Heureusement, il y a les Suisses.
Battre notre coulpe sur leur poitrine est commode. La honte dont on les accable nous comble d'une joie malsaine. On aurait tellement aimé être à leur place pour leur montrer - à eux, ces buses, ces obtus - la voie à suivre. Des minarets, nous, on en aurait voulu plein, c'est sûr, avec les appels des muezzins, pour qu'ils soient complets !
Comment ont-ils donc osé voter contre la construction de minarets dans leurs paysages, alors qu'ils n'en ont que quatre à contempler pour quelques centaines de mosquées et seulement 300 000 musulmans ! Certes, beaucoup de demandes de permis de construire des minarets étaient présentées, ce qui justifiait la démarche référendaire (nouvelobs.com, Le Parisien, Le Figaro, Marianne 2, Le Monde). Cessons de rêver : il est probable que si celle-ci avait été mise en oeuvre en France sur le même sujet ou un thème approchant, les résultats n'auraient guère été éloignés de ce "non" majoritaire qui suscite l'indignation de tous ceux dont l'espace n'était pas en voie d'être peuplé de minarets. D'autant plus que le débat sur l'identité nationale ne nous rend pas étranger apparemment aux préoccupations suisses !
En effet, j'avoue avoir été surpris, même pour la France qui se pique d'être parfaitement républicaine parce qu'elle abuse de cet adjectif, par les torrents de bonne conscience et de pieuses critiques sur l'attitude intolérable des Suisses qui n'ont rien compris aux leçons de l'évolution et de l'ouverture. Ce consensus si douillet, si facile à élaborer, qui fait si chaud au coeur collectif (le problème est ailleurs !) m'a tout de même frappé par son ampleur et son hypocrisie.
Le vote des Suisses démontre qu'il est impossible, chez eux comme chez nous, de prétendre fabriquer un peuple "sur mesure". Quand on lui donne la parole, il la prend, et il la prend comme il veut. Ce n'est pas la peine de porter atteinte au décret populaire clair et net en blâmant son inspiration qui viendrait d'un "parti populiste", l'UDC. Celui-ci n'avait pas placé un couteau sous la gorge de tous les opposants à la construction de nouveaux minarets dont je souligne qu'ils sont dissociables des mosquées. Le minaret fait passer en quelque sorte de la liberté religieuse à une révolution sociologique, à un décor superfétatoire.
Il était inévitable que tel ou tel journaliste compare absurdement les minarets aujourd'hui aux clochers d'hier et de notre histoire. Ce qui me semble plus sérieux, c'est la réflexion que doit susciter ce résultat sur un certain discours abstrait dont la pompe morale s'affirme jour après jour irrésistible. Je veux parler des propos lassants et convenus sur la diversité, les différences. Le singulier d'un pays serait fatalement enrichi par un pluriel multiculturel.
On ose à peine répondre à ces pétitions de principe qui sont aussi nécessaires à l'humanisme de salon que l'air et l'eau à notre monde. Pourtant, si elles s'affirment indiscutables dans leur intégrité éthique, ne méritent-elles pas d'être appréciées à l'épreuve des réalités ? Il n'est même pas obligatoire de faire référence à la perversion de l'islam modéré par l'islamisme conquérant, intolérant et parfois terroriste, par cet extrémisme d'une religion qui porte le fer au sein de nos familiarités les plus douces et les plus incontestables, notamment les rapports d'égalité et de fraternité entre les hommes et les femmes. Comme l'a dit Guy Carcassonne cité par Eric Raoult à C politique, chez nous on cache son sexe et on montre son visage. Occulter la lumière d'un regard relève d'une pratique qui pourrait déjà en elle-même faire frémir.
Mais les Suisses auraient-ils dû comme par magie succomber à ces concepts de diversité et de différences ? N'avaient-ils pas le droit de déserter ces formes vides, ces concepts creux ? Qui aurait eu assez de talent et de conviction pour les entraîner avec enthousiasme vers un pays nouveau avec beaucoup de minarets et un sentiment d'étrangeté au coeur de la plupart de ses habitants ? Qui se serait senti capable, preuves à l'appui, de démontrer que diversité, différences et multiculturalisme n'étaient pas que des oriflammes battant à un vent à la mode mais des valeurs à ancrer dans l'existence collective d'un Etat, parce qu'elles allaient l'enrichir, l'ennoblir et le faire progresser ? Personne évidemment, parce que le poncif rassure mais que la réalité, la plupart du temps, le dément.
Il y a les minarets en Suisse et il y a les réactions en France. Un exemple qui fera comprendre que les inquiétudes dépassent les frontières et qu'elles sont également ignorées. Combien d'articles a-t-on pu lire sur la réticence de voisins à accueillir tout près d'eux des communautés, des centres ou des foyers de drogués ou de personnes en état de précarité ? Ils craignent une dégradation de leur mode d'existence, des actes de délinquance, un voisinage perturbant. Ils devraient leur ouvrir les bras, le coeur ? Dans un monde idéal évidemment mais ici et maintenant ? Dans mon quartier, depuis plusieurs mois un sans domicile fixe, parfois délirant, rarement menaçant, souvent obscène en public et refusant d'être hébergé même la nuit "pourrit" littéralement la vie des habitants du secteur où il campe en permanence. Il occupe le trottoir et passer à côté de lui sans le toucher devient un tour de force. Un commerçant est sans cesse troublé dans son activité par la présence de cet homme devant lequel la municipalité, les services sociaux, la police, les bonnes âmes et même la justice, pour ses outrages publics à la pudeur, sont impuissants. Il est protégé par notre morale qui lèse ceux qu'il incommode et qui le valent bien.
Où est le vrai pour tous ces noeuds de la vie sociale, du destin d'un pays quand les élans du coeur et les rêves de tolérance se cognent contre l'insupportable réalité ? Est-il forcément indécent d'avoir du mal à supporter certaines situations ou à accepter un avenir quand on ne sait pas comment affronter les premières et qu'on a peur du second ? Quand on craint d'être noyé ? Est-il vraiment indigne de répondre non ?
Comme en Suisse.
30 novembre 2009
Minarets, mine de rien
Le jour où Schopenhauer, répondant à l'académie royale du Danemark, expliqua que la morale kantienne aurait par ses dires à trembler sur ses bases, car prétendant le contraire cette morale était quand même entièrement inspirée par les préceptes moraux patiemment advenus en théologie, il dit aussi qu'elle était sinon là établie, finalement là contenue.
Qu'il se puisse en morale kantienne quelques origines utiles aux religions judéo-chrétiennes, l'académie royale n'admit pas telles déductions, introduites pour prémices aux démonstrations suivantes dans l'ouvrage de Schopenhauer à l'occasion du concours philosophique proposé.
Kant ne pouvait être que plus loin que cela...
Dans la suite du même exercice, Schopenhauer déclara, une fois lavées toutes importations théologiques, donc problématiques, être les fondements de la morale dans la "pitié".
Est-ce la première expression, ou la seconde qui fit raison pour l'Académie Royale du Danemark à réfuter les conclusions du philosophe, alors qu'il fut dans l'épreuve de leur questionnement le seul concurrent ?
Et s'il y avait ce jour une Académie Royale de la Suisse, se pourrait-il aujourd'hui que celle-ci rejette la raison du bon sens populaire, qui par référendum, entraîne rejet de quelque architecturale expression religieuse ?
Beaucoup de si et beaucoup d'entrées dans ce questionnement, bien trop !
Aujourd'hui, ni académie royale, ni dédit de laïcité, ni XIX° siècle, ni question posée à un philosophe... dans la plus vieille démocratie du monde.
Pourtant, le jugement étant à l'œuvre dans un référendum, la morale ne saurait ne pas être à l'œuvre !
On voit bien comment la question est pernicieuse, étant posée par référendum, pour savoir si l'érection de minarets vaut mieux que pas d'érection de minaret !
Pour autant que la morale exclut la religion, poser telle question à tout Suisse qui ne raisonne pas comme Schopenhauer, le conduit à jauger telle religion plutôt que telle autre, mais sortir du champ de la morale, sortir du plan du jugement, et donner une réponse kantienne, après tout...
Alors, si la morale n'a pas d'importance, et si dans le cas contraire elle ne revient pas par quelque fenêtre, comme la théologie est revenue par la fenêtre du côté de chez Kant, personne n'aura a comprendre quelque intérêt au résultat du référendum en Suisse... et même pourra en imaginer sa parfaite inutilité, alors même que la question a été posée, et que certains ont voulu y répondre !
Il se pourrait donc qu'il n'y ait de "pitié" qu'entre complices, et qu'échappe ainsi au champ de la morale tout jugement individuel, bien que celui-ci soit convoqué pour preuve et consolidation de la démocratie, et tant pis si cette sorte de complicité mine fortement la démocratie elle-même.
Entre amoraux, on se comprend !!!
Reste à voir si vraiment la raison de la "pitié" (donc autant de l'auto-pitié), comme cela pouvait encore s'entendre au XIX° siècle, mieux que la raison inversée du "lynchage", puisque celle-ci est basée sur une plus évidente partition des individus comme aujourd'hui, peut, sans revenir par quelque fenêtre, prétendre fonder effectivement la morale.
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Rédigé par : Zenblabla | 05 avril 2010 à 21:49
Une ville d'Allemagne autorise l'appel du muezzin
SAPHIR NEWS : Malgré les vives protestations d'une partie de la population, la ville allemande de Rendsburg, au nord de l’Allemagne, a autorisé l'appel à la prière du muezzin lancé par haut-parleur depuis les minarets de la Grande Mosquée, inaugurée en automne 2009, a annoncé, mardi 2 février, le maire social-démocrate, Andreas Breitner. >>> La Rédaction | Mercredi 03 Février 2010
Labels: Allemagne, muezzin, Muezzin's call to prayer
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Et si c'était une "solution" à la CRISE ??
Rédigé par : Duval Uzan | 05 février 2010 à 21:35
Les représentants de la mosquée de Botkyrka, dans la banlieue sud de Stockholm, ont demandé l'autorisation de lancer l'appel à la prière du vendredi depuis leur minaret. "La commune ne s'en vante pas trop, pour ne pas faire de vagues, mais nous sommes assez certains que nous obtiendrons l'autorisation", dit Ismail Okur, président de l'association musulmane à Botkyrka, où dominent les ressortissants d'origine turque qui, jusqu'à récemment, constituaient la majorité des musulmans du pays.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/12/18/en-suede-les-responsables-d-une-mosquee-veulent-lancer-l-appel-a-la-priere_1282615_3214.html
Rédigé par : Florence | 18 décembre 2009 à 17:03
"L'Identite Nationale" vue par une Anglaise (brillante) qui vit en France :
Divining Loyalties
by Anna Raccoon on December 14, 2009
http://www.annaraccoon.com/politics/divining-loyalties/#comments
Si cela peut interesser certains...
Aussi, j'ai lu hier un reportage interessant dans le Sunday Times Magazine ecrit par AA Gill :
From The Sunday Times December 13, 2009
Algeria: Cry the benighted country
A third of Algerians are under 15 - inheritors of a brutal legacy of ancient and modern hatreds. Their country has suffered through civil war, terrorism and Islamic extremism. Is this uneasy peace what post-fundamentalism looks like?
http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/africa/article6954016.ece
Rédigé par : Valerie | 14 décembre 2009 à 20:18
Un Suisse fait de la résistance !
http://www.tdg.ch/bussigny-erige-minaret-toit-2009-12-10
C'est assez amusant.
Rédigé par : Alex paulista | 12 décembre 2009 à 22:54
Si le ridicule devait tuer, les Suisses seraient morts et la démocratie avec eux... Bon débarras !
Plus sérieusement, une nation c'est le "vivre ensemble"... Un "vivre ensemble" qui, très évidemment, n'a rien de volontaire : une population donnée, composée de bric et de broc, est assemblée dans des limites géographiques considérées (momentanément!) comme intangibles.
Donc, la "volonté" de vivre ensemble, c'est du pipeau ! Elle est, à chaque instant à créer.
Dans les limites de ce que la géographie actuelle appelle "France" - et qui a beaucoup varié même récemment : voir l'Algérie - vivent 7 millions de musulmans ou de descendants de musulmans.
L'immigré "initial" avait choisi de vivre en France : pas ses descendants !
Ces "musulmans ou descendants de musulmans" seront majoritaires dans l'espace géographique "France" vers 2050 et dès 2030 majoritaires dans la population active (mais toujours très minoritaires dans la fonction publique compte tenu des évidents errements dans son recrutement) : ils paieront nos retraites!
Cette situation est explosive, alors qu'on ne voit pas comment, en France et dans le Monde, pourrait disparaître le sentiment de profonde injustice qui habite les musulmans.
Cela dicte notre politique : il faut abandonner les vains discours "républicains" sur l'intégration par l'école, le communautarisme, la laïcité, etc.
1 - Une grande partie du destin de la France se joue en Palestine : c'est l'oeil du cyclone intégriste. La condamnation d'Israël, un soutien décisif aux Palestiniens sont une clé nécessaire de la paix en France;
2 - L'Etat ne peut indéfiniment entretenir les cathédrales et les communes les églises sans intervenir en faveur des mosquées (avec minaret bien sûr); donc la collectivité doit intervenir pour construire ces mosquées, en leur conférant le caractère monumental qui rende leur fierté aux fidèles;
3 - Complémentairement, une faculté publique de théologie musulmane doit être créée en Alsace-Moselle (ou en Guyane !!) puisque dans ces départements l'église n'est pas séparée de l'Etat;
4 - Corrélativement l'axe fondamental de la personnalité historique de la France doit être réaffirmé en re-faisant du catholicisme la religion de l'Etat, ce qui ne prête guère à conséquence dans la vie des citoyens puisque la France serait totalement déchristianisée sans l'enseignement catholique propulsé par les insuffisances de l'enseignement public;
5 - Et bien sûr rétablir le symbole visible de l'unité nationale : le Roi !
Rédigé par : Gérard CHINETTI | 10 décembre 2009 à 14:54
Ouvrons enfin le débat sur la construction de mosquées en France :
http://tinyurl.com/ykd3k8r
Rédigé par : Citoyen Lambda | 09 décembre 2009 à 23:08
Bonjour Monsieur Aïssa Lacheb-Boukachache
Merci pour votre commentaire nuancé, au diapason de l’article de Philippe Bilger.
Permettez-moi toutefois des réserves mineures :
a) Ce n’est pas l’UDC qui a lancé l’initiative dite anti-minarets, mais une section locale de parti scandalisée par une mosquée financée par les Loups Gris, un mouvement islamiste turc extrémiste.
b) L’autre votation sur une liaison ferroviaire Genève-Annemasse était cantonale et non au niveau national.
c) L’affiche haineuse de l’UDC « Halte à la racaille d’Annemasse » n’a jamais visé la population d’Annemasse ni même la partie qui vient travailler à Genève (les frontaliers). Généraliseriez-vous de même l’expression « jeunesse d’Annemasse » ?
Une lecture sensée désigne les délinquants de cette agglomération qui trouvent plus profitable d’écumer le centre-ville à Genève.
Les Annemassiens savent très bien qui était visé.
d) Quand avez-vous entendu une personne venant de France travailler à Genève y être traitée de « racaille » ?
e) Avec 65 000 frontaliers venant travailler à Genève, parfois après 2 heures de trajet, les 20 000 demandeurs d’emplois de Genève (Suisses ou étrangers établis) souffrent du plus fort taux de chômage de Suisse.
f) L’affiche anti-minarets, qui montre des minarets-missiles sur un drapeau suisse, n’est qu’une caricature d’une déclaration du Premier ministre turc Erdogan, alors qu‘il n’était que Maire d‘Istamboul en 1997.
(on aurait aussi pu attaquer l’UDC pour avoir souillé le drapeau national…)
g) Je constate tous les jours sur internet que les Musulmans installés en Europe défendent leur religion sans connaître le Coran.
(Commentaires du niveau « Islam=Paix », alors qu’Islam signifie Soumission).
Rédigé par : genevoisrien | 08 décembre 2009 à 06:48
Bonjour,
Il est faux de dire que "beaucoup de demandes de permis de construire des minarets étaient présentées". D'ailleurs, je remarque que vous ne citez que des sources françaises à l'appui de vos dires concernant la Suisse, et elles ont certainement toutes repris la même erreur.
En tout, 3 projets de construction, dont deux présentés concrètement aux autorités communales, et un des deux d'ores et déjà refusé en vertu de dispositions du droit local des constructions.
On est loin d'une invasion...
Daniel (Suisse)
Rédigé par : Daniel | 04 décembre 2009 à 20:14
JDR, je crois percevoir ce que défendez brillamment avec l'étoffe argumentaire historique nécessaire, mais peut-être n'est-il pas si exact que cela que le Christianisme ait pu décoller à partir du moment où se coula dans les pratiques et dogmes préexistants, puisque je ne crois pas en l'existence initiale et intrinsèque de la nature de celui-là. Et c'est là où ma critique légère à votre endroit s'amplifie de la phrase lue chez PAntoine
"Ce n'est pas le christianisme, mais des hommes (et des femmes) qui ont utilisé la doctrine chrétienne en la détournant de son véritable message au profit d'un pouvoir temporel qu'ils exerçaient à leur seul profit."
Rédigé par: Pierre-Antoine | 04 décembre 2009 à 11:19
Au sens où le Christianisme n'est pas né comme "Le Capital" de Marx, ce n'est pas un pensum pondu par un seul homme, St Paul, ni le Christ n'ont laissé de road map qu'il eut été possible de suivre, ce fut un lent accouchement, capable, si le traçons bien, ce qui n'est même sûr, de fédérer et les paroles assez convergentes des Évangiles et les ex cultes locaux (dont je ne suis sûr qu'ils unifiaient tant l'Occident, comme l'avancez, mais il faut que je lise encore beaucoup pour éventuellement argumenter à l'inverse, ou, me ranger à votre avis), et finalement se mouler comme l'avez bien suggéré dans ce qui préexistait.
Mais, l'écrivant, je réalise que nous la conceptualisons mal, cette propagation d'un credo qui "prend chair" dans les consciences. Car je continue comme vous à mentionner une identité nette qui se ferait un chemin avec quelques aménagements dans un paysage spirituel là où se sont plutôt des croyances toutes un peu fragiles qui chercheraient plus ou moins consciemment à se fondre en une unificatrice qui rassure et fédère aux mieux, qu'il faudrait convoquer pour considérer l'émergence d'une religion majeure.
C'est peut-être ce qui fait le noeud du problème que ne pourra dénouer l'Islam en voulant s'implanter ici. A savoir qu'il arrive sur une terre ferme non d'une chrétienté indépassable, mais de ce qu'elle a secrété cette capacité des âmes occidentales à "culturaliser" le sacré, à le faire vivre à côté de la raison, désormais en plutôt bonne intelligence, où la mystique de l'Islam ne pourra pas se glisser, du moins si la science et l'économie ne deviennent pas complétement coupées d'un humanisme que cette religion pourrait alors être paradoxalement tentée de récupérer à son profit.
Mais je doute fort de la défection-chute radicale de la première, et sais les hommes friands de la loterie qu'est la seconde, et ce quelle que soit leur origine.
Il est ici trop tard pour cette religion qui dit sa foi dans un passé indépassable là où l'occident judéo-chrétien a réservé à l'avenir la plus radicale des attentes (le messianisme comme horizon inaccessible) pour la plus vieille de ses branches, et une attente à peine différente pour sa soeur cadette.
AO
Rédigé par : oursivi@JDR&PAnt | 04 décembre 2009 à 14:43
@JDR
"Mon propos ne vise pas à fustiger le christianisme pour ses crimes bien connus : du point de vue de l'historien, ces crimes ne relèvent d'aucun jugement, c'est une donnée des mentalités de l'époque."
Permettez que j'apporte un éclairage différent :
Ce n'est pas le christianisme, mais des hommes (et des femmes) qui ont utilisé la doctrine chrétienne en la détournant de son véritable message au profit d'un pouvoir temporel qu'ils exerçaient à leur seul profit.
Ce qui vaut pour le christianisme vaut pour l'islam, pour le bouddhisme et toute autre doctrine spirituelle et/ou philosophique.
Aujourd'hui encore c'est l'exercice d'un pouvoir temporel sous couvert d'hégémonisme spirituel qui autorise les chefs politiques et religieux à exercer une véritable persécution sur d'autres communautés religieuses.
Que ce soit dans les républiques islamiques envers les chrétiens ou en terre hindoue envers les musulmans et les chrétiens.
Dans plus de 50 pays, y compris en Europe, qu'ils soient catholiques, protestants, évangéliques ou de tout autre communauté, les chrétiens sont pourchassés, privés de travail, emprisonnés, torturés, assassinés. Tous les moyens sont utilisés pour les contraindre à renier leur foi, y compris le viol rituel collectif, considéré dans certains États comme une sanction pénale.
Posséder une bible ou parler de sa foi est devenu un crime, et passible de la peine de mort si c'est le fait d'un musulman converti. En Iran, en Algérie, dans certains Etats de l'Inde et d'autres pays islamiques, il y a des lois anticonversion.
Quand je pense qu'en occident, sous couvert de tolérance et respect des différences culturelles on envisage, comme au Canada de permettre à la charia de prévaloir sur le droit du pays d'accueil...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 04 décembre 2009 à 11:19
Oursivi, débat sans fin sur l'identité culturelle occidentale, prémice à une prise de position sur la question musulmane en Europe.
Je ne nie évidemment pas que le christianisme soit un élément important de la culture occidentale, je l'ai écrit. Je conteste, sans difficulté, que ce christianisme soit le fondement de la civilisation européenne et ce, pour une raison qui saute aux yeux : l'identité européenne préexistait au christianisme. Nos références mentales sont d'origine gréco-latines, mâtinées de traditions sociales germaniques. Le christianisme, et c'est ma démonstration qui vaut tout autant pour l'islam, n'a pu s'imposer que lorsqu'il s'est aligné pile poil sur ce modèle pré-existant. C'est Aristote qui a fait le succès de l'Eglise en Europe.
Les Polonais ont tenté de nous imposer dans le texte constitutionnel européen les racines chrétiennes de l'Europe, ce qui ressort d'une erreur de paralaxe : tandis que pour l'Europe occidentale, les fondements sont gréco-latins jusqu'en Roumanie, pour la Pologne, l'intégration à l'Europe s'est faite par le christianisme. Les racines européennes de la Pologne sont bien chrétiennes, pas les nôtres.
Tout ce qui constitue la pensée occidentale est fondé sur des éléments antérieurs à la christianisation. Le rapport symbolique au monde est celte ou germanique (voir la persistance actuelle des traditions antiques incorporées dans les pratiques religieuses, voir comment Pâques et Noël se sont collés sur l'équinoxe et le solstice, etc.). Notre musique est le fruit d'une macération étrange de la musique gréco-latine (inaudible à nos oreilles modernes) avec les musiques orientales, dans le creuset de Byzance. Notre droit est un mélange de droit latin écrit et de droits coutumiers germaniques ou normands. Encore aujourd'hui, en survolant une banlieue en avion, vous décryptez l'organisation terrienne de l'antiquité, avec ces longues bandes de terres qui vous font des jardins tout en longueur derrière la maison. (C'est dans les banlieues, curieusement, qu'on retrouve davantage ces traces fixées, puisque dans les campagnes, les remembrements ont détruit cet héritage).
Mon propos ne vise pas à fustiger le christianisme pour ses crimes bien connus : du point de vue de l'historien, ces crimes ne relèvent d'aucun jugement, c'est une donnée des mentalités de l'époque. Cette donnée montre à quel point, d'un point de vue chrétien, il y avait opposition avec le vieux fonds européen de libre pensée et de recherche scientifique des causes finales. Lorsque le christianisme revêtit la toge, lorsque le Pape devint Souverain Pontife, titre païen, à Rome même, lorsque furent christianisées les fontaines sacrées des campagnes gauloises, à défaut de pouvoir en interdire le culte, lorsqu'Aristote devint le support exclusif de la rationalité chrétienne, lorsque la plus petite église de campagne fut construite selon le modèle de la basilique de Vitruve, alors le christianisme est devenu une composante de la civilisation européenne.
En prenant ce chemin, l'islam pourra y prétendre aussi. Ca n'est pas encore le cas aujourd'hui.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@Oursivi | 04 décembre 2009 à 09:48
à défaut de minarets , je vous offre un minerai , Marie !
dites moi " d'Or ! "
on y verra alors
votre reflet !
( un peu tiré par l'écheveau , je sais )
bien à vous!
Rédigé par : Cactus à notre si Sainte Marie | 04 décembre 2009 à 09:34
@Aux naïfs de ce blog,
Alors, depuis ce « dimanche noir » (selon les commentateurs habituels), qui a vu le corps électoral approuver très largement un référendum d’initiative populaire demandant l’interdiction de l’érection de minarets sur le territoire de la Confédération, c’est haro sur le baudet helvétique. L’animal était déjà fortement suspect depuis son empressement à embastiller Roman Polanski pour complaire à la justice des Etats-Unis, il est maintenant cloué au pilori comme champion du monde de l’islamophobie, de l’intolérance, de la beaufitude indécrottable, de la bêtise populiste à front de taureau.
La bronca est d’autant plus forte que personne ne s’attendait à voir triompher aussi nettement le « non aux minarets » dans une votation initiée par l’Union démocratique du centre, un parti bien mal nommé, qui incarne la version suisse de ce « populisme alpin » qui se décline sous diverses formes en Autriche et en Italie du Nord. La France alpine est relativement épargnée par ce phénomène : la Ligue savoisienne, qui nageait peu ou prou dans les mêmes eaux troubles lémaniques n’a été qu’un phénomène éphémère au début des années 1980. Alors, que s’est-il passé pour que cette provocation d’extrême droite recueille l’assentiment de tant de braves gens, qui, à l’instar de nos deux laboureurs, se méfient de tout ce qui se rapproche d’une intolérante radicalité ?
La séquence politique qui a précédé cette votation n’est pas étrangère à l’évolution de l’opinion vers ce coup de colère aussi brutal qu’inattendu. Depuis plus d’un an, en effet, le gouvernement de la Confédération Helvétique se fait mener en bateau par le grand leader de la Jamahiriya islamique et socialiste libyenne, j’ai nommé Mouammar Kadhafi. L’histoire a commencé il y a un peu plus d’un an, lorsque l’un des fils du raïs libyen, Hannibal Kadhafi, et son épouse furent arrêtés par la police genevoise dans le palace où ils étaient descendus avec leur suite. Motif : le personnel de l’hôtel avait signalé aux autorités les mauvais traitements qu’Hannibal et sa conjointe faisaient subir à leurs domestiques maghrébins, traités, semble-t-il, comme des esclaves razziés par une tribu bédouine.
Mouammar Kadhafi prend très mal la chose, et décide de faire passer la Suisse par toutes les humiliations que méritent cette atteinte intolérable à l’honneur de la tribu qui règne depuis quarante ans sur la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan. Il retire des banques suisses les milliards amassé par le dur labeur consistant à accaparer pour lui et ses proches l’essentiel de la rente pétrolière et gazière de son pays. Il place en état d’arrêt domiciliaire sine die deux hommes d’affaires suisses en dépit du fait que son fils et son épouse ait été autorisés à regagner la Libye à la suite du retrait de la plainte des malheureux domestiques. Ces derniers ont été fermement invités à accepter des dédommagements financiers pour s’écraser, et pour se faire mieux comprendre, les sbires de Kadhafi s’arrangent pour que le frère du valet passe de vie à trépas dans des conditions pour le moins bizarres.
Mais c’est mal connaître l’ombrageux Mouammar que de croire qu’il allait faire montre de sa proverbiale clémence en mettant fin à sa querelle avec Berne après ce petit arrangement. Il voulait voir le gouvernement suisse, ses diplomates et ses banquiers ramper vers lui face contre terre pour venir lui lécher les babouches en chemise et la corde au cou. Ce qui fut fait au mois de juillet 2009, lorsque le président en exercice de la Confédération, Heinz Rudolf Merz, se rend à Tripoli pour signer un protocole d’accord, qui commence par des excuses en bonne et due forme de Berne pour le traitement ignoble infligé au fiston. Après cette contrition publique exprimée à Tripoli, Merz accepte la mise en place d’une commission d’arbitrage dont la mission est d’établir les responsabilités individuelles dans la police et la justice genevoise, Berne s’engageant à sanctionner comme il se doit les fautifs. Ce brave Merz était venu dans ce Canossa oriental dans un avion du gouvernement suffisamment spacieux pour ramener, pensait-il, ses compatriotes arbitrairement retenus en otages. A peine l’encre du honteux protocole fut-elle sèche, que les Libyens firent savoir qu’il n’était pas question de libérer les Suisses avant que la commission d’arbitrage ait rendu ses conclusions, et que les fonctionnaires genevois aient reçu la fessée que les arbitres n’allaient pas manquer de leur infliger. Pour que les choses soient bien claires, Mouammar Kadhafi prononce alors un beau discours, dans lequel il ne demande rien moins que la dissolution de la Confédération helvétique, coupable de violations continues et répétées des droits de l’homme, en proposant que ses voisins allemands, français et italiens se partagent les dépouilles de la Suisse en fonction des régions linguistiques.
Micheline Calmy-Rey, la très gauchiste cheffe du département (ministre) des affaires étrangères, amie de l’ami intime de Kadhafi, l’ineffable Jean Ziegler, doit faire face à une discrète, mais très inhabituelle révolte de son administration qui commence à trouver saumâtre le rôle de carpette orientale qu’on lui fait jouer.
On en est là, et la Libye vient d’annoncer qu’elle allait faire passer en jugement les otages qu’elle a conservé par devers elle.
Bien sûr, dans le vote de dimanche, on ne peut exclure un fond d’islamophobie et de xénophobie instinctive dans une population qui a longtemps vécue dans un isolement montagnard peu propice à l’ouverture au grand large. Mais d’autres votations xénophobes initiées par l’UDC ces derniers temps, comme celle demandant le retrait de la Suisse de l’espace Schengen ont été repoussées.
L’affaire Kadhafi, et le comportement indigne d’une classe politique qui brade l’honneur national dans l’espoir d’hypothétiques contrats industriels, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le lac, à défaut d’y mettre le feu. Rama Yade avait, à juste titre, dénoncé le statut de paillasson auquel Kadhafi avait ravalé la France lors de la visite de ce dernier dans notre pays en 2008. Les Suisses semblent l’avoir entendue, même si leur réponse n’est pas de celle que nos moralistes auraient aimé saluer de leur plume louangeuse. Et puis, on a sa fierté, vinzou !
http://www.causeur.fr/suisse-les-montagnards-sont-las,3374
Lorsque la Turquie sera intégrée à l'Europe, pour nécessités américaines, nous verrons... !
Bravo aux Suisses !
Guillaume Tell est une légende paraît-il !
Rédigé par : Marie | 03 décembre 2009 à 19:45
Cher Philippe
Vous écrivez : "Est-il forcément indécent d’avoir du mal à supporter certaines situations ou à accepter un avenir quand on ne sait pas comment affronter les premières et qu’on a peur du second ? Quand on craint d’être noyé ? Est-il vraiment indigne de répondre non ?
Comme en Suisse. "
Je vous répondrai, il n'est pas "indigne" de répondre non, il est tout simplement "stupide" de répondre non.
Cordialement
Rédigé par : Libremax | 03 décembre 2009 à 18:16
Les lois d'urbanisme régleront le problème des minarets. L'état de droit dans les pays musulmans, la peur de l'islam. L'arrêt de la politique capitaliste ultra-libérale celle de l'immigration. Des 3, seule la première est applicable.
Rédigé par : Ben Tab | 03 décembre 2009 à 16:27
"1. L'identité judéo-chrétienne de la France. Pour moi, c'est une imposture intellectuelle dans la mesure où je démontrerais avec une grande aisance que ce qui fonde la culture occidentale, sa science, sa littérature, son architecture ne doivent rien à la religion chrétienne, souvent le contraire."
JDR
Puisque je crois être le seul à avoir mentionné avec insistance la revendication de cet héritage, je vais donc assumer de répondre à votre thèse à laquelle je ne souscris point.
D'abord j'aurais aimé que prissiez le temps de nous faire étalage de cette aisance qui semble être restée au fond de la fosse.
Mais je galéje, je galéje, et Laurent Dingli quand aura fini de crépir son minaret et daignera venir nous le montrer va encore me le reprocher en disant que je me gratte le ventre (pas possible la Webcam est branchée quand on écrit chez PB ?) en postant, riant de mes propres blagues, ce qui n'est pas faux.
Aux faits, au fait, certes.
Bien, alors commençons par déminer quelques poncifs souverains que je vous épargnerai ainsi d'avoir à nous rappeler.
D'abord celui de citer la longue liste des esprits libres persécutés par la religion chrétienne (Giordano Brulot, pardon, Bruno, Copernic et des dizaines d'autres à ce niveau céleste).
Tous savons comment cette religion comme les autres renâcla à entendre puis intégrer dans son référentiel des vérités objectives, scientifiques, raisonnablement démontrables.
Certes.
Elle est cependant celle qui baigna les mentalités et les croyances au point de les faire s'échapper du cadre qu'elle avait instauré. Forcément, cette relativisation, elle l'inspira selon la considération spinoziste que la situation ayant tourné ainsi dans ce cadre, celui-là en était les bases d'un développement incontournable, puisque il advint.
De l'exercice puis l'examen de ses intolérances naquit "la renaissance" puis "les lumières" dont nous ne pouvons que constater que les autres religions ne les ont pas secrétées, ou en bien moindre et durable façon.
C'est une constatation, elle est irréfutable. Le flux des populations qui "viennent à nous" depuis que la chose est matériellement plus aisée (moyens de transport) et que la conscience des états comparés amenant à prendre cette décision plus facilement accessible (média), en est la mesure exacte.
Et elle est grande.
L'influence que les habitudes exégétiques de la culture hébraïque ont inséré - la Mishna pour ne parler brièvement que d'elle - est à mon sens la clef de voute de l'évolution intellectualo-spirituelle de l'Occident. Est ce qui a fini par tremper même les plus goys de nos ancêtres, pourvu qu'ils aient aussi eu ce goût de la liberté et de la spéculation, que les juifs avaient par tradition, déjà.
Quelque rigide - voire assassine - qu'ait été la religion chrétienne, elle a tout de même été ce moule propre à secréter ses propres ennemis et à ne pas les éradiquer avec tant de méthode qu'ils ne puissent lui survivre et triompher de la solidité de ses carcans, nous en sommes les vivantes et moqueuses preuves...
La séparation qui éloigne les Juifs et Chrétiens d'un côté et les Musulmans de l'autre - quelques réels meilleurs traitements que les Juifs reçurent à certaines époques des Musulmans face aux horreurs que les Chrétiens leur firent subir (voir le rôle de St Louis, comme celui paradoxal de St Bernard*, parmi des pelletés d'autres) - tient plutôt à mon inhumble avis, à ce que les chrétiens sont en un sens les enfants par extension de l'initiale tribu hébraïque qu'un de ses vrais - ataviques - fils (Paul de Tarse, devenu St Paul) a voulu étendre au sens le plus spirituel du terme, là où, si les ai bien lus, les Musulmans se réclament de l'autre fils d'Abraham qui eut la malchance de naitre fils de servante, qui plus est bientôt rejetée, ce qui créa - comme fait fondateur originel - des bases bien malsaines pour les siècles et les millénaires à venir.
C'est un peu - immensément - rapide comme survol, mais est tout de même capable de cerner quelques-uns des moteurs de pas mal des grosses structures historiques que connaissons tous.
Cette succincte thèse ne prétend pas expliquer les moindres recoins historiques qui la démentiraient aisément dans l'examen de beaucoup de leurs détails (même essentiels) mais elle structure grossièrement un des argumentaires qui pourraient prétendre donner corps à ce réflexe d'avancée du judéo-chrétien pour définir en bien des sens l'Europe, voire même l'Occident.
AO
* Will Durant, "Histoire de la civilisation"
Rédigé par : oursivi@JDR | 03 décembre 2009 à 15:27
@Esse erre | 02 décembre 2009 à 17:48
"...sauf à ce que Madame Jacob ne nous commette une digression freudienne sur le "phallus impudicus" de ce malheureux sans abri qui joue les muezzins hystériques et dont le minaret érectile a sans doute provoqué ce rapprochement inconscient chez notre hôte."
Laissez donc les champignons et la psychanalyse sauvage érectile pour les amateurs !
Rédigé par : Catherine JACOB@Esse erre | 03 décembre 2009 à 11:33
Moi, après tant de repli identitaire, j'aimerais revenir sur le SDF de Philippe, avec une anecdote qui n'a rien et tout à voir.
Étudiant, je travaillais en août comme animateur dans un club de vacances d'Ibiza. Un après-midi, je passais un peu plus de temps avec le seul groupe de Français. Une (fausse) blonde célibataire de 40 ans était un peu fofolle, parlait haut et passait du bon temps avec un Français ayant la trentaine (qui s'appelait Aïssa je crois). On parlait des groupes qui nous entouraient, de diverses nationalités.
Au bout d'un moment, cette femme m'avoua un peu gênée qu´en fait, elle était d'origine suisse. Je lui demandai pourquoi cette gêne, et pourquoi avoir "simplifié" pendant une heure en omettant ce détail alors que c'était un peu le sujet de discussion. Elle m'expliqua alors qu'elle avait connu une descente aux enfers dans sa jeunesse. Elle avait mendié et vécu dans la rue en Suisse. Au bout de quelques temps dans une galère terrible, avec personne qui ne l'aidait, elle avait suivi d´autres SDFs vers la France.
Là, les gens lui donnaient enfin, puis elle avait trouvé des associations et des particuliers pour lui tendre la main. Elle avait reconstruit sa vie après cinq ans de galère, à coups de petits boulots.
Elle ne voulait plus trop entendre parler de la Suisse, au moins pour y vivre.
Rédigé par : Alex paulista | 03 décembre 2009 à 11:26
@Florence et @ceux qui choisissent entre deux mots...
Connaissez-vous la politique du homard ?
Il est plongé dans l'eau froide, il se sent à l'aise comme un gaulois en plein débat.
Puis, petit à petit, on monte la température, il a le choix entre rester dans son élément aquatique ou sortir, mais il est fait pour l'eau comme le gaulois est fait pour les débats de préférence vifs et animés dans lesquels il peut donner de la pince.
Quand l'eau est trop chaude, c'est trop tard...
Quand le débat sera bouillant, ce sera trop tard, les minarets seront érigés et l'appel à la prière obligatoire sous peine de goûter à la rigueur de la charia.
Et ce n'est pas de l'intolérance, juste une réaliste prospective... réaliste !
C'est la nature humaine face à l'intolérable, on le tolère de débats politiques en rencontres diplomatiques. C'est l'histoire qui nous apprend ça.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 03 décembre 2009 à 11:12
@ Citoyen Lambda
Nous n'avons rien à interdire.
Interdisons seulement à nos élus d'être moins démagogiques.
Je ne voudrais pas offenser Aïssa mais parfois, je m'interroge sur les discours de nos élus qui se gargarisent du "musulman" à toutes les sauces alors que leur vie quotidienne est du tout américain ou asiatique... Parce que les plus grosses réserves de pétrole sont sous le monde musulman ? Et si ces réserves avaient été sous des tribus anthropophages de Nouvelle-Guinée, nous auraient-ils prôné le tout cannibale ? Pour paraphraser le billet suivant "Pro musulman quand ça arrange"...
Rédigé par : Bernard-27400 | 03 décembre 2009 à 07:07
A toutes fins utiles, la citoyenne Lambda précise qu'elle n'a rien à voir avec le citoyen Lambda de ce jour (notamment : Citoyen Lambda | 02 décembre 2009 à 22:36 )
Elle a également tenté de publier un certain nombre de liens vers des clichés présentant l'architecture d'un habitat étranger incluant des édifices religieux dans le Japon du XIXème dans l'idée de nourrir la réflexion sur le sujet du billet sur le minaret en Europe et s'étonne de ne pas voir accepté le post de référence.
Rédigé par : Catherine JACOB@Lambda&Lambda | 03 décembre 2009 à 02:09
Citoyen Lambda, le citoyen Aïssa Lacheb-Boukachache vous interpelle et vous gueule dans les esgourdes que vous êtes un sacré comique, vous, un drôle, un rigolo de première... Un référendum d'initiative populaire, vous exigez mais sous l'anonymat le plus complet... Je viens de voir vos douze premiers signataires; que des anonymes et dissimulés pareils à vous... C'est du propre, tiens, votre foireux esprit démocratique... C'est pas le courage et la cohérence qui vous étoufferont, vous, sûr, vous vivrez longtemps...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 décembre 2009 à 23:03
Votons nous aussi en France, et interdisons par la constitution la construction de mosquées en France...
J'ai mis ma pétition en lien
Rédigé par : Citoyen Lambda | 02 décembre 2009 à 22:36
@ Pierre Antoine,
Vous avez dénaturé mes propos ou je me suis mal exprimé.
Par RECIPROCITE, je voulais dire que la convention des droits de l'homme n'est pas à sens unique. Il n'y aura jamais de place pour la Charia dans cette convention.
Celui qui ne veut pas être regardé n'a pas le droit de me regarder.
De même que l'on n'a pas le droit d'exprimer sa haine au nom de la liberté d'expression.
La dehimitude n'a pas de place dans la convention des droits de l'homme.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 02 décembre 2009 à 20:48
@ Marcel Patoulatchi
Je vous remercie d'avoir recadré mon tir concernant la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, la vraie comme vous l'écrivez. Mais cette pauvre déclaration est tellement cuisinée à toutes les sauces qu'on finit par oublier sa consistance originelle.
Présentement les religions semblent semer le trouble, même modéré, dans l'ordre public. La religion catholique n'est pas exclue du débat, souvenons-nous des malaises causés par Monseigneur Lefebvre d'un côté et Monseigneur Gaillot de l'autre. Dépendant du diocèse d'Evreux et étant parfois pratiquant, j'ai vu les tenants et opposants à Monseigneur Gaillot, ministres du culte compris, en venir presque aux mains pendant les offices, les noms d'oiseaux remplaçant les "Amen" et les "Sanctus".
Les querelles de clochers et de minarets occultent les sectes, dont les témoins de Jehovah qui gagnent 1% d'adeptes par an, il ne faut pas non plus les oublier, les querelles des religions "officielles" amenant de l'eau au moulin de cette secte plus sophiste que chrétienne.
Rédigé par : Bernard-27400 | 02 décembre 2009 à 20:24
Ce qui serait sociologiquement intéressant de connaître, c'est le pourcentage de Suisses musulmans (pratiquants peu ou prou) qui ont participé à ce référendum et le pourcentage de ceux-là parmi eux qui ont dit non aux minarets … Mais je ne pense pas que ce vote ait été disséqué à ce point … Dans ce type de débat, on oublie trop souvent les nuances, je trouve, c'est dommage car on y perd en recul, en objectivité … Un peu comme l'on feint d'ignorer qu'il existe chez nous en France des milliers de Français d'origine arabe, noire africaine également, des de confession musulmane, d'autres juives, etc., qui se retrouvent très bien dans certains discours de Le Pen et c'est la raison pourquoi, secrètement ou plus ostensiblement, l'homme Le Pen (pas forcément son Parti ni les autres responsables politiques de celui-ci; non, l'homme lui-même …) y est plus populaire qu'on ne le croit… C'est une réalité qu'il convient de ne pas occulter et puisque cela existe en France, pourquoi ne serait-il pas aussi en Suisse?... Tous les possibles sont possibles quand les passions populaires s'en mêlent et c'est ça qui est formidable -et dangereux- dans une démocratie … En vérité, je crois que c'est comme un noeud gordien; il ne faut pas chercher à trancher, il faut patiemment, lentement, dénouer … Pas facile, je le sais. En attendant, pendant qu'on dénoue avec nos petites têtes et nos grosses mains, on ne s'entretue pas, c'est déjà ça …
Tiens lien … Un Français juif chantant en arabe le tube célèbre depuis devenu mais à l'origine quasi inconnu d'un musulman (Dahman El-Harrachi) à Paris … Ca a de la gueule, ça, moi j'aime absolument, ça me fout des frissons d'autant que je comprends et parle parfaitement l'arabe populaire … Manquent plus que les Chinois pour danser avec nous et taper dans les mains ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 décembre 2009 à 19:41
Puisqu'il n'y a pas et n'y aura pas d'appel à la prière en France et puisque le minaret n'a pour fonction que l'appel à la prière et qu'il n'a aucune autre raison d'être, notamment pour la pratique de la religion en tant que telle, il n'y a aucune raison de construire des minarets en France.
En effet, j'ai peur qu'un jour on nous impose l'appel à la prière depuis les minarets, puisqu'après tout, un minaret, c'est fait uniquement pour cela.
Dans ce débat, il y a quelque chose qui me rappelle le débat sur la burqa. On pousse volontairement le bouchon très, trop loin, pour nous faire accepter le voile généralisé dans un cas, la mosquée dans l'autre, avec un raisonnement du type "de deux maux, il faut choisir le moindre". Et de fait, le port du voile, comme la construction de mosquées, passe comme une lettre à la poste.
Je ne sais pas qui est ce "on" ni même s'il existe, mais tout de même, j'ai l'impression de me faire avoir et que, finalement, "on" m'impose une avancée de l'Islam en France, sans me demander mon avis.
Rédigé par : Florence | 02 décembre 2009 à 19:11
Otez-moi d'un doute, nos amis suisses ne sont pas devenus de dangereux xénophobes ?
Non, car c'est pourtant là le message que tient à faire passer notre intelligentsia bien-pensante.
Car au fond, on pose une question simple à des gens et ils y répondent.
Certes les motivations sont diverses mais la réponse démocratique est là et permettez-moi de croire que tous les Suisses soient autant doués de raison que nous autres.
Un peuple souverain s'est exprimé, point à la ligne !
Qui sommes-nous pour les juger et les vouer aux gémonies ?
Certains ont le droit légitime de ne pas être d'accord avec le résultat de ce vote et de l'exprimer. C'est même en cela que l'on peut , entre autres choses, juger de la vigueur d'une démocratie.
D'autres peuvent au contraire s'en réjouir ou s'en moquer mais en aucun cas nous ne pouvons les juger.
Notre bon Dany veut faire revoter les Suisses. Rien que cela.
Bonjour l'interprétation toute personnelle de Dany le Rouge qui n'a jamais tant mérité son surnom qu'aujourd'hui.
Car au fond c'est quand même le libre choix des Suisses de préférer les clochers typiques aux minarets et le son des coucous à l'appel du muezzin.
Alors l'islam pose-t-il problème ? Car là est la question de fond.
Oui. Pour moi cela ne fait aucun doute.
C'est entre toutes les religions la plus obscurantiste, la plus hégémonique et la plus violente.
Même entre eux c'est une lutte à mort.
Nous avons mis 500 ans pour mettre les chrétiens et leur église au pas et leur faire comprendre que ce n'est pas à Rome de diriger la politique des pays laïcs.
Je comprends tout à fait les Suisses de ne pas vouloir introduire le ver dans le fruit.
Eux aussi ils ont des moyens de communication et ce qu'ils peuvent voir ou entendre sur ce qui se passe dans les pays occidentaux ou même dans les pays musulmans ne doit pas les inciter à promouvoir ce genre de philosophie comportementale archaïque où l'on prône la burqa et la lapidation.
Cette lèpre religieuse, car je la considère comme telle, qui s'insinue de plus en plus dans notre vie, m'est insupportable comme à de nombreux athées et gens de bon sens.
Au nom de la liberté de pensée et d'opinion, je reconnais bien évidemment à tous les croyants le droit de pratiquer leurs rites.
Cependant je ne suis pas près à ce qu'ils exhibent leurs symboles à tous les coins de rues.
J'aurais aimé être Suisse.
Rédigé par : Surcouf | 02 décembre 2009 à 19:11
@JD Reffait
"Parce que la culture des migrants est une culture de pauvres, minimaliste et analphabète, elle ne saurait constituer un apport utile"
Vous vous rendez compte à quel point vos propos sont insultants ?
Rédigé par : Rebecca | 02 décembre 2009 à 18:49
"S'il a la chance d'avoir son patrimoine culturel classé monument historique, c'est le département, la région et l'Etat qui mettront la main à la poche... via nos impôts locaux !"
Rédigé par: Pierre-Antoine | 02 décembre 2009 à 11:41
Votre remarque est factuellement vraie mais un peu biaisée. Cet argent vient de la poche de contribuables français essentiellement pour y retourner en utilisant les savoir-faire d'artisans français (de toutes origines, surtout dans ces nobles corps de métier) entretenant un patrimoine culturel qui contribue à la popularité mondiale de notre offre - et donc secteur - touristique. C'est un investissement qui n'est pas des plus laids ni des moins productifs en terme de ce qu'il sort peu de moyens de France (le prix de ce qui doit être importé pour conduire ces restaurations, essence pour les véhicules, essentiellement) mais fait joliment oeuvrer et aide ou contribue à faire rentrer des touristes.
Pas si mal.
"sont prêts à défendre les pauvres tant qu'ils se tiennent à l'écart."
Rédigé par: EtiLo | 02 décembre 2009 à 12:28
Ce n'est à l'évidence pas une question de tenue à l'écart mais de tenue tout court.
C'est l'agressivité de ce genre de personne qui dérange, pas la modestie de leur condition, qui à part quelques rares pervers ne réjouit personne.
Dans mon quartier un semblable hère emmerdait nombre de gens, un jour un type installé lui a collé une bonne droite et de ce jour le type l'a beaucoup moins ramené.
C'était d'ailleurs embarrassant ce début de plaisir que beaucoup comme moi ont dû prendre à lire la peur dans les yeux de ce malheureux qui se plaisait à tenter de la faire naître chez autrui.
Rédigé par: Jiel | 02 décembre 2009 à 11:55
Très bon post.
AO
Rédigé par : oursivi | 02 décembre 2009 à 18:31
"Quel grand écart ! Passer d'un minaret esthétique à un sans domicile fixe exubérant relève de la prouesse"
a écrit SR.
...sauf à ce que Madame Jacob ne nous commette une digression freudienne sur le "phallus impudicus" de ce malheureux sans abri qui joue les muezzins hystériques et dont le minaret érectile a sans doute provoqué ce rapprochement inconscient chez notre hôte.
Rédigé par : Esse erre | 02 décembre 2009 à 17:48
Rédigé par: Gule | 02 décembre 2009 à 08:57
Ce que vous dites est sensé mais n'intègre pas le fait que les attentes sont en général proportionnelles à l'acquis.
Qu'il y ait une mosquée à Paris m'a toujours réjoui parce que quand j'ai découvert ce paysage elle était déjà là.
Là...
Et (1) pour satisfaire à la bonne pratique des Musulmans (alors bien moins nombreux ici que ne le sont devenus), et (2) parce que pensée dans le même esprit que les grandes expositions universelles, en ce qu'elles permettaient de connaitre, d'éclairer, à savoir l'existence des richesses (au sens de diversités) du monde dont il paraissait pertinent d'avoir une représentation - et même mieux grâce au point (1) - explicite, et ce au coeur d'une ville phare comme ce à quoi prétend Paris depuis des lustres et avec eux.
L'installation de minarets en quantité proportionnelle au nombre désormais élevé de la partie musulmane française (8-10%), ne sonnerait plus comme un fait culturel reconnu, mais comme les bases d'une colonisation d'un nouveau genre, pas brutale étatique et frontale, comme le Maghreb dut la subir entre le milieu du 19ème et le milieu du 20ème siècle, mais de façon individuelle et insidieuse, ce qui est le fond du malaise que personne ou peu osent exprimer clairement.
Que l'on laisse construire non quelques minarets culturels mais une proportion semblable à ce que l'histoire judéo-chrétienne a secrété au fil des siècles et qui est notre socle architectural et spirituel, conduirait à une situation où l'appel à la prière sera juste une nouvelle étape à franchir, une nouvelle chose à admettre, et dont on peut facilement anticiper l'irréversibilité, sauf à se lancer dans une guerre civile que d'ici quelques deux ou trois générations nos descendants ne seraient même sûrs de gagner, perspective qu'Israël s'est hâté d'empêcher, sachant très bien qu'ils perdraient "la guerre des ventres" comme l'avaient confessé maladroitement les femmes palestiniennes.
La construction de lieux de culte discrets et en plus grand nombre me paraît moins (quel adjectif trouver ?) "ennuyeuse", car confinés comme les consciences, ils auraient le bon goût de ne pas se revendiquer avec éclat et de ne pas être assimilables à ces petits drapeaux bien apparents dont les conquérants marquent une carte pour dire leur avancée.
AO
PS ce qui vaut pour les minarets, vaux aussi à mes yeux pour les McDo...
Rédigé par : oursivi | 02 décembre 2009 à 14:29
@ Guile
Alors pourquoi ce gaspillage?
Vous savez combien ça coûte?
Est-ce un marquage, comme font les chevaux en urinant pour délimiter leur territoire?
Est-ce en attente d'un signal??
Pour moi la place de l'HOTE est sacrée. on doit avant tout respecter son hôte ne pas l'envahir!
Chacun a le droit de croire mais il doit le croire tout bas.
DIEU LIT DANS LES COEURS NE LUI EN DEMANDONS PAS PLUS, cela risque de le disqualifier.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 02 décembre 2009 à 13:55
Je dois dire n'avoir jamais rencontré de fervent défenseur des minarets (non musulman) qui ne soit directement concerné - aucun n'habite dans un quartier où le culte musulman est manifestement majoritaire.
Dans l'émission d'Harry Roselmack à Villiers-le-Bel, un promoteur immobilier expliquait l'absence de français de culture chrétienne par la disparition progressive des commerces neutres ou traditionnels, notamment par le remplacement des boucheries par des boucheries hallal. Espere t-on rétablir de la mixité -ou bien de la diversité pour prendre le terme à la mode dans les milieux gouvernementaux- dans ces conditions ?
Fait cocasse, à Strasbourg, ville avant-gardiste concernant les conflits du port du voile islamique à l'école (et, dans un registre différent, en matière d'incendies volontaires de véhicules), l'actuel maire Roland Ries s'est exclamé récemment que la grande mosquée en construction se parerait évidemment d'un minaret pour « assurer la visibilité, dans la cité, de l'Islam » (http://www.mosquee-strasbourg.com/index.php/content/view/769/). Toutefois, il n'y est pas question de muezzin.
Bernard-27400,
Notons que la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, l'originale, la vraie, ne fait référence à aucun multiculturalisme. Elle fait référence au civisme, source de droits et de devoirs.
Elle assure la liberté de culte tout comme elle assure la laïcité (« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi »).
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 02 décembre 2009 à 12:41
J'ai lu rapidement votre article. Ce qui me gêne, c'est l'idée que les bien-pensants sont prêts à défendre les pauvres tant qu'ils se tiennent à l'écart. Mais alors, les quartiers genre banlieue où se mélangent des gens insérés et des gens en difficulté, c'est juste qu'ils n'ont pas le choix ? Donc, la réalité c'est que personne n'a de coeur ni de générosité. Sympa comme constat...
Rédigé par : EtiLo | 02 décembre 2009 à 12:28
@Duval Uzan
"La liberté de croyance est-elle réservée aux « religieux » ?
Tout le problème c’est la définition d’une religion.
Les Droits de l’homme exigent la RECIPROCITE !"
Mais que je sache la RECIPROCITE est assurée, même favorisée. Vous pouvez faire ce que vous voulez de vos WE et jours fériés, de vos RTT et congés annuels.
On ne vous impose aucun rite, aucun lieu de réunion, on ne vous cantonne à aucune liturgie pour exprimer vos croyances.
Vous êtes libres !
Libres de vous habiller comme vous le voulez, choisir la sexualité qui vous convient, de penser ce que vous voulez sur les autres sans être repris par une conscience endoctrinée, voire manipulée...
Libre d'exposer ouvertement et ostensiblement vos opinions hors de la sphère privée.
Vous êtes même libre de prendre les autres pour des attardés mentaux ayant besoin de béquilles spirituelles pour vivre dans ce merveilleux siècle de bonheur scientifiquement acquis.
Je terminerai toutefois par cette citation de Montesquieu :
"La liberté n'est pas de faire ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on fait".
Il y a des RECIPROCITES que je ne voudrais pas qu'on m'impose.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 décembre 2009 à 11:56
Cher Philippe,
Vous parlez juste et courageusement : un régal !
On peut se reprendre à espérer ; encore quelques efforts de nous tous, quelques émules et la chape de bien-pensance que j'appelle par commodité Libé-Télérama pourra se fissurer... On retrouvera la liberté de ton qui existait du temps de Desproges.
Très justes aussi les remarques de Florence, Erre esse, Franck Boizard et Adeline. La faille entre ce que pense la majorité en silence et le bourrage de crâne de nos élites politiciennes et éditorialistes grandit gentiment depuis le référendum sur la constitution européenne.
Vous avez tellement raison, Philippe, de parler des réalités, alors que le débat est tout entier alimenté par les principes.
Puisque, tous le disent, les minarets d'Europe n'ont pas vocation à être utilisés pour l'appel à la prière (sage décision, si l'islam veut s'intégrer progressivement sans prendre à rebrousse-poil une partie de la population), pourquoi les construire, sinon comme marqueur? On met des pièces sur un échiquier? Des mosquées, des lieux de prière décents sont à construire d'urgence (de même que des églises en certains lieux). Se passer des minarets la où l'islam est minoritaire et objet de tant de débats et d'arrière-pensées, n'est-ce pas la raison?
Si je m'expatriais en terre d'Islam, j'aurais une bonne chance de ne pas avoir d'église. Si avec quelques autres je décidais d'en bâtir une et que (ce n'est pas certain) l'autorisation m'en soit donnée, rien ne serait plus bête que de la vouloir ostentatoire, avec un haut clocher et le christ de Corcovado en réplique sur la colline voisine. Est-elle si difficile à comprendre cette réalité incontestable des évolutions lentissimes de la culture que toute brusquerie transforme en choc des civilisations?
Il y a cinquante ans, les clochers des églises sonnaient les Angélus. L'action patiente et déterminée des laïcards est venue progressivement à bout de ces sonneries qui faisaient partie d'une certaine façon de vivre, de notre identité. Les clochers des églises, si la municipalité les a dotés d'un mécanisme électrique sonnent au mieux les heures républicaines ou sont muets, avec encore quelques exceptions. Dans mon quartier parisien, les cloches appellent encore à la grand-messe et célèbrent mariages et enterrements. Je suppose (sans votation!) que le consensus trouve ça "normal" en France. Ca choquerait au Soudan. Les partisans de la mosaïque multi-cultuelle pensent-ils sérieusement que la marche forcée est leur meilleure arme?
Il y a bien entendu du pernicieux dans ces évolutions presque imperceptibles bien plus efficaces que les votations entraînant des débats: la remise en cause en est encore plus difficile. Il y a quelques années, je me suis aperçu que sur nos chaînes de télévision publiques (à l'inverse des privées), nos miss météo ne terminaient plus leur numéro par le saint du jour. Devant un panneau où figure un prénom, elles ont dû trouver une formule du genre "et demain vous embrasserez les Colette!"). De la sorte, on fait maintenant un réveillon de la Sylvestre, un feu de la Jean et les amoureux s'embrassent pour la Valentin. Sublime progrès des adorateurs de Combes! S'il y avait eu votation, j'espère que comme moi, une majorité aurait préféré garder sur nos calendriers (les pompiers n'ont pas encore été atteints par le virus) le nom du Saint du jour.
Il est beaucoup plus utile et intéressant de considérer cette évolution à petits pas de notre cadre de vie et de notre identité que de faire des grands tournois principe contre principe.
Rédigé par : Jiel | 02 décembre 2009 à 11:55
@Ludovic
"Que cela vous plaise ou pas importe peu, et je vous ferai observer que toutes les fêtes chrétiennes correspondent à des jours fériés en France."
Je dirai l'inverse que six jours fériés correspondent à des fêtes catholiques, et ce, malgré la séparation de l'église et de l'Etat.
Je rajouterai que de l'argent du contribuable sert à restaurer et entretenir des lieux de cultes catholiques, réservés à l'usgage exclusif, et ce, malgré la séparation de l'église et de l'Etat.
Et ce, au nom de la conservation d'un patrimoine où se rendent trois à quatre heures par mois (quand ce n'est pas par an) quelques brebis bien esseulées. A peine 10% de la population française.
L'hébergement occasionnel de la brebis catholique revient bien cher au contribuable à 90% non concerné.
J'exagère ?
Demandez donc aux maires devant restaurer leur patrimoine culturel, comparer le nombre de présents aux offices avec le nombre d'habitants...
S'il a la chance d'avoir son patrimoine culturel classé monument historique, c'est le département, la région et l'Etat qui mettront la main à la poche... via nos impôts locaux ! Tout ça pour l'usage exclusif de quelques rares brebis dominicales.
Et si une autre "religion" se réclamant du christianisme (autre que catholique) veut utiliser ce patrimoine, même occasionnellement, une fin de non recevoir lui est opposée. Surtout si les brebis de ces "religions" sont bien plus nombreuses aux offices...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 décembre 2009 à 11:41
C'est un peu fatal qu'un tel débat verse dans l'excès et, sous le prétexte d'approuver et le billet de Philippe et la votation suisse, on ne se prive pas de vider sa bile au-delà du rationnel.
1. L'identité judéo-chrétienne de la France. Pour moi, c'est une imposture intellectuelle dans la mesure où je démontrerais avec une grande aisance que ce qui fonde la culture occidentale, sa science, sa littérature, son architecture ne doivent rien à la religion chrétienne, souvent le contraire. Même les arts religieux se sont construits à partir de libertés prises sur les préceptes religieux. La culture occidentale n'est donc pas judéo-chrétienne : le judéo-christianisme fait partie de cette culture, ce qui n'est pas la même chose, on le comprendra. C'est un élément - important - mais ça n'est ni le substrat ni l'enveloppe d'ensemble.
2. Le passé chrétien de la France serait la borne indépassable de son identité. Faux. Nos ancêtres ont déjà eu à assumer une invasion religieuse orientale, le christianisme, et il semble qu'ils s'en soient arrangés. Oh, il y eut bien sûr quelques héros de la tradition païenne, remisant les églises dans les caves et les chrétiens dans le ventre des lions, mais, au final, cette religion venue d'Orient s'est confortablement installée dans les rouages de l'Empire romain.
3. L'histoire n'est jamais finie. Il ne sert à rien de tenter de la devancer, comme ceux qui appellent mille minarets de leurs voeux, ni d'en retenir le flot avec les doigts, en coupant ces minarets que l'on ne saurait voir. Personne n'est aujourd'hui en mesure de dire la place qu'occupera l'islam dans nos pays dans un siècle mais une chose est certaine en revanche : pas plus que le christianisme n'est resté oriental en s'implantant en Europe, l'islam ne s'adaptera à la pensée européenne s'il doit s'y implanter profondément. Et cela justement parce que la religion n'est pas constitutive de la civilisation européenne et que cette civilisation - la seule peut-être - est capable d'intégrer le christianisme, le culte de Mithra, le judaïsme, le bouddhisme ou l'islam sans se corrompre elle-même. Les religions passent, Aristote demeure.
4. Minarets en France. Quand l'islam sera devenue une religion française, si cela advient, alors tout le monde revendiquera son petit minaret si typique au milieu du village. Forcer le destin est stupide, nier le destin l'est aussi. Aujourd'hui c'est non, parce que l'islam le plus modéré est encore une religion étrangère. Le temps dira sa place ultérieure. Dieu écrit droit, paraît-il, mais avec des lignes courbes...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 02 décembre 2009 à 11:35
Moi je suis très amusé par les réactions de nos grands hérauts de la Démocratie...
"C'est le danger des votations populaires" a dit Couche-naire... C'est bien connu, le peuple est affreux, sale et méchant, et la démocratie se porterait bien mieux sans le peuple.
On devrait cependant le savoir que la démocratie déplaît aux élites européennes, depuis que les Néerlandais, les Français et les Irlandais se sont vus imposer le traité de Lisbonne après avoir, pourtant clairement, dit non à ce traité. On se souviendra qu'à l'époque D.Cohn-Bendit avait traité les opposants au traité de "débiles mentaux"...
Hier, Libération.fr titrait: "La Suisse est elle trop démocratique?". Bel aveu, qui me semble être le début de la chute des masques. La démocratie, c'est bien quand on réussit à contraindre le peuple à être conforme à ce que veut ce qui se croit être l'élite. Les Suisses, merci à eux, viennent de dire merde à ce système. Merde à la substitution de population qui n'enrichit que les patrons et qui détruit les peuples. Puissions-nous les suivre de près.
Mais ce sera plus dur chez nous, car nous ne sommes déjà plus dans une démocratie. Nous.
Rédigé par : Erig Le Brun de la Bouëxière | 02 décembre 2009 à 11:29
La question posée à la population suisse relevait de la métonymie. Le problème de l'érection de minarets renvoyait à celui plus général de la visibilité de la religion islamique, pour ne pas dire à celui de son existence pure et simple en Helvétie. Et c'est cela que, je le crains fort, les Suisses ont refusé, bien au-delà de la simple incongruité paysagère que représente la présence d'un minaret au milieu des chalets alpestres.
A travers cette injonction à la discrétion urbanistique, les Suisses ont témoigné ouvertement leur hostilité à l'égard d'un culte nouveau venu dans leur pays.
Au risque de paraître un thuréfiaire de la bien-pensance gauchiste (ce que je ne suis pas mais que, par esprit de contradiction, j'aime à laisser croire sur ce blog), ce résultat m'a vraiment indigné. La Suisse est-elle à ce point atteinte de peste verte pour refuser aux musulmans, qui ne constituent qu'une très petite minorité, le droit de disposer d'édifices cultuels ?
Rédigé par : Julien | 02 décembre 2009 à 11:23
@ Pierre-Antoine & Ludovic
Nous savons que depuis plusieurs années l'enseignement passe au second plan donc rien d'étonnant que l'institution de la semaine des quatre jeudis cautionnée par les faits religieux fasse l'objet de circulaires.
Mais puisqu'il y a des "fêtes" pour tous les courants religieux,que chacun s'absente en fonction de sa religion.
Pour exemple, soudainement le lundi de Pentecôte tout le monde est catholique où se trouve une once de religion, même ceux qui appartiennent à la secte adhérant à l'idée que la religion est l'opium du peuple. Invitons donc tous ceux dont la religion ne se réfère pas au Christ en tant que principe spirituel à aller travailler le lundi de Pentecôte ou alors au nom du principe du "jour férié et d'égalité" donnons toutes les fêtes issues de circulaires à tout le monde.
@ Ludovic
"Que cela vous plaise ou pas importe peu, et je vous ferai observer que toutes les fêtes chrétiennes correspondent à des jours fériés en France."
Vu la fréquentation des églises et la pensée religieuse du pays héritié de Clovis on peut être en droit de remettre en cause ces jours là. Gageons que si un jour cela arrivait, la CGT saura nous proposer un calendrier plus consistant en fêtes.
Pour finir, que nous soyons chrétiens, juifs ou musulmans nos religions ne sont que des ramifications de la croyance au dieu unique, que nous l'appelions "Le tout puissant", "Yahvé" ou "YHWH" alors faisons simple, instituons qu'une seule fête au nom de ce dieu unique et tout le monde y trouvera son compte.
In cha' Allah ..ou Ite, missa est.
Je vous laisse le choix au nom de la pluralité.
Rédigé par : Bernard-27400 | 02 décembre 2009 à 10:58
Idée de lecture pour les intolérants... (et les autres)
"Le Roi, le Sage et le Bouffon"
de Shafique Keshavjee, au Seuil (1998)
Recit passionnant oú un juif, un chrétien, un musulman, un hindou, un bouddhiste et un athée se rencontrent.
Bonne lecture
Rédigé par : jpledun | 02 décembre 2009 à 10:33
Beaucoup de bonnes idées confrontées ici à la laïcité qui trouve aussi ses limites et ses faiblesses ! Je suggère donc à Dieu tout-puissant d'ouvrir son Blog, afin d'en discuter directement avec lui ! Et de nous tenir encore dans l'amour et l'espérance.
Rédigé par : J.A | 02 décembre 2009 à 09:52
@Bernard 27400,
"Je continue en me disant scandalisé que le jour de la fête du mouton, 70% des élèves de la classe de 4ème dans laquelle est mon dernier fils - collège d'Etat - ne soient pas présents au nom de la religion ; mon humeur ne s'adresse pas aux musulmans mais au corps enseignant, lequel se gargarise du mot laïcité et condamnerait sur-le-champ en les signalant à l'inspection académique tous les élèves chrétiens qui auraient le mauvais goût de s'absenter pour un sacrement concernant leur religion. Là, la religion devient soudainement une culture qui justifie les absences".
Cher monsieur, les fêtes religieuses musulmanes, juives, bouddhistes, sikhs, hindouistes et autres donnent lieu à autorisation d'absence légitime pour les élèves et les personnels de l'Education Nationale. Il ne s'agit pas d'absentéisme et chaque année une circulaire ministérielle, publiée au journal officiel et signée par le ministre, arrête la liste de ces dates. Les enseignants et les chefs d'établissement n'ont rien à voir dans cette affaire.
Que cela vous plaise ou pas importe peu, et je vous ferai observer que toutes les fêtes chrétiennes correspondent à des jours fériés en France.
Il en va de la liberté de culte que vous n'avez pas à remettre en cause.
Rédigé par : Ludovic | 02 décembre 2009 à 09:43
@Duval Uzan
Avez-vous déjà entendu parler de la notion de tapage nocturne, de tapage diurne, de trouble de voisinage, de l'article R 111-2 du code de l'urbanisme ??? Sans doute non. Ce n'est pas un reproche...
Cependant, ces principes empêchent toute atteinte à la tranquillité publique, notamment par des bruits ou tout autre chose, nuisance sonore, etc. qui viendraient troubler le voisinage.
Il est évident que des appels à la prière ne peuvent avoir lieu, puisqu'ils viendraient, justement troubler l'ordre public, la tranquillité publique.
Du reste, les quelques minarets existant en France ne font pas d'appel à la prière.
Si vous en doutez renseignez-vous, la Grande Mosquée de Paris existe depuis 1926, dispose d'un minaret de 33 mètres, et aucun appel n'a jamais été lancé. Cela n'est pas près de changer... Fort heureusement.
Alors non, je ne trouve pas votre argument recevable, puisque la loi interdit déjà, sous une dénomination plus large certes, les appels à la prière du muezzin.
Rédigé par : Gule | 02 décembre 2009 à 08:57
Si je veux voir des gratte-ciels, je vais aux Etats-Unis. Si je veux voir des pyramides, je vais en Egypte. Que ceux qui veulent voir des minarets aillent au proche et moyen-orient.
Il faut parvenir à admettre que la France et l'Europe ont un passé chrétien, d'où la présence des églises et cathédrales.
Gageons que les bâtiments de France préservent nos paysages.
Ce type d'opinion, qui fait très vite sortir du bois les défenseurs de l'islam, on y voit du racisme ou de la xénophobie. Or, je ne dis pas que l'islam n'a rien à faire en France. Je dis qu'il n'y a pas à y construire des minarets.
Cela ne fait pas obstacle à la pratique d'une religion.
Mais toutes les vérités ne sont pas toujours bonnes à dire.
Rédigé par : adeline | 02 décembre 2009 à 08:16
La ligne Genève-Annemasse a été acceptée le même 29 novembre, lors des votations.
Rédigé par : [email protected] | 02 décembre 2009 à 00:54
@Bernard-27400
"Que 100 % des élèves catholiques soient absents me choquerait autant."
Alors vous devez être choqué quand 100% des élèves catholiques (entraînant avec eux les athées, musulmans, juifs, bouddhistes et etcoeteratistes) sont absents un lundi de Pâques, un jeudi de l'ascension, un lundi de Pentecôte et un Noël (celui-ci tombera un vendredi).
Ouf, le 15 août on est sur la plage...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 décembre 2009 à 00:32