Le président de la République a raison : on a mieux à faire que de passer son temps à disséquer une vidéo pour accuser de racisme le ministre de l'Intérieur, son ami Brice Hortefeux. Il faudrait, c'est vrai aussi, demeurer concentré sur l'essentiel, la France, dont l'état exige la mobilisation de toutes les énergies. Mais, puisque depuis plusieurs jours, on ne parle que de cela, que les versions les plus contradictoires circulent et qu'apologies et lynchages se répondent, il me semble qu'il n'est pas indécent de tenter d'y voir clair. J'ai conscience, modestement, de m'inscrire dans un mouvement erratique qui met au pinacle dans l'esprit public, via Internet, des épisodes dérisoires peut-être parce que le citoyen n'est plus réellement sollicité par l'important et qu'il traduit ainsi sa volonté de personnaliser la politique en s'en prenant sans nuance à ses représentants.
La vidéo incriminée - celle prise par Public Sénat étant identique à celle du monde.fr - ne laisse pas place au doute sur la teneur des propos échangés, notamment par Brice Hortefeux, lors du camp d'été de l'UMP dans les Landes à Seignosse (Mediapart). Mais comment faut-il les qualifier ?
Le ministre de l'Intérieur a affirmé que dans cette ambiance décontractée - le président lui aurait reproché cette "décontraction" mais le chewing-gum, dans le genre, n'est pas mal ! - il avait seulement voulu faire référence d'abord à des "clichés" puis aux Auvergnats (le point.fr, Libération). Pourquoi pas ? Cependant, à l'analyse, il ne semble pas que la phrase reprochée à Brice Hortefeux puisse être interprétée autrement que comme une allusion au nombre d'Arabes. En effet, une voix féminine dit au sujet d'Amin, un jeune militant d'origine arabe : "C'est notre petit Arabe" et le ministre de réagir ainsi : "Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage" (Le Monde). Jean-François Copé affirme n'avoir rien entendu (Le Figaro) et Amin, dans une vidéo où il exprime son sentiment mais dans une formulation qui lui semble dictée (Le Post), défend le ministre en l'exonérant de tout soupçon de racisme à son égard.
L'affaire se complique à cause de ce qui était advenu à Paul Girot de Langlade, préfet mis à la retraite par le ministre de l'Intérieur, qui se voyait reprocher, à la suite de la plainte d'une employée à Roissy, un propos raciste qu'il niait avoir tenu puis une violation de l'obligation de réserve en raison de sa dénonciation vive de l'attitude de Brice Hortefeux. Cette similitude apparente des situations a conduit certains, dont Me Collard, avocat du préfet, à réclamer la démission du ministre de l'Intérieur qui devrait s'appliquer les mêmes règles que celles dont Paul Girot de Langlade a pâti (Marianne 2).
J'ai évoqué les similitudes apparentes parce que, dans ses profondeurs, les épisodes ne me semblent pas comparables si l'accusation à l'encontre du préfet est fondée. Il est de bonne et triste guerre que la gauche se soit engouffrée dans la brèche que lui ouvrait cette vidéo parce que rien n'est plus porteur aujourd'hui que de désigner l'adversaire comme raciste. Guère surprenant non plus de voir Guy Bedos et Josiane Balasko signer la pétition de Charlie Hebdo pour exiger le départ d'Hortefeux. Cela vous pose sur le plan éthique et conduit l'autre, toujours, à une défense malaisée car comment mettre au jour la limpidité de son esprit ? Tâche quasiment impossible.
Il n'est pas étonnant non plus que le Premier ministre, quelques ministres et les jeunes de l'UMP aient pris le parti de soutenir Brice Hortefeux et qu'Henri Guaino ait fait de même. Il y a là les clivages traditionnels, qui paraissent moins se soucier du fond des choses que de la volupté de combattre et du confort d'un monde contrasté comme il convient.
Ce qui gêne dans cette controverse, c'est le fait que personne n'ose aborder de face la réalité des propos tenus par Brice Hortefeux. On les veut scandaleux ici et là, on tente de leur donner un autre sens que celui qui vient immédiatement à l'esprit. Dans les deux cas on s'inscrit dans une configuration qui accepte, quelles que soient les circonstances, de juger la réplique du ministre comme raciste. Je regrette que celui-ci, dont pourtant le parler vrai n'est pas la moindre qualité, ait biaisé sur ce plan. On aurait aimé qu'il assume la réalité du propos mais qu'il n'hésite pas à lui donner sa mesure véritable qui est mince.
Il se trouve dans le campus d'été de l'UMP. Il discute notamment avec le jeune Amin et plaisante avec lui et d'autres sur les Auvergnats puis sur le "petit Arabe", enfin déclare ce que j'ai rapporté. A prendre son intervention même au plus extrême de la gravité qu'on veut lui apposer, à moins de s'indigner par volonté, peut-on soutenir qu'il y a là, dans ce cadre, de quoi alléguer que la morale et l'humanisme sont blessés à mort ? L'outrance éthique s'échauffant sur presque rien va conduire à relativiser les luttes nécessaires contre le racisme. L'excitation artificielle sur le détail va tuer la dénonciation légitime pour le gros.
Le racisme, c'est bien autre chose que la nudité d'une phrase. Il dépend du ton, de l'interlocuteur, de la familiarité ou non du moment, de la blessure qu'on provoque ou non. Qui peut prétendre, même ceux qui s'en prennent à Brice Hortefeux en étant persuadés de jouer sur du velours éthique, n'avoir jamais dans sa quotidienneté, bien assuré de n'offenser personne grâce à l'impossibilité de tout malentendu, proféré ou écouté des phrases de ce type sur quelque communauté que ce soit ? On perçoit alors les différences sensibles avec l'énervement insultant (s'il est établi) du préfet, non seulement à cause de la plainte mais en raison du ton, du lieu et des circonstances. Ici à l'aéroport, là dans les Landes, ici dans la presse d'une activité sérieuse, là dans le léger d'échanges faussement sérieux, sans l'ombre d'une vexation pour Amine mêlé au jeu. A mon sens, au pire, de la part de Brice Hortefeux, une plaisanterie un tantinet vulgaire, au mieux une plaisanterie qu'il savait anodine en ce temps et en ce lieu. Rien en tout cas qui autorise les donneurs de leçons à condamner par le verbe un ministre qui n'a pas commis un crime avec ses mots !
On peut opposer que Brice Hortefeux ayant une propension au racisme, selon certains dont Rachida Dati, il serait forcément, dans n'importe quelle séquence de sa vie publique ou personnelle (si elle est révélée), coupable de cette déviation. C'est absurde et relève du partisan le plus sommaire. Serait-il plus fondé de soutenir que pour un ministre, il n'existe plus de moments publics ou privés mais que l'exigence de responsabilité, le souci de prévenir toute équivoque doivent peser en permanence sur lui ? Je crains que notre démocratie en arrive là, non pas avec l'intrusion inévitable d'Internet - elle représente qu'on le veuille ou non un progrès - mais avec les interprétations délirantes que médias et politiques se plaisent à donner de propos dont la nocivité est fantasmée. Parce que Brice Hortefeux a parlé, quoi de plus commode pour l'atteindre ? Demain, quel serait ce monde qui contraindrait au silence, à une surveillance constante, à une langue nulle ? Un enfer. Internet montre et transmet. Le mal ne naît pas de lui mais de ceux qui glosent à partir de lui. Et qui s'égarent. J'ai beaucoup apprécié l'humour involontaire du journal de France 2 faisant venir Jacques Séguéla qualifié d'expert en communication. Il a suggéré que les politiques ne s'expriment plus en off alors que lui, oralement (sans oublier l'anecdote de la rencontre présidentielle par écrit !) a démontré que le on et le off ne lui interdisaient rien ! Pour demeurer plausible, c'est la démocratie qui doit cesser de mettre nos représentants, nos ministres dans un étau où l'alternative serait le silence ou l'insipide.
Le feu nourri contre Brice Hortefeux est à la fois ridicule et injuste. Il n'empêche que j'y vois, sans doute par humeur, un singulier retour des choses. C'est aussi à cause de la complaisance manifestée à l'égard de l'anti-racisme institutionnalisé, en faveur de toutes les demandes poussant à une surenchère, que, dans la quotidienneté d'un campus d'été de jeunes UMP, un ministre est absurdement épinglé. Le Pouvoir récolte aigrement ce qu'il n'a cessé de semer en ne mettant pas freins et limites aux communautarismes impérieux.
Cher Laurent
Je n'aime pas non plus le côté procès d'intention de cette affaire de sale blague. Je l'ai dit.
Mais faut-il défendre au nom du droit un BH qui, lui, foule au pied le droit et les principes ?
Il n'a pas été mandaté pour cela, et toute racoleuse qu'a été la campagne Sarkozy, nul ministre ne peut aller au-delà du droit.
Sa bataille contre l'immigration légale à coups de circulaires et de délais organisés est, par définition, illégale.
Ce n'est donc pas un procès politique que je lui fais, mais un procès tout court.
Sur le "même si", pardon de m'être mal exprimé: je ne sais pas si vous vous sentez proche ou non de ces associations. Je voulais dire que même les gens qui sont gênés par l'orientation politique de certaines associations et leur soutien aux étrangers illégaux, même ces gens doivent comprendre que BH s'attaque surtout aux étrangers légaux et donc, encore une fois, que le combat contre lui est a-politique.
Même quelqu'un d'extrême droite peut vouloir conserver le droit de se marier avec un étranger et pouvoir vivre normalement en France, grâce à un titre de résident utilisable.
C'est suffisant pour haïr Brice Hortefeux.
Rédigé par : Alex paulista | 08 juin 2010 à 15:48
Cher Alexandre, je n'aime pas trop votre idée de procès politiques, elle fait songer à des systèmes très peu démocratiques...
Vous écrivez par ailleurs :
"Même si pour des raisons politiques vous n'êtes pas proche des associations qui aident les étrangers en détresse..."
Qu'en savez-vous ? Attention à ce genre de déterminisme un peu manichéen.
J'approuve assez la dernière mise au point de Mary Preud'homme.
Rédigé par : Laurent Dingli | 08 juin 2010 à 09:04
@ Boddisatva
Vous faites des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être. Dans l’affaire Girot de Langlade les plaignants étaient trois employés d’aéroport qui s’estimaient victimes de propos et comportements racistes - en public - de la part de ce préfet et qui ont obtenu gain de cause. Ce préfet n’en était d’ailleurs pas à sa première casserole.
Alors que dans la présente affaire, c’est le MRAP qui s’est substitué à Amine Benalia-Brouch, contre le gré de ce dernier, au mépris de sa version des faits, en instrumentalisant une conversation - privée - pour piéger Hortefeux.
Ce qui est choquant dans cette histoire, beaucoup plus que la réflexion de BH, c’est la condescendance méprisante voire raciste du Mrap à l’égard d’Amine, dont on se passe de l'avis pour agir à sa place comme s'il était incapable de discernement.
Par ailleurs, si vous aviez bien examiné la video vous constateriez que les seules propos que l’on peut qualifier d’ouvertement racistes émanent de l’entourage de Brice et qu’il ne fait que réagir par un commentaire con-venu que l’on ne peut juger raciste d’emblée dès lors qu’il semble y avoir connivence et échange de sourire complice entre lui et sa "prétendue victime".
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Par ailleurs, savez vous ce qu’il est advenu d’Amine depuis sa mise au point par video sur Internet ? Il a été dès le lendemain victime d’une campagne de dénigrement sans précédent, assortie de menaces et de pressions de toutes sortes, si bien qu’il a dû porter plainte pour injures à connotations raciales, incitation à la haine raciale et même menaces de mort...
Le Mrap peut être fier du résultat !
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Vous ne voyez toujours pas de différences entre les deux affaires ?
Rédigé par : Mary Preud'homme | 07 juin 2010 à 20:07
Cher Laurent
Comment Julien Dray et notre hôte peuvent-ils prétendre que "Brice Hortefeux n'est pas raciste" ?
Le principal intéressé ne doit pas le savoir lui-même...
Et puis on s'en moque, on ne condamne pas encore les gens sur leurs intentions ou ce qu'ils ressentent, mais sur ce qu'ils font et ce qu'ils disent.
Brice Hortefeux signe une politique xénophobe.
Mon opinion est qu'il ne devrait pas être condamné pour ses blagues racistes, mais pour toutes les violations des droits des étrangers (même conjoints de français) qu'il a organisées et contresignées en notre nom à tous.
Pas à 2750 euros d'amende, mais à un procès public où il répondrait personnellement par exemple aux femmes persécutées par ses services qui ont perdu le petit français qu'elles avaient dans le ventre.
Et à leurs maris, qui vont porter le deuil de l'enfant et avoir honte de leur pays à vie.
Rencontrez ces gens et vous aurez comme moi envie d'analyser ce que Brice Hortefeux a dans le crâne "à la moyennageuse", pour reprendre une expression de Pulp Fiction.
Cet énergumène a réussi à faire que des Français depuis toujours ne puissent pas renouveler leur passeport sous prétexte qu'ils étaient nés à l'étranger il y a 40 ans. Même si pour des raisons politiques vous n'êtes pas proche des associations qui aident les étrangers en détresse, ce qu'un tel inconséquent ose faire à des Français vous laisse imaginer la politique qu'il est capable de commander devant des étrangers, même en règle, même mariés à des Français, même avec des enfants nés sur notre sol.
Le droit, l'humanité et le bon sens, il s'en balance ! S'il faisait tout et n'importe quoi pour que les étrangers soient expulsés avant de rencontrer un juge, ce n'est pas parce que ces derniers sont tous d'extrême gauche... Ses services ont même voulu expulser des Français vers l'Afrique, en prétendant que leurs papiers étaient des faux, que la photo était d'un autre et jouait sur la légendaire ressemblance des noirs entre eux...
Pour des quotas !
Je m'arrête, je crois que je deviens anti-Auvergnat (sans s).
Rédigé par : Alex paulista | 07 juin 2010 à 15:05
Selon Julien Dray, Brice Hortefeux n'est pas raciste (Le Point, 20 mn.fr) ; le député socialiste qualifie bien d'inacceptables les propos tenus par le ministre, mais ne réclame pas sa démission.
Je trouve cette position assez juste.
Rédigé par : Laurent Dingli | 07 juin 2010 à 09:09
Je ne comprends pas la différence de traitement entre le préfet Girod et le ministre Hortefeux. Un préfet devrait toujours être irréprochable et pas un ministre ?
Rédigé par : Boddisatva | 07 juin 2010 à 08:38
Franchement, je crois que c'est très bien que Brice Hortefeux ait été condamné.
C'est tellement ENAURME que cela ne peut que fédérer une majorité de gens qui pensent que trop, c'est trop.
Comment peut-on juger que dire "un ça va, c'est quand il y en a trop que ça pose des problèmes", est raciste. C'est juste la vérité. Du reste, en terre d'islam, il ne disent rien. quand les Chrétiens sont trop nombreux à leur sens, ils ne disent rien, ils ne sont pas condamnés, ils TUENT. C'est bien mieux.
Les prochaines élections, pour moi, c'est tout vu. La gauche est éliminée au premier tour, duel Sarkozy, fille Le Pen au deuxième tour.
Tu parles d'un choix !
Rédigé par : Florence | 05 juin 2010 à 23:57
Je crois que nous resterons en désaccord sur le sujet, un ministre représente la République 24h sur 24 et 7 jours sur 7.
Aucun contexte ne saurait l'exonérer de ses responsabilités et sa parole engage l'Etat.
Que l'on vire un préfet, que l'on sanctionne pénalement et disciplinairement un enseignant ayant qualifié un élève noir, très indiscipliné au demeurant, de "bamboula" ne dérange personne. L'élève en question a même eu droit à une réception à l'Elysée et aux excuses de la République.
Je ne vois pas au nom de quoi Hortefeux devrait être traité avec indulgence.
Les propos qu'il a tenus, même si l'intéressé, militant UMP par ailleurs, ne s'en est pas offusqué, sont indignes d'un représentant de l'Etat. Je persiste et signe, Hortefeux, s'il avait une once d'honneur, aurait dû démissionner.
Rédigé par : [email protected] Preud'homme | 05 juin 2010 à 23:07
"J. P. Ledun, vous avez vraiment la classe, vous."
"Il vous en faut peu pour vous faire Bondir !"
Mon dieu que vous avez l'esprit mal tourné...
Rédigé par : [email protected] | 05 juin 2010 à 22:43
Ce n'est pas très réjouissant de voir quelqu'un condamné pour avoir fait une blague raciste, mais d'un autre côté comme on ne peut pas condamner Hortefeux pour avoir fait guetter les sans-papiers à l'entrée des soupes populaires et des écoles maternelles, le tout en notre nom et avec notre argent, on peut quand même se réjouir.
Et tout ce qu'il a fait subir à tous les étrangers AVEC papiers était totalement illégal, les délais abusifs, etc. Mais bon, on ne va pas se plaindre à la police... quand on attend justement qu'elle émette les papiers.
Au risque de se retrouver en bas de la pile. C'est qu'avec des papiers (des vrais, pas des récépissés en chaîne), un étranger ça travaille quand un Français trouve souvent le poste trop dévalorisant ou pas assez payé pour lui.
Je souhaite donc une bonne condamnation à M. Hortefeux. Qu'il ne s'inquiète pas trop, son ex-ministère ne rechigne pas à promouvoir des repris de justice comme Stefanini :
http://www.mediapart.fr/journal/france/150109/patrick-stefanini-le-ministre-de-l-immigration-de-l-ombre
Rédigé par : Alex paulista | 05 juin 2010 à 18:31
Pas d'accord du tout avec Ludovic.
Ce verdict sectaire est d'une insoutenable sottise.
D'autant que la présumée victime, Amine, a été désavoué par le Mrap, ce qui est très humiliant pour lui dont ces autoproclamés archanges de l'antiracisme ont choisi d'ignorer l'avis (contraire) avec dédain, pour porter plainte, à quel titre, comme s'il était un attardé mental, incapable de discernement.
Dans l'histoire, lequel à votre avis a montré le plus de condescendance et de morgue raciste, sinon le MRAP ? Ce que tout le monde peut comprendre, sauf bien sûr des politiciens gauchistes bornés ou des magistrats partiaux ou aux ordres qui projettent leurs propres travers sur des justiciables qu'ils s'avèrent bien incapables de juger autrement que sur des apparences ou des présomptions.
Triste !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 05 juin 2010 à 16:37
Non cher Laurent, la sanction n'est pas exagérée, le tribunal n'a d'ailleurs pas retenu le délit puisqu'il a admis qu'il ne s'agissait pas de propos destinés à être rendus publics. La cour a prononcé une amende correspondant à une contravention de 4ème catégorie, il n'y a donc pas eu de sévérité particulière à mon sens.
Il n'en reste pas moins que même si Brice Hortefeux n'est pas raciste en soi, les propos qu'il a tenus ont été reconnus comme relevant de l'injure raciale, ce qui est difficilement acceptable de la part d'un ministre de la République.
Souvenez-vous que le même Brice Hortefeux a sanctionné d'une mise à la retraite d'office le préfet Paul Girod de Langlade pour des propos de même nature.
Le moindre fonctionnaire condamné pour des faits similaires écoperait de sanctions disciplinaires, alors pourquoi faudrait-il faire preuve d'indulgence pour un ministre ?
Rédigé par : [email protected] Dingli | 05 juin 2010 à 15:13
Mac Mahon condamné pour diffamation !
Passant en revue un régiment, il s'est arrêté devant un soldat méritant et lui a dit :
"Ah, c'est vous le nègre, c'est très bien, continuez !"
Rédigé par : Savonarole | 05 juin 2010 à 13:12
Quant à moi, mon cher Ludovic, je ne me réjouis pas de cette condamnation que je trouve exagérée, étant donné que la plaisanterie a été débitée "en privé" et ne nous permet en rien de conclure au "racisme" du ministre. De même que la tronche "pas très catholique", expression lâchée par le gouailleur Frêche ne m'avait pas choqué (mais les "sous-hommes", en revanche, oui).
Et puis, à quand des micros dans les chambres à coucher pour débusquer les blagues et injures "racistes" prononcées pour se défouler dans l'intimité ? (Qui n'en a jamais dites ? comme l'a souligné PB). Amusant aussi de constater que vous, qui dénoncez les prétendus "ayatollahs" de l'écologie (sic), ceux-là même qui prétendent s'immiscer jusque dans la cuisine de Philippe Bilger (ah ! les bougres !), vous vous transformiez en sourcilleux censeur lorsqu'il s'agit de la moindre parole prononcée par un ministre de droite. Et, alors que vous trouvez avec raison déplacé de reprocher la conduite passée de Frédéric Mitterrand, vous avez moins d'indulgence pour Philippe de Villiers lequel - Patrick Pike nous l'a rappelé - n'est d'ailleurs pas directement responsable des actes (présumés) de son fils.
J. P. Ledun, vous avez vraiment la classe, vous.
Rédigé par : Laurent Dingli | 05 juin 2010 à 12:50
Il vous en faut peu pour vous faire b...!
Rédigé par : [email protected] | 05 juin 2010 à 03:01
Finalement, le tribunal correctionnel de Paris, qui vient de condamner Brice Hortefeux à 750 € d'amende et 2000 € de dommages et intérêts pour injure raciale, aura eu une toute autre appréciation de l'affaire.
Evidemment, le ministre fera appel, mais en attendant, il est permis de le qualifier de raciste ce qui est gênant pour un ministre de la République.
Il est sans doute illusoire d'espérer sa démission mais cette nouvelle est bien réjouissante.
Rédigé par : Ludovic | 04 juin 2010 à 15:15
Si quand on est artiste on peut avoir de relations sexuelles avec des fillettes de 13 ans, où va le monde ? Et notre ministre de la culture, est-ce que toutes ses proies et autres amours tarifés avaient l’âge légal ?
Cela dit, j’ai écouté la défense du prévenu, innocent jusqu’à preuve contraire, et je pense qu’il ne risque pas grand-chose dans le système judiciaire américain où les déséquilibres psychologiques ont une grande importance comme circonstance atténuante voire excusante. Et ainsi qu’il a été mentionné plus haut, il avait un certain nombre de raisons valables d’être psychologiquement déséquilibré au moment des faits. La suite au procès, si procès il y a.
Rédigé par : cow boy | 23 avril 2010 à 09:10
http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/europe/article6883665.ece
Suite... mais pas fin de l'Affaire.
Rédigé par : Valerie | 21 octobre 2009 à 15:51
http://www.lepost.fr/article/2009/09/29/1718407_brice-hortefeux-va-devoir-s-expliquer-devant-la-justice.html
Rédigé par : Valerie | 29 septembre 2009 à 20:31
Le fait que B. Hortefeux soit raciste ou non n'est pas la question, des arabes sont en Arabie d'une part et non au Maghreb, je pense à l'amalgame fait entre arabe et musulman mais bon on a l'habitude maintenant... et s'ils savaient !!! Ils sont encore bien plus nombreux chez eux et tiennent probablement le même discours envers le franchouillard de base ! On est tous le singe de l'autre et cela me rappelle Joséphine Baker qui avait bien visé en s'exhibant ceinturée d'une enfilade de banane :-)
Mais c'est le discours débilitant de fond qui pose la question de savoir s'il n'aurait pas à y mettre un terme, on peut aussi s'interroger sur le sourire de Copé par exemple, et en homme politique digne de ce nom ça fait tout drôle en effet !
Rédigé par : Mila | 21 septembre 2009 à 11:36
Alex paulista,
Vous aviez commencé par écrire que les communistes n'ont jamais attenté aux libertés publiques dans notre pays, avant de nuancer cette bourde monumentale, une fois que j'ai attiré votre attention. N'essayez donc pas de m'entraîner dans une comparaison opportuniste avec l'extrême droite. Assumez plutôt la sottise que vous avez écrite.
Pour le fond, j'ai dit que je n'alimenterais pas la digression, consultez donc le post de Philippe Bilger, intitulé "Hitler = Staline ?" où vous pourrez lire nos diverses contributions sur la question. http://www.philippebilger.com/blog/2008/08/hitler-staline.html
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 septembre 2009 à 09:52
Cher Laurent
Pouvez vous m'écrire en toutes lettres:
"Moi, Laurent Dingli, historien de mon état, certifie que globalement au 20ème siècle, en France, les idéologies d'extrême gauche ont plus porté atteinte aux libertés que celles d'extrême droite" ?
Parce que, naïvement, j'ai l'impression de paraître un imbécile à penser le contraire, et mériter de susciter votre mépris.
Mépris qui vous vient si facilement à la bouche, c'en est répétitif.
Votre érudition d'historien au service d'une vision aussi partiale, même mes profs d'histoire les plus communistes n'ont jamais osé (ni l'unique prof frontiste que j'aie eu à connaître, d'ailleurs).
Ça peut paraître hors sujet, mais à l'époque des tests ADN il est bon de se remémorer certains "détails" qui expliquent le dégoût que suscitent Brice Hortefeux et ses partisans (cf lien).
Votre évocation des excès de l'Épuration me rappelle le poème de Paul Éluard (un tantinet à gauche, pourtant...).
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Sur le côté alambiqué, c'est bien cela: j'ai beau connaître en détail les moteurs de bateaux, si vous me dites "Globalement, plus un bateau va vite, plus il consomme" et que je réponds avec un mépris affiché que vous êtes un ignare, vous pourrez vous attendre à ce que je cite des cas tordus de cavitation, régime moteur inadapté ou de fort courant favorable. Ou bien que je vous embrouille en arguant que la consommation est en tonnes/heure, du coup comme on met moins d'heures...
Je serais dans ce cas bien "alambiqué", mettant ma connaissance au service de la mauvaise foi. Ce n'est pas être un ingénieur honnête, voilà pourquoi je ne vous écrirai jamais "Plus un bateau va vite, moins il consomme".
Même si je suis très pressé de rentrer au port par opinion politique personnelle...
Rédigé par : Alex paulista | 20 septembre 2009 à 08:21
GL
Vous en avez eu pour votre argent ?
Rédigé par : [email protected] | 20 septembre 2009 à 00:21
«Tout personnage qui doit vivre ne va pas aux générations futures tel qu'il était en réalité; à quelque distance de lui son épopée commence: on idéalise ce personnage; on le transfigure; on lui attribue une puissance, des vices et des vertus qu'il n'eut jamais; on arrange les hasards de sa vie, on les violente, on les coordonne à un système. Les biographes répètent ces mensonges; les peintres fixent sur la toile ces inventions, et la postérité adopte le fantôme. Bien fou qui croit à l'Histoire! L'Histoire est une pure tromperie; elle demeure telle qu'un grand écrivain la farde et la façonne. Quand on trouverait des mémoires qui démontreraient jusqu'à l'évidence que Tacite a débité des impostures, Agricola et Tibère resteraient ce que Tacite les a fait.»
C'est valable pour un personnage comme pour une institution ...
Vie de Rancé/ Oeuvres/ F. de Chateaubriand.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 19 septembre 2009 à 23:59
"Pourriez-vous nous donner des illustrations concrètes relatives à des atteintes aux libertés commises en France par les communistes ?" (GL)
Eh bien, par exemple, le fait, pour un syndicat communiste, la CGT, de voler plusieurs milliers de fusils à la Manufacture d'armes et cycles de Saint-Etienne, à l'occasion de sa faillite ; de les stocker en prévision d'une révolution communiste dans une cache d'armes située dans les locaux mêmes des Nouvelles messageries de la presse parisienne, organisation bénéficiant du monopole de distribution de la presse quotidienne en France à l'époque, et où le syndicat en question possède le monopole de l'embauche ; de procéder à une censure de fait du contenu des journaux appuyée par des actions extrêmement violentes et organisées ; de voler des bobines de papier entières pour les envoyer par bateau à Cuba, pour alimenter les journaux de propagande communiste ; de détourner, pendant un demi-siècle, les profits de la presse quotidienne au bénéfice d'une poignée de ses membres surpayés, bloquant la parution des journaux à la moindre contrariété, assurant ainsi la ruine à long terme du journalisme en France, au profit de la propagande communiste via l'école et les fonctionnaires ; de bénéficier d'une telle impunité que ces forfaits (je parle des fusils et du papier) n'ont été découverts que de longues années plus tard ; d'exercer un tel chantage sur l'Etat de droit que, une fois cet arsenal découvert, non seulement rien n'a filtré dans la presse, mais le ministère de la Justice, dûment prévenu par la direction des NMPP, a décidé... de ne rien faire.
Le tout n'ayant été finalement porté à la connaissance du public, au moyen d'un livre, que plusieurs dizaines d'années après les faits.
Entre autres choses. Au hasard. Parmi des milliers de forfaits divers et variés.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 19 septembre 2009 à 21:03
GL,
1. Relisez l'histoire de l'Epuration.
2. Informez-vous sur les pratiques courantes du parti et de la CGTU, future CGT, dans le monde du travail : violences physiques, intimidations, menaces, notamment lors des grèves et des élections professionnelles.
Voilà ce qui me vient rapidement à l'esprit, puisque nous restons dans le domaine franco-français. Difficile pourtant d'écarter d'un revers de bonne conscience le fait que les membres du PCF ont été les complices de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Si vous permettez, je ne vais pas détailler ici ni poursuivre le débat, le sujet du billet de Philippe Bilger n'étant pas le PCF et le respect des libertés individuelles.
Rédigé par : Laurent Dingli | 19 septembre 2009 à 17:37
@ Laurent Dingli
Faisant suite à votre dernier message, pourriez-vous nous donner des illustrations concrètes relatives à des atteintes aux libertés commises en France par les communistes ?
Rédigé par : GL | 19 septembre 2009 à 16:22
Votre prétention m'amuse, Alex paulista. Et le plus drôle, c'est que vous ne vous rendez même pas compte de votre ahurissante vanité. Vous voyez, c'est un peu comme si je vous disais, à vous qui avez fait des sciences, et qui dirigez je crois une entreprise, que si vous n'êtes pas d'accord avec ce j'énonce péremptoirement, c'est que vous êtes un scientifique ou un chef d'entreprise "alambiqué". Vous n'imaginez pas un seul instant que vous êtes peut-être passablement ignorant sur le sujet, non c'est l'autre, qui est forcément un historien "alambiqué". Il est vrai que tout ce qui échappe à des esprits simples comme le vôtre doit paraître terriblement complexe et tortueux. Votre côté fanfaron moralisateur me fait penser à cette fameuse encyclopédie toujours ouverte à la mauvaise page.
Rédigé par : Laurent Dingli | 19 septembre 2009 à 16:15
Cher Laurent
Rien c'est peut-être exagéré, mais globalement, sur notre territoire, les idéologies d'extrême gauche ont moins porté atteinte aux libertés que celles d'extrême droite, surtout à l'époque contemporaine.
Si vous n'êtes pas d'accord là-dessus, vous êtes un historien bien alambiqué.
Rédigé par : Alex paulista | 19 septembre 2009 à 15:11
Un doigt par ci, une parole par là... Vous ne croyez pas qu'à la longue cela devient un jeu ? Au moins pour Besson !
On se croirait sous Henri III avec sa Cour de Mignons !
A quand le "duel des Mignons" ?
Rédigé par : Marie | 19 septembre 2009 à 13:47
Alex paulista,
Lorsque vous écrivez naïvement, ou plutôt partialement, qu'ici (en France), les communistes n'ont rien fait contre les libertés, on voit que vous ne connaissez pas grand-chose à l'histoire contemporaine...
Rédigé par : Laurent Dingli | 19 septembre 2009 à 11:34
Cher M. Marchenoir, je ne comprends rien à ce que vous dites:
- s'il s'agit du monde en général, les dictatures de droite (pas seulement les nazis, les dictatures d'Amérique du Sud aussi) ont en premier lieu interdit les partis communistes. C'est également arrivé aux USA.
- s'il s'agit de la France, le PCF est à Staline ce que Le Pen est à Hitler, c'est-à-dire pas exactement la même chose. La dictature la plus récente était celle durant la Collaboration. Ici les communistes n'ont rien fait contre les libertés, au contraire...
Quant à compter les points de violence entre les Skins, les Red Skins, les Punks, les bandes de banlieue, les gentils supporters de Lens ou les méchants de Lille...
Je ne sais pas trop, c'est à étudier au cas par cas, comme dirait l'autre...
Je crois que c'est un peu le même phénomène derrière, en fait.
Rédigé par : Alex paulista | 18 septembre 2009 à 21:34
A Alex Paulista :
Vous écrivez :
"Oui, si on pense à toutes les dictatures populaires et qu'on omet tous les régimes totalitaires de droite qui ont tous commencé par interdire les partis communistes et à en faire disparaître leurs membres."
Pour l'instant, en France, il n'y a eu nul besoin de régime totalitaire de droite pour faire disparaître (au sens politique du terme, bien entendu) les partis communistes et leurs membres. A moins que vous ne jugiez la présidence du socialiste François Mitterrand comme un "régime totalitaire de droite".
Je ne vois pas comment on pourrait exterminer physiquement des gens qui n'existent pratiquement plus, si l'on s'en tient aux adhérents des partis communistes.
Quant à la prétendue menace d'interdiction des partis communistes que vous évoquez, non seulement elle est totalement imaginaire, mais ces partis, leurs dirigeants et leurs sympathisants ont antenne ouverte, attentive et complaisante tous les jours que Dieu fait sur tous les médias, y compris ceux du "service public".
Alain Badiou peut pérorer partout, faire figure de philosophe respectable et même s'assurer un petit succès de librairie en prétendant que l'avenir est au communisme et que l'échec de l'URSS ne prouve rien.
L'ex-économiste officiel de la Ligue communiste révolutionnaire peut faire partie d'un organisme public présidé par le premier ministre et chargé de "former" les syndicats à l'économie.
Marc Cohen peut tranquillement écrire, sur Causeur.fr, qu'il est "un vieux marxiste maintenu".
Deux ministres du gouvernement Sarkozy, officiellement "de droite", peuvent aller visiter la fête de l'Humanité, dont un pour débattre avec les militants (mais il a été réduit au silence, par les communistes eux-mêmes).
Et on pourrait énumérer des centaines de cas similaires.
Maintenant, imaginez qu'un philosophe, un écrivain, un professeur d'université, un journaliste, un homme politique français, se vante d'être "un vieux nazi maintenu".
Imaginez qu'il affirme : "Certes, Hitler a échoué et son régime a connu de regrettables dérives, mais le nazisme n'a pas dit son dernier mot, il constitue toujours l'espoir de l'humanité".
Imaginez que le ministre de la Culture et le ministre du Budget du gouvernement Sarkozy se rendent à la fête annuelle d'un quotidien néo-nazi, pour "débattre en toute transparence avec les militants, malgré nos divergences politiques".
A défaut, puisqu'il n'existe aucun quotidien néo-nazi en France (et la signification de ce fait ne vous aura pas échappé), imaginez qu'ils se rendent à la fête annuelle du Front national.
Que n'entendrait-on pas ! Auprès de l'affaire Hortefeux, la fureur politicienne et médiatique serait sans commune mesure. En fait, de telles prises de position seraient tout simplement inimaginables en France, et, pour les deux premières, y compris parmi les personnalités habituellement classées à l'extrême droite.
Votre balance réthorique n'a donc pas la moindre pertinence.
Vous écrivez également :
"La pénalisation de la parole est une idiotie qui permet à des racistes xénophobes ridicules de se poser avec raison en défenseurs de la liberté d'expression. On aimerait aller manifester avec eux, mais pour la ratonnade traditionnelle de fin de défilé, on n'a pas les codes."
Je suppose que par "racistes xénophobes ridicules", vous entendez Français de souche d'extrême droite. Si c'est bien le cas, vous devez vivre dans un bocal étanche en isolation sensorielle.
Les "ratonnades traditionnelles de fin de défilé" sont commises par des racistes xénophobes issus du Maghreb et de l'Afrique noire, sur des Français blancs sans défense qui manifestent pacifiquement, ou participent à des fêtes de masse d'inspiration socialiste comme la Fête de la musique ou la Techno parade.
En général à pas moins de six contre un, en frappant les gens à terre et souvent en leur donnant des coups de pied dans la tête (voire en leur sautant sur la tête à pieds joints, charmante coutume africaine).
Et ces voyous ne sont pas "ridicules". Ils sont ultra-violents, très déterminés et hyper-dangereux. Ils ont déjà tué à de nombreuses reprises, en France et à travers toute l'Europe. A mains nues, souvent.
Mais cela, naturellement, ce n'est pas du racisme, pour les communistes. Seuls les Occidentaux blancs peuvent être racistes. Et vous n'en entendez pas parler dans l'Humanité. Ni, d'ailleurs, dans aucun des grands médias nationaux, sinon de façon très occasionnelle et fort discrète.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 18 septembre 2009 à 19:25
Aujourd'hui même, une nouvelle illustration de cette grotesque envie de pénal (copyright Philippe Muray) qui a submergé toute la gauche, et cherche à remplacer le débat démocratique par l'intimidation judiciaire :
"Le Mrap dépose plainte contre Ni putes Ni soumises (NPNS). Lors des débats sur le port de la burqa, Sihem Habchi, la présidente de l'association féministe, a mis en cause le Mrap, qu'elle a accusé de «relativisme culturel» à propos de l'excision."
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/09/18/01016-20090918ARTFIG00421-le-mrap-porte-plainte-contre-ni-putes-ni-soumises-.php
Le plus extraordinaire est que Le Figaro, qui rapporte cette information, ne juge même plus nécessaire de préciser le motif juridique de la plainte.
Bien que n'étant pas, contrairement à plusieurs personnes ici, un juriste distingué, j'avais cru comprendre que pour porter plainte contre quelqu'un, il fallait, à tout le moins, alléguer une violation de la loi.
Pensez-vous ! Désormais, on porte plainte simplement pour malpensée. Et pour crime de contradiction d'une association de gauche et subventionnée. Il va de soi que dire du mal du MRAP, c'est passible des tribunaux.
Le plus comique, évidemment, est qu'ici, ce sont deux associations bien-pensistes qui se déchirent entre elles.
De même que Hortefeux est pris à son propre piège de persécution obsessionnelle pour pensées anti-racistes, de même, Ni putes ni soumises voit se retourner contre elle sa posture avantageuse d'association forcément bien-pensante puisqu'elle défend les zimmigrés (en l'occurrence, un sur deux, mais bon...).
Manque de bol, ils sont pas mal à avoir repéré le filon du bien-pensisme en même temps. Les pauvres Gaulois de gauche n'y comprennent plus rien.
D'autant qu'il leur manque souvent la clé intellectuelle de l'affaire : Ni putes ni soumises est véritablement haïe dans les banlieues, tout simplement parce qu'elle s'attaque à l'un des dogmes les plus fondamentaux de l'islam, la soumission de la femme à l'homme.
Bien entendu, Le Figaro ne pouvait pas écrire que le MRAP (Mouvement pour le respect d'Allah et du Prophète) porte plainte contre Ni putes ni soumises pour infraction à la charia et apostasie : cela aurait fait désordre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 18 septembre 2009 à 18:37
Chère Véronique Raffeneau,
Je n'ai pas attendu qu'elle ne fût plus ministre pour dire tout ce que je pensais de Rachida Dati. Comme vous me faites l'amabilité de lire mes commentaires, vous ne l'avez certainement pas oublié.
Pour le reste, vous êtes encore une fois dans l'excès, notamment lorsque vous voyez dans cette affaire microscopique "l'illustration du délitement et du désastre du personnel politique de notre pays" (ouf !), et il m'est difficile d'argumenter dans ce cas. Si vous avez envie de considérer Rachida Dati comme "un géant", comme vous dites, libre à vous.
Rédigé par : Laurent Dingli | 18 septembre 2009 à 10:19
Ce billet est tout simplement une insulte à l'intelligence. Ce qu'il y a de choquant dans une telle affaire ne sont pas certes, les propos de BH, mais le contexte dans lequel ils s'inscrivent. Une femme d'un certain âge qui décrit "le petit arabe" qui "mange du porc et boit de la bière"... que cela déclenche l'ironie d'un représentant du gouvernement qui cautionne ce que doit être un bon (mais "petit") arabe. Cette infantilisation de l'autre, cette altérité (maghrébine ou autre d'ailleurs) que l'on n'aime que lorsqu'elle nous ressemble, mais qu'autant qu'elle reste à sa place de "petit". Cette situation ambiante en France et perçue par tous ceux qui la vivent au quotidien explique que tout le monde s'étonne quand un "petit" Harry Roselmack remplace le grand PPDA. Quelle honte que l'audience dont il a bénéficié le premier jour soit due bien plus à sa couleur de peau qu'au contenu de l'information. Il présentant le 20h mais finalement c'est lui qui a fait la UNE.
Alors non, légitimer, banaliser et amoindrir la portée de ce qui s'est passé est une insulte à l'intelligence.
Rédigé par : Doud | 18 septembre 2009 à 10:04
@ Laurent
Je sais bien qu'aujourd'hui il convient partout et maintenant d'accabler Rachida Dati.
L'écouter dans son entretien avec J-M. Aphatie au sujet du buzz Hortefeux m'a fait du bien. Je partage somme toute la position qu'elle a exprimée. BH a dit "Je regrette". L'affaire est close.
Je maintiens que RD a su trouver le retrait nécessaire et les mots qu'il faut pour mettre à distance le spectacle en tous points lamentablement navrant d'un ministre incapable de faire valoir de la tenue et de la retenue dans l'épisode du petit rassemblement militant démesurément médiocre et sot.
Se fondre et se confondre à ce point dans le plus petit et le plus banal dénominateur commun qui semble être le seul élément de reconnaissance entre eux de l'ensemble les participants à la fête, c'est cela qui m'a heurtée de la part du ministre.
Sans parler des innombrables réactions des soutiens de Brice Hortefeux, une des plus cocasses à mes yeux étant celle de la Licra, j'estime que Rachida Dati a relevé le niveau.
C'est titanesque de sa part. Mais oui, parfaitement.
Parce quand même, pour relever, même dans le minimum, l'illustration du délitement et du désastre du personnel politique de notre pays que cette affaire laisse voir, le torrent de paroles nulles (copyright PB) particulièrement bien représentées chez les soutiens et les alliés d'opportunité et de circonstance de Brice Hortefeux, eh bien je dois dire qu'il faut être un géant.
A moi la force me manquerait. Le taf est trop immense.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 18 septembre 2009 à 08:33
@ Ludovic
Vous me faites penser à Hortefeux et ses Auvergnats...
C'est justement cette hypocrisie qui m'a fait penser à maintes reprises, devant les basses ruses et abus en douce du Ministère de Sarkozy puis d'Hortefeux, que je préférais la franchise d'un Le Pen...
M. Marchenoir écrit lui aussi sans détour, on ne peut pas le lui enlever.
Rédigé par : Alex paulista | 17 septembre 2009 à 19:35
Cher M. Marchenoir
Vous dites
"Ce genre de formule est en général utilisé par des personnes qui se revendiquent de la gauche".
Oui, si on pense à toutes les dictatures populaires et qu'on omet tous les régimes totalitaires de droite qui ont tous commencé par interdire les partis communistes et à en faire disparaître leurs membres...
Pour le reste je suis plutôt d'accord avec vous: la pénalisation de la parole est une idiotie qui permet à des racistes xénophobes ridicules de se poser avec raison en défenseurs de la liberté d'expression.
On aimerait aller manifester avec eux, mais pour la ratonnade traditionnelle de fin de défilé, on n'a pas les codes...
Rédigé par : Alex paulista | 17 septembre 2009 à 19:20
Véronique Raffeneau,
Je crois que vous vous trompez dans l'espèce de portrait, mi-mièvre mi-vulgaire, que vous brossez de Rachida Dati qui aurait du "feu dans les yeux", et dirait selon vous "merde" "aux vulgarités poisseuses de cette fête à neuneu, avec beaucoup d'élégance...".
C'est votre interprétation et je la respecte en tant que telle, mais, selon moi, Rachida Dati n'en a tout simplement rien à faire. Je la soupçonne d'être bien trop occupée d'elle-même, trop dévorée d'ambitions, pour s'intéresser à cela. Et ses origines ne changent rien à la question. Certains députés européens commencent déjà à ne pas supporter son manque d'humilité et, pour tout dire, son arrivisme grossier. Bref, en extrapolant sur son silence élégant, vous faites selon moi, du roman. Alors, welcome chère confrère.
Rédigé par : Laurent Dingli | 17 septembre 2009 à 19:00
@ Dame Véronique,
Je suis ravie si vous pouvez revenir sur votre blog préféré. Vos commentaires manquaient. Je me demandais même si vous étiez touchée par la grippe.
Mes conseils sont modestes.
Sachez encore que parfois le pare-feu ou firewall bloque également. Il faut dans ces conditions que vous donniez l'autorisation d'accès au blog de monsieur Bilger. Après c'est le top !
A vous lire !
Rédigé par : Marie @ Dame Véronique | 17 septembre 2009 à 17:35
"Jusqu'au point 7, j'ai cru que Robert Marchenoir plaisantait. Est-ce qu'il est vraiment sérieux ?" (Soleil)
Evidemment que je suis sérieux, Soleil. Je n'engage pas à la légère ma signature et ma réputation en public. Votre réaction, fréquemment lue sur le Web, montre à quel point de perfection est parvenu le système totalitaire dans lequel nous vivons.
En URSS, les membres de la caste dirigeante, tout comme la masse populaire, savaient parfaitement, les uns comme les autres, que les informations diffusées par le régime, ainsi que son idéologie officielle, étaient un tas de mensonges.
Les uns en profitaient pour asseoir leur pouvoir, les autres subissaient, et ne protestaient qu'en famille ou entre amis sûrs. Mais tout le monde savait, et tout le monde savait que les autres savaient.
Dans l'idéologie politiquement correcte et stato-gauchiste qui a infecté la plus grande partie des pays occidentaux contemporains, l'endoctrinement est tellement sournois que ceux qui y ont succombé ne peuvent même pas imaginer que quelqu'un puisse avoir une opinion différente de la leur.
Ce n'est même pas qu'ils considèrent une telle opinion comme intolérable, ou devant être étouffée : c'est qu'ils ne croient pas qu'il soit possible de penser sincèrement autre chose que ce que l'Etat vous oblige à penser.
Ni Staline, ni Hitler, ni Pol Pot n'auraient imaginé, dans leurs rêves les plus fous, pouvoir régner un jour sur un peuple aussi servile et aussi soumis.
"Mais oui Robert Marchenoir est sérieux. Que voulez-vous la bêtise est sans limites, mais là c'est plus grave, il ne se situe plus dans l'expression d'une opinion mais dans le délit." (Ludovic)
Encore un commentaire-réflexe reproduit, mot à mot, à des milliers d'exemplaires sur le Web. S'il s'agit de dire que ce que j'ai écrit est délictueux, c'est inutile : relisez mon commentaire, je l'ai rappelé moi-même. Il vous échappe visiblement que c'est justement là le problème. C'est l'existence de telles lois liberticides qui devrait vous préoccuper, et non l'existence des informations et des opinions dont elles prétendent étouffer la diffusion.
Votre formule est révélatrice : dire "ce n'est pas une opinion, c'est un délit", c'est approuver un régime politique qui fait d'une opinion un délit. C'est affirmer sa volonté de piétiner la liberté d'expression et de promouvoir le totalitarisme ; c'est proclamer sa haine de la démocratie.
Ce genre de formule est en général utilisé par des personnes qui se revendiquent de la gauche ; on ne saurait mieux confirmer la nature autocratique, violente et totalitaire de cette dernière.
Quant à la "bêtise", nous attendons tous, avec impatience, que vous manifestiez votre intelligence à l'aide d'arguments de fond sur la question du "racisme" et de l'immigration.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 17 septembre 2009 à 17:09
Bravo M. Bilger, il n'y a vraiment rien à rajouter, votre billet est nickel chrome ; merci.
Rédigé par : SYLVAIN | 17 septembre 2009 à 11:34
@Alex Paulista,
Mais non on ne va pas finir en taule, d'ailleurs je suis plutôt prudent, je constate que Robert Marchenoir n'exprime pas une opinion mais tient des propos délictueux, le racisme n'est pas une opinion. Je me garde bien de dire qu'il est bête, je fustige la bêtise en général, enfin je n'ai pas écrit "il est con", j'ai juste fait une citation d'une réplique d'Audiard.
Je sais c'est un peu jésuitique mais ça évite d'être diffamant.
Rédigé par : Ludovic | 17 septembre 2009 à 09:45
Cher Ludovic
Sur votre post du 16 septembre 2009 à 08:49.
Votre idée, c'est de répondre au délit de sale gueule par un délit de connerie.
On va tous finir en taule à ce rythme.
Rédigé par : Alex paulista | 16 septembre 2009 à 22:11
@ jmarcio
Je suis d'accord avec votre père.
BH aurait mieux fait de la boucler.
Rédigé par : jpledun | 16 septembre 2009 à 18:39
@Véronique
"O Kaerinasai" diraient les japonais. (= Bienvenue chez vous)
Incitée par votre apologie de RD, j'ai écouté la vidéo de l'interview de RD par Aphatie. Allez savoir pourquoi, RD me fait de plus en plus penser à Jiminy Cricket, la bonne conscience de Pinocchio et qui apparaît également dans "Fun and Fancy Free", autre classique d'animation composé de "Bongo, roi du cirque" et "Mickey et le Haricot magique", tiré du conte traditionnel The History of Jack and the Bean-Stalk. Mais, bon, la mairie de Paris se trouve peut-être effectivement tout en haut du haricot, au-dessus des nuages.
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 septembre 2009 à 13:14
Cher jpledun,
"pas PLUS que nous, mais AUTANT que nous."
Une personnalité politique a deux casquettes : M. ToutLeMonde et l'élu.
En tant qu'élu, quelle que soit sa fonction, il est toujours en charge d'au moins un dossier qui est potentiellement sensible ou conflictuel. En ce qui concerne BH, sa fonction politique a la charge des dossiers concernant la situation des étrangers. A cause de cela, une réflexion déplacée sur, par exemple les blondes, ne sera pas perçue avec la même gravité qu'une réflexion sur les arabes. Sans rentrer dans une discussion sur la validité ou pas de sa démarche (ce n'est pas le but), il me semble que pour qu'une action puisse être menée avec le moins possible de contestation, il faut toujours éviter toute possibilité d'amalgame entre son action et des réflexions faites.
Alors, sur ses deux casquettes, quand il fait une réflexion de ce genre, comment identifier qui l'a faite ? La personne, l'élu ou les deux ?
Comme disait mon père : il vaut mieux se taire et sembler bête à ouvrir la bouche et ne pas laisser de doute. J'ajoute : surtout quand on est sur le devant de la scène.
Rédigé par : jmarcio | 16 septembre 2009 à 10:09
@ Jean-Dominique
Je reviens sur le buzz Hortefeux.
Comme je vous l'ai dit ailleurs, je suis d'accord à 100% avec la conclusion de Philippe.
Mais si je suis d'accord avec cette conclusion c'est parce que je pense profondément que la gestion Sarkozy / Hortefeux de l'histoire du préfet est une parfaite illustration de tous les vices que le ministre de l'Intérieur et ses amis dénoncent chez ceux qui accablent B. Hortefeux.
La brutalité avec laquelle le ministre de l'Intérieur a condamné le préfet avec le soutien on ne peut plus appuyé des tribunaux médiatiques, sans que celui-ci puisse se défendre, l'empressement du ministre à complaire aux ayatollahs de tout poil de peur de ne pas satisfaire dans la minute à leurs exigences, cette gestion Sarkozy / Hortefeux de très bas étage de l'épisode du préfet ont pour conséquence l'abondante récolte du week-end par le ministre lui-même de ce que son président ami, avec lui, ont semé et fait prospérer.
Je suis certaine que le président et le ministre sont scotchés par le succès inattendu des fruits aigres de leur récolte. C'est sûr qu'ils n'en attendaient pas autant de tous ces appuis médiatisants escomptés quand ils ont viré leur préfet.
Voilà pour moi le seul débat digne d'intérêt de cette affaire.
Et puis ce matin j'ai regardé la vidéo de Rachida Dati qui répondait à Jean-Michel Aphatie.
J'ai aimé les regards de RD. Il y a dans cette vidéo des instants très fugitifs où la vérité d'un être se livre. RD dit qu'elle n'a pas visionné la vidéo militants / Copé / Hortefeux de la fête à neuneu.
Eh bien je la crois.
Parce que très simplement je pense que RD dans son abstention à visionner la vidéo a eu besoin de de se préserver elle de toute cette vulgarité crasse étalée et dégoulinant de partout, et pourtant à laquelle elle sait devoir beaucoup.
Mais aussi, dans son interview Aphatie, dans sa vérité à elle, Rachida Dati dit merde aux vulgarités poisseuses de cette fête à neuneu, avec beaucoup d'élégance certes. Mais dans ses yeux en feu elle leur dit merde quand même.
@ Marie
Un grand merci pour vos conseils. Mais c'est franchement compliqué l'informatique et je suis clairement nulle pour réparer. Là je bidouille pour pouvoir poster chez notre PB, notre grand magistrat à nous.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 16 septembre 2009 à 08:51
@Soleil,
Mais oui Robert Marchenoir est sérieux. Que voulez-vous la bêtise est sans limites, mais là c'est plus grave, il ne se situe plus dans l'expression d'une opinion mais dans le délit. Tiens ça me rappelle les Tontons flingueurs: "les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît."
Rédigé par : Ludovic | 16 septembre 2009 à 08:49