On ne change pas.
Président de la République de 1974 à 1981, Valéry Giscard d'Estaing nous a montré ces derniers jours que sa personnalité n'avait pas pris une ride, qu'elle mêlait, comme auparavant, le grandiose, le ridicule et le touchant et que pour n'être plus en charge de la France, le souci de soi, aujourd'hui, ne le détournait pas des mêmes faiblesses, de sa passion presque maladive de la singularité et de la surprise. Il faut qu'il étonne d'une manière ou d'une autre.
Une intelligence lumineuse, exceptionnelle. Une limpidité d'exposition sur les sujets même les plus rébarbatifs. Un talent pour l'oralité avec, peut-être, une recherche trop obsessionnelle du slogan choc. Un goût pour la provocation mais toujours "chic". Des attitudes surprenantes pour un président mais qui trouvaient leur explication dans sa volonté de faire semblant d'être comme les autres. Précisément parce qu'il n'oubliait jamais qu'il ne se sentait pas composé de la même pâte, homme de la même essence, bien au-delà de ses prétentions aristocratiques. Le peuple le gênait peut-être moins que de Gaulle ne l'avait dénoncé, puisque n'appartenant pas au même monde, les citoyens et lui n'empruntaient pas les mêmes chemins et donc ne se dérangeaient pas. Il suffit de se souvenir, et le présent ne l'a pas changé, de cette subtile ironie qui ne cessait d'irriguer son regard. Elle nous était destinée puisque, derrière cette condescendance raffinée et souriante, elle nous signifiait clairement que nous ne le méritions pas mais qu'il acceptait le compagnonnage - avec une élégante réserve - à la table commune de la démocratie. L'élection présidentielle de 1974 a constitué un éblouissement, un feu d'artifice vite éteints. Ensuite, la France n'avait plus besoin que de lui, et lui de lui-même.
Un mélange étonnant, détonant, de classicisme dans la tenue et d'esthétisme ravageur au fond. J'ai toujours pensé que Giscard d'Estaing appartenait à cette catégorie rare d'hommes de pouvoir aspirant à n'être pas là où on les attendait et curieusement tentés de nous imposer à petites touches tranquilles une révolution parce que c'est tout de même plus beau que le conservatisme. Le libéralisme à la rigueur, mais avancé. Une personnalité dont les formidables qualités associées à des défauts éclatants - une vanité dangereuse, une solitude qui lui interdisait tout véritable dialogue, un coeur dont certes son adversaire n'avait pas le monopole mais qui laissait toute sa place à l'esprit sec, cruel et visionnaire - conduisent les Français à l'admirer encore tout en la trouvant épuisante. Lassante mais irremplaçable.
Qu'on ne s'y trompe pas. C'est le même qui nous a tenu en haleine avec sa fausse romance avec Lady Diana.
Certes, un roman est souvent écrit pour permettre au rédacteur réel de vivre les fantasmes du héros, de réaliser, à travers lui, les rêves fous, les désirs douloureux, à force d'être enfouis, d'une existence qui n'avait pu ou voulu les assouvir. Rien d'anormal à ce que l'ancien président se compose, grâce à la fiction, ce personnage riche de ce que lui n'avait pu mener à bien. Il n'empêche que le comportement de Valéry Giscard d'Estaing a été, durant plusieurs jours, signifiant de son incroyable propension à "tirer sur la corde émotionnelle", à surgir au coeur de l'actualité avec du presque rien, une histoire d'amour avec Lady Diana, le mythe médiocre et surfait que notre société a créé pour combler son vide et passer le temps. Une idole sans rime ni raison. Voilà ce qui, chez elle, a dû fasciner Giscard qui n'aimait rien tant que l'intelligibilité : une erreur gracieuse et célébrée.
Giscard a d'abord laissé planer le doute, distillant des confidences ambiguës qui laissaient croire, autorisaient à penser, permettaient de supposer. L'essentiel était de ne pas révéler tout de suite l'imaginaire de la rumeur suscitée par lui seul (Paris Match). Il y est parvenu, affrontant pour cela le ridicule dont on l'accablait dans la presse britannique et le scepticisme rigolard de ses compatriotes.
Puis il a décidé d'avouer qu'il avait inventé l'épisode de cette séduction réciproque, sans doute heureux de nous avoir embarqué dans son "voyage sentimental". Ce n'était que du roman, rien de plus, mais tout de même - il fallait bien sauver quelque chose ! - Lady Diana lui avait suggéré de l'écrire. Par quel étrange détour le grotesque peut-il se mêler ainsi à la "fleur bleue", le songe et les regrets à la coquetterie la plus fabriquée qui soit ?
C'est tout Giscard, en effet, que ce besoin de s'être posé un temps en séducteur emblématique avant de s'avouer et de nous avouer que cette poésie de bazar et de pouvoir n'était que de la prose et que c'était triste. Des émois de jeune homme, cet incoercible appétit de séduction, ce frénétique besoin de plaire qui précisément révèlent l'homme âgé à l'instant même où on voudrait le faire oublier, du romantisme confortable, une pierre jetée dans l'espace médiatique pour continuer à faire briller son étoile et à damer le pion à ses rivaux écrivains, du sentiment et du calcul, une vie à laquelle il est parvenu à donner un coup de fouet, de sang, d'apparente jeunesse. Sur la scène, il tient toujours son rôle. Le passé n'est pas oublié mais l'avenir reste une tentation à laquelle chaque jour il succombe.
Grand fauve de la politique. Fidèle jamais lassé de la sensibilité amoureuse. Homme plus fort que les moqueries qui ne l'atteignent pas parce qu'à juste titre il les perçoit encore comme un hommage décalé.
Qu'il ne change pas. Il manquerait.
Il est vrai que depuis l'affaire des diamants il nous avait habitués au déshonneur quant il s'agit de gros sous !
Rédigé par: Mary Preud'homme | 28 septembre 2009 à 21:43
Ce ne sont plus là habituels clichés de passage (hélas) que début d'avis éclairant.
Le Villepin d'une époque ancienne ?
Caques-tu
Quand on pense à l'homme brushing des contrats type CPE, ceux où l'employé eut pu être remercié - foutu à la porte, quoi - sans même qu'on fût tenu de lui dire pourquoi... VGE avait tout de même plus de gueule. Villepin aura été l'homme politique d'un seul discours. Pas grand-chose, même s'il a une belle plume et certainement la culture qui va avec, seul point où il domine le petit Nicolas Sempé et sans reproche.
AO
Rédigé par : oursivi | 29 septembre 2009 à 23:44
Un vieillard décrépi qui se met en scène, pour tromper l'opinion et pondre un best seller truqué en jouant les amoureux transis d'une princesse de légende décédée de 35 ans sa cadette, c'est d'un grotesque achevé. Comme quoi pour certains la vieillesse est un naufrage comme disait le général de Gaulle et l'on se demande si ce président qui occupe désormais le fauteuil du prestigieux académicien Senghor est bien à sa place et ne devrait pas plutôt investir le divan d'un psychanalyste. Il est vrai que depuis l'affaire des diamants il nous avait habitués au déshonneur quant il s'agit de gros sous !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 28 septembre 2009 à 21:43
Définitivement un jeune briscard, Giscard : un TGV, encore, même à son âge quelque peu avancé ! (je n'oublie pas qu'on lui doit la majorité à 18 ans, une révolution bien plus importante que l'arrivée de la gauche en 81 et je pèse mes mots : pour ceci, total respect, man !)
Le Villepin d'une époque ancienne ?
En quelque sorte, oui !
Sissi !
(à bientôt)
Rédigé par : Cactus | 28 septembre 2009 à 18:14
@ Alex : Peut-être, peut-être...
C'est l'année où je me frottais à mes profs de droit : j'avais d'autres chats à fouetter.
Quant au nucléaire (c'est hors sujet mais tant pis), je fais partie de ceux qui pensent que c'était une bonne décision.
Mais on n'est pas très nombreux à le suggérer : il aurait peut-être fallu être plus "démocratique", moins "technocratique", plus "didactique", sur le sujet...
@ PB : Dites donc, ils se déchaînent dans le "contrepet", vos commentateurs !
Géant !
Ce qui est une autre façon de dépasser la "censure des bonnes moeurs" que l'on avait évoquée à l'occasion d'un autre de vos posts...
Encore un signe des temps...
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 28 septembre 2009 à 13:20
Valérie,
Non, chère Madame, pas encore ; mais comme je n'ai rien à dire sur les derniers billets de PB, je m'abstiens. Bien à vous.
Rédigé par : Laurent Dingli | 27 septembre 2009 à 09:32
Je l'ai rencontré une fois dans un salon d'aéroport le VGE. Il fut accessible, charmant, disponible, nous discutâmes 5 mn. Mais...
Comment peut-on être si charmant dans l'intimité d'une conversation fortuite et si peu élégant, imbu de soi en public ?
Etonnant personnage.
Rédigé par : corto74 | 26 septembre 2009 à 23:19
@ Valentini Elsa,
Monsieur, Madame,
Parler en votre nom sera déjà très bien et beaucoup plus intéressant que de parler au nom de gens que vous prétendez connaître !
Rédigé par : [email protected] Elsa | 26 septembre 2009 à 19:35
Rédigé par: Laurent Dingli | 26 septembre 2009 à 18:03
On ne vous entendait plus ces jours-ci... ouf, vous n'avez pas ete devore par votre labrador !
Rédigé par : Valerie | 26 septembre 2009 à 19:30
@ Oursivi
"L'évaporation "naturelle" c'est-à-dire générée par le réacteur nucléaire* qui nous donna la vie doit être de l'ordre de 10^6 à 9 fois plus élevée..."
À l'échelle de la planète, vous avez probablement raison, ce qui semblerait écarter un effet direct sur le réchauffement global. Localement, voir des poissons tropicaux au pied de nos centrales n'est pas très rassurant. La modification du gradient thermique de l'atmosphère peut aussi retenir des gaz, bref il faut tout regarder.
Même si on est favorable à la solution nucléaire développée en son temps par Giscard, ce qui est mon cas, il est bon de continuer à se poser des questions.
L'affaire de l'algue qui tue toute la Méditerranée est un exemple de dégât irréversible qui contamine un écosystème, même si l'origine en est différente et n'a rien à voir avec le nucléaire.
Rédigé par : Alex paulista | 26 septembre 2009 à 18:47
@Pierre Antoine,
Je vous avais déjà répondu mais je crois que mon commentaire s'est perdu dans quelque méandre du web.
Lorsque vous écrivez ""accès facile" certainement pas, la preuve son intérêt est passé inaperçu à la majorité des votants qui n'ont pas forcément été habitués à lire "des phrases tellement complexes qu'elles leur étaient absconses" ; vous vous doutez bien que l'immense majorité des électeurs n'a pas lu le projet de Constitution européenne. Vous êtes étudiant en droit je crois, et vous savez aussi qu'en dehors des juristes et des constitutionnalistes, ce genre de prose est toujours hermétique pour les non initiés. Quant à pouvoir en faire l'analyse, il vaut mieux se fier aux avis des spécialistes. Tout de même Giscard est généralement très clair dans ses propos et plutôt bon pédagogue. Imaginez un peu si Michel Rocard en avait été l'auteur.
Rédigé par : Ludovic | 26 septembre 2009 à 18:27
@ Valentini Elsa,
ça commence à devenir fatigant ces internautes qui viennent donner des leçons : "il faudrait écrire ceci", ou "il faudrait écrire cela". Créez donc un blog et publiez dans cet espace vos pensées fort subtiles et originales. Quant à la majorité de Français qui serait lassée "à force de voir notre justice malmenée par le Président", vous n'en savez rien. Amusante cette vanité qui fait croire au moindre quidam qu'il est le porte-parole du peuple français.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 septembre 2009 à 18:03
Il faut quand même remarquer qu'à en juger par les quelques extraits publiés dans la presse, son roman semble abominablement mal écrit. Et l'homme est à l'Académie française.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 26 septembre 2009 à 16:48
@[email protected] Elsa
"Philippe Bilger n'est ni un homme politique, ni un journaliste, il demeure avant tout un magistrat."
Of corse. Il n'est donc pas un avocat de la défense, lequel s'est d'ailleurs fort bien exprimé sur ce sujet, et il a bien précisé qu'il restait à la porte de l'affaire Clearstream, et c'est fort bien; son collègue, tout procureur de Paris qu'il est n'ayant pas fini, à mon humble avis, d'en voir des vertes et des pas mûres (= des tomates!) avant de se décider à requérir au final dans les catacombes, vous savez cet ossuaire déménagé du cimetière des innocents par l'Inspection générale des Carrières.
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 septembre 2009 à 15:40
@Pierre Antoine,
"accès facile" certainement pas, la preuve son intérêt est passé inaperçu à la majorité des votants qui n'ont pas forcément été habitués à lire des phrases tellement complexes qu'elles leur étaient absconses"
Vous ne vous imaginez tout de même pas que les électeurs ont pris la peine de lire le projet de Constitution européenne ? En dehors des juristes et spécialistes de droit constitutionnel,je ne pense pas que le grand public soit capable d'en faire une quelconque analyse. Et puis Giscard est généralement assez clair et bon pédagogue, imaginez un peu si Michel Rocard en avait été l'auteur.
Rédigé par : Ludovic | 26 septembre 2009 à 13:25
@Valentini Elsa,
Je comprends votre réaction et votre attente mais ne perdez pas de vue que Philippe Bilger est tenu au devoir de réserve, il prend souvent bien des risques en s'exprimant en matière politique, ne lui demandez tout de même pas de tresser la corde pour se faire pendre. Philippe Bilger n'est ni un homme politique, ni un journaliste, il demeure avant tout un magistrat.
Rédigé par : Ludovic | 26 septembre 2009 à 13:04
@semtob
"Contrairement à certains dires son énorme travail sur la Constitution est des plus intéressant et d'accès facile à la compréhension."
"Intéressant" certes...
"accès facile" certainement pas, la preuve son intérêt est passé inaperçu à la majorité des votants qui n'ont pas forcément été habitués à lire des phrases tellement complexes qu'elles leur étaient absconses.
Quand je vois la qualité d'expression et de compréhension de nos bacheliers, je ne suis pas rassuré pour la suite...
Mais là notre VGE n'y est pas pour grand-chose.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 26 septembre 2009 à 12:00
@Oursivi
"AOrevoir (Chplok*)
* ouï au passage d'un doigt sur une paroi buccale qui résonne ainsi de la sorte."
J'espère que votre clavier est affecté à votre seul usage, en ces temps d'épidémie de la grippe tueuse, parce que si ce n'est pas le cas et que tout le monde fait comme vous, bonjour l'hôpital... au mieux!! « SNIF, SNIF Ssschmmmmmmmmmrllllllllllfffff ffffr..., »!
@semtob
"c'est un bon traitement des rumeurs.
Vous voyez : nous avons le droit de tout dire, d'en rajouter sur les listes, d'en mettre dans les chaussettes, de dire autant de bêtises, de rectifier les documents d'archives, de faire de vrais faux reportages, de faire parler les chiffres."
On peut s'interroger pour savoir si le président romancier rétrogradé en classe de quatrième a pensé jusque là, mais pourquoi pas. Ceci dit, vous pouvez même rajouter 'faire travailler les chercheurs sur de fausses statues', histoire de voir s'ils s'en aperçoivent et bien évidemment sans leur dédommager le temps perdu à l'établir scientifiquement, ou encore 'faire expertiser comme faux de superbes faux manuscrits' fabriqués à prix d'or aux fins de dissuader la poursuite de la recherche qui se rapportait aux vrais et dont les premiers résultats déplaisaient à certains petits chefs dont on se demande parfois comment ils y avaient accès, d'où, peut-être, l'intérêt d'un bon Chplok, finalement qui permettrait de l'établir!
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 septembre 2009 à 08:45
Cher Philippe,
Habituellement je lis votre blog avec plaisir mais là je dois avouer mon incompréhension.
Alors que notre actuel Président bafoue la présomption d'innocence et par là même son devoir de réserve et ce en état de récidive, vous préférez faire un papier sur un ancien Président qui n'est dans l'actualité que pour l'écriture d'un roman "soap-horrifique".
De par votre fonction, on aurait pu penser que cette atteinte à un des fondements de notre justice vous aurait touché. Cela ne semble pas être le cas.
En effet, comme la majorité des Français qui se sont lassés à force de voir notre justice malmenée par le Président, vous préférez nous servir la soupe du people politique.
J'attendais mieux de vous que du pain et des jeux...
Cordialement.
Rédigé par : Valentini Elsa | 26 septembre 2009 à 08:21
Ce soir dans "Vous avez le dernier mot", il était trop "craquant" ce cher Valéry quand il a parlé de son épouse.
Excusez... Je suis aussi un grand sentimental...
Rédigé par : jpledun | 26 septembre 2009 à 01:32
Cher Philippe,
Giscard a été président beaucoup trop tôt.
C'était un président complètement dépassé par la situation. S'il est entier avec lui-même, il doit reconnaître que l'intelligence politique et la vocation de responsabilité
publique ne lui sont venues que vers la cinquantaine. Contrairement à certains dires son énorme travail sur la Constitution est des plus intéressant et d'accès facile à la compréhension.
Quant à ce livre qui fait beaucoup de bruit,
c'est un bon traitement des rumeurs.
Vous voyez : nous avons le droit de tout dire, d'en rajouter sur les listes, d'en mettre dans les chaussettes, de dire autant de bêtises, de rectifier les documents d'archives, de faire de vrais faux reportages, de faire parler les chiffres.
Heureusement que les enfants sont adultes
avant de l'être pour reprendre toutes ces générations qui n'ont pas eu d'enfance...
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 26 septembre 2009 à 00:51
Jusqu'à ce qu'on comprenne l'effet de la pollution thermique et de la vapeur d'eau générée en masse...
Rédigé par: Alex paulista | 25 septembre 2009 à 19:46
Alex,
Qu'est ce que c'est que ces âneries ?
L'évaporation "naturelle" c'est-à-dire générée par le réacteur nucléaire* qui nous donna la vie doit être de l'ordre de 10^6 à 9 fois plus élevée...
\\\\|////
A=O=
////|\\\\
*Celui à 8min lumière de nous
Rédigé par : oursivi | 25 septembre 2009 à 23:27
S'il avait envie de décevoir les gens, il ne pourrait pas faire mieux.
Quand j'ai entendu parler de cette histoire, je me suis posé la question : "Pourquoi ? Quelle est l'utilité de sortir cette histoire, même si c'était vrai ?"
Je pense que, s'il avait envie d'écrire un roman ou une fiction, il aurait été préférable d'inventer une princesse imaginaire : sûrement plus élégant et plus intéressant.
Maintenant qu'il a confirmé n'être qu'une invention, je me pose des questions sur d'autres choses récentes dites par rapport à des personnes qui ne sont plus là.
Rédigé par : jmarcio | 25 septembre 2009 à 20:32
C'est vrai que Lefebvre, le Monseigneur des porte-flingues, on n'aurait pas envie de l'avoir pour camarade de cellule, le genre auquel on ne tourne jamais la tête, le genre qui n'autorise pas à dormir, même à faire semblant, de peur de se voir manger la cervelle comme dans la version RidleyScottienne d'Hannibal Lecter.
Il serait même foutu de se passer de petite cuillère et de se servir avec les doigts.
AO
Rédigé par : oursivi | 25 septembre 2009 à 19:47
Cher ignoble Infreequentable
"Le bout du tunnel", ce n'est pas plutôt son Premier ministre qui a dit ça en 1976 ?
Un certain JC ?
Envers qui Giscard ne cachait pas un certain mépris et qu'il savait capable des pires trahisons (contre Chaban à son avantage au début, mais un traître reste un traître...).
Sur les avions renifleurs, Giscard n'a pas eu le nez creux. Cela nous a coûté 60 millions de francs. En revanche, on est bien content de profiter aujourd'hui des centaines de milliards d'investissements opportuns dans le nucléaire, qui nous ont donné une certaine indépendance et nous permettent aujourd'hui de faire la morale aux autres en terme de CO2. Jusqu'à ce qu'on comprenne l'effet de la pollution thermique et de la vapeur d'eau générée en masse...
Rédigé par : Alex paulista | 25 septembre 2009 à 19:46
Valerie, la reine de l'accent, nous dit :
"...c'est une "sacree politesse" pour les autres !"
Alors je suis trés impoli !
Rédigé par : [email protected] | 25 septembre 2009 à 18:49
"Giscard à la barre". C'était le slogan de campagne de VGE (1974).
Je ne voulais pas écrire : "Giscard a la barre" .
Je ne me permettrais pas.
Rédigé par : [email protected] | 25 septembre 2009 à 18:45
"N'est pas Charles qui veut pour laisser des traces indélébiles dans l'histoire."
Rédigé par: Pierre-Antoine | 25 septembre 2009 à 15:16
L'Histoire, c'est Diana ?
Mais je galéje, je galéje...
Avec moins de morgue il eut été probablement autrement historiquement placé, ce qui est une contradiction avec celle tout aussi parfaite de Mitterrand, moins intelligent mais plus manipulateur - Giscard devant se croire indigne de ces basses manoeuvres - celle on ne saurait plus monarchique qui n'a pourtant pas privé Tonton d'une certaine affection.
Probablement fut-ce ce manque d'affect, justement, cette réserve, qui a dépouillé VGE de la popularité que ses qualités intellectuelles auraient dû lui assurer.
Mais les gens - je sais cela ne se fait pas d'enfermer les autre dans ce marqueur infamant - sont plus sensible à la communication qu'à l'action, à l'image, à l'ombre qu'à la proie.
AOrevoir (Chplok*)
* ouï au passage d'un doigt sur une paroi buccale qui résonne ainsi de la sorte.
Rédigé par : oursivi | 25 septembre 2009 à 18:26
Une perle à laquelle je ne résiste pas: "Les coupables sont toujours parmi les prévenus" ... Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'Elysée s'exprimant quant à Cleastream et les accusations de Sarkozy. Même Giscard n'aurait pas osé, Frédéric l'a fait, c'est géant ... Ce mec est un délire à lui tout seul ... Il y a un réel génie de l'absurde chez lui et ce n'est pas lui en faire injure ... Heureusement qu'il réfléchit, prend son temps à la manière de Giscard mais Giscard c'est surfait, coincé, même quand il pète ça sent pas; qu'est-ce que ça doit être un lapsus dans sa bouche au Fred...! A se tordre jusque la fin du quinquennat ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 25 septembre 2009 à 18:26
Et comme l'aurait confié la Princesse de Galles : "Avec Giscard, c'était pas si mal..."
Rédigé par : Le père siffleur | 25 septembre 2009 à 18:25
Bien d'accord Johann (commentaire 8)
Ne jamais oublier Michel de Montaigne :
"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son kul."
Et comme aurait fait Diogène le Cynique :
"Ôte ta lampe, que je guette."
Un curieux ressort de l'Histoire a fait de monsieur "avion renifleur" (des diamants du 2ème REP à Kolevesi... et pas seulement de Bokassa : fallait bien des prises de guerre pour financer les "opérations extérieures") un Président qui laisse encore un souvenir... curieux pour avoir été à la "Barre" (premier économiste de France... seulement 12° mondial !).
Et on connaît la suite, hélas : "Je vois le bout du tunnel" qu'il disait...
Longue vue le jeune homme, non ?
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 25 septembre 2009 à 17:33
"Lady Diana, le mythe médiocre et surfait que notre société a créé pour combler son vide et passer le temps. Une idole sans rime ni raison..."
@ Monsieur Bilger,
Comme en termes choisis, ces choses-la sont dites !
Rédigé par : valerie | 25 septembre 2009 à 15:41
Rédigé par: johann | 25 septembre 2009 à 09:08
"Son mode d'existence actuelle me fait penser à ceux et celles qui refusant de vieillir, pratiquent la chirurgie esthétique..."
Johann, vous devez encore etre bien jeune pour ecrire ca ! Moi aussi, quand j'etais jeune, ca me faisait "ricaner" les peaux retendues, n'empeche que s'il ne s'agissait pas d'operations invasives, douloureuses et si en plus, je n'avais pas "une petoche viscerale" des anesthesies generales et des bistouris...je ralentirais bien le temps... au moins un peu, sans compter que cela aide sacrement a trouver un emploi... ou a le garder !
Et puis a choisir, je prefererais avoir l'air "bizarre" que "vieux" car je me definis plus comme "bizarre" que "vieille".
Je ne vois rien de reprehensible a "s'entretenir" le plus tard possible dans la vie... bien au contraire ! c'est une "sacree politesse" pour les autres !
Ici, en Angleterre et loin des "beaux quartiers"... il ne faut pas etre delicat sur l'apparence physique... qu'est-ce qu'ils se "laissent aller", misere !
Non, Monsieur VGE a fiere allure pour un "monsieur-de-son-age" et c'est tout a son honneur.
Rédigé par : valerie | 25 septembre 2009 à 15:35
Au lieu de nous dire "Au revoir" il aurait mieux fait de nous dire "à bientôt et au plaisir de me lire".
Et il en a écrit des choses...
et la pire c'est une constitution dont l'intelligence des articles se noie dans l'abscons de leur rédaction.
Comment ça abscons ? ben oui, tellement abscons que la majorité des français à voté "non".
Ce n'est pas parce que les Français sont dévots qu'il faut les prendre pour des veaux...
N'est pas Charles qui veut pour laisser des traces indélébiles dans l'histoire. A s'y essayer on en laisse des débiles.
@PB
"Grand fauve de la politique"
Il a beau avoir été un grand fauve de la politique, amant insatiable d'altières lionnes un jour on dira :
owimbowe owimbowe owimbowe owimbowe
owimbowe owimbowe owimbowe owimbowe
Dans la jungle terrible jungle
Le lion est mort ce soir
Et les hommes tranquilles s'endorment
Le lion est mort ce soir !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 25 septembre 2009 à 15:16
Rédigé par: jpledun | 25 septembre 2009 à 01:10
"Giscard á la barre"
Heureusement que ce n'est pas moi qui ai ecrit ca... n'ayant pas l'usage des accents sur mon clavier, le sens eut ete tout autre et le contexte n'aurait pas aide. Attention, l'orthographe est importante (se referer aux suggestions recentes de Monsieur Francois de Closets pour la simplifier)...mais n'oublions pas notre grammaire et nos conjugaisons !
Un bon week-end ensoleille a tous.
Rédigé par : valerie | 25 septembre 2009 à 15:15
Saura-t-on jamais si Lady Di a pu dire, Giscard a la barre, en gardant son délicieux accent british contrairement à celui du slogan ?
Il aurait bien valu le dodu Dodi ; et puis s'afficher ainsi avec un homme si riche et finir tous les deux sous les ponts*, quel manquement au sang bleu, celui dont la famille Giscard s'était payé l'oxygène, ou l'oxymore, c'est selon.
En tout cas joli portrait d'un homme qui aura raté ce à quoi il aurait pu naturellement prétendre, être après de Gaulle, l'homme politique français le plus important du XXème, et vous dites brillamment pourquoi.
Chirac à côté, c'est Sancho Panza !
AO
* fussent-ils de Paris...
Rédigé par : oursivi | 25 septembre 2009 à 14:47
Pour qui ne comprend pas, il faut lire ce billet en songeant à Buster Keaton... Cela fait du bien de rire, merci cher PB !
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 25 septembre 2009 à 11:22
"Il n'empêche que le comportement de Valéry Giscard d'Estaing a été, durant plusieurs jours, signifiant de son incroyable propension à "tirer sur la corde émotionnelle", à surgir au coeur de l'actualité avec du presque rien, une histoire d'amour avec Lady Diana, le mythe médiocre et surfait que notre société a créé pour combler son vide et passer le temps. Une idole sans rime ni raison. Voilà ce qui, chez elle, a dû fasciner Giscard."
Olivia de Lamberterie dit que pour faire plus fort que cette Fleur bleue éclose à la vitesse d'un scud dans la préparation du terrain - un des éléments clés de la réussite d'une culture -, au Jardin des Mémoires de Jacques Chirac qui devraient être publiées à l'automne 2009 par les éditions NiL (filiale de Robert Laffont dirigée par Nicole Lattès), il faudrait que ce dernier y fasse la confidence qu'il se cache lui-même derrière le prophète des Gâthâs qui précipita la venue l'Astre Zora.
"Des émois de jeune homme, cet incoercible appétit de séduction, ce frénétique besoin de plaire qui précisément révèlent l'homme âgé à l'instant même où on voudrait le faire oublier,"
Continuant sur sa brillante lancée, Mme de Lamberterie qui a d'abord cru que Lamberty, le héros, un nom où se cache Valéry, était son homonyme, ce qui en dit quelque part assez long sur sa vitesse de lecture, nous décode Monique, l'épouse de Lamberty, comme le personnage derrière lequel il faut voir la fille du lieutenant-colonel, Anne-Aymone Sauvage de Brantes, et souligne que ce personnage est liquidé dès la troisième page.
"Une intelligence lumineuse, exceptionnelle. Une limpidité d'exposition sur les sujets même les plus rébarbatifs. Un talent pour l'oralité avec, peut-être, une recherche trop obsessionnelle du slogan choc. Un goût pour la provocation mais toujours "chic"."
Enfin, la critique littéraire de France2, commente le style...écrit, forcément, du roman 'Le président et la princesse', comme relevant du niveau d'une rédaction de quatrième et encore, ce n'est pas gentil pour les quatrièmes.
Accordons cependant qu'il s'agit peut-être de la classe de quatrième de la nouvelle 'école d'excellence' de la République et pour le vérifier, vu qu'une rédaction se survole assez rapidement, ma foi, suivons son conseil et nous informant par nous-mêmes, lisons le!
NB: Le prophète des Gâthâs est cependant donné comme l'auteur de la maxime : « Dans le doute si une action est bonne ou mauvaise, abstiens-toi.».
Rédigé par : Catherine JACOB | 25 septembre 2009 à 10:47
J'ai appris tardivement à avoir de la tendresse pour Giscard, ayant longuement discuté avec lui un jour en marge d'une réunion du Mouvement Européen. Distrait, fantasque, un brin étonné de tout, un intellectuel au pays de la politique, pédagogue forcené. Il fut un grand président dans une période désastreuse, même s'il n'aurait pas fallu me le dire à l'époque.
Sauf immense naïveté de sa part, il ne peut pas ne pas être conscient de ce que le thème de son livre constitue une forme de caricature de son image publique, telle qu'elle fut illustrée quotidiennement en son temps par Plantu, costume Louis XV de rigueur. Il est inconcevable que l'ironie que vous relevez ne soit pas présente dans cette bluette : se moquer de lui-même pour mieux se moquer de ceux qui le moquent, qui le croient tel que sa caricature.
Je trouve ce buzz très rafraîchissant.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 25 septembre 2009 à 10:00
C'est toujours aussi agréable de vous lire. Cependant, j'ai beau être séduit par votre regard sur notre ancien président, je retiens avant tout la notion de "ridicule" le concernant. Son mode d'existence actuelle me fait penser à ceux et celles qui refusant de vieillir, pratiquent la chirurgie esthétique. La conséquence tragique c'est que bien souvent le bizarre prend le pas sur la vieillesse.
Il est à l'image de ces femmes âgées qui se persuadent qu'elles séduisent encore toute heureuse qu'on les regarde. Elles préfèrent rester dans la tour de leur gloire passée et s'armer d'étrangetés plutôt que d'apprendre fermement à appréhender les pentes de l'âge. Hélas pour elles comme pour lui, personne n'est dupe.
Rédigé par : johann | 25 septembre 2009 à 09:08
Quel scalpel !
Féroce, sans méchanceté...
Du Saint-Simon !
"Plus les gens deviennent cultivés, plus leur bavardage devient insupportable"
Rédigé par : sbriglia | 25 septembre 2009 à 08:58
Je pense très vraisemblable qu'il y ait eu une certaine complicité entre Giscard et Lady Diana.
Croix de guerre à 18 ans, Président à 48 ans, l'homme est toujours là.
Rédigé par : Alex paulista | 25 septembre 2009 à 02:08
Quel portait charmant et juste vous faites, cher Philippe, de l'homme á qui je dois mon engagement et mon intérêt pour la politique.
"Giscard á la barre"
G.S.L : Génération Sociale et Libérale
(C’était nous ! Les jeunes afficiados de VGE)
Personne ne rit ! J'ai collé des affiches pour cet homme là. Tout seul, comme un grand, dans mon patelin prés de Lille, avec la frousse de me faire "pécho" par les colleurs du camp d'en face.
Coller des affiches ! Quel c...ries !
Non, rien de rien…
Giscard, je le regrette.
Rédigé par : jpledun | 25 septembre 2009 à 01:10