Souvent bien plus passionnants que les procès eux-mêmes, leur périphérie, leur contexte éclairent davantage sur les personnalités en cause, permettent d'analyser au mieux leurs réactions et ne sont pas loin, sur un plan plus large, de mettre en évidence la relation qu'elles entretiennent avec la démocratie et ses institutions.
Ainsi, pour Jacques Chirac et Charles Pasqua. Le premier a été renvoyé, avec d'autres, devant le tribunal correctionnel de Paris pour détournement de fonds publics et abus de confiance par Xavière Simeoni, le magistrat instructeur. On ignore encore à ce jour si le Parquet va interjeter ou non appel de cette ordonnance. Le second a été condamné pour trafic d'influence dans l'affaire de l'Angolagate à une peine de trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis et à 100 000 euros d'amende. Il a relevé appel de ce jugement.
Il me semble abusif de tirer de la procédure concernant Jacques Chirac la conclusion que la suppression du juge d'instruction serait une catastrophe (Le Monde, Le Parisien). Elle ne démontre que la nécessité, dans l'espace judiciaire, de magistrats exemplaires, compétents et libres. Ce n'est pas l'instruction qui gagne, c'est Xavière Simeoni dont par ailleurs j'ai apprécié la manière courtoise, discrète et pourtant sans complaisance dont elle a su traiter notre ancien président de la République. Demain, si le juge d'instruction venait à disparaître de notre procédure pénale, nous ne serions pas en deuil avec l'émergence d'un Parquet authentiquement indépendant, ce qui n'est pas un voeu plus absurde que de souhaiter que l'ensemble des magistrats instructeurs soit accordé au même registre que celui, hier, d'un Patrick Desmures, aujourd'hui de Renaud van Ruymbeke ou de Xavière Simeoni.
A la suite de l'annonce du renvoi de Jacques Chirac, les appréciations formulées par le monde politique n'ont guère été surprenantes. Les unes ont mis en avant le devoir d'humanité, la réputation internationale de la France et le besoin d'apaisement si longtemps après la commission des faits (Marianne 2). Il est à noter que le magistrat instructeur a évoqué ces considérations mais a souligné, à juste titre, que leur prise en compte n'était pas de son ressort qui se devait d'être purement juridique (Mediapart). Les autres ont privilégié le caractère égalitaire de la Justice et le signe positif que celle-ci adressait aux citoyens. Pour ne faire référence qu'à trois de ces propos, Ségolène Royal, pas vraiment à contre-emploi pour qui a fini par la connaître, a affirmé que Jacques Chirac aurait "mérité d'être laissé tranquille", André Vallini, toujours aussi lucide et honnête, a bien mis en balance l'Etat de droit et l'empathie pour Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin s'est malheureusement illustré par une vitupération absurde puisque selon lui il n'aurait pas fallu "toucher à l'homme politique français le plus populaire" (lepoint.fr). Voilà qui est mûri !
Jacques Chirac, pour sa part, a rappelé à tous ceux qui pouvaient en douter à quel point une certaine conception de l'allure présidentielle peut rendre estimable celui auxquels, pourtant, des errements anciens sont reprochés. Jacques Chirac, informé par son avocat Jean Veil, a seulement déclaré qu'il avait été mis partiellement hors de cause par le juge d'instruction, qu'il s'expliquerait devant la juridiction de jugement et que sa bonne foi était entière, enfin qu'il se considérait comme un justiciable ordinaire. Puis il s'est tu. Le Maroc, où il se trouve, connaît seul ses pensées, ses espoirs ou ses doutes. Me Jean Veil, à la télévision, s'en est tenu au même registre que celui de son illustre client. Sans rien céder, il a montré comme on pouvait être à la fois pugnace sur le fond et respectueux de la Justice dans la forme. Il y a dans l'attitude de Jacques Chirac, dont la maîtrise de soi a toujours été remarquée, un admirable minimalisme républicain qui n'est pas indigne de cette triste et emblématique "première" d'un ancien président appelé à comparaître devant un tribunal correctionnel. Nul doute qu'il va encore grimper dans les sondages ! Les Français aiment les vaincus et à la fois les battants qui ont de la classe. Avec leur "chouchou", ils sont servis !
Quand Jacques Chirac ne dit mot, Charles Pasqua flingue à tout va.
On aurait dû le pressentir. Que Charles Pasqua d'emblée exprime "estime" et "amitié" pour Jacques Chirac était en effet de nature à susciter l'inquiétude. Ce type de formule n'est pas loin de ressembler à des condoléances et je ne suis pas sûr que les embrassades verbales d'un condamné (même non définitif) soient tellement désirées par celui qui s'en sent plus accablé que réjoui. Dans la même veine, Charles Pasqua se déclarant "choqué" par ce système judiciaire "qui juge quinze ans après les faits" n'apporte pas à mon avis une pierre décisive au soutien de Jacques Chirac dans la mesure où pour condamner la justice, en dépit des apparences, il vaut mieux ne pas avoir été condamné par elle (nouvelobs.com).
La suite va évidemment contredire ces dangereuses protestations de solidarité. Le renvoi de Jacques Chirac ressemble à "un règlement de comptes" (nouvelobs.com)). On ne sait pas d'où cette certitude est extraite, ce qui, dans une ordonnance de 225 pages, la justifierait mais peu importe. L'essentiel est d'instiller du trouble, du nauséeux là où le principal intéressé - Jacques Chirac lui-même - n'en met pas. Avec quelle perfide maestria le défenseur prétendu se mue en procureur :" Tout le monde, à droite ou à gauche, a connu les emplois fictifs ", ce qui est une étrange manière de venir au secours de quelqu'un qui nie y avoir eu recours ! Et Charles Pasqua d'en rajouter une pincée : "L'entourage de Jacques Chirac a voulu m'éliminer" !( site du Journal du Dimanche).
Puis c'est l'expression de la virilité politique, qui rappelle le "terroriser le terrorisme" : "Je suis un animal de combat. On m'a cherché, on va me trouver" (20 minutes.fr). On va en effet "le trouver". Il met en cause Jacques Chirac qui a "débloqué 900 000 francs pour la libération de deux pilotes français détenus en Bosnie et libérés à la fin de 1995". Pour faire bonne mesure, Charles Pasqua dénonce Edouard Balladur, Dominique de Villepin qu'il déteste et Alain Juppé. Les trois n'auraient rien ignoré de ces tractations tarifées. Pourquoi pas ?
En réalité, ce qui étonne, c'est moins la nature des révélations qui ne comportent en elles-mêmes l'affirmation d'aucun déshonneur que cette envie frénétique de mêler, de "mouiller", de faire d'énormes moulinets avec la parole pour faire peur, pour se donner, au sein d'un pire pour lequel il a été sanctionné une première fois, le beau rôle : celui de justicier malgré tout. Imperméable à tout ce qui lui advient judiciairement, Pasqua n'hésite pas à brandir sa vertu proclamée comme une menace, ses secrets comme des bombes et sa personnalité comme une arme. Innocent par définition, il est forcément légitime pour donner quitus aux autres. Très conscient du risque qu'il leur fait courir par ses effusions si contraires à son réalisme souvent cynique, il les enfonce en prétendant les assister. Charles Pasqua est un ami qui ne vous veut pas du bien.
Est-ce parce qu'il flingue que tous les médias lui sont si complaisamment ouverts ? Je ne crois pas qu'aucun condamné ait bénéficié d'une telle écoute, d'une telle indulgence médiatique sans doute pour compenser la rigueur judiciaire. Il est facile, comparant la démarche de Jacques Chirac avec celle de Charles Pasqua qui, dans la foulée, se vante d'être au moins indirectement responsable du succès présidentiel du premier, de percevoir comme la démocratie est apaisée par l'un, offensée par l'autre. Quoi qu'on pense d'eux, par ailleurs.
L'un méritait d'être président. Pas l'autre.
Peine risible pour le patriarche. Normal. Ce qui reste de la vieille droite peut donc souffler. En France, la figure du résistant-centurion de l'ombre du gaullisme sera toujours au-dessus des lois. Mais qui en doutait ? Remettre en cause Pasqua, c'est remettre en cause trop de choses en France qui restent intouchables. On ne déboulonne pas Charlie, l'homme du SAC, des transactions avec les ex-OAS pour sauver la France du gauchisme en 68. Parce qu'il en fallait un pour se salir les pognes, et que tout ça vaut bien l'absolution pour quelques historiettes de financements occultes. L'acceptation d'une certaine forme d'impunité anti démocratique dans l'action secrète, c'est aussi ça l'héritage du gaullisme. Bravo Charlie. Vive la France ?
Rédigé par : cow boy | 30 avril 2010 à 14:46
PS: revoir le film La Chasse du comte Zaroff ( The most dangerous game ), 1932, US, Ernest B. Schoedsack & Irving Pichel.
Rédigé par: SR | 03 novembre 2009 à 19:34
Heureusement que notre président n'a pas payé l'installation de ce comte, sans couac la cour du même non eut douché ses envies...
Je crois que ce sont LES Chasses... "the most dangerous game".
AO
Rédigé par : oursivi | 05 novembre 2009 à 16:03
Juste une mise en perspective :
Jacques Chirac, ce malhonnête, aurait détourné 900000 FRF pour libérer deux pilotes.
Nicolas Sarkozy, de manière parfaitement honnête et auditée par la Cour des Comptes, aurait dépensé 245.572 euros pour installer une douche avec radio et jets multiples
http://veilleur.blog.lemonde.fr/2009/10/27/nicolas-sarkozy-et-sa-douche-faramineuse/
On peut noter l'augmentation du coût de la vie...
Rédigé par : Alex paulista | 05 novembre 2009 à 15:47
@ Alex Paulita
Qu'en savez-vous ? La chasse aux animaux sauvages n'est pas incompatible avec d'autres désirs plus obscurs. Il était assez facile pour VGE d'écrire une romance avec une femme défunte qui avait les traits d'une jet setteuse couronnée passée dans le Panthéon des immortelles des pages glacées.
PS: revoir le film La Chasse du comte Zaroff ( The most dangerous game ), 1932, US, Ernest B. Schoedsack & Irving Pichel.
Rédigé par : SR | 03 novembre 2009 à 19:34
Rédigé par: Laurent Dingli | 03 novembre 2009 à 13:15
C'était une autre époque, et il était invité par les dirigeants locaux. Mais vous avez raison, c'est dommage de tuer des animaux si beaux et si rares.
Tout le monde ne peut pas être fan des éphèbes de Thaïlande...
Rédigé par : Alex paulista | 03 novembre 2009 à 17:31
Rédigé par Monsieur Laurent Dingli le 03 novembre 2009 à 13:15
"Eh oui ! Quand je pense que ce... de Giscard d'Estaing allait à la chasse au gros gibier en Afrique et à la chasse au tigre en Malaisie, pauvre type, va !"
Sans vouloir vous offenser, je vous trouve bien agressif... et de surcroît irrespectueux face a notre ancien Président qui est également un Monsieur âgé et respectable.
Quant à la chasse, je ne suis pas sportive donc je n'y trouverais pas mon intérêt. De plus la "bouillasse" ce n'est pas mon truc !
Si cela amuse d'autres, je n'y vois aucun inconvénient s'ils ne mettent pas la sécurité d'autrui en péril. Je me contrefiche du "gros gibier", des tigres et autres bestioles. C'est un excellent moyen de régulation de la faune qui a fait ses preuves au cours des siècles...
Rédigé par : Valerie | 03 novembre 2009 à 16:30
Rédigé par: Laurent Dingli | 03 novembre 2009 à 13:15
Vous n'auriez pas voulu qu'il fît l'inverse, non plus ?
Des tigres en Afrique... il a bien le droit de s'amuser, notre grand chauve qui peut.
AO
Rédigé par : oursivi | 03 novembre 2009 à 15:21
Eh oui ! Quand je pense que ce... de Giscard d'Estaing allait à la chasse au gros gibier en Afrique et à la chasse au tigre en Malaisie, pauvre type, va !
Rédigé par : Laurent Dingli | 03 novembre 2009 à 13:15
"Jacques Chirac se tait, Charles Pasqua flingue"
Je crains, Monsieur Bilger, que vous n'ayez parlé un peu vite. D'après ce qu'on commence à savoir de son livre à paraître après-demain, Jacques Chirac ne se prive pas, lui non plus, de flinguer...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 03 novembre 2009 à 12:03
Cher Bernard,
Je ne sais pas s'il faut juger M. Chirac ou pas. Je pense juste que s'il y a des doutes et si des gens lèvent des soupçons, il est parfois préférable de faire la lumière, sans l'humilier. Néanmoins, il y a un compromis à trouver entre les extrêmes : une justice qui ne fait rien et une justice "jusqu'au boutiste". L'image de cette dernière n'est pas bonne non plus. C'est juste une pensée...
Je ne crois pas, si c'est ce que vous avez voulu dire, que l'on puisse penser que la France n'est pas "un pays honnête". Il arrive des dérapages en France, c'est sûr, mais la France est toujours un grand pays et la justice ici fonctionne mieux, à mon humble avis, que dans pas mal d'autres pays du premier monde.
Au sujet des 900KF... en fait, je trouve la discussion ridicule. Le président a sûrement un budget pour des dépenses extraordinaires et c'est normal. S'il a estimé que le versement d'une rançon de 900KF pour sauver la peau de deux militaires français était justifiée, je pense qu'on doit lui faire confiance. C'est quand même le président ! Peut-être qu'il faudrait que ces dépenses soient validées par la Cour des Comptes mais, en tout cas, je ne vois pas de raison pour faire du bruit pour ça.
Rédigé par : jmarcio | 02 novembre 2009 à 23:52
Cher Philippe,
Si en exerçant l'indépendance liée a sa fonction, le juge glisse vers un excès de pouvoir, dicté par un manque de respect, un manque d'intelligence à long terme qui pourrait se nommer compétence diplomatique ou anticipation sur les conséquences de la destruction de valeur symbolique, le juge glisse donc dans l'acte politique et ne tient plus compte de la portée collective de sa décision.
L'indépendance est avant tout garante des libertés et du respect des droits de chacun.
Or, la justice est elle aussi gardienne de la liberté individuelle.
Si vous cherchez à établir les liens entre indépendance, autonomie d'exercice, avec un zeste de normatif qui devrait être en principe éthique, avec un soupçon de liberté, car il faut bien rêver, sans oublier le lien essentiel avec la responsabilité sans bien entendu oublier le respect dû aux personnes qui est, on peut le supposer, une exigence morale mais peut-être aussi évolutive, vous devez également observer si toutes les conditions d'équitabilité, droit de réponse blablabla, droit au juge, qui sont impossibles dans le cadre d'une immunité, vous avez décroché le must, le top de l'héroïsme, ou le sommet de la qualité morale, le pic de l'impartialité. L'énumération est terminée ?
Non. Vous avez oublié la complexité de la levée du secret défense et les impératifs et les impossibilités de le faire.
Au niveau du symbolisme, c'est Jacques Chirac, qui se saisit bien avant le juge de l'indépendance de la France "souveraine et fière, résistant avec bravoure aux condamnations internationales".
Etre juge, c'est aussi faire l'apprentissage de l'humilité et garder en mémoire les contextes historiques et mesurer toutes les conséquences...
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 02 novembre 2009 à 23:00
Voici (où il bosse) un Renaudot qui Goncourt à mettre quelques-uns en renaud, do ré mi facile. Je sais.
Pas grave PB, êtes aussi bien doté côté plume, finirez bien par avoir un prix, avez déjà notre estime qui vaut bien celle des ces jurys copinant. Nous, nous écrivons ici pour la beauté du geste, pas un Kopeck à la clef, pas une clef au bout du champ, pas un Duchamp sous le Marcel,
ni un Breton au pied du phare ; rien.
AO
Rédigé par : oursivi | 02 novembre 2009 à 22:39
P. Bilger est un justicier singulier. Mais assurément, je n'ai jamais eu maille à partir avec un procureur douteux qui devrait être du côté des prévenus. Il faudrait raconter cette histoire à F. Beigbeder qui après une nuit le nez dans un sac de coke obtiendrait enfin le Goncourt avec un roman typically french sur les moeurs illicites de certains hommes en robes. Le milieu germanopratin devrait apprécier.
Rédigé par : SR | 02 novembre 2009 à 20:24
Mouais Xavière Simeoni aurait-elle adopté cette décision si elle n'avait pas été en fin de carrière ? Décision qui me paraît tout à fait normale d'ailleurs.
Rédigé par : Ysabeau | 02 novembre 2009 à 20:02
Non, vous n'avez rien compris, SR, j'en suis peiné pour vous … Pour le coup, ce sont les vôtres épistolaires ritournelles qui sonnent faux; vous n'y entendez rien absolument mais ce n'est pas important … Vous êtes comme d'autres; sitôt que je touche à la corporation, vous croyez que je vise PB personnellement. Plus grave, vous donnez à croire que PB est la Justice à lui seul, le tribunal tout entier … Un peu léger comme discours … Plus grave encore encore, parce que l'existence ici d'un PB, vous tolérez là au Siège ou au Parquet, comme un moindre mal, celle d'un Nachbar (voir dans l'Union les accusations formelles et autrement plus graves portées contre lui par des policiers, que celles des mains baladeuses de Raynaud (dont je me fiche éperdument) et la procédure ouverte contre lui) ou pire parce qu'il y a toujours pire hélas … On peut véhiculer une croyance noble, un idéal judiciaire et c'est tant mieux qu'il existe de ces personnes magistrats ou non; en attendant, des milliers de gars qui croupissent dans les prisons du fait de juges et de procureurs pas clairs dans leurs tête, pas clairs partout même et ça ce n'est pas de la croyance, ce n'est pas de la rêverie, des anecdotes sans conséquences et c'est insupportables, répugnant même, salissant et dévoyant le travail et le discours de tous les PB du monde … Il ne s'agit pas d'être dans la perfection morale, pour un professionnel de la Justice comme pour quiconque; on est humain et on trimbale tous nos petites tares, nos lacunes, on n'y peut rien, c'est ainsi mais un minimum est requis, un minimum d'honnêteté, de loyauté, de dignité, en un mot: de crédibilité ...
Quant à Beigbeder (c'est vous la digression, là, pas moi, je précise, on ne sait jamais …), reprenez mon commentaire ici-même … N'y avais-je pas écrit, sitôt la parution de l'ours, qu'il était promis au Goncourt? C'est que j'ai du flair … Pas tapé loin; le Renaudot c'est tout comme … Cet homme a la mainmise sur le monde éditorial français, la culture littéraire; comment son livre serait-il passable voire mauvais … Vous n'y pensez pas; c'est un chef-d'oeuvre, je vous l'affirme.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 novembre 2009 à 17:43
Une leçon d'humilité à défaut de la Santé.
Rédigé par: SR | 02 novembre 2009 à 13:31
Me revient lui avoir envoyé mes voeux, "bonne année bonne Santé", il y a quelques années.
Les a-t-il lus, rien n'est moins sûr ?!
AO
Rédigé par : oursivi | 02 novembre 2009 à 16:57
Planté dans ses calculs, l'ours...
Ou plutôt pas assez précis.
Ce doit être contagieux ?
Pan sur la truffe !
Bon, je reprends. Que la gauche se soit abstenue avec sang-froid en 2002 eut rendu à Chirac ses 19% plus les voix de Bayrou, de Madelin et de Boutin, la moitié de celles de St Josse, soit eut fait env 33%, face aux 16.5 + celles de Maigret (le mal nommé) et à la moitié de St Josse soit 20-21% des voix initialement exprimées au premier tour.
Ce qui lui eût offert une victoire à 33/(21+33) * 100 = 61%, 61%... mais de 54% des 71% de votants du premier tour, soit 0.61*0.54*0.71 = 0.23, 23%, (ce qui est bien sûr les 33% ramenés au 71% de votants).
Bref, une victoire soutenue par 23% de la population... ce qui fut profondément le cas si on examine les intentions de près de la moitié de ceux ayant voté pour lui au second tour.
Elu avec plus de 82% de 79% de votants, il nous montra ses largeurs d'esprit d'homme d'Etat (qu'il dût confondre avec "home d'état" tant il mélangea les genres...), mais ça, on le sait désormais.
Elu avec 23% des inscrits, sans doute l'eut-on ainsi aidé à les développer, ses qualités "d'homme d'Etat". Par exemple de l'alors indispensable création d'un gouvernement d'union nationale, au moment où l'après crise boursière de 2000 combiné avec l'après onze septembre, n'en eut pas rendu le choix ridicule.
Je me demandais si étais le seul à avoir prôné telle action, cependant que quelques deux trois ans plus loin, un édito d'un des anciens patrons du Monde vint me rassurer.
AO
Rédigé par : oursivi | 02 novembre 2009 à 15:16
"Pendant des années, le "peuple" et l'opposition des gauches ont insulté J.Chirac avec des "Super Menteur" et "Chirac en prison“. A l'heure de la retraite, il est soudainement très populaire auprès de tous et l'hypocrite de Hollande fait mine de rien en déclarant "oui, bon, qu'on le laisse en paix"
Rédigé par: jpledun | 02 novembre 2009 à 01:48
Mais... de ceux-là continuent de l'écrire, moi, par exemple.
Mais JDR vous donne raison dans sa touchante naïveté :
"La comparaison Chirac / Pasqua est désobligeante pour le premier : ce n'est pas la même planète. L'un a servi l'Etat - sans s'oublier lui-même certes - tandis que l'autre n'a jamais servi que son clan."
Rédigé par: Jean-Dominique Reffait | 02 novembre 2009 à 11:43
Sacré JDR ! On l'imagine le coeur gros comme cela dans les manifs de 2002 puis votant républiconnement lors du second tour de scrutin de ce même piteux printemps.
Je n'y ai pas voté, sachant que de toute façon Chirac passerait, je me fichais pas mal qu'il le fît avec 55 ou 85% des voix puisque dans le premier cas il l'aurait été par, allez, 30 à 35% des inscrits ce qui l'eût ramené à ses 19%, pourcentage réel de sa popularité à l'époque, et ce, malgré CINQ années de ces inactivités qui rendent populaires. De celles où on choisit de soutenir avec distance les initiatives que l'on sait 'annexables' à son image histoire de se gagner les sympathies des andouilles et où il est si simple d'émettre des réserves sur les autres, fussent-elles indispensables.
Il faut dire que le Mitterrand de 86-88 lui avait là donné une belle leçon, certes pas gratuite, lui qui mît tant de temps à sortir la tête de l'eau... Mais il la comprit doublement, en 93-95 pari risqué mais qu'il joua à fond en politicien doué qu'il est, et surtout en 1997-2002, cinq années de vacances à la meilleure place, le temps d'entendre s'éteindre les rires qui avaient salué son premier mandat, dissolution comprise.
Le mien ne s'est pas éteint.
S'il avait été un homme d'Etat et non de clan, il aurait élargi sa majorité au lieu de nommer Raffmachin et de bétonner une politique de droite des plus conservatrices sectaires, immobiles et partiales.
Jusqu'à sa tentative de contrer l'irrésistible ascension d'Arturo Sarkozig à travers la pitoyable Mam et le flamboyant brushing clearstream qu'il s'est ridiculisé, le Jacquot.
Il pesait 3 ou 4% d'intentions de vote dans les sondages de fin 2006-2007, quelle masse, un homme des tas, on vous dit.
AO
Rédigé par : oursivi | 02 novembre 2009 à 14:27
@ Aïssa
Derrière vos ritournelles épistolaires on comprend toujours où vous voulez en venir. Pour le dire simplement, vous ne supportez pas d'être jugé par des magistrats voyous à la sexualité non maîtrisée. Il faut croire en la justice, autrement le temps que vous passez à composer des plaidoyers à l'intention de Philippe Bilger n'a pas de sens. Il véhicule une croyance, derrière sa carapace de droite réactionnaire, celle d'une justice équitable et égale pour tous. Après évidemment nous avons tous des anecdotes, la plus illustre est celle de l'écrivain Frédéric Beigbeder qui a obtenu le prix Renaudot pour son déballage exhibitionniste de défoncé à la coke placé en garde à vue. Les mises en examen de personnalités politiques vont dans le sens d'une bonne justice, même si vous concluez à une issue certaine, il n'empêche qu'ils vont vivre l'enfer du quotidien judiciaire, assis de longues heures sur un petit strapontin ils vont connaître cet inconfort du mal assis, épiés par la foule des curieux, ils devront répondre aux questions les plus intimes. Jacques Chirac est physiquement très grand, il va avoir du mal à plier ses genoux, il aura ainsi tout le temps de réfléchir à la condition des gens modestes. Une leçon d'humilité à défaut de la Santé.
Rédigé par : SR | 02 novembre 2009 à 13:31
Par quel miracle le Parquet pourrait-il devenir indépendant quand, au niveau politique, on lui assigne l'obligation d'être aux ordres comme les préfets tandis qu'au niveau de la plus haute hiérarchie dudit Parquet, on se roule dans la servitude ? A-t-on jamais vu plus grotesque qu'un Parquet qui fait appel d'un jugement conforme à ses réquisitions ? Un Parquet qui requiert un non-lieu avant un renvoi et des peines de prison au procès ? On me rassurera en affirmant qu'il s'agit d'affaires sensibles qui ne correspondent pas à la quotidienneté judiciaire. Que non : dans ma petite famille, là, présentement, un procureur de la République fait appel de la relaxe qu'il a lui-même requis !
Quand on sait combien de siècles il aura fallu attendre pour qu'une poignée de juges du siège s'émancipe des ordres reçus, nous pouvons espérer l'indépendance du Parquet pour le millénaire prochain, guère avant. C'est cela aussi l'identité française !
Loin des fantasmes de complots judéo-cosmopolites dépassés, pourra-t-on un jour dire tout ce que les mafias politiques corses ont fait de mal au fonctionnement démocratique de ce pays ? A peine la Corse fut-elle française que naissait celui qui allait s'emparer du pays, placer sa famille sur les trônes d'Europe, installer ses compatriotes dans les administrations juteuses (douanes). Depuis le mouvement n'a pas molli jusqu'aux barbouzeries Pasqua-Marchiani et tutti quanti. Les auvergnats de Clermont-Ferrand ou d'Alger n'ont qu'à bien se tenir !
Pour qui connaît le monde politique, un emploi fictif n'existe pas. Un responsable politique est un négrier, qui exige de tous un travail acharné au prix le plus bas. A l'époque de la Mairie de Paris chiraquienne, il n'y avait pas de financement public des partis politiques et il est évident que nombre de permanents des partis étaient financés sur les budgets des collectivités. Compte tenu de l'irrégularité de la procédure, les politiques limitaient cette pratique au strict nécessaire : aujourd'hui, avec le financement public des partis politiques, il y a plus de permanents salariés qu'à l'époque. En clair, le système ancien était plus opaque mais plus économe des deniers publics que la situation actuelle.
Ami ou pas, Chirac n'a pas employé des gens à ne rien faire, certainement pas ! Il fallait que ça bosse 12 heures payées 8.
La comparaison Chirac / Pasqua est désobligeante pour le premier : ce n'est pas la même planète. L'un a servi l'Etat - sans s'oublier lui-même certes - tandis que l'autre n'a jamais servi que son clan.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 02 novembre 2009 à 11:43
@Robert,
"Certaines affaires, comme celle du malheureux Monsieur Robert Boulin, ne ressortent pas impunément, affaire dans laquelle, le moins que l'on puisse dire, le Parquet de l'époque a organisé le silence sur les circonstances réelles de son décès"
Que nous dites-vous là ? Robert Boulin ne se serait pas suicidé par noyade après avoir ingurgité des barbituriques? Bon il est vrai que la profondeur de l'étang n'était que de 50cm à l'endroit où on a retrouvé le corps, le cadavre avait la bouche fermée et n'avait donc pas avalé d'eau, le corps présentait une position en "coffre de voiture" et ni le pantalon ni les chaussures ne portaient de trace de boue, une entaille circulaire au poignet droit laissait penser à la marque d'une cordelette, un hématome à l'arrière de la boîte crânienne, des saignements de nez et un visage tuméfié pouvaient évoquer des coups.
Mais tout de même, ce n'est pas parce que Fabienne Boulin a remarqué 75 anomalies de ce genre qu'il faut y voir malice.
Rédigé par : Ludovic | 02 novembre 2009 à 10:33
@ David
Je vous cite:
"L'affaire des emplois fictifs relève de la crapulerie, tandis que celle des ventes d'armes appartient à la politique étrangère de la France"
..Une politique qui rapporte gros aux intermédiaires, à aucun moment on entrevoit de l'humanisme ou de la philanthropie dans l'armement-business.
@ jmarcio
Il y a toute une symbolique derrière Jacques Chirac et Charles Pasqua, celle de la France avec un grand "F" qui se juge, un pays qui va oser faire son autocritique avec certainement des retentissements internationaux. Ces deux personnages et surtout Jacques Chirac ont représenté la France, il ne faut pas l'oublier. Donc, au-delà de l'opinion publique à rassurer quant à la politique-business il y a aussi l'opinion internationale qui doit être également et surtout rassurée sur ce plan, il est très important pour des investisseurs étrangers de savoir qu'on vient dans un pays honnête... ou en passe de le devenir.
Quant aux parachutes dorés, c'est dans les contrats, les dirigeants de certaines sociétés ont ce privilège. C'est en leur âme et conscience qu'ils vont les empocher ou les laisser...
Rédigé par : Bernard-27400 | 02 novembre 2009 à 08:01
Mort de rire !
Pendant des années, le "peuple" et l'opposition des gauches ont insulté J.Chirac avec des "Super Menteur" et "Chirac en prison“. A l'heure de la retraite, il est soudainement très populaire auprès de tous et l'hypocrite de Hollande fait mine de rien en déclarant "oui, bon, qu'on le laisse en paix"
Moralité :
Sarko, arrête de te démener cela ne sert á rien. Tu seras populaire quand tu ne bougeras plus !
Trop nul.
Bien content de voir que la justice est indépendante et va au bout des choses.
Le totalitarisme sous Sarko n'a pas encore atteint cette brave dame.
C'est très bien. Vraiment.
Rédigé par : jpledun | 02 novembre 2009 à 01:48
SR, je parie un mois de mon allocation Assedic que Pasqua ne fera pas une minute de prison ni ne paiera un cent d'amende et Chirac pas davantage... Mais n'importe; vous comprenez mal le problème; quand pour une casserole vous serez jugé et condamné par procureurs et juges qui en traînent, eux, deux voire trois autrement plus graves, vous réfléchirez autrement...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 novembre 2009 à 00:48
@ Aïssa
Les hommes politiques apparaissent aux yeux de la population comme des êtres intouchables et insubmersibles, avec une légèreté déconcertante ils cumulent les fonctions et revendiquent à chaque élection un mandat supplémentaire pour gonfler leur orgueil démesuré. Mais il y a un espace qui est encore craint, c'est l'espace des tribunaux où étonnamment ils se font miséricordieux pour clamer leur innocence. Alors félicitons-nous d'avoir un garde-fou pour calmer leurs ardeurs dévoyées à des fins personnelles.
Inévitablement dans chaque groupe il y a des brebis galeuses, des tordus animés par leur désir inassouvi dans la monotonie de leur vie sociale petit bourgeois qui se satisfont de la misère à Madagascar, où avec moins de deux dollars par jour une famille nourrit ses enfants. Derrière la robe d'un magistrat il y a un homme avec ses faiblesses, ses lâchetés et ses qualités qui le rendent digne de sa fonction.
Rédigé par : SR | 01 novembre 2009 à 23:05
"L'un méritait d'être président. Pas l'autre."
PB
Vois pas bien en quoi Chirac méritait d'être président de sa seule sobriété récente devant la justice à laquelle il sait devoir rendre des comptes depuis tant d'années, chose qu'il avait toujours niée ?
Quant à Charlie fais-moi-rire, président de l'association des sosies sans talent de Fernandel lui eut convenu à ravir.
Je ne regretterai ni l'un ni l'autre.
AO
Rédigé par : oursivi | 01 novembre 2009 à 22:43
Je n'ai pas de connaissances en droit et je dis peut-être une ânerie. Mais je pense que les magistrats d'instruction ne doivent pas être soumis au secret d'instruction, ou au moins partiellement. J'imagine une situation du genre : s'il estime avoir besoin de consulter un dossier protégé par le secret, et s'il peut le justifier, il pourra le faire avec une simple demande justifiée. Néanmoins, pour l'utiliser effectivement dans la procédure, il doit demander et obtenir que le secret soit levé. Peut-être que cela aurait pu changer le cours de la procédure contre M. CP, mais je ne vois pas en quoi, sauf mouiller plus de gens.
Mais on critique M. Chirac au sujet des 900.000 F (soit 150 KEuros), argent utilisé pour sauver la vie de deux militaires français. C'est peut-être critiquable, dans l'absolu... Mais quand on regarde les parachutes dorés de plusieurs millions d'euros (dont certains dans des entreprises où l'Etat a une participation) ou d'autres dépenses faites à perte, je pense qu'on est en train de se tromper de cible.
Rédigé par : jmarcio | 01 novembre 2009 à 22:33
Conclure de la décision, jugée bonne, d'un(e) juge d'instruction qu'il ne faut pas supprimer la fonction de juge d'instruction est, c'est vrai, un peu trop sommaire et rapide.
Un juge d'instruction peut prendre de bonnes décision ou de mauvaises décisions. Forcément. Et il en sera de même du (sans doute) futur magistrat instructeur. Forcément. Aucun argument sérieux ne peut être fondé là-dessus.
Mais cela renvoie à la motivation première du projet de suppression : les mauvaises décisions prises par le juge d'instruction dans l'affaire d'Outreau.
C'est une mauvaise motivation. Une motivation de circonstance.
Je suis pour ma part contre la suppression du juge d'instruction pour une raison toute simple : nous crevons de notre addiction à la réforme, de notre croyance en ces paradis que nos réformes sont supposées faire naître.
La seule façon d'échapper à cette addiction mortelle c'est de cesser de réformer, de cesser de tout réformer à tout bout de champ.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 01 novembre 2009 à 22:15
Il y a quelque chose de profondément méprisable dans ce à quoi nous assistons en ce moment … Les élus de la nation devraient rendre des comptes à celle-ci via les juges mais les juges, eux, quand ils failliraient pire que les précédents en bousillant littéralement la vie d'innocents qu'ils accusent, jugent et condamnent sans scrupule ni précaution, n'auraient aucun compte à rendre à cette même nation au nom de laquelle -sinistre blague- ils disent sans rire rendre la justice … C'est sans doute Burgaud qui se chargera bientôt, si la peine est effective, de faire exécuter celle-ci à Pasqua … Pourquoi pas Nachbar (dont j'avais bien percé dès 1991 la nature perverse et que je raconte dans le PLAIDOYER) dont l'Union de Reims n'a de cesse depuis des mois de relater actuellement pleines pages et ce sans réaction de sa part les étranges singularités judiciaires dignes de la correctionnelle voire de la forfaiture, pour porter l'accusation contre Chirac et pour présider l'audience le juge Raynaud actuellement en poste à Douai muté d'office de l'île pour cause bordel et compagnie et dont un de ses collègues de la Réunion (source L'Union de Reims/ «Quand la procureur Simoncello protégeait un obsédé sexuel»/ Article Chrisian Chardon/ 28/10/2009) reconnaît plaisamment que régulièrement ils allaient tous en bande à Madagascar se taper du tourisme sexuel (quel âge les filles et les garçons? on ne précise pas ...) sous le couvert de colloques judiciaires et autres, aux frais du contribuable donc … On croit rêver!
Magistrats superstars, garants des libertés ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 novembre 2009 à 21:21
"Charles Pasqua flingue à tout va"
C'est son métier, tonton flingueur ! Sa condamnation me ravit, quant à Chirac, il est vieux, l'affaire s'est trop étalée dans le temps, il n'est peut-être qu'un justiciable comme les autres, mais quand on pense que les Français vont devoir payer je ne sais plus combien de millions d'euros de dommages et intérêts au très réputé escroc Tapie, je me dis qu'il y a un problème...
Rédigé par : Milla | 01 novembre 2009 à 21:16
"L'un méritait d'être président. Pas l'autre."
Oui mais, l'un a en effet bien été élu président et pas l'autre...
Ceci dit, moi aussi je suis pour la levée du secret défense, qu'on puisse enfin juger de ce qui se dissimule à juste, et sans doute aussi à moins juste titre, derrière cette qualification dans les transactions commerciales et les manquements aux droits de l'homme qui à notre époque n'ont plus à se parer de cette étiquette fourre-tout qui ne doit pas être abusivement employée pour les dissimuler à l'appréciation du citoyen.
Rédigé par : Catherine JACOB | 01 novembre 2009 à 20:34
Après avoir fait de l'humour de chansonnier, il faut tout de même dire avec force que les hommes politiques ne sont pas au-dessus des lois.
Non seulement cela, mais en plus, ils ont un devoir d'exemplarité envers tous les citoyens.
C'est là que le bât blesse. Ce devoir d'exemplarité n'a quasiment existé qu'à travers la personne du général de Gaulle.
Or depuis 40 ans, les repères se sont effacés les uns après les autres.
Si la justice poursuit des personnages comme ceux qui nous intéressent, c'est son devoir.
Quand la justice perd pied, ce sont les comités d'épurations qui apparaissent, les vengeances et toutes les horreurs que cela comporte.
La question de savoir si l'on doit "quand même" poursuivre untel ou untel ne se pose pas, car cette question est sans fondement, une décision de justice ne se discute pas.
J'ai personnellement toujours mis un point d'honneur quand cela m'est arrivé, dès l'enfance, à revendiquer mes fautes et à en accepter les conséquences. Cela m'a servi à une chose : me comporter en homme qui assume ses actes et être conscient qu'on n'enfreint pas la loi impunément.
Rédigé par : yves | 01 novembre 2009 à 19:37
Bonjour
L'affaire des emplois fictifs relève de la crapulerie, tandis que celle des ventes d'armes appartient à la politique étrangère de la France.
Je crois qu'il en était de même pour l'affaire ELF en son temps.
Je suis bien désolé de penser que la justice n'a rien à y regarder, du moins tant que les États fonctionneront comme ils ont toujours fonctionné.
Donc, je pense qu'il faut laisser tranquille M. Pasqua puisqu'à l'évidence c'est une affaire d'État.
Quant à M. Chirac, ce n'est pas une affaire engageant l'intérêt national, donc il est normal que la justice passe.
Cordialement
Rédigé par : david | 01 novembre 2009 à 19:16
Paraît-il que Jacques Chirac aurait déclaré il y a déjà longtemps : "les emmerdes, ça vole en escadrille !"
Pas impossible.
Rédigé par : yves | 01 novembre 2009 à 17:43
Quand vous évoquez Jacques Chirac rattrapé par les affaires, je pense à Brassens:
Quand j'croise un voleur malchanceux,
Poursuivi par un cul-terreux,
J'lance la patte et pourquoi le taire,
Le cul-terreux s'retrouve par terre.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En laissant courir les voleurs de pommes.
Rédigé par : Alex paulista | 01 novembre 2009 à 16:22
Fort heureusement la littérature, la musique, l'art en général nous font éviter de perdre trop de temps avec les turpitudes des Chirac, Pasqua, Villepin et tutti quanti.
Rédigé par : mike | 01 novembre 2009 à 16:14
Votre message :
Les 4/3 expliqués aux Français : adapté d'après l'œuvre de M. Marcel Pagnol.
1/3 d'ingérence, un grand 1/3 de corruption, un petit 1/3 de fournitures.
Mais ça ne fait que 3/3,
hé, bougre de couillon, le 4/3, c'est les rétro-commissions, allez petit chaperon verse le pastis et la mominette chérera!
Rédigé par : yves | 01 novembre 2009 à 15:31
L'intérêt n'est pas de savoir si Jacques Chirac sera ou ne sera pas coupable mais surtout d'avoir une justice qui affirme son indépendance en tapant du poing sur la table; une indépendance que beaucoup croyaient perdue, une justice à la solde des gouvernants, du "capital" pour certains. Si la Marianne symbolise la République, Madame Simeoni est en passe de symboliser "La Justice"... égalitaire pourrions-nous rajouter... En demandant le renvoi de l'ancien Président devant un tribunal correctionnel, c'est aussi un avertissement pour tous ceux qui occupent et occuperont une fonction d'élu en France, qu'ils deviennent Président de la République ou conseillers municipaux à Trifouillis-les-oies : "La justice veille et vous aurez des comptes à lui rendre si elle vous soupçonne d'écarts incompatibles et condamnables avec les fonctions occupées". Souhaitons surtout que la demande de renvoi de Jacques Chirac ne soit pas perçue comme une faille dans le système judiciaire qu'on va vite s'empresser de combler.
Quant à Charles Pasqua, on flingue beaucoup dans son entourage, avec la langue mais aussi au 11.43, souvenons nous de Robert Feliciaggi cet "ami proche" de l'ancien ministre de l'Intérieur. L'enquête a-t-elle permis de retrouver les commanditaires du "contrat" ?
Rédigé par : Bernard-27400 | 01 novembre 2009 à 14:09
Il ne faut pas oublier que Charles Pasqua a démarré comme vendeur de pastis. Il galège !
Ce n'est pas le premier à avoir prétendu faire tomber la République (avant lui, Alfred Sirven avait menacé de le faire).
En fait ce sont eux qui tombent (de pas très haut).
Rédigé par : Polochon | 01 novembre 2009 à 13:16
Pour ce qui concerne Monsieur Chirac, les hommes politiques qui sont intervenus pour regretter son renvoi devant une instance de jugement ont simplement omis de rappeler que, du fait des deux mandat présidentiels, la justice a repris son cours normal, la "parenthèse" étant à présent fermée.
Pour ce qui concerne Monsieur Pasqua, la presse est à l'affût des déclarations qu'il pourrait faire sur d'autres affaires encore plus sordides que celle des emplois "fictifs" qui ont en leur temps été pratiqués par toutes les organisations politiques.
Certaines affaires, comme celle du malheureux Monsieur Robert Boulin, ne ressortent pas impunément, affaire dans laquelle, le moins que l'on puisse dire, le Parquet de l'époque a organisé le silence sur les circonstances réelles de son décès. Sans doute certaines personnalités auraient-elles tout à craindre de révélations concernant les dessous de cette affaire comme de nombre d'autres que Monsieur Pasqua, rendu aux abois, pourrait dévoiler et que la presse espère bien un jour exploiter.
Affaires dites d'État ? La France n'en sortirait assurément pas grandie.
Rédigé par : Robert | 01 novembre 2009 à 12:46
L'argument du brave vieil homme dévoué à la France est peu pertinent. Il s'agit encore une fois de sauver les apparences d'un milieu qui a professionnalisé des pratiques crapuleuses. Car enfin, depuis que Jacques Chirac est à la retraite il a glissé de la rubrique politique française à la rubrique jet set internationale: on le voit partout dans les magazines vendus à 1,20 € qui impriment la vie des personnalités riches et célèbres, ainsi on a pu le voir en tenue d'apparat d'un blanc immaculé se baladant sur le port de Saint Tropez en compagnie de son ami milliardaire François Pinault. C'est depuis un riad à Tarroudant dans le sud marocain que l'ancien chef d'Etat a appris sereinement la nouvelle de sa mise en examen. Et alors me direz-vous ? Je vous répondrais donc, voilà un bel homme en bonne santé physique et mentale pour affronter la dure réalité des prétoires afin de rendre des comptes à la justice française et aux contribuables qui ont entretenu son train de vie dispendieux et inconscient du quotidien ordinaire de millions de gens. Des gens ordinaires qui ne feront jamais de bateau en juillet ou ne profiteront des joies d'un massage aux huiles d'argan sous un palmier à l'automne.
Rédigé par : SR | 01 novembre 2009 à 09:46
Quand les vieilles gloires se font dames patronnesses, c'est un régal de les entendre. Elles sont devenues des modèles de vertus, tout a été oublié, elles ne peuvent être que des victimes de la jalousie, de leur "innocence" et de leur bravitude au service de la patrie encore et toujours menacée.
Ah quels artistes, C. Pasqua
en particulier, on dirait Raimu.
C'est vrai que pour le pastis il en connaît un rayon, surtout en ce qui concerne les quatre tiers.
Rédigé par : yves | 01 novembre 2009 à 09:09
"Il y a dans l'attitude de Jacques Chirac, dont la maîtrise de soi a toujours été remarquée, un admirable minimalisme républicain qui n'est pas indigne de cette triste et emblématique "première" d'un ancien président appelé à comparaître devant un tribunal correctionnel."
Juste un mot qui ne va pas pas au coeur de votre billet, mais qui se situe quand même à sa périphérie.
Il y a un livre qui vient de paraître (en septembre dernier) :
"Le Sorcier de l'Elysée : l'histoire secrète de Jacques Pilhan" - François Bazin (Plon).
Je n'en n'ai pas encore terminé la lecture.
Mais je pense que cette traversée de presque vingt ans de la perception, de la communication et des scénarisations de la fonction présidentielle - du tout début des années 80 jusqu'à l'aube de l'année 2000 - devrait vous passionner, vous et vos lecteurs "politiques".
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 01 novembre 2009 à 08:09
Un brin d'humour...
Je trouve odieux de condamner ce pôvre Monsieur Jacques Chirac ancien président de la République car lui ce fin connaisseur en matière de chiens et de déjections à qui l’on doit ce mot devenu célèbre :
«Sarkozy, il faut lui marcher dessus. Pour deux raisons. Un, c’est la seule chose qu’il comprenne. Deux, ça porte chance.»
ne mérite nullement une telle humiliation quoi qu’il ait pu commettre dans le passé.
Gardons quand même le sourire, non ?
Rédigé par : Ambroise | 01 novembre 2009 à 08:01
Deux remarques sur le rôle des médias. 1) La complaisance à l'égard de Pasqua : les médias sont à l'affût de tout ce qui est polémique, conflit, affrontement, quitte à les créer de toutes pièces lorsqu'ils n'existent pas spontanément. Durand, Taddeï, Giesbert ont, cette semaine , franchi un degré dans cette escalade, en faisant une large place aux éructations tonitruantes d'invités susceptibles de créer le "scandale" ("ça fait de l'audience, mon coco!). 2) Pour Chirac, on peut espérer que l'événement fera capoter la canonisation médiatique qui était en préparation, même si, pour le reste, on aurait pu laisser les morts enterrer les morts, d'autant qu'on n'en finirait pas de décompter les emplois fictifs si l'on s'avisait de le faire dans toutes les collectivités locales de France !
Rédigé par : Guzet | 01 novembre 2009 à 07:56
Monsieur l'Avocat général, je retiens de votre billet, avant toute chose, cette analyse: "Demain, si le juge d'instruction venait à disparaître de notre procédure pénale, nous ne serions pas en deuil avec l'émergence d'un Parquet authentiquement indépendant, ..."
Vous avez, hélas, omis de nous édifier sur votre foi inébranlable en un parquet qui serait, selon vous, indépendant après la réforme voulue par Nicolas Sarkozy. Pourquoi, comment et au nom de quel principe ce miracle s'accomplirait-il?
Les déclarations très publiques de M. Marin dans les affaires Clearstream, Tarnac/Coupat, Julien Dray, ou ses réquisitions dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, d'une part, les affaires "classées" par M. Courroye concernant l'appartement de Nicolas Sarkozy sur l'île de la Jatte, les emplois fictifs du RPR ou les frais de bouche de M. Chirac d'autre part, ne me semblent pas constituer des signes de cette indépendance que nous appelons de nos voeux.
Le fonctionnement d'une organisation, d'une institution, ne peut reposer sur le seul registre des hommes -et des femmes- qui la composent.
Rédigé par : Christian C | 01 novembre 2009 à 07:49
Ce sont deux démagogues assez répugnants et leur sort m'indiffère.
Rédigé par : Monsieur Prudhomme | 01 novembre 2009 à 06:46
Que l’un ait les qualités pour être président et pas l’autre, voilà un scoop dont même M. Pasqua a toujours été convaincu !
Ce que vous dites est assez juste mais, dans ce billet comme dans les précédents, on sent comme une idéologie du judiciaire. Le principe de droit jusqu’à plus soif, mais plus tellement de sens.
Juste quelques exemples :
- cette affaire de professeur qui se fait asperger sa famille d’essence et tue l’agresseur. La justice s’empare de l’affaire et se charge d’établir la lumière. Moi aussi je pensais que c’était très bien, mais à y repenser ce n’est peut-être pas le boulot de la justice de triturer des contentieux déjà soldés.
- Clearstream où l’on confond manœuvres politiques probables de « laisser faire » et crime répréhensible. Là aussi on fait appel à la justice de manière abusive.
En même temps, on ne demande pas de faire autant de chichis aux soldats à qui l’on demande de tuer ou de se faire tuer (accessoirement on conteste leur nationalité, c’est sûrement agréable pour Ounoussou Guissé http://www.rfi.fr/actufr/articles/118/article_85562.asp ). Le gouvernement contourne les principes constitutionnels – votre protégé M. Lefebvre ne s’en cache même plus -, on établit une société où la violence sociale est tous les jours plus grande dans l’indifférence générale, puis on s’en va pinailler sur les comptes de la Ville de Paris il y a 20 ans. Je préférais quand Patrick Stefanini s’occupait du RPR, il ne poussait pas des époux à s’immoler par le feu devant les CRAs.
Société de notables qui discutent le bout de droit entre la poire et le fromage, tranquillement assis la porte fermée sur la réalité.
Il faut se souvenir que ce pays s’est fait de guerres et de révolutions. Il n'est pas l'œuvre de petits juges abrités derrière des grands principes. Il nous faut avancer, laissons tomber toutes ces affaires du passé et surveillons le présent, car "Un pur trouve toujours un plus pur qui l'épure"...
Rédigé par : Alex paulista | 01 novembre 2009 à 01:16