Denis Tillinac est un intellectuel de Corrèze (il le répète) et de droite (les médias, qui le considèrent comme le seul, le cultivent pour cela). A ce double titre, il ne s'est pas acquis le droit de dire n'importe quoi.
Lisant ses chroniques dans Marianne, je retrouve souvent les thèmes de mes billets avec quelques jours de retard. Il m'arrive d'approuver ce qu'il pense, même si j'ai été agacé par son jeu de bascule subtil entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, le premier retrouvant maintenant tout son lustre à cause de ses ennuis judiciaires, qui permettent à Tillinac de s'en prendre à nouveau aux juges dans le Talk France Info, ce qui semble être l'une de ses marottes (Marianne 2, sous la signature de Sylvain Lapoix).
Quand on manque de cette qualité fondamentale qu'est l'indifférence et qu'on essaie de tout lire ou presque, la vie intellectuelle devient un enfer parce qu'on voudrait répondre à beaucoup de propos... Non pas tant parce qu'ils contrediraient sur le fond votre propre conception mais parce qu'à l'évidence ils résultent d'un défaut de connaissance et du ressassement de stéréotypes. On a envie de signifier à celui qui ne sait pas ou médiocrement, qui parle sans avoir d'autre légitimité, dans certains domaines, que le hasard médiatique venu à sa rencontre, qu'il vaudrait mieux qu'il fasse silence. Qu'il n'est pas honteux de ne pas proférer une opinion sur n'importe quoi. Qu'il y a même de l'élégance à se tenir en retrait plutôt que de flatter avec rouerie ce qu'on croit être le sentiment populaire et qui n'est que du populisme de mauvais aloi.
Je suis obligé de redonner vie à ce que je dénonce.
D'abord, Denis Tillinac revient sur l'affaire Viguier dont il est un ami et qui serait "persécuté par la justice depuis 10 ans pour le soi-disant crime de son épouse dont on n'a pas retrouvé le cadavre". En substance, la justice aurait "une vindicte" et ne voudrait "jamais avoir tort", d'où l'appel qui a été interjeté à la suite de l'arrêt d'acquittement. On croit rêver. Le plus sérieusement du monde, Tillinac, mettant sur un plateau ses liens amicaux, croit être fondé à délivrer un message décisif qui lèverait les doutes, les incertitudes, toutes les interrogations pesant dans l'autre. L'appareil judiciaire serait ridicule pour ne pas voir ces évidences que seul Tillinac, dans sa grande sagesse, a perçues. La cour d'assises d'appel confirmera peut-être l'acquittement mais il est navrant de constater que Denis Tillinac se vautre, comme tant d'autres, dans cette idée fausse qu'un crime a forcément sa trace inscrite sur le visage et dans le comportement au quotidien. Alors qu'il en est au contraire souvent leur contradiction. De sorte que Tillinac ne peut rien nous dire sur ce mystère criminel, sinon qu'il a un ami et que le juger criminel serait inconcevable. C'est tout et ce n'est rien. Cela ne lui donne aucun titre pour fustiger ce qu'évidemment il est incapable d'appréhender dans sa complexité. On va déclarer au prochain jury populaire de 12 personnes, plus 3 magistrats : il faut acquitter parce que Denis Tillinac se croit plus fort que vous tous !
Ensuite, notre pourfendeur de la justice se lâche encore davantage et cela donne notamment : "Je n'aimerais pas tomber dans les pattes des flics, c'est jamais agréable, j'aimerais encore moins tomber dans les pattes de la justice française, c'est effrayant !.... Je pense justement qu'ils (les magistrats, au sujet de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin) ont trop donné l'impression que ça leur faisait plaisir, comme ça dans ma carrière j'aurai ça à me raconter, à mes petits-enfants, je m'suis fait un ministre, un Premier ministre, je m'suis fait un grand, grand notable, et c'est bien, moi qui n'étais qu'un petit juge à 20 000 balles par mois !".
Tirez le ban. Mais pour qui se prend-il, pour qui nous prend-il ? Cette dérision, ce mépris se greffent sur quoi ? Que connaît-il du fonctionnement de l'institution, de la manière dont les magistrats travaillent, dont pour l'essentiel ils assument bien leurs tâches et leur mission démocratique ? Sorti de ses obsessions personnelles, de quelles lumières dispose-t-il pour justifier cet anarchisme banal et pour s'abandonner au confort de tirer sur des cibles qui la plupart du temps se laissent abattre comme des lapins apeurés ?
Comme les choses seraient plus simples si au coup par coup une instance, qui ne se consacrerait qu'à ces répliques, venait rétablir la vérité, défendre l'honneur des juges, expliquer les péripéties d'une affaire, admettre les dysfonctionnements et, en résumé, ne pas tendre l'autre joue quand l'une aurait été souffletée ! Il n'est pas normal que des voix singulières soient contraintes de s'exprimer pour combattre ce que notre être collectif ne sait pas, ne veut plus disputer à l'injustice.
Denis Tillinac a le droit de parler comme il l'entend et d'écrire ce qu'il désire. On a le droit, nous, de ne pas accepter ses sarcasmes faciles et méprisants. Le plus navrant, c'est son ignorance. Il date, il est très en retard. L'argument à la Marcel Aymé (pensons à "la tête des autres") n'a aucun sens. S'il y a beaucoup de reproches à faire à nos pratiques, ils n'ont dorénavant plus rien à voir avec cette vanité ordinaire qui viendrait de manière grotesque nous emplir d'autosatisfaction parce que nous aurions mis en examen ou condamné des célébrités, nous conduire à raconter nos faits d'armes, le soir, au coin du feu ! Ce type d'attaque est honteux parce qu'il est totalement fantasmé. Hors de question de jouer avec Tillinac "l'Eric Raoult du pauvre" et de lui suggérer un peu de délicatesse ! J'éprouve juste l'envie d'attirer son attention sur la différence qui doit exister entre un citoyen dont les sentiments et les pensées demeurent enclos dans un cercle limité et un intellectuel qui ne doit pas avoir pour ambition aigre de s'en prendre globalement et lâchement à des institutions et à ceux qui les servent au nom d'une hostilité infiniment fragmentaire. Il y a une contradiction insupportable à venir la bouche en coeur vitupérer Le Pen et sa mouvance et à emprunter les mêmes chemins en tirant sur ce qui heureusement bouge encore et est fondamental pour la République. Ce massacre répétitif est une faute : il interdit les querelles légitimes, les débats vigoureux et lucides.
Se payer les juges ? J'espère qu'un jour ils seront hors de prix. Pour Denis Tillinac comme pour ceux qui suivront son petit exemple.
Tillinac récidive en écrivant le 10 février dans Valeurs Actuelles : "Les magistrats ne sont pas au-dessus de la loi ; ils sont censés la faire appliquer au nom du peuple dont la souveraineté est l’apanage des élus. Rien de moins, rien de plus. En conséquence, les admonestations récentes de Sarkozy n’ont rien de choquant ou d’abusif : le pathos rituel sur l’“indépendance” dissimule une revendication indue d’omnipotence et d’irresponsabilité. La morgue naïve des grévistes de Nantes en témoigne : par le seul fait de porter la robe noire, ils se croient investis d’une mission d’essence supérieure aux principes démocratiques. Or la nécessaire séparation des pouvoirs n’implique aucunement que le judiciaire prenne de haut le législatif qui définit le cadre de ses prérogatives, l’exécutif qui les régule, le citoyen qui a le droit d’exiger des changements de cap car, en somme, il paie les fonctionnaires et, à l’occasion, il subit leurs inconséquences. Sinon, c’est le retour à l’Ancien Régime, avec l’odieuse prééminence de ses corps intermédiaires". L’Ancien Régime, Denis Tillinac ne rêve que de cela, pour lui et ses amis. Les robes noires c'est comme le pouvoir, il ne les tolère que sur les troncs de ses copains dont le premier d'entre eux était, en d'autres temps, magistrat à la Cour des comptes.
Rédigé par : Patrice Sévilly | 14 février 2011 à 16:58
La JUSTICE ?
Association de malfaiteurs !
Au service entre autres des fonctionnaires ou assimilés.
Christian Padrones
Rédigé par : Padrones | 19 décembre 2009 à 00:32
Bof !
Quand on voit avec quelle facilité la magistrature s'absout des sinistres conséquences des fantasmes individuels de ses membres alors que, par hasard, leur démesure les fait venir au jour, on peut pardonner les fantasmes de Monsieur Tillinac.
Rédigé par : Gérard CHINETTI | 10 décembre 2009 à 14:24
@JDReffait
Mais comment cela, nous n'aurions aucun droit à avoir une intime conviction ? En tout cas, voilà bien un jugement asséné à l'emporte-pièce.
Rédigé par : Claire | 09 décembre 2009 à 23:38
Rédigé par Monsieur Jean-Dominique [email protected] Monsieur Oursivi le 09 décembre 2009 à 18:07
Comme c'est joliment ecrit...et avec moderation.
"caractère fragmentaire de notre information par la presse"...
Quand cette "satanee presse" fournit des informations exactes, c'est deja beaucoup de sa part !
Rédigé par : Valerie | 09 décembre 2009 à 22:28
Excusez-moi Oursivi, mais je ne puis être fondamentalement d'accord avec vous.
Quels sont les éléments qui vous permettent, à vous, de vous faire une intime conviction sur l'affaire Viguier ? Quels sont les éléments dont vous disposez, en dehors de la presse, qui vous permettent d'orienter votre appréciation de l'attitude de Tillinac dans un sens ou dans l'autre ?
Le propos de Philippe, aussi contourné qu'il soit dans sa rhétorique, ne porte pas sur le fond du dossier mais sur la forme que revêt l'intervention de Tillinac, intimant à la justice de se conformer à son opinion amicale.
Il m'est fait reproche de mon ignorance assumée sur ce dossier : l'ignorance ne serait pas une qualité ! Quelle sombre bêtise ! Etre ignorant et le savoir, reconnaître ainsi la limite de son jugement, c'est toute la préoccupation de l'honnête homme.
J'ignore si Philippe a eu connaissance du dossier au fond ou s'il est dans notre situation à tous ici. Je pense que son propos n'eut pas varié pour autant.
Pour ce qui nous concerne, vous et moi, je vous le dis avec toute la ferveur que m'inspire la vérité, nous n'avons aucun droit à avoir une quelconque intime conviction dans cette affaire et ce serait une trahison morale que de nous le permettre. Soyons conscient de l'immensité d'un dossier criminel, du caractère fragmentaire de notre information par la presse, soyons conscient de notre ignorance et de notre incapacité à juger ce sur quoi nous ignorons presque tout.
Philippe lui-même n'a pas prononcé la culpabilité de Viguier mais a défendu le droit du parquet à s'opposer au jugement populaire.
Rédigé par : Jean-Dominique [email protected] | 09 décembre 2009 à 18:07
"Vous conviendrez aussi que les faits de cette affaire Viguier n'ont aucune incidence sur les propos de Philippe."
JDR
Non JD, car que ceux-là aient été flous ou obscurs ne permettant pas de "se faire une
intime conviction" selon les termes de la loi, eut totalement changé la donne dans l'appréciation de PB comme du parquet comme dans la mienne (celle-la sans conséquence). Ce que ceux-là expriment en cette circonstance est plutôt leur doute qu'il y ait là matière à douter.
Condamner lourdement l'innocent d'un crime est terrible - un autre crime - mais ne pas rendre justice à une victime, fut-elle infiniment inconsciente de cela, en ce que cet exemple suggère au reste de la société, n'en est peut-être pas un moindre.
De plus, "ici", l'aspect passionnel engagé eut trouvé sans impertinence de très larges circonstances atténuantes à cet homme, eut soulagé la possibilité d'occurrence du premier cas fâcheux de l'éternel dilemme.
AO
Rédigé par : [email protected] | 09 décembre 2009 à 12:05
François F
Je vous remercie de m'avoir lu, de n'avoir rien compris et de me fournir de quoi sourire au petit-déjeuner.
Rédigé par : Jean-Dominique [email protected]çois F | 09 décembre 2009 à 10:48
On dit qu'un con qui marche va plus loin qu'un intellectuel assis.
C'est peut-être ça la définition d'un "intellectuel de Corrèze"...
Rédigé par : Alex paulista | 08 décembre 2009 à 22:18
A la lecture de ce blog, le droit de dire n'importe quoi n'est pas réservé à Tillinac.
Un habitué qui Reffait souvent le monde ici ne s'en prive pas en particulier aujourd'hui, commentant ce billet.
Faut-il lui rappeler que l'appel aux Assises a été institué entre autres choses dans le but de limiter les erreurs judiciaires et qu'acquitter un coupable EST une erreur judiciaire au même titre que déclarer coupable un innocent.
Comment justifier que le jury populaire soit infaillible quand il acquitte mais pas quand il condamne ?
Assimiler l'appel du parquet à une forme de mépris des juges est tout de même confondant de bêtise !
Et c'est le même qui entend donner des leçons de rhétorique à Philippe Bilger sur une affaire dont il se vante de ne rien connaître (l'ignorance n'est jamais une qualité !) ; avec arrogance, il jongle maladroitement avec de pseudo-principes généraux bancals et s'étale en beauté dans sa dénonciation ridicule de l'appel du parquet !
Rédigé par : Francois F | 08 décembre 2009 à 21:12
@Bernard-27400 | 08 décembre 2009 à 13:59
« @ Bernardini :On peut aussi parler de Socrate "Je sais que je ne sais rien" ou de Pyrrhon "Celui qui sait qu'il ne sait rien sait déjà beaucoup"..
Tous ces intellectuels de gauche et parfois de droite (qu'est-ce qu'un intellectuel ?) ont oublié que la forme interrogative, le conditionnel existent. »
Alors, très rapidement, le « Je sais que je ne sais rien. » est issu à la base, moins d’une louable modestie que de cette idée exprimée par le Théétète, que le savoir est encrypté et doit être réactivé en somme en mettant en marche ce phénomène qu’est la réminiscence, par la médiation de l’accouchement de l’esprit de lui-même. Socrate se conçoit donc à l’image de la sage-femme qui aide à l’accouchement, et au diagnostic de viabilité de l’idée, et non pas à l’image de la mère qui la met au monde après l’avoir conçue. Ce qui signifie que, bien qu’il ait souvent l’air de savoir beaucoup de choses, il serait faux de le créditer d’un savoir qui ne vient pas de lui mais de l’esprit d’autrui qu’il a aidé à accéder en quelque sorte à une sorte de « conscience de soi».
On peut rapprocher le processus d’accouchement du savoir de celui de l’analyse et le fait que Socrate se voit crédité d’un savoir qui n’est pas le sien par l’esprit accouché, au phénomène de transfert, mais bon, c’est dit très très vite et de façon extrêmement sommaire, car on n’est pas là pour faire un cours de philo et il s’agit juste de recadrer l’énoncé dans son contexte qui n’a rien à faire du conditionnel.
Rédigé par : Catherine [email protected] | 08 décembre 2009 à 18:24
Nous, public de television, que savons-nous des conditions dans lesquelles ceux (celles) qui apparaissent sur un plateau sont prealablement "mis en condition" avant de venir s'exprimer... parfois en direct ?
Je n'ai pas vu cet ecrivain dont il est question ici mais je me faisais cette reflexion recemment : que faire des propos proferes meme s'ils sont regrettes aussitot "laches". A titre personnel, il m'est arrive de faire des "sorties" regrettables...heureusement, je ne fais pas de tele...le pire est peut-etre ainsi evite a vos lecteurs/commentateurs !!!
"cette idée fausse qu'un crime a forcément sa trace inscrite sur le visage et dans le comportement au quotidien", sans oublier qu'appartenant a un certain milieu social, un individu ne peut pas etre juge coupable...impossible ou presque ! Cela vaut aussi pour "Tarnac", ces Anglais partis "faire la Java" au Portugal, etc...
Il suffit d'etre plus intelligent (de "jouer le cretin" dans un certain cas), manipulateur, donner le change plus aisement et le tour est joue...
Ah, j'oubliais l'essentiel, les relations pour mettre en oeuvre le fameux "comite de soutien" ; l'outil indispensable pour faire avaler des couleuvres a "la plebe inculte et sentimentale", savoir "pleurnicher" juste ce qu'il faut aupres des medias ne doit pas non plus s'averer inutile...
Des faits, rien que des faits...les emotions...vraies et fausses ensuite !!!
Rédigé par : Valerie | 08 décembre 2009 à 16:14
Juste un commentaire sur
"Tillinac, mettant sur un plateau ses liens amicaux".
Le fait d'avoir un rapport personnel avec un événement interdirait de se prononcer dessus ?
Je dirais plutôt qu'il est sain de signaler le rapport personnel que l'on a avec le sujet. Cela a le mérite d'être clair.
Cette remarque pourrait donner à penser que la caste des magistrats utilise cet argument de connaissance technique et d'"objectivité" pour écarter toute critique. Un peu facile. Surtout que je suis persuadé que sans cet acharnement que seule l'implication personnelle procure, beaucoup de gens se seraient faits broyer dans l'indifférence générale.
C´est pour ça que l'argent fait tourner le monde: c'est l'outil qui permet d'impliquer personnellement notre prochain...
Rédigé par : Alex paulista | 08 décembre 2009 à 15:41
Oursivi,
Les juges que j'ai cités y ont gagné bien mieux que la gloriole : des droits d'auteur pour la narration de leurs exploits, des postes de députés avec les indemnités qui vont avec, ça sonne et ça trébuche ! Halphen a bien tenté le coup mais, décidément trop médiocre, il a dû revenir au palais la langue de bois entre les jambes.
"j'ignore tout de cette affaire et ne veut rien en savoir"
Aucun mépris pour les basses oeuvres dans mon propos : au contraire. Je ne me prononce pas sur des affaires très complexes dont je ne sais rien et dont je ne pourrais jamais rien savoir de façon sérieuse. Je laisse ce soin à ceux qui ont cette difficile mission, celle d'éplucher un dossier de plusieurs milliers de pièces pour démêler le vrai du faux. Je préfère ne rien en savoir car ce qu'on me servirait ne correspondrait jamais au sérieux que je me fais de l'examen d'une affaire criminelle. Vous conviendrez aussi que les faits de cette affaire Viguier n'ont aucune incidence sur les propos de Philippe.
Esse erre,
Ce n'est pas le propos du billet de Philippe, je m'abstiendrai donc de développer ce qu'il y a d'aberrant dans l'appel du parquet en matière criminelle (et uniquement criminelle, je précise). Alors que les juges professionnels jugent au civil ou au correctionnel au nom du Peuple, la cour d'Assises EST le peuple. Qu'il y ait un conflit entre le Peuple et un individu jugé, opposition entre le général et le singulier, cela justifie l'appel de l'accusé. Mais le parquet représente lui-même le peuple et, lorsqu'il fait appel d'une décision du peuple lui-même, il est en contresens, il s'oppose à son mandant. Je rappelle que l'appel du parquet a été introduit postérieurement à l'appel de l'accusé (Réforme Guigou, charcutée par Julien Dray). C'est un faux parallélisme des formes et une vraie monstruosité en terme de principe de droit.
Des jurés peuvent se tromper, vous l'avez dit : quelle cour d'assises s'est trompée dans l'affaire Agnès Leroux ? La première ou la seconde ? Si vous le savez, vous avez bien de la chance.
Rédigé par : Jean-Dominique [email protected] et Esse erre | 08 décembre 2009 à 15:24
1 / ce n'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule
2 / Dire n'importe quoi est un droit de l'homme ET de la femme. D'ailleurs j'en use largement. Et parfois même je suis payée pour ça.
Allez Philippe ne soyez pas chafouin, lire des âneries est souvent assez plaisant. Et réconfortant.
Cela dit la lecture de chroniques, articles, n'a rien d'obligatoire ; ainsi depuis les commentaires scandaleux de Fink sur Polanski je fais un grand détour quand je vois un de ses articles. Le temps gagné je le passe à n'importe quoi, même à regarder voler les mouches et c'est rudement reposant. ;-)
Rédigé par : catherine A | 08 décembre 2009 à 14:38
@antoine, qui a écrit :
"Le droit de dire n'importe quoi est indubitablement un droit de l'homme ET un droit populaire."
Bien.. Que faites-vous alors de la calomnie, de la diffamation, des injures, de la négation de la Shoah, du racisme, de l'antisémitisme...etc...etc...
Je pense, que sous réserves de ces incriminations pénales, le droit de dire des conneries est indiscutablement un droit de l'homme, que les animaux se gardent bien de nous revendiquer...
Rédigé par : Esse erre | 08 décembre 2009 à 14:12
@ Bernardini
On peut aussi parler de Socrate "Je sais que je ne sais rien" ou de Pyrrhon "Celui qui sait qu'il ne sait rien sait déjà beaucoup"..
Tous ces intellectuels de gauche et parfois de droite (qu'est-ce qu'un intellectuel ?) ont oublié que la forme interrogative, le conditionnel existent.
Où est donc le danger ? Du côté de la justice où il existe une multitude d'appels qui permettent de contester un jugement, même si ces appels ne font parfois que confirmer le jugement, ou du côté d'un Tillinac dont la parole sans appel semble inspirée du juge William Lynch ?
Rédigé par : Bernard-27400 | 08 décembre 2009 à 13:59
@JD Reffait qui écrit :
"On ne déclarera pas cela à ces 12 personnes, qui le savent déjà puisqu'un même jury populaire a choisi l'acquittement. On le déclarera à l'avocat général qui fait appel et qui, lui, se croit plus fort qu'un jury populaire !
Cette manie qu'a le parquet de faire appel en vrac, sans discernement, de toutes les décisions de justice "
D'habitude je vous trouve mieux inspiré !
Et le parallélisme des formes ? Le droit de l'accusé de faire appel suppose le même droit pour le Ministère Public...
Des jurés peuvent se tromper : à cette aune que diriez-vous à l'avocat Général Cortès qui a fait appel dans l'affaire Agnès Roux et qui a obtenu la condamnation de l'accusé après son acquittement en première instance ?...Fallait-il accepter l'acquittement de la première Cour au prétexte que les jurés sont souverains ?...
J'avoue ne pas comprendre votre position, venant d'un homme aussi averti que vous de la procédure pénale...
Rédigé par : Esse erre | 08 décembre 2009 à 13:53
"...Quand on manque de cette qualité fondamentale qu'est l'indifférence et qu'on essaie de tout lire ou presque, la vie intellectuelle devient un enfer parce qu'on voudrait répondre à beaucoup de propos..."
Etes-vous un adepte du pas de charge, monsieur Bilger, ou un adepte de la Ferrari, depuis que Dame Véronique a avoué vous lire sur deux ordinateurs, on a l'impression de lire, chez vous aussi, un de vos billets un matin et le lendemain de ne plus en voir que l'ombre....
Tout va très très vite....
Personnellement je n'ai pas le temps de répondre à bien des réactions pourtant fort intéressantes.
Je dois m'absenter quelque temps, avant je tiens à souhaiter à notre hôte, Dame Véronique, Enseigneur Cactus... toutes et tous qui passez ici, tant du Brésil, de Suisse, d'Angleterre, de Russie, de France ou encore d'ailleurs, de très très heureuses fêtes de fin d'année.
Pensez aux grèves des camionneurs qui seraient annoncées pour le 13 avec une durée indéterminée...
@Oursivi,
Je ne connaissais pas le programme radio auquel vous faisiez allusion.
@ Cactus,
Merci pour votre attention.
Un clin d'oeil à monsieur Aïssa, s'il lit le lien ci-joint (s'il fonctionne). Vive les clochers, vive les gros bourdons.
Vive le minet haret !!!!
Encore de très heureuses fêtes à tous.
Rédigé par : Marie | 08 décembre 2009 à 13:29
Bravo pour ce parler vrai.
Ca au moins, ce n'est pas de la langue de bois !
Rédigé par : Jabiru | 08 décembre 2009 à 13:29
JDR
Très juste et regrette de n'y avoir pensé seul, mais plus dur de consentir à
"Quel aubaine de pouvoir émerger de l'anonymat grâce à de belles affaires où les moulinets médiatiques font office de procédure."
Rédigé par: Jean-Dominique Reffait | 08 décembre 2009 à 10:09
Qu'y gagne-t-il le juge, contrairement à un avocat et ses honoraires à géométrie variable, à l'utile d'une réputation, au captage d'une clientèle ?
De la pure gloriole sans conséquence puisque ce genre d'affaire (à part Outreau où on voit à quelle implacable logique le peuple sans Voltaire ni Tillinac - désolé Voltaire, ce rapprochement, c'est promis, le ferai plus) est oublié en guère plus de six mois ? De la vanité instantanée qui regonfle pour quelques semaines ? C'est un peu court, même si un humain reste un humain, même sous une impressionnante robe noire.
Et Tillinac, qui s'est voulu le chantre de la chiraquie populaire, des "vrais gens", qui livre en pâture un salaire d'un bon tiers supérieur à ce que gagne la moyenne de ces mêmes gens, et ce pour y dire son mépris... vous parlez d'une flèche !
Par ailleurs, même si suis d'accord avec votre désir de souligner ce paradoxe, pas terrible de lire ce
"j'ignore tout de cette affaire et ne veut rien en savoir"
qui laisse le côtoiement des basses oeuvres aux autres et se réserve la charge élégante
(certes pertinente et bien troussée) pour ne pas salir sa thèse de faits, ces choses poisseuses toujours paradoxales.
AO
Rédigé par : [email protected] | 08 décembre 2009 à 12:20
Juridiquement, dire n'importe quoi est un droit de l'homme mais je pense que tout le monde sortirait grandi d'un usage responsable des libertés inhérentes à l'homme.
Rédigé par : polo | 08 décembre 2009 à 12:01
Quelques semaines avant l'élection présidentielle, Denis Tillinac déclarait dans la honteuse émission de bavardage "En aparté", présentée par Pascale Clark sur Canal plus, qu'avec le trio Sarko-Ségo-Bayrou, le résultat ferait rapidement regretter Chirac. Puis, plus tard dans sa Chronique de Marianne justement, fait la leçon à tous les nostalgiques de l'ex-président, que lui ne regrette plus du tout...!
Rédigé par : Herman | 08 décembre 2009 à 11:47
M. Tillinac gêne plus la droite que la gauche. Cette gauche médiatique prend un malin plaisir à nous le brandir sous le nez : "voyez ce clown qui vous représente et qui cause pour vous !"...
Il y avait Jean Cau, voici Tillinac : c'est ce que l'on appelle une décadence...
Rédigé par : Savonarole | 08 décembre 2009 à 11:29
Je me demande par moments, à lire vos chroniques, qui trouve grâce à vos yeux.
Le droit de tout dire existe mais pas le devoir de tout lire ce qui permet de rester un peu "zen".
Rédigé par : mike | 08 décembre 2009 à 11:17
Dire n'importe quoi, un droit de l'homme ?
Du grain à moudre ?
Confidentiel : BHL fait coup double
Le Figaro
08/12/2009
Bernard-Henri Lévy publiera un essai et un recueil de ses chroniques et reportages en février. Dans l’essai, titré «De la guerre en philosophie», il répond à ses détracteurs sur son métier et sur la médiatisation. Il dira aussi ses «secrets de fabrication».
Le second livre, «Je cache mon jeu», fait référence à Aragon, qui disait : «J’abats mon jeu.» Les deux ouvrages paraîtront chez Grasset.
Annonce qui ne laisse présager rien de bon.
Rédigé par : yves | 08 décembre 2009 à 10:54
Culotté votre billet ! Comment s'appelle cette figure de rhétorique consistant à inverser les termes d'une proposition pour lui faire signifier le contraire ?
Vous fustigez Tillinac qui prétendrait avoir raison seul contre les juges, alors qu'en vérité, à l'inverse de ce que vous dites, il revendique le droit d'avoir raison AVEC les juges, une cour d'assises composée d'un jury populaire et de juges professionnels qui ont acquitté son ami Viguier (j'ignore tout de cette affaire et ne veut rien en savoir, je m'en tiens donc aux formes).
Vous parvenez à cette phrase sublime d'inversion : "On va déclarer au prochain jury populaire de 12 personnes, plus 3 magistrats : il faut acquitter parce que Denis Tillinac se croit plus fort que vous tous !"
Mais non ! On ne déclarera pas cela à ces 12 personnes, qui le savent déjà puisqu'un même jury populaire a choisi l'acquittement. On le déclarera à l'avocat général qui fait appel et qui, lui, se croit plus fort qu'un jury populaire !
Cette manie qu'a le parquet de faire appel en vrac, sans discernement, de toutes les décisions de justice qui ne lui conviennent pas ou plus, faisant fi des audiences qu'il suit de loin comme une formalité ennuyeuse, revenant invariablement à ses PV de police qui constituent à ses yeux l'alpha et l'omega de la Vérité, voilà ce qui excite une juste colère et qui, en passant, dénigre l'institution judiciaire.
Tillinac, en l'espèce, ne se croit pas plus fort que les juges, mais s'offusque, légitimement, du mépris qu'affiche le parquet à l'égard d'une décision judiciaire.
Vous êtes habile à rassembler les juges dans une même défense, mais, dans ce cas très précis, il y a bien deux camps parfaitement opposés : les juges, du côté desquels se trouve Tillinac, et le parquet, qui n'en fait qu'à sa tête. Qui méprise l'institution judiciaire si ce n'est ce parquet qui fait appel de condamnations conformes aux réquisitions (Fofana et autres), qui rejette l'idée qu'un jury puisse avoir raison contre lui ? Qui met à mal la confiance démocratique dans le système judiciaire lorsqu'une première instance est d'avance considérée comme un tour de chauffe sans importance où le parquet, et exclusivement lui, prétend donner le la à l'audience ?
Tillinac ne m'intéresse pas ici. Je n'ai cure de sa prose insipide. Ce qui m'importe, c'est le retournement rhétorique auquel vous vous livrez et que je m'étonne de ne voir soulever par aucun des commentaires précédents ! C'est de bon augure pour de prochains réquisitoires !
Je comprends votre agacement notamment pour ce qui suit des propos de Tillinac. Mais vous n'enlèverez pas au commun le sentiment que certains juges se fabriquent une notoriété - et éventuellement un avenir politique - en s'attaquant à des puissants. Les exemples abondent, depuis Thierry Jean-Pierre en passant par les Halphen, Joly et sa collègue dont je renonce à écrire le nom de peur d'oublier un "z" ou un "w". Quel aubaine de pouvoir émerger de l'anonymat grâce à de belles affaires où les moulinets médiatiques font office de procédure.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 décembre 2009 à 10:09
Cher PB
Je ne pense pas que vous en vouliez comme cela à cet écrivain, je pense plutôt que vous ressentez le fossé qui se creuse entre le monde judiciaire d'une part, et la population de l'autre, et que vous savez fort bien qu'il ne peut y avoir de bonne justice sans confiance des uns envers les autres.
Reconnaissez que les juges d'instructions sont plus que débordés, que la police est pressurée par la quête des chiffres, que le politique impose le laxisme dans des quartiers et la rigueur dans d'autres cas, et que cela n'est pas normal.
Ce qui nous inquiète, ce n'est pas la justice, la police et les magistrats, c'est une justice et des fonctionnaires déréglés.
Cordialement
Rédigé par : david | 08 décembre 2009 à 07:41
Monsieur Bilger,
Vous avez dit mépris ? C'est un peu court, le mépris, comme disait Pierre Dac, et l'apanage de la Magistrature assise, debout, couchée ou roulée en boule, mais certes pas des contribuables qui y sont livrés (de caisse d'épargne). Riez un peu, c'est bon pour la ligne (de haute tension).
Didier ROUTA VILLANOVA.
Rédigé par : routa villanova | 08 décembre 2009 à 02:27
Alors on va se le faire le petit éditeur à 20.000 books par an...
DR, c'est le Mr qui se ridiculise depuis des années à dire du bien de Chirac, que du bien, pas de la liberté conditionnelle, de l'attachement inconditionnel, du qui regarde pas à la dépense du parti pris et du grotesque, du qu'on s'en demande où qu'on lui a branché la manivelle pour qu'on puisse le remonter, le Mr voix de son maitre.
Dommage, j'aimais bien Blondin et ses écrits Table Ronde, jadis, comme le Mr (avec un grand M) qu'il fut. Ensuite c'est tombé dans le notable qui n'aime pas la rigueur nécessaire des petites gens, et qui n'a même les tripes quand il est à côté de celui qui fait du rugby paillette où ces ex grands hommes sont en rose quand ne sont pas à poil pour les yeux d'aucuns, pas le cran donc de dire le dégoût que de telles pratiques eussent inspiré à des Blondin et autres amoureux du Rugby, quand celui-ci avait encore une majuscule, comment veux-tu, comment veux-tu...
Et merde !
AO
PS Quant à l'affaire du mandarin, si on en a bien entendu les détails, ceux-là sont accablants, du canapé à l'emploi du temps, du mobile à l'absence d'autre possible, songez, un rôdeur qui rentre dans une maison et emporte le cadavre qu'il aurait tué sans davantage de raison, comme cela, pour ne pas déranger. Risible.
Quant à ce que dit la contenance vertigineuse des assassins, tous avons vu récemment la façon déterminée dont cette jeune femme tenait la photo de la fillette disparue, dont elle avoua quelques jours plus loin... Il y a toujours un raisonnement tranchant à opposer à ceux qui nient les évidences car ont vu des lueurs d'humanité dans les yeux de criminels supposés, lueurs qui leur font penser que ce ne peut être vrai, que c'est quelqu'un d'autre, forcément. Il suffit de les aider à prendre conscience que cette hypothèse implique qu'un autre souriant puisse le faire après ce crime et de plus en commettre une manière de second à laisser condamner un innocent, un jour où il sourira à ses proches, pourtant. Si de tels êtres existent, pensez si les premiers suspectés peuvent raisonnablement l'être...
Rédigé par : oursivi | 08 décembre 2009 à 01:42
Le sujet de ce blog illustre à quel point un état d'esprit anarchisant s'est infiltré et s'infiltre dans l'espace culturel français, en touchant plus ou moins chacun, quelle que soit sa position sur l'échiquier idéologique et chez des interlocuteurs parfois surprenants. On ne se rend même plus compte à quel point nous baignons dans une culture médiatique de mise en cause systématique de TOUTES les institutions et de leurs représentants, depuis le président de la République... jusqu'au sélectionneur de l"équipe de France de football, en passant par de multiples autres exemples, dont on n'est même plus conscient.
Rédigé par : Guzet | 07 décembre 2009 à 23:25
Monsieur Bilger,
Votre opprobre à l'encontre de monsieur Tillinac honore le système judiciaire à l'excès. Votre billet exécutoire vous absout rituellement de la moindre critique de votre profession et des méthodes policières. Néanmoins vous dénoncez avec justesse les propos diffamatoires de monsieur Tillinac portant préjudices aux juges.
Hélas l'amitié se restreint à une improbable défense.
Vous insupportez l'insulte et la vulgarité, mais faites par contorsion une entorse à vos principes moraux, en désignant Raoult comme injure révélée du pauvre.
Pourrai-je vous enjoindre à un abondant vocabulaire de l'insulte populaire ?
Rédigé par : Frédéric | 07 décembre 2009 à 21:41
Ouh là, aujourd'hui je vous sens vraiment fâché.
Il y aurait cependant pas mal de choses à faire observer, mais je crois que je vais attendre que le Tsunami s'apaise.
Juste une toute petite remarque à propos de "Ce type d'attaque est honteux parce qu'il est totalement fantasmé."
Vous avez mis là le doigt sur l'un des problèmes actuels parmi les plus cruciaux je pense, concernant l'opinion publique et la Justice: le Fantasme.
Or, c'est la géographie de ce Fantasme qui est active lors du choix de ceux qui sont amenés à avoir une action sur cette institution.
Le cas de la Justice eu égard au phénomène de la représentation qu'on s'en fait est toutefois loin d'être singulier, et je pense pour ma part qu'elle n'est pas indemne elle-même du leurre de la représentation et que c'est même là où le bât blesse dans les circonstances qui aboutissent à l'erreur ...judiciaire dans le cas de la Justice, mais aussi en général.
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 décembre 2009 à 20:14
Denis Tillinac est partisan affiché et c'est son droit.
Quant à la qualité de ses propos, à l'évidence elle s'inscrit dans l'excès de communication auquel on assiste en permanence dans notre société.
En France, il y a toujours eu pour les intellectuels cette tendance à s'exprimer sur tout de manière docte, mais pas toujours savante, au sens d'experte dans le sujet abordé. Je ne pense pas que Zola était un expert judiciaire, et pourtant son "J'accuse" est passé à la postérité, à juste raison.
Mais Monsieur Tillinac rejoint beaucoup de nos intellectuels comme Bernard-Henri Lévy ou Alain Finkielkraut ou même Marguerite Duras dont la justesse technique du propos n'est pas toujours évidente...
Il rejoignent en cela beaucoup de nos journalistes qui manquent souvent de rigueur intellectuelle dans la qualité de leurs analyses. Je pense qu'il s'agit là du défaut fondamental de notre société médiatique où les saltimbanques sont sollicités pour émettre de doctes avis qui ne sont guère plus fondés que ceux de 90% de nos concitoyens.
Donc, le seul intérêt de la lecture de ce type de propos n'est pas technique, mais réside simplement dans une prise de position que l'on peut lire pour la critiquer ou regretter les défauts de l'argumentation.
Rédigé par : Robert | 07 décembre 2009 à 19:35
En souvenir du regretté Bernard Dimey et pour tous ceux qui « ont du mal à se taire » même et surtout « quand ils n’ont rien à dire ».
(Il faut bien rire de temps en temps, même sur un blog sérieux comme celui de notre hôte))
Quand on n'a rien à dire et du mal à se taire,
On peut toujours aller gueuler dans un bistrots
Parler de son voisin qui n'a pas fait la guerre,
Parler de Boumediene et de Fidel Castro,
Parler parler parler... pour que l'air se déplace,
Pour montrer qu'on sait vivre et qu'on a des façons,
Parler de son ulcère ou bien des saints de glace,
Pour fair' croire aux copains qu'on n'est pas le plus con.
Quand on n'a rien à dire on parle de sa femme
Qui ne vaut pas tripette et qui n'a plus vingt ans,
Qui sait pas cuisiner, qui n'aime que le drame,
Qui découche à tout va, qu'a sûrement des amants.
On parle du Bon Dieu, on parle de la France
Ou du Vittel-cassis qui vaut pas çui d'avant,
On pense rien du tout on dit pas tout c' qu'on pense.
Quand on n'a rien à dire on peut parler longtemps.
Quand on n'a rien à dire on parle du Mexique
De l'Amérique du Nord où tous les gens sont fous,
Du Pape et du tiercé, des antialcooliques,
Du cancer des fumeurs et des machines à sous,
Des soldats des curés, d'la musiqu' militaire,
De la soupe à l'oignon, de l'îl' de la Cité.
Quand on n'a rien à dire et du mal à se taire
On arrive au sommet de l'imbécilité
Rédigé par : Bernardini | 07 décembre 2009 à 19:08
Le juge est un personnage qui nous renvoie à l'enfance. Le père fouettard en quelque sorte, c'est pour cela que certains nous en font un tableau plus terrifiant encore que les souvenirs qui étaient censés nous faire tenir sages.
Mais D.Tillinac, pique-lignes, au sens de pique-assiettes, se répand avec une facilité incroyable dans les rédactions en fin de bouclage, pas un hebdo, un quotidien, dans lequel sa bouille ne soit apparue. C'est le sauveur de dernière minute, S.O.S plombier de la presse écrite.
Notre ami Philippe, en ce week-end pluvieux, se met à lire le supplétif. La conclusion plombière s'impose : clé à molette plus tva = j'en suis sûr ! et notre S.O.S plombier sa marmotte sur l'épaule droite s'en va colmater ailleurs laissant notre cher Philippe à son courroux. Philippe connaît bien la justice, fort bien même mais ignore tout de la plomberie.
Aussi, comme disaient à la radio les pronostiqueurs hippiques : "le numéro 5, c'est un interdit" c'était sans appel.
De la même façon y a des signatures dont il est bon de se défier.
Rédigé par : yves | 07 décembre 2009 à 18:51
Cher Philippe Bilger, je suis intimement convaincu qu’il y aurait beaucoup plus de dommages que d’aspects positifs à une limitation, aussi légère qu’elle soit, de la liberté d’expression. Je suis d’ailleurs bien certain que vous partagez cette conviction.
Vous évoquez, à juste titre, des propos de Denis Tillinac qui, à l’évidence, « résultent d'un défaut de connaissance » ; mais si nous nous inspirions de votre critique à son endroit avec l’humilité qui s’impose, combien de commentaires compteriez-vous, cher Philippe Bilger, à chacun de vos billets ?
L’avantage, « quand on manque de cette qualité fondamentale qu'est l'indifférence et qu'on essaie de tout lire (et de tout écouter) ou presque, » c’est que cette curiosité intellectuelle est généralement le remède le plus efficace à la courte vue.
Le droit de critiquer, de ne pas être d’accord et de l’exprimer, est encore ce que l’on a fait de mieux pour préserver la démocratie.
Alors il nous faut, pour la préserver, supporter d’entendre les propos de Denis Tillinac, d’apercevoir des photos passionnantes de Roman Polanski à son arrivée dans sa résidence assignée, et de constater l’existence sur une chaîne nationale de TV d’une fiction scénarisée de l’ « Affaire Courjault » .
Décidément, c’est parfois dur, la démocratie. Heureusement, il existe toujours un bouton « Off ».
Rédigé par : Christian C | 07 décembre 2009 à 17:39
Le droit de dire n'importe quoi est indubitablement un droit de l'homme ET un droit populaire.
D'ailleurs entre droits fondamentaux et droits populaires, c'est qui le plus fort ?
Rédigé par : antoine | 07 décembre 2009 à 17:21
Je rappellerai que la constitution du 3 septembre 1791 à la suite de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 consacrait la liberté « d'imprimer et publier ses pensées, sans que les écrits puissent être soumis à aucune censure ni inspection avant leur publication ».
Et surtout que dans le contexte de l'époque, le principal usage de ce droit était la publication de pamphlets presque toujours excessifs, très souvent injurieux, diffamatoires, violents.
Donc oui, la liberté de dire n'importe quoi doit s'entendre comme un droit de l'homme.
La réponse la plus cinglante à faire au n'importe quoi n'est pas de le censurer, mais d'en étaler le ridicule. L'hôte de ce blog est en général expert dans cet art :-)
Exprimons-nous pour remettre les pendules à l'heure. Mais ne laissons pas entendre qu'il faudrait utiliser d'autres méthodes.
Rédigé par : jmdesp | 07 décembre 2009 à 17:01
Dans votre critique du discours Tillinac, il y a, au-delà, une critique des conséquences des choix politiques de ces dernières années.
Sans retirer à Outreau l'effet dévastateur sur l'image des magistrats, il n'en demeure pas moins que depuis quelques années, notre Président a instillé un certain mépris envers les juges.
Il est de bon ton désormais de s'en prendre à ces soi-disant nantis, qui méprisent le peuple. Chaque attaque présidentielle conduisait inexorablement la France vers le mépris, voire la haine de ses juges. Ce n'est pas près de s'arrêter, notamment avec la disparition du juge d'instruction, le grand coupable désigné des errements judiciaires...
C'est presque devenu une mode.
Finalement, Tillinac n'a fait que surfer sur la vague...
Rédigé par : Guile | 07 décembre 2009 à 16:44
Votre remise des pendules à l'heure fait plaisir à lire.
Comme j'aimerais, mais osera-t-il, qu'il essaie de "se payer" les jardiniers !
Rédigé par : Fleuryval | 07 décembre 2009 à 14:35
Quand on voit qu'on demande leur avis sur le tirage au sort du mondial à des gens aussi compétents que M. Afflelou, Me Gilbert Collard, Geneviève de Fontenay ou Eric Woerth (Le Parisien de samedi en 1ère page)... on ne doit s'étonner de rien ! pas même des déclarations de M. Tillinac.
La célébrité donne une responsabilité : n'intervenir que sur les sujets qu'on connaît vraiment (et au final il y en a peu).
Quant aux juges, ils n'ont sans doute meilleurs avocats qu'eux-mêmes ?
Rédigé par : Isabelle Rambaud | 07 décembre 2009 à 14:17