 août 2009 à 15:04
Je me demande vraiment pourquoi nous avons une police puisque les voyous n'existent pas sauf dans la police.
L'excuse fréquente des comportements anormaux est une tare de notre société de mous.
Heureusement, sous le pont Mirabeau coule la Seine. Et, vive l'anarchie!
Rédigé par : mike | 14 août 2009 à 13:58
Bonjour, si la critique des comportements policiers ne change pas, c'est que pour une grande part elle est largement justifiée. C'est très bien de se gaver de bons mots qui rassurent. Encore faut-il aller vérifier sur le terrain ce qui se passe. Or, la politique du chiffre, pour ne donner qu'une explication (et il y en a d'autre), conduit les policiers à exercer mécaniquement leur travail et à rechercher la plupart du temps la facilité. Ainsi on peut se permettre d'être sévère avec le citoyen peu habitué à enfreindre les régles et moins pertinent dans la recherche des véritables délinquants. Cela crée un sentiment de deux poids deux mesures assez dévastateur dans l'opinion francaise.
Rédigé par : Thomas | 14 août 2009 à 13:21
Avant tout, petite réponse à "Arthur": depuis une récente réforme du code de procédure pénale, les auditions pour tous les faits criminels font l'objet d'un enregistrement audio/vidéo. J'imagine que, certes, d'ores et déjà, vous allez me dire que toutes les auditions devraient être filmées.
De quoi avez-vous peur? Que l'on frappe les personnes entendues? qu'on extirpe leurs aveux?
Je comprends cette crainte.
Mais, allons un peu plus loin; imaginez que les auditions soient toutes filmées. On dira alors que les "suspects" sont frappés avant et après les auditions, dans les couloirs. Et là, voudrez-vous certainement mettre une caméra sur l'épaule de tous les policiers...
Soyons sérieux. Avant de mettre en doute l'honnêteté des policiers, commençons par leur donner les moyens de faire leur métier. Et nous verrons alors que beaucoup de choses progresseront.
Vous parlez ensuite de "l'absence effective d'enquête". Vous n'êtes pas sans savoir que l'IGS a été saisie des faits, ainsi que l'IRCGN (Institut de Recherches Criminelles de la Gendarmerie). Et que, dans toute enquête, il est des cadres juridiques adéquats à chacune d'entre elles. Donc attendons.
Je terminerai ce premier paragraphe par voter proposition relative à la création "d'atelier du droit", ayant pour but d'apprendre les voies de recours internationales au "citoyen".
Je crois que, avant d'apprendre les droits de recours, le "citoyen" doit apprendre les règles applicables en France et donc, notamment, le Code Pénal. Et donc, apprendre à dissocier ce qu'il est permis de "faire" et ce qui est "interdit". Commençons donc par cela; nous verrons ensuite pour les voies de recours.
D'une manière générale, il est toujours très facile de jeter l'opprobre sur les policiers; et c'est de plus en plus récurrent, malheureusement.
Mais avant tout, s'est-on demandé pourquoi "Yakou" a tenté d'éviter le contrôle? Peut-être (et j'insiste, ce n'est pas certain) avait-il quelque chose à se reprocher! Peut-être pas ! Toujours est-il qu'il s'est refusé à être contrôlé. Et c'est bien à cet instant que le drame commence. Je ne parle même pas du fait que le véhicule ait ou non touché le deux-roues! Donc, ce jeune homme s'est mis lui-même en danger. Il faut en revenir aux faits.
Rédigé par : christophe | 14 août 2009 à 12:21
Votre description du policier nous renvoie á ce que Coluche disait en son temps.
Vous avez trois trains de retard. Après tous les efforts accomplis dans cette administration, votre discours n'est pas crédible.
Je ne peux pas juger, je n'habite pas le quartier. J'espère que vous avez tout faux.
A Krems (A) un jeune homme, pris la main dans le sac, s'est fait abattre d'une balle dans le dos par un ou une policier(ère).
Légitime défense ou bavure. Personne ne sait actuellement.
Krems : aucunes voitures brûlées, juste des parents désemparés.
Bagnolet : combien de forces de l'ordre pour éviter l'étincelle ?
Et que vive la France.
Rédigé par : [email protected] Monsieur Reffait | 14 août 2009 à 12:19
Le drame de Bagnolet pourrait être l'ultime chance de résoudre le problème des zones de non-droits sans trop de casse, à condition d'en aborder tous les faits.
Par exemple :
Le jeune homme était-il plus terrorisé par la police ou par le propriétaire du motocycle ?
Craignait-il d'éventuelles mesures de rétorsion à son égard ou contre sa famille s'il s'était fait confisquer l'engin de course ?
Les jeunes du quartiers du Plateau se filment depuis au moins deux ans au volant de bolides de cross non prévus pour rouler sur du bitume, au sus et vu de tout le monde.
Exemple :
http://www.youtube.com/watch?v=l6HME7H6ETE
Qu'avait fait le sympathique maire de Bagnolet pour encadrer cette passion des jeunes pour les sports mécaniques ?
Deux jeunes y avaient déjà perdu la vie, mais comme ils se sont tués tout seul, pas d'émeutes, aucunes lignes dans la presse.
Á croire aussi qu'il n'y a aucun adulte dans cette ville ?
Malheureusement je crains que l'on zappe jusqu'à la prochaine flambée.
Parce que des jeunes gens qui se filment à pétarader sur des engins de courses, chaque cité en possède, sans qu'aucune autorité quelconque, police, justice, élus, parents, adultes ne bouge !
Aide-toi et le ciel t'aidera, faut-il faire comme à Royan pour qu'enfin l'on prenne les problèmes à bras le corps ?
Rédigé par : Baudricourt | 14 août 2009 à 11:54
J'apprends à l'instant que le préfet Paul Girod de Langlade vient d'être suspendu pour propos racistes. Une réaction bien rapide pour un pays dont la police, la justice et les hauts fonctionnaires comme les préfets sont constamment acusées par certains de racisme... Le racisme existe en France, comme partout, qui pourrait le nier ? et il faut le combattre - mais de là à discréditer sans nuances des fonctionnaires qui font leur travail (comme les policiers de la BAC), il y a une marge. J'ajoute que Monsieur Reffait, toujours prompt à monter sur ses grands chevaux quand il s'agit d'antisémitisme et qui s'érige régulièrement en porte-parole d'une communauté dont il ne connaît pas les positions, voit partout des racistes quand il s'agit de Noirs, d'Arabes et de policiers de banlieues. Tout cela, à vrai dire, n'est pas très objectif.
Rédigé par : Laurent Dingli | 14 août 2009 à 11:20
"Un Etat de la parole, un engagement creux, une promesse vide."
Ah, un état et un Etat de la parole, qui ne serait pas nécessairement promesse vide de sens et engagement tapageur, mais, au sens heideggérien du terme, un 'Acheminement vers la Parole'! (Unterwegs zur Sprache) Où se situe ce très beau texte entre le questionnement philosophique, son écho japonais et son 'en retour'!
« Paradis est l’expérience qui consiste à amener la parole à la parole en tant que parole. C’est une étrange expérience que de faire venir la parole à la parole en tant que parole, en tant que cette parole est d’abord un écouter. »
Philippe Sollers, La Divine Comédie, Desclée de Brouwer, 2000, p. 425.
Voir éventuellement : http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=770
« Porter à la parole la parole en tant que parole. »
« Parler ce n’est pas en même temps écouter ; parler est avant tout écouter. »
Martin Heidegger, Acheminement vers la parole, 1959, p. 228 et 241.
Un Etat de la parole qui donc serait l'état d'un écouter se passant de l'Etat des écoutes!! Le rêve!
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 août 2009 à 11:03
Je vous suis sur l'essentiel, cher Philippe.
Je reconnais bien, dans le commentaire de Jean-Dominique Reffait, cette antienne gauchiste qui a fait tant de ravages par le passé : l'indifférenciation ou plutôt l'équivalence entre le représentant de l'autorité et celui qui la bafoue. Il nous explique ainsi que les policiers de la BAC sont en quelque sorte des voyous au même titre que les petits casseurs, les voleurs de motos, les dealers ou les braqueurs de banque avec lesquels ils jouent aux "cow-boys" ; il précise encore le plus sérieusement du monde que c'est la police républicaine qui sème la terreur en ville !!! Ce commentaire est un cas d'école : toujours le même stéréotype plaqué sur la réalité. A cela s'ajoute la tarte à la crème de la police raciste qui n'arrête que les basanés... On a pu mesurer le désastre engendré par ce genre de sottises dans les années 80. Mais Monsieur Reffait et ses amis semblent vaccinés contre le doute et l'expérience. Nous avons aujourd'hui Fadela Amara et Mohammed Abdi à la tête de la politique urbaine des quartiers, ils avaient Bernard Tapie et les criailleries de SOS Racisme... Et ce sont les mêmes aujourd'hui qui viennent nous parler d'esbrouffe...
Rédigé par : Laurent Dingli | 14 août 2009 à 10:48
Depuis 2002, c'est effectivement l'Etat de la parole avec des discours sécuritaires musclés, des statistiques sur la délinquance à gogo plus ou moins manipulées, des interventions policières filmées par les médias, un amoncellement de nouvelles lois, un discours souvent populiste... Mais rien ne change finalement dans les quartiers...
Rédigé par : des pas perdus | 14 août 2009 à 09:18
Cher Philippe Bilger,
Des seins de Sharon Stone à la mèche de Brice Hortefeux, de quel côté votre cœur va-t-il balancer ?
Trêve de plaisanterie. Vous écrivez, à propos de la tragédie de Bagnolet : « Avant même cette annonce, pour certains qui attisent avec rage le feu social, la police était évidemment coupable, la voiture avait évidemment heurté la moto, alors que selon le procureur de la République ce n'était pas le cas. »
Je ne fais pas partie de ces attiseurs de feu social, mais à l’inverse de votre constat, je m’interroge sur ces procureurs qui, en chaque circonstance où le comportement de représentants de l’ordre pourrait donner lieu à questions, les exonèrent d’emblée, sans autre forme de procès, de toute responsabilité, même éventuelle.
Je partage votre dilection pour un état de droit. Mais un état de droit se doit aussi de ne pas générer des citoyens qui seraient, par principe, en dehors du droit.
Le métier de policier n’est sûrement pas facile ; ceux de procureur, de juge ou d’avocat général ne le sont pas plus. Mais les membres d’un pays qui se dit démocratique sont en droit d’exiger de leurs représentants et des représentants du pouvoir judiciaire des procédures et des postures équitables.
Pour l’anecdote, si vous avez regardé les journaux télévisés relatant les événements de Bagnolet, tous les journaliste de télé se sont tournés vers un représentant du syndicat « Alliance » de la police pour permettre au citoyen téléspectateur de se faire une idée « objective » des responsabilités respectives des forces en présence.
Que croyez-vous que fut la réponse du syndicaliste ?
Si je puis me permettre une telle outrecuidance, cher Philippe Bilger, j’espère que nous méritons mieux que cette médiocrité.
Rédigé par : Christian C | 14 août 2009 à 09:05
Passer des seins nus à la parole de l'Etat...
Tout le charme de votre blog...
Bonjour chez vous
Rédigé par : Jean Meyran | 14 août 2009 à 08:43
Bonjour,
"le jeune Yakou est mort en moto alors qu'il était suivi par une voiture de police" dites-vous.
Etait-il "suivi" ou "poursuivi" ?
Toujours le poids des mots même s'il n'y a pas eu (?) le choc des auto/moto.
Rédigé par : Clafoutis | 14 août 2009 à 08:22
On a du mal a suivre ce billet.
Un citoyen de 18 ans est decede lors d'un controle d'identite dont le motif semble une allegation de "tapage nocturne".
Aucune instruction n'a ete ouverte a ce jour par un juge d'instruction.
On rappelle que l'absence d'une enquete effective sur un deces a l'occasion d'un controle de police est une violation de l'article 2 de la Convention europeene des Droits de l'Homme.
Il est a peine croyable en France que les voitures de police et les bureaux d'interrogatoires dans les commissariats soient les endroits ou la police ne mette pas de camera.
Je suis d'accord sur le fond avec vous, le peuple, ses procureurs et les juges ont la police qu'il merite...
Ps: Aux dernieres nouvelles, le procureur de la Republique n'etait pas temoin du deces du citoyen.
Ps2: Il est regrettable que des citoyens utilisent les degradations volontaire pour exprimer leur colere et leur douleur.
Peut etre faudrait il organiser des ateliers de droit pour apprendre au citoyen a saisir la Cour europeenne des Droits de l'Homme apres l'epuisement d'une voie de recours interne effective.
Rédigé par : arthur | 14 août 2009 à 03:36
"progressisme éloigné des réalités populaires."
Oui, c'est vrai que l'esprit sottement Libé flotte toujours sur la marmite, cet esprit maladroitement anar qui croit tous les individus vertueux et désireux de s'entraider là où la plupart ne rêvent que de marcher sur la tête du voisin parce que leurs pieds y seront plus à leur aise.
Vos valeurs républicaines sont les miennes et celles d'une grande majorité des gens de ce pays, et ce quelle que soit leur couleur. D'ailleurs s'ils sont venus souvent de très loin, c'est parce qu'ici ce n'est ni le Maghreb ni l'Afrique noire. Mais il est vrai pour donner dans l'anti angélisme, qu'il faudra toujours et régulièrement rappeler à ceux-là que ce qui les attire ici est un Etat fort, avec des règles solides et claires, pas de celles sournoises et variables qu'ils ont quittées avec l'agencement social et économique qui les désespéraient là-bas.
Leur dire, leur expliquer, lentement s'il le faut, que voler ou détourner l'Etat c'est saper la base de ce qu'ils sont venus chercher "chez nous". M'en revient quand je faisais ma thèse que d'avoir dû endurer ces explications fières et débiles de collègues arabes et russes qui nous expliquaient tout fiers comment ils trafiquaient leur compteur EDF ou leur feuilles d'impôts (ces mêmes qui finançaient leur thèse, enfin, quand celles-là pouvaient être qualifiées de la sorte), et nous de tenter à ces nouveaux venus d'expliquer la vilenie et le paradoxal de leurs gestes, que c'était nous qu'ils volaient...
Je ne sais pas si les leçons ont servi à quoique ce soit, je crois bien que non, mais on aura quand même essayé, avec timidité, certes, mais au moins étions nous assez lucides et intelligents pour ne pas trop nous perdre dans ce progressisme sot, cité plus haut.
Cependant, il est quand même un peu agaçant de vous lire faire preuve de cette gentille bonne volonté de fermeté oratoire, pas spécialement vous M. PB qui n'étiez en charge de cette affaire, mais les autorités compétentes qui ont raccompagné les jeunes au train... On croit rêver. L'un a pris quatre mois de prison ferme parce qu'avais un casier gros comme ça, deux autres la moitié sans mandat de dépôt, et les autres un billet de train gratuit...
Il suffit de lire les réactions sur les sites internet moins instruits que celui que nourrissons ici pour voir qu'une justice et une police pareille ne vont pas freiner ceux qui veulent se faire justice eux-mêmes, sans parler de ceux qui veulent "les" foutre tous dans des bateaux pour le Maghreb et les couler au large...
Quant à l'état des prisons où la surpopulation généralise la gangrène et fait sortir les gens pires qu'à leur entrée, qu'attend-t-on pour en construire en plus grand nombre, mais, décentes, où on reformate, ou au moins essaie de reformater ceux qui le sont encore ?
Dans le vaste budget de la nation, cet investissement serait sûrement rentable, en plus d'être moral.
AO
Rédigé par : oursivi | 14 août 2009 à 01:08
Aïe, vous reprenez cette idée que des "progressistes" angéliques tiendraient encore et toujours des discours laxistes et anti-policiers. C'est tout bonnement erroné.
Dans les banlieues, la police, de par son recrutement et ses affectations, fait peur à tout le monde, et pas seulement à ceux qui ont quelque chose à se reprocher. Parce qu'on y met des cow boy (les fameuses BAC) qui, sous le prétexte de terroriser les malfaiteurs, terrorisent sciemment tout le monde, de peur d'en louper un. C'est la "réalité populaire". Et si les populations sont évidemment excédées par les voyous, elles n'en sont pas moins inquiètes quand la police pointe son museau. Ces policiers-voyous de la BAC, crânes rasés, qui circulent en civil, bousculent les braves gens qui ne se rangeraient pas sur le trottoir, s'expriment en racaille avec tutoiement systématique dès que le bronzage d'un quidam atteint la cote d'alerte, ces policiers ne constituent pas, loin s'en faut, un secours rassurant face à la violence de certains jeunes pour qui ils constituent de véritables compagnons de jeux dangereux.
Cette politique ne fonctionne pas, la délinquance augmente, et le ministre n'a rien trouvé de mieux pour l'expliquer par la crise, savoureuse excuse pour une population de voyous qui ne ressent pas la crise puisqu'elle ne travaille jamais...
L'hostilité de la population face à la police se comprend donc comme un ras-le-bol de la confrontation stérile entre policiers et voyous dont les victimes sont les malheureux habitants de ces quartiers, considérés par les uns comme des suspects et par les autres comme des boucliers. C'est ainsi que certains sont tentés, sans être délinquants, de ne pas s'arrêter à un contrôle de police... Comment justifiez-vous que la première réaction policière ait été de salir la victime en affirmant que le jeune homme était "défavorablement connu des services de police" ? Quelle est la justification de cette attitude insinuatrice ? Si encore, on y gagnait en sécurité, mais tel n'est pas le cas.
En face de cette situation, où est le projet de loi sur la ville de la géniââle Fadela Amara ? Où sont les actions concrètes ? Où est le plan Marshall tant annoncé par le candidat Sarkozy ? Rien. On se fout du monde.
La police a du travail dans ces quartiers, elle ne le fait pas ou mal, les résultats sont là. Parce qu'elle s'est coupée des commerçants, des associations, parce qu'elle s'est coupée de la population, parce qu'elle se comporte en adversaire de tout un quartier, elle ne peut plus pénétrer dans une cage d'immeuble, elle n'arrête plus les vrais délinquants.
Il suffit de voir comment les choses se sont passées à Royan, où les comportements policiers sont différents : il y a eu des arrestations immédiates. Parce qu'en face, il y avait des forains, du genre qu'on ne chatouille pas très longtemps sans se prendre une chiquenaude. Parce qu'on ne craint pas une police qu'on connaît, parce qu'au besoin on lui prépare le boulot et on la somme d'intervenir quand elle est par trop trouillarde. J'apprends, je crois rêver et j'attends votre avis, que le procureur local réfléchit à d'éventuelles poursuites contre les forains !!!
Et finalement, l'Etat de la parole ressemble bien à ces cellules psychologiques que l'on ouvre à toute occasion. Les rodomontades ministérielles sont destinées "à pallier une impuissance principale"...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 14 août 2009 à 01:02