On ne sait plus où donner
de l’indignation.
Au Soudan, une journaliste risque la flagellation parce qu’elle a porté un pantalon. Courageusement, elle assume le risque du procès pour faire progresser les mentalités et les comportements dans ce pays (Le Dauphiné Libéré). Elle sera jugée au mois de septembre (FR3). C'est une indignité.
En Iran, un procès inique
s’est déroulé au cours duquel les principaux dirigeants réformateurs, encadrés
de policiers, ont dû subir – à l’exclusion de toute autre séquence procédurale
– un accablant réquisitoire de l’avocat général. Le caractère
« stalinien » de l’ensemble, avec des accusés contraints de se
renier, a été relevé par tous les observateurs (Le Monde). C’est une honte.
Au Maroc, un sondage sur
Mohammed VI a été interdit, cent mille exemplaires de deux publications mis au
pilon. Le paradoxe réside dans le fait que "l’action du souverain était
massivement soutenue à l’exception de sa politique féministe " (Le Monde ). C’est une
absurdité.
Devant cette indignité,
cette honte et cette absurdité, que faire ?
Les constater seulement
et, conscients de nos propres faiblesses françaises, pourtant sans commune
mesure, s’en désintéresser au prétexte que nous n’aurions aucune leçon à
donner ? Nous réfugier dans le silence et une abstention que la récente suppression du secrétariat
chargé des droits de l’Homme permettrait sans doute de justifier ?
Porter au contraire à son
comble le droit d’ingérence, la volonté d’arrogance et nous considérer chez
nous dans le monde entier ? Dénoncer les atteintes, les offenses à notre
vision humaniste, à notre conception des libertés publiques et instituer la
France comme supplétif des organisations internationales, en qualité de Zorro
universel ? Une France qui serait rapidement aussi détestée que sa
certitude d’être du côté de la morale serait forte.
Tenter, enfin, l’impossible ?
Ne pas mettre en œuvre la politique confortable et facile de
« l’autruche » mais nous fixer la mission ambitieuse de dire
notre mot et de proposer notre éthique, mais sans impudence ni vanité ?
Essayer de concilier, pour mieux transmettre nos messages nécessaires,
l’amélioration et le respect de l’Etat de droit en France et la constance de
notre engagement international ? Faire preuve de modestie mais aussi
d’orgueil, car si la France se sert trop volontiers de l’alibi de 1789 pour se croire
exemplaire, il n’en demeure pas moins qu’elle n’est pas la plus mal placée pour
prévenir ou condamner les abus intolérables dans les pays étrangers ?
On perçoit bien le tour
de force qu’une politique digne de ce nom représenterait. Exister, parler,
dénoncer mais de telle manière que nous ne soyons pas renvoyés « dans nos
cordes ». La pire des solutions serait l’indifférence.
Entre une France qui se
rêve et une France qui se tait, pourquoi pas une France qu’on écoute ?
Quand je vois les risques inouïs que prennent les Afghans pour voter, j'ai à l'esprit nos taux d'abstention d'enfants gâtés.
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 août 2009 à 16:05
Mais que puis-je leur conseiller ?
Ce ne sont pas les femmes qui travaillent que je dénonce, c'est ce système qui les force à le faire. De même, je ne considère pas que c'est la société industrielle qui est la cause du problème, mais la volonté objective de ceux qui profitent du système de fabriquer une main d'oeuvre fragile et sous payée.
Mettre dans l'industrie les hommes et les femmes en concurrence relève de la même stratégie de dumping social que de mettre en concurrence indigènes et immigrés. Que les féministes soient en cela les "idiotes utiles" du capitalisme n'est pas la moindre des ironies de l'histoire.
Rédigé par : Erig Le Brun de la Bouëxière | 13 août 2009 à 09:47
J'ajoute, Monsieur de La Bouëxière, que je respecte le modèle de société qui semble avoir vos préférences, même si je le trouve difficilement applicable à nos sociétés modernes. Je suis évidemment partisan du libre choix, mais, concrètement, que conseillez-vous aux femmes qui n'ont pas les moyens de rester à la maison ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 12 août 2009 à 13:55
Monsieur de La Bouëxière,
L'épanouissement et le progrès du travail féminin ne réside pas seulement dans l'opposition salariat/non-salariat, mais vous ne pouvez faire abstraction de cette évolution majeure. Comme vous le savez, plus de 80% de la population était jadis rurale, et, parmi ces 80% la majorité appartenait à la petite ou à la moyenne paysannerie. Quand une femme travaillait à la ferme près de quinze heures par jours, sept jours sur sept, et 365 jours par an, elle pouvait difficilement s'épanouir. Avec le salariat, l'exode rural et l'industrialisation en revanche sont apparus, très progressivement et très imparfaitement il est vrai, divers règles et progrès, de la réduction du temps de travail, à la réglementation du travail de nuit, à l'interdiction de celui des enfants, au droit de grève, à la couverture sociale, etc.
Un certain nombre de paysannes étaient en outre obligées d'avoir un travail salarié en plus de leur travail harassant à la ferme ; beaucoup d'entre elles ruinaient leur santé à filer le chanvre ou le lin dans des caves humides et sans lumière jusqu'à une heure avancée de la nuit, notamment dans le Niortais.
Votre premier commentaire révèle votre méconnaissance de l'histoire contemporaine, les partis et syndicats de gauche ont toujours lutté contre le travail de nuit des femmes, notamment dans les usines d'armement. Quant aux patrons bourgeois fauteurs de guerre, épargnez-nous cette antienne digne de l'Humanité ou de Gringoire, et qui ne correspond nullement à la réalité historique.
Comprenez-moi bien, je ne dis pas que la société industrielle moderne est meilleure que la société rurale d'autrefois, mais je constate tout de même que la femme a acquis des droits dont la capacité d'obtenir un travail salarié n'est pas le moindre. Tout n'était pas formidable jadis et tout n'est pas si terrible aujourd'hui ainsi que votre conservatisme sans nuances peut le laisser croire. Cette société idéale d'hier n'a jamais existé. Mais oui, heureusement que les féministes ne veulent pas que les femmes retournent aider leur mari à la ferme.
Ah ce bon vieux temps quel bonheur!
Quant à la noblesse française, mon cher Monsieur, je la connais aussi bien et peut-être mieux que vous qui êtes noble. Tenez, il me semble même avoir croisé un sieur de La Bouëxière naviguant avec Duguay-Trouin dans le cadre de ma thèse de doctorat, mais je puis me tromper. (Incidemment, mon directeur de thèse a fait la sienne sur la noblesse bretonne dont vous êtes). Cher gentilhomme, vous voyez que le monde est petit.
Rédigé par : Laurent Dingli | 12 août 2009 à 10:46
Je débattrais avec vous, Monsieur Dingli si vous ne confondiez pas évidemment travail et salariat. Que les femmes aient toujours travaillé (aux côtés de leur mari à la ferme, tenant les comptes de l'échoppe) est évident. Mais ce n'est pas cela que les féministes réclament, elles veulent des femmes salariées. Des agents économiques autonomes. La multiplication des agents économiques par deux a, de fait, divisé par deux le salaire des individus. Les hommes reçoivent la moitié de ce qu'ils recevraient si les femmes ne travaillaient pas. Les vrais perdants sont les enfants: nounous, garderies, pouponnières.
Quant à celles que vous appelez les nobles, vous ignorez sans doute qu'elles travaillaient énormément en tous cas dans les bonnes familles. La seule vraie oisive parmi les femmes, c'est la bourgeoise. Celle d'avant Beauvoir, bien sûr, car depuis, la bourgeoise travaille. Pour jouir de droits supplémentaires? Non, pour acquérir ce qu'elle croit être un statut, pour "s'épanouir". Il est vrai que toutes les femmes obligées de travailler occupent des emplois tellement épanouissants, dans les usines de pneus, chez Moulinex et chez Carrefour. Gageons que nos bourgeoises progressistes, qui s'épanouissent tellement dans leur travail échapperont sans doute au sort de leurs soeurs à qui on va demander maintenant de travailler AUSSI le dimanche.
Ah le progrès! Quel bonheur.
Rédigé par : Erig Le Brun de La Bouëxière | 11 août 2009 à 17:42
Monsieur de La Bouëxière,
Vous vous trompez, les femmes ont toujours travaillé, ce ne sont que les nobles et les bourgeoises qui restaient au ménage.
Vous oubliez enfin que l'émancipation est un tout et qu'avec le travail viennent tout un ensemble de droits et de libertés.
Rédigé par : Laurent Dingli | 11 août 2009 à 10:40
@Marie: Quel chemin à parcourir... Vers quelle société encore plus imbécile.
C'est vrai, mais quel chemin parcouru: Les femmes de 14 ont laissé les usines à leurs maris (à regret bien sûr), mais les gouvernements progressistes les ont depuis gratifiées du droit de travailler la nuit à l'égal des hommes. Beau progrès en effet.
Quel métier faites-vous donc chère Marie pour vouloir envoyer toutes vos soeurs au même régime?
La peste soit des féministes aveugles et sourdes qui n'ont pas compris que les folingues qui veulent leur vendre "l'épanouissement par le travail" sont toujours des bourgeoises argentées qui bossent bas de soie dans des lieux moquettés. Qui doivent "lutter contre les préjugés de leur milieu"... Les autres sont caissières.
Pitié pour toutes celles qui ne peuvent pas rester chez elles, alors qu'elles en rêvent, en raison d'un économie manipulée par les bourgeois fauteurs de guerre, ravis de fabriquer de la main d'oeuvre souple, interchangeable, sous payée en proportion de la baisse relative des salaires avant 14.
Les femmes sont aujourd'hui remplacées par une autre variable d'ajustement: l'immigration légale et illégale.
La manoeuvre est cependant admirable d'avoir réussi à transformer ses victmes (les femmes, les sans papiers) en supporters acharnés de la farce dont ils sont les dindons.
Rédigé par : Erig Le Brun de La Bouëxière | 11 août 2009 à 08:00
"Au Soudan, une journaliste risque la flagellation parce qu’elle a porté un pantalon…
Devant cette indignité, cette honte et cette absurdité, que faire ?"
Alors que je relevais un article paru dans la Provence du 05 août dernier : « Les maires de la région déclarent la guerre aux torses nus ».
Retour à « l’ordre moral » ? C'est alors que j’entendis cette information, sujet de votre billet.
C’est le 30 mai 1431 que Jeanne d'Arc fut brûlée à Rouen pour avoir porté des habits d’homme et quitté ses parents sans autorisation !
Toutefois, monsieur Bilger, vous le magistrat, vous ne pouvez ignorer qu’une loi de 1795 qui n'a jamais été abrogée, interdit aux femmes le port du pantalon.
La loi du 26 Brumaire an IX de la République dispose que toute femme désirant s'habiller en pantalon doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l'autorisation, et celle-ci ne peut être donnée qu'au vu d'un certificat d'un officier de santé.
Deux circulaires de 1892 et 1909 autorisent le port féminin du pantalon si et seulement si la femme tient à la main une bicyclette ou un cheval. Ce ne devient plus un délit.
La loi n'a jamais été abrogée ! Aucune sanction n'est prévue !
Même si le décret n°2004-102 du 30 janvier 2004 relatif à la tenue des agents de police municipale pris en application de l'article L. 412-52 du code des communes, articles annexes 2 et 3, modifié par le Décret n°2007-1049 du 26 juin 2007 - art. 1 JORF 28 juin 2007 détaille la tenue été et hiver de ses agents et qu’il est précisé : « 5. Pantalons, jupes, chaussettes, collants et chaussures…
Pantalon de couleur bleu foncé, du modèle "ville" ou "ample adapté", avec un passepoil vertical de couleur bleu gitane le long de chacune des deux jambes. Il peut être prévu que les agents de sexe féminin portent une jupe de couleur bleu foncé avec le même passepoil. »
Retour sur l’extrême rapidité de l’évolution des droits de la femme en France et l’EGALITE pour tous :
C'est en 1622 qu'en France, Marie de Gournay réclame l'égalité entre les hommes et les femmes, soutenant que celles-ci ne sont pas inférieures aux hommes par nature mais du fait de leur éducation !
En 1790 une loi supprime le droit d'aînesse masculin. Tous les enfants sont désormais égaux devant la succession, quel que soit leur rang de naissance et leur sexe.
En 1791 Olympe de Gouges réclame l'égalité politique entre les hommes et les femmes dans sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Elle est guillotinée deux ans plus tard.
Le code civil de 1804 déclare la femme incapable juridiquement. Elle est sous l'autorité du père puis du mari. En revanche la femme célibataire ou veuve jouit de la plénitude de sa capacité juridique, droit de vote exclu. La veuve qui a eu des enfants, elle, reste surveillée par un Conseil de famille composé des membres de la famille de son mari.
En 1832, le viol est désormais un crime, mais c'est le père ou le mari qui est considéré comme lésé...
Vint 1914, Jean Giraudoux déclare : "La guerre, ce jeu que les hommes ont inventé pour rester entre eux". Le général Joffre répondra : "Si les femmes au travail dans les usines s'arrêtaient vingt minutes, les Alliés perdraient la guerre...".
René Viviani, Président du Conseil, lance le 7 août 1914 : "Debout, femmes françaises, jeunes enfants, filles et fils de la patrie. Remplacez dans les champs ceux qui sont sur le champ de bataille. Préparez vous à leur montrer, demain, la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés ! Il n'y a pas, dans ces heures graves, de labeur infime. Tout est grand qui sert le pays. Debout ! A l'action ! A l'oeuvre ! Il y aura de la gloire pour tout le monde. Vive la République ! Vive la France"
« Il faut construire une industrie de guerre » clame-t-on. Il ne suffit plus de mobiliser les hommes (60 % des actifs en 1918, soit 8 millions) pour le front mais de constituer une armée à l’arrière dont le gros de la troupe sera féminin sans qu’aucun poste de commandement ne lui soit accordé !
Aux femmes qui revendiquent leur droit de contribuer à la défense du sol, partout où elles se sont adressées, elles ont été renvoyées à leur soupe. L'ordre est formel : "Pas de femmes à la guerre !" sauf aux cuisines ou dans les bureaux.
D’abord par philanthropie, solidarité, on a employé les femmes de camarades mobilisés, non pas à la journée, mais à l’heure. La main d’œuvre féminine se payant moins cher que celle des hommes.
Le gouvernement demande aux industriels par circulaire que soit respecté le principe « à travail égal, salaire égal »…. Mais admet que soit déduit de leur salaire « le coût de revient de toutes les modifications d’outillage… la part des frais supplémentaires entraînée par la substitution de la main-d’œuvre féminine à la main-d’œuvre masculine.»
7,7 millions de femmes travaillaient au début de la guerre. S’y ajouteront deux millions qui vont endosser l’uniforme de l’infirmière, de dames d’œuvres…
Sur les 5,2 millions d’agriculteurs que compte le pays, 3,7 millions sont mobilisés. Même au ralenti, la machine agricole a tourné grâce aux femmes. Une commission de l’agriculture a demandé que les femmes et les mères de mobilisés qui ont pu continuer l’exploitation de la ferme familiale puissent recevoir le Mérite agricole jusqu’ici réservé aux hommes.
En 1918, elles sont 500 000 "munitionnettes" ou "obusettes" à travailler pour l'armement. Une journaliste de l'époque avait écrit : "L'ouvrière toujours debout, saisit l'obus, le porte sur l'appareil dont elle soulève la partie supérieure. L'engin en place, elle abaisse cette partie, vérifie les dimensions, relève la cloche, prend l'obus et le dépose à gauche. Chaque obus pèse 7 kg. En temps de production normale 2 500 obus passent en onze heures entre ses mains. Comme elle doit soulever deux fois chaque engin, elle soupèse en un jour 35 000 kg...
Les ouvrières tournent onze à douze heures quotidiennement, (voire quatorze heures) avec tout au plus deux jours de repos par mois. Sur 100 femmes entrées à l'usine en même temps, il n'en reste que 45 trois mois après. Les maladies (gale du nickel, kératodermie, intoxications, etc), les accidents du travail et les explosions ne les épargnent pas : le bilan de celle du 15 mars 1918 dans une usine de la Courneuve ne sera jamais rendu public.
Un observateur masculin nota : « J’ai vu des femmes rentrant de l’usine, à neuf à dix heures du soir, s’effondrer sur une chaise et à qui la souffrance, faite de fatigue et de lassitude, arrachait des larmes. Mais elles pleuraient rarement. Elles avaient le sentiment du devoir. Et puis elles gagnaient largement leur vie. La femme est économe. C’est une fourmi. Avec une prime à la production, on la fait travailler jusqu’à l’épuisement ; elle a besoin d’être protégée contre son gré. »
Alain Decaux « la Française en guerre ».
Le patriotisme ne va pas résister longtemps aux conditions misérables faites à la main-d’œuvre féminine. Les femmes revendiquent : 17 grèves en 1914, une centaine en 1915, plus de 300 en 1916. Le 29 juin 1916, les 81 ouvrières de l’usine de Puteaux du marquis de Dion qui fabrique les fusils arrêtent le travail pour protester contre une baisse masquée de leur salaire…. C’est la première grande grève de femmes dans les usines de guerre, annonçant la baisse de moral que va connaître la France tant au front (mutineries) qu’à l’arrière dans la couture....
Le ministre de l’Intérieur Malvy, de peur que le mouvement ne gagne des industries plus vitales pour la guerre, fait voter le 11 juin, une loi instituant la semaine anglaise et les contrats collectifs dans la couture….
Pas de médailles, pas de citations "mortes pour la France" pour ces "soldats" inconnus du "deuxième sexe" mais des salaires de misère de 3 F à 6,50 F par jour en 1916, de 7 F à 14 F fin 1918 alors que dans le même temps le kilo de boeuf passait de 2,20 F à 6 F, celui du beurre de 3,50 F à 9,60 F.
La démobilisation sera brutale : « Il serait odieux qu’en revenant les maris trouvassent leurs places prises », dit la présidente de l’Association pour l’enrôlement des Françaises au service de la patrie. Le retour au foyer est souhaitable au nom du « sauvetage de la race » et du réconfort des maris traumatisés.
La femme que découvre alors le démobilisé de 1918 n’est plus celle de 1914 : elle a les cheveux courts, les jupes aux genoux, les jambes gainées de soie et des souliers plats. Et elle n’accepte plus d’avoir le foyer pour seul horizon !
Que de chemin encore à parcourir... !
http://www.cfo-news.com/Une-loi-francaise-interdit-aux-femmes-le-port-du-pantalon_a438.html
Rédigé par : Marie | 10 août 2009 à 21:03
@oursivi
"Vous fustigez davantage l'ambassade française que le régime de Téhéran ! Vous êtes tombée sur l'échelle ?"
Je suis en cela la maxime de Confucius qui que fol est celui adresse un discours à un sourd et encore plus fol, celui qui ne l'adresse pas à qui peut l'entendre et en faire son profit! Je ne me rappelle plus de la citation exacte mais cela revient grosso modo à faire la distinction entre le nécessaire et l'inutile!
"Et ... On les arrête pour autant ? "
Il manque déjà 8500 places pour accueillir des condamnés à titre définitif et vous, vous voudriez faire arrêter tous les expéditeurs des missives qui remplissent les poubelles de leurs ambassades respectives? Mais, même en réquisitionnant l'ensemble des ministères et aussi l'Elysée au point de ne plus laisser que leurs pelouses aux activités ministérielles, en ouvrant les tribunaux le week end et en instaurant une surprime pour les magistrats et tous les fonctionnaires de police qui accepteraient de jeûner pour continuer à travailler, on n'y suffirait pas!
Laissez faire, ça les occupe et tout le temps qu'ils perdent à recouper des informations contradictoires, ils ne nuisent pas!
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 août 2009 à 18:47
La France à tout le monde, que ne ferait-on pas pour prendre position sans mouiller la chemise, heureusement que les blogs sont là pour crier, hurler, faire notre révolution, envahir les méchants qui se défendent au coup par coup, ah j'ai eu cet honneur de faire partie des premiers créateurs de blogs, je n'imaginais pas à l'époque que cela attirerait autant de "bavards", avocats politiquement correct, rond de jambes avec effets de manches et défenseurs des racailles, avocat général censé être là pour nous éclairer sur la divine justice que nous font manger les politiques décennies après décennies toujours plus opaques, bonnes ou mauvaises, nos pensées sont dorénavant orientées, contrôlées, il faut avoir un avis sur tout, ne nous occupez pas de votre linge sale, celui des autres est bien plus intéressant, chez nous c'est même pas du linge sale.. même pas peur!
Les autruches en pleine révolution, on a enfin le droit de ne plus mettre nos tronches vérolées d'actus (on va bientot voir des antennes pousser sur la tête des nouveaux-nés, adn oblige), dans le sable grâce à nos blogs, on peut bâtir, gesticuler, comme diraient les légendes marocaines, le plaisir du temps long... interminablement long, de vie à trépas..
Un vide cosmique, mais ce qui compte, c'est pas de faire, c'est d'avoir l'impression de faire, et ce, partout à la fois. Nous sommes tous des avocats généreux/généraux en puissance.
Rédigé par : Patrick Marguillier | 10 août 2009 à 01:58
O grand Maître, vous allez finir anar ! On entend beaucoup parler de vous sur internet, d'un côté on vous trouve mollasson (affaire Halimi), de l'autre vous servez de référence chez les prolos ! Mais à quels saints vous vouer ?
Le silence radio ne semble pas vous convenir, mais l'action style Bilger II le retour avec la kalachnikov sous le bras non plus, que faire ? Ecrire, tourner autour du pot avant que le pot ne vous tourne autour, et pendant ce temps-là, les vilains sept nains vendent des flingues sous votre nez, organisent leurs tueries avec une finesse de psychotique en rut, des massacres de libertés d'expression que nous envierait le soviet suprême, lapident les hommes qui ne veulent pas porter des robes et les femmes qui portent des pantalons, comment allez-vous vous en sortir?
Votre blog va prendre feu ? les ordis en lecture vont s'illuminer ? Avocat général, général tiens tiens...
Les révoltes ne se font pas dans la dentelle, un jobard disait que l'art de la démocratie, c'est la possibilité de gueuler sans jamais être entendu...
Nous sommes en plein dedans ! Remarquez ça occupe les ronds de cuir..
Un jour je vais me déguiser en mollah et aller me balader dans le 16ème, ça vous tente l'expérience ? réactivité recommandée, si ça marche après la lampe bronzage, on ira en Iran, ça nous changera de la laisse costard et doigt sur la couture.
On pourrait aller libérer la petite Reiss, si ça vous dit, les Mollahs c'est mollasson de nature, on n'enénergie en ce moment ça fait recette dans ces contrées lointaines, mais encore plus chez nous)
Salutations
Rédigé par : Patrick Marguillier | 10 août 2009 à 01:44
Catherine, qu'est-ce que c'est que ces salmigondis ?
Vous fustigez davantage l'ambassade française que le régime de Téhéran ! Vous êtes tombée sur l'échelle ?
Vous ne croyez pas que les Iraniens travaillant pour l'ambassade (et tous ceux désireux de le faire) n'envoient pas de compte rendus à leur pays après une élection - au climat apaisé, ici, n'en déplaise à fred jijin - ou quand survient une phase aiguë comme celle de l'automne 05 ?
Et ... On les arrête pour autant ? On ne les arrête déjà pas systématiquement quand ils sont au moins suspectés de terrorisme*, alors...!!!
C'était probablement risqué de laisser sortir qui que ce soit pendant la semaine la plus chaude d'après "scrutins" (ou "bourrage", ils ont dû confondre élections et photocopieurs, pale copie de l'Occident qu'ils sont), en effet, mais de la à polariser votre intervention sur ses seuls responsables hiérarchiques...? j'en reste baba, et un jour sans rhum c'est bien triste.
AO
*Le délicieux Gordji(?), même si l'acharnement sur Boulouque fut une funeste erreur.
Rédigé par : oursivi | 09 août 2009 à 18:30
"En France, ceux qui parleraient ouvertement de renverser la République seraient surveillés (et j'imagine aussi menés devant un tribunal pour une raison ou pour une autre pour les désordres pouvant être occasionnés)."
Qu'est ce que c'est que cette ânerie ?
On peut parfaitement présenter une liste royaliste ou voulant le rétablissement d'un énième descendant de Napoléon ou de tartampion aux élection, on n'en sera pas arrêté pour cela. La limite est juste celle de non appel à la haine et à la violence, le sondage incriminé n'appelait en rien cela.
La différence est immense.
Le Maghreb a encore des kilomètres à faire pour pouvoir se comparer à l'Occident (farci de défauts) mais depuis des lustres - mettons 45 - modèle, bien que bancal et imparfait, à lui bien supérieur ; lieu où un large nombre des habitants du premier rêvent de venir vivre, nous prouvant que, soit ces gens sont bêtes à faire ce qui n'est pas de leur intérêt, soit qu'ils ont bien compris quel système est meilleur que l'autre, et cela non parce que nos sous sol regorgent de matières premières que le reste de la planète nous achète au prix fort en venant même percer les trous qui vont bien, mais pour les formes d'état inventées ici, ceux assurant manifestement mieux leurs épanouissements de tous ordres...
N'est plus aveugle que celui qui ne veut voir.
AO
Rédigé par : oursivi | 09 août 2009 à 18:14
A propos du Maroc, je trouve les nombreux commentateurs beaucoup trop sévères ET injustes.
Le Maroc est une jeune démocratie encore instable, économiquement et socialement parlant. Ces heurts, s'ils ne sont pas normaux sont attendus.
Etant une monarchie, je comprends tout à fait qu'on saisisse les journaux qui mettent en avant la discussion à propos de cette même monarchie.
En France, ceux qui parleraient ouvertement de renverser la République seraient surveillés (et j'imagine aussi menés devant un tribunal pour une raison ou pour une autre pour les désordres pouvant être occasionnés).
La différence de système politique n'implique aucunement un hiérarchisation ! Qui plus est venant d'une démocratie aristocratique avec ses politiques, ses médiatisés, ses étudiants, ses gens aux cheveux longs, ses arabes, ses beaufs, etc.
Rédigé par : jijin | 09 août 2009 à 13:28
"En Iran, un procès inique s’est déroulé "
Commentaire de cet événement sur le point.fr de ce samedi:
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-08-08/proces-de-clotilde-reiss-l-etudiante-francaise-demande-pardon-a-l-iran/920/0/367570
J'ai remarqué en particulier:
"Des aveux et des excuses surprenants. La Française Clotilde Reiss a reconnu samedi devant le Tribunal révolutionnaire iranien avoir donné un rapport à l'ambassade de France à Téhéran sur les manifestations à Ispahan dans le centre du pays, qui ont suivi la présidentielle du 12 juin. "J'ai écrit un rapport d'une page et je l'ai remis au patron de l'Institut français de recherche en Iran qui appartient au service culturel de l'ambassade de France", aurait-t-elle affirmé, selon l'agence officielle Irna."
Mon impression:
1-A quoi jouons-nous si effectivement nous employons des petites filles (23ans) pour écrire des rapports sur une situation par ailleurs parfaitement connue, sinon ce sont des incapables, des autorités auxquelles il aurait été remis!!
2- Si les services iraniens s'imaginent que c'est comme ça que ça se passe, alors ils nous prennent pour pires amateurs que nous ne le sommes déjà et, quelque part, nous insultent! J'espère en effet que nous ne mettons pas en danger des civils en roue libre, sans passeport diplomatique, jeunes, inexpérimentés et surtout, vu le statut de la femme dans ces pays, de sexe féminin, pour écrire une page de conneries sur des événements passés à la télévision et dès lors nécessairement déjà traités par des analystes spécialisés avant même que la malheureuse n'ait sans doute écrit le premier mot du dit 'rapport'!
A quoi pense donc cet incapable de 'troisième secrétaire d'ambassade'?! Parce que si d'aventure c'était exact, il conviendrait qu'il réponde devant une juridiction française de mise en danger de la vie et de la liberté d'autrui!
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2009 à 17:36
@ Catherine Jacob.
Pardon, Madame de vous répondre si tard. Pardon aussi de n'être qu'assez peu informé sur la parentèle de mes aïeux.
Je ne puis affirmer qu'il y a un lien de parenté entre les armes que vous blasonnez ici et les nôtres. La petite (et ancienne) noblesse bretonne avec ses lois de successions différentes de celles de la France a tellement morcelé ses armes (et ses fiefs) qu'il est souvent difficile de percer le cousinage. Je vous promets de me pencher sur les quelques traces de notre généalogie, réunies par mon feu grand-père, qui faisait grand cas (plus que moi) de notre antériorité.
Merci en tous cas, Madame de l'attention que vous prêtez à ces vestiges.
Rédigé par : Erig Le Brun de La Bouëxière | 08 août 2009 à 14:39
Bonjour à toutes et à tous,
Oui je crois comme le maître des lieux que la France peut et doit porter des valeurs dans le monde.
Toutefois je suis un peu gênée par les exemples pris. Trois pays du monde musulman. Est-ce un choix volontaire, ou inconscient ?
Pourquoi ne pas fustiger aussi sur un même pied d'égalité, un autre pays qui lui ne se contente pas d'ignorer ces valeurs mais prend plaisir à nous adresser de vrai bras d'honneur ? Un pays qui a dernièrement retenu pendant dix jours une mission humanitaire de MSF (http://www.msf.fr/2009/01/17/1170/une-equipe-msf-a-pu-entrer-dans-la-bande-de-gaza/). Le même qui fréquemment au mépris des lois internationales violente nos diplomates (http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/proche_moyenorient/20090625.OBS1909/un_policier_israelien_brutalise_un_diplomate_francais.html).
N'est-ce pas là une illustration autrement pertinente de notre peu de force à promouvoir nos valeurs ? Faiblesse d'autant plus patente et inquiétante lorsque nous lisons les commentaires du chef de notre diplomatie sur ces 'incidents' là ? Réactions qui sous prétexte de ne pas froisser nos "amis" finissent par paraître singulièrement veules...
Je ne souhaite pas polémiquer sur Israël et encore moins faire un amalgame qui serait parfaitement honteux entre Israël et l'Iran. Je voudrais juste comprendre comment ce fait là peut sembler moins saillant pour illustrer votre point de vue et surtout moins pertinent, car après tout si même nos "amis" démocrates nous considèrent si peu, comment s'étonner que des théocraties dictatoriales nous méprisent ou pire encore nous ignorent parfaitement ?
Rédigé par : DesIllusions | 07 août 2009 à 15:59
Pour que l'on nous écoutât, il faudrait que nous fussions irréprochables et nous ne le sommes pas. Nous ergotons sur des questions de la démocratie abstraite ce qui est une variante passionnante de la controverse sur le sexe des anges.
Une démocratie, c'est un outil, parmi d'autres, au service de la raison, de la responsabilité et de l'unité nationales.
Dans ces trois domaines, avons-nous à nous enorgueillir?
Je pense, davantage que M. Bilger peut-être, que la France a à réaliser quelque chose au profit des autres nations, mais cette action n'est pas moralisatrice ni militante, à la façon par exemple de Reporter sans Frontière avant les JO de Pékin.
La France doit achever sa révolution et devenir une patrie paisible, intelligente et accordée. C'est cette vertu, portée aussi loin que possible, qui seule mériterait d'être portée en exemple pour les temps difficiles et complexes qui s'ouvrent.
Il subsiste, je le crois, à refermer le cycle de la révolution française. Cette période est souvent fascinante pour la légitimation de la violence parfois extrême qu'elle accorde.
Combien de régimes de Pol Pot à Khomeney ont justifié leur terreur par cette grande jurisprudence historique?
Plus profondément, le postulat que la démocratie est organisée autour du pacte social, identifié ainsi comme le processus de neutralisation des antagonismes, prévaut sur la République, fondée sur des lois régulières.
Par définition, il semble qu'il n'y ait rien avant ni après le pacte social que de la fiction et des convenances. Point d'urbanité, d'esprit civil, de volonté de concorde.
Pas même, aujourd'hui, de patriotisme qui justifierait le sacrifice qu'il soit d'un lundi de Pentecôte ou, n'en parlons pas, celui que l'on qualifie d'ultime.
Nous avons scellé un pacte comme pour une cautère sur une jambe de bois, pour couvrir un état de violence latente auquel nous échappons par la construction d'une série de pactes de non agression et l'illusion générale d'une cohésion nationale et d'un intérêt général dont chacun donne sa propre version.
Cette logique de la politique comme substitut à la violence, qui sert de trame à l'opéra Gang of New York de Scorcese, et cette représentation doivent être dépassées au profit d'une organisation des rapports sociaux plus intelligente et fructueuse.
S'il doit y avoir, selon la formule consacrée, un peuple élu, c'est celui qui restituera aux nations le moyen d'accéder à cette sorte de plénitude qui n'a jamais été atteinte et qui est la mesure des progrès de la civilisation.
De cela nous sommes loin et j'ai l'impression en regardant les journaux du matin, que nous nous en éloignons tant le radicalisme se répand et justifie sa propre violence en invoquant toujours une légitime défense à une violence sociale subie.
Pour satisfaire ce schéma, on construit - et la plupart des médias y participent - une narration politique et sociale dans laquelle le pays réel finit par se confondre, avec ses petits mensonges et ses grands accommodements, comme, encore, la manière dont la Commission nous rappelle à l'ordre sur des subventions aux agriculteurs.
Faut-il rappeler que avons laissé filé depuis des lustres tous les déficits de ce pays en faisant peser sur les générations à venir un fardeau dont ils découvriront le poids assez tôt, et, pour ne pas faire les choses à moitié, sacrifié régulièrement la compétitivité de notre économie.
On peut se gargariser de démocratie et de tout ce que l'on veut, s'attacher à des débats théoriques sur la solubilité de telle chose dans la démocratie, assouvir sa passion pour la polémique et les joutes idéologiques, la vérité d'un peuple, qu'il s'agisse de la dette publique, du comportement collectif, de sa disponibilité pour la solidarité concrète et effective, est toujours éprouvée et manifestée au pied du mur.
Quelle est-elle?
Ps: je recommande à M. Bilger et à ses lecteurs The reader avec notamment une magnifique Kate Winslet (oscar meilleure actrice).
Rédigé par : Daniel Ciccia | 07 août 2009 à 13:40
Polochon, bidochon,
"de ses fonctionnaires, et de ses déficits"
n'auriez-vous plutôt dû mentionner "traders, banquiers et avocats d'affaire, assureurs, grossistes" ...?
Mais, ça la terre entière en est couverte, comme de pustules.
AO
Rédigé par : oursivi | 06 août 2009 à 23:41
La France commence d'être écouté, cher PB… Avez-vous suivi l'information ces jours ? Notre Secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet, propose rien moins qu'un loto pour l'Afrique. La Guinée, le Mali, la Mauritanie viennent de dire : Chiche ! Ca rapporterait des sous à ces gens et ainsi la voix de la France serait écoutée … Ah je vous sens fébrile, vous commencez d'espérer, je le sens, vous voyez une lueur d'espoir se profiler … Qu'allons-nous maintenant proposer à l'Iran, au Maroc, au Soudan? J'ai une idée: Je leur propose Jacques Attali, pas moins! Si c'est pas un don, ça, une réelle valeur ajoutée … Je l'écoutais ce matin sur Inter pourfendre le capitalisme diabolique selon Wall Street et la City … Je songeais, entre deux pages de «Guerre et Paix» (je le relis, mais oui, ça m'arrive …), à ce temps pas si lointain quand il dirigeait la BERD bien nommée Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement et j'ai du laisser un moment Koutouzov, Anna Pavlovna et le Prince André pour méditer Jacques à la BERD les fastes, le marbre, les ors, les millions du «développement et de la reconstruction» répandus pour son confort de Gauche à la banque, face ma Ricoré … Oui, le loto et Attali, sûr et certain, la France on l'écoutera … Hélas, c'est toujours nos «élites» qui nous foutent la honte … Comment voulez-vous qu'on soit pris au sérieux dans ces conditions? Loto pour l'Afrique, Attali pour le monde, no futur!... Et dire qu'on fait croire que le Peuple est lié par ça ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 06 août 2009 à 21:54
PB,
d'accord avec vous sur les principes mais chacun sait que se sont là les détails, les ajustements qui comptent. Ce néo-gaullisme aura toujours de la gueule mais il n'est qu'une intention disant peu de ses moyens exacts.
Aissa,
d'accord avec vous sur la raison rendue à Jeanson mais votre
"dénoncer le sort fait à cette femme ainsi que ses soeurs en Soudan et dans le même élan dénoncer celui fait chez nous, par nombre de nos concitoyens souvent son époux ou son compagnons, à la femme chaque jour battue, violée, torturée, tuée …"
sent le sophisme (essayez plutôt le soufisme) ou je ne m'y connais plus en rhétorique. Mélanger ainsi une loi d'état et des comportements (bassement voire honteusement, coupablement, inexcusablement) individuels, quel procédé !
La suite de votre intervention (21:39) est louable. J'y souscris.
AO
Rédigé par : oursivi | 06 août 2009 à 17:49
Ah bon, on donne encore des leçons au monde entier ????
Ca devient une manie parano : est-ce qu'ils viennent eux nous en donner sur notre façon de rendre la justice chez nous ? pourtant y en a à redire sur les jugements scandaleux rendus par notre justice badintérisée où seul compte la précaution de ne pas traumatiser bourreaux assassins, trucideurs et autres joyeux lurons du crime qui savent qu'ils ne risquent pas grand-chose, perpète réduite à quelques années pour "bonne conduite" pendant que les victimes font leur perpète pour l'éternité ;
Je sais ça fait facho de dire ça, mais j'aurais honte de soutenir les thèses bobos de beaucoup qui s'inquiètent de la santé physique et mentale de leurs chers protégés
D'ailleurs les procès de détenus envers l'Etat commencent : ces chers petits ne sont pas bien logés, lol...on ne les a pas forcés à aller en tôle, ils n'avaient qu'à se tenir tranquilles, puisqu'ils savent que nos prisons sont déplorables, les bandes de démagos bobos droitde l'hommistes le clament assez souvent.
Beaucoup de pauvres innocents seraient encore en vie si notre justice n'était pas aussi ignoble...
Rédigé par : SYLVAIN | 06 août 2009 à 17:29
M. Bilger,
Votre billet et les commentaires font un peu "Vieille France", celle du Général de Gaulle qui se serait bien vu en Président du monde (hormis les USA).
Il me semble que personne n'a parlé d'Europe. Or c'est à ce niveau que nous pourrions peser sur les affaires du monde.
Principe de subsidiarité, il faut laisser la France s'occuper de ses fonctionnaires, et de ses déficits, elle n'y arrive déjà pas.
Rédigé par : Polochon | 06 août 2009 à 16:47
Pourquoi devrait-on nous écouter ?
Ecoutons plutôt les autres.
1789 fut, à mon sens, une catastrophe et nous en prévaloir est un manque de bon sens désolant.
Dans un monde qui change si vite, que ne nous conduisons-nous avec mesure ?
Assez d'orgueil ; assez de leçons.
Ne... pas plus haut que notre arrière-train !
Rédigé par : mike | 06 août 2009 à 14:24
Votre billet rejoint, en partie, le commentaire que j'ai fait sur Wikio à l'occasion de la déclaration, sur RTL, de l'oncle de Clotilde Reiss, détenue sans raison en Iran (http://www.wikio.fr/article/120138790).
Où est la France ?
Rédigé par : Alain49 | 06 août 2009 à 12:04
S'agissant du Maroc, je ne suis pas choqué ni révolté par cette interdiction puisqu'elle est tout sauf guidée par l'arbitraire. J'ajoute simplement que les sondages, dans nos démocraties, exercent vraisemblablement une sorte de tyrannie qu'il est loisible en effet de combattre par un sondage sur que l'on pense des sondages et qu'une monarchie éclairée reste préférable à une démocratie maladive.
Bien qu'inachevé, j'avais bien aimé la lecture de Citadelle, de Saint-Exupéry, sur la solitude et la grandeur du monarque, la conviction d'un temps long, etc.
La position du ministre marocain qui s'est exprimé sur le sujet, même si elle peut déplaire, tient debout. Mais il est aisé de la tourner en dérision. La question mérite mieux.
Tiens, j'ai dîné hier soir avec une personne originaire de Roumanie. Comme je lui faisais quelques observations sur Ceaucescu, et le passage de l'ombre à la lumière que représentait l'accès à la démocratie, elle me fit remarquer que son pays depuis lors avait plongé dans la pauvreté et que nombreux étaient ses compatriotes à avoir vu leur niveau de vie s'effondrer depuis.
Il m'a même semblé percevoir la nostalgie d'une époque.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 06 août 2009 à 11:16
Une France qu'on lit ?
"Les vrais jugements de la fausse experte",
des milliers de jugements à la mère-Ubu à
Périgueux, et la réaction implacable de la
"Chancellerie" (ce lieu où tant de magistrats
censés représenter le judiciaire jouent à la
confusion des pouvoirs dans l'Exécutif Elu) :
"On ne reviendra pas sur les affaires jugées"
Bon.
"On" n'en parle pas ici.
Ici, c'est une France qu'on se bovaryse
en jouant à la plume de talent ?
Une France qui s'auto-gargarise de Soi ?
Rédigé par : PARITOLOG | 06 août 2009 à 08:16
Les discours comptent pour peu, ni les Secrétariats d'État aux Droits de l'Homme.
En revanche, qu'est-ce qui fait que la France constitue encore une référence au Brésil, un pays avec lequel on a envie de traiter ?
Les dirigeants d'aujourd'hui, au Brésil, se souviennent avoir été accueillis en exil lorsque la dictature faisait disparaître les libertés puis les hommes libres.
Cette tradition d'asile politique est très importante, il faut la perpétuer sans la galvauder ni la mêler à l'immigration économique.
Écoutez les allusions à la France dans cette samba déguisée sur la dictature, où les pavés se hérissent d'émotion
http://www.youtube.com/watch?v=9A_JrsJF6mM
Cada paralelepípedo
Da velha cidade
Essa noite vai
Se arrepiar
L'auteur s'est réfugié à Rome mais aussi à Paris, où il a conservé un pied-à-terre.
Je pense à l'Iran. La France gagnerait à ouvrir quelques portes aux opposants en fuite.
PS: la télé française a encore commis un ramassis de clichés sur le Brésil ce soir, un peu comme si la télé brésilienne vendait un pitch
"Paris, ses habitations sans douche, le manque d'hygiène corporelle difficilement masqué par des parfums hors de prix. Ses insultes aux touristes étrangers. Suivez la Police des Fromages qui enquête sur une fraude au lait cru. Certains avouent céder à la corruption devant un Époisses non thermisé..." Le tout sur une musique de Piaf. C'est vrai que c'est moins vendeur que les filles, la violence et la drogue.
Rédigé par : Alex paulista au pays des fromages | 06 août 2009 à 01:42
Il faut toujours lire plusieurs fois un billet de Philippe Bilger.
"Essayer de concilier, pour mieux transmettre nos messages nécessaires, l’amélioration et le respect de l’Etat de droit en France et la constance de notre engagement international ?"
Tel est l'enjeu : l'exemplarité à l'intérieur, l'engagement de cette exemplarité à l'extérieur.
Nous n'y sommes pas, et nous nous en éloignons. Raison de plus pour alerter sur ce qui est le plus susceptible d'affaiblir la France dans le monde d'après-crise : son incontinence morale interne d'aujourd'hui.
Des exemples où la puissance publiques peut s'exercer en forçant le destin international.
- Les pratiques bancaires qui reprennent de plus belle : la puissance publique peut les interdire brutalement. Oui mais l'investissement ira ailleurs. Pas sûr, parce que, en la matière, le premier qui tire a raison, et les autres gouvernements n'attendent qu'un signal pour faire de même.
- Les paradis fiscaux. Nos grandes sociétés disposent toutes de filiales financières off-shore. Renault est une grande banque aux îles Caïmans. On rase tout ça, là encore brutalement, fini de jouer. Les Américains ont donné le signal avec l'UBS et loin de faire fuir les capitaux douteux, les fautifs se dénoncent.
Alors oui, si la France, ce pays moyen, est capable de poser des actes forts et courageux, elle sera gagnante et pourra dire aux autres : "faites comme moi". Nous ne pouvons pas acheter le respect international, il nous faut donc le mériter.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 06 août 2009 à 00:09
Notre indignation théorique trouvera longtemps encore sa limite pratique en ceci qu'il sera intéressant et édifiant de connaître quel est, en Soudan, le pourcentage réel de femmes qui au mieux désapprouvent simplement le port féminin du pantalon, au pire le désapprouvent et approuvent la condamnation à flagellation de la coupable ... Ainsi en nombre de choses et nombre de pays … Tout est là. Chez nous seulement et aujourd'hui encore, combien, par exemple, de femmes haïssent et «condamnent» celles qui avortent …
Dans votre lettre, cher PB, on voit bien que c'est essentiellement, dans l'exemple soudanais comme dans les exemples iranien et marocain, l'attitude de l'Etat, en tout cas des Pouvoirs politiques et administratifs, judiciaires également, ces choses formelles, peu ou prou légitimes mais hiératiques, dont vous vous exprimez et qu'ici vous incriminez. C'est juste mais c'est insuffisant. Vous partez du haut, soit! mais il vous faut aussi descendre jusqu'au bas et de là tout embrasser … Vous l'avez écrit vous-même ainsi que je le retranscris: "Pour avoir le droit de penser, il faut avoir tous les hommes dans sa tête …" ... Ce qui est dans l'absolu une aberration, je vous le dis clairement mais c'est votre propos qu'on peut vous retourner ici qui pensez et qui n'avez pas tous ces hommes -et femmes- dans la tête ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 05 août 2009 à 23:48
Monsieur l'Avocat général Bilger a sans doute commis ici son meilleur billet depuis le lancement de son blog.
Son billet est réellement dialectique.
RESPECT !
Rédigé par : LABOCA | 05 août 2009 à 20:17
@Erig Le Brun de La Bouëxière
Je ne sais plus si je vous ai déjà posé la question, mais je ne crois pas, en tout cas, pendant que je vous tiens, ceci a-t-il quelque chose à voir avec vous ?
de Treanna de la Bouexiere, de Brignon, en Bretagne : d'argent à la macle d'azur.
Rédigé par : Catherine JACOB | 05 août 2009 à 20:15
«Ce détail anecdotique montre à quel point il est difficile de trouver un équilibre entre développement matériel et respect des réalités socio-culturelles» …
Cher Laurent Dingli, connaissez-vous cette chansonnette:
«Margot au lavoir
Avec son battoir
Va laver son coeur
Tout noir de douleur ...» … In Emile Zola/ L'assommoir.
Je me demande comment ont fait les Françaises quand après guerre, harassées de travail (la France à reconstruire, les femmes au labeur, comme les hommes ..), surchargées d'enfants (il fallait repeupler, forcément, la guerre …) et surveillées par leurs maris (c'est à peine si aujourd'hui ceux-ci commencent de relâcher leur étreinte prisonnière …), on leur a supprimé le lavoir historique, grand moment de rare liberté qui était alors leur, pour leur fourguer dans leur salle de bain de superbes machines à laver qu'elles découvraient éberluées …
Je vous moque amicalement mais sérieusement, cher Laurent. La réalité est que, comme beaucoup, vous vous exprimez sincèrement mais vous ignorez le fond humain arabe et musulman et arabo-musulman … Vous cherchez midi à quatorze heures, c'est beaucoup plus simple que cela …
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 05 août 2009 à 20:08
"Au Maroc, un sondage sur Mohammed VI a été interdit (...). C’est une absurdité."
Cher Philippe Bilger, sur ce point, je ne suis pas très convaincu.
Doit-on regretter que le Maroc ne cède pas à la mode des sondages d'opinion et considère qu'ils ne sont pas compatibles avec le concept assumé de monarchie ?
Beaucoup moins absurde pour un monarque d'interdire un sondage que pour un président de payer avec notre déficit pour que des sondages aux questions complaisantes paraissent dans la presse...
Rédigé par : Alex paulista | 05 août 2009 à 19:14
Et n'oublions pas le cas de Florence Cassez.
Rédigé par : cocode | 05 août 2009 à 18:34
La marge de manœuvre de la France est extrêmement mince. Comme l'a souligné un commentaire précèdent, un soutien trop explicite refait surgir dans certains pays les fantômes du néo-colonialisme et les discours conspirateurs du type américano-sionistes, ayant plus tendances à fidéliser la population au régime en place, quel que soit son côté totalitaire.
Je suis de plus en plus perplexe vis-à-vis du droit d'ingérence. Il me semble très présomptueux de vouloir imposer un régime politique et une vision de la société à un pays et un peuple. Le concept même de démocratie est en contradiction avec ce pseudo-droit.
D'une certaine manière, la France illustre typiquement ce constat. Certes, il y a eu 1789. Mais n'oublions que la stabilité politique n'est arrivée qu'à partir de 1870. Et même si nous sommes en démocratie, le peuple français supporte très mal les ingérences des États-Unis dans la politique intérieur, notamment des lors qu'elles touchent a la laïcité.
Paradoxalement, je dirais que la meilleure manière de faire entendre nos principes et valeurs à l'extérieur, c'est de les défendre ardemment en France même. Cessons de lorgner sur les modèles scandinaves loin d'être aussi idylliques qu'on le dit et réaffirmons le principe d'assimilation a la française. Arrêtons la politique de victimisation et les politiques qui sous couvert de multi-culturalisme ne font que renforcer le communautarisme.
C'est de cette manière que la voix de la France sera respectée a l'étranger, à travers un modèle républicain fort n'étant pas une pâle copie du monde anglo-saxon.
Rédigé par : Paul Balanca | 05 août 2009 à 17:13
Excellent billet, loin de l'indifférence qui n'est point vôtre !
Rédigé par : Jagielski | 05 août 2009 à 16:57
Cher PB,
Je vais essayer de vous faire sourire... j'ai bien dit essayer :-)
Au Maroc ils n'ont pas le droit de faire des commentaires sur le roi et la monarchie ?
et alors... en France nous avons bien l'interdiction de commenter des décisions de Justice...
chacun a la monarchie qu'il peut... il y a démocratie et démocratie...
Ah bon je ne vous ai pas faire sourire ? dommage, j'ai pourtant essayé :-)
Cordialement avec humour
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 05 août 2009 à 16:51
Mais non mesdames et messieurs, vous n'y êtes pas du tout...
Que nenni du droit de la femme... que nenni du droit d'ingérence, que nenni du droit tout court à avoir droit de...
Le seul droit qui prime c'est celui des intérêts financiers... Cherchez donc ce qu'il y a dans le sous-sol du Soudan pour avoir le dessous des cartes !
Cherchez donc ce qu'il y a comme intérêts financiers à maintenir un territoire sous la férule d'un dictateur laissant sa population mourir de faim pour comprendre qu'il est plus profitable aux intérêts financiers d'avoir un fou isolé sur sa diagonale qu'une case libre sur un échiquier... car libre elle ne le restera pas longtemps… tant qu'une dynastie dictatoriale occupera et un territoire et l'énergie de ses voisins cela facilitera les des ventes d'armes et autres alliances d'intérêts occultes.
Vous vous indignez d'une femme qui va recevoir 40 coups de bâtons ? Messieurs êtes-vous prêts à accepter qu'on largue un missile de croisière (non nucléaire quand-même, faut pas exagérer) sur un palais présidentiel ? non bien sûr !
Et vous Mesdames êtes-vous prêtes à envoyer vos fils se battre pour le sort des femmes afghanes ou soudanaises ou haïtiennes ou prostituées des ex-pays de l'Est dans notre chère Europe ?
Commençons donc par interpeller franchement et carrément les maris des femmes en burka sur notre territoire. Commençons par interpeller les clients des prostituées roumaines sur le sol français…
Alors là oui… je crois que la France sera un pays qu'on écoute car elle aura balayé devant sa porte… et nettoyé les cadavres de son placard.
Faut-il une loi pour ça ?
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 05 août 2009 à 16:43
La France n'est jamais parvenue à faire son deuil de ne plus être de ces empires qui gouvernaient autrefois le monde. Certes, elle se rassure d'une part avec un siège au conseil de sécurité à l'ONU (institution complètement sclérosée) et d'autre part avec un coup d'éclat de temps à autre (cf. le discours de D. de Villepin contre la guerre en Irak). Dépourvue de sa puissance, la France pouvait récemment encore compter sur son rayonnement mais c'est de moins en moins vrai. Difficile par ailleurs pour la France de "dénoncer" sans être pour sa part irréprochable.
Penser la France en termes "d'écoute", de rayonnement, "se taire ou pas", c'est raisonner la géopolitique comme il y a un siècle. Or, la fin des empires coloniaux, la chute du bloc soviétique, les attentats du 11 septembre et l'incapacité du système actuel à instaurer la paix au proche-orient nécessitent de penser la géopolitique en changeant de paradigmes.
Non ?
Rédigé par : JCM | 05 août 2009 à 12:16
Il est assez effrayant de constater qu'un homme de votre envergure intellectuelle se laisse aller à un populisme mental dès qu'il s'agit de commenter des dépêches très orientées en provenance d'un pays musulman.
Rédigé par : SR | 05 août 2009 à 10:34
J'ai regretté la disparition du secrétariat d'Etat chargé des Droits de l'Homme qui avait été confié à Rama Yade ; une telle suppression, diront certains, avait le mérite d'éviter l'hypocrisie. Pourtant, je crois encore au fragile équilibre dont vous parlez, à cette position médiane entre l'impudence et l'indifférence. Je n'ai pas non plus aimé la manière indélicate dont le président a fait savoir, via Kouchner, que la mission de Rama Yade était en réalité inutile.
Jean-Dominique Reffait,
Certes, les moyens d'intervention sont très limités au Soudan, mais n'oubliez pas les pressions que peut faire son principal partenaire, la Chine. La Chine change, souvent en bien et grâce à la mondialisation (dans un tout autre domaine, j'ai appris que, pour la première fois, elle allait se doter d'une loi de protection animale : une révolution).
Pour le Maroc, vous avez entièrement raison. Je voudrais, à cette occasion, évoquer un fait que j'ai appris lors de mon voyage à Fez : il existe sur les hauteurs de la ville un quartier connu comme un vrai coupe-gorge, un quartier où les taxis eux-mêmes évitent d'aller, un quartier où, m'a-t-on dit, le fondamentalisme progressait aussi vite que la misère, un quartier qu'on désigne de manière désincarné par un chiffre : le quartier 45. Or, à l'origine, cette nouvelle zone urbaine répondait à une bonne intention du roi : permettre à des famille issues de milieux très défavorisés de vivre dans des logements décents. Mais on n'a pas songé suffisamment aux problèmes d'enclavement, de non mixité sociale, d'identité religieuse, etc. Un exemple : depuis que ces familles ont une salle de bain, les femmes ne vont plus au hammam, ce qui était souvent pour elles le seul moment de liberté, hors de leur travail harassant, de la charge des enfants, et de la surveillance masculine. Ce détail anecdotique montre à quel point il est difficile de trouver un équilibre entre développement matériel et respect des réalités socio-culturelles. On ne peut donc incriminer le roi, dont la démarche partait, je le répète, d'une bonne intention, mais il ne suffit pas de construire des routes ou des logements, c'est l'ensemble de la configuration sociale et urbaine qu'il faut penser, une entreprise de longue haleine.
Rédigé par : Laurent Dingli | 05 août 2009 à 10:18
J-D Reffait a raison !
La France n'est plus ce qu'elle fut. Elle n'est plus qu'un petit pays, qui n'a plus les moyens de ses ambitions, et qui d'ailleurs ferait bien de balayer devant sa porte avant de donner des leçons de morale.
Kadhafi l'avait fait, souvenez-vous lorsqu'il avait renvoyé Sarkozy dans les cordes en disant que la France ferait bien de respecter les droits de l'homme sur son propre territoire (CRA, prisons, immigrés sans-pap').
La France n'a plus de leçons à donner ! Elle devrait au contraire adopter un profil bas.
Rédigé par : toto | 05 août 2009 à 09:59
Aurait-elle quelque chose à dire pour l'étranger cette France qui laisse tous les jours un peu plus les lois barbares de l'islam s'appliquer chez elle? Aurait-elle quelque chose à dire alors qu'elle ENCOURAGE cette vision barbare du monde en construisant tous les jours plus de lieux d'expression et d'application de la charia? Tandis que dans le monde arabo-musulman, des chrétiens qui ne veulent ni voiler les femmes ni les lapider, ni couper la main des voleurs, ni pendre les homosexuels, des chrétiens qui prêchent de s'aimer les uns les autres sont poursuivis, emprisonnés, assassinés... Tous les jours.
Rédigé par : Erig Le Brun de La Bouëxière | 05 août 2009 à 08:12
Oui mais comment faire ? Comment parler aux tarés du Soudan ? On les pulvérise, c'est tout. Comment exercer autre chose que des pressions ? Ces gens-là n'ont plus que deux neurones qui se battent en duel, que voulez-vous qu'ils entendent ?
En Iran, c'est plus complexe. Le moindre mot occidental dessert les progressistes qui sont vite associés aux puissances étrangères. Je note la particulière mesure des interventions américaines dans ce dossier, Obama et Clinton ayant bien conscience qu'un soutien trop bruyant aux réformateurs durciraient les antagonismes. Le problème réside dans le fait qu'en Iran une classe urbaine éduquée s'oppose à une masse paysanne analphabète. Je crains que la bonne stratégie soit de laisse s'enkyster le régime dans la dictature, car c'est alors qu'il perd sa légitimité première : la révolution a renversé le Shah pour établir une démocratie musulmane fondée sur le modèle idéal de l'Oumma du Coran. Si la démocratie islamique disparaît, ce régime est fini. Parler est dangereux. Se taire est honteux. Difficile.
Sondage Mohammed 6, interdiction pas si absurde que cela. Certes le sondage plébiscite le roi : c'est d'autant plus confortable pour l'interdire au nom d'un principe : "le roi et la monarchie ne peuvent faire l'objet de sondage d'opinion". Internet, le satellite, dont tous les Marocains sont équipés, se chargent de relayer les résultats du sondage dans la population. On ne commente pas la monarchie, ni en bien, ni en mal. Cette interdiction est une bonne occasion, parce qu'elle paraît absurde, de préparer le sondage du 20ème anniversaire, qui ne sera peut-être pas aussi bon et qui sera interdit selon le même principe. C'est de la bonne politique autoritaire. C'est pas facile à diriger un pays comme le Maroc, pas facile du tout.
La voix de la France est un mince filet de soprano léger. Qu'a-t-elle à dire à ces peuples alors qu'elle est désormais alignée pleinement dans la stratégie militaire américano-occidentale ? Nous ne sommes plus perçus que comme des supplétifs. C'est fini, cher confrère Philippe, Sarkozy a bel et bien flingué ce qui restait de De Gaulle.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 04 août 2009 à 23:46
J'ai bien peur que de nos jours, on ne puisse à l'international, réduire la France à ce que Ludovic nous rapporte que Voltaire disait du pays de Salm (du celtique « salwa : (aux eaux) noires, opaques » passé en germanique), mini contrée à la superficie, l'influence et la dénomination fluctuantes mais en revanche, au rayonnement plus que millénaire sous la houlette d'abbayes et de maisons issues des très anciens 'comes venerabilis', autrement dit à une histoire d'escargots; Mais... quels escargots!!
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 août 2009 à 21:50
Francis Jeanson vient de mourir à l'âge de 87 ans. On ne peut mieux se servir d'un autre exemple que celui-là pour synthétiser les contradictions que soulève votre lettre. Lors son procès qui le vit condamné lourdement pour son action pendant le soulèvement algérien (réseau dit des porteurs de valises), quand l'accusation publique, la presse ainsi qu'une part substantielle de l'Opinion l'accusaient de trahir son pays, de se ranger aux ennemis de celui-ci (le FLN), il eut cette réponse formidable qui sonna comme le glas de toute notre hypocrisie, notre limite et notre suffisance: «Je ne trahis pas mon pays; je lutte pour lui qui trahit ses propres Principes». Depuis, on peut sans honte ni se sentir une seconde en contradiction quelconque, étant français, dénoncer le sort fait à cette femme ainsi que ses soeurs en Soudan et dans le même élan dénoncer celui fait chez nous, par nombre de nos concitoyens souvent son époux ou son compagnons, à la femme chaque jour battue, violée, torturée, tuée … On peut dénoncer ces procès en Iran et dans le même temps faire de même de nos propres lacunes voire hontes judiciaires (nos Outreau, nos prisons, nos ingérences politiques en le champ présumé indépendant judiciaire …) … On peut regretter l'entourage politique de Mohamed 6 (laisser ainsi, je vous prie, c'est un chiffre arabe) envoyant au pilon une presse et dans le même mouvement ironiser sur l'entourage politisé de notre chef d'Etat possédant la presse et lui dictant sa conduite … Vous vous trompez gravement, cher PB, dans votre manière ici d'invoquer 1789. Ce jour, cette grande année n'ont pas été initiés par un quelconque nôtre Pouvoir politique mais contre celui-ci par les Français au nom de ce que Jeanson a parfaitement énoncé. Car c'est précisément au nom de 1789 que Jeanson «trahissait» et c'est heureux qu'il le fit … A partir de là, il est impossible qu'on nous renvoya dans nos cordes car nous aurions déjà dénoncé celles-ci. Il ne s'agit pas de tour de force politique, comme vous l'écrivez, il s'agit ni plus ni moins que d'être, à l'échelle de chacun comme à celle de tous, entier. Maintenant, si vous songez à Tirelire, le Quai d'Orsay, c'est une autre histoire j'en conviens, l'individu est particulier … Lui ou un autre n'importe, on s'en fiche, c'est une France éphémère que celle-là, une France de la forme, du papier, des partisaneries, des bouffe-à-tous-les-râteliers, des nominations … Le fond c'est autre chose et lorsque celui-ci rejoint la forme (c'est rare mais cela arrive, est arrivé ...) alors en plus de nous écouter on nous rêve. Ne soyez donc pas pusillanime parce que vous êtes français, ne vous excusez jamais de vous indigner ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 août 2009 à 21:39
Je pense que le droit d'ingérence humanitaire est approuvé internationalement depuis l'affaire du Kosovo (1999) et que c'est sous ce prétexte (en élargissant la notion d'"humanitaire") qu'il faudrait que la France intervienne. Bien sûr la France doit arrêter de se prendre pour le "pays des droits de l'homme" après ses nombreuses condamnations par la CEDH. Mais si elle peut ne serait-ce que proposer des solutions plus "humaines", ce serait pas mal...
Sans lier le pays qui reste libre et souverain...
Rédigé par : cocode | 04 août 2009 à 21:08