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29 novembre 2009

Commentaires

Ben Tab

Alain Carignon est un truand déguisé en homme politique qui utilise les procédés de la pègre, "accuser son accusateur de ce dont on l'accuse". Un représentant emblématique du dévoiement du vote électoral en faveur de la cupidité, la dissimulation, le vice. L'image des politiques est d'autant plus décrédibilisée dans l'opinion publique, qui devrait absolument faire le ménage s'il n'y avait autant de compromissions. La justice est le pilier de la société, le juge est son serviteur.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Ca ci-dessous lien c'est pour Jean-Dominique... Ah ! il est beau l'honnête gens, tiens... Mais c'est qu'il fait des propositions en plus, il récrimine Code de la route, réclame, doléance, regardez-le... Je me poile là...


Aïssa.

Pierre-Antoine

@Aïssa
"Entre les deux, il peut y avoir un PB mais qu'il reste à sa place, qu'il ait un peu plus d'humilité, moins d'arrogance et de certitude, il y gagnerait davantage..."

Cher ami,
De la même manière qu'on ne peut prêter aux autres que ce que l'on possède soi-même, on ne peut exiger d'eux qu'en fonction de l'exemple qu'on leur donne.

Oui je sais, pas la peine de me le dire...
Je m'applique à moi-même ce que je dis !
Du moins j'essaie le plus sincèrement possible.

Comme j'essaie d'être le plus saint éthique possible.

Cordialement

Pierre-Antoine

Guile

Vous noterez Aïssa, que je range PB dans le même panier, puisqu'il est "du milieu judiciaire", il ne peut avoir une analyse objective, même s'il peut apporter un éclairage essentiel pour comprendre les problèmes rencontrés au quotidien.

A mon sens il en est de même pour les personnes, comme Carignon, qui après avoir été justement condamnées, viennent donner des leçons de morale et de droit, alors qu'il a déjà eu du mal à respecter le droit des marchés publics et le droit pénal français.

A l'inverse, et c'est peut être là ou je vous rejoins, une personne qui a connu le fonctionnement de la justice (qu'elle soit coupable ou pas importe peu cette fois), et qui raconte son vécu (détentions, interventions concrètes des différents intervenants judiciaires) a un vrai rôle pour tous ceux qui ne connaissent pas la Justice. Un rôle qui permet, si on en a le courage, de faire évoluer le système, qui vous le savez depuis longtemps déjà, n'est pas parfait loin s'en faut.

Vous le faites parfois également, même si on peut déceler, à travers vos mots, un certain esprit de revanche contre "les juges".

Mais je vous accorde que mon objectivité concernant Carignon étant particulièrement limitée, j'ai pu analyser la situation par le petit bout de la lorgnette.

catherine A

Comment ne pas être d'accord avec Aïssa pour penser que ceux qui ont tâté de la garde à vue, des face à face avec les juges, de la prison sont mieux placés pour en parler que ceux qui n'en ont qu'une approche intellectuelle qui, fût-elle la plus honnête possible, n'en sera toujours qu'abstraite. Quant aux accusés/ condamnés/ acquittés/ emprisonnés, qu'ils ne soient pas toujours objectifs voire honnêtes quoi de plus compréhensible ; les mis en cause ont après tout largement les moyens de se faire entendre à leur tour.
Cela dit, je ne vois pas en quoi un mauvais procureur donnerait envie de voler au secours d'un homme qu'il accuse ; s'il est si mauvais que cela, pour la défense c'est du pain béni !

Aïssa Lacheb-Boukachache

Vous avez tort, Guile, profondément tort… Je vous le prouve mille fois… Ainsi ce sont ces milliers de détenus et condamnés qui, en 1974, par leurs émeutes, leurs revendications, leurs articles dans la presse, leurs dénonciations d'un système carcéral général abject, ont fait prendre conscience à la société d'un grave problème à cet endroit et changer positivement les choses. Ainsi ce sont des condamnés (Dils, ceux d'Outreau pour les affaires criminelles les plus récentes…) qui ont, par leurs dénonciations, doléances et réclamations, initié ces commissions parlementaires, ce contrôleur des prisons, etc. Ainsi ce sont les Jacques Mesrine, les Roger Knobelpiess, les Debrielle, les Bauer, les Hakkar qui ont initié la suppression officielle des QHS et toutes les tortures et maltraitances légales qui s'y trouvaient… Ainsi un Henri Charrière… Ainsi un Roland Agret qui a fait plier plus d'une fois le système judiciaire et l'a mis face à ses responsabilités… Et j'en passe… En ces choses de la Justice et ses modes de répression, rien ou si peu en comparaison n'est venu à l'origine de ces «honnêtes gens» (terme ne signifiant rien au demeurant) auxquels se réfère PB pour dénigrer les condamnés et minimiser la portée de leurs actes, paroles et écrits. S'il fallait attendre après un procureur ou un juge quelconque, «honnêtes gens» par définition, pour que spontanément des évolutions judiciaires s'accomplissent, on en serait encore au temps de Claude Gueux voire des galères… Les «honnêtes gens», quand ils sont vraiment honnêtes intellectuellement, ne font que suivre le mouvement par d'autres mis en branle et y adhèrent, aidant à forcer ainsi les résistances. Alors oui naturellement il y a eu et il y a encore -heureusement- des exceptions individuelles ici et là, de ces avocats, magistrats, politiques même qui ont un certain courage d'écraser du pied par moment et faire éclabousser cette sordide stagnation de boue «morale» qui vitrifie la société et la tient figée comme dans une gangue pourrie, oui ils existent mais qu'on n'ait pas l'outrecuidance plus que souvent de détourner tout à leur profit moral les combats et victoires réels des autres… Personne n'est objectif (vous l'avez dit), pas plus un juge «honnête gens» qu'un condamné pour la raison simple que l'objectivité est une idée longue et difficile à atteindre pour un humain ; il y a simplement ceux qui agissent même au prix de leur vie et ceux qui amusent et s'amusent à faire du pipeau rhétorique avec des grandes phrases et des jolis mots… Entre les deux, il peut y avoir un PB mais qu'il reste à sa place, qu'il ait un peu plus d'humilité, moins d'arrogance et de certitude, il y gagnerait davantage...


Aïssa.

koz

Je partage parfaitement votre agacement. Qu'une personne condamnée revienne dans le champ politique est déjà regrettable, qu'il se permette de critiquer publiquement le juge d'instruction qui a traité son dossier est indécent.

Et, comme vous le dites parfaitement, sur un strict plan pratique, il est assez peu probable que la lucidité soit au rendez-vous.

Jean-Dominique Reffait

In cauda venenum et tout le billet me paraît devoir être lu en repartant de la dernière phrase.

Certes un chauffard ne semble pas légitime pour mettre le code de la route en accusation. Et Carignon est l'un de ces chauffards hurlant après le gendarme qui l'a pincé à 200 km/h sur l'autoroute.

Si tous les convictes people se mettent à fustiger le juge d'instruction, le citoyen ordinaire va se prendre d'une subite affection pour ce juge qu'on veut immoler pour des raisons qui n'apparaissent plus très innocentes. Mauvais service rendu à la réforme envisagée.

Mais, et il y a un "mais" de taille. Les chauffards judiciaires roulent aussi à contre-sens et fusillent impunément la vie d'honnêtes citoyens qui se trouvent sur leur chemin. On peut ainsi avoir été confronté à la machine judiciaire, tels ceux d'Outreau, et avoir rencontré pleins phares un chapelet de chauffards emmenés par les Burgaud et Lesigne. Ca fait mal par où ça passe.

Si ne peuvent s'exprimer sur la justice que ceux qui n'ont jamais eu affaire à elle et qui, partant, n'y connaissent rien, ça va limiter considérablement le débat. Avant que vous ayez terminé d'expliquer qu'un avocat général n'est pas un membre du barreau à tous les "honnêtes citoyens", toutes les réformes scélérates auront le temps de passer sans frémir et M. Courroye s'installera à Paris pour répandre les pétales de roses sous les pas des amis du président.

Guile

Ayant été longtemps grenoblois, je peux vous assurer que le retour en grâce de Carignon ne se fera pas immédiatement.

En effet, il a souhaité se présenter à l'élection municipale, sous étiquette UMP, cela va de soi, et a été éliminé dès le premier tour.

Il faut dire que c'est un contre exemple politique.

D'abord, il crie au scandale contre le tramway à Grenoble, idée qui dans les années 80 était soutenue par son adversaire socialiste de l'époque.

Il gagne l'élection municipale, et lance le projet de tramway contre l'avis de son électorat.

Ensuite, il bénéficie de "cadeaux" de nombreuses sociétés, notamment celle qui exploitait la distribution d'eau sur la ville.

Ainsi, voyages, gros chèques et j'en passe, vont lui être accordés pendant plusieurs années.

Bref, sincèrement, je ne dois plus être objectif, mais je suis en colère rien qu'au prononcé de son nom. Des gens de droite, à Grenoble, ou ailleurs, il y en a de bien plus honnêtes. J'ai beaucoup de mal à comprendre qu'il soit encore soutenu par certains aujourd'hui. (Je parle uniquement politiquement, évidemment)

Sinon, n'en déplaise à Aïssa, les personnes condamnées à juste titre, par la Justice, ne peuvent être objectives. C'est comme ça, c'est humain...
De même qu'un juge ne l'est pas plus...

Bernard-27400

"Il paye pour les autres, il paye pour les autres" (ter)
Cela revient comme une antienne, c'est nier la nature humaine, les fondements religieux où philosophiques. L'homme dans le livre de la Genèse ne devient-il pas presque l'égal de Dieu justement parce qu'il sait différencier le bien du mal lors du péché originel "Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous pour connaitre le bien et le mal" Genèse 3-22... L' homme devient donc responsable de ses actes.
Nier aussi le "Je pense donc je suis"... Je pense... que je fais mal, je suis coupable"

Je ne crois pas que Monsieur Carignon ou ceux et celles contre qui Monsieur Bilger doit requérir soient des débiles profonds sauf dans de rares exceptions. Nous savons tous quand nous faisons bien ou mal et rien ne nous force à adhérer au mal, qu'il soit moral ou définit par les lois.
Nous payons donc nos propres fautes ou faiblesses.

Alex paulista

Cher Ludovic

Sans tomber d'accord avec Grabinolour, ne faites pas l'ange. Dans les départements où les principaux emplois sont distribués par l'État (je pense par exemple à la Mairie de Perpignan qui est le premier employeur de la ville) il est évident que les dynasties de maires se font à force de placer à des "postes" un rejeton de chacune des grandes familles de la ville.
Aussi parce que, à moins d'en tirer des avantages substantiels en termes de manipulations immobilières, de manipulations du POS ou du COS, personne d'un peu compétent ne s'occupe de ces petites villes au milieu de nulle part. Mais accumulez les indemnités de maire, de membre de l'association de communes du coin, plus du Grand Machin (Machin étant la préfecture du coin) et vous atteignez largement le plafond des 7000 euros par mois d'indemnités exemptées d'impôts, plus les avantages et surtout les investissements immobiliers opportuns...
Aucune corruption ne tient sans contrepartie auprès des locaux, c'est é-vi-dent.
Et l'équilibre est parfois optimal, car bien souvent il vaut mieux un corrompu compétent que l'inverse, soit la chienlit des honnêtes gens incompétents qui savent seulement se mettre d'accord pour critiquer celui qui fait comme il sait.
Donnez-leur le pouvoir et la ville sombre en toute honnêteté...

S'il existait des solutions simples, elles seraient utilisées depuis longtemps.

Ludovic

@Grabinolour

Vous me surprenez. Non content de substituer la présomption de culpabilité à la présomption d'innocence, vous n'êtes certes pas le seul et c'est même malheureusement la règle selon l'adage "il n'y a pas de fumée sans feu" ; vous affirmez sans discernement "Le retour dans la vie politique de personnalités ayant purgé leur peine n'est possible que par la corruption de la population elle-même provoquée par celle des responsables politiques".
De quelle corruption de la population parlez-vous donc ? Carignon n'a été réélu à aucun mandat, et quand bien même. Auriez-vous eu quelque bénéfice que ce soit dans une élection ?

Aïssa Lacheb-Boukachache

Ludovic, je ne suis pas blessé, je vous rassure … Je me devais de réagir, tout simplement comme je le fais en d'autres sujets … Ce n'est pas bien méchant; juste drôle cette fois … Ce cher PB s'est hissé, sic, par ce singulier billet et une fois n'étant pas, je l'espère, coutume, à l'étiage -c'est dire!- (d'ailleurs, se hisse-t-on à l'étiage? Très bonne question …), à l'étiage donc d'un, tiens, Séguéla pour exemple qui aujourd'hui ne propose rien moins à la population que de «faire la grève de Google» car on y a caricaturé Michelle Obama en guenon … Voilà le conseiller de nos princes, voilà l'esprit et l'intelligence français … Il est gavé de fric, de décorations et d'honneurs; ne lui manquait plus que la connerie absolue, sa quintessence, c'est fait. Que PB se défie de lui-même, c'est tout le conseil que j'ai …

Le lien ci-dessous … «Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n'y serons plus; nous y trouverons leur poussière et la trace de leurs vertus ...» … Mais qu'est-ce qu'il est parti foutre en 1916 aux Eparges, à Verdun, l'aëul … J'espère un jour écrire son histoire, lui rendre hommage, qu'il ne soit pas disparu à jamais … Le DMPA du Ministère de la Défense ouvre ses archives et les met en ligne … Pour la mémoire et, je suppose, l'identité aussi … C'est une belle initiative. J'ai cherché Hortefeux, j'ai pas trouvé … Mais je ne lui en veux pas à Hortefeux, je ne lui en veux pas … Il fait un taf, tout simplement son taf et puis c'était tellement l'horreur là-bas au delà l'imaginable … Il fait son taf, tout simplement, comme un juge, un procureur, on ne lui demande pas … enfin ... bref.


Aïssa.

Grabinoulor

Il ne s'agit pas d'avoir ou non confiance en la justice : on ne peut que subir sa décision, et on ne dispose pas de l'ensemble des informations à partir desquelles cette décision est prise. Il est normal qu'un condamné ait un compte à régler, mais de là à lui faire confiance ! Peut-on reprocher à un juge d'être l'ami du Président ? d'être présent en même temps qu'un présumé innocent à une fête privée ? Actuellement, certains reprochent au PS de rejeter la candidature de Julien Dray qui est mis en examen, parce qu'il est présumé innocent. Confierait -t-on son argent à un banquier présumé innocent ? son enfant à un mis en examen pour pédophilie ? Le retour dans la vie politique de personnalités ayant purgé leur peine n'est possible que par la corruption de la population elle-même provoquée par celle des responsables politiques.

Cactus  mouche thé- thé

_A moins que vous ne vous essayâtes au fleuret moucheté...
c'est aussi votre style......"à la fin de l'envoi je touche"_ dit plus haut là là Pierre-Antoine à P.Bilger !

ou plutôt :
"à la fin de l'envoi je mouche"
non ?

Alex paulista

Votre recours aux "honnêtes gens" me fait penser aux "braves gens" de la "Mauvaise réputation" de Brassens.
Alain Carignon a payé pour tout un système dont on exonère Jacques Chirac en ce moment même alors qu'il en a infiniment plus profité, au moins politiquement.
Il a fait 4 ans de prison ferme et en ressort en levant la tête. Mais les gens qui lèvent la tête, ce sont eux que la justice veut broyer.
Botton: en tant qu'ancien Lyonnais j'ai suivi cette histoire. Je ne suis pas sûr que cet escroc de première vaille beaucoup mieux qu'un Carignon. Botton s'est introduit dans la famille de Noir et le résultat est qu'elle est plus ou moins détruite, souvenez-vous.
Et comment ne pas voir le lien entre Carignon et Noir: ils ont créé une branche à droite non-estampillée par les dominants du RPR, Chirac en tête. Noir commençait à prendre une envergure nationale, après ses succès à Lyon. Bizarrement, ils furent tous décapités pour s'être financés indépendamment du RPR qui, lui, savait bien que l'argent que eux détournaient de Paris n'allait pas vers ces gens. Et on trouve à l'instruction Philippe Courroye comme éternel ami personnel des puissants de la droite parisienne.
Après des années de prison ferme alors que les Pasqua et Balkany continuent leur manège dans le 92, cela a de quoi énerver.

Cela dit, s'il pactise avec Hortefeux il peut aller brûler en enfer. Avec Stefanini.

Pierre-Antoine

@PB
"On peut penser ce qu'on veut de Philippe Courroye, procureur de la République à Nanterre, futur procureur à Paris, dit-on, et ami du président de la République."

Jouâtes-vous au billard dans ce billet ?

A le lire je dirai que c'est un coup à plusieurs bandes...

A moins que vous ne vous essayâtes au fleuret moucheté...
c'est aussi votre style...
"à la fin de l'envoi je touche"

Belle envolée ou je n'y connais rien :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

yves

Il faut vous faire à l'idée que les magistrats ne représentent pas dans l'opinion publique ce qui se fait de mieux.
De même que depuis l'après Napoléon Bonaparte, les chefs militaires n'inspirent plus le respect, que la classe politique ressemble au "milieu" tel que l'entendait Simonin, que la religion empêtrée dans ses problèmes de pédophilies, la justice se représente comme un corps de ballet où tout le monde, sans en avoir l'air, tourne dans le même sens: à savoir celui de l'escalier en colimaçon qui mène en haut du clocher.
Votre désespérante recherche d'absolu devient pathétique du fait de votre refus "de l'absurde" qui précède et conclut en toute chose.
Seule l'humilité et la colère, issue de la révolte, font avancer le monde. Peu sont ceux qui en usent.

Ludovic

Bonjour M. Bilger,

J'ignorais tout du retour en grâce d'Alain Carignon que j'imaginais encore aux oubliettes de la vie politique.
J'avais beaucoup d'admiration pour le juge Courroye, je l'ai déjà écrit, un tantinet moins pour le procureur de Nanterre qu'il est devenu. Que voulez-vous je suis partial, et à votre exception et à quelques autres près, je préfère généralement les juges au parquet. Ce n'est pas une question de personne mais d'indépendance.
Je suis ravi d'être dans la bonne catégorie, "les honnêtes gens" qui n'ont jamais eu affaire à la Justice, enfin si une fois mais en tant que partie civile dans un procès que j'ai gagné, mais il me semble qu'Aïssa, que vous avez manifestement blessé dans ce billet n'a pas tort.
Je crains que vous ne vous trompiez en affirmant "A tout prendre, je continue à préférer les doléances et réclamations des honnêtes gens plutôt que de personnalités ayant plus ou moins tâté de l'administration judiciaire". Ne peut-on pas s'amender et se réinsérer après avoir été condamné ?

Véronique Raffeneau

Juste un mot sur M. Courroye.

Qu'il le veuille ou non, le juge Courroye est devenu un personnage de la Comédie humaine.

Très simplement, il me semble que sa qualité d'ami avec le président de la République qui, peut-être, est fondée sur des relations d'affection et d'estime sincères mutuels lui interdit, à mes yeux, un poste judiciaire aussi politique que celui de procureur de Paris.

"...C'est ainsi qu'au début de 2009, Me Lombard concocte, dans son appartement du Quartier latin, une soirée "théâtre" pour une trentaine de privilégiés. Il a demandé à Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express et membre d'une troupe amateur spécialisée dans les spectacles à domicile, de jouer la pièce Le Souper. Parmi les spectateurs, Philippe Courroye et son épouse, mais également l'actrice Charlotte Rampling et son mari, l'homme d'affaires Jean-Noël Tassez, poursuivi dans... l'Angolagate ! Le tableau a de quoi étonner : entre champagne et petits-fours, alors que Christophe Barbier vient d'interpréter Talleyrand en costume d'époque, Courroye et Tassez discutent comme deux vieilles connaissances !..." (L'Express.fr 12-11: Philippe Courroye, un procureur très en cour)

Perso, je me fiche totalement de ce type de mondanités. Mais je pense qu'il y a un moment où on ne peut pas tout espérer et tout avoir : et les amis et les honneurs. Et puis franchement, l'article laisse penser que l'homme Courroye a plus d'épaisseur que l'image d'un mondain et de ses dîners en ville.

Quant au ressentiment d'A. Carignon, il a été condamné, sa peine a été exécutée. Il a le droit comme tout un chacun d'exprimer sa vision sur la Justice.

"Les excès de pouvoir des juges d'instruction aboutissent à leur disparition" a écrit A. Carignon.

Ouais, hum, bof, bof.

On dirait du Nicolas Sarkozy. Vous ne pensez pas ?

Catherine JACOB

"Alain Carignon s'inscrit dans un mouvement qui a culminé avec le Groupe Mialet. Celui-ci, avec un infini sérieux, a dispensé des leçons de morale à la justice au prétexte qu'il était composé de mis en examen, de condamnés ou de détenus. A tout prendre, je continue à préférer les doléances et réclamations des honnêtes gens plutôt que de personnalités ayant plus ou moins tâté de l'administration judiciaire."

Comment voulez-vous qu'on vous contredise sur ce point !

Ceci étant, sur le modèle de quel personnage plus à même de se plaindre du voleur que le volé, quel personnage plus au fait de l'injustice que celui qui l'a subie ?
Si vous ne l'admettez pas, c'est que vous vous en tenez à la pétition de principe que la Justice est juste. Or, nous savons que cette présomption d'innocence ne résiste pas toujours à l'examen attentif !!

Maintenant, Courroye ou Carignon ? Le sort personnel de l'un comme l'autre m'indiffèrent totalement. L'homme politique justement condamné pour « faux, usage de faux et abus de biens sociaux » devrait totalement disparaître du paysage politique, dans la mesure où tromper la confiance du peuple qui vous a élu est à mon avis ce qu'il peut y avoir de pire comme abus de confiance. J'ai personnellement, et particulièrement en ce moment, l'abus de confiance dans le collimateur et avec d'autant plus d'amertume que les principales victimes auxquelles je pense ne pourront plus jamais être rétablies dans leurs droits, vu qu'elles sont désormais décédées.
Quant au magistrat à propos duquel il se dit de différentes sources "qu'il utiliserait les moyens de la justice (= le domaine public) pour une affaire le concernant directement (= le domaine privé) et ce avec une débauche de moyens qui prête à polémique", la mainmise sur les moyens de l'Etat à des fins personnelles et privées, à juste ou moins juste titre, n'est pas davantage tolérable. Et de ce point de vue aussi, je sais ce que dis ! Malheureusement, de ce point de vue également, ça n'a plus guère de sens d'en appeler à la Justice, si ce n'est pour au moins faire cesser les abus de pouvoir qui représentent également, à mon sens, une épouvantable forme de tromperie de la confiance du citoyen dans ses institutions !

Sur cette base, à "Courroye ou Carignon ?", je répliquerais volontiers, "Ni l'un, ni l'autre", "Ni Courroye ni Carignon"!

Polochon

Alain Carignon est amer car il a l'impression d'avoir été l'un des rares à payer (ce qui n'excuse en rien ses fautes).
Il doit connaître nombre de ses confrères, de droite comme de gauche, qui n'ont pas été pris par la patrouille.
Ne trouvez-vous pas étrange qu'aucun membre du PC n'ait été condamné alors que pendant des années, ils ont bourré les urnes, créé des sociétés bidon et détourné l'argent public au profit de leur parti ?

Aïssa Lacheb-Boukachache

Votre billet me stupéfie et avant de dodo encore ceci : on pouvait penser que vous préfériez l'affrontement intellectuel viril à toutes les niaiseries béni oui oui et que lit-on ? que vous choisissez les pleurnicheries fatigantes d'un Botton toujours pas sorti de la psychiatrie et ses soins post-traumatiques suite à ses quelques jours de prison (pauvre petit … Mais c'est qu'on pleurerait avec lui tant il nous prend aux sentiments, on se flagellerait de lui avoir fait subir un tel sort…) au répondant solide et ferme d'un Carignon… C'est éloquent, en effet. Ma foi… chacun voit midi (son détracteur) à sa porte, on n'y peut rien, c'est ainsi et ce n'est pas bien méchant tant qu'on se marre… Mais votre sortie contre le groupe Mialet, ça il fallait l'oser dans la situation où vous êtes, mon cher PB, j'en reste coi d'admiration… Le titre de votre ouvrage avec Roland Agret qui est de ceux-là qui ont «tâté de l'administration judiciaire» et que vous reléguez négligemment au profit des «honnêtes gens» (mais qui sont-ils, diable, ces «honnêtes gens»?): ET SI ON JUGEAIT LES JUGES?... Or c'est moins que ce que réclame et doléance le groupe Mialet, c'est infiniment moins : ce groupe ne veut simplement que vous responsabiliser davantage, que vous rendre adultes enfin, que vous cessiez de vous prendre pour des cow-boy intouchables, omniscients et omnipotents; en somme, que vous soyiez utiles, compétents et surtout cessiez de prendre les honnêtes gens pour de parfaits imbéciles… Excusez-moi, je suis obligé de rire…

Bonne nuit…

Aïssa.

noured92

Bonjour Monsieur

Monsieur Carignon n'est peut-être pas le mieux placé pour porter un jugement sur Philippe Courroye ou la Justice en Général.
Mais la Justice n'en est pas exemplaire pour autant.
Courroye a eu une attitude condamnable en dînant avec des gens mis en cause dans un dossier du ressort de sa juridiction (Affaire Casino).
Pour Carignon, il n'a pas eu de chance car si son dossier avait été instruit par la Section Financière du Parquet de Paris en enquête préliminaire, il aurait probablement bénéficié d'un classement sans suite !!!!!!
Non Monsieur Bilger, la Justice Française n'est pas exemplaire et elle n'évoluera dans le bon sens que si elle admet la critique par n'importe quel citoyen qu'il ait eu affaire ou non à elle...


Aïssa Lacheb-Boukachache

Mialet s'est pendu dans sa cellule car il s'est vu accusé injustement … Je crois qu'en l'espèce c'est vous et la Justice qui n'avez aucune leçon à donner à quiconque et qu'un peu d'humilité ne vous ferait pas de mal, bien au contraire … Puis qui sont ces «honnêtes gens» dont vous préfèreriez les doléances et réclamations plutôt que celles de ceux ayant «plus ou moins tâté de l'administration judiciaire» comme vous l'écrivez avec un allant qui fait sourire tant c'est maigre comme démonstration? Sont-ce ceux d'Outreau avant qu'ils en tâtent de cette fameuse administration? Est-ce votre co-auteur de votre dernier livre, Roland Agret qui depuis des décennies n'a de cesse de «faire la leçon» aux juges et de porter à l'attention des pouvoirs politiques et de l'autorité judiciaire réclamations et doléances pour lui avant et pour tant d'autres depuis et maintenant? Ce n'est pas loyal pour lui, on en conviendra … Par extension, ni pour moi; j'en ai tâté de l'administration judiciaire … Que signifie ce commentaire? on n'y comprend rien si ce n'est que vous prenez Carignon et cette occasion pour cogner sur Courroye mais alors pourquoi élargir ce conflit qui ne regarde que vous et l'autre procureur à tant d'autres qui, je le répète, n'ont aucune leçon, eux non plus, à recevoir de vous ni de votre institution?


Aïssa.

Bernard-27400

"Ma foi, sur l'avenir, bien fou qui se fiera."
Et on ne sait pas de quoi est fait l'avenir d'où la peur, je dis bien "la peur", que peut inspirer un personnage comme Alain Carignon, espérant un retour en politique afin de pouvoir mettre la tête du juge Philippe Courroye au bout d'une pique.
Alain Carignon rêve-t-il secrètement d'être ministre de la Justice ?
Ne demandons pas à Alain Carignon de se retirer à la Trappe afin de méditer ses erreurs passées, la foi et le repentir ne l'habitant certainement pas, mais demandons-lui d'avoir la pudeur de se taire et de ne pas chercher un bouc émissaire dans sa condamnation.

@ Philippe Bilger

"Alain Carignon est un mauvais procureur : il donne envie de défendre Philippe Courroye"

Mais certainement un très bon accusateur public, il nous ramène à l'époque de la "Terreur".

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