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07 septembre 2009

Commentaires

Marie @Pierre-Antoine

@Pierre-Antoine,

Quelle pêche !

Pierre-Antoine

@jpledun
"J'ai les boules, c'est tout !"

Les boules vont toujours par paire (sauf accident) une boule à droite, une boule à gauche...

Bien sûr je parle des boules situées sous la mâchoire inférieure que l'on simule par un geste rotatif et nerveux des deux mains.

Cordialement

Pierre-Antoine

jpledun

Je rentre chez moi et je découvre que je me suis fait cambrioler (véridique).

Dans quel état d'esprit croyez-vous que je sois ? Homme de coeur ou homme de l'ordre ?
De droite ou de gauche ?

J'ai les boules, c'est tout !

Pierre-Antoine

@Semtob
Dans Genèse ch.4 v.15 le verbe dans l'original est suwm (soom) ou siym (seem)
signifie également "poser, fixer, déposer sur, poser (violemment) les mains sur"

Cordialement

Pierre-Antoine

Pierre-Antoine

@Catherine Jacob

"Ce que je voulais juste souligner c'est que fort probablement il ne s'agit pas chez le philosophe d'une simple métaphore"

Mais qu'est-ce qui prouve que dans la Bible ce n'est aussi qu'une simple métaphore ?

CJ - "Personnellement, je le préfère d'ailleurs en cultivateur qu'en 'phraseur'."

Mais c'est bien là le noeud du problème le sacrifice du cultivateur ne fut pas agréé de Dieu, c'est à mon humble avis cette compréhension du monde qui a conduit Nietzsche à cette neurasthénie chronique latente dans la majorité de ses écrits.

Et il en faut de la neurasthénie pour arriver à ce constat:
"Il n'y a qu'un seul monde et il est faux, cruel, contradictoire, séduisant et dépourvu de sens. Un monde ainsi constitué est le monde réel. Nous avons besoin de mensonges pour conquérir cette réalité, cette 'vérité'".

Il n'y a pas qu'un seul monde, il y en a deux, l'un visible, que les médias savent si bien dépeindre. Et l'autre que seuls les yeux du coeur peuvent voir.

Je préfère la vision du monde du Petit Prince à celle de Zarathoustra.

Mais chez Nietzsche comme chez tout homme, même le plus aveugle, il y a une parcelle de lumière, qui lui a permis de dire "Le royaume des cieux est un état du coeur".

Cordialement

Pierre-Antoine

Alex paulista

@ Duval Uzan

On parle plutôt de tumeur cardiaque, je ne sais pas pourquoi. C'est très rare en cancer primaire, le cœur étant un muscle pas si différent des autres. En secondaire on parle plutôt de métastase.
En primaire il faut le chercher pour le trouver, et une fois mort d'arrêt cardiaque l'autopsie est sans objet... Il y en a peut-être donc plus que l'on a le temps d'en découvrir.
Les tumeurs cardiaques bénignes sont plus courantes. Elles sont dangereuses aussi, de par leur taille.

semtob

Cher Philippe,

Caïn dit à Abel, son frère :
"Allons aux champs" ; et, comme ils étaient dans les champs, Caïn s'éleva contre Abel, son frère, et le tua.
Et Yahweh dit à Caïn : "Où est Abel, ton frère ?"
Il répondit : "Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère ?" Yahweh dit : "Qu'as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi. Maintenant tu es maudit de la terre, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Quand tu cultiveras la terre, elle ne te donnera plus ses fruits ; tu seras errant et fugitif sur la terre".
Caïn dit à Yahweh : "Ma peine est trop grande pour que je la puisse supporter. Voici que vous me chassez aujourd'hui de cette terre, et je serai caché loin de votre face ; je serai errant et fugitif sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera". Yahweh lui dit : "Eh bien, si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois".
Et Yahweh mit un signe sur Caïn, afin que quiconque le rencontrerait ne le tuât pas.
Puis Caïn s'éloigna de devant Yahweh, et il habita dans le pays de Nod, à l'orient d'Eden.

Traduction du Chanoine A.Crampon d'après les textes originaux et éditeurs pontificaux.

Mettre un signe ne signifie pas poser la main. Cela donne une tout autre sens à l'intention.
françoise et karell Semtob

Alex paulista

"La droite, c'est le monde tel qu'il est, la gauche, tel qu'il devrait être."

Ça fait un peu cliché quand même.
Cliché qui amène à considérer que seule la droite est capable de gouverner.

Pourtant, quand le gouvernement Jospin se coltinait les réalités (la cohabitation c'était pas terrible comme concept, mais au moins on avait un Premier ministre), la dette diminuait, la croissance était supérieure à celle de nos partenaires.

Déjà, les éléphants se déchiquetaient, et on faisait marcher la constitution à l'envers avec un président et un Premier ministre adversaires.

Et pourtant, cela marchait moins mal...

À méditer donc: Philippe Bilger, vous êtes peut-être le Zénon d'Élée de la politique.

Une clef pour dépasser le paradoxe: et si le projet sécuritaire était une prophétie auto-réalisatrice ?

Autrement dit, répétez tous les matins à votre fils qu'il est un con, ne lui faites confiance en rien, contrôlez ses papiers vingt fois par jour: vous verrez, au bout de 30 ans, que vous ne vous étiez pas trompé !

Vous aurez alors les deux pieds bien dans la réalité...

Duval Uzan

@Pierre-Antoine
"Et après ça, certains qualifient la Bible de livre violent. Sans l'avoir lue bien sûr ou très mal."

Oui c'est parce qu'on lui a inscrit le signe ANCIEN sur le front qu'elle est mal lue.

@ Alex Paulista
Merci mais alors pourquoi l'on ne dit pas cancer du coeur ??

@Françoise et Karell Semtob.
La société a fait des lois pour se protéger en dissuadant. C'est bien triste mais c'est comme cela. Comme la mort à Venise.
Que faire ? Combien de patients par jour êtes-vous capable de suivre ???

Duval Uzan

Marie

@ Alex paulista,

Et bien sûr, être de droite "aimer le bling-bling" !

Marie

@ Alex paulista,

Monsieur Paulista, être de gauche signifie "aimer le caviar" !

Aïssa Lacheb-Boukachache

Alexandre, la Gauche c'est la Droite sous Lexomil... En tout cas en France.

J'espère avoir répondu à votre grave questionnement...


Aïssa.

Catherine JACOB

@Pierre-Antoine
"C'est le signe de la main même de Dieu sur le front de Caïn. "

Pardonnez-moi, mais cet événement est d'une datation difficile.

Ceci étant, lorsque je dis que "l'une des plus anciennes représentations de la pensée en revanche est nietzschéenne", bien évidemment, c'est plutôt Nietzsche qui se situe dans l'héritage du pictogramme qui représente le penser par l'instrument aratoire et, bien que sa datation précise pose encore problème, le pictogramme se révèle pour sa part, d'une datation moins problématique que la 'conversation' de Dieu avec Caïn. D'autre part, l'ancienneté voulait se définir par rapport à un corpus de textes ou d'inscriptions donné tel celui auquel appartient la forme primitive de l'idéogramme qui construit 'pensée' en associant 'coeur' et 'cerveau', autrement dit, 'ressenti' et 'objet de calcul/rationnel', 'coeur' et 'intellect/intelligence'.

Ce que je voulais juste souligner c'est que fort probablement il ne s'agit pas chez le philosophe d'une simple métaphore mais vraisemblablement d'une représentation très ancienne, en revanche pour la philosophie le rôle de cultivateur dévolu au philosophe est une image nietzschéenne.
Personnellement, je le préfère d'ailleurs en cultivateur qu'en 'phraseur'.

Au fait comment voyez-vous le signe de la main de Dieu sur le front de Caïn, en cunéiforme ou en hiéroglyphe ou en quelque graphie? Il se trouve qu'une des autres façons d'écrire 'la pensée' est en effet 'le signe' et ce signe de fait peut être conçu comme le signe de la tombe. Par exemple la lance ornée et fichée sur un tumulus.

Or, s'il convient de ne pas le tuer, si la main donc le rend 'sacer', le place de l' 'autre côté' de celui duquel on pourrait l'atteindre, l'oeil en revanche n'est pas empêché, chez Victor Hugo, de le regarder!!

Une autre façon encore d'écrire la pensée est 'offrir un sacrifice', or ce dernier n'est-il pas antérieur au dit 'signe de Caïn'.

Alex paulista

Je ne sais pas définir ce que signifie être de gauche.
En revanche, être de droite implique un certain rapport à l'ordre.

Pierre-Antoine

@Polochon
"La réalité est beaucoup plus complexe et je suis persuadé que les bonnes solutions, les bonnes pratiques sont à inventer, sans esprit partisan."

Je dirai à retrouver et non à inventer.

Du moins si j'en crois Jean Jaurès que l'on ne peut soupçonner, bien qu'issu de la petite bourgeoisie, d'être de droite.
Il soutint même une thèse "Des origines du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte, et Hegel".

Je le cite :

« C'est dans la lecture de la Bible, traduite partout en langue vulgaire, que les peuples apprendront à penser, dans la Bible batailleuse et âpre, toute pleine de murmures, des cris, des révoltes d'un peuple indocile dont Dieu, même quand il le châtie et le brise, semble aimer la fierté, dans cette Bible où il faut que les chefs, même prédestinés, persuadent sans cesse les hommes et conquièrent, à force de services, le droit de commander, dans ce livre étrangement révolutionnaire où le dialogue entre Dieu et Job se continue de telle sorte que c'est Dieu qui à l'air d'être l'accusé, et de ne pouvoir se défendre contre le cri de révolte du juste que par le tapage grossier de son tonnerre ; dans cette Bible où les prophètes ont lancé leur appel à l'avenir, leurs anathèmes contre les riches usurpateurs, leur rêve messianique d'universelle fraternité, toute leur ferveur de colère et d'espérance (...). C'est ce livre farouche que la bourgeoisie industrielle a mis aux mains des hommes, des pauvres travailleurs des villes et des villages, de ceux-là même qui étaient ses ouvriers ou qui allaient le devenir, et elle leur a dit : Regardez vous-mêmes, écoutez vous-mêmes. Ne vous abandonnez pas aux intermédiaires. Entre vous et Dieu la communication doit être immédiate. Ce sont vos yeux qui doivent voir sa lumière, c'est votre esprit qui doit entendre sa parole.»

Il fit

Cordialement

Pierre-Antoine

Pierre-Antoine

@Catherine Jacob

"L'une des plus anciennes représentations de la pensée en revanche est nietzschéenne, puisqu'il s'agit de 'la houe', qui sert également à signifier 's'arrêter'."

Sans vouloir attenter à votre conséquente culture, il me semble que la première représentation de la pensée est biblique. C'est le signe de la main même de Dieu sur le front de Caïn. Il le lui inscrivit après qu'il l'a banni pour rendre justice au meurtre d'Abel son frère. Ce signe signifiait "ne le tuez pas" (Genèse ch.4 v.15).

Et après ça, certains qualifient la Bible de livre violent. Sans l'avoir lue bien sûr ou très mal.

Cordialement

Pierre-Antoine

jmarcio

Jean-Dominique dit court et bien : "une politique judiciaire de gauche mais être jugé par des juges de droite ... une justice plus soucieuse des conditions sociales de la délinquance, tout en appréciant la capacité d'appréciation individualisée d'un juge de droite."

Autrement dit : il y a "expliquer" et "justifier". Ce n'est pas parce qu'on a compris que Untel a fait telle chose à cause d'une circonstance malheureuse, qu'il faut l'exempter de peine.

M. Bilger dit :

"c'est se tromper pour une part substantielle des transgressions en imaginant ces dernières seulement suscitées par du triste, du grave ou du misérable. J'ai connu des personnes qui, en la dissimulant mal, avaient éprouvé une authentique allégresse en s'abandonnant aux marges, en volant,".

Je ne pensais pas que cette partie était substantielle. Par contre, j'imaginais aussi une autre catégorie de personnes : celles qui, en toute honnêteté, ne pensent pas être en train de faire quelque chose de mal. Il ne s'agit pas des irresponsables (du point de vue pénal), mais tout simplement de personnes qui n'ont pas acquis les valeurs de notre société.

J'ignore l'ensemble des raisons, mais parfois je pense que nous sommes dans une société où, pour ne pas froisser les uns ou les autres (qui ne manqueront pas l'opportunité de faire un psycho-drame), on évite de dire ou d'enseigner certaines valeurs. C'est une grosse erreur. A la fin, ce sont des principes qui se perdent.

Polochon

Il n'y a que la gauche française pour nous faire croire qu'il n'existe que deux catégories de Français :
- les bons (de gauche)
- les méchants (de droite)
Cela convient peut-être à une partie de leur clientèle qui ne réfléchit pas trop et qui croit aux slogans.
La réalité est beaucoup plus complexe et je suis persuadé que les bonnes solutions, les bonnes pratiques sont à inventer, sans esprit partisan.
Quand on voit la "surveillante générale" demander à F.Bayrou de se convertir d'abord à gauche, on est effaré d'une telle étroitesse d'esprit, d'un tel sectarisme et finalement d'un tel vide de la pensée.
Pour en revenir au sujet du jour, c'est vraiment mépriser l'individu que de vouloir lui enlever toute responsabilité face aux actes délictueux qu'il commet.
Jean Daniel comme beaucoup d'hommes dits "de gauche" ne sait que répéter le catéchisme qu'il a appris dans sa jeunesse et auquel, an fond, il ne croit plus depuis longtemps.

Catherine JACOB

"Comprendra-t-on un jour que le coeur a le droit d'être intelligent et lucide, pas seulement grâce à la littérature comme l'a écrit Alain Finkielkraut mais parce que juger requiert cette plénitude ?"

Ignorante de cette expression que vous attribuez à Finkielkraut, je l'ai recherchée sur le net et j'ai trouvé sur ce site : http://www.actualitte.com/actualite/13013-Alain-Finkielkraut-coeur-intelligent-philosophe.htm l'origine du titre de l'ouvrage de Finkielkraut auquel vous faites allusion et dont il a été récemment également question dans une rubrique littéraire. Il s'agirait de l'expression employée par le roi Salomon à l'adresse de l'Eternel avec pour sens : sagacité et perspicacité, deux qualités nécessaires, s'il en est, en effet à la Justice.

Cette opposition dont vous traitez entre la Gauche et la Droite, il en traite lui entre la Philosophie et la Littérature pour dire à propos de cet ouvrage qui est comme un exercice de lecture : "Je (il s'agit de Finkielkraut bien sûr) récuse (avec un certain nombre de philosophes, d'ailleurs - Par ex. ajoutons nous, Philippe Lacoue-Labarthe [voir 'Phrase' (Paris, Bourgois, Détroits, 2000)] qui "a mené si avant la pensée dans l’espace où convergent philosophie, littérature, poésie et théâtre, sans jamais négliger la politique",) le partage communément admis qui voudrait que la philosophie pense et que la littérature raconte. La philosophie n'a pas le monopole de la pensée. La littérature pense aussi, mais cette pensée possède quelque chose de miraculeusement affectif. «Aucune philosophie, aucune analyse, aucun aphorisme, quelque profonds soient-ils, ne peuvent se comparer en plénitude et en intensité à une histoire bien racontée», écrit ainsi Hannah Arendt. (Et, quelque part, quelles plus merveilleuses histoires que les légendes...!)

Ceci étant, je ne résiste pas pour ma part, à faire état de la façon dont l'écriture sigilliaire (mais on ne trouve pas d'exemple plus ancien que cette dernière, ce qui est également le cas de la plupart de ses homonymes), à ce propos, écrit en effet "croire que, penser que" par l'association d'une représentation du 'cerveau' avec une représentation du coeur. (Cliquer en bas de post sur mon nom éventuellement, pour en visionner le signe.)

L'une des plus anciennes représentations de la pensée en revanche est nietzschéenne, puisqu'il s'agit de 'la houe', qui sert également à signifier 's'arrêter'.
Le Nietzsche du Gai Savoir écrit ceci : "Les hommes de bien, à toute époque, sont ceux qui plantent profondément les vieilles idées pour leur faire porter fruit, ce sont les cultivateurs de l'esprit. Mais tout terrain finit par s'épuiser, il faut toujours que la charrue du mal y revienne."

L'extrait complet à méditer n'étant cependant pas quelque part sans connotations bilgériennes n'en déplaise au champion du bien qui se retrouvera davantage cependant dans une partie de la description de ce qui ci-dessous est indiqué comme 'mauvais'.

"Ce sont les esprits forts et les esprits malins, les plus forts et les plus malins, qui ont fait faire jusqu'ici le plus de progrès à l'humanité : ils ont rallumé constamment les passions qui allaient s'endormir, toute société policée les endort, ils ont réveillé constamment l'esprit de comparaison et de contradiction, le goût du neuf, du risqué, de l'inessayé ; ils ont obligé l'homme à opposer sans cesse les opinions aux opinions, les idéaux aux idéaux. Par les armes le plus souvent, en renversant les bornes-frontières, en violant les piétés, mais aussi en fondant de nouvelles religions, en créant de nouvelles morales ! Cette « méchanceté » qu'on retrouve dans tout professeur de nouveau, dans tout prédicateur de choses neuves, c'est la même « méchanceté » qui discrédite le conquérant, bien qu'elle s'exprime plus subtilement et ne mobilise pas immédiatement le muscle ; ce qui fait d'ailleurs qu'elle discrédite moins fort!. Le neuf, de toute façon, c'est le mal, puisque c'est ce qui veut conquérir, renverser les bornes-frontières, abattre les anciennes piétés; seul l'ancien est le bien ! Les hommes de bien, à toute époque, sont ceux qui plantent profondément les vieilles idées pour leur faire porter fruit, ce sont les cultivateurs de l'esprit. Mais tout terrain finit par s'épuiser, il faut toujours que la charrue du mal y revienne."

Le bien c'est donc par ex. l'injonction de David à Salomon, le testament spirituel qui représente également une forme de 'la pensée' : « Je m'en vais par le chemin de toute la terre. Tu seras fort et te montreras un homme, et tu prendras garde à Dieu, ton Dieu, en marchant dans Ses voies, en gardant Ses statuts, Ses commandements et Ses ordonnances, comme il est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses dans tout ce que tu feras et où que tu te tourneras » (I Rois 2, 2 et 3). » Le « Sage parmi les hommes », avait demandé à Dieu de le munir d'un coeur qui sache écouter. Traduction donc un peu différente de celle qui est attribuée par Finkielkraut à Hannah Arendt. Le fameux jugement de Salomon ayant trait à l'impossibilité de connaître la vérité autrement que par une mise à l'épreuve, dont le résultat n'est cependant pas soumis à la seule intime conviction du monarque, mais à l'approbation du peuple qui souscrit à cette manifestation de la 'sagesse'.

Or, qu'est-ce qu'écouter sinon faire silence et tendre l'oreille, situation qui se représente également par un caractère extrêmement ancien que l'on traduit effectivement par 'Sage' ou encore 'Saint'!

Mais ' la charrue du mal' s'étant en quelque sorte remise à labourer, Salomon prit «selon la Bible (I Rois, 11, 3), 700 épouses et 300 concubines, laissa se développer des religions païennes dans son entourage, « et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d'autres dieux » (I Rois 11, 4 et 5).» D'où forcément, la colère divine : « Parce que tu as fait cela (=te détourner de ton Dieu), (...) Je t'arracherai le royaume (...) Seulement, Je ne le ferai pas dans tes jours, à cause de David, ton père. Mais Je l'arracherai de la main de ton fils. » (I Rois 11, 9 à 13). (Extraits bibliques récupérés sur Wikipédia of corse, or donc s'il y a des citations erronées....!)

Laurent Dingli

Pour illustrer votre billet, je ne résiste pas à publier ce bel extrait de Croquis de mémoire de Jean Cau, que j'avais inséré dans mon ci-devant blog. Un vrai régal:
« La Gauche ? Le Bien. Et je regardais (croquons ici des souvenirs tout frais…) M. Mauroy, Premier ministre, prononcer le mot de « Droite ». La joue s’enfle, le regard se durcit, la poitrine se gonfle d’un air mauvais qu’expulse une bouche dégoûtée. Il dit, en vérité, Satan, le Diable, le Mal, l’Informe, Léviathan, Belzébuth, Melmoth, Baal, il dit l’Inhumain et l’Incompréhensible. C’est exactement cela : l’incompréhensible. Comment la Droite ose-t-elle et peut-elle exister ? Il a beau heurter ce mystère de son frontal de bœuf, il ne le perce pas et contemple, l’œil rond, cette cuillère maudite pondue par la poule noire de la société française. Hors de l’Eglise de Gauche, l’infidèle, le Sarrazin, le pestiféré contagieux qu’il est à crime de « fréquenter ». « Untel ? Mais il fréquentait des gens de Droite ! » Ou bien : « Ce groupe, ce mouvement - ces « gens-là » ? Mais ils avaient des liens avec la Droite ! » Comme l’on disait, naguère, que X fréquentait des prostituées ou comme on dit, aujourd’hui que Y a des liens avec le Milieu.
« La Gauche : une union, un chœur et une communion. La Droite : une maladie et il suffit d’une minuscule égratignure pour que l’infection, si l’on n’y prend garde, gagne le corps tout entier. Alors, Gauche toujours en alerte, toujours « vigilante », tant il faut se méfier des « symptômes », des « résurgences » et des « réveils » de la Droite qui « relève la tête ». Et de ses « avancées » bien que sa principale vertu soit « l’immobilisme ». La Gauche, elle, on l’a remarqué, est toujours en marche. N’importe comment, sur un tapis roulant ou comme un toutou tournant la broche (une broche sans gigot), mais elle marche. Vers plus de liberté, vers le socialisme ou le communisme, les trente-cinq heures, le loisir, le bonheur, la reconnaissance de l’homme par l’homme et vers son avenir qui est la femme - disait sans broncher Aragon ! - vers le dialogue, la table ronde et la Terre promise. Elle adore marcher, la Gauche, tant son inconscient, lui rappelant ses origines d’omelette chrétienne retournée, l’oblige à la procession. Sauf que « le peuple chrétien » allait de l’église à la chapelle de la Vierge, de Notre-Dame de Paris à Chartres, de Vézelay à Jérusalem, d’un sanctuaire (à) l’autre, alors que le « peuple de Gauche » piétine sourdement de la Bastille à la Nation, du Panthéon au Père-Lachaise et de la Gare du Nord à celle de l’Est (…) Marcher, cette manie. La manif est procession et le slogan cantique.

Robert Marchenoir

"Etre de gauche c'est juger qu'un délinquant arrêté est davantage un malheureux à récupérer qu'un malfaiteur à punir", dit Jean Daniel, je suppose pour approuver ce point de vue.

Waouh... Une vie entière de journalisme et de "magistère moral" pour en arriver à une telle absence de sagesse... à une réflexion aussi puérile... à une pareille méconnaissance de l'homme et du monde... Selon Jean Daniel, le mal n'existe pas.

On ne saurait mieux illustrer la faillite morale, intellectuelle et politique de la gauche.

Ces gens-là auront commis des dégâts incalculables. Il faudrait pour eux un nouveau Nuremberg.

semtob

Cher Philippe,

A la suite de l'émission du 6 septembre 09,
dans laquelle vous effectuez une analyse sur la responsabilité d'un jeune, je me suis demandée si une telle situation n'était pas prévisible.
Comment un jeune rejeté de l'école, de sa famille, peut-il se construire?
C'est en partie notre société qui a été défaillante. La solution actuelle de le déplacer d'un univers carcéral à un autre ne lui permet pas d'avoir un suivi thérapeutique. Que sera cet adulte dans trente ans ou peut-être moins ?
Son caractère obsessionnel sera toujours présent sans aide prévue. Les carences affectives de la petite enfance nécessitent une attention particulière.
françoise et karell Semtob

Alex paulista

Duval Uzan
"Il n'y a pas de cancer du coeur !"

Si, cela s'appelle un sarco...me.
C'est très malin...

Olivier
"Il doit y avoir peu d'habitants des beaux quartiers en prison."
Les statistiques sur les populations pénitentiaires ne doivent surtout pas conduire à des pseudo-généralisations ethnico-culto-socio-culturelles...
N'oubliez pas que l'écrasante majorité des personnes enfermées sont des hommes. Faut-il pour autant changer de trottoir à chaque fois que l'on croise un monsieur ?
Non, c'est plus complexe...

Olivier

Ce n'est jamais sans dommage qu'on abandonne la notion de libre-arbitre. Vouloir à tout prix déposséder le délinquant de sa responsabilité constitue une position imparfaite - le respect de la norme collective est un devoir inconditionnel - et porte injure à ceux qui ne transgressent pas les lois malgré la difficulté de leur condition. En ce sens, l'opinion conduisant à la victimisation de la déviance devient contestable en s'enfermant dans un déterminisme mou alors qu'existent de nombreux exemples de misères justes et honnêtes.

Pour autant, en inversant l'analyse, force est de constater que l'extrême majorité des personnes placées sous main de justice appartiennent à la frange paupérisée ou fragile socialement de notre collectivité. Il doit y avoir peu d'habitants des beaux quartiers en prison.

La personne en conflit avec la loi doit certainement présenter un écheveau complexe de dispositions à la malveillance ou à la rapacité, de faillibilité, de désarroi, rancoeurs contre les autres ou contre soi-même. Dans son cas, la fragilité des espoirs, les failles de l'existence et les colères rentrées créent un facteur d'atténuation de cette voix intérieure qui, pour la plupart, invite au respect des normes collectives par la seule perspective du plaisir de vivre ensemble qu'on en retire. Ce constat peut s'appliquer probablement à la plupart des résidents des prisons, étant bien entendu que pour certains, l'horreur de l'acte ou la constance dans la haute activité criminelle (le fameux "milieu") effacent toute possibilité de complaisance (ils constituent une minorité, j'ose croire).

Par conséquence, la société ne peut se défausser de sa propre responsabilité, et doit en prendre sa part. Il est légitime de laisser au coupable l'entière propriété de ses torts, encore faut-il concevoir dans le même temps qu'il a été accompagné vers la transgression par l'indifférence générale, l'échec commun dans l'invention d'une société de concorde où le droit à la recherche du bonheur est pleinement affirmé et où l'injustice est tolérable à défaut de pouvoir être réduite à néant (sauf dans les fictions utopistes).

"La source de toutes les hérésies est de ne pas concevoir l'accord de deux vérités opposées", comme disait l'autre.

L'une des meilleures phrases de Socrate est "nul n'est méchant volontairement". Même parmi les lascars qui jubilent dans l'accomplissement de leur méfait intervient une motivation qui tient moins de la pure malignité que de l'ignorance ou de la mauvaise appropriation des pseudo-valeurs des sociétés développées: l'exaltation du principe de plaisir, la constance des rapports de force dans l'économie, l'impatience dans la recherche de la jouissance, l'affaissement des valeurs collectives, la frénésie consumériste. La violence qu'ils font aux autres est également rendue possible par la perception d'un antagonisme indépassable entre eux-mêmes et le reste de la société: eux contre nous. On est coupable d'avoir rendu possible ces visions.

Duval Uzan

Bonjour,

Il n'y a pas de cancer du coeur !
Alors s'il se rattrape comme il peut,
Il n'arrête pas de grossir...

Duval Uzan

Pierre-Antoine

@PB
"Le coeur, le réel, la gauche, la droite, la nature humaine, autant de thèmes qui sont au coeur de la Justice."

Un jour un ami magistrat (à la retraite) m'a demandé avec une intonation teintée de fatalisme :
"Savez-vous pourquoi le code pénal est rouge?"

Devant mon ignorance il a rajouté "mi amusé, mi résigné"
"Pour que les juges ne s'aperçoivent pas qu'on le leur a greffé à la place du coeur lors de leur passage à l'ENM"

Il n'avait pas fait l'ENM, il était passé par un concours dont j'ignore le cursus !
Il avait compris (avant l'heure ?) que le coeur a le droit d'être intelligent et lucide... à condition de le laisser battre entre les pages du code pénal !

Mais je crois aussi qu'il y a pas mal de rejets de greffe qui sont en train de se manifester !

Cordialement

Pierre-Antoine

Pierre-Antoine

@PB
"La gauche, c'est le coeur."

ça cher ami, ça reste à prouver...

Car le coeur c'est aussi savoir tendre la main au lieu de tendre le poing, même pour
le lever !

Car le coeur c'est aussi savoir fermer la bouche au lieu de l'ouvrir pour critiquer sans construire !

Car le coeur c'est aussi savoir que l'autre même s'il n'a pas la même couleur de peau ou de religion que l'africain du nord ou du sud, l'asiatique de l'est ou de l'ouest est tout aussi digne de respect que l'occidental... surtout s'il en a marre que sa voiture brûle et que sa femme n'ose pas sortir seule avec ses mômes, non par conviction religieuse, mais par peur, simple peur viscérale de "l'autre".

A croire que pour la gauche, le coeur n'a de battements antiracistes que pour "l'autre".

Non je refuse d'adhérer à cette réduction "la gauche c'est le coeur".

Heureusement que vous avez continué par
"Je ne méconnais pas le superficiel de ces approches."

Le politiquement correct ne permet pas de dire que j'ai des amis "autres" qui me perturbent dans leur manière de considérer le temps, la parole donnée ou simplement leur conception de la femme.
Et encore je ne parle pas de leur conception de la démocratie...
Portant je m'honore de notre amitié partagée.
Pourquoi ? Parce que nos coeurs dépassent le clivage droite/gauche !

Cordialement

Pierre-Antoine

Aïssa Lacheb-Boukachache

A force de théoriser dans les hauteurs et les vagues généralités, vous n'en touchez plus terre, cher PB, on dirait un bel oiseau ainsi que ce cher Jean Daniel … De quoi parlez-vous au juste? de qui plutôt? De Mamadou Traoré ou de Karim Bouta actuellement en train de purger un mois de prison ferme à Reims pour trois grammes de shit trouvés dans sa poche? Car s'il s'agit de la même prison, ce que d'aucuns ne nieraient, il ne s'agit pas de la même infraction, vous en conviendrez … Vous êtes trop simplistes, vous tranchez dans le vif avec une sorte de certitude dans le discours qui fait peur davantage qu'elle ne convainc ni ne rassure. Beaucoup de détenus, quand ils ne sont pas encore condamnés ni privés de ce droit, votent depuis leur cellule qui pour la Droite, qui pour la Gauche et d'autres encore pour les extrêmes … Certains s'abstiennent ou votent blanc. C'est qu'elle est politisée la prison et pas uniquement du côté de qui tient les clefs … Il y a autant de clivages dedans que dehors, autant d'injustice, autant de révolte et autant de liberté sauf celle d'aller et venir plus loin que ces murs. Le raccourci illégal au plaisir que vous évoquez (qui d'ailleurs ne dure que le temps que dure l'insouciante jeunesse; après ce n'est plus qu'un raccourci plutôt inquiet avant, s'il n'a abouti heureusement, de ne plus devenir qu'une habitude indifférente), l'opposant à Daniel, il existe, c'est un fait mais il n'est pas que cela. Il y a aussi la nécessité («nécessité») du crime (terme générique; excluons d'emblée les meurtres d'enfants et autres atrocités de la sorte). Ainsi ces parents faisant des chèques sans provision pour remplir le frigo, habiller les enfants … Je gage qu'ils auraient été heureux, s'ils en avaient eu les moyens, de n'avoir pas à enfreindre de la sorte ni d'aucune autre la loi. Dans un registre autrement dur, je me souviens de ce violeur en série qui nous expliquait, nous autres ses co-détenus qui l'interrogions à cet endroit, que s'il n'avait pas violé, ils n'aurait jamais su, je cite de mémoire tant cela m'avait marqué, «comment c'est une femme à poil, comment c'est quand on baise, comment c'est l'amour ...» … Il se justifiait ainsi (auprès de la cour d'assises, il s'était justifié autrement, invoquant l'erreur, demandant pardon, etc.) et l'on voyait bien qu'il en était exactement ainsi des raisons à ses actes, de ses motivations, qu'il ne mentait pas, qu'il ne mentait plus, qu'il se livrait tout entier et qu'alors les années de prison qu'il avait écopé étaient si peu face à cette «connaissance de l'amour» qu'il avait eue, face à ces «femmes à poil» qu'il avait enfin vues et surtout touchées … Comment en est-on arrivé là? Comment, tel le couple précédent avec les chèques, a-t-il fallu cette nécessité («nécessité») pour que cet homme d'une trentaine d'années connaisse enfin -même de cette façon pour nous naturellement sordide- le corps de la femme autrement que par les innombrables magazines dits de sex et de cette façon? Un raccourci? Oui mais qui a suivi une très longue période de frustration, de vexation, de rejet de la part de toutes, il nous le disait ainsi et c'était vrai … Les choses ne sont pas simples en vérité. Hier, face à Onfray, Finlkielkraut sur le plateau de la nouvelle émission de FOG «Vous aurez le dernier mot»/ France 2, nous a rappelé avec justesse Albert Camus: «Il y a des révoltés révoltants». Celui-là en est un assurément mais porte-t-il réellement lui et lui seul toute la responsabilité de ses crimes? J'en doute … D'ailleurs la cour l'a entendu ainsi qui l'a condamné à beaucoup moins que ce que les réquisitions de l'avocat général avaient posé. Dans le domaine plus quotidien et moins dramatique, je reviens à mon Karim Bouta actuellement en train de purger un mois de prison ferme à Reims pour trois grammes de haschisch trouvés dans sa poche, seriez-vous à même, cher procureur, de me dire ainsi qu'à tous en quoi ce jeune homme a-t-il: 1) voulu prendre un raccourci quelconque? 2) quand bien même quelconque raccourci il y aurait eu, en quoi celui-ci serait-il plus répréhensible que celui pris, par exemple, par Pasqua fils prochainement acquitté sur réquisition du procureur ou Kerviel Jérôme qui, au pire, sera condamné pour la forme à mettons six mois de prison ferme, soit l'équivalent de 18 grammes haschisch-Bouta? J'insiste, cher PB, je veux que vous répondiez … Hum, vu comme ça, c'est plus dur, n'est-ce pas? On n'est plus dans les belles pages du Nouvel Obs ou du Monde là … J'ai l'impression que vous virez mondain, mon cher, méfiez-vous. La misère, ce serait une illusion pour vous, la fatalité aussi, l'impossibilité socialement structurée de mener la vie meilleure qu'on veut, celle à laquelle on aspire légitimement, celle à laquelle on est apte loyalement, également; tout ceci ne serait plus pour vous une circonstance non seulement atténuante mais didactique, qui explique, justifie et légitimise qu'on fait face hors la loi à cet état social qui écrase absolument. Compris ainsi, je dirais que le délinquant c'est vous, pas lui, enfin vous … tous sauf lui, c'est plus clair ainsi. Tout est possible? Oui, dans le pire, assurément oui. Dans le meilleur, c'est une autre histoire où il ne suffit pas simplement de choisir, comme vous l'écrivez, pour ne pas sombrer et faire sombrer … C'est que vivre en société, c'est très dur et compliqué, c'est la guerre, c'est la lutte, la concurrence et la stratégie, la ruse, le bluff, le semblant, l'impitoyabilité ... On apprend ça dans toutes les bonnes écoles de commerce qui sont, comme vous le savez, le meilleur de la scolarité, le must disent nos amis anglais … Alors le coeur dans tout ça? Oui, il est lucide et intelligent, je vous rassure mais vous actualise et peut-être déprime dans le même temps: trop même pour qu'on l'appelât encore un coeur. Le lien social n'est plus qu'une somme d'individualités alignées toutes sur le marché et chacune tenues par son intérêt (intérêt moral (mais oui), matériel, de reconnaissance sociale ...) au détriment de celui de l'autre, bref chacun cherchant, des façons que la loi permet ou n'interdit pas ou des façons illégales, à baiser l'autre … Vous vous éloignez singulièrement de votre Victor Hugo, cher PB, vous l'avez aimé, vous lui tournez le dos. Qu'il vous revienne ceci et vos conclusions seront moins définitives, péremptoires, pleines de certitudes comme une pensée qui n'en peut de ce trop plein de "vérité": Claude Gueux n'est pas mort, aujourd'hui plus que jamais il existe encore … Qu'il vous souvienne de ses mots au tribunal, de sa défense implacable face à l'accusation, la même que la vôtre, de ses justifications face vos réquisitoires, les écrasant de ce simple bégaiement: «Parce que … parce que ...» … Parce que tous nous avons tort avec lui !


Aïssa.

Christian C

Cher Philippe Bilger,
« Etre de gauche, c’est s’interdire de penser à la création de richesses sans se soucier, dans le même élan, de leur redistribution. Etre de gauche, c’est trouver intolérable et immoral une disparité scandaleuse des revenus entre les citoyens. C’est ne pas identifier la liberté au droit de profaner, au laisser-faire et au tout-est-permis. Etre de gauche, c’est se soucier autant de bien traiter les étrangers que de les accueillir. C'est juger qu'un délinquant arrêté est davantage un malheureux à récupérer qu'un malfaiteur à punir. C’est ne pas prendre le culte de la transparence pour la liberté de nuire et de dénigrer. En un mot, et comme le disait David Shulman, un savant juif qui vit parmi les Palestiniens, c’est ne pas rester sur sa chaise lorsqu’on entend le voisin s’effondrer. »
Si je rétablis l’intégralité du paragraphe signé de Jean Lacouture, c’est pour en améliorer la perspective par rapport à lecture quelque peu raccourcie que vous en faites, me semble-t-il.
Je n’ai pas perçu cette illustration d’un comportement supposé « de gauche » par quelques postures un peu symboliques, comme une analyse ou une définition de l’homme de gauche gravée dans le marbre.
Je vous soupçonne de mauvaise foi chronique, depuis quelque temps, cher Philippe Bilger.

Florence

Tout simplement excellent Philippe Bilger!

Le "coeur intelligent" de Finkielkraut me comble, tout autant que votre billet.

Mille mercis

Jean-Dominique Reffait

Je crois qu'il y a eu historiquement deux glissements intellectuels croisés entre la droite et la gauche sur ces rapports entre société et délinquance. Je vous livre cette réflexion inédite sans garantie.

Hier c'était, à gauche, Jean Valjean, Gavroche, la misère pour qui le vol n'était que la récupération sociale. C'était, à droite, Javert, le bagne de Cayenne, la canaille ouvrière comprise comme criminelle. Voler était idéologique, punir l'était tout autant. On volait le bourgeois, et non plus un individu, et c'était le symbole d'une classe qu'on dépouillait, au nom de valeurs réelles ou supposées. On punissait la canaille plus qu'un individu, à des peines exemplaires pour toute une classe sociale, très au-delà de la gravité de l'acte réel.

Puis l'Etat est devenu social. Il a collectivisé les risques. Persister dans le désordre, c'était saper les bases de la construction sociale qui s'édifiait enfin pour tous. Le voleur devenait pour la gauche un anti-social. A droite, pour lutter contre la collectivisation des risques, on revient à l'individualisation, avec la part d'extrême sévérité mais aussi d'indulgence individuelle.

Nouveau glissement, la société voit émerger une nouvelle classe de prolétaires, les émigrés. Pour eux 1789 n'est pas passé, la gauche culpabilise et accorde à cette population la même mansuétude que jadis pour les ouvriers miséreux de l'Assommoir. Et pour la droite, cette immigration massive est un relent de la canaille violente et hostile qu'il convient de sanctionner lourdement pour la moindre de ses fautes.

Ce chassé-croisé idéologique est ainsi présent en chacun de nous, selon son histoire propre et, j'insiste, selon sa génération. Jean Daniel a les réflexes de sa génération de gauche.

C'est pourquoi, et je fais très court, on peut, comme moi, préférer une politique judiciaire de gauche mais être jugé par des juges de droite car je souhaite une justice plus soucieuse des conditions sociales de la délinquance, tout en appréciant la capacité d'appréciation individualisée d'un juge de droite.

david

Bonjour Cher Procureur
Droite et gauche, dites-vous ?
La droite campe au mieux chez Louis Philippe, la gauche s'imagine encore que cela pourrait être autrement grâce à un collectivisme à l'hypothétique visage humain ...
Le libéralisme, au bon sens français du terme, a encore du chemin à faire ici...
Pour les délinquants (il paraît au nom du peuple français que j'en ai été un, mais je ne l'admettrai jamais... l'un de mes rêves secrets est que Monsieur Poutine se trompe de bouton et nous vitrifie tous, moi, vous et le peuple français !), les ayant côtoyés, je crois que c'est une question de rupture du contrat social et pas d'être malheureux, de la fatalité, etc.
Un c... veut sa Ferrari qu'il ne peut s'offrir honnêtement, alors il braque tout simplement, ou il deale.
Le problème pour la société se pose quand le supposé c... ne l'est pas tant que ça et que, placé sur d'autres rails sociaux, il aurait pu acquérir honnêtement sa Ferrari.
Eh oui, le grand problème de la réinsertion est là : on ne forme pas assez de PDG en prison, alors qu'une partie des pensionnaires a les capacités de l'être et qu'ils sont donc là à la suite d'une réparation manquée d'aiguillage, en quelque sorte...
Cordialement

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