Rassurez-vous, je ne suis pas devenu un inconditionnel des médias.
Le "Médias" que je souhaite féliciter concerne une revue trimestrielle dense, riche, dont la dernière livraison date de l'automne 2009. Son directeur de publication est Pierre Veilletet, sa remarquable rédactrice en chef Emmanuelle Duverger. Et Robert Ménard, avec lequel j'entretiens des relations amicales et complices, joue un rôle important dans la conception et l'élaboration de Médias. Je ne vois aucune raison pour ne pas dire tout le bien que je pense de cette revue que j'ai découverte tardivement. La qualité exceptionnelle du dernier numéro, confirmant mon appréciation antérieure, m'invite à partager mon enthousiasme de lecteur passionné par la liberté d'expression et la réflexion sur les médias.
Le dernier numéro est principalement consacré à Nicolas Sarkozy, dans le dossier "Il fustige les journalistes et... ils en redemandent !" Le texte de Pierre Veilletet sur les rapports du président de la République avec les journalistes propose - et c'est un tour de force - une analyse originale et profonde d'un sujet rebattu.
Au-delà de cet étincelant aperçu, il me semble que la particularité de Médias, sa force et son influence résultent d'abord du fait que pour traiter de l'univers médiatique, il ne s'arrête pas à ce seul espace. Dans le cours d'entretiens d'une qualité hors du commun - par la pertinence fine et sans complaisance des questions et en général la vigueur intelligente des réponses - on atteint le politique, on scrute le champ social et on aborde des problématiques qui sont au coeur des débats civiques les plus brûlants. Quel sang neuf il apporterait à la politique pure !
L'essentiel de la revue est composé d'interviews et de portraits. L'un de ceux-ci s'est attaché à Jérôme Garcin et, pour qui le connaît peu ou mal, se dégage l'image d'une personnalité de pouvoir, impériale et impérieuse dans le monde de la culture, portant haut et ferme ses détestations et ses admirations. Sympathique ? Pas vraiment, tant une forme d'irréductible indépendance et de solitude voulue ne crée pas forcément chaleur et proximité. Il y a là une nature de talent, qui le sait et qu'on reconnaît pour telle. C'est déjà beaucoup.
Ce qui distingue Médias est la capacité de faire parler des personnalités qui n'ont pas "la langue de bois", qui sont précisément choisies pour leur intelligence décapante, leur capacité à accepter les questionnements rudes sur eux-mêmes et leur pratique, leur aptitude à offrir des jugements qui ne constituent pas autant de périphrases. J'avais déjà eu l'opportunité de lire des contributions stimulantes dans Le Monde ou Le Figaro du philosophe Yves Michaud mais rien de comparable à ces échanges où poussé à bout, contraint d'affiner sa pensée sans lui faire perdre ce qu'elle a d'iconoclaste et de provocant, Michaud lance mille fusées intellectuelles éclairantes et laisse le lecteur étonné, tant une telle profusion est rare. Il y a aussi Xavier Couture qui parvient à rendre claires les informations qu'il fournit dans un domaine infiniment technique et sur l'avenir d'Orange.
Il y a surtout Daniel Schneidermann avec lequel je me sens totalement en accord pour sa conception de l'information et du journalisme. Une approche âpre, sans complaisance mais sans brutalité, de la vérité. Une vision à la fois réaliste et généreuse de l'univers médiatique. Je pense, comme lui, qu'il n'est pas méchant mais dur. Je le crois d'autant plus volontiers que j'ai vécu une expérience vidéo sur son site et qu'elle me permet de confirmer que Schneidermann met en pratique ce qu'il énonce dans cet entretien. Juste assez aimable pour vous donner envie de répondre le mieux possible, d'aller au plus près de "votre" vérité mais pas trop pour ne pas vous faire tomber dans un confort et une tranquillité qui seraient dangereux. Rétif devant le moindre compliment même justifié, il n'abuse pas des douceurs avec son interlocuteur. J'aime que Daniel Schneidermann prenne le risque d'affirmer un puritanisme de comportement, une rigueur journalistique sans craindre les inévitables retombées de telles exigences. L'arroseur ne sera sans doute pas arrosé.
Enfin, Médias ne se contente pas de prêcher en faveur de la liberté d'expression mais s'efforce de démontrer avec succès que celle-ci n'a de sens que si les idées choquantes, offensantes, ont le droit d'être proférées. Il est trop facile de s'octroyer un brevet de tolérance en agréant les propos qui vont dans votre sens. Médias met en évidence une constatation que la démocratie ne cesse de vérifier. Interdire, occulter, réprimer les pensées sulfureuses ou scandaleuses, loin de les affaiblir, les renforce. Le meilleur exemple en est la très longue interview que Emmanuelle Duverger et Robert Ménard ont offerte à Marc-Edouard Nabe. Ce dernier, la plupart du temps, est nimbé d'une aura sombre et délétère. Quelqu'un d'infréquentable même s'il a ses admirateurs et ses amis dont un excellent écrivain comme Dominique Noguez. Il y a de la secte dans le culte de Nabe. J'ose dire qu'à force, il bénéficiait d'une réputation d'autant plus splendide qu'on n'avait jamais l'occasion d'aller y voir de près ! Avec Médias, c'est fait. Je n'ai plus l'ombre d'une illusion. L'éructation systématique, l'extrémisme permanent, la posture du maudit éclatant de rage et de fureur, une vanité sans pareille, un parler même plus vrai mais convenu à force d'intensité appliquée et mécanique, c'est Marc-Edouard Nabe. Sa haine d'Yves Calvi, un "honnête homme" dans le monde des médias, est symptomatique. Nabe se trompe mais crie fort. Epuisant à la longue et pour pas grand-chose. Moralité : pour dégoûter des dissidents, il faut les entendre et les lire, pas les cacher dans un coin de la République.
Vous ne serez pas déçus par Médias. Je n'irai pas jusqu'à rembourser. Ce ne sera pas nécessaire.
En fait on pourrait conceptualiser ces créations* évolutions comme autant d'ajustements transcendants aux tropismes naturels des puissants dont l'intérêt est de maintenir ou de fortifier leur place.
Ce but - précisé en fin d'incipit - étant moralement contestable, il convient à ses bénéficiaires de le repeindre de manière plus présentable sous les couleurs éternelles des "panem et circenses". Mais ces "circenses" évoluant dans leur forme, ceux, transcendants déjà moralement, que de vouloir dénoncer les faussetés d'un ordre hiérarchique essentiellement spectaculaire, (c'est à dire fondé sur une communication à visée quasi hypnotique) sont aussi obligés de raffiner le discours interprétatif. La fuite en avant vers la complexité codage-décodage peut même se révéler utile dans son exigence de conscience, celle-là même considérant d'autres champs d'exercice.
Ceux-là bien plus intéressants.
Le sens de l'histoire** semble être synthétiquement 'résumable' à une lutte éternelle entre codage et décodage du langage de la manipulation d'un groupe d'entités vers un autre.
Le retenir clairement est probablement toujours de bon conseil pour juger de tout conflit.
AO
* telle l'apparition de cette revue qui entend donner les clefs d'une meilleure compréhension du monde médiatique.
** en espérant ne pas sortir du sujet ; non, PB, pas sur la tête, pas sur la tête !
;o)
Rédigé par : oursivi | 22 septembre 2009 à 14:00
Ah ! Vous entretenez "des relations amicales et complices" avec Ménard ? Si votre carrière journalistique ressemble à la sienne, ça se comprend !
Rédigé par : Médias à célébrer | 22 septembre 2009 à 00:13
Rédigé par: Valerie | 18 septembre 2009 à 14:56
Non, a priori, ne l'ai vu, mais arrivant vers Auxerre via la Nationale, j'ai vu au fil des villages sur les bords de la route deux trois types déjà âgés* faisant du stop, qui sait si quelqu'un n'a pas pris Treiber en stop ce jour là ..?
Y a-t-il de nouveaux disparus dans l'Yonne depuis ?
Claire C, oui, la bonne élève sans une once de ce pas (j'ai bien écrit pas) de travers qui fait qu'un humain en est un.
AO
*PB comme PatiBulaires, mais presque ;o)
Rédigé par : oursivi | 18 septembre 2009 à 18:47
Je suis d'accord avec vous, Aïssa, Médias participe au décryptage de la complexité comme d'autres revues à usage d'esprits plutôt conscients. Et ce décryptage n'est pas nécessairement suivi d'effets : le seul fait d'avoir compris apparait parfois suffisant et vaut quitus de toute action.
Il ne faut cependant pas se leurrer : la démocratie des mots n'a jamais été proclamée sauf lorsque des protestants ont prétendu livrer au peuple les écritures saintes grâce à l'imprimerie. La compréhension est affaire d'élite, préparée et disponible.
L'action qui est découle est une lente sédimentation de la compréhension qui se pétrifie en conviction, seule capable d'engager l'homme dans l'action. Or nous partons de loin : ce que décrit Philippe par rapport à Médias, c'est que l'angle de vue choisi par cette revue, apparemment étroit et pointu, en révèle plus sur les enjeux politiques et sociaux qu'une approche frontale, de même que la lumière rasante du soleil souligne les détails mieux que l'éblouissement.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 18 septembre 2009 à 17:28
Rédigé par: oursivi | 17 septembre 2009 à 21:14
Ouf, j'ai cru a la premiere lecture que vous etiez "tombée nez a nez" avec le garde-champêtre en fuite...ne nous faites plus de ces frayeurs.
"Xavier Couture" ne fut-il pas l'époux, a un moment donné, de notre "jolie Claire"?
Quant a Monsieur Nabe dont il est question, j'ai lu de lui un texte trouvé par hasard sur Internet, il y a plusieurs mois, et qui concernait cette malheureuse dame décedee depuis d'une tumeur de la face.
Il me semble qu'elle a fait beaucoup de "passages" (questionnables ?) à la television en raison de sa maladie et cela avait inspiré un ecrit a cet auteur. J'avais aimé la forme et le style, mais le fonds etait d'une cruaute sans pareille. Toutes les vérités sont-elles bonnes a dire ?
Bonne journée et bon week-end a tous.
Rédigé par : Valerie | 18 septembre 2009 à 14:56
"Xavier Couture" n'est-ce point celui qui vint en pur manager prendre la place de P Lescure - autrement goûteux - et dont votre "copain" Gaccio pourrit à juste titre l'arrivée à Canal, il y a une demi douzaine de noël ?
Homme de pouvoir, homme de réseau, de communication, de carrière, de bilan numéraire... est-ce la peine de le mentionner, quand bien même le récit des développements techniques qu'il encadre est précis et net, ce qui pour le moins compatible avec son type d'exercice, pour le moins banalement normal.
AO
Rédigé par : oursivi | 18 septembre 2009 à 13:08
On songe naturellement, à la lecture de tout ceci, à ce que je nomme «la démocratie des mots» … Une démocratie aujourd'hui passive qui se contente d'observer le monde et de tenter plus ou moins brillamment de le déchiffrer et le restituer à la compréhension du plus grand nombre. Si on admet pour acquis définitivement que la société est gouvernée par une élite restreinte en son nombre (et c'est le cas), il faut également admettre que «ces mots» lui sont destinés exclusivement. S'ils atteignent -et c'est inévitable- par leur diffusion au-delà de ces élites, cela ne change rien à leur nature et intention conscience ou involontaire. Ceci pose la question de l'éducation civique du peuple. Un quidam de nos jours prendra un journal et y lira une explication d'un fait social, économique, politique, autre, d'une pertinence rarement atteinte … Il se dira au mieux: Qu'est-ce que c'est bien écrit! qu'est-ce que c'est bien dit! c'est clair, on comprend tout … Puis il reposera le journal, passera à autre chose et oubliera. Dans le meilleur des cas, il s'en souviendra un peu mais sans plus … C'est que l'éducation qu'il a eue -que les gens ont de par leurs parents, l'Education nationale- lui aura induit que en ces choses ce n'est pas de lui qu'on cause, ce ne sera jamais de lui, que s'il comprend tant mieux pour lui, s'il ne comprend pas cela n'y change rien car ce n'est pas à lui qu'on s'adresse même si, esprit démocratique oblige et affiché, on l'affirme fort ou discrètement. Nous connaissons en nos sociétés un véritable déficit de conscience démocratique populaire et c'est à cet endroit qu'il faut se pencher si on veut y remédier réellement pour que cette «démocratie des mots» devienne enfin une démocratie des mots pour tous et une démocratie faisant agir et réagir. Les raisons de cet état de fait sont multiples; il ne s'y trouve aucun complot d'aucune sorte qui voudrait sciemment abrutir le peuple pour mieux le dominer, enfin je n'y crois pas … Je crois -et c'est terrible ce que je vais écrire- que c'est un trop plein de liberté, de démocratie donc, qui a créé cette situation absolument paradoxale et contre productive intellectuellement et, pire, moralement. On en arrive à ce point où l'on assiste au règne de ce que, en psychiatrie, l'on nomme l'objet transitionnel. Qui fait la transition donc, le lien … Qui n'explique pas forcément mais qui met face à face deux personnes, ainsi dans ce cas médicalement thérapeutique un soignant et un malade mental, la transition sera, par exemple, la table de ping-pong ou un jeu de cartes … En ce qui nous concerne, l'objet transitionnel n'est plus un objet stricto sensu mais un être, un individu et celui-là est psychologue. D'où la prolifération sociale de ces derniers qui, par leur transition en toute chose et en toute situation, vont, chacun à sa manière, selon sa formation, ses connaissances générales, son vécu, ses opinions, bref tout son être intellectuel, expliquer ce qui, entre autres, aura été dit par la ci-devant «démocratie des mots» … C'est très involontairement et collectivement pervers en vérité. Dans un registre similaire, regardez attentivement la campagne médiatique actuelle de prévention contre la grippe A … Que penseriez-vous de moi, cher PB et vous autres qui pensez, si je vous disais avec cette fermeté de conviction qu'on voit, qu'il vous faut vous laver les mains après avoir malencontreusement éternué dans celles-ci? qu'après être allé aux toilettes, il vous faut faire de même? qu'il vous faut préférer les mouchoirs jetables en papier mais surtout jeter ceux-ci après utilisation dans une poubelle à cet effet? et ainsi de suite … Vous penserez: Ce Aïssa, il est bien gentil mais il me prend pour un parfait imbécile et vous auriez bien raison (comme elle est perfide cette phrase; si quelqu'un sait l'écrire autrement, je suis preneur … Honni soit qui mal ...) Cependant, c'est exactement ce à quoi l'on assiste depuis un moment en boucle sur tous les grands médias, la télévision, etc. Pourquoi cette évidence martelée au public, à laquelle vous ne prêteriez naturellement aucune attention sérieusement appliquée tant pour vous c'est une évidence? La transition en l'occurrence ici n'est pas le média, comme on pourrait le croire mais les auteurs, donc les élites, de cette campagne -je le dis- stupide adressée à des stupides … Et entre quoi et qui font-ils la transition, l'explication? Entre l'article exhaustif et lumineux traitant de ce sujet, qu'on trouverait, par exemple, dans Médias et la foule à qui on voudrait, à qui on croit même et sans doute sincèrement qu'il soit -aussi- adressé. L'Histoire nous enseigne beaucoup à cet égard. Quand on songe à la Révolution, par exemple, comment ne pas être sidéré quand on compare la maturité intellectuelle, morale (après, on adhère ou non à celle-ci, c'est autre chose ...), psychologique des Saint-Just, Marat, Robespierre, Danton, Desmoulins, Bonaparte même, tous quasiment pour ne citer que les plus connus, qui alors dans les temps de cette action qui a changé le monde n'avaient que entre vingt et trente-cinq ans, quand on la compare donc à cette jeunesse du même âge mature ou «mature» c'est selon de nos jours … Il n'était pas besoin pour eux d'objet transitionnel d'aucune sorte ni de coach ni quelconque psychologue et le Médias de cette époque paraissait pour tous mais était lu, lui, par tous ou à tout le moins appréhendé directement par chacun qui ne savait lire quand on lui en faisait simplement la lecture et quand je dis appréhendé j'entends qu'alors et naturellement, dans le pire mais le meilleur aussi souvent, la démocratie des mots remplissait totalement sa tâche en créant à sa suite la démocratie de l'action, agissante donc, une conscience et une connaissance en marche qui créent alors réellement démocratiquement à chaque instant le monde.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 18 septembre 2009 à 11:57
J'avais appris l'apparition de cette revue Médias, mais à l'époque, j'avais cru qu'il s'agissait de la reparution d'un magazine de pub des années 80, qui portait le même nom. Du coup, je ne m'y suis pas intéressé, car l'ancêtre était déjà inintéressant. C'est le risque lorsqu'on prend un nom déjà connoté...
Merci donc de révéler l'existence de cette revue dont j'ignorais tout sauf le nom. Une chose par ailleurs m'étonne : chacun se plaint de la faiblesse de la presse française, mais les grands médias qui devraient soutenir cette diversité, n'invitent à leurs micros que des journalistes issus des mêmes supports : l'infatigable Christophe Barbier en tête. Il existe, dans la presse thématique, des gens de très grande qualité, très pointus, qui restent ignorés du public faute d'information et de mise en lumière de leur travail. Je note, par exemple, que Robert Ménard - qui m'a un peu agacé dans le passé - n'est plus invité dans les télés depuis qu'il a quitté RSF, alors que, visiblement, il continue autrement, et sans doute avec plus de profondeur, son travail pour la liberté d'expression. Paradoxalement, c'est sans doute aujourd'hui qu'il est plus intéressant à entendre, maintenant qu'il a mis de côté le militantisme direct et forcément réducteur.
S'agissant de Marc-Edouard Nabe, je ne lui trouve pas le talent qu'on lui attribue. Son style tient plus des calembours du Canard Enchainé, mâtiné de grossièretés, plutôt que de l'art véritable du pamphlet où l'idée même est un style.
Comme tant d'autres, il se croit scandaleux alors qu'il n'est que provocant. Je ne prise pas, en fait je m'en fiche.
Vous ne remboursez pas Philippe, ce qui revient à faire de vous l'inventeur d'un nouveau concept marketing : "Satisfait ou satisfait".
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 18 septembre 2009 à 10:40
Chère Véronique Raffeneau (encore),
"Si nous considérons que la vidéo Hortefeux, à sa manière, nous a montré une traduction de la liberté dans l'expression d'un genre de dissidents dans le rien à foutre du politiquement correct, eh bien oui, montrez-les, écoutons leurs paroles, ne les cachons surtout pas".
Si je puis me permettre, allégez vos phrases, Véronique, c'est vraiment lourdingue comme style. On crie grâce avant d'atteindre la moitié du chemin.
Rédigé par : Laurent Dingli | 18 septembre 2009 à 10:26
"Moralité : pour dégoûter des dissidents, il faut les entendre et les lire, pas les cacher dans un coin de la République."
Si nous considérons que la vidéo Hortefeux, à sa manière, nous a montré une traduction de la liberté dans l'expression d'un genre de dissidents dans le rien à foutre du politiquement correct, eh bien oui, montrez-les, écoutons leurs paroles, ne les cachons surtout pas. Car pour en dégoûter plus d’un de l'insondable et si mortel ennui de la sottise affichée, rien de tel que les paroles et les images de ces dissidents.
Et puis, vous savez, si on voulait me punir, si par exemple, Philippe, vous deviez requérir contre moi, condamnez-moi à aller dîner chez ce genre de dissidents à la parole décontractée et libérée.
Oui la contrainte infligée de la médiocrité de l'esprit et de la vulgarité de l'âme sont de grandes punitions et de lourdes peines.
Ah la sacrée soirée passée à être obligé à faire des blagues, sous peine d'être soupçonné de plomber l’ambiance du moment du groupe, si on tient à s'en distinguer !
Je peux vous jurer, Philippe, que je ne recommencerai pas le délit pour lequel vous m'auriez condamné à subir ces agonies de l'intelligence.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 18 septembre 2009 à 08:39
@Denis Monod-Broca
On peut !
Rédigé par : [email protected] Monod-Broca | 18 septembre 2009 à 01:26
@jpledun
Vous êtes d'accord avec moi et vous dites aussi que, si le débat s'engageait sur ce terrain, mes assertions ne seraient plus si solides.
Cela semble contradictoire mais ne l'est pas.
Je crois en effet que, si le débat s'engageait avec sincérité (sur le respect de la constitution par le président de la République) les attitudes des uns et des autres changeraient et, du coup, que mes critiques n'auraient plus lieu d'être.
On peut toujours rêver, non ! : espérer...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 17 septembre 2009 à 21:31
Petit clin d'oeil de l'histoire, la petite, celle qu'on traverse tous et toutes.
Suis "descendu" seul en vacances dans le sud, la semaine passée, la dernière fois c'était en 2005, et entre Avignon et Marseille j'écoutais Elisa Levy sur France Culture ce samedi matin, elle recevait JF Kahn, que j'écoute toujours avec un vif intérêt.
Une dizaine de jours plus loin, toujours en 2005, je reprends l'autoroute dans l'autre sens, et m'arrêtant un peu avant Paris pour mettre de l'essence dans le tacot, je remarque le même JFKahn assis dans la voiture stationnée juste à côté...
Le pistolet (d'essence) en main je discute une minute avec son chauffeur attitré dont j'ai déjà vu la trombine sur la lucarne hertzienne. "Eh, non, il sait toujours pas conduire, ni taper un texte d'ailleurs".
Cette année, je fais la même chose en m'arrêtant dans la région d'Auxerre, une heure à Vézelay, vieille habitude. A la radio on mentionne l'évasion de JP Treiber, ce même jour, il est donc en cavale à quelques kilomètres de là...
De retour à Paris, j'apprends qu'il est introuvable, chose que j'aurais pariée dès l'annonce de son évasion - prisons poubelles, prisons moulins - un garde forestier connaît le terrain comme personne et celui-là devait avoir préparé des arrières possibles depuis des années.
Ce soir un journaliste de Marianne a reçu une lettre de ce même homme. Ce journaliste c'est celui qui conduisait la voiture de JFK, quand les avais croisés près d'Auxerre.
J'aime beaucoup les coïncidences.
AO
Rédigé par : oursivi | 17 septembre 2009 à 21:14
Je vais sûrement acheter le prochain numero. Mais j'apprécie cet humour :
http://www.revue-medias.com/article.php3?id_article=534
Parfois, la meilleure façon d'aborder certains sujets est de les ironiser et de montrer ô combien ils sont ridicules.
Rédigé par : jmarcio | 17 septembre 2009 à 20:44
@Denis Monod-Broca
Je suis bien d'accord avec vous.
Ce débat (sur le fond) j'aimerais bien l'avoir.
Une fois ce débat-là installé et approfondi, je ne suis pas sûr que vos assertions soient encore si solides.
A voir.
Rédigé par : [email protected] Monod-Broca | 17 septembre 2009 à 19:35
Merci Fx !
Le lien est dans mes favoris depuis trois secondes.
Rédigé par : jpledun | 17 septembre 2009 à 19:04
Cher M. Ledun
Vous avez raison.
Cela signifie
"Celui qui chante avec moi chante mon refrain
Mon meilleur ami, c'est ma guitare"
Cette chanson illustre comment quand on sait faire quelque chose on se lasse vite des relations politiques (au sens large, comme ceux qui jouent des coudes dans les entreprises) et du petit monde qui se regarde le nombril.
Un peu pour illustrer comment le côté prolétaire d'un bourgeois (comme Chico Buarque) se révèle quand il prend conscience qu'il sait faire quelque chose de ses mains.
L'opposition gauche/droite, bourgeois/prolétaire est une chose plus compliquée que l'appartenance à un parti.
Sur ce sujet de Médias, je persiste que le concept même de cette revue est complètement de droite. Ce qui ne la rend pas inintéressante. Son journalisme me semble juste un peu nombriliste et microcosmique.
Un peu comme le zapping de Canal reprend des moments de la même chaîne, et finit repris lui-même par "le meilleur du Clair" de toujours la même chaîne.
Croissance cancéreuse ou recyclage citoyen ?
Rédigé par : Alex paulista | 17 septembre 2009 à 19:01
Je ne connaissais pas Médias et vous faites bien de le citer … Cependant, comme toutes les choses rares -surtout celles médiatiques-, leur impact dans un sens ou un autre est plus que limité pour ne pas dire nul. Si un journal a pour ambition d'informer et d'édifier, ce n'est pas en paraissant tous les trois mois qu'il y parviendra sérieusement; entre deux éditions, de l'eau aura coulé sous les ponts … Alors on devient confidentiel et puis c'est tout, «élitiste» en ce sens que seuls quelques-uns en seront à la manière des ces brillants intellectuels qu'on ne voit jamais ou que trop rarement dans les grands médias et dont seuls quelques rares inconditionnels lecteurs et auditeurs finissent par connaître le travail car s'ils n'ont pu -ou voulu- aller et souvent et régulièrement au vaste public, ceux-là sont allés à eux et y sont demeurés. C'est ainsi que se crée ce genre de culte que vous appliquez à Nabe même si on n'y trouvera pas l'ombre d'une quelconque secte …
Daniel Schneidermann oui … Le grand rival que FOG s'était désigné un temps et dans un grand respect mutuel … Garcin, sa concision utile … Mais il y aurait tant à dire de tout ceci qui traite des médias et leur fond qu'on en finirait pas et, sûr, on digresserait, glisserait … Yves Michaud cependant. A plus d'un titre ce que vous relatez de lui, cher PB, est intéressant. Je l'écoutais hier soir chez Taddéï et, comme des millions j'en suis sûr, je me suis dit «mais qu'est-ce qu'il raconte, celui-là?! on n'y comprend rien, il baragouine, jargonne, articule mimile ….» … C'est l'effet qu'il fait, ce qu'il renvoie. Or vous dites -et je vous crois- que ses analyses écrites (c'est d'elles dont il s'agit) sont comme «mille fusées intellectuelles éclairantes» … Comment expliquer alors cette distorsion intellectuelle entre la pensée dite sur un média tel la télé et écrite sur du papier? Je conçois bien cela, n'arrivant moi-même qu'à fixer au mieux ma pensée que par l'écrit, j'ai donc la réponse; cependant, la question induite n'est-elle pas celle-ci qui demanderait à ces auteurs a contrario de ce que j'écrivais précédemment de se faire plus rare ici sans toutefois déserter davantage là … Vous-mêmes, cher PB, je vous ai vu assez souvent à la télé … Eh bien, permettez mais c'est une catastrophe. Quand je compare, dans le registre judiciaire, à Thiel par exemple, je me dis «comme il est rigide, sur ses gardes, à l'affût, comme à un combat ..» … D'emblée vous perdez des points et on se méfie. Un exemple pratique: vous êtes ramassé, penché vers l'avant, vous frottez vos mains genre je vais me le manger celui-là, vous souriez peu voire jamais, c'est dur, fermé comme si la forme (vous en votre présentation médiatique) allait forcément déterminer le fond et forcer la conviction de qui vous écoute mais vous regarde avant tout. Michaud c'est l'inverse … Il est tellement mollement affaissé qu'on se dit «mais d'où il nous parle celui-là, t'entends quelque chose, toi?» et l'autre de répondre «non, je regarde le fauteuil, ils sont pas mal les fauteuils chez Taddéï ...» … Il y a un dangereux équilibre à cet endroit qu'on ne trouve pas dans la presse écrite et pour cause, on n'y voit jamais la main quand elle écrit. C'est un peu dans le domaine de la littérature ceci: "Nous avons fini notre oeuvre, vite dépêchons-nous d'en faire disparaître les traces», sauf qu'à la télé ces traces sont concomitantes à l'oeuvre et c'est souvent désastreux pour celle-ci …
Votre conclusion, en plus d'être erronée par maints endroits est singulièrement risquée et j'y reviendrai: «Pour dégoûter des dissidents, il faut les entendre et les lire, pas les cacher dans un coin de la République». Il est des dissidents brillants et «très dangereux» et qui s'ils avaient été cachés dans ces recoins étatiques n'auraient pas commis de révolution ou en tout cas pas aussi aisément, emportant l'adhésion de millions, ainsi Marx. Cependant, même en les cachant, ils n'en fomentent pas moins et réussissent ces révolutions, ainsi Khomeiny … Ce n'est pas aussi simple que vous l'affirmez.
Par contre, j'adhère en totalité à votre phrase: «Il est trop facile de s'octroyer un brevet de tolérance en agréant les propos qui vont dans votre sens».
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 17 septembre 2009 à 18:59
"Il fustige les journalistes et... ils en redemandent !"
C'est très vrai.
Et en cela les journalistes sont de bons "médiateurs" de l'opinion. Car d'elle aussi, on peut dire tout autant qu'"il" la fustige et qu'elle en redemande. N. Sarkozy n'a-t-il pas été élu sur un programme de rupture, c'est-à-dire en annonçant urbi et orbi qu'il allait tout casser ? Il fallait être maso pour l'élire et il a été élu.
On l'adore et on adore le détester.
Il s'expose plus que tout autre président avant lui et il se protège aussi plus que tout autre président (l'hôpital Paul Brousse à Villejuif est en état de siège ces jours-ci paraît-il, quatre jours avant la visite présidentielle !...)
Il dit qu'il est là pour prendre les coups mais attend aussi félicitations et remerciements...
On a assez de son accaparement de la scène médiatique mais on ne parle que de lui tout le temps...
La liste est longue des contradictions dans son comportement comme dans celui des journalistes et de l'opinion.
Nous sommes les acteurs ("lui" et nous) d'un jeu délétère.
Le président de la République, dans la pratique actuelle (pratique exacerbée par Sarkozy, encouragée par l'opinion et les médias), perd sa définition institutionnelle, il redevient un chef, chef de meute dans une métaphore animale (Villepin dit de Sarkozy qu'il est un "mâle dominant"), chef de tribu pour prendre une comparaison ethnologique, ou encore roi de droit divin, oint du suffrage universel (vox populi, vox dei)...
Tout cela n'est pas sérieux du tout et risque de mal se terminer. Le principal intéressé portera une part de responsabilité mais nous tous aussi.
Si nous nous occupions plus des entorses que fait à la Constitution notre cher et détesté président qu'à la marque de se montres et à la hauteur de ses talonnettes, nous n'en serions pas là...
La Constitution - la Loi en général et la Constitution en particulier - n'est-elle pas notre rempart contre le chaos ? A condition de croire en elle...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 17 septembre 2009 à 17:54
@PB
voilà le lien sur la toile pour ceux que ça intéressent :
http://www.revue-medias.com/
ah... si j'étais pas là... qui complèterait votre billet ? ;-)
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 17 septembre 2009 à 12:19
"Quem canta comigo, canta o meu refrão
Meu melhor amigo é meu violão"
Cela vous fatiguerait de me fournir la traduction ?
Ou vous voulez jouer l'élitisme á fond ?
Rédigé par : jpledun | 17 septembre 2009 à 11:20
Vos efforts n'ont pas été vains : Nabe est nimbé...
à n'y bien regarder, son ubuesque discours ne restera pas dans les mémoires : il n'en restera nibe.
Rédigé par : patrons-voyous | 17 septembre 2009 à 10:30
Arrêts sur image continue ! En mieux et sur http://www.arretsurimages.net
Rédigé par : Fx | 17 septembre 2009 à 10:08
On vit une drôle d'époque quand même, où le "philosophe" BHL est bien plus intéressant de par sa méthode de marketing que par ses écrits, où les chaînes se multiplient mais les contenus se factorisent, où les ministres font du buzz sans travail de fond...
Idem pour les médias papiers donc, les plus intéressants seraient ceux qui traitent des médias eux-mêmes.
"Il y a surtout Daniel Schneidermann avec lequel je me sens totalement en accord pour sa conception de l'information et du journalisme."
Pour la pratique, heureusement qu'on a Internet pour essayer de savoir ce qui se passe en Iran...
Celui qui manipule les opinions, les idées, les masses, opposé à celui qui affronte les choses:
le Bourgeois et le Prolétaire au sens d'Alain, on y revient toujours. C'est sûrement ça aussi le clivage droite/gauche, même si dans ce sens la gauche a ses Bourgeois car tout politique est un Bourgeois au sens d'Alain...
Quem canta comigo, canta o meu refrão
Meu melhor amigo é meu violão
Rédigé par : Alex paulista | 17 septembre 2009 à 04:43
Je m'abonnerai, pour D.Schneidermann par exemple, que j'apprécie beaucoup. Je regrette la disparition de "Arrêt sur image".
Monsieur Ménard je ne l'apprécie pas. En fait je ne le connais pas bien sauf á travers ses actions très controversées autour de la flamme olympique... (Entre autres)
Au diable le sectarisme, vous m'avez donné envie de lire "Médias".
Rédigé par : jpledun | 17 septembre 2009 à 01:50