Depuis quelques semaines, la France est agitée par l'un de ces grands débats dont elle raffole : beaucoup d'effervescence, aucune incidence sur le réel. L'orthographe est devenue, à la suite notamment de la sortie du livre de François de Closets, une passion nationale et on feint de s'apercevoir aujourd'hui de l'existence d'une catastrophe qui, au fil des années, n'a cessé de s'amplifier. Pour ma part, si j'osais, j'y ajouterais volontiers le délitement préoccupant de l'expression orale et, si j'avais encore plus d'audace, je rêverais d'un enseignement qui permettrait à notre société de se "tenir droit", une sorte d'orthocivisme.
Sur ce dernier plan capital, comment ne pas tirer un exemple lourd de sens à la suite de la fusillade de Saint-Ouen et des morts qu'elle a causées en pleine cité, en relation avec un trafic de stupéfiants selon la police (Le Figaro, Le Monde). Je constate par une analogie qui ne me semble pas abusive qu'en même temps que la liberté d'expression est démembrée au profit de tel ou tel groupe qui en désire une part, des bandes s'approprient une portion de territoire et sans gêne aucune font du hors droit comme des skieurs imprudents font du hors piste. Bientôt, on risque d'avoir une France, lieu et esprit communs, qui ne sera plus qu'un mot dépouillé de toute substance civique.
Pour l'orthographe qui "fout le camp" au point enfin que des directeurs d'IUT vont remettre la dictée à leur programme et qu'un certificat d'orthographe correcte pourra être joint maintenant à une demande d'emploi, on a longtemps refusé de considérer le mal en face. On l'a pris au contraire en patience soit en affirmant, singulièrement et collectivement, qu'on ne pouvait rien faire et que notre impuissance était en quelque sorte fatale donc excusable soit, par un procédé plus subtil et pervers, en dévaluant ce dont on n'avait pu empêcher la dégradation. De même que certaines bonnes âmes s'habituent aux malfaisances que la délinquance cause aux autres en s'affichant sensibles et compréhensives à l'égard des transgressions - que faire contre elles sinon les constater, paraît-il ! -, de même l'orthographe a connu un somptueux naufrage qu'on affirme imposé par l'inéluctable pression du siècle.
Aujourd'hui, il y a branle-bas de combat. Le Parisien, auquel je souhaite bonne chance en cette période troublée pour lui (on a besoin de ce quotidien), consacre deux pages à l'orthographe défaillante sous le titre choc "Zéro pointé aux diplômés". Il relève "le top 10 des fautes" mais en a oublié une car mon expérience de la radio et de la télévision m'autorise à signaler qu'une erreur grave et fréquente est commise au point qu'on se demande si la règle est encore connue. Il s'agit, avec l'auxiliaire avoir, de l'accord si le complément d'objet direct précède : combien de fois ai-je entendu "je crois que je l'ai pris" alors même que le complément antérieur était au féminin. Carence d'autant plus inadmissible à la télévision où le prompteur est lu, c'est donc la chaîne qui est déficiente ! Des hommes, des femmes politiques, des ministres, des présentateurs de journaux télévisés s'abandonnent à cette impropriété et nous écorchent l'esprit, l'oreille.
Je crois que pour restaurer une orthographe globalement acceptable, sans vouloir aborder le problème d'une culture générale qui en est le terreau nécessaire, il faut au moins considérer que l'écrit et l'oral ont part liée et qu'on ne saurait dissocier la bataille en faveur du premier en laissant le second aller à vau-l'eau. J'insiste sur les politiques et les médias parce que l'effort doit d'abord et principalement porter sur ces professions qui, exprimant et diffusant publiquement, se trouvent avoir une responsabilité particulière sur l'esprit du pays. Elles peuvent le dégrader davantage par leur exemple ou insensiblement lui redonner le goût de la qualité du langage. Je suis en effet persuadé que si des images discutables altèrent parfois les têtes à cause de la publicité, une lumière en revanche peut être suscitée par des modèles que nous ne pouvons guère éviter médiatiquement. L'exemple doit venir de haut pour que tous au moins se sentent mobilisés par une telle entreprise. Au quotidien. La beauté de la France, la beauté de son langage : c'est un respect qui en vaut bien un autre.
Cette volonté d'imaginer un moyen, une méthode pour remettre à niveau ceux qui parlent et écrivent le français en le dénaturant est d'autant plus urgente que la sphère médiatique en particulier ne se tait pas à hauteur de ses imperfections de langage. On n'a jamais connu au contraire tant d'oralité, puisque, comme l'a justement indiqué Serge July dans un livre récent ("Faut-il croire les journalistes ?", éditions Mordicus), de plus en plus le débat et sa prolixité remplacent l'information et sa densité factuelle. Le "bla-bla sportif", lui aussi, est devenu insupportable et il tue littéralement, en l'étouffant, l'enseignement primordial qu'apportent les images. Le paradoxe est donc que dans le monde politique mais sur un autre registre et dans la bulle médiatique, moins on parle bien le français, plus on est appelé à le parler. Je propose que pour l'ensemble des représentants emblématiques de la parole publique - cette parole, nous étant adressée et transmise, nous concerne au premier chef - il y ait des cours d'oralité qui ne devraient pas négliger les bases pour les moins doués. Il n'y aurait là rien de choquant. Lancer dans l'espace public des paroles qui ne font pas honneur à la forme - je ne discute même pas du fond - représente une tâche qui mérite qu'on l'apprenne et qu'on la maîtrise. On n'entendrait plus sur France 2 à partir de 20 heures des accords à faire grincer même les oreilles les plus bienveillantes !
La politique de civilisation, un temps évoquée par le président de la République puis apparemment remisée dans le placard des concepts inutiles, serait de fait utilement mise à contribution pour appuyer un volontarisme en faveur d'une culture pas seulement de strass et de paillettes : une culture de l'écrit "droit", de la parole "droite" et d'une société "droite". C'est un sillon qu'il conviendrait de creuser avec acharnement, tant le désastre a pris de l'avance. Qu'on ne s'y trompe pas : s'il y a une volupté du déclinisme, il y a surtout, de la part de ceux qui partagent mon point de vue, une indignation encore impuissante contre les massacreurs tranquilles, inconscients ou vulgairement destructeurs de la langue, de la France et de son renom au travers d'elle. Ils sont, eux, les véritables responsables d'un déclin qu'il serait déjà beau de pouvoir limiter. Cet affaiblissement plante son poison dans l'âme du pays et a évidemment des conséquences aussi sur son rayonnement et sa force d'attraction.
Que quelques intellectuels parlent et écrivent parfaitement le français ne me console pas. Le citoyen serait-il voué à l'ordinaire ? Je refuse un français à double vitesse. Ou une orthographe de classe.
Pour la suppression de "LOL" du dictionnaire
L'entrée de l'abréviation anglophone "LOL" dans le dictionnaire marque l'avènement d'une "langue" qui n'en est en fait pas une. Elle consacre l'usage de termes qui ne sont pas du français et qui ne le seront jamais. Elle marque l'ouverture d'une brèche dans notre langue française qui permettra, à l'avenir, aux autres abréviations utilisées par les internautes (et récemment de plus) de rentrer dans le dictionnaire.
Ces abréviations ne sont pas du français, elles n'ont pas à se trouver dans le dictionnaire!
Il est urgent d'agir, avant que ces abréviations n'inondent notre langue pour mieux la supplanter!
http://www.avaaz.org/fr/petition/Pour_la_suppression_de_LOL_du_dictionnaire/?cPrJnbb
Rédigé par : Pétition pour sauver la langue française | 01 juillet 2012 à 18:59
Catherine Jacob, excellent! Essayez maintenant d'expliquer comment et pourquoi «grand-mère» qui s'écrit (pour ne remonter qu'un siècle en arrière car je sais bien qu'aux temps préhistoriques «grand'mère» se prononçait Argragrrrroufrrrèrrrgreegre et s'écrivait je ne sais, peut-être un dessin rupestre qui formait un rond ou un ovale ou un trait ou un point ou une main ou un taureau, un bison, un mammouth …), qui s'écrit donc normalement «grand'mère» fut flanqué d'un tiret en lieu de la virgule qui signe la disparition du «e» … C'est même encore plus étrange si l'on songe qu'à l'inverse et pour d'autres mots l'on a ajouté le «e» et fait disparaître la virgule, ainsi «grande table» aujourd'hui pour «grand'table» hier. Décidément, cette belle virgule éthérée, on lui veut le plus grand mal … Le français est inconstant, c'est singulier.
Aïssa un jour qui s'écrira je le subodore Agnassa puis Agnassagnagna … Après qu'on eut supprimé déjà le «i» flanqué de son tréma, ce qui aurait donné pendant un temps A'ssa. Ca serait drôle ...
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 octobre 2009 à 18:31
Cher Philippe
Je n'ai pas particulièrement "réussi" dans les études, mais je crois avoir eu la chance de "capter" l'orthographe, sans être pour autant en mesure d'en exposer chaque règle... Neuf fois sur dix, je sais surmonter la difficulté qui se présente, mais je ne sais pas pourquoi. Est-ce pour avoir eu un père qui prononçait le français parfaitement, au point que l'on entendait les deux "l" ou les deux "p" des mots et qui faisait une différence entre "lait" et "lé" ? Est-ce plutôt parce que j'ai bêtement observé ces détails au fil de mes lectures ? Je n'en sais rien. Mais je constate que chez moi, avec le même enseignement, un enfant a du mal en 6ème à surmonter la difficulté de l'orthographe alors que l'autre connaît l'orthographe automatiquement depuis longtemps, sans difficulté, en CM1...
A mon humble avis, le problème ne vient pas seulement de l'enseignement qui certes a négligé la matière depuis des années. Il vient aussi du "récepteur", qui reçoit ou ne reçoit pas ce qui me paraît, à moi, d'une simplicité totale, alors que d'autres s'échinent à apprendre des règles pour se les réciter à chaque mot et tenter d'éviter les fautes.
N'écartons pas, cependant, la responsabilité des enseignants qui ont prétendu à une époque qu'il valait mieux avoir "une tête bien faite qu'une tête bien pleine" ou "comprendre plutôt qu'apprendre", et autres âneries du genre qui font qu'on ne sait rien. N'écartons pas non plus la responsabilité de certains politiciens qui nous ont pondu des arrêtés ou décrets -je ne sais plus- pour traficoter la langue française comme si elle leur appartenait et féminiser les mots pour créer des horreurs du genre "défenseure", afin d'éviter une discrimination sexiste à laquelle ne pensaient que les complexés. N'écartons pas enfin la responsabilité des dictionnaires qui ont subrepticement supprimé le genre des noms, des "médias" qui emploient un mot pour un autre ("éponyme" par exemple) ou des expressions ratées comme "prêt de", et surtout des publicitaires qui nous infligent sans arrêt ce "depuis un poste fixe" catastrophique...
Excuse-moi, j'ai été long !
Rédigé par : Olivier Rich. | 02 octobre 2009 à 15:56
Les dirigeants politiques du pays ne s'expriment déjà pas bien, Jean-Pierre Chevènement, Philippe Seguin et Edouard Balladur, notamment, étant à cet égard l'arbre qui cache la forêt.
On parle beaucoup des écoliers, des collégiens, des lycéens et des étudiants. On semble oublier que les avocats, souvent identifiés par le peuple à l'éloquence, ne font guère mieux, de nos jours. Les avocats spécialisés en droit public écrivent encore bien. Mais pas les autres!
Les "examinateurs" sont devenus trop indulgents. Le jour où ils recommenceront à évaluer la forme selon les mêmes critères d'exigence que le fond, les choses s'amélioreront.
Aujourd'hui les diplômes sont moins mérités qu'hier.
Seules les grandes écoles parviennent à limiter la "casse".
Rédigé par : LABOCA | 02 octobre 2009 à 02:22
Cher Ludovic
Il faut aussi concevoir qu'il est rare qu'un élève s'intéresse à toutes les matières.
L'Antiquité sera revue à l'occasion d'une initiation au grec par les textes mythologiques, par l'étude de l'Iliade et l'Odysée. Puis en philo, peut-être.
Enfin, en histoire de l'art en comparaison avec la Renaissance.
Ce n'est pas un drame si les gamins de 6ème oublient Périclès. Il est suffisant, à mon sens, qu'ils en entendent parler en cours.
Ce mythe de l'étude et de passer sa soirée d'enfant dans des bouquins quand l'école française est des plus lourdes au monde...
Je suis persuadé que la clef, au moins jusqu'au lycée, est de faire apprendre l'essentiel en cours.
Il faut apprendre à écouter. La mémoire doit imprimer par la mise en relation de faits qui se croisent et s'expliquent.
Comme en maths il est bête d'apprendre des formules. On s'en souvient ou on les retrouve grâce à leurs connexions.
C'est plus important que le travail à la maison, l'apprentissage borné des cours et l'abrutissement scolaire.
Laissez-les tranquilles après l'école !
Rédigé par : Alex paulista | 01 octobre 2009 à 23:21
@J.D.Reffait
Je n'ai jamais prétendu qu'il ne fallait pas de repères chronologiques pour étudier l'histoire. Ceci dit, les programmes d'histoire sont conçus sur une approche thématique et non pas chronologique. On peut le regretter, c'est ainsi. En 6ème le programme porte sur l'Antiquité, ma période de prédilection. Il ne s'agit pas de faire avec des enfants de 11 ans, qui ne maîtrisent pas l'écrit et dont le vocabulaire est plutôt limité, une étude de l'histoire politique grecque ou romaine, mais de les ouvrir à la notion de civilisation. Ainsi, on apprend à ces élèves la vie à Athènes au Vème siècle avant Jésus-Christ et la notion de démocratie mais on écarte l'évolution politique du régime athénien de la monarchie des Erechthides, puis de la tyrannie des Pisistratides, enfin de Solon. On leur apprend, en revanche, qui était Périclès, et ce n'est pas si mal.
La place des documents ne me paraît pas excessive dès lors que ceux-ci permettent de faire comprendre une notion. De même que l'on ne fait pas de géographie sans cartes, on ne fait pas d'histoire sans documents.
Le véritable problème auquel sont confrontés les enseignants, est, du fait de la massification de l'enseignement secondaire, le nombre croissant d'élèves rétifs à tout travail et le manque d'intérêt ou de goût pour l'étude. Nombreux sont malheureusement, et à tous les niveaux d'enseignement, les élèves et les étudiants qui n'ouvrent jamais un livre, ne s'intéressent à rien, et que l'on ne sait pas mettre au travail.
Si vous avez la solution miracle, il faut immédiatement vous nommer ministre de l'Education Nationale.
Rédigé par : Ludovic | 01 octobre 2009 à 19:22
@Aïssa Lacheb-Boukachache
"A propos, cher PB... Grand'mère quand je l'écris, je ne veux plus le voir corrigé ainsi que je le vois toujours ensuite : grand-mère."
Ecrivez 'mère grand' comme dans "Oh mère grand que vous avez de grandes dents …" ou le conte du sacrifice de l'animal transitionnel dans le rite de passation de la fécondité récemment revisité par ptitzoreilles :
http://ptitzoreilles.blogspot.com/2009/02/oh-mere-grand-que-vous-avez-de-grandes.html
Rédigé par : Catherine JACOB | 01 octobre 2009 à 13:24
@Aïssa
"Grand'mère quand je l'écris, je ne veux plus le voir corrigé ainsi que je le vois toujours ensuite : grand-mère"
Même les dictionnaires les plus courants, Larousse, Robert et Hachette ont enlevé l'apostrophe.
Seul le Littré l'a conservée.
Mais qui a accès au Littré ?
Si l'on remonte plus loin (ne faut-il pas respecter la chronologie pour comprendre ?), au XIIIème siècle on écrivait grant mère avec un T sans apostrophe.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 30 septembre 2009 à 20:46
Je ne suis ni linguiste ni érudit, j’évoquerai donc Umberto Eco qui lui, possède incontestablement ces qualités et qui fit un jour la remarque suivante : "La langue de l’Europe, c’est la traduction"
A l'occasion du lancement du média européen PRESSEUROP (http://www.presseurop.com/fr), cette remarque fut reprise dans un éditorial dont extrait :
"Cette diversité linguistique et culturelle a engendré l’une des civilisations les plus créatives, mais aussi des conflits sans nombre. Aujourd’hui, alors que 500 millions d’Européens vivent dans une Union toujours plus étroite malgré leurs hésitations, la langue n’est plus un facteur de divisions. Mais il est difficile de bien se connaître lorsque l’on doit jongler avec vingt-trois langues officielles – sans oublier les langues régionales qui ne demandent qu’à être reconnues par Bruxelles"...
Curieux ces pays qui tiennent à leur langue ! J'ai du mal à saisir le sens de cette polémique à propos de l'orthographe et de la nécessité qu'il y aurait à simplifier la langue française.
Une langue vivante évolue par essence, mais évolution n'est pas simplification, mais tend plutôt vers complexité.
Alors il faudrait simplifier la langue dans le but de favoriser l’appréhension par les citoyens français d’une complexité sans cesse croissante du monde? Etrange logique…
L'organisation de l'abrutissement télévisuel de masse visant à la croissance par la consommation coûte que coûte ne laisse guère de place à la lecture et suscite peu d’engouement de s’y adonner.
Bien que l'internet représente cette ressource inouïe de connaissance, je doute que les masses se détournent de la télévision pour se ruer avec avidité vers le net et se gaver de culture salvatrice. Difficile pour les profs de compenser cet abaissement général de niveau savamment distillé par l’insipidité des programmes qui captent l’intérêt des têtes blondes (grises et de tout poil).
Donc, pourquoi ne pas appauvrir la langue de façon à niveler la masse en une moyenne basse et juste assez cultivée pour acheter et voter. C'est un projet de société comme un autre, c’est peut-être cela une politique de civilisation…
Nous avons d’ores et déjà une justice à deux vitesses, une santé à deux vitesses et un chef de l’Etat à grande vitesse qui a parfaitement compris la nécessité de vulgariser la langue française, se mettant ainsi à la portée du petit peuple qui ne comprend qu’un langage simple ; voilà de la pédagogie !
Puis laissons aux autres francophones le soin de préserver notre si belle et fine langue, ce qu’ils font plutôt bien, eux.
Pardon pour les fautes que j’ai probablement commises et merci pour ce billet, M. Bilger.
Rédigé par : mathurin | 30 septembre 2009 à 19:04
Tendu ? Pas du tout, chère Valérie, vous me connaissez mal... Pour me tendre, moi, il faut autre chose, je vous jure... Mais comme j'ai dit : j'ai relu, pas corrigé, c'est différent... Puis je m'en balance complet, je ne fais pas le beau par la grammaire, m'en tamponne ça mais d'autres arguments plus solides, utiles et convaincants... Accepterez-vous, chère poule, les hommages d'un bel coq ?
Transition
A propos, cher PB... Grand'mère quand je l'écris, je ne veux plus le voir corrigé ainsi que je le vois toujours ensuite : grand-mère. C'est horrible, ça m'attriste comme un coup de poing dans les oreilles... La petite virgule en l'air signe la disparition du "e" de "grande" et donne au tout une légèreté, une tendresse aérienne quand l'autre fait carrément sec, cassant, formel, procès-verbal et de plus n'est pas légitime... Pour des personnes âgées, ce n'est pas convenable.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 septembre 2009 à 18:41
"...ils avaient omit.."
Etes-vous bien certain ?
"...j'en écrit..."
Aie...
Heureusement que vous avez comptabilise le temps de relecture !
Le fautif se reconnaitra...
Je ne le mentionne pas car il semblait un peu "tendu" dans son dernier post !
Rédigé par : Valerie | 30 septembre 2009 à 16:47
Cher Monsieur,
D'autant plus que, paraît-il, la France est le pays des bonnes manières, de la courtoisie ; et le pays aimant particulièrement l'art du dialogue et de la conversation. Pour bien converser, peut-être vaut-il mieux savoir bien parler.
Pas de lois ni d'autres réformes absurdes, mais des exemples, comme vous dites. L'ennui est que ça ne se fabrique pas facilement, la matière première se fait rare ces dernière décennies.
Ne serait-ce que pour bien se comprendre, il nous faut parler le même langage, avec les mêmes codes. Un malentendu est si vite arrivé... et un scandale si vite déclamé, et une tête si vite coupée.
Rédigé par : panoptique | 30 septembre 2009 à 16:21
Je lis fréquemment vos billets d'humeur et vous livre mon témoignage. Issu de la formation continue, j'ai eu ensuite la chance de pouvoir enseigner le droit à l'université en qualité de vacataire, de bac +2 à bac +5. Le constat sur l'orthographe est malheureusement dramatique. Mais, les élèves de primaire passent automatiquement en secondaire 1er cycle, ensuite en secondaire 2ème cycle, sans sanction pour insuffisance de connaissances, pour ensuite passer l'épreuve du bac avec un taux de réussite hallucinant. Mais, ne vous déplaise si je dépasse l'objet de la question, ce n'est pas seulement la carence en orthographe qu'il convient de pallier, mais également dans les matières scientifiques. Les profs de maths en IUT sont obligés de donner des cours supplémentaires afin de terminer le programme inachevé en terminale. Le niveau des élèves est "tiré vers le bas". J'étais obligé de lire à haute voix certaines copies car la multiplicité des erreurs entre le participé passé et l'infinitif étaient telles que le texte était incompréhensible. J'ai également donné des cours du soir à des élèves adultes en 1er cycle supérieur qui, pour certains, considéraient que le simple fait de venir en cours leur assurait le diplôme. L'orthographe est de fait l'arbre qui cache la forêt. J'avais, en école d'ingénieur, des élèves originaires de pays dits émergents. Ils travaillaient plus que les autres et avaient, sauf en français, quoique, un meilleur niveau. De fait, nous étions auparavant un pays industrialisé performant dont le coût de main d'œuvre est aujourd'hui plus élevé que dans plusieurs pays et connaissons les délocalisations inhérentes à ce surcoût. Il est urgent de constater que nous ne serons également pas compétitifs dans quelques années dans le tertiaire. Quel gâchis ! Et tout cela à cause de décisions de politiques plus soucieux de laisser leur nom attaché à une réforme, qu'à la nécessité de ne laisser poursuivre des études supérieures, dignes de ce nom, qu'aux élèves qui en ont réellement les capacités et qualités requises. Le bilan est également remarquable sur le marché du travail. Il est fréquent de voir des offres d'emploi pour des bac + 5 à un salaire qui dépasse à peine les 1.500 €. Ce n'est pas seulement à cause du marché de l'emploi ! Ouvrons les yeux.
Rédigé par : Guy Sclacmeuld | 30 septembre 2009 à 14:36
Ludovic, pardonnez-moi, mais foutaises !
L'approche de l'histoire par le biais des documents ne peut être enrichissante que dans la mesure où les bases chronologiques sont préalablement acquises. Lorsque Charlemagne n'est pas situé par rapport à Louis XIV, quelle est la pertinence d'analyser un document quelconque ? L'esprit critique ne provient pas de nulle part, il se fonde sur un humus de connaissances factuelles. A mettre la charrue avant les boeufs, on ne cultive rien. C'est une ânerie en toute lettre que d'appliquer sur de jeunes élèves des techniques universitaires. Je fulmine de constater que j'ai pu, moi, passer des heures entières, avec ma fille aînée, à corriger cet enseignement inepte, des heures à réparer les lacunes béantes du programme scolaire. Je le puis, mais quels autres parents sont capables de le faire ? Pour les autres, c'est l'abandon : soyez conscient que vous avez laissé vos élèves aussi ignorants que lorsqu'on vous les a confiés.
Idem pour l'apprentissage de la langue. Analyser la construction théorique d'un texte sans en avoir perçu l'émotion, la drôlerie, c'est un crime contre la langue. La première tâche de l'enseignement de la langue consiste à la faire aimer, à en faire apprécier l'émotion, la puissance de conviction ou d'évocation. Il ne s'agit pas de transformer des gamins de 11 ans en exégètes de la théorie littéraire mais de les amener à aimer lire, aimer écrire, aimer séduire par les mots.
Oui je crois, comme Philippe le suggère, que la violence aveugle de certains jeunes est, pour une grande partie, le fruit d'une incapacité complète à formuler des arguments, à gérer les conflits par le dialogue. Parce qu'avec un vocabulaire indigent, une syntaxe erratique, il peut à peine exprimer ses besoins animaux, il ne reste guère que les poings pour résoudre les autres circonstances de la vie.
Et je suis furieux contre ce gâchis monumental. Oh, gauche et droite sont pareillement coupables : Luc Ferry était le directeur des programmes scolaires sous Jack Lang. Et si n'avait été son tropisme élitiste, j'aimais bien Darcos qui, en bon normalien classique, a voulu rétablir le "par coeur" tant honni. Parce qu'une fable de La Fontaine apprise par coeur, c'est toujours ça de pris, toujours un bout de culture qui restera dans des esprits qui, pour la plupart, n'y reviendront plus jamais.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 30 septembre 2009 à 13:13
Un(e) certain(e) J.A. m'enjoint de faire court et de «nous dire simplement si vous aimez cette langue», le français s'entend … D'abord au nom de quoi m'enjoint-il(elle) ça? Quelle prétention!... Ensuite, de qui est-il(elle) le commissionnaire (« … de nous dire ...»)? Qui ce "nous" davantage anonyme que qui le cite et autant arrogant? Plusieurs ou un? Il se peut néanmoins que fat imbu de sa tronche, il ou elle ne s'exprime d'elle ou lui qu'à cette première personne du pluriel qui dissocie singulièrement la personne en ceci: la connerie là, le pédantisme ici.
Je n'aurais pas répondu à une telle interpellation en forme de cette question qu'on entend par trop souvent signant davantage une ignorance crasse doublée d'une morale basse si celle-ci n'agaçait tant à force d'être répétée et n'appelait une réponse définitive qui l'envoie pour de bon aux poubelles des stupides interrogations … Ainsi voici: Aimè-je cette langue: le français? Oui mais pas dans la bouche de n'importe qui. N'importe qui étant, par exemple, celui (ou celle) qui m'interpelle en cette forme péremptoire à la limite de l'exigence de ma justification; lui ou elle n'ayant naturellement pas à se justifier ni à y répondre ni même à soupçonner qu'on puisse lui poser cette question car le droit de la langue, comme on dirait de celui du sang, s'y opposerait et l'interdirait …
Pas dans la bouche de n'importe qui donc ni de sa plume aussi!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 septembre 2009 à 12:06
PS : voici un article du journal 20minutes assez intéressant pour le sujet que vous évoquez :
http://www.20minutes.fr/article/351201/High-Tech-Les-SMS-et-Internet-peuvent-avoir-un-impact-positif-sur-le-langage.php
Rédigé par : Laurent Dingli | 30 septembre 2009 à 11:22
J'ai du mal à me poser en donneur de leçons car je fais moi-même régulièrement des fautes d'orthographe, certaines par inadvertance, d'autres par pure ignorance. Si on songe aux générations qui m'ont précédé (je vais bientôt avoir 45 ans), il est évident que le niveau a considérablement baissé. Et celles qui m'ont succédé sont encore bien pires. Je suis parfois "horrifié" en lisant des mails de ma fille. Il faut en revenir aux fondamentaux et mettre un peu de côté certaines méthodes pseudo-pédagogiques, dénoncées entre autres par Florence et Jean-Dominique Reffait (pour l'Histoire, l'étude de documents est évidemment essentielle comme le souligne Ludovic, mais ceci est un autre problème).
Un mot aussi sur l'exemplarité des élites et de tous les responsables de la communication et de l'éducation, chacun à leur niveau. Je me souviens par exemple qu'un lointain cousin avait adapté les pièces de Molière en parler "banlieue" pour que les jeunes des quartiers pussent accéder à la "culture". J'étais absolument en désaccord avec cette méthode d'appauvrissement volontaire, comme s'il fallait se mettre au niveau le plus bas. On rabaisse la "culture" à un simple mode d'expression. Et c'est bien cela le problème, une clique de bien-pensants, notamment sous l'ère Jack Lang, s'est gargarisée du tout culturel avec les conséquences calamiteuses que l'on observe aujourd'hui (je renvoie, sur ce sujet, à l'excellent ouvrage de Marc Fumaroli, L'Etat culturel - une religion moderne).
L'exemplarité, donc, est fort mal servie par une grande partie de nos élites (et je m'inclus volontiers dans ces mauvais bergers). Le langage du président de la République, celui de Fadela Amara, ne constituent pas toujours de très bons exemples, si vous me permettez cet euphémisme. Quant aux journalistes, je suis sidéré par les fautes permanentes qu'ils commettent. Il est plus difficile évidemment de s'exprimer à la radio, où il faut aller vite, où certaines erreurs sont compréhensibles. Mais, tout de même, quand j'entends un Jean-François Kahn dire sérieusement sur Europe 1 que l'Europe sociale est une logorrhée ! je n'en crois pas mes oreilles...
Vous ironisez sur la "politique de civilisation", concept d'Edgar Morin, repris par Nicolas Sarkozy. Je ne la crois pas du tout "remisée dans le placard des concepts inutiles" ; je crois même qu'elle préside à l'action publique. Mais nous revenons là à notre désaccord sur la politique de l'actuelle majorité et du président de la République. Contrairement à vous, je le crois attaché à une vision d'ensemble : que celle-ci soit pragmatique, faite aussi de maladresses et d'à-coups, ne change pas le fond. Pour autant, vous avez raison, la langue française devrait être l'un des fers de lance de cette politique, et cela n'en prend pas le chemin.
Et que penser lorsque, dans un article d'une seule page sur son blog, un sénateur comme Jean-Luc Mélenchon ne fait pas moins de dix fautes d'orthographe !
Rédigé par : Laurent Dingli | 30 septembre 2009 à 11:09
@Florence,
Il est vrai que l'enseignement magistral que nous avons connu vous et moi n'est plus guère pratiqué, en dehors de la classe de terminale qui est aussi la passerelle vers l'enseignement supérieur. Sans verser dans la caricature, l'approche de l'histoire par le biais des documents est plutôt enrichissante. L'apprentissage de l'histoire, vous ne l'ignorez pas, ne se résume pas à ingurgiter des dates et des faits, appris plus ou moins par coeur. L'étude de documents vise à familiariser les élèves avec les sources, à cerner leur nature, à savoir (et c'est déjà plus difficile) les analyser, les interpréter et les exploiter. Alors bien entendu, on ne peut pas attendre les mêmes compétences d'un élève de 6ème et d'un élève de 2nde. Mais rassurez-vous, dès la classe de première, vos enfants découvriront les joies de la dissertation.
Rédigé par : Ludovic | 30 septembre 2009 à 08:51
@ Aïssa
Faites plus court ; dites-nous simplement si vous aimez cette langue ! Pour l'écriture j'ai moins de doute. Blogueusement vôtre !
Rédigé par : J.A | 30 septembre 2009 à 08:38
@ Ludovic et Florence
C'était bien pour "fondements", mais sans ironie, juste un clin d'œil. Je l'aurais écrit sans s mais je crois que les deux sont corrects.
Sur le fond, je crois que la rengaine de diminution du niveau n'est pas "un bruit sans fondement" tout en étant partiellement d'accord avec vous. On n'a pas diminué le contenu, on l'a même élargi, mais mal.
En physique de terminale scientifique, on a enlevé la bonne vieille optique géométrique pour y mettre... de la thermodynamique ! Comme le lycée n'a jamais fourni les outils mathématiques nécessaires pour comprendre l'enthalpie libre, les lycéens psalmodient leur cours.
Car recréer l'image conjuguée à l'aide de Thalès et de projections, c'était trop segmentant, trop stressant. C'est vrai qu'il fallait un niveau supérieur au Ministre, c'était à base de règle de 3...
En plus, l'enthalpie libre, c'est très concret, alors que comprendre comment fonctionnent les lunettes...
En prépa, pareil. Avec comme excuse l'opinion de Pierre Gilles de Gennes opposé aux maths trop théoriques (il est rentré à l'ENS par prépa Agro), on a supprimé la topologie du programme de maths sup de physique, pour y mettre de la chimie industrielle (ARRRGHH). Le plus idiot, c'est que la richesse des découvertes de Mayonnaise (c'est le surnom de P. GdG) sur les changements de phase peut être démultipliée par la théorie de renormalisation... qui demande des résultats en topologie.
Et toute la physique des particules demande des maths très théoriques. Les maths sans la physique et la physique sans les maths ne sont pas grand-chose.
En plus, la topologie ce n'est pas si théorique. En voilà un exemple que j'adore:
Le théorème de la sphère chevelue
http://wapedia.mobi/fr/Th%C3%A9or%C3%A8me_de_la_boule_chevelue
Avant ma calvitie précoce, je n'arrivais jamais à me peigner...
Rédigé par : Alex paulista | 30 septembre 2009 à 02:24
Mon fils, qui a fini sa scolarité dans un lycée ayant depuis plusieurs années 99 à 100% de réussite au bac eut en terminale un sérieux différend avec sa prof d'histoire qui soutenait devant tous les élèves que dans l'article 49-3 le gouvernement n'engageait pas sa responsabilité, qu'il était identique au 49-2.
Elle confondait "censure spontanée" et "engagement de responsabilité". Et c'est une prof d'histoire dans un lycée coté !
Alors imaginez l'ortografe et les règles de grand-mère dans un lycée de zone craignos !
J'ai été obligé de l'aider personnellement à combler ses lacunes en orthographe.
Il a eu son bac avec mention et une seule note en dessous de 10, en histoire !
Pour en revenir au français radio-télévisuel, c'est le verbe "perdurer" servi à toutes les sauces qui me hérisse.
Ce verbe est venu pour la première fois à mes oreilles, si mes souvenirs sont bons, lors d'un journal télévisé sur la 3 présenté par la "reine Christine". Mais je peux me tromper. Et repris par la suite jusqu'à nos jours par tous ceux qui ont micro ouvert.
Pourtant il existe durer, persister, prolonger, maintenir, continuer, perpétuer, etc.
Cordialement
Pierre-Antoine.
Rédigé par : Pierre-Antoine | 29 septembre 2009 à 23:37
De toute façon, si on n'aime pas on n'aime pas ... Il ne s'agit pas non plus d'instiller en sourdine une dictature du «bon français», de la langue … D'aucuns seront tout à fait d'accord avec moi; il importe peu qu'Einstein fut bon ou non en allemand voire même en hébreu ou anglais, on s'en tamponne et lui le premier j'en suis sûr …
Ma petite expérience ... Je me souviens quand j'étais au ballon, le brevet des collèges je ne l'avais pas, je me suis donc inscrit pour passer le temps et ainsi sortir un peu de la cellule pour la classe à l'autre bout de la division … C'était à Saint-Quentin. Cours de français donc. Les autres m'inspiraient de la peine, certains étaient totalement analphabètes et des Robert, des Marcel, pas forcément des Mohamed, des Mamadou … J'étais le seul rebeu dans la classe, je m'en souviens bien, c'était 1989. Le prof., nous colle un jour un texte de Zola extrait de Germinal, ce texte s'interrompant brutalement au bout d'une vingtaine de ligne et en plein milieu d'une phrase, à charge pour nous de le compléter en imaginant une suite … C'était sympa comme truc, je voyais les autres se torturer l'esprit, immobiles face à la page, gribouillant finalement ce qu'ils pouvaient … J'ai fait mon devoir et l'ai rendu en premier. Aussitôt rendu aussitôt corrigé … Le prof., me tend ma copie et s'exclame: «Très bien mais ce n'était pas la peine de recopier Zola!...» … Il m'en a bouché un coin, cet abruti, il a cru que j'avais un quelconque texte de Zola planqué sous moi et que je l'avais retranscrit à la suite … J'ai eu beau lui jurer que non, que c'était moi, de moi, il n'en démordait pas; j'avais recopié à la ligne du Zola … Pour lui, ma suite imaginée à ce texte de Germinal ne pouvait qu'être de Zola lui-même car c'était écrit comme Zola écrivait. J'avais imité son style à la perfection et cela, il ne pouvait le croire ... Voilà; pour un peu il me décourageait …
Mes cours de Droit ensuite à la «Fac» de la taule de Perpignan … Par correspondance, le CNED. Je recevais les cours par la Poste, je ne leur ai jamais retourné une seule copie, un seul devoir … Lassés, ils ont cru que j'étais mort mais quand je leur rappelais par courrier qu'ils avaient omit de m'envoyer la pochette suivante, ils se ravisaient. Finalement ils ne m'ont jamais connu qu'une seule fois: le seul jour de mon inscription où je les sollicitais pour ces cours … Je lisais en fait chaque envoi, de gros paquets parfois et ne lisais qu'une seule fois, je n'y revenais jamais et ensuite poubelle. Le jour de la Capacité en Droit, l'écrit je l'ai bouclé à la vitesse grand V et l'oral fut un peu plus rude car un prof. de Droit venu exprès de la Fac. avait sans doute décidé de me pourrir l'examen en me cherchant la petite bête quand je dissertais sur la seule question qu'il m'a posée ainsi -je m'en souviens comme si c'était hier-: «La garde à vue?» Sur ce, il me poussait dans mes retranchements, insistait là, me renvoyait ici, là-bas, un vrai ping-pong juridique ... Pied à pied, je ne cédais pas un pouce tout en faisant gaffe de n'être pas subversif dans mes explications, je lui apprenais même certaines choses qu'il ignorait et pour cause … In fine, mention "passable". J'ai jamais digéré cette mention "passable" … Enfoiré! Jaloux! J'en savais plus que lui, sûr!... Le CNED, je lui ai dit de cesser ses envois, c'était dans les fouilles et pour preuve je leur ai envoyé une copie du Certificat … Ils étaient sidérés …
Aujourd'hui quand je bosse soignant, ce qui m'attriste infiniment c'est de constater le niveau de langue écrite et de culture générale de mes consoeurs et confrères … C'est hallucinant que cette pauvreté intellectuelle! Lors de mes transmissions écrites dans les dossiers assurant la continuité des soins dans quelque service que ce soit, je fais un lamentable effort pour écrire mal, très mal même pour être compris, écrire comme eux en fait … Certaines correspondances écrites concernant des malades et des conduites à tenir, etc., avec des médecins, des chefs de service d'autres hôpitaux qui ne me connaissent pas leur ont souvent fait penser que j'étais médecin tel eux et dans les réponses je ne vois pas sans un certain plaisir rédigé ainsi «chère consoeur» car mon prénom fait songer à une femme … Une fois, j'ai retourné accompagnée de la réponse à un toubib sa lettre manuscrite relative à un malade, dont j'avais pris soin de corriger au feutre rouge absolument toutes les fautes, syntaxe, grammaire, orthographe, la totale, une dizaine environ sur un courrier de deux pages et quelques … Il le prit avec humour et appela pour connaître l'impertinent qui osât … Les infirmières c'est une catastrophe. Plus pauvre intellectuellement que ça, c'est difficilement trouvable … Arriver bachelières quasi illettrées (il y a des hommes mais la majorité étant féminine je mets au féminin) pour ensuite se taper trois années et demi d'études absolument infantilisantes, c'est d'une tristesse … Quand on sait les responsabilités et les pouvoirs légaux qui seront les leurs ensuite, on comprend qu'elles n'osent dans ces conditions d'abêtissement complet les faire valoir, les opposer et se contentent alors, résignées, d'obéir stupidement à tous les ordres venus de n'importe où et sans même en comprendre souvent ni les tenants ni les aboutissants … C'est ainsi.
Il y aurait tant à dire et écrire sur un tel sujet passionnant au demeurant … Je n'ai jamais eu de maître et ne le regrette pas, j'ai tout appris seul, lu des milliers de livres avant, pendant mon incarcération et aujourd'hui encore chaque jour … Je n'ai pas lâché une page que je ne l'avais comprise de «L'Etre et le néant», ri comme un dingue à la lecture d'Aristote et de tant d'autres … Ecris des milliers de pages … Quand je me tourne en ce moment, je vois les dizaines de mes manuscrits qui reposent autour de moi tels de sombres et lourds pensums … J'en détruis, j'en écrit d'autres … J'ai offert à la prestigieuse bibliothèque Carnégie de Reims de nombreux originaux revus et corrigés de ma main mille fois, de terribles manuscrits tant raturés que même aujourd'hui je doute de m'y retrouver si j'allais là-bas les revoir et les ouvrir à nouveau; un fond s'y trouve à mon nom … Et tout ça pour quoi? Que dalle! j'en ai rien à secouer, ça me répugne … Si j'avais été plus con, cela ferait longtemps que je ne serais plus à galoper chaque jour pour assurer ma subsistance, cela ferait longtemps que je serais aussi riche que pas mal d'autres, Tapie par exemple … Du flanc tout ça! hélas j'aime ça … J'ai rien fait pour, un don, c'est venu comme ça, je m'en serais passé … Combien de temps pour rédiger ce commentaire? J'ai pris ma montre: 7 minutes relecture incluse … A l'arrache! Chiée! ça vaut pas un clou de faire des phrases ...
Bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 29 septembre 2009 à 23:10
Cher Philippe,
Je ne sais que vous dire sur ce sujet plus délicat qu'il ne semble...
J'éprouve autant de plaisir à lire un beau texte qui a une bonne respiration, une recherche soutenue du mot juste qu'à lire des textes qui ont dépassé une privation d'autonomie, qui cherchent des moyens d'expression.
Ecrire, c'est déjà bien, c'est déjà une liberté. Nous sommes tous en évolution puis en régression et cela en boucles.
Une langue figée, plâtrée dans des règles d'académie, cela ne se peut pas. Pas plus que vous ne pouvez imaginer un droit non évolutif.
Un écrivain qui ne s'exprimerait que d'une seule langue serait pauvre, atone.
Ce que j'aime, ce sont les surprises, les contrastes, la variété infinie des styles d'expression. Les mots vont du jeu au sérieux, de l'hésitation à la dureté de l'insulte. Les mots sont ainsi une palette émotionnelle et vivante, des reflets de nous tous. Un bonhomme têtard privé de bouche ou de bras exprime parfois plus que de savants discours de l'ONU.
De petites écholalies sont plus réelles que de volumineux manuels d'histoire :
"NON...FAUT PAS COUPER LA TETE A PEPE".
Nous n'avons pas tous la même lecture de l'autre et de nous-même.
Nous serions bien inspirés d'encourager la libre expression, de limiter les blessures narcissiques...
Fidès aux enfants, fidès aux enseignants, fidès à la langue française.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 29 septembre 2009 à 22:56
@Alex Paulista,
Je perçois une légère ironie dans votre remarque laconique. Serait-ce pour avoir mis "fondement" au pluriel ? On peut en supposer plusieurs, il me semble. Mais si vous faites allusion à la teneur de mon propos, je me contentais de faire référence aux programmes de lycée, du moins dans les disciplines que j'ai enseignées et dont je connais les contenus et les apports.
Rédigé par : Ludovic | 29 septembre 2009 à 22:20
Ne blâmez pas uniquement les jeunes : allez fouiner sur le site du Sénat, lisez un rapport au hasard, et vous verrez que même nos chers
Sénateurs sont loin d'être irréprochables (et on imagine que correction il y a eu).
Connaissez-vous le monde de l'entreprise ? vous serez surpris de lire la prose de divers directeurs et autres chefs de groupe, aujourd'hui la quarantaine bien sonnée, incapables d'écrire deux lignes sans faute ; ce qui explique les textes parsemés d'anglicismes (eux aussi souvent mal maîtrisés, et qu'un mot français remplacerait avantageusement tout en permettant une meilleure compréhension ; las, ainsi va notre société : on fait de la com', on camoufle).
A propos de l'exemple venu d'en haut, s'il est recevable dans l'absolu, comme un commentateur de ce blog l'a déjà signalé, il suffit d'écouter "la parole présidentielle"
casse-toi pauv'conpour doucement rigoler au mieux, déprimer au pire, et se dire que décidément oui, M. Bilger, "tout fout le camp" (écouter le même individu, issu pourtant de l'oralité en sa qualité d'avocat..., "s'exprimer" en anglais - dont on peut estimer qu'il est pourtant nécessaire à ce niveau de responsabilité - au passage, well, no comment !).La classe politique en général n'y est pas à son avantage non plus.
Laissez les profs - je ne le suis pas - un peu en paix. Si vous aviez à corriger les devoirs de classes de collège, vous comprendriez qu'à force, on laisse tomber devant tant de nullité. La faute à qui ?
Sans doute aux nuls eux-mêmes d'abord, qui préfèrent leurs consoles de jeux à la lecture ; à notre société du "sans effort" nécessaire (en apparence du moins).
Que dire des effets de mode? Sur ce blog même, ne lit-on pas politique là où politicien ou politicienne éviterait l'ambiguïté de savoir si est désignée la chose ou la personne (mais "politicien" semble, étrangement, avoir disparu totalement du vocabulaire) ; vivre sur Paris (dans un hélicoptère ?) etc. Sans parler des fameux blacks...
Une nation y gagne-t-elle à avoir une langue simple - le français ne l'est assurément pas - ? telle est la vraie question au fond.
Economiquement, scientifiquement, artistiquement etc. Répondez à cette interrogation, et vous aurez concomitamment répondu à la question de savoir s'il faut simplifier.
Rédigé par : bob | 29 septembre 2009 à 21:41
Bonsoir
J'ai bien aimé votre billet.
Est-ce que les trafics de came seraient moins sanglants si les jeunes, et le moins jeunes, maîtrisaient mieux l'orthographe ? Peut-être... Est-ce que les enseignants se trompent quelque part ? Certainement, si on regarde et compare les résultats, ce qui ne fait pas pour autant desdits enseignants les fossoyeurs conscients de notre culture.
Mais je suis d'accord avec vous, la télévision publique devrait être un modèle d'excellence sur le plan de la langue.
Cordialement
Rédigé par : david | 29 septembre 2009 à 21:31
L'idéologie a remplacé le pragmatisme, et les théories pédagogistes ont tué la notion même d'effort. Par ailleurs, on a voulu considérer que tout un chacun a les mêmes capacités d'abstraction et que l'enfant serait un adulte en réduction.
D'où une grammaire "modernisée" incompréhensible pour les parents et a fortiori pour une grande part des élèves du primaire, voire du secondaire. On a suivi en ce domaine la même idéologie que celle qui sous-tendait l'introduction des mathématiques modernes. On a compliqué à l'envi la tâche des enseignants et la capacité d'apprentissage des enfants quand dans le même temps on a réduit le temps consacré au Français.
Peut-on alors être surpris des résultats désastreux que l'on constate.
Rédigé par : Robert | 29 septembre 2009 à 21:18
@ Ludovic
Savez-vous Monsieur, que j'ai deux enfants, un en 3ème et un autre en seconde et que, depuis 2001, je suis pas à pas. Je vois comment est enseignée l'histoire : c'est un puzzle que les enfants doivent reconstituer à l'aide de "documents" et de questions associées du niveau "qui est sur cette photo ?" alors que c'est écrit en légende ou d'un "paragraphe argumenté" qui n'a rien d'un paragraphe ni d'une argumentation puisqu'il s'agit de faire de la paraphrase ni plus ni moins en partant de ces fameux "documents".
Pour ce qui est de l'éducation civique, j'ai été ravie que mes enfants apprennent comment on obtient le RMI. Ce qui ne leur servira à rien puisque maintenant, ils pourront obtenir le RSA ! Avec un peu de chance, on leur apprendra au lycée. C'est dire l'ambition que l'on a pour nos jeunes.
Pour ce qui est des sciences, je suis parfaitement capable de juger puisque je suis moi-même scientifique. Le niveau en maths n'a rien à voir avec ce que je faisais moi-même au collège et au lycée. Il n'y a plus ou presque plus de démonstrations.
Lisez donc ce que dit le mathématicien Laurent Lafforgue à ce sujet. En physique, très peu de théorie, beaucoup de pratique, de travaux pratiques qui sont d'un ennui profond. Comme si l'oscilloscope était l'alpha et l'oméga de la physique !
Au lieu de transmettre le savoir, l'Education nationale a pris le parti de faire réinventer l'eau chaude aux élèves à chaque instant. Les élèves sont las de ces méthodes. Cela les rend agressifs : qui sont ces adultes qui savent mais qui ne veulent pas leur transmettre et qui les laissent toujours se "démerder" avec des "documents" et des questions à la noix ?
Pour finir avec le français, je suis totalement d'accord avec Jean-Dominique Reffait et je sais qu'il ne faut pas en accuser les professeurs qui subissent eux aussi les délires du système. L'enseignement du français est à vous dégoûter de la littérature. Ce n'est plus qu'un jargon pseudo technique abscons du genre du "schéma narratif". Quant à la grammaire, il semble que cela soit devenu un mot grossier. Heureusement que l'on enseigne encore le latin : c'est avec le latin, optionnel à partir de la 5ème, que mes enfants ont enfin appris à distinguer un cod ! Il était temps.
Les professeurs d'allemand ont toutes les difficultés du monde avec ceux qui ne font pas de latin. Comment parler d'accusatif, de datif, de génitif à un enfant qui ne sait rien de la grammaire ? Pas simple...
Elle est bien loin, l'école de la République par laquelle je suis passée et qui m'a donné ma chance.
L'école de la République du "premier homme" est terminée. Camus serait aujourd'hui plongeur au McDo ou dealer de quartier.
Rédigé par : Florence | 29 septembre 2009 à 20:30
Sur la simplification possible comme en italien, il faut mettre en garde car elle se fait parfois au prix de certaines nuances.
Je me souviens, lors d'un stage à Florence, avoir demandé à mes collègues italiens comment exprimer la nuance entre
- j'aurais dû faire
- je devrais avoir fait
Le premier cas est un irréel du passé, le second exprime autre chose qui peut être de l'ordre de la probabilité.
Comme en italien (si j'ai bien compris la règle) la conjugaison se fait sur le verbe modal, je crois que la distinction se fait suivant le contexte.
À vérifier quand même, car mes interlocuteurs étaient docteurs en physique, pas en lettres...
Certaines simplifications appauvrissent la logique du langage, il faut faire attention.
Rédigé par : Alex paulista | 29 septembre 2009 à 20:24
Absolument d'accord avec votre analyse, mon cher Philippe.
Rédigé par : Laurent Dingli | 29 septembre 2009 à 20:07
Cher Aïssa
La faute qui apparaît dans votre extrait ainsi que le sujet de ce billet me rappellent Pierre Desproges:
"de défection à défécation, il n'y a qu'un A de résignation".
Sinon, j'aimerais quand même apporter un brin d'optimisme: l'état de l'orthographe était déjà catastrophique il y a 15-20 ans.
Toute une génération a été pourrie par les correcteurs orthographiques et pire, par le non besoin de s'exprimer par écrit, de rédiger.
J'ai l'impression qu'internet remet à la mode l'expression écrite. Le problème est donc devenu plus visible, et on peut espérer que les gens ressentent l'importance retrouvée d'une expression écrite de qualité.
Cher Ludovic
Vous avez bien raison, tout cela est sans fondement. :o)
Rédigé par : Alex paulista | 29 septembre 2009 à 19:58
Le débat sur l'orthographe est un leurre, qui masque un autre problème bien plus grave, le fait que se perd de plus en plus la capacité de lire - dégager le sens d'un texte - et d'écrire - trouver les mots et les phrases permettant de transmettre ce que l'on veut dire. Un Bac +5 ne garantit plus ces aptitudes et il suffit de lire la presse ou d'écouter télés et radios pour mesurer ces défaillances. Un magistrat sait aussi quels problèmes posent en ce domaine les PV des policiers ou les jugements de ses collègues, qui maîtrisent de moins en moins la langue française, avec des risques de contresens qui peuvent être lourds de conséquences...
Rédigé par : Guzet | 29 septembre 2009 à 19:56
L'évolution de la langue, soit, la licence poétique, re-soit, il ne s'agit pas ici de se réfugier dans un conservatisme apeuré mais, bien au contraire, de ne pas renoncer à l'épanouissement de la langue. La question suggérée par Philippe est de savoir si les dérèglements de la langue induisent, conduisent ou suivent les dérèglements de la société.
Il y a un génie propre au français, celui de la nuance au service de l'exactitude. Ce paradoxe s'illustre par une grammaire à géométrie très variable, avec des règles moins formelles et plus logiques. Il ne suffit pas d'affirmer qu'"après que" est nécessairement suivi de l'indicatif, il faut comprendre pourquoi.
Simplifier quoi, dans ce cadre ? Il n'est pas une règle de grammaire française qui ne se justifie parfaitement. La trop fameuse concordance des temps, catastrophe des étrangers, est une pure merveille de logique et de souplesse d'expression. Simplifier la graphie de certains mots ? Qu'on se rassure, s'il est décidé que l'on écrira "rythme" sous la forme "ritme", il se trouvera pléthore de braves gens pour vous l'écrire "ritm", voire "reetme". Les zélateurs de la simplification n'ont jamais corrigé de copies : ils auraient découvert quel trésor d'imagination est déployé par des élèves pour ajouter des "h", des "x" et autres alourdissements quand il n'y en a nul besoin.
Florence, les enseignants ne sont pas directement coupables : jusqu'il y a peu d'années, il leur était interdit de faire des dictées notées, la récitation était bannie, cela en vertu de programmes scolaires dictatoriaux pondus par quelques hiérarques dont le dernier avatar catastrophique fut Luc Ferry, auteur notamment des actuels programmes de 6ème, chef d'oeuvre de sottise universitaire. Pas question de comprendre un texte, non, ce serait trop vulgaire, le gamin de 6ème doit déconstruire le texte pour en extraire le "schéma actanciel", une connerie insigne qui vous pourrit le goût de la lecture à vie à coups de "destinateurs", d'"adjuvants et d'opposants". Pendant ce temps perdu à des sottises, pas de récitations, pas de dictées.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 29 septembre 2009 à 17:46
@sbriglia | de 13:57
"(Merci à CJ de ne pas disserter, ad nauseam, sur la disparition dudit indicateur)"
J'aurais du mal à disserter à propos de quelque chose que j'ignore totalement. J'ai donc recherché le sens de l'expression et j'ai trouvé ceci :
1- cf. http://lardlibres.canalblog.com/archives/2009/08/03/14563013.html
2- Ceci étant, m'étant renseignée il y a quelque temps sur les horaires d'un train à destination d'un patelin pas possible, l'employé(e) SNCF de la très belle et très moderne (du point de vue des équipements) gare de Metz, a dû aller chercher un vieux classeur de derrière les fagots pour trouver les horaires dudit train qui ne figuraient pas dans son ordinateur. Nonobstant, il a fallu le croiser avec le vieux classeur idoine de la gare de Thionville, pour être correctement renseigné, puis téléphoner à l'office de tourisme du coin pour confirmation avant d'acheter les billets !! Ces vieux classeurs étaient-ils le reliquat du fameux indicateur que vous évoquez ? Je ne saurais toutefois le dire.
@ludovic
"l'italien s'écrit exactement comme il se prononce"
L'allemand aussi, ce qu'étant jeune je trouvais particulièrement injuste et je n'étais pas loin de considérer notre système comme handicapant. Ayant commencé à le maîtriser plus ou moins correctement j'ai alors trouvé l'orthographe de l'allemand tout simplement beu beu. Ayant grandi de part et d'autre, j'ai appris à respecter et à comprendre l'intérêt respectif de chaque système.
Rédigé par : Catherine JACOB | 29 septembre 2009 à 17:45
Tout à fait d'accord avec vous, et j'aimerais vous signaler une curiosité : la disparition TOTALE du verbe "commencer". Aujourd'hui, on ne dit plus, à la place, que "démarrer" ou "débuter".
L'ennui, c'est que ces verbes sont intransitifs, alors que "commencer" ne l'est pas.
Il est donc ridicule (mais qui désormais s'en soucie ?) de dire "démarrer sa voiture" ou "débuter une carrière".
À la radio, à la télévision, PAS UN de nos automates payés pour bafouiller dans un micro ne semble connaître cette règle... que je connaissais à l'âge de dix ans !
Rédigé par : J_P_M | 29 septembre 2009 à 17:38
François de Closets ressemble à l'oncle familier qu'on rencontrait lors des barbecues familiaux à l'époque heureuse de l'enfance : des avis sur beaucoup de choses, une ardeur pugnace dans la polémique, la posture revendiquée avec éclat du minoritaire face à la multitude. Avec les années, tonton Gérard n'impressionne cependant plus autant le neveu devenu adulte.
L'essayiste engage aujourd'hui un nouveau combat, mais ses visées se sont amplement réalisées bien avant sa prise de parole. Dans les faits, la règle aride de l'accord des participes passés est de moins en moins respectée, les usages effectifs en matière de concordance des temps évitent le terrible imparfait du subjonctif (certes pédant et pas toujours heureux à l'oreille).
Rédigé par : Olivier | 29 septembre 2009 à 16:25
Ce billet est du meilleur ; et cette langue si chère a mon coeur ! Le français est compliqué, certes ! Mais quel beau bijou pour ceux qui apprécient. Vous êtes un défenseur du bon français monsieur Bilger, tenez bon ! Monsieur De Closets me surprend par sa démarche. Tirons le français vers le haut comme sur ce blog ; et que les siècles vous lisent !
Rédigé par : J.A | 29 septembre 2009 à 16:23
@Florence,
"Savez-vous, Philippe Bilger, comment enseigne-t-on l'histoire, la géographie, l'instruction civique aujourd'hui ?
Avez-vous une idée de la manière dont on apprend aux enfants les sciences ?
On ne forme pas nos enfants, on les déforme."
Affirmation péremptoire et sans fondements. Voyez-vous, Madame, j'ai enseigné l'histoire, la géographie et l'éducation civique (on ne dit plus instruction depuis belle lurette) pendant quinze ans en lycée, et je crois bien connaître l'enseignement de ces matières. Les programmes dans ces disciplines, en particulier en lycée, sont particulièrement denses et permettent d'acquérir, pour ceux qui s'en donnent la peine, non seulement des connaissances précises, mais des compétences d'analyse et de synthèse, ainsi qu'un véritable esprit critique. Quant aux programmes de mathématiques et de sciences physiques de terminale S, je vous mets au défi, si vous n'êtes pas scientifique vous-même, de réussir le moindre exercice.
Mais il est tellement plus simple de ressasser les sempiternelles rengaines sur l'échec global du système éducatif.
Rédigé par : Ludovic | 29 septembre 2009 à 16:16
Qui va sauver le français ?
Je ne sais , je ne sais mais le français sait pourtant qu'il n'en a plus pour longtemps ; l'époque Mac Do pour qui le glas ne sonnera pas nous a créé l'orthographe hamburger-steak haché-à chier des SMS . JC Averty , bien avant l'azerty and Co , nous avait inventé la moulinette à bébés ; en avance sur son temps , l'homme puisque de nos jours la moulinette à orthographe , le hachoir à mots nouveaux a pris les pleins pouvoir (pas que pour voir ) et ce sans trop émouvoir !
Nous restent cependant quelques pèlerins du matin , pèlerins chagrins pour partir en guerre pour sauver notre français ! et tant mieux ;
A ce que je chasse là , les vendanges engrangées en commentaires ici par monsieur Bilger sont un bon cru en ce billet aussi ;
sachons chasser les malotrus qui tuent nos mots , d'où qu'ils viennent !
Je vais mettre un poing final à mon intervention en empruntant ses mots à Denis Diderot :
"Si vous me savez peu de gré de ce que je vous dis, sachez-m'en beaucoup de ce que je ne vous dis pas."
à méditer !
Sissi !!!!
Rédigé par : Cactus se cygne | 29 septembre 2009 à 15:38
Bonjour M. Bilger,
Sujet récurrent que celui de la simplification de l'orthographe. Il faut dire que la langue française, dans son exquise complexité, ne procède pas toujours d'un schéma logique, et à chaque règle correspond une litanie d'exceptions. L'exemple de la dictée de Mérimée, merci Sbriglia, illustre assez bien certaines incohérences de notre langue, qu'il est bien difficile de s'approprier.
Je ne suis pas exempt de commettre ici ou là des fautes d'orthographe ou de langue, que vous avez d'ailleurs la gentillesse et la bienveillance de corriger sur ce blog, aussi je me garde bien de me moquer des fautes des autres. Bien malin celui qui prétendrait ne jamais faire la moindre faute. J'ai ainsi le souvenir d'un jeu télévisé où le célèbre Maître Capello, appelé en renfort téléphonique, s'était lui-même trompé sur une question d'orthographe.
Les fautes de langue sont aussi monnaie courante: "par contre" au lieu de "en revanche", "au niveau de", le verbe accaparer utilisé à tort comme verbe pronominal, on doit dire "il a accaparé" et non pas comme trop souvent "il s'est accaparé", l'expression "faire long feu" utilisée à tort à la forme négative et ainsi de suite.
Quant à la concordance des temps, on semble l'avoir oubliée. Certains temps, comme l'imparfait du subjonctif ne sont même plus usités.
Plutôt que de jouer les Cassandre sur le délitement de la langue française, et pas seulement chez les jeunes (Ah Ségolène et la bravitude), on peut s'interroger sur la pertinence d'une simplification. Je suis d'accord avec F. de Closets, et je crois que la majorité des académiciens n'y sont pas hostiles.
Ne perdons pas de vue qu'une langue évolue au travers du temps, vous aurez remarqué que l'on ne s'exprime plus, à l'oral comme à l'écrit, comme au XVIIIème siècle. L'orthographe, la syntaxe, les règles grammaticales ont beaucoup varié au cours de notre histoire. Le français, comme toutes les langues vivantes, n'est pas une langue figée et il n'y a aucune raison pour que son évolution soit parvenue à son terme.
Plus que la règle, c'est l'usage qui finit par s'imposer in fine.
Savez-vous que les jeunes Italiens n'ont plus de cours d'orthographe, ni de grammaire au-delà de l'école primaire ? Pourtant ceux-ci ne commettent pratiquement pas de fautes. Le système scolaire italien serait-il donc bien supérieur au nôtre ?
L'explication est bien plus simple, l'italien s'écrit exactement comme il se prononce, les accents toniques évitent toute confusion de transcription écrite, les consonnes doublées sont clairement prononcées comme telles, il n'y a ni "ph", ni "y", ni "k", ni "x". Pour résumer, il est presque impossible de faire des fautes en italien.
Rassurez-vous, je ne suggère pas l'abandon du français au profit de la langue de Dante, je voulais juste plaider les circonstances atténuantes pour les "fauteurs" que nous sommes tous plus ou moins.
Rédigé par : Ludovic | 29 septembre 2009 à 15:10
La langue française est au bord du gouffre. Ayant deux enfants au collège et au lycée, je confirme ce que dit Jean-Dominique Reffait : l'enseignement du français est calamiteux; pas seulement du français du reste. Mes enfants sont parmi les moins nuls grâce à mes efforts continus depuis des années pour redresser tant bien que mal l'enseignement qu'ils subissent. Je dis qu'ils sont parmi les moins nuls en français car, si en valeur relative ils tiennent la route, en valeur absolue ils sont nuls. Le manque d'exigence de la part des professeurs est coupable et cela dans toutes les matières.
Savez-vous, Philippe Bilger, comment enseigne-t-on l'histoire, la géographie, l'instruction civique aujourd'hui ?
Avez-vous une idée de la manière dont on apprend aux enfants les sciences ?
On ne forme pas nos enfants, on les déforme.
Il faut, comme le dit Jean-Dominique, être parent d'élèves aujourd'hui et suivre de près ce qu'ils font en classe pour se rendre compte du désastre généralisé.
Rédigé par : Florence | 29 septembre 2009 à 14:42
En 2003, Luc Ferry ministre de l'Education nationale et de Chirac adresse son livre-programme à 800 000 enseignants. Un bon nombre de ces enseignants brûle (nt) ou jette(nt) ces livres dans des poubelles, je les ai vus faire devant ma Préfecture et je leur ai dit toute la honte que j'avais de les voir faire ça. De là date sans doute mon divorce sans retour d'avec la gauche.
En 2008, Darcos, de Sarkozy, leur adresse les nouveaux programmes de la maternelle et du primaire, à l'intérieur desquels il y a absolument toutes les directives et solutions pour aller à nouveau vers l'excellence en français.
80% des instituteurs entrent fièrement en résistance et déclarent qu'ils n'obéiront jamais à ces programmes "réactionnaires".
Je pense que petit à petit, cette résistance s'affaiblira devant la force des choses, c'est-à-dire le constat que les élèves massacrent la langue à l'écrit et à l'oral tout simplement parce qu'on ne la leur apprend pas.
Je ne suis pas loin de penser que derrière la "Noble" résistance politique à Sarkozy et à son programme, il y a plutôt la honteuse et inavouable ignorance par eux-mêmes de la grammaire et de l'orthographe. La grande majorité des institutrices (teurs) actuelles est sortie de la génération enfant-roi, l'élève au centre de ce cher Jospin. Comment veut-on que ces élèves là devenus maîtres d'école sachent instruire les élèves en ces domaines là ?
Assez ri Aschieri, concrètement :
1.demander en primaire la semaine CONTINUE du lundi au vendredi, 24 heures à ventiler.
2.interdire les deux heures de rattrapage obligatoire offertes aux plus faibles entre midi et deux et les mettre à un autre moment raisonnable.
3.Abandonner les méthodes mixtes d'apprentissage de la lecture au CP. Elles sont encore plus nuisibles que les globales pures.
4.Obéir* aux programmes Darcos qui sont fondamentaux.
Tout ça ne sauvera pas le français mais aidera bien au salut de notre langue.
Pour ceux qui ont subi l'Ecole Animatrice, je crois bien qu'ils devront vivre avec leurs lacunes jusqu'à leur mort.
..
*pour pouvoir instruire les autres, que les enseignants se plongent dans les bouquins de français le soir, la nuit, pendant les vacances. En quelques mois, ils seront à niveau. C'est ce que j'ai dû faire une certaine année (sans possibilité de résister) avec les fameuses et stupides maths modernes auxquelles je ne connaissais rien du tout. Mais là avec la gauche pédagogiste, il n'y avait pas intérêt à s'opposer à l'époque.
..
"Sarkozy,c'est trop la Liberté quand même"
"Trop cool Sarkozy"
Rédigé par : bernard | 29 septembre 2009 à 14:37
@JDR : cher ami, oserais-je vous suggérer, pour éviter toute réprimande du MLF, d'écrire plutôt : "cette bonne micheline, je crois que je l'ai prise"
Puis de vous abriter, en cas de besoin, derrière l'indicateur Chaix...
(Merci à CJ de ne pas disserter, ad nauseam, sur la disparition dudit indicateur)
Rédigé par : sbriglia | 29 septembre 2009 à 13:57
«C'est à vous mon esprit à qui je veux parler:
Vous avez des défauts que je ne puis celer.».
Cherchez la faute syntaxique qui s'y trouve car il s'en trouve une en effet en regard de notre grammaire actuelle … Et pourtant, ce commencement de la 9ème Satire de Boileau est bel et bien conforme à l'usage du XVIIIème siècle.
Une langue évolue soit en s'enrichissant soit en se simplifiant. L'essentiel est qu'elle demeure belle à l'écoute comme à la lecture mais en ces choses, chacun voit en quelque sorte midi à sa porte … Une ligne officielle et formelle et quasi pétrifiée de la langue me répugne profondément. Céline vaut Proust. Cependant, il est sain qu'à l'école dès le primaire les bases soient solidement ancrées dans l'esprit des enfants … Il faut un socle commun à tous, c'est indéniable et celui-ci tient autant voire davantage de la grammaire et du vocabulaire que de l'orthographe. C'est ce qui fonde, à côté du territoire, l'Idée de Nation au sens le plus beau et pacifique. Un lien social ouvert au monde et à lui-même … L'exemple est déjà à donner partout où l'écrit se manifeste. Ici aussi, cher PB … Combien de fois vous ai-je lu poser une de ces terribles virgule avant et après la conjonction de coordination «et», l'enserrant comme dans un singulier étau qui lui fait perdre sa raison d'être … L'argot est beau pareillement, les patois ont leur place … J'y reviendrai peut-être. En attendant, une fois n'étant pas coutume, Jean-Dominique Reffait possède une très belle écriture quand il y consacre un peu plus de temps …
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 29 septembre 2009 à 13:37
Je ne peux qu'être d'accord avec votre constat, et n'ai rien à redire sur le fond.
Pour autant, je ne vois pas le lien avec le double meurtre de Saint-Ouen ! J'ai beau relire, je ne comprends pas !
Votre sujet traite de l'orthographe, et, peut-être, en regardant plus loin, de bonnes manières, d'éduction ; mais toujours pas de lien avec un double meurtre, vraisemblablement lié, selon la presse, au trafic de stupéfiants !
C'est vous qui êtes, là, hors piste, monsieur Bilger.
Rédigé par : christophe | 29 septembre 2009 à 12:11
Tout n'est pas perdu, le Président dispose désormais de la Recherche de Proust. Comme il travaille jour et nuit, il aura du mal à ouvrir le bouquin et risque d'avoir peu de temps à consacrer à la lecture de la première phrase. Mais l'intention est louable.
Jamais il n'y eu tant d'oralité, certes, mais jamais non plus, il n'y eut tant d'écrit, notamment depuis l'émergence d'internet. Et l'on peut constater que le public aime cet écrit, qu'il apprécie le beau langage. Face à la massification de la vulgarité, impératif démocratique, le désir de la belle écriture se manifeste de façon croissante. Un désir d'élégance aristocratique, le souhait de percevoir la force d'une conviction derrière le polissage des formes. Fini l'ébahissement devant les grossièretés de Coluche, c'est acquis, ces verrous ont sauté et qu'y avait-il derrière ? Rien, la révolution promise par le mot n'a pas tenu ses promesses. D'autres se sont engouffrés dans la brèche, pour aboutir, au final, à des litanies de vulgarités d'autant mieux fournies que le fond de la pensée s'est engoncé dans une inflation de tabous séculiers.
Les responsables de ce naufrage de la langue ne sont pas les jeunes mais bien ceux qui ont eu en charge l'établissement de programmes scolaires défaitistes, et, j'ose le dire, la maternisation de l'enseignement, féminisation excessive, indulgente sans retenue. Etre père d'élève aujourd'hui relève du sacerdoce pour suppléer les incroyables carences des programmes de français ! Ah, il faut en faire des heures sup pour rétablir les règles de grammaire réécrites stupidement par les programmes scolaires ! Je défie qui que ce soit, le plus fin lettré, de comprendre quoi que ce soit aux schémas abscons de la grammaire enseignée à nos enfants, parce qu'on se refuse à faire apprendre par coeur deux lignes d'une règle simple.
De Closets se plaint de l'orthographe complexe du français en affirmant que personne ne peut écrire sans faire de fautes : il a raison, mais c'est tout le charme de cette langue épouvantablement subtile que de nous piéger ! Quelle étrange revendication que de transformer un outil perfectionné en silex paléolithique !
Je termine en complétant votre exemple grammatical ("Je crois que je l'ai pris") qui risque de ne pas être bien clair pour tous.
Avec l'auxiliaire "avoir", le verbe s'accorde avec le complément d'objet, si celui-ci est placé avant :
"Cette bonne meuf, je crois que je l'ai prise"
Si le complément d'objet est placé après, le verbe ne s'accorde pas :
"J'ai pris cette bonne meuf".
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 29 septembre 2009 à 11:47
Il est vrai que l'orthographe révèle une capacité à organiser ses idées, à avoir une certaine prestance nécessaire à l'expression. La paupérisation de l'orthographe limite l'expression, en en faisant une barrière pour beaucoup.
Je pense qu'une grande partie de la responsabilité de cet appauvrissement repose sur l'éducation, tant celle professée dans un milieu scolaire que parental. La lecture est de plus en plus délaissée par les jeunes, de même que la culture. Or, ce sont les bases qui donnent l'envie et les moyens d'écrire de manière correcte. Pourquoi privilégier des poncifs rébarbatifs dans les années lycée ou collège dans les cours de français ? Il serait tellement mieux que les jeunes éprouvent de l'intérêt pour ce qu'ils étudient.
L'écriture SMS en serait d'autant bannie que l'autre serait valorisée par un intérêt de tous.
Personnellement, j'ai constaté l'apparition ces derniers temps d'un nouveau type de faute : la "phonétisation" d'expressions courantes. Par exemple, "quand même" est très souvent remplacé par "comme même".
J'espère fortement que cette situation s'améliorera d'ici les prochaines années, et que l'orthographe n'évoluera pas vers un modernisme débridé tournant le dos à des siècles de beauté de cette langue. Mais rien n'empêche d'intégrer de nouvelles expressions, tant qu'on ne balaie pas les acquis du français.
Rédigé par : Bleu | 29 septembre 2009 à 11:42
"Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l’amphitryon, fut un vrai guêpier..."
etc.
Quel fut votre score PB ?
Ne me dites pas que vous fûtes meilleur que Metternich !
Rédigé par : sbriglia | 29 septembre 2009 à 11:19
Bien belle demande cher Philippe, mais une société dans laquelle on s'exprimerait "droit", à l'oral comme à l'écrit, ne peut être qu'une société où l'on pense "droit".
Une telle société est trop subversive et présente trop de danger pour les pouvoirs économiques qui nous vendent notre perfusion quotidienne, et doit donc être évitée à tout prix n'est-il pas ?
Rédigé par : Abiram | 29 septembre 2009 à 11:00
Et nous vous soutenons avec vigueur (y compris moi-même qui ne suis pas avare de "fautes de frappe"... la faute à avoir été un élève de l'ékole publique, où l'on n'apprend ni à lire, ni à compter, ni à écrire, tout juste décrypter !).
Marre de corriger des thèses bourrées de fautes (une par page, sur 300 pages, passe encore, mais mettre une note au-dessus de la moyenne quand il y en a une par paragraphe voire par phrase, c'est vraiment indécent).
Comme quoi, on repère plus vite les fautes des autres que les siennes propres : pour corriger ces dernières, je m'efforce "d'oublier" mes textes et de les redécouvrir ensuite...
Et prends un vif plaisir à vous lire.
Vous et le JO de la République : il doit y avoir une ou deux coquilles par an à travers les milliers de pages écrites serrées !
Franchement, je ne sais pas comment ils font : des athlètes de l'orthographe !
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 29 septembre 2009 à 09:56