La ficelle est un peu grosse.
Pour Frédéric Mitterrand, ce serait un "honneur" d'avoir été traité de "pédophile" par Marine Le Pen, dans le récent Mots croisés sur France 2. Et ce serait une "honte" pour Benoît Hamon, porte-parole du parti socialiste, puisque ce dernier s'est dit, lui aussi, choqué par ce ministre qu'il a qualifié de "consommateur". Où la honte, chez qui l'honneur ?
La ficelle est trop usée, qui consiste, au lieu de répliquer sur le fond, à jouer de l'indignation éthique et politique comme si on avait davantage légitimité que ses contradicteurs pour le faire. Difficile tout de même d'entraîner Benoît Hamon - qui n'a pas cédé d'un pouce (lefigaro.fr) - dans la même mêlée que Marine Le Pen alors que précisément le premier explique que cette affaire va faire "le lit" du Front national représenté par la seconde (nouvelobs.com, le JDD). Il est des répliques que l'honnêteté intellectuelle devrait interdire.
"La mauvaise vie", livre écrit par Frédéric Mitterrand et publié au mois de mars 2005 par Robert Laffont, raconte dans un chapitre les relations tarifées de l'auteur avec des "garçons", des "gosses" en Thaïlande. Beaucoup trop jeunes, à l'évidence. Il décrit l'excitation qui est la sienne devant cette misère offerte et forcément soumise, cet univers de sexe et d'argent auquel il s'abandonne tout en le trouvant "dégueulasse" et indigne. Il humilie en pleine conscience et s'en trouve bien. Le tourisme sexuel dénoncé en France et ayant été pratiqué là-bas, de la part d'un homme choisi il y a peu comme ministre de la République, cela ne gêne personne ? Je ne suis pas persuadé que sa sincérité - qui la lui a demandée ?- soit à elle seule suffisante pour qu'un grand livre en résulte.
La polémique née ces derniers jours, parce que le "tourisme sexuel" nous est devenu insupportable à cause de notre combat contre la pédophilie et toutes les formes d'exploitation de l'enfance en France et que Frédéric Mitterrand a été nommé ministre de la Culture, me semble tardive. J'ai lu "La mauvaise vie" et j'ai d'emblée perçu ce qu'il y avait de nauséeux à la fois dans le récit et dans l'accueil complaisant qui lui était fait. Les critiques littéraires littéralement énamourées - je pense notamment à celle de Jean-Paul Enthoven - qui ont célébré ce livre m'ont paru plus, dans leur excès, saluer le sulfureux que le talentueux, le transgressif que la qualité de l'écriture. Parfaite illustration de ce "copinage" culturel et médiatique qui sans cesse diffuse ses méfaits en égarant les esprits et en dénaturant les goûts. J'avais été étonné alors par l'absence de la moindre voix discordante comme s'il fallait - j'insiste sur l'obligation - porter aux nues Frédéric Mitterrand. Il y a des devoirs que le snobisme impose et qui apparemment peuvent durer.
Ces aveux sur sa vie intime et asiatique n'auraient pu décevoir que le lecteur et susciter moins d'enthousiasme chez le téléspectateur si soudain, par quelle étrange aberration, même comme second choix, on n'avait pas décidé de le faire entrer au gouvernement. De la France. Gouvernement nommé par le président de la République sur proposition du Premier ministre. Gouvernement qui nous représente, dont les ministres n'auraient aucune légitimité véritable, citoyenne, s'ils étaient par trop déconnectés du sentiment et des tendances populaires. La liberté de démarche et d'expression au sein d'une société, la liberté de comportement à l'étranger pour ce qui regarde ses orientations intimes n'ont rien à voir avec la rigueur et la dignité qui s'attachent nécessairement à l'honneur d'être ministre. Que celui-ci soit hétérosexuel ou homosexuel n'emporte pas la moindre conséquence dès lors que cet état demeure enclos dans la sphère privée et ne vient pas, fût-ce indirectement, affecter la validité d'une politique mise en oeuvre dans tel ou tel secteur. Peut-on soutenir que les abandons asiatiques de Frédéric Mitterrand ne sont pas de nature à affecter si peu que ce soit, proclamés et exposés avec tellement de fausse audace (l'audace, dans ce microcosme, aurait été de les taire), la lutte gouvernementale contre la pédophilie et l'administration de la Culture ? Ou bien faut-il considérer que la Culture, dont on vante les mérites pour mieux l'oublier dans sa quotidienneté, devrait être naturellement destinée à de surprenants responsables, comme si elle-même était condamnée à pactiser avec le saugrenu, le choquant et le trouble ? Je l'aime trop pour ne pas penser qu'elle a droit aussi à des personnalités publiquement irréprochables. Les citoyens, la société dans ses profondeurs comptent-ils donc si peu pour que jamais leur possible perception des choix politiques ne soit prise en considération ? La démocratie c'est précisément, ce devrait être la volonté de répudier la "chasse gardée" pour l'Etat et le tout venant pour le peuple. Celui-ci a le droit de s'émouvoir devant ce qui ne l'ennoblit pas.
Les gazettes, lors de la nomination de Frédéric Mitterrand, ont insinué que l'épouse du président de la République ( j'essaie de me souvenir mais je ne me rappelle pas avoir voté pour elle !) avait glissé à son époux le nom de Frédéric Mitterrand. Pourquoi pas ? Ce qui ne laisse pas de m'étonner, c'est que, ce livre et ce chapitre étant connus, ces pratiques affichées et publiées, on n'a pas songé un instant au hiatus probable et risqué entre la prestigieuse fonction et le comportement délétère. Dire qu'à une certaine époque une simple mise en examen faisait démissionner le ministre et l'image publique pourtant était infiniment moins altérée par cette présomption d'innocence qui demeurait que par les émois pour le moins discutables de Frédéric Mitterrand. Ce qui me stupéfie encore davantage, c'est l'acceptation d'un tel choix par deux personnalités qui, en dehors des disputes politiques, sont respectées pour leur bon sens (le Premier ministre refuse la rétribution de l'absentéisme, par exemple), leur souci du peuple et leur absence de parisianisme. Je n'ai jamais rencontré François Fillon alors qu'à deux reprises j'ai échangé avec Claude Guéant il y a quelques années. Je ne peux pas croire que l'un et l'autre, dans un registre évidemment différent, n'aient pas été troublés par cette affectation ministérielle créant plus de désordre que d'espoir. Ce qui me rassure en revanche sur la validité de mon point de vue, c'est qu'Henri Guaino vole au secours de Frédéric Mitterrand avec l'adjectif "indigne" accolé, il est vrai, à "assez" comme un remords. Piquant de voir ce qualificatif appliquer à ceux qui dénoncent ! Il y a des êtres dont on déplore le silence et d'autres dont la parole, à leur insu, sert la cause qu'ils pourfendent.
Je ne me fais aucune illusion. En dépit de Benoît Hamon, Marine Le Pen servira de repoussoir et Christine Boutin, qui désapprouve aussi, de prétexte. L'UMP, décidément méconnaissable et progressiste en diable, est venue en renfort du ministre. Cette controverse qui n'est pourtant pas dérisoire va s'éteindre, étouffée par cette philosophie ironique et compréhensive, marque de l'identité de notre temps, qui postule qu'il n'y a rien de grave, rien d'interdit et que le gouvernement de la France a le droit de mêler qui il veut en son sein puisque le Pouvoir peut tout. S'il fallait une preuve pour justifier ce pessimisme, il suffirait de voir à quel point les "grands" médias ont été discrets - sauf au journal de France 2 - sur cette affaire et comme le Net, une fois de plus, a été décisif. Marianne 2, notamment, a souligné cette grave carence et pallié les manques. Gérald Andrieu, en expliquant l'indulgence à l'égard de Frédéric Mitterrand par le fait qu'il est "un membre éminent de la caste des mondains parisiens", fait preuve d'une pertinence qu'on souhaiterait davantage partagée.
Frédéric Mitterrand, les critiques légitimes qui lui sont faites, le trouble autour de lui, la certitude que dans l'immense vivier intellectuel et politique français on aurait pu trouver sans aucune difficulté un ministre ordinaire (dans le bon sens du terme) mais qu'on a fui cette opportunité pour provoquer et faire "un coup", tout cela donne envie, et je ne suis sans doute pas le seul citoyen à la désirer, d'une tranquille et sereine banalité. De cette banalité qui manifeste qu'on a dominé l'obsession de surprendre et qu'on a vaincu le risque de la médiocrité. D'un ministre qu'on contredit peut-être mais qu'on ne récuse pas.
Frédéric Mitterrand évoque son "honneur" à bon compte. Il devrait trouver mieux. Car le Front national est vraiment usé à force d'avoir trop servi. Si son honneur de ministre, c'était tout simplement de partir ?
Monsieur l'avocat général,
Il me semble, mais sans doute y a-t-il prescription, possible de condamner un ressortissant français pour ces crimes et délits commis à l'étranger ?
En tout cas, elle est pas belle la vie... Avoir pratiqué des actes relevant de crimes et être nommé ministre de la République et bien sûr obtenir nombre de décorations quand celles-ci sont réservées à des personnes ayant représenté dignement la France !!
Rien de mieux pour dégoûter les gens... Dans la famille Mitterrand, nous avions un résistant de Vichy qui avait élevé sa fille adultérine aux frais de la république et maintenant on a un ministre ayant avoué des délits (on ne va pas en Thaïlande pour trouver des hommes de son âge... à moins de prendre les gens pour des cons comme sur TF1) nommé par un président de droite... Ne soyez pas étonnés de l'abstention et du dégoût qu'inspirent les élus.
Rédigé par : Bruno | 08 avril 2010 à 19:11
Comment ne pas être d'accord avec vous ? Comment ne pas condamner ces pratiques tarifées et immondes vis-à-vis d'enfants pauvres et soumis ? Les autorités thaïlandaises ne pourraient pas déposer plainte avec demande d'extradition ? (On risquerait de retrouver notre "bon" Frédéric Mitterrand dans la même posture que Roman Polanski ce qui ne manquerait pas de piquant...)
Par ailleurs, aujourd'hui encore, peu de gens s'émeuvent des pratiques illicites d'un certain André Gide...
Rédigé par : Laurent Remise | 27 octobre 2009 à 00:42
Monsieur l'avocat général,
Qui est donc allé aux Philippines pour constater le tourisme sexuel des ferrailleurs fortunés des "Bouygues", "Nicollin" et autres Doumenc ? La comparaison avec Frédéric Mitterrand est peut-être un peu outrée. Je suis allé aux Philippines, j'ai vu cela, j'ai alors pensé à Jean-Toussaint Desanti, mon compatriote, dont je ne vous ferai pas l'offense de vous soupçonner de ne l'avoir pas lu puisque philosophe et communiste qui disait : "Lorsque j'ai assisté à la rafle du Vel d'Hiv, j'ai porté ma main au creux de mon aine pour me saisir de mon revolver, tant le désir de tuer des flics m"avait saisi."
Il n' avait pas de revolver, de même qu'à Manille, je n'avais pas de revolver le 21/04/96, mais je n'étais pas Jean-Toussaint Desanti, seulement un homme de passage.
A propos, l'avez-vous lu ?
Cordialement.
VILLANOVA
Rédigé par : VILLANOVA | 24 octobre 2009 à 00:33
Moi, ce qui me choque c'est votre "Beaucoup trop jeunes, à l'évidence." L'intéressé s'en défend furieusement. Qu'en savons-nous ? A quand remonte son dernier voyage là-bas, ce qui nous permettrait, sur foi de ses aveux (quelques années d'écart a-t-il dit), de calculer en cachette sur nos doigts l'âge de ses partenaires comme jadis les mégères comptaient les mois séparant une naissance d'un mariage un peu rapide.
Ce n'est pas beau d'accuser sans preuves.
Et personne ne se choque du plus choquant : avoir acheté, même pour quelques instant, même une seule fois, le corps d'un humain.
Douce France où les putes seront toujours damnées et leurs clients inexistants...
Rédigé par : Michel Paquot | 14 octobre 2009 à 23:48
Bonjour,
J'ai attendu une semaine pour voir si quelqu'un allait dire avant moi comme moi, cela m'aurait reposé.
1° rupture d'égalité devant l'application de la loi (cf "opportunité" des poursuites) : à mettre en rapport sexuel avec la caste des "monstres sacrés" (monstres : sic) qui se reproduisent dans le monde des arts et des lettres / rarement on a eu un "fou chantant" en réclusion criminelle pour viol d'enfant par rapport au nombre réel de faits
2° emballement médiatrope du pouvoir sarkozyste : recherche de connivences avec les professionnels du spectacle au détriment des engagements pris auprès de son électorat de droite classique / on élimine la compétente Albanel, trop femme, pas assez "gaie" au profit d'une "gueule" susceptible de troubler les repères du camp de la gauche caviar...
3° absence de réflexion rétrospective quand des mises en parallèle s'imposent avec les cas de poursuites barbares contre des innocents / on peut penser à Outreau mais aussi aux milliers de pères divorcés innocents anonymes persécutés par un système psycho-judiciaire délirant : à cet égard les "paternités" du Neveu de Tonton ont quelque chose d'effrayant : un "père" "gay" a somme toute plus de droits dorénavant ...
4° silence assourdissant de la magistrature dont les caquetants "syndicats" se taisent toujours sur la pédophilie / c'est le moment de ressortir inlassablement la révélation du 23 juillet 1997 dans le Canard Enchaîné : "Anonymat garanti pour magistrats pédophiles" (enquête dite ADO71 de la Gendarmerie de Saône-et-Loire) / toujours à mettre en lien avec la folie de dédouanement consécutive qui s'est ensuite emparée du pauvre petit juge d'instruction à qui tout le monde pense ...
5° après avoir grandement contribué à l'émancipation des faibles et opprimés, les moyens professionnels d'information en sont arrivés à constituer et renforcer une nouvelle caste de privilégiés du non-pénal à laquelle ils souscrivent et qui autorise donc les pires turpitudes aux "happy few" / cette situation relève d'un gravissime trouble à l'ordre public laissé impuni et en conséquence il ne faut pas s'étonner de la rébellion destructrice de jeunes amoureux de la justice qui par grosse colère en arrivent à casser dans Poitiers la ville juriste endormie ...
Sans illusion quant aux effets de la présente intervention, si toutefois elle n'encourt pas le classement vertical ...
Rédigé par : PARITOLOG | 14 octobre 2009 à 11:40
Avec mon épouse, ancien avocat, nous partageons entièrement votre analyse. Nous regrettons seulement qu'en France aucun homme politique, aucun journaliste n'en ait, à notre connaissance, écrit autant (à l'exception d'un article de Newsweek traduit dans Le Nouvel Observateur, et dont l'analyse rejoint la vôtre).
Question, que nous adressons au magistrat. Etant donnés les faits publiquement étalés, et la qualification pénale qu'ils sont susceptibles d'encourir, pourquoi aucune information judiciaire n'a-t-elle été ouverte ? Tout juge qui a connaissance de tels faits n'a-t-il pas obligation de le faire ? On annonce qu'une plainte en ce sens serait bientôt déposée en Belgique, en Suisse, aux Etats-Unis ? Pourquoi ne se passe-t-il rien en France au plan judiciaire ? Le terrorisme de la pensée "politiquement correcte" est-il à ce point dominant ?
Rédigé par : Hugues | 14 octobre 2009 à 08:51
Monsieur Bilger,
C'est le plus bel article que j'ai pu lire sur cette affaire. Sa beauté réside dans la justesse et dans la manière dont vous fustigez cet élitisme couard, et finalement vulgaire, qui a fermé et ferme encore les yeux sur l'abject.
Bravo !
Rédigé par : Elaïs | 13 octobre 2009 à 23:06
@jeanad
Pourriez-vous poursuivre votre argumentation ? Ca promet d'être intéressant.
Rédigé par : Ludovic | 13 octobre 2009 à 07:44
Transposez la phrase en France - un type lambda écrirait "l'argent et le sexe : c'est mon système" et "les GOSSES n'ont que des miettes de ce commerce", il aurait la brigade protection jeunesse sur le dos et ferait l'objet d'une surveillance.
Mais comme c'est décrit comme étant du passé et que FM n'est pas assez idiot pour donner l'âge des consommés thaïlandais ...
Tout va bien sur le plan légal.
Qui dit légal ne dit pas légitime.
Ce qui fait que sur le plan de l'image, c'est pas terrible terrible.
Rédigé par : PIEDSNICKELÉS | 13 octobre 2009 à 04:57
Cher Jean-Dominique Reffait
Pour expliciter ma formule "animaux en rut perpétuel": je pense à ces éléphants qui violent les rhinocéros pour assouvir leurs pulsions. Ils leur brisent le dos, aussi.
http://www.kewego.it/video/iLyROoaftrGd.html
J'en remets un couche, vous m'avez l'air en forme.
Si je comprends bien, votre idéal, c'est un monde où on n'a pas le droit d'émettre une quelconque généralité, même si on en perçoit la limite.
Mais si on le fait, à ce moment le bien-pensant de service a carte blanche.
Remarquez, on a le droit de tout dire.
Par moments, vous me donnez envie de commencer à fumer...
Rédigé par : Alex paulista | 13 octobre 2009 à 02:13
Rédigé par: Robert | 12 octobre 2009 à 12:46
Cher Robert,
Suis plutôt d'accord avec vous, sauf à ne pas reconnaître de qualités littéraires à C Millet qui narra ce qu'on appelle communément des excès, mais qui là ne regardaient qu'elle et de plus avec style, c'est une fine plume - sans plaisanterie facile, quoique - et experte reconnue dans le domaine - certes souvent fumeux - de l'art contemporain. L'ai croisée dans le métro il y a trois ans, à en croire les regards apathiques s'y posant, devais être le seul à la reconnaître malgré ses deux millions de bouquins vendus, nous prouvant qu'on peut de toute façon tout raconter, sauf à être aussi médiatique que chéri FM, les gens n'étant que les gens, ils oublient aussi vite qu'ils parcourent des yeux en croyant lire.
Ce qui m'a un poil agacé est cet aveuglement volontaire quant au fait qu'hormis en ses aspects qu'aie mentionnés (l'inacceptable), la prostitution est et sera toujours partie prenante de nos sociétés et qu'interdite, elle refleurirait de ses tiges vénéneuses comme la prohibition promut l'alcool partout où on s'y risqua.
Discutais il y a peu avec un grand ponte parisien de la gastro qui me parla de ces Saoudiens qui viennent se faire soigner en Suisse ou à Paris des ravages engendrés par leur consommation d'alcool, eux prônant, eux venant de...
AO
Rédigé par : oursivi | 13 octobre 2009 à 01:09
Ouais ! Qu'il dégage ce tordu et le plus vite sera le mieux ! Peuple de France, combien de temps vas-tu te laisser diriger par ces dégénérés ?
Rédigé par : JEANAD | 12 octobre 2009 à 20:40
Bonjour.
Excellent article en effet, comme l'indique Roman Bernard sur son blog.
Le mien, en lien.
Cordialement.
Rédigé par : Stalker | 12 octobre 2009 à 17:37
"..vous ne grognez derrière la femelle qu'à l'époque du Carnaval où l'on vous aperçoit, priapique, courant la carioca pucelle ?"
Rédigé par: Jean-Dominique Reffait | 12 octobre 2009 à 11:58
"Pucelle" et pourquoi pas "impubère", tant qu'à aller à fond de calomnie ?
Elle est un peu raide celle-là, JDR !
Politiquement incorrecte envers AP en en pourfendant le politiquement incorrect de sa maladroite généralisation ?
Mise en abyme ou simple effet coquin dû au croisement récent d'une biche ? Pas dans le bois où on cherche Treiber, j'espère ?
AO
Le consumérisme évoqué par AP doit être de celui entrevu dans les fourrés du Troca dans le film de Téchiné, "Les témoins", effectivement sordide, à la limite du dantesque.
Rédigé par : oursivi | 12 octobre 2009 à 14:31
< Que d'hypocrisies là-dessous.
Ou de complète incompréhension, de l'homme, de toute société. "Le veau d'or" citiez-vous, existe aussi, "qui veut faire l'ange fait la bête", et "les bonnes intentions qui pavent...".>>
AO 11 octobre 2009 à 14:54
Il n’y a de ma part ni complète incompréhension, ni nostalgie de canons moyenâgeux et ne suis ni ange ni bête.
En premier lieu, je me permets de vous faire constater que je me suis abstenu de toute appréciation sur l’orientation sexuelle de qui que ce soit : ce domaine, relevant à mes yeux de la sphère intime, ne me concerne nullement. Il relève de la liberté individuelle et je ne saurais porter le moindre jugement. Et ceci, sans qu’il y ait la moindre hypocrisie là-dessous !
Il y a cependant d’autres points qu’il me paraît utile d’évoquer.
Il me souvient d’avoir, quelques années avant l’édition du livre de confessions de F.M., aperçu dans un rayon de librairie, un livre dont la critique de l’époque oscillait entre le dithyrambe et l’avanie, celui de Catherine M. Après avoir lu la quatrième de couverture, j’ai ouvert le livre et suis tombé sur un passage où l’auteur(e) racontait par le menu une scène de sodomie dans une voiture et dans un état particulier. Cette simple lecture m’a conduit à reposer le livre qui, pour moi, relevait de la littérature que je qualifie du « trou de la serrure » : ne voyez là aucune pruderie effarouchée de ma part. Et donc, malgré les critiques favorables de celui de FM et des qualités indéniables d’écriture, je l’ai classé dans la même catégorie. Comme l’a écrit une intervenante, ces confessions relevait à mon sens plus du divan que de la littérature. Mais en l’espèce, chacun a sa propre appréciation de la littérature et, en ce qui me concerne, je suis plutôt amateur d’essais, qu’ils soient sociologiques, politiques, philosophiques ou scientifiques. Et, autant j’ai fustigé la réaction d’Alain Finkielkraut dans sa défense de Polanski, autant j’apprécie la hauteur de ses propos quand il traite d’autres sujets, comme l’école.
Par ailleurs, dans les années proches de la parution du livre de FM, une autre affaire a emballé la sphère médiatico-politique. Il s’agissait d’une personne contrôlée par la police, transportant une jeune prostituée du bois de Boulogne. Cette personne, D.A. me semble-t-il, s’est trouvée traitée de la même manière que F.M. et par les mêmes qui excipent sans cesse de la présomption d’innocence. Sauf que, à partir d’une mauvaise défense initiale, il a dû démissionner de ses fonctions de conseiller à l’Hôtel Matignon, et alors même qu’il n’exerçait pas celles de ministre de la République. Cependant, l’intéressé ne bénéficiait pas de l’excuse absolutoire de la licence artistique, poétique ou littéraire. La justice est ultérieurement passée.
En dernier lieu, mes interventions dans ce blog n’ont jamais visé la personne, mais simplement à considérer que, dans notre système politique, on ne respecte pas un adversaire. Il s’agit nécessairement d’un ennemi à abattre de manière définitive et par tous les moyens, y compris les moins glorieux. En l’espèce, je garde estime intellectuelle à FM et n’apprécie guère le système de curée médiatique dont il fait l’objet. A mon sens, l’honneur eût dû le conduire à ne pas accepter ce poste ministériel du fait même de l’instrumentalisation dont il était et serait nécessairement l’objet, ne serait-ce que par son nom et son passé.
Rédigé par : Robert | 12 octobre 2009 à 12:46
Alex Paulista :
"PS: je n'aime pas beaucoup les bisexuels. Tous ceux que j'ai croisés (je n'ose dire connus) étaient comme des animaux en rut perpétuel."
Ne craignons pas les généralisations hâtives !
Et les autosexuels alors ? Les néosexuels, les trisexuels, les rétrosexuels ? Métasexuels, supersexuels, infrasexuels, hiérosexuels, parasexuels, psychosexuels, tous en rut !
Devons-nous conclure, Alex Paulista, que votre période de rut ne couvre pas toute l'année ? Qu'à l'instar des cerfs dans nos belles forêts en ce moment, vous ne grognez derrière la femelle qu'à l'époque du Carnaval où l'on vous aperçoit, priapique, courant la carioca pucelle ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 octobre 2009 à 11:58
@ Véronique Raffeneau et Ludovic
Je partage complètement l'avis de Véronique : Nicolas Sarkozy a fait une lourde faute.
Je pense que Mitterrand s'est laissé convaincre trop facilement mais c'est bien le président qui l'a nommé. Pour faire un coup. No comment...
Rédigé par : Florence | 12 octobre 2009 à 09:13
@ Catherine JACOB
Ha ha
L'expression "ni de ne frayer qu'avec des homosexuels" ne faisait pas allusion à la bisexualité (?) de Frédéric Mitterrand...
Vous et Pierre-Antoine, ça fait deux personnes qui voient dans mes commentaires plus de vice que je n'en mets... :o)
PS: je n'aime pas beaucoup les bisexuels. Tous ceux que j'ai croisés (je n'ose dire connus) étaient comme des animaux en rut perpétuel.
Rédigé par : Alex paulista | 12 octobre 2009 à 06:00
Monsieur le procureur, j'ai parcouru votre billet indigné et ayant lu, il y a quatre ans, "La mauvaise vie", je ne partage en rien votre indignation.
Inutile de s'étendre, le sujet est suffisamment largement débattu par ailleurs.
Je retiens un point, celui par lequel, vous le juriste, réclamez la démission de F.Mitterrand, alors que celui-ci n'a fait l'objet d'aucune condamnation judiciaire.
Non, vous réclamez cette démission au nom de la morale, ce qui renvoie aux pires régimes que l'on puisse subir.
Je conclurai simplement en vous posant cette question :
" Que n'avez-vous exigé en son temps la démission d'A.Malraux, bel et bien condamné à l'époque pour des trafics d'oeuvre d'art dans un pays soumis, humilié, conquis et qui ne pouvait vraiment se défendre ?"
Je suis sûr que je vais vous inspirer de sincères et vertueux remords.
Veuillez agréer, Monsieur le procureur, l'expression de ma considération hésitante.
Rédigé par : Marc CASANOVA | 11 octobre 2009 à 20:46
En vérité, on est toujours trahi par les siens. Ce n'est pas la réaction populaire qui fait mal - les élites généralement n'en ont rien à faire - c'est l'usage que ceux de l'élite en fait qui blesse.
TOUTEFOIS.
Il y a une façon désormais assez commune de jouer au bonneteau avec la "culture".
Mitterrand : "d’un côté, j’exhibe avec une certaine fierté mes sordides petits secrets, de l’autre je me repens mais pas trop.
Polanski, dans sa fameuse entrevue en a fait autant. "D’accord c’est une erreur (je n’avais pas IMAGINÉ pouvoir faire du mal à cette fille etc. etc.... ) (manque d'imagination avouée) d’un autre, (expression complice en direction de l’intervieweur) : “j’aime les TRÈS jeunes filles, comme TOUS LES hommes”;
Mitterrand finalement, en a fait autant : "allons allons : est-ce qu’il n’y a que moi?"
Au fond, l’un comme l’autre légitiment leurs actes en le justifiant par leur caractère commun et ordinaire.
Ce que j’ai mis tant d’effort à expliquer et à décrire comme s’il s’agissait de fantasmes uniques et d’aventures personnelles sont des choses finalement tout à fait ordinaires et communes. Dénonciation hypocrite de l'hypocrisie.
Eh bien, c’est peut-être cela qu’il aurait fallu savoir explorer (donc reconnaître) AVANT.
De là qu’il aurait fallu partir …
Explorer autrement cet (éventuel) inconscient collectif.
Alors, Mitterrand Polanski : éveilleurs ou endormeurs?
That is the question.
Explorer les fantasmes dans l’autofiction est désormais absolument sans danger.
Passer à l’acte en violant les lois comporte effectivement un risque que tout individu doit assumer.
Il n’est pas sérieux d’invoquer la série d’écrivains sulfureux du XIX et du XXème siècle pour défendre ces passages à l’acte. Ils ont écrit à une époque où la seule exploration dans l’écriture était dangereuse (quoique possible par l’écrit anonyme circulant sous le manteau) : ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Les frontières ont été repoussées.
Alors cessons de pleurer sans arrêt sur une censure qui n’existe pas.
L’obsession de la sexualité et de la prostitution est une spécialité qui a commencé véritablement au XIXème siècle. Auparavant, en fait, seule une infime minorité s’y est intéressée.
Il est malhonnête d’invoquer “les écrivains” ou l’histoire de la littérature pour défendre la valeur de telle ou telle oeuvre littéraire.
Beaucoup d’écrivains ont décrit les moeurs des grands, des courtisans, de l’élite au pouvoir, sa brutalité ou sa valeur, les événements historiques dans lesquels ils étaient jetés, “les forces en présence”…. Ils risquaient beaucoup plus gros que les écrivains autofictionnistes qui se concentrent sur leurs fantasmes prétendument “personnels”.
Décrire et explorer ses fantasmes - aussi étranges ou pervers soient-ils - ne comporte strictement plus aucun danger. Seul le passage à l’acte est dangereux. Le passage à l’acte, c’est la sortie de la littérature.
Ce blabla que l’on trouve ça et là sur la censure et le puritanisme n’est ni crédible ni sérieux.
Rédigé par : PIEDSNICKELÉS | 11 octobre 2009 à 19:40
@Alex paulista
Mais je l'avais bien compris ainsi.
Je faisais simplement part (avec humour... du moins le croyais-je) d'une impression fugitive qui m'a effleuré l'esprit en vous lisant.
Impression fugitive par analogie peristante entre le "beur de service" et notre Aïssa préféré (que je salue au passage)
Cordialement et avec humour (si, si, même si certain(e)s ne le verront pas ainsi)
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 11 octobre 2009 à 18:42
Oui M. Mitterrand devrait démissionner !!! "S'il s'était agi de "femmes" il n'y aurait pas tout ce battage" a-t-il dit lors d'une émission ; eh bien parlons de femmes ! un ministre qui se serait livré à la prostitution en France auprès de jeunes roumaines ou autres jeunes filles de l'Est, bien que tout contrit, aurait-il été nommé ministre ? alors que l'Etat lutte contre cette pratique ? la question pourrait être posée à M.Mitterrand. Le tourisme sexuel, même lorsqu'il ne s'agit pas de mineurs, est condamné comme atteinte aux droits de l'homme au niveau national et international au nom de la défense des plus faibles. Alors, les écrits de M.Mitterrand tout compassés qu'ils soient, si bien évidemment ne doivent pas tomber sous le coup de la censure, auraient dû être un empêchement "irréfragable" à un poste de ministre censé adhérer si ce n'est aux lois nationales et internationales au moins à leur esprit !!. En outre ce boulevard qui lui est offert sur TF1 et sur France 2...... c'est hallucinant de voir combien certains ont si peu de dignité...mais ce qui m'ennuie n'étant pas une femme de droite et encore moins d'extrême droite c'est de sentir qu'inexorablement ces comportements et d'autres creusent, à l'instar de l'eau en terrain calcaire, des souterrains qui vont rendre le sol méchamment instable!!!! Merci M.Bilger pour votre billet; je réfléchissais à cette affaire en faisant des crêpes et je me suis dit voyons ce que dit l'Avocat Général.... à bientôt!!
Rédigé par : zabou | 11 octobre 2009 à 18:03
"..chef de l'Etat ait pu nommer au ministère créé pour André Malraux..."
NossyBe 2:31
J'aime plutôt Malraux, comme écrivain voire aussi comme politique, même si à la fin, comme le grand Charles, il avait raté un métro, mais rappelez-vous que De Gaulle nomma à la culture un homme qui en son temps d'aventurier - en Asie là encore, "C'était dans un port d'Orient", comme J Conrad offrit de nous griser en un temps où.. mais je m'éloigne - vola et trafiqua des oeuvres d'art, ce qui fait fait presque non moins tache que de payer des types pour se griser. Aventurier - ce qui n'est pas infamant, loin de là, tout dépend de quel bord de l'aventure on se place - devenu ministre qui fit cependant lancer les CRS sur les soutiens de Henri Langlois, faisant coffrer un Godard ensanglanté d'avoir été jusqu'à faire le coup de poing pour défendre ses idéaux.
Pas glorieux.
J'aime plutôt bien Malraux ; qui n'a pas sa part d'ombre, parmi ce genre d'oiseaux ?
AO
Rédigé par : oursivi | 11 octobre 2009 à 15:37
"l'éthique et du respect de l'autre, ce que la relation tarifée exclut d'emblée."
Robert, 11h26.
Non, c'est faux.
De même que Talleyrand disait que la beauté était ce qui "vous fait gagner quinze jours avec une femme", l'argent est ce qui fait économiser du temps à des gens en manque de cela ou en manque tout court.
La prostitution charrie, bien assurément, un large cortège de cas sordides, même quand elle est "libre et consentie", tous le savons, mais elle n'est pas le plus vieux métier pour rien, elle l'a toujours été et le sera durablement, du fait de la biologie et des instincts dont d'aucuns sont certes juste contextuellement admis et seront remis en cause et sous le coup de la loi demain, mais vu l'extraordinaire entrelacs d'intérêts que toute société crée et les armes autant que faiblesses qui nous constituent tous, elle ne s'est pas maintenue par hasard, ne se maintiendra pas par hasard.
Vous pouvez trouver cela médiocre moralement, et ce l'est comme le reste de la vie avec son cortèges de lâchetés et de compromissions, mais heureusement la justice ne s'attaque qu'à ce qui est vraiment injustifiable et le restera durablement, prostitution forcée, proxénétisme, comportement à risque, et bien évidemment, détournement et viol de mineur.
Le seul problème, non en un absolu inexistant mais dans une marche compréhensible des sociétés - et encore, il y a cinq cents ans entre nos canons moraux et ceux des Talibans et de bien d'autres peuples qui vous jetteraient leur moral à la face non moins sûrs que vous, nous, de leur indignation - est uniquement de savoir si les pratiquants sont majeurs, protégés et consentants.
Ce sont nos règles et je les crois bonnes.
Combien de femmes tolèrent les assauts de leur mari par peur ou par intérêt ? Et je ne parle même pas de toutes ces sociétés africaines où on peut marier un femme de 13 ou 15 ans avec un type de plus 60, pourvu qu'il représente un bon partie pour la famille cédante. Que ce fut le cas ici, c'est non moins vrai, mais il y a déjà fort longtemps.
Que d'hypocrisies là-dessous.
Ou de complète incompréhension, de l'homme, de toute société. "Le veau d'or" citiez-vous, existe aussi, "qui veut faire l'ange fait la bête", et "les bonnes intentions qui pavent...".
AO
Rédigé par : oursivi | 11 octobre 2009 à 14:54
@Alex paulista | 10 octobre 2009 à 18:36
"Mais on ne peut pas lui reprocher de trahir ses amis ni de ne frayer qu'avec des homosexuels.
C'est au moins cela."
C'est juste. Personnellement sa bisexualité m'indiffère pour autant que le modèle ne s'en impose pas comme modèle culturel branché à la française en regard duquel les bêtes hétéros ou les justes homos deviendraient l'objet d'une sorte de condescendance blasée.
Quant au fait de ne pas trahir, ses amis ou en général, c'est en effet une qualité fort appréciable et appréciée, il s'agit juste au préalable de faire des choix judicieux en matière d'amitié, bien que tout comme l'amour, à vrai dire, l'amitié ne se commande guère.
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 octobre 2009 à 12:36
@NossyBe,
Evidemment vous n'avez pas lu le livre mais vous hurlez avec les loups, c'est misérable.
"Il y a une quarantaine d'années vos collègues du Parquet n'auraient pas manqué d'entamer des poursuites contre l'auteur et l'éditeur quoique je doute qu'un éditeur ait osé faire paraître un brouet de ce genre".
Puisque manifestement vous êtes d'une ignorance crasse en matière de littérature, commencez donc par lire André Gide, prix Nobel de littérature, Henry de Montherlant, Roger Peyrefitte et quelques autres.
Quant au parquet, voilà ce qu'en dit "sub lege libertas": "le procureur que je suis répugne à considérer que le récit livré à la publication par Frédéric Mitterrand de sa Mauvaise Vie soit un procès-verbal de déclarations circonstanciées devant un enquêteur de police. L’auteur en question indiquait lui-même lors de sa parution qu’il puisait sa source dans ses expériences et sa vie mais que pour autant, faisant oeuvre de littérature - ce dont je ne jugerai pas ici, le personnage de son livre était un être de fiction condensant aussi ses fantasmes et ses désirs dans le récit de leur assouvissement."
Voilà.
Rédigé par : Ludovic | 11 octobre 2009 à 11:49
Merci à "Chat de gouttière" pour son intervention qui est frappée au coin de l'éthique et du respect de l'autre, ce que la relation tarifée exclut d'emblée.
Le culte du Veau d'or n'a jamais assuré la liberté de l'Homme...
Rédigé par : Robert | 11 octobre 2009 à 11:16
Le problème de cette affaire c’est aussi et surtout que les relais d’opinion ne font pas leur travail de vérification essentiel.
Sur ce point, constater que ni Benoît Hamon ni Laurence Ferrari n’ont lu le livre qu’ils évoquent, mais en plus le reconnaissent, est navrant :
http://ecrire.typepad.fr/nicolier/2009/10/mauvaise-vie-mitterrand.html
Ensuite, une fois que ce travail de vérification basé sur un minimum d'honnêteté intellectuelle a été produit, toute opinion est valide et pertinente. On peut se demander toutefois si beaucoup de commentateurs, à commencer par les plus importants, ont entrepris ce préalable ? La réponse est malheureusement non !
Rédigé par : Eric Nicolier | 11 octobre 2009 à 11:08
Autant j'ai trouvé la réaction d'Edwy Plenel vraiment misérable, autant celle de Jean-Luc Mélenchon, ce matin sur Europe 1, me semble digne et responsable. Deux opposants à Sarkozy, deux hommes de gauche, deux manières de concevoir la politique.
Rédigé par : Laurent Dingli | 11 octobre 2009 à 10:28
Cher Pierre-Antoine
Je fustigeais la nature de la relation: la condescendance. Que ce soit avec un noir, un arabe ou un breton importe peu.
Ce qui est révélateur, c'est que FM se défende en disant qu'il n'a rencontré que 4 ou 5 fois ce jeune...
C'est bien cela qui est choquant !
Cet homme marche vraiment à l'envers...
Rédigé par : Alex paulista | 11 octobre 2009 à 06:19
Il paraît que Sarkozy ne voulait plus de Christine Albanel, car elle était trop ordinaire. C'est sûr qu'avec Frédéric Mitterrand, il a du piquant en abondance.
Peut-être est-ce la fin de la logique qui veut que le ministre de la Culture soit choisi pour plaire aux cultureux, le ministre de l'Agriculture pour plaire aux paysans, etc.
Peut-être va-t-on se rendre compte que les ministres sont avant tout là pour servir l'ensemble des Français.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 11 octobre 2009 à 04:05
Je n'ai lu que les seuls extraits du livre de FM publiés sur le site du journal Le Monde et je trouve que c'est vraiment dégueulasse (il n'y a pas d'autre mot pour le dire). Après la lecture on se sent sali intérieurement et rempli de dégoût.
Je ne suis pas "bégueule" et j'aime bien lire Choderlos de Laclos ou Tallemant des Réaux ou encore Henry Fielding. Paradoxalement la sensualité qui se dégage de ces livres a quelque chose de "sain" ; mais là les bras m'en tombent. Et puis tout cela est sans talent : n'est pas Flaubert qui veut.
Que ce récit soit autobiographique ou pas n'a guère d'importance. Ce qui laisse pantois, c'est que le chef de l'Etat ait pu nommer au ministère créé pour André Malraux l'auteur de telles insanités d'une tristesse à pleurer.
Triste monde politique. Nous avons un ancien Président la République qui se prend pour un académicien et écrit des romans à l'eau de rose qui tomberaient des mains du pire des cancres et un ministre de la culture en exercice auteur de la prose la plus dégradante qui se puisse lire. Il faut être totalement dépourvu de tout sens moral pour publier un ouvrage pareil.
Il y a une quarantaine d'années vos collègues du Parquet n'auraient pas manqué d'entamer des poursuites contre l'auteur et l'éditeur quoique je doute qu'un éditeur ait osé faire paraître un brouet de ce genre.
On peut penser ce que l'on veut de François Mitterrand (et je n'ai jamais voté pour lui) mais c'était un homme de goût et l'on peut imaginer qu'il aurait été atterré par ce genre de littérature.
Rédigé par : NossyBe | 11 octobre 2009 à 02:31
Bonjour
Merci encore pour ce billet et pour tous ces commentaires éclairants.
Je n’ai pas lu le livre mais tous ceux qui l’ont lu et qui se sont exprimés sur ce blog n’y ont pas trouvé d’apologie de la pédophilie mais se demandent
POURQUOI MAINTENANT ?
Je pense, comme certains l’ont dit, que c’est sur Polanski que l’on tape à travers lui afin de mieux tirer sur le pianiste peut-être.
Quoiqu’il en soit le DIVAN est bien mieux adapté pour les états d’âme.
Mais F.M n’avait pas prévu qu’il deviendrait ministre de la culture un jour.
Duval Uzan
P.S @ bernard
Je crois que c’est petit Bernard et Grand Bernard et non Grand Bernard et Petit Bernard.
Rédigé par : Duval Uzan | 10 octobre 2009 à 23:44
Les milieux proxénètes sont des businessmen/women qui délèguent certaines femmes à la propagande pour clamer à qui veut l'entendre que la prostitution est "un travail comme un autre". Or, c'est faux : la pénétration répétée par des étrangers n'est pas et ne sera jamais un travail comme un autre. C'est un monde souterrain et forcément souterrain.
Beaucoup de drogue circule dans cette population et le taux de mortalité est 40 fois supérieur à celui de la population normale (chez des êtres jeunes).
Beaucoup de gens (hommes et femmes) justifient la prostitution en disant : "si la prostitution n'existait pas, les hommes attaqueraient les femmes". Ce qui veut bien dire que la société pense tout bas (ou tout haut) (et majoritairement) qu'un très grand nombre d'hommes sont potentiellement violents. Si cela est vrai, cela signifie que la société vit en fait sous une menace diffuse, puisque les nombreux clients prétendument non-violents seraient ouvertement violents (s'attaqueraient donc aux femmes et aux jeunes non prostitués) s'ils n'avaient pas cette forme de droit garanti au service sexuel tarifé assuré par une caste de parias.
Il y a ce vaste groupe qui semble dire : "Garantissez l'offre, sinon nous allons tout casser".
La chose se complique encore car ce sont en fait les proxénètes (comme les transnationales) qui dominent le marché et tirent un profit considérable de la demande, ce qui perpétue l'offre.
Les prostitués prétendument libres ne peuvent pas vraiment négocier les tarifs ni les formes d'échange car une masse de prostitués plus jeunes, souvent sans papier feront ce qu'ils refusent de faire. Il y a le roulement. Les exigences des clients sur le type de service se multiplient ainsi que les formes de sexualité violentes.
Ce sont les clients collectivement qui ont le pouvoir sur le type d'échange car ils peuvent choisir en magasin ce qu'ils veulent. La variété est là.
Nous balancer l'exemple de la prostituée de luxe qui vit bien et choisit ses clients pour défendre la liberté de se prostituer est une hypocrisie de la plus belle espèce : il s'agit d'une infime infime minorité. Et cela ne change rien au fait que l'escorte, aussi longtemps qu'elle est escorte, est vu comme un paria, tandis que le client conserve son statut d'honnête citoyen (il y tient).
Les clients savent eux-mêmes qu'ils n'est pas éthique de considérer que leurs pulsions soient satisfaites sur-le-champ par autrui et généralement, ils se vantent très rarement de leurs échanges tarifés, même auprès de leurs amis (et encore moins de leurs femmes ou de leurs enfants).
Le pouvoir de négociation n'est pas du côté des prostitués.
La prostitution est une menace qui plane sur les femmes, les adolescents et les enfants c'est-à-dire les plus faibles.
Beaucoup de jeunes prostitué-s (parmi les ressortissants nationaux) sont en graves conflits avec leurs parents ou viennent de centres d'accueil.
Il est hypocrite de parler de liberté de se prostituer alors que la majorité d'entre nous ne sommes pas libres de travailler ou non et de maîtriser totalement nos conditions de travail.
2Les gens qui avancent l'argument de la liberté ne voudraient pour rien au monde faire "ce métier" ni que leurs filles ou garçons le fassent.
La réflexion sur les actes de Mitterrand doit tenir compte de l'esprit du capitalisme selon lequel en fin de compte l'argent ÉGALISERAIT forcément l'échange entre individus. Le capitalisme évacue la question éthique. Il n'a pas d'autre "esprit" que la rationalité économique.
Autre point intéressant : d'un côté, les politiques jouent sur la fibre émotionnelle (mariage médiatique avec Carla) exhibent leurs fantasmes (Mitterrand), mettent en scène leur vie privée et leur passé, pour susciter l'adhésion, l'envie, la sympathie et l'admiration, et donner une impression de proximité ("nous sommes humains comme vous, nous avons nos faiblesses"). Mais si le vent tourne, ils poussent des cris d'orfraie qu'on viole leur vie privée alors qu'ils l'ont eux-mêmes exposée aux yeux de tous.
Les élites misent sur la démagogie pour rester en place (et cacher ce qui est réellement important à leurs yeux : les profits, les investissements, les détails sur les prises de contrôle fusions-acquisitions, les livres de compte, la circulation du capital ... bref, la dictature et la tyrannie culturelle des grandes sociétés, et le pillage du Travail).
Bref, plus ils cachent leurs profits phénoménaux, plus ils exposent leur vie privée et d'une certaine façon, plus ils poussent les individus à se vautrer et à en faire autant.
Par ailleurs, marre d'entendre citer Montherland ou Gide. Chaque époque a sa morale sexuelle et ces morales sexuelles varient. On a l'impression qu'il faut forcément avoir recours aux prostitué-s pour être un bon écrivain. L'offre sexuelle gigantesque semble donner au citoyen lambda une IMPRESSION de liberté qui le conduit à l'impuissance politique. Jamais une société toute entière n'a été aussi obsédée par la sexualité et la prostitution. Voilà ce qui mériterait d'être discuté à mon humble avis.
Finalement, l’aide matérielle et pratique allouée par FM à de jeunes délinquants est un aveu de la classe politique : les jeunes qui plongent dans la délinquance n’ont aucune chance de réinsertion sans aide financière et intervention importantes d’un puissant. C’est du népotisme pur et simple.
Où l’on confirme que la démocratie limitée au droit de vote est de la fiction.
Rédigé par : Chat de gouttière | 10 octobre 2009 à 22:42
@JANCAP
Petit détail mais le terme "pédophile" est souvent galvaudé, il désigne des relations sexuelles entre un adulte et un enfant prébubère ou en début de puberté. Mais les adolescents de 16 ou 17 ans sont aussi classés comme pédophiles, s’ils ont une préférence sexuelle persistante ou prédominante vers les enfants prépubères au moins cinq ans plus jeunes qu’eux.
En revanche, il n'est pas inutile de rappeler qu'au regard de la Loi la majorité sexuelle en France est fixée à 15 ans pour les filles comme pour les garçons. Si bien que, pour prendre un exemple, un adulte qui entretient une relation avec un mineur de 15 ans ou plus, dès lors que ce dernier est consentant, et dès lors que l'adulte (son âge n'ayant aucune espèce d'importance) n'a pas de rapport d'autorité sur celui-ci, cette relation n'est en rien illégale.
Evidemment celà ne concerne pas la prostitution de mineurs, un adulte ayant une relation tarifée avec un mineur dont l'âge se situerait entre 15 et 18 ans, commet un délit sanctionné par la Loi, il n'est pas considéré pour autant comme pédophile (souvenez-vous de l'affaire Ambiel).
J'ajoute encore que toujours au regard de la Loi, pour que le délit soit constitué, il faut encore que le client ait conscience de commettre un délit. Ainsi, si un mineur de 16 ou 17 ans se prostitue, il faut encore pouvoir prouver que le dit client avait connaissance de sa minorité pour pouvoir le condamner.
Inutile de me tomber sur le râble, je ne suis pas un consommateur, mais il n'est pas inutile, pour éviter de dire n'importe quoi, de rappeler le cadre légal.
J'en vois déjà qui pousseront des cris d'orfraie, je n'en savais pas tant moi-même, mais j'ai pris la peine de me renseigner. Vous pourrez utilement compléter vos connaissances en la matière en lisant le billet du procureur "Sub lege libertas" daté du 8 octobre dernier sur le blog de Me Eolas.
Rédigé par : Ludovic | 10 octobre 2009 à 19:59
@Alex Paulista
"Mon père me raconte parfois comment dans les années 60-70 il était de bon ton pour un "intellectuel" d'avoir son ou ses "protégés". Son arabe, son noir..."
Ouf, j'ai eu peur... que vous alliez rajouter : comme nous sur ce blog nous avons notre Aïssa.
Vous ne le fîtes point avec raison car il est loin d'être le beur de service... je dirais qu'il serait plutôt le poil à gratter.
Cordialement à vous deux et aux autres aussi.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 10 octobre 2009 à 18:54
Chère Catherine Jacob, sur ce dernier point (l'attestation de moralité) je ne serais pas outrageusement choqué si ce garçon était réellement un jeune qu'il connaissait au quotidien sous un jour favorable. Ce serait même un soutien courageux de risquer sa carrière pour témoigner du caractère isolé de l'acte criminel (s'il est avéré).
Ce qui me désole, c'est que j'ai le sentiment qu'il ne connait ce jeune que de loin et l'a fait par élan de condescendance pour la mère.
Courageux toujours, mais totalement irresponsable et inconséquent.
Mais on ne peut pas lui reprocher de trahir ses amis ni de ne frayer qu'avec des homosexuels.
C'est au moins cela.
Rédigé par : Alex paulista | 10 octobre 2009 à 18:36
@JANCAP
C'est curieux, en dehors de Marine Le Pen vous êtes le seul à parler de "ministre pédophile". Etiez-vous témoin pour être aussi affirmatif ?
Rédigé par : Ludovic | 10 octobre 2009 à 18:34
Une observation pour lever tout doute : le billet de Ph.B n'a pas été évoqué. Je parle bien sûr de certains aspects portant sur F.M.
Rédigé par : Robert | 10 octobre 2009 à 14:45
Ce samedi matin, dans l'excellente émission de Stéphane Paoli, sur France Inter, qui portait sur l'environnement, est intervenu un autre philosophe connu qui, en incidente, a évoqué le sujet de ce billet de Philippe Bilger.. Il s'agit de Dany-Robert Dufour. A retrouver sur le site de la station, passage où la raison l'emporte sur la passion.
Un seul point qu'il me semble utile d'évoquer. L'individu dans une société comme la nôtre se trouve intégré à trois sphères : la sphère publique, la sphère privée et la sphère intime. Il me paraît évident que confondre les sphères ne peut qu'engendrer confusion et retour de bâtons.
De fait, dans notre société de l'affichage intégral, notamment dans les médias comme la télévision qui offrent une grande diffusion de l'image des personnes qui s'y abandonnent, la confusion de l'intime et du public me semble comporter plus de risques d'aggravation d'un mal-être que d'en être la catharsis.
Rédigé par : Robert | 10 octobre 2009 à 14:43
@Florence,
Je crois que Véronique Raffeneau, que je salue au passage, vous a répondu à ma place, bien mieux que je ne l'aurais fait (je n'ai pas vu C dans l'air). Le mieux est maintenant de tourner la page et de changer de sujet.
Rédigé par : Ludovic | 10 octobre 2009 à 14:19
Cher JDR
"votre remarque sur l'âge des partenaires de FM est uniquement issue de ce que vous avez entendu et pas lu,"
Rhhha, mais il faut lire, vous le dites, et pas fantasmer. Je n'ai jamais énoncé le moindre jugement sur FMit (dit, "bande FM", mais ça c'est de l'humour, que vous jugerez peut-être déplacé, problème de station, alors ?) j'ai énoncé ce qui est pour moi le critère définissant le jugement. Je crois que nous sommes d'accord sur l'importance de ce point, d'ailleurs FM a justement mis en avant cet aspect - espérons-le de bonne foi - dans son auto plaidoyer.
De ses partenaires-prestataires, je n'ai jamais dit qu'ils avaient, mais qu'il faudrait qu'ils aient eu, tel âge, pour s'inquiéter et poursuivre ou pour faire preuve d'indulgence.
Il faut lire les écrits, comme vous l'écrivez si bien, pas les fantasmer.
Par contre, pour parler cette foi de ce que je connais pour me souvenir parfaitement de la promo radio et télévisuelle qu'il fit alors - sourire ravageur et cigare au bec - je crois qu'il usa du mot "gosse", probablement hors de propos à en croire vos écrits ci-dessus qui si ne les déformez pas sont les siens, et ce par goût de la provocation et pour éprouver le pouvoir d'influence qui est (était ?) le sien, voir jusqu'où il pouvait aller dans l'outrance et y mesurer son influence dans l'intelligentsia parisienne.
La provocation comme mesure de l'amour de soi, c'est pas nouveau, même si ce comportement a beaucoup d'enfantin, de puérilité, d'immaturité en lui ; où sont mes limites ? Jusqu'où m'aimera-t-on, me respectera-t-on, dans mon milieu ? Ce jusqu'où me donnera ma mesure aux yeux de ceux dont le jugement m'importe.
AO
Rédigé par : oursivi | 10 octobre 2009 à 14:15
@Alex paulista | 10 octobre 2009 à 11:29
"Chère Catherine Jacob
Je n'ai pas compris la fin de la phrase dans votre commentaire, mentionnant l'appui de FM à un jeune accusé de viol."
C'est une phrase sans verbe sur le modèle de 'Après moi, le déluge!' et dont j'ai oublié le point d'exclamation.
Autrement dit, 'Après le livre, l'attestation!'
Ou encore, 'Après le scandale de la bénédiction donnée à Polanski, de l'émoi suscité par les éphèbes asiatiques de 40ans décrit par l'ouvrage littéraire, nous voici confrontés à l'attestation de moralité consentie à la famille des violeurs de jeune fille mineure!
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 octobre 2009 à 13:25
LA LIBERTE QUI OPPRIME, LA LOI QUI LIBERE
Benoît Hamon a bien été dans son rôle politique de porte-parole du Parti Socialiste en dénonçant le comportement d'un Ministre du Gouvernement ...du moins si le mot Socialiste veut encore dire quelque chose ! Et tout amalgame entre PS et FN relève de l'intolérable et, osons le dire, de l'imbécillité malfaisante pure !...
Car tout citoyen humaniste et progressiste qui a le sens de l'honneur et des valeurs républicaines et démocratiques se doit :
- d'être reconnaissant à Mme Le Pen d'avoir révélé au public la faute lourde d'un Ministre de la République qui n'aurait jamais dû l'être, après la publication par lui-même d'actes condamnables de sa vie privée;
- de considérer que la dénonciation de Mme Le Pen n'aurait de valeur réelle que si elle abandonnait ses thèses nationalistes, racistes, xénophobes et discriminantes, indignes d'un parti politique autorisé dans la République Française;
- de reprocher à la Gauche française, qui se veut représentative des valeurs démocratiques, humanistes et progressistes, de n'avoir pas dénoncé publiquement et immédiatement la nomination d'un individu méprisable car adepte du tourisme sexuel, quelle que soit sa valeur par ailleurs, aux fonctions de Ministre de la Culture de la République Française;
- d'exiger du Gouvernement Français la révocation de M. Frédéric Mitterrand comme Ministre et de lui interdire tout accès aux fonctions publiques de la République;
- de désapprouver fermement toute déclaration de soutien ou de "compréhension" vis à vis des actes condamnables de M. Frédéric Mitterrand, rendus publics par ses soins. La même attitude de réprobation devant être observée pour la fuite de M. Roman Polanski, à l'occasion de la septième demande d'extradition des Etats Unis d'Amérique, pour que cet individu, grand artiste ou pas, puisse rendre des comptes à la justice de son pays.
"Entre le riche et le pauvre, entre le puissant et le faible, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la Loi qui libère" (Père Dominicain Henri Lacordaire, conférence du carême 1848)
LE JOURNAL DE MONTREAL, sur Mitterrand et Polanski (9 0ctobre 2009) :
« En mars dernier, deux Français ont été condamnés à sept ans de prison pour “ tourisme sexuel aggravé sur des mineurs de moins de quinze ans ” en Asie. Je me demande comment ils ont réagi quand ils ont vu un ministre pédophile prendre la défense d'un artiste pédophile, alors qu'eux croupissent en taule pour avoir commis le même crime ! Cela dit, c'est de leur faute. Ces hommes étaient médecins. Ils n'avaient qu'à écrire des livres ou à tourner des films s'ils voulaient sauter des enfants en toute liberté… »
Rédigé par : JANCAP | 10 octobre 2009 à 12:50
@ Florence
Lors de l'émission C dans l'air consacrée à cette affaire, un journaliste a rapporté qu'au moment où Nicolas Sarkozy a voulu confier à Frédéric Mitterrand le ministère de la Culture, celui-ci lui-même s'est ouvert à Nicolas Sarkozy de l'embarras possible que pouvait provoquer a posteriori son livre "La mauvaise vie".
Il faut aussi reconnaître cela à Frédéric Mitterrand.
Le Président a nommé FM en toute connaissance de cause.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 10 octobre 2009 à 12:22
Entendu ce matin le petit procureur Edwy Plenel affirmer qu'il était contre tout ordre moral pour mieux accabler Frédéric Mitterrand. Lui, contre tout ordre moral, quelle hypocrisie ! Vous qui lisez ce blog, Monsieur Plenel, je vous ai trop vu vous pourlécher les moustaches en essayant de coincer quelque puissant, la main dans le tiroir caisse ou dans quelque autre acte immoral, je vous ai trop entendu faire le chevalier blanc ou le cavalier rouge, pour croire un instant que vous êtes contre tout ordre moral. Mais c'est la morale des Purs, celle des redresseurs de monde, comme disait Nougaro, la morale de votre ancienne idole Léon Trotsky qui vous animera toujours. Beurk !
Rédigé par : Laurent Dingli | 10 octobre 2009 à 12:18
Chère Catherine Jacob
Je n'ai pas compris la fin de la phrase dans votre commentaire, mentionnant l'appui de FM à un jeune accusé de viol.
Au-delà du fait qu'il s'agisse d'une affaire de mœurs, je vois dans cette histoire l'archétype du parisianisme bobo dans le pire sens du terme, qui se croit progressiste mais se noie dans un paternalisme pathétique.
Mon père me raconte parfois comment dans les années 60-70 il était de bon ton pour un "intellectuel" d'avoir son ou ses "protégés". Son arabe, son noir...
On retrouve ça dans Amélie Poulain, certains films de Klapisch (avec le même acteur qui doit en avoir marre).
De la même manière le parisien en province était en quête du truc exotique, du bouseux gratiné et goûtu, pour pouvoir en parler de retour à Paris. En visite chez un petit producteur au petit vin savoureux ou chez un producteur de lait, quelle mine déçue de l'intello devant le bouseux tout fier de montrer ses installations dernier cri cachées dans l'obscurité du vieux chais...
Je crois que la démarche de FM suinte de cette condescendance CarlaBrunesque...
Moi, je préfère encore Dalida.
Rédigé par : Alex paulista | 10 octobre 2009 à 11:29
@ Ludovic
Bien sûr que cette campagne menée par Marine Le Pen est atroce. Bien sûr que Mitterrand n'est pas pédophile. Bien sûr aussi qu'il préfère les jeunes aux vieux (je n'ai pas envie de le savoir !). Mais bien sûr aussi qu'étant donné qu'il avait écrit ce livre, une campagne de ce genre était totalement prévisble. C'est bien là le problème. En écrivant ce livre et puis en entrant en politique, Mitterrand avait donné "aux chiens" les verges pour se faire battre. Qui a pu imaginer qu'ils n'allaient pas le faire ? Où est la vie privée quand on la publie à 200 000 exemplaires ?
Ce spectacle de la meute emmenée par Marine Le Pen s'acharnant sur l'autoproclammé repenti Mitterrand est vraiment écoeurant. Il n'y a en pas un pour rattraper l'autre.
Je n'ai pas regardé TF1 l'autre soir : pas envie de voir la confession publique d'un ministre acculé sur le tourisme sexuel.
Et que penser des frasques de Berlusconi avec des gamines de 18 ans ? N'est-ce pas aussi totalement écoeurant ? Avons-nous envie de connaître ça ici, en France ? On en prend le chemin et je le regrette amèrement.
Rédigé par : Florence | 10 octobre 2009 à 10:42
Une question me vient subitement à l'esprit : "Quel est le modèle de la Rolex de l'actuel ministre de la Culture ?" J'avoue que c'est là une question qui peut paraître futile mais qui pour les collectionneurs de Rolex n'est sans doute pas sans intérêt.
Ceci étant, après le fameux livre que je ne lirai sans doute pas quoique "Ne dis pas : 'fontaine etc. ...'" n'est-ce pas, l'attestation de moralité délivrée par le ministre à la famille réunionnaise de son ancienne maquilleuse dont deux garçons mineurs sont prévenus de viol en réunion sur une jeune fille de 16 ans.
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 octobre 2009 à 10:16
Je veux dire à Florence que je la rejoins au sujet de la responsabilité de Nicolas Sarkozy à ne penser que "coup" ou "prise" au détriment d'une ligne directrice de son action présidentielle réfléchie et cohérente.
Cet épisode démontre toute la limite d'une action gouvernementale initiée et mise en oeuvre par des seuls marketeurs à la Guaino ou à la Séguéla. Cette stratégie ne s'appuie que sur le label du "Vu à la télé" ou du "Vu dans les mondanités people et médiatiques".
Et pendant ce temps les nominations clés, pour le coup réellement stratégiques, se verrouillent implacablement. Même s’il faut pour cela nommer le fils encore étudiant qui ne peut se prévaloir de rien.
En matière de nominations ministérielles ou de nominations tout court, je ne suis pas certaine que la satisfaction des voeux des très proches soit des plus pertinentes.
Et puis, tout compte fait, à n'être que le choix du cercle intime, le grand écueil n'est-il pas au fond pour les labels du moment d'être très vite enfermés, au mieux dans une logique d'échec - exemple Rachida Dati -, au pire dans une logique infernale du soupçon ?
L'énorme souci toujours dans cette stratégie du très court terme, de l'émotivité, de l'affectif, du réactionnel pur et de l’éparpillement n'est-il pas également que l'extrême fragilité de ces statuts aux contours très flous, quand les airs du temps et les humeurs se transforment, ne les entraîne inévitablement à se fracasser dès la première sérieuse bourrasque venue ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 10 octobre 2009 à 10:02