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09 décembre 2009

Commentaires

Aïssa Lacheb-Boukachache

Ce sujet est vraiment intéressant ; j'y reviendrai peut-être... Une colle en attendant, que je posais ainsi au fil de mes promenades et rencontres et même ici sur des tchats à beaucoup concernés (lycéens) ou moins (autres) et à laquelle aucun n'a su me répondre : quel fut au XXème siècle en Europe "intra muros" l'autre grand génocide qui fit en moins de temps plus de morts que le génocide des Juifs par les nazis ? Personne, pas un(e) ne m'a répondu correctement ; tous ignoraient ce dont je leur causais quand je donnais la réponse... Les historiens sérieux ici présents, prière de ne pas souffler... C'est dire combien ce débat quant à l'histoire-géo en terminale S et autres et plus généralement l'histoire-géo au lycée est mal posé. En vérité, c'est tout l'enseignement concret et véritable de ces matières qu'il faut complètement repenser, et au lycée et même au-delà... C'est un véritable drame de la connaissance généralisée du passé auquel la société dans son ensemble est confrontée et d'autant plus confrontée en sa jeunesse et cette petite polémique à laquelle nous assistons aujourd'hui n'y fait rien en réalité ni en mal ni, pire, en bien.

Re-joyeuses...


Aïssa.

PARITOLOG

Tout ce qui est excessif en devient dérisoire.
Cet auto-sujet de dissertation pour élève de
1ère L (dissertation de français, même pas
de philo) a été outrageusement brandi
avec des effets de manches lyriques, des
sonorités d'appels au Sauvetage du
Monument menacé ...
Que d'emphase et de grandiloquence pour un
petit aménagement technique : on ne voit
pas en quoi l'Histoire serait menacée, il
faut penser à l'intérêt des jeunes, voici
l'opinion d'un Historien Universitaire dans
les commentaires d'un grand quotidien :
"
Plutôt une bonne réforme
07/12/2009 à 09:39
Malgré mes sympathies pour bon nombre des signataires de la pétition et ma qualité
d'historien universitaire, je ne suivrai pas cette condamnation réflexe d'une réforme qui
cherche à sauver la voie littéraire, la plus indiquée pour la formation des historiens (même si on peut évidemment y venir de tous horizons) et qui va donner au contraire à l'histoire le
statut de discipline sérieuse en première scientifique, comme l'est le français actuellement, car évaluée dans une session particulière du bac, sans entrer en concurrence avec les disciplines scientifiques. Actuellement, la majorité des élèves de Terminale S surchargés de cours, l'oeil sur les coefficients, négligent cette discipline, à l'exception d'une minorité (tout le monde ne prépare pas Sciences Po!) qui a des objectifs plus ouverts. Ceux-là
garderont évidemment l'option Histoire. Quant aux autres, ils ne seront plus là à garder le radiateur mais est-ce un mal ? Par ailleurs, il serait vraiment temps de démonter ce mille-feuille indigeste qu'est devenu le cursus du lycée. Le bac que j'ai passé avait 3 fois moins d'épreuves que le marathon que mes filles ont subi. C'est une (mauvaise) spécificité française qui conduit au bachotage et à l'encyclopédisme de surface, pas à l'esprit critique.
"
Et nous lui avons répondu :
"
Excellente analyse : vous avez la hauteur de vue d'un vrai Universitaire
07/12/2009 à 11:12
Mais il y a une meute des "boutiquiers"...
Si vous surveillez nos "réponses" à votre
commentaire, j'aimerais votre avis sur la
proposition suivante : supprimer les maths
"calculatoires" en 1ère et Term. Littéraire au
profit d'un enseignement d'Histoire des
Sciences et techniques ; celui-ci pourrait
être dévolu à 3 corps de "spécialités" : un
historio-géographe pour les descriptifs
commentés (approche sociologique),
un philosophe pour l'approche des questions
épistémologiques de fond (grands enjeux
culturels des systèmes de pensée en liens
avec les découvertes et évolutions), enfin un
scientifique (ou technologue) assurerait des
vulgarisations de qualité sur de grandes
questions (astronomie, mécanique, lumière,
biologie, génétique, psychisme) ... les 3
interventions se partageant le programme.
Trop souvent par mépris rancunier, les
"littéraires" affublent les sciences "dures"
d'une image de dogmes rigides alors que
c'est une formidable histoire humaine
bien vivante !
Il est grave et inquiétant que tant de futurs
"décideurs" énarques magistrats avocats
et politiciens soient dans une honteuse
ignorance des déterminismes sociaux
issus des modes de vie techniques issus
eux-mêmes de l'histoire des progrès dans
la connaissance scientifique du monde :
qu'en pensez-vous SVP (d'avance merci) ?
"
Sur quoi notre Historien a écrit :
"
Réponse à PARITOLOG
07/12/2009 à 12:29
Intéressant en effet mais difficile à réaliser, dans tous les lycées puisque dépendant de la compétence et des bonnes volontés des représentants locaux de ces 3 corps de discipline. Dans mon université, nous avons développé des Unités optionnelles de ce genre (culture scientifique pour littéraires) qui rencontrent l'intérêt des étudiants. Quant aux maths calculatoires, en tout cas statistiques, elles me semblent nécessaires, notamment en sciences sociales et d'une façon générale pour la formation du citoyens (combien ne savent pas interpréter un pourcentage ou un sondage?). Les programmes de maths ont plutôt évolué dans le bon sens en première L mais le problème c'est qu'elles ne sont souvent mal enseignées par des matheux qui considèrent que les stats ne sont pas des "vraies" maths et les élèves littéraires un public médiocre (ce qui est partiellement vrai mais pas forcément de leur point de vue...).
"
Et nous d'épiloguer :
"
Réponse à Alceste001 : d'abord merci,
07/12/2009 à 14:26
Les "littéraires", parce qu'ils sont bloqués
face aux formalismes de logique pure
mathématisée, ne doivent pas pour
cela être privés de clés de savoir
global sur ce qui détermine une grande
part de l'Histoire : nous en sommes
bien d'accord. Dans la mesure où de
plus en plus d'automates effectuent
les routines, l'essentiel est de leur
décrire les significations profondes des
concepts sans les obliger à des
maniements "techniques". Sur leur
besoin en approches probas-stats,
vous avez parfaitement raison car
dans les sciences pas ou peu
déterministes, faibles en modèles
comme la physique construite, c'est
indispensable : mais vos étudiants
peuvent très bien commencer les TD
de stats si besoin après le bac, il n'y
a pas d'âge et avec les formidables
moyens de l'informatique il y a une
possibilité "soft" de "montrer" sans
obliger un peu-matheux à "démontrer".
"
Autrement dit : tempête dans un verre de "S",
le vrai drame est l'incommensurable ignorance crasse des "L" futurs énarques
avocats magistrats et autres "puissants" sur
les concepts des sciences de progrès ...
Car TOUS les progrès proviennent ab ovo
d'innovations techniques et d'éclairages sur
l'environnement (écriture, imprimerie, astronomie et explications du monde, etc...).
Le "droit" s'adapte toujours avec des siècles
de retard sur les progrès de fond qui sont
TOUJOURS initiés par les savants les ingénieurs les artisans etc...

Surcouf

Cher monsieur Bilger
Je crois sincèrement que vous avez choisi la mauvaise pétition.

Quand on voit ce que pensent les lycéens de l'histoire en général, et au sein de la série S en particulier, je crois que certains crient ici au loup pour pas grand-chose ou par corporatisme pur et dur.

Série S :
Coef histoire 3

Coef math 7
Coef physique 6
Coef bio 6
+2 pour la spécialité choisie.

Autrement dit ce n'est pas en histoire qu'ils bossent le plus.
C'est une situation générale que j'ai pu voir lorsque je suivais mes garçons lors de leur lycée où l'un d'eux a fait S.

Et puis on passe bien l'épreuve de français en 1ère. Nos lycéens sont-ils pour autant des incultes ?

Epreuve de bac en 1ère :
français et biologie pour les ES

Mais pour les ES personne ne s'inquiète qu'ils ne fassent plus de bio en terminale.
La bio serait-elle moins noble que l'histoire ?

L'élitisme de la classe S
Se pose-t-on plus tard la question des 30 à 40% de S qui lâchent toute étude après un bac ?
Était-ce bien utile de les envoyer en S ?

Alex Paulista, vous faites remarquer que nos élites se lamentent. Mais cela fait 30 ans que c'est ainsi et on a éduqué deux générations de pleurnichards.
La sélection naturelle et en cours, je le crains et pas à notre avantage.

On est devenu une nation de râleurs, de pleurnichards.

On se plaint que nos élèves aient trop d'heures de cours par rapport à leurs petits camarades européens, qui n'ont pas de plus mauvais résultats que nous, mais dès qu'un ministre essaie de faire quelque chose, de gauche comme de droite, c'est la levée des boucliers dogmatiques.

mike

@ A oursivi, Alex Paulista, François F et à tous ceux qui s'intéressent aux pourcentages:
Je commence à comprendre pourquoi nous avons autant de taux de TVA.

Laurent Dingli

Je ne désespère pas, mon cher Philippe, de vous faire signer des pétitions en matière d'environnement et de protection animale (au cas par cas, cela va sans dire). A propos, savez-vous que Catholiques et Protestants se sont entendus pour faire sonner les cloches à 15 heures dans le monde afin d'alerter l'opinion sur l'urgence climatique et le sommet de Copenhague ? J'espère que cet oecuménique et divin carillon atteindra les plus sceptiques et les plus profanes oreilles, et peut-être même votre cuisine ? (J'aime bien vous taquiner, cher ami).
Pour revenir à la pétition sur l'enseignement de l'histoire en terminale S, ce point de désaccord ne m'empêche pas de saluer les grands axes de la réforme ni l'habileté de Luc Chatel. Doit être un peu jaloux le minet philosophe, Luc Ferry...
@ Alex Paulista,
J'ai bien envie de vous appeler "118" (218), à partir d'aujourd'hui. Vous êtes, pour moi, une source inépuisable de rire.

Francois F

@oursivi
Il est beaucoup plus utile de savoir détecter l'erreur d'une solution d'un problème que l'on n'a pas soi-même résolu que l'inverse !!! Mais à vous lire, on devine que ce genre de subtilité vous échappe un peu...

@Alex Paulista
Bravo si vous réussissez à résoudre de tête votre petit problème de marche aléatoire. Ce n'est pas mon cas, j'entrevois un calcul de convolution infaisable mentalement mais je n'ai pas une idée exacte de ce que vous appelez "marche aléatoire au temps t" !

Quant à votre problème de pourcentages, j'aime bien cette variante simplifiée :
Je revends 2 voitures 10 000 reals chacune. Sur la première, j'ai gagné 25% par rapport au prix d'achat, sur la seconde j'ai perdu 20%.
Sur l'ensemble de la transaction, ai-je gagné de l'argent, en ai-je perdu ou ni l'un l'autre ?

Et comme vous semblez aimer les pourcentages, vous pouvez aussi soumettre cette petite question :
On compare les pourcentages de réussite à la maîtrise (de physique par exemple !) dans 2 universités A et B.
-Le pourcentage des filles en maîtrise de A ayant obtenu leur diplôme est inférieur au pourcentage correspondant de B.
-Par contre le pourcentage des étudiants (filles + garçons) en maîtrise de A ayant obtenu leur diplôme est supérieur au pourcentage correspondant de B.
-Peut-on en déduire que le pourcentage des garçons en maîtrise de A ayant obtenu leur diplôme est supérieur au pourcentage correspondant de B ? L'inverse ? Ou rien du tout ?

GL

"Je n'ai jamais signé une pétition de ma vie et pourtant je vais sauter le pas. Je manque tellement d'expérience dans ce domaine que j'ai seulement laissé un message, avec mon nom, sur le répondeur téléphonique de l'association des professeurs d'histoire et de géographie et que depuis j'espère avoir été inscrit sur la liste".
Cher Monsieur, puissiez avoir les mêmes réactions sur d'autres thèmes !
Mais revenons au sujet posé par vos soins.
BRAUDEL est souvent cité. L'intéressé a dit, pour ne pas dire "confirmé", que le présent est composé à 90 % de passé.
Aussi suis-je à vos côtés, et vivement en plus.
Sarkozy votre (ancien) champion va-t-il écouter ?

Alex paulista

Héhé
Vous avez raison François F.
J'ai omis l'heure pleine par erreur en comptant les trains partis entre 10h et midi exclus, c'était là le (petit) piège classique. Vieux décompte des points discrets et des intervalles. On vieillit.
Il faut donc a fortiori que je recrute des jeunes plus éveillés...

En l'occurrence il ne s'agit pas du même registre que ce que je demandais à mes étudiants. Il s'agissait de l'inversion d'un calcul de pourcentages, juste savoir diviser par 1,2 et 0,8. C'est moins captieux.

Mais en fait je dois devenir brésilien, ce qui n'est pas tout à fait pour me déplaire...

Sinon, pour vous donner une idée du type de question que l'on posait en France, c'était : quelle est la probabilité pour qu'une marche aléatoire commençant à 0 soit positive à un temps t et négative au temps 2t. Ce n'est pas dans le registre du piège, tout en étant non-trivial. C'est plus conforme au type de calcul que l'on fait en physique, où l'on s'embarrasse rarement des +/-1 des bornes discrètes (j'essaie de me trouver des excuses...).

Je rassure JPLedun, il m'en faudra un peu plus pour me dissuader de penser par moi-même. Exercice auquel il devrait s'essayer de temps en temps, c'est assez sain finalement.

oursivi@Alex&Railleurs

Rédigé par: Alex paulista | 11 décembre 2009 à 22:02

Cher Alex

Je pense que la réponse à votre dilemme tient à ce que le choix de leur destin supposé a déjà été fait quand ils arrivent en Terminale, donc, même si on sait que certains démentiront la pertinence de l'établissement précoce de celui-là, ceux-là qui n'auront eu accès à ces nobles matières en auront plus ou moins volontairement suggéré la non utilité à leur endroit, ce qui peut paraître un état de fait bien vilain mais quand on compare ce* à quoi ont droit l'essentiel des élèves à leur entrée dans le système scolaire par rapport à ce dont les générations précédentes ont bénéficié, les progrès sont énormes, qui cherchent à maintenir le plus loin possible des élèves pas tous brillants qui il y a seulement trente ans auraient (ont) été envoyés en CAP BEP, avec par la suite une pente à remonter autrement raide s'ils voulaient sortir de leur condition.

*en matière de diversité et d'attrait (enseignement interactif plus ludique, accessible, plus superficiel aussi, c'est bien là le problème) de facilité à l'accès au savoir - merci et non merci Google en ce qu'il a présenté "des profils d'une oeuvre" à tous les savoirs, dans le même temps tentation à un savoir précompilé, à celui qui vise un objectif simple et une acquisition kleenex, sitôt sue et monnayée, sitôt oubliée, telle à un autre niveau, la transformation d'un organisme de recherche en agence de moyens, lesquels ne deviendraient que ceux propres à être contrôlables par les goulus managers immanents (NSarkozy, bonjour M. Ledun) qui sont si dégoûtés de ne comprendre les désintéressés transcendants.

Je trouve courageux, Alex, qu'ayez consenti à répondre à la colle, posée je crois par Robert, là où des embusqués sournois se gardent bien d'avancer une réponse mais discréditent la vôtre sans avancer la queue* d'un argument.

La réponse doit plutôt être 119, 121 trains partant entre 10h et 12h (le cardinal d'un intervalle fermé d'entiers [p,n] étant n-p+1), il faut en extraire les deux extrêmes qui correspondent à celui déjà arrivé (ou en même temps que le départ nous concernant, donc pas croisé) et celui partant à "notre" arrivée, donc pas croisé non plus.

Mais quand avais lu rapidement le post de Robert puis votre réponse, en dehors de toute réflexion sérieuse, j'avais pensé comme vous, 118, parce que c'est le nombre qui vient le plus facilement à l'esprit.
Ce sont les railleries inargumentées qui m'ont donné envie d'investir les deux minutes nécessaires. Toujours plus glorieux de se risquer, fut-ce pour se tromper, que de railler caché...

AO

* et encore moins la leur qui bat piteusement leurs cuisses

RH75015

Je lisais souvent vos notes avec intérêt. Je les lirai beaucoup moins tellement je suis très surpris que vous signiez la pétition sur l'histoire. Votre manque d'objectivité me surprend.

mike

@ jabiru
Je vous suis; le raisonnement de Luc Ferry est sérieux et solide.

jpledun@Francois F.

De François F. à Alex Paulista :

"Dernière chose : si vous posez ce problème à vos étudiants brésiliens, ne vous désespérez pas trop vite si personne ne répond 118"


"Mort" de rire. Merci François pour ce rire salvateur.

oursivi

"N'éternisons pas cette discussion qui ne passionne peut-être que nous"
Rédigé par: Jean-Dominique Reffait | 10 décembre 2009 à 23:24

Bien au contraire, c'est autrement intéressant que de s'intéresser à l'astrologue à 800.000 euros, pris la main dans le sac, qui ment et fait même mine de n'en rien savoir.

Je vais me replonger dans des grimoires d'histoire religieuse, tiens.

AO

Alex paulista

Cher oursivi

"Que cela soit triste ou pas, les "séries spécialisées" (pro) n'ont que rarement destin à diriger des masses telles que la compréhension nécessaire ne puisse se passer des humanités. Ou du moins, est-ce ainsi que cela est perçu en haut lieu."

Justement : est-ce parce qu'ils n'ont pas étudié les humanités qu'ils ne peuvent pas épouser ce destin, ou bien l'inverse comme vous le sous-entendez ?

Francois F

@Alex Paulista
Errare humanum est, perseverare diabolicum.
Je ne croyais pas être obligé de développer une solution si évidente mais à vous lire, c'est nécessaire alors allons-y :
Prendre le problème au sens où vous l'entendez initialement, c'est exclure des solutions les "croisements à l'arrêt" (c'est-à-dire les trains de 10h et de 12h) et donc considérer comme solutions l'ensemble des trains partant de B entre 10h01 et 11h59.
On est d'accord ?
A partir de là, on ne peut aboutir à 118, nombre pair. Réfléchissez 10 secondes.
Avec une série alternée pair/impair qui commence à une minute impaire (10h01) et finit à une minute impaire (11h59), le nombre des trains solutions qui démarrent de B à une minute impaire est obligatoirement supérieur d'une unité au nombre des trains solutions qui démarrent de B à une minute paire et la solution, qui est la somme des 2, ne peut être qu'impaire, donc ça ne peut pas être 118 !
C'est à partir de ce simple constat que je m'étais permis de vous informer que votre solution de 118 était erronée ; je ne m'étais même pas donné la peine de chercher la solution mais en l'espèce c'est 119 !
Et si on prend en compte les croisements à l'arrêt (ce qui revient à ajouter à la solution le train de 10h et le train de 12h) on arrive à 121.
Voilà, si vous n'êtes pas convaincu, comptez les trains un par un, vous n'aboutirez jamais à votre solution de 118 !
Je suis toujours un peu inquiet quand quelqu'un qui semble avoir des responsabilités s'entête dans son erreur et refuse d'admettre un résultat faux aussi évident .
Eh non ! Le chef n'a pas toujours raison !
Dernière chose : si vous posez ce problème à vos étudiants brésiliens, ne vous désespérez pas trop vite si personne ne répond 118.

Alex paulista

François F.

Grammaticalement le "bien sûr" s'applique à ce que je dirais, ce qui n'engage que moi.

Je resigne la pétition pour 118. Je peux comprendre la réponse 119 ou 120. Histoire de considérer les situations de trains à l'arrêt, mais c'est vraiment pour vous concéder quelque chose...

Ça y est, vous avez excité ma curiosité: que répondriez-vous, avec l'humilité qui vous caractérise, bien sûr...


J'en profite pour signaler à Robert que j'ai bien compris que ce n'était pas un test, mais je trouve amusant de répondre. Cela n'a de sel que parce qu'on peut tous se tromper de temps en temps, bien évidemment.
Comme en politique...

oursivi@Flo&Yves

Rédigé par: Florence | 09 décembre 2009 à 19:16

Pas infondé, ce discernement.

Que cela soit triste ou pas, les "séries spécialisées" (pro) n'ont que rarement destin à diriger des masses telles que la compréhension nécessaire ne puisse se passer des humanités. Ou du moins, est-ce ainsi que cela est perçu en haut lieu.

Notons aussi qu'en général les littéraires se tamponnent le coquillard de s'exercer aux faibles maths répétitives qu'on pourrait leur proposer, là où les scientifiques peuvent être émoustillés par les joutes que l'examen de ces pages glorieuses ou minables que les "leurs" ou de plus lointains semblables ont écrites à coups de sabre, d'intrigues ou de canon.
Surtout quand les consciences s'aiguisent comme en Terminale où l'on est - ou presque - un adulte, un électeur potentiel.

De plus, il y avait un vrai délassement à écouter son prof d'histoire géo ; celui qui m'instruisit cette année là était aussi à gauche que la moyenne de la classe était à droite et malgré ce, réussit d'un humour dont l'influence de Coluche n'était absente à convaincre de ses "ennemis de classe" de quelques vertus des social-démocraties.

Me revient l'image d'un camarade de classe doté du même genre d'humour* et, fils de grand patron, politiquement radicalement opposé à cet enseignant mais qui s'en enticha pourtant au point de vouloir s'en faire un ami. Le fait qu'ils fissent tous deux près d'un mètre quatre-vingt-dix n'y était pas pour rien, surtout pour qui connaît cette phrase de Rocard qui déclara un jour son manque de physique cause principale de sa faillite à entraîner Chirac vers la Gauche...

AO

* Il poussa le mimétisme jusqu'à se tuer en moto juste deux ans après le regretté humoriste-motard...

Yves, merci.

routa villanova

Alors là, bravo !

Si je ne suis pas d'accord sur "l'élevage en batterie" de l'école de la Magistrature, j'applaudis au non-renoncement des références historiques !

Laurent Dingli

@ Jean-Dominique Reffait,
En soulignant moi-même la contradiction dans les termes, j'ai voulu dire, vous l'aurez compris, que le débat était mal formulé dès le départ : il ne s'agit pas de "racines" de l'Europe - puisque la question de l'antériorité n'apprend rien sur le sujet - mais bien des composantes de l'identité européenne et/ou française. L'important n'est pas de savoir qui, de la poule ou de l'oeuf, a précédé l'autre, mais comment est constitué l'oeuf ou la poule.

Francois F @alex paulista

En réponse à un problème basique posé par Robert, Alex Paulista répond : "je dirais 118 bien sûr"

Le" bien sûr" ne s'imposait pas, surtout pour fournir une réponse FAUSSE !
Un peu d'humilité !
Et après le même va critiquer le niveau en calcul mental des étudiants brésiliens. :)))

Jean-Dominique Reffait

Laurent Dingli, interminable colloque que celui-ci. Si j'évoque les racines de l'Europe, ce sont celles de la conscience européenne et non, évidemment, les divers apports à la civilisation qui, d'une région à l'autre, ont infléchi les perceptions. Ce sentiment d'appartenir de Trèves à Capri à un ensemble cohérent d'intérêts commerciaux, culturels, politiques a été clairement inventé par les Grecs (mythe d'Europe qui sépare l'Orient de l'Occident) et répandu par le génie romain en Europe occidentale. Les racines sont les racines, vous soulevez vous-même le paradoxe de votre conception de racines évolutives. Par la suite, le judéo-christianisme a nourri ses racines, comme une pluie, ainsi que d'autres pluies mais il est intervenu dans un ensemble capable de le recevoir de façon cohérente, à la condition qu'il devienne ce catholicisme romain, reprenant tous les attributs de la puissance impériale, jusqu'à sa capitale et son vocabulaire (Pontife, curie, etc.).

En temps que breton, je conteste malgré tout les racines celtes de la conscience européenne, car nos ancêtres gaulois n'ont jamais rien conçu de tel. Cela ne signifie pas pour autant, comme pour le christianisme, que les celtes n'ont pas eu une influence déterminante dans les pratiques et les perceptions culturelles : ces pratiques et ces perceptions ne se concevaient pas comme européennes à la façon des gréco-romains.

Loin de moi l'idée d'évacuer l'apport - utile ou non - déterminant du judéo-christianisme à la civilisation européenne. Le judéo-christianisme n'a seulement pas fondé la civilisation européenne qui préexistait à son arrivée.

Il y aurait également infiniment à dire sur la nature orientale du christianisme. A plusieurs milliers d'années de distance, le judaïsme et l'islam ont des parentés étonnantes, jusque dans les détails de la compréhension de la vie. Entre les deux, le christianisme est une singularité qui ne ressemble ni à l'un ni à l'autre, singularité née dans le monde romain. Et puisque vous citez Paul, la rupture avec les premiers judéo-chrétiens de Palestine tenait à ce qu'il pensait "impérial" en prétendant que les Grecs pouvaient devenir "chrétiens", ce que les juifs comprenaient alors comme "juif d'obédience chrétienne", sans être né de parents juifs et sans être circoncis. Le christianisme universel, s'il est né pratiquement de Paul, est bien conçu comme une religion impériale au sein de l'empire : l'objectif, c'est Rome.

N'éternisons pas cette discussion qui ne passionne peut-être que nous, mais notons cependant qu'il est ridicule de torcher un débat sur l'identité nationale en quelques semaines de ronds de jambe dans les sous-préfectures, au regard de la difficulté de ce que nous évoquons...

Jean Reffait

Monsieur,

Vous en êtes à votre première pétition. L’enseignement de l’Histoire et de la Géographie me conduit à en être à ma première réponse à l’un de vos billets, lus cependant avec assiduité. Au plan des idées sur la conduite des affaires de notre Patrie, de ses affaires sociétales et de ses Institutions, nous ne sommes, trivialement parlant, pas du même bord.

Cette Patrie que j’ai invoquée sans tarder, hors du barbouillage dont la recouvre la fameuse « identité nationale », n’intéresse pas que les élèves de Terminale S. Parlant de l’Histoire (et avec la Géographie c’est tout un. Je tolèrerais qu’un de nos jeunes compatriotes sût ce qui se déroula à Marengo et qu’il situât cette localité, à cause du bœuf, dans la pampa argentine, jusqu’au CM1. Certainement pas au-delà), il s’agit d’un enseignement fondateur qui, à mes yeux, se situe immédiatement après celui de la lecture. Celle-ci est l’outil de toutes les connaissances et on pourrait aussi bien ânonner « Bo-na-par-te » que « pa-pil-lon ».

Cette Patrie est gravée partout, au plus profond de nous, même lorsque certains, en colère, décrètent qu’elle n’aura pas leurs os.

Le déroulement de son Histoire et la vision de son environnement passé et présent, le sentiment qu’il y a pour l’Histoire de cette Patrie et de l’Humanité toute entière une communauté dont on doit connaître les contours, les reliefs et les populations, ce n’est point chose négligeable, qu’on peut tripatouiller au gré de « ruptures » (suis-je myope depuis quelques années : je ne vois que des « fêlures » ?). Vous avez décidé de vous élever contre. Bien des honnêtes citoyens, avec vous, c’est vrai, peuvent se poser la question : "Avons-nous eu tout faux ?". Eh oui, Monsieur, vous avez « eu tout faux. » La Patrie, son parcours, la nécessaire connaissance que tous doivent en avoir, font que vous nous offrez l’occasion de faire, sur ce chemin crucial, un pas avec vous.

Soyez-en, du fond du cœur, remercié.

Si cela ne vous coute qu’une pétition, vous vous en tirez bien. J’ai quelques bonnes raisons de penser que nous aurons d’autres gribouillis plus crochus et venimeux à affronter.

Je souhaite que vous nous offriez alors une nouvelle occasion de faire encore un pas avec vous.

Je vous prie de croire, Monsieur, en ma considération très distinguée.

Robert

Cher Alex,

Je ne cherchais point à vous tester, mais plus simplement à vous suggérer une question à poser à vos étudiants en complément de votre petit problème, que par ailleurs j'avais bien compris.
Mais il est loin le temps de mon enfance où l'on apprenait à résoudre par le raisonnement arithmétique...
L'un des problèmes de notre enseignement scientifique (essentiellement des mathématiques d'ailleurs) est qu'on l'a considérablement rendu abstrait, oubliant que l'esprit de chaque collégien ou lycéen n'est pas toujours fait pour l'abstraction.
Sans doute aurait-on plus de vocations à ce type d'études si l'on reprenait l'enseignement de la géométrie (plane ou dans l'espace) qui, outre qu'elle forçait à un raisonnement rigoureux, obligeait l'esprit à chercher sur des représentations concrètes. On a tout simplement oublié l'une des fonctions fondamentales de l'enseignement : former la plastique du cerveau...

Alice LEWIS

OK et merci ! Et où se trouve le lien pour signer la pétition ?

Alex paulista

Cher Robert
Il s'agit du prix de revente (le seul qui vaille !). Sinon, pour votre question je dirais 118 bien sûr, soit ceux partis de B dans l'intervalle ]10h, 12h[.


Cher Ludovic
"la série S représente un bachelier sur deux"
Vous êtes certain ?
J'ai vécu la dernière année du bac C et je crois qu'à l'époque il ne représentait que 5% des bacheliers.
Je peine à croire que le bac S, qui regroupe les anciennes filières C, D et E concerne 50% des bacheliers.
Il y a une quinzaine d'années il y avait tous les A1, A2, G, G2, B, plus tous les bacs techniques Fi.

Pierre-Antoine

Avant de signer je veux savoir...

Pour moi c'est un faux débat, d'autant que les terminaliens sont déjà en train de bosser sur leurs deux années de prépa aux grandes écoles.
L'enseignement de l'histoire et de la géographie doit commencer dès le primaire.
Bien sûr ne pas aborder la boucherie des guerres, berceau des civilisations, pour leur éviter des cauchemars qui en feraient plus tard de gros pervers sanguinaires (les jeux vidéo s'en chargent bien plus sûrement).

Avec cette polémique de la terminale S on noie le poisson dans un verre d'eau, alors qu'un tsunami d'inculture est en train de submerger la France.

On rigole des Américains qui ne savent pas où se trouve la plupart des autres pays, mais on rigole moins de nos chères têtes blondes qui ne connaissent pas la plus élémentaire base de géopolitique.
Pour la majorité de nos ados, l'Afrique c'est le pays des noirs, à la rigueur des congolais à cause de Tintin. L'Asie c'est le pays des jaunes, bonjour la Chine, pays à côté du Japon et de ses kamikases, les amériques ce sont le bon la brute et le truand, merci Sergio Leone, sans oublier McDo... et encore pas si sûr...

L'apport des civilisations de ces continents ? leur impact sur l'histoire de notre occident ? la richesse de leur sous-sol ? Nos profits à leurs dépens ?

Allez, je vais vous faire rire "jaune"...
j'ignorais que c'étaient des travailleurs forcés de l'Indochine qui avaient favorisé la culture du riz en Camargue... je l'ignorais jusqu'à ce matin, comme j'ignorais qu'on avait refusé de compter leurs années de travail "volontaire" dans le calcul de leur retraite sous prétexte comptable "pas de salaire, pas de retraite". Et ce sous un président socialiste très cultivé... paraît-il...

Alors oui, si c'est cette histoire et cette géographie là qu'on supprime de nos futurs cerveaux dirigeants, alors oui, je signe la pétition moi aussi, mais comme j'ai un gros doute... je refuse d'avaler la couleuvre avec l'eau qui a servi à noyer le poisson.

Quand vous avez lu "riz de camargue" combien on pensé "oncle bens" ?
Riez pas... ou alors jaune...

Cordialement,

Pierre-Antoine

Denis Monod-Broca

A l’heure où, ayant atteint à la toute-puissance, sciences et techniques nous imposent leurs choix et menacent notre survie, réflexion et lucidité sont plus indispensables que jamais. Et en premier lieu chez ceux, scientifiques et ingénieurs, qui n’ont de cesse de repousser les limites de cette impensable - littéralement impensable - toute-puissance. Et comment réfléchiraient-ils lucidement, ces scientifiques et ingénieurs, sans connaître l’histoire ? Certes on peut avoir de très solides connaissance historiques sans avoir de cours d’histoire obligatoires en classe de terminale mais mettre, dans ces classes, l’histoire en option apparaît comme une erreur symbolique majeure. Jamais nous n’avons eu autant besoin que scientifiques et ingénieurs réfléchissent à ce qu’ils font et aux conséquences de ce qu’ils font et voilà que l’histoire sera en option dans les classes qui les forment !? Cela revient à les inviter, plus tard, dans leur métier futur, à mettre réflexion et lucidité en option. C’est exactement le contraire de ce qu’il faudrait faire. Une fois de plus, à la manière des rois sacrés des tribus primitives se livrant à des transgressions rituelles, le pouvoir exécutif se livre là à une transgression majeure. Reconnaissons que cela a, comme toujours, une vraie valeur pédagogique. La transgression du chef montre ce qu’il ne faut pas faire. Et c’est bien ce qui se passe. Cette décision provoque une levée de boucliers d’une grande virulence et presque unanime. Et voilà l’histoire remise à sa place, primordiale, essentielle ! Par cette transgression, en s’exposant délibérément aux pires accusations, le pouvoir nous force à voir toute l’importance de l’histoire dans la formation des scientifiques et ingénieurs. Grâce lui en soit rendue ! Et que tous les historiens, professeurs, scientifiques, ingénieurs…, joignant le geste à la parole, fassent tous tout ce qui est en leur pouvoir pour que réflexion et lucidité aient leur juste place dans les processus de décision scientifiques et techniques ! Ainsi le dévouement de ceux qui nous dirigent n’aura pas été vain.

Jabiru

Fidèle lecteur de votre blog, je reste perplexe sur le sujet après avoir entendu ce matin Luc Ferry sur RTL.
Que dit l'ancien ministre de l'Education qui défend bec et ongles la réforme Chatel ?
Que ce projet vise en réalité à sauver la filière littéraire et que les professeurs d'histoire et de géo consultés en amont étaient d'accord avec cette réforme.
En conclusion, quel arbre cache quelle forêt ? Alors cette pétition, faut-il vraiment la signer ?
Bien à vous

Robert

@Alex Paulista

"Je revends deux voitures à 24000 reais chacune, sur la première je gagne 20% et sur la seconde je perds 20%, par rapport aux prix d'achat. Combien ai-je perdu, gagné, ou bien n'ai-je rien perdu ni gagné".

L'exercice est simple bien sûr et on ne gagne pas à tous les coups dans les affaires ! Cependant, la lecture de l'énoncé m'a un peu gêné par les mots "à 24000 reais". Le "à" a créé une petite incertitude sur la nature du prix : s'agissait-il du prix de revient ou de vente ?

Je vous en propose un autre : "Des trains partent toutes les minutes de la gare A vers la gare B et de la gare B vers celle de A. Le trajet dure une heure. Combien de trains rencontrera un train partant de A à 11 heures ?"

à Myr11

Ce que vous dites est effectivement dramatique car cela est bien un constat de la carence de l'enseignement scientifique dispensé les années précédentes pour les lycéens de la filière S.
La présente réforme viserait donc à répondre à des insuffisances constatées la première année d'université. Le problème ne viendrait-il pas de la classe de seconde, elle-même en partie rattrapage des insuffisances du collège unique ?

bernard

J'ai appris par Luc Ferry, le philosophe, non moins intelligent et infaillible que Gallo ou d'autres grands sachants, ce matin sur RTL, que les professeurs d'histoire-géographie étaient pour cette réforme jusqu'à ces derniers jours où ils sont passés brusquement et bizarrement contre, j'ai aussi appris que l'Histoire serait plus ( + ) considérée après cette réforme puisqu'il y aurait très peu de temps en moins mais surtout en plus une épreuve au bac à la fin de la première, ce qui ferait prendre cette discipline au sérieux par des lycéens qui jusqu'à maintenant font souvent l'impasse sur cet enseignement (j'ai entendu dire par un lycéen qu'un 13 au bac en maths équilibrait un 1/20 en histoire).
J'ai aussi appris et compris que la filière littéraire serait sauvée par cette réforme spécialisant les choses en terminale, et que sinon elle mourrait, elle est même déjà morte, a-t-il martelé.
J'ai appris que la pétition était "celle des bobos, du corporatisme et de l'élitisme".
Le philosophe n'a pas mâché ses mots. Je ne lui donne pas souvent raison en ce moment mais pour une fois qu'il dit bien mieux que moi ce qu'avec mes petits moyens d'enseignant du primaire je ressens, je suis bien conforté dans mon refus intuitif de signer une telle pétition.
Je ne sais pas comment on enseigne vraiment l'Histoire dans le secondaire mais si ça se rapporte à ce qui se fait dans le primaire depuis les sacro saintes disciplines d'éveil promues par la gauche il y a bien 20 ans, il n'y a pas de quoi défendre le statu quo. Car dans le primaire, de l'Histoire il y a belle lurette qu'on n'en fait plus.
Voilà pourquoi je souris en lisant toutes vos grandioses raisons de signer votre PREMIERE pétition.
Chatel et Sarkozy seraient bien mal inspirés de vous céder.

Laurent Dingli

@ Ludovic, et cher confrère, ce que vous nous annoncez là est en effet effrayant. Mais pourriez-vous être plus précis ? S'agit-il d'un vague projet ou d'un programme dont les grandes lignes sont déjà arrêtées et approuvées ? Comme je ne suis que de très loin ces questions, merci à l'avance de m'éclairer.
@ Jean-Dominique Reffait, et cher confrère itou, la France appartient à cette partie du continent dont vous avez nié, il me semble, les racines judéo-chrétiennes. Non, il n'y a là rien d'incontestable. Nos racines sont à la fois grecques, romaines, celtiques ET judéo-chrétiennes. Elles sont aussi arabo-musulmanes, particulièrement en Espagne, à Malte, en Sicile, ou encore dans les Balkans jusqu'aux portes de Vienne. Une racine, comme vous le savez, est ce qui nourrit une plante. Et, par métaphore, le terme désigne l'origine, le principe profond d'une chose, en l'occurrence de notre civilisation. Or ces origines, ces principes sont évolutifs et multiples. J'entends bien qu'il y a une contradiction apparente dans les termes (par essence, un principe, une origine ne sont pas évolutifs), c'est qu'en vérité, le mot de racine ne rend que très imparfaitement compte de ce qui forme le corps d'une civilisation. Lorsque vous dites que le judéo-christianisme n'a fait que reprendre l'héritage préexistant (j'espère ne pas déformer vos propos que je cite de mémoire), pardon, mais c'est une "hérésie". Le judaïsme et le christianisme ont autant modifié l'héritage gréco-romain qu'ils s'en sont imprégnés. C'est le syncrétisme qui est à l'origine des grandes révolutions de notre civilisation. J'ai toujours pensé que celles-ci s'incarnaient dans des personnalités comme celles de Philon d'Alexandrie, un juif hellénisé. Voyez aussi la biographie de Paul de Tarse, du moins ce que l'on en connaît d'après les Evangiles, un juif, citoyen romain, éduqué par des Pharisiens et ayant vécu en Cilicie.
Pour revenir au billet de Philippe, le projet concernant la terminale "S" prend bien évidemment une dimension particulière dans le contexte du débat sur l'identité nationale. Je regrette que trop d'observateurs n'envisagent ce débat que dans l'optique d'une confrontation gauche/droite traditionnelle, comme ce fut le cas de tant d'autres sujets. Il mériterait bien mieux que cela. J'ai des critiques à formuler sur les deux approches. Si je considère qu'il ne faut pas craindre d'aborder la question de l'Islam en France, je crois aussi qu'il ne faudrait pas résumer la question de l'identité nationale à cela, en faisant semblant de penser que le minaret ou la burka sont autre chose, pour l'heure, que des symboles. Le camp adverse prétend que le débat est inutile, qu'il ne sert qu'à "stigmatiser" une communauté religieuse (amusant l'emploi récurrent par les journalistes et les hommes politiques de ce terme si "chrétien" pour évoquer l'Islam). Je ne le crois pas davantage. La question n'est pas de savoir s'il faut débattre ou pas, mais comment il faut le faire. Dans ce contexte, et même si ce n'est encore qu'un projet, le fait de transformer l'Histoire en simple "option", constitue non seulement une maladresse, mais même une faute (nous sommes d'accord, je crois, sur ce point). Puisque nous restons dans le domaine des symboles, celui-ci me paraît tout aussi éloquent que le voile ou le minaret. Bien d'autres ont déjà souligné cette contradiction, et je ne fais ici que leur donner raison.

Gérard CHINETTI

Comment la République pourrait-elle admettre la coexistence de la réflexion scientifique et de l'histoire ?

L'histoire : laboratoire "grandeur nature" qui permet de juger expérimentalement de la pertinence des systèmes politiques et des systèmes de gouvernement...

Alors, les 2 millions de morts de la première République et de son succédané impérial (ce qui aurait fait 3,5 millions en 14-18 et 5 millions aujourd'hui), l'effondrement économique : un commerce extérieur qui ne retrouvera qu'en 1850 son niveau de 1789, l'effondrement de l'enseignement et du taux d'alphabétisation, finalement un "bond en arrière" de 60 ans, l'effondrement de la pratique de la langue française au profit de l'anglais... Le communisme s'est effondré pour moins que ça.

Le calcul "montre"... mais c'est l'expérience qui "démontre".

Alors laissons les littéraires discourir des principes de l'"esprit des lumières" !

Savonarole

Décembre 2009 restera dans les annales : nous aurons vécu une tentative de Panthéonisation maladroite, une querelle sur l'Histoire-Géo et une légion d'Honneur pour Dominique Farrugia.
Les survivants de ce cauchemar pourront dire à leurs petits-enfants : "J'y étais !".

Catherine JACOB@Papi Ensoleillé

@Papi Ensoleillé | 09 décembre 2009 à 09:08
"Une polémique pour rien ?
Pour Dominique Paillé, la polémique sur les cours d'histoire-géographie en terminale S n'a pas lieu d'être. "Il n'y a pas de diminution de l'enseignement de l'histoire-géographie", mais "simplement une répartition différente"."

Oui, bon. J'ai moi aussi entendu le discours ministériel, mais il faut décoder avec la grille de l'expérience des réformes successives assorties de leurs consignes respectives.

Avancer les heures d'Histoire -Géo de la Terminale à la première où elle se superposeront aux heures d'ores et déjà consacrées au programme de cette dernière, c'est dire :
"Pour l'instant nous faisons semblant de dégager du temps pour permettre aux chérubins de se consacrer davantage aux matières dites de spécialité, pour ensuite nous voir dans la nécessité d'alléger le programme de ces malheureuses premières qui n'auront plus assez de temps à consacrer aux matières dites de spécialité et risqueraient de se trouver pénalisées!

Accessoirement, il s'agit de rendre les sections littéraires plus attractives pour ceux qui, ayant déjà fait le programme de Terminale en première, seraient motivés pour remettre le couvert en changeant de section!"

A Luc Chatel-Non Merci :
"Le bâtiment voyageur de la gare de Châtel-Nomexy fut détruit lors de l'électrification de la ligne Blainville-Remiremont (une cité vosgienne où, il fut un temps, j'ai enseigné la philosophie avec un complément d'heures de français à des élèves de Terminale du terminus, dont certains, fils d'enseignants du même établissement qui n'étaient pas du même avis que moi sur l'organisation et le contenu des cours fidèlement restitués en vue du contrôle parental sur le travail fourni par la folle du japonais.

Quand la moyenne des notes obtenues au bac par ma centaine d'élèves de S fut de 11/20 tandis que celle de l'enseignante dont les méthodes avaient les faveurs de ses collègues et de la hiérarchie, fut de 6/20, j'ai pensé qu'on finirait par me rendre un peu plus justice.

Toutefois, ayant, par un hasard faisant bien les choses, rencontré dans les rues de Nancy l'un de mes élèves qui avait obtenu pour sa part 14/20 en philo, ce dernier m'aborda pour me demander :
"C'était bien vous que j'ai entendu à la télé dans la traduction du discours en japonais de (telle personnalité)?", j'ai confirmé et puis j'ai demandé à mon tour avec un petit sourire :
"Alors vous avez finalement obtenu une note très correcte en philo, ou j'me trompe."
Il répliqua :
"Certes, mais c'est étonnant et je ne sais pas comment c'est arrivé, puisque nous n'avons jamais fait de philosophie."

Mon sourire s'est effacé et je me suis dit à part moi : "En effet, manifestement, si j'en juge par le fait que la réalité du résultat obtenu ne peut concurrencer la force de l'opinion reçue pour vérité, mea culpa.")

Revenons à la gare : "Un embranchement particulier permet de desservir un entrepôt. Le trafic fret a disparu au début des années 2000."

Jean-Dominique Reffait@Laurent Dingli

Laurent Dingli, cher confrère en pharmacie normande,
Il me semblait avoir évoqué les pseudo-racines chrétiennes de l'Europe et non de la France, en distinguant bien les pays entrés dans la civilisation européenne par la conquête romaine (nous, entre autres) et les pays devenus européens par la christianisation (Pologne entre autres). Je ne vois pas par quel bout vous parviendriez à contester cela. Je n'évoquais pas les racines de la France.
Parce que si deux historiens ne sont pas capables de se mettre d'accord sur des points aussi incontestables, mieux vaut supprimer l'enseignement de l'histoire dès la maternelle !

Ludovic

Bonjour M. Bilger,

Je ne défendrai pas ici la réforme du lycée et encore moins la suppression de l'enseignement de l'histoire et de la géographie en terminale S. Cette mesure, pour l'historien que je suis, est une véritable trahison alors même qu'un débat sur l'identité nationale est (mal) engagé. La logique du rééquilibrage des séries ou de l'allègement des horaires des élèves de la voie scientifique a bon dos, on réalise surtout des économies (40 000 suppressions de postes du fait de la réforme du lycée) en sacrifiant les humanités.
Alors certes, la littérature n'est plus enseignée en terminale en dehors de la filière littéraire, les mathématiques ne sont qu'une option dans cette même série, l'histoire-géographie n'est plus enseignée dans les séries technologiques industrielles après la classe de première depuis belle lurette.
Toute la différence est que la série S représente un bachelier sur deux et que l'histoire-géographie n'est pas une discipline comme une autre. Ignorer son passé c'est se condamner à le revivre, c'est perdre sa mémoire et son identité.
Plus préoccupant encore est le contenu du futur programme d'histoire-géographie qui sera enseigné en terminale dans les séries L et ES. Curieusement, personne ne semble s'en inquiéter. En histoire, il ne sera plus question que de l'histoire du monde contemporain depuis 1989. Non vous n'avez pas la berlue, exit la Seconde guerre mondiale, la décolonisation, la guerre froide, l'histoire de la France et de ses institutions depuis 1945, etc. Il ne s'agira donc que "d'histoire du temps présent", en gros de l'actualité. Dans cette perspective, où l'histoire, la géographie et la géopolitique se confondent, c'est la spécificité même de l'histoire qui disparaît, et pas seulement pour les élèves de la voie scientifique.
Sans vouloir être excessif, je constate que seuls les régimes autoritaires, de gauche comme de droite, se sont attaqués à l'enseignement de l'histoire.

Bernard-27400

@ Guillaume

C'est bien que vous vous rendiez compte de l’enseignement dispensé à votre fille, mais il ne suffit pas de vouloir la quantité, faut-il encore qu’il y ait la qualité.
J’ai eu la chance d’avoir un fils qui a été en prépa MP et MPSI (ex maths sup et spé) au lycée Henri IV, il venait de ce qu’on appelle un bon lycée de province et en arrivant dans ce prestigieux lycée parisien il a pu faire la comparaison entre ce que peut être un bon lycée provincial et ce genre d’établissement où un bon élève de terminale s'il se présentait au concours des grandes écoles serait loin d’être ridicule. Je n’oublie pas les professeurs dont certains par l’aura qu’ils dégagent resteront à jamais gravé dans sa mémoire.
Dans l’absolu, qu’on mette des heures de français, lettres, mathématiques, qu’ils aient ou n’aient pas des heures d’histoire-géo, cela changera-t-il grand-chose à leur savoir ou leur culture, j’en doute, entre les réformes, les grèves et « journées pour la formation » et les journées « pédagogiques » le bateau éducation a été sabordé depuis longtemps avec tout son équipage.
Sans être un appel à la mutinerie, je me dis parfois qu’il faudrait arrêter de subir ces réformes ou les lubies des lobbys que sont les syndicats enseignants et nous dire : « Tant que nous n’aurons pas une réforme qui donnera un enseignement équivalent à quelques grands lycées où collèges parisiens, nous n’enverrons plus nos enfants en cours. » Evidemment avec un enseignement digne de ce nom nous n’aurons plus nos 80 % de bacheliers si chers à nos élus mais nous aurons arrêté le massacre.
Pour donner un ordre de grandeur de l’enseignement dispensé dans ces lycées parisiens et éclairer ceux ou celles qui veulent du bac S ou en mettent à toutes les sauces, le premier devoir de mathématiques à H 4 (abréviation d’Henri IV) était pour juger les connaissances des élèves dans cette sciences, c’était une épreuve qui avait été donnée au concours de l’X. Ceux qui venaient des terminales d’H 4, Louis le Grand ont eu entre 14 et 19, les autres ont eu du mal à dépasser 4, 5… Mon fils a eu 4, il avait pourtant eu le bac S option mathématiques avec mention très bien et 20/20 à l’épreuve de maths. Ce n’est plus une réforme qu’il faut faire mais une mise en grand carénage du bateau éducation.
Pour la suite de l’histoire, bien qu’admissible à quelques grandes écoles dont Mines, Télécom et aviation civile il a préféré se tourner vers la médecine avec en parallèle un master de mathématiques et de biologie.

scytale

Paul Ricoeur disait dans "Histoire et vérité" : pour avoir en face de soi un autre que soi, encore faut-il avoir un soi.
Et on ne saurait revenir sur soi sans avoir commencé à se porter ailleurs.

Scytale

Guillaume

Je lis ce blog régulièrement et c'est la première fois que je commente, malheureusement pas au niveau des habitués.
Il y a 20 ans (déjà !), j'ai eu mon bac E : la filière E, c'était comme S mais avec de la technologie (dessin industriel, machines outils, automatisme, matériaux) en plus et la biologie en moins ainsi que... l'histoire-géo !! Et pourtant, c'était un bac général. L'histoire géo, j'en ai fait jusqu'en classe de 1ère, sans épreuve anticipée. Mon prof de 1ère justement avait été suffisamment intelligent pour nous enseigner l'histoire des techniques et des sciences. Alors je sais bien qu'il faut se méfier de son expérience personnelle pour tirer des conclusions générales, mais je pense comme certains autres commentateurs de ce site que la réforme du système scolaire ne se résume pas au transfert des heures d'histoire géo de la terminale à la 1ère. Une des choses qui me manquent actuellement, c'est des bases en droit civil et pénal. C'est entre autre pour cela que je fréquente les blogs "juridiques".
Mais bon, ma fille est au collège et j'avoue que je suis par moment sidéré de lire ses sujets de devoirs en français, j'ai l'impression qu'à son âge, mes profs me demandaient autre chose de plus consistant. A moins que ma mémoire me joue déjà des tours.

emmapeel

Monsieur l'Avocat général,

Mille mercis d'écrire, une fois de plus, ce que nombre d'entre nous pensons et éprouvons.

De la colère, avant toute chose, de voir une matière fondamentale être si malmenée.

Les auteurs de cette réforme ont-ils également prévu celle des concours d'entrée dans nombre d'écoles, sinon de grandes écoles ?

Car tous les bacheliers S ne font pas des études scientifiques.

Certains font des études... de droit (les matières historiques sont décisives dans certains cursus juridiques) tandis que d'autres, en proportion désormais importante, passent des concours (école de commerce, de communication, de journalisme, etc).

Ayant à peu près le même et très bon niveau, ces candidats y sont reçus ou recalés en fonction spécialement de leur note en histoire...

Ironie de l'histoire...

Nostalgie de "l'honnête homme" qui ne semble décidément plus avoir sa place dans cette société en voie de décérébration.

Signé :
Une bachelière S ayant obtenu son diplôme grâce aux mathématiques et... à l'histoire-géographie, à la philosophie, au français et aux langues vivantes et mortes.

Comme nombre de ses camarades de lycée.

C'était il y a 20 ans.

Autres temps, autres moeurs.

P-S : merci encore de m'avoir accordé un peu de votre temps pour évoquer, de vive voix, votre blog.

Catherine JACOB

@Jean-Dominique Reffait@Catherine Jacob | 09 décembre 2009 à 12:16

"Les commentaires interminables, vous le savez, m'épuisent rien qu'à en considérer la vaste géographie."

La géographie du commentaire telle celle du delta du Gange à l'endroit où l'océan remonte vers les terres à la rencontre des eaux des deux grands fleuves mêlées est une mangrove hérissée de pneumatophores dont la fonction paraît être "d'apporter de l'oxygène aux racines immergées et d'améliorer la fixation de l'arbre dans le sol instable et boueux du marais".

Comme dirait Socrate, "Enseigne-moi, ô marais, qui tu es, avant que je ne t'assèche par l'effet d'une ignorante, bien que savante, technique."

yves

@ Oursivi
"certes hypocritement doté d'un accélérateur de particule qui ne lui a ajouté aucune noblesse."
Quel bonheur, votre billet superbe.
Mais quel destin : finir en cerise sur le gâteau !
Merci.

Alex paulista @ JDR

"ils iront à Polytechnique où ils auront des cours d'histoire et de philo"

Pas exactement. Mais il y a un cours d´histoire des idées, d´histoire de l'urbanisme, de sciences cognitives.

Bernard-27400

@ psam

Il faut arrêter cette histoire de bon en "S" et de mauvais en "L". Un bac S ne donne rien si on ne sait pas l'exploiter, et inversement un bac L peut mener très loin pour ceux qui se passionnent.
Savez-vous qu'à Paris VI-Jussieu qui est quand même la meilleure université de France d'après le classement (au conditionnel) desdites universités et des grandes écoles, il y a 56 % d'échec en mathématiques la première année. Une bibliothèque en mathématiques à faire rêver, la High Tech partout, seulement la plupart arrivent avec un Bac S en croyant que tout est arrivé alors que c'est là que les études commencent et oui, il y a encore 4, 5, 6 ans d'études voire plus.

La suppression de l'histoire et de la géographie en terminale S, même la gauche n'aurait pas osée. C'est justement en terminale que ces matières deviennent intéressantes car les élèves commencent à avoir une certaine maturité d'esprit et parfois un esprit critique développé sur le monde.C'est se faire l'avocat du diable que de vouloir défendre cette réforme... Qu'on me rassure, notre drapeau est toujours bleu, blanc, rouge et non tout rouge avec des instruments de travail, en haut, dans le coin gauche ?

Alex paulista

Juste une anecdote pour se rassurer un peu sur l'enseignement français.
Je fais passer des entretiens à des Brésiliens diplômés de physique (niveau maîtrise).
À la question:
Je revends deux voitures à 24000 reais chacune, sur la première je gagne 20% et sur la seconde je perds 20%, par rapport aux prix d'achat. Combien ai-je perdu, gagné, ou bien n'ai-je rien perdu ni gagné.
Et bien 90% des candidats répondent que je n'ai rien perdu ni gagné. Et ceux qui restent ne savent pas faire le calcul de tête, malgré le choix judicieux du montant.

Je suis désespéré. Et je ne parle pas du niveau d'anglais...

Le Brésil vit le résultat de la dictature militaire qui a détruit l'enseignement supérieur à coups d´hyper spécialisation (et de disparition de certains professeurs).
L'histoire aussi a été sacrifiée. Par exemple, celle récente du Chili a étrangement été occultée.
Bizarre...

Franck Boizard

Coïncidence : alors que j'écrivais sur cette question sur mon blog, je découvre votre billet !

http://fboizard.blogspot.com/2009/12/educaton-retrecie-contre-education.html

Cordialement.

Laurent Dingli

J'ai signé la pétition, mon cher Philippe. Pas très gentil l'internaute qui vous compare au pédant de Flaubert, il faut dire que l'anonymat donne au sot tous les courages.
D'autres, comme ce cher Jean-Dominique Reffait assument leur propos. On regrette même parfois pour eux qu'ils ne restent pas anonymes. Bigre ! l'inculte et le traître ! tant de propos définitifs et péremptoires sur ce gouvernement qui n'aimerait pas la France ! Pour ma part, je n'ai jamais considéré de tels excès comme des marques d'intelligence. On peut connaître beaucoup de choses et ne pas les comprendre, comme lorsqu'on affirme par exemple, sur un ton très docte, que les racines de l'Europe ne sont pas judéo-chrétiennes, ou que nous devons tout au monde arabo-musulman, etc. Qu'ils soient anonymes ou pas, les Homais ne sont pas forcément ceux que l'on croit.

PS : Mais que devient mon cher Aïssa ?

Myr11

A mon avis, personne ne veut décérébrer les élèves. Simplement, il faut d'une part remonter le niveau de la filière S et faire un vrai programme scientifique afin de combler le gouffre de plus en plus béant entre la terminale et la première année d'étude. Pour ce faire, les matières scientifiques doivent être majorés par rapport aux autres. L'autre alternative serait de demander un niveau décent au BAC, ou de sélectionner les élèves à l'entrée des universités, tâche impossible à tout ministre sous peine de faire descendre les gosses dans la rue. C'est la solution du moindre mal.

Et puis soyons honnêtes, beaucoup d'élèves de S n'ont rien à y faire, et ont leur bac - qui est donné aux élèves bons en sciences - grâce aux matières littéraires. Parce que c'est bien gentil la culture générale - que les bons élèves ont de toute façon - mais pour les études supérieures en sciences, il faudrait quand même avoir de vrais cours de maths (l'épreuve au bac est parfaitement ridicule, afin que les élèves non scientifiques l'aient aussi, politique du chiffre oblige).

Florence

@ Alex paulista

Je vous rejoins quand vous dites que les élites se mobilisent quand on touche à la Terminale S, c'est-à-dire quand on touche à leur propre progéniture.
Les maths qui disparaissent des Terminales L, qui s'en soucie ? Et ne parlons pas, comme vous le faites très justement remarquer, des séries spécialisées qui ont perdu l'histoire en Terminale depuis bien longtemps sans qu'aucune pétition ne circule ...

Si seulement tous les signataires pouvaient faire autant de bruit pour sauver enfin l'enseignement dans son ensemble et arrêter le massacre général ! Mais au fond, chacun défend son pré carré ...

oursivi

Oui, c'est vrai, tous sommes à peu près à nous lamenter que les humanités soient peu à peu soustraites aux humains, comme si la part d'esprit critique qui pourrait en émerger gênaient tous ces managers.

La culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié, dit le proverbe. Encore faudrait-il qu'il y ait quelque chose à oublier.

Pour ne considérer que la Vème Rep (pas régiment de para), la France fut dirigée par un vieux général maurassien homme amoureux de sa terre (Géo) et de son Histoire (qui le nierait), puis par un Normalien féru d'art moderne (certes aussi un peu "scientistement" pro modernité), puis par un X réformateur doué (certes hypocritement doté d'un accélérateur de particule qui ne lui a ajouté aucune noblesse), puis par un personnage de roman qui aimait les méditations dans les cimetières et devant les églises, homme que l'on pouvait croiser au coin d'une rue où aimait simplement être (l'ai fait), puis cela a commencé à se gâter avec le Chi dont la première formule s'est vite cachée derrière le vrai pilote, intègre au point qu'on l'en jugeât rigide et l'en remerciât sans autre façon, puis déchut encore bien davantage sous sa deuxième mouture, avec le Mr "Maison du café" mis pitoyablement aux manettes... puis la Vème s'imposa un autre second tour dont finalement, si c'était à refaire, bien peu - qu'ils votent à droite ou à gauche - choisiraient encore les deux fâcheux adversaires que l'on sait, là où Mitterrand et Giscard étaient encore incontournables sept ans après...

On vogue de Charybde en Scylla, de la parole à la communication, de l'invention à la spéculation, de la responsabilité à l'intérêt, de l'idéal au calcul, de la quête à la carrière, de l'engagement au positionnement, de la réalité à la représentation, de la vie au spectacle, de... et il est très probable que l'empereur sera reconduit, manquerait plus qu'il nous ramène Raffarin pour toucher le fond.

AO

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  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

MENTIONS LEGALES

  • Directeur de la publication : Philippe Bilger
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