Le foot rend fou. On s'indigne, on rit ou on s'étonne.
D'abord, l'indécence absolue de ces 826 222 euros de primes que percevra le sélectionneur Raymond Domenech grâce à la qualification de la France (et dans quelles conditions !) pour le Mondial 2010. Que d'autres entraîneurs, dont Capello avec l'équipe d'Angleterre, soient encore mieux lotis ne nous console pas. Cette gabegie est un scandale, totalement déconnectée de la réalité et de la qualité des prestations fournies. Qu'on puisse sereinement après une telle "réussite" (qui n'a été qu'une succession de déceptions échappant par fraude à une catastrophe finale) accueillir une récompense de ce montant sans avoir honte me dépasse. Certes, l'argent n'a pas d'odeur et n'est pas moral : à profusion, il ne récompense pas que le talent, mais tout de même ! Dans une France en crise, accepter un tel pactole, sans l'avoir mérité et en pleine conscience, laisse pantois.
J'ose soutenir que le pire n'est pas là mais dans le mensonge qui l'a précédé. Entendre Raymond Domenech et Noël Le Graet qui connaissaient évidemment la vérité proférer avec aplomb que le montant de ces primes était "n'importe quoi" révèle bien davantage qu'une simple dissimulation. C'est la manifestation éclatante de l'absence d'éthique personnelle dans un monde qui aurait au contraire besoin, plus que jamais, d'exigences morales. Qu'on imagine, même dans l'univers politique, avec si peu d'écart entre le faux et le vrai, une occultation aussi grossière, je suis persuadé qu'en dépit d'une réactivité citoyenne amoindrie par la répétition des chocs, un vif émoi aurait agité les esprits. Mais parce que c'est le foot et que de lui on présume l'insupportable, on laisse et on passe sans protester à autre chose.
Alors, bien sûr, le reste n'est pas du même acabit et ferait plutôt sourire. Je fais allusion aux consultants, dont Le Parisien se demande "s'ils n'en font pas trop", et à Eric Cantona qui a beaucoup fait parler de lui ces derniers temps.
Je suis effaré, moi qui suis le parfait sportif en chambre, par l'hypertrophie des commentaires et l'inflation des consultants. Je ne veux même pas évoquer l'inénarrable trio Larqué, Jeanpierre et Wenger sur TF1 qui ou bien nous empêche véritablement de regarder les images parce qu'il les étouffe au lieu de les laisser parler d'elles-mêmes ou bien se pique de répéter des phrases aussi essentielles que "la pelouse est en bon état" ou "il faut avoir le ballon pour gagner". Formulées trois fois, ces pensées fortes entrent forcément dans nos têtes. Et j'oublie le quatrième homme qui éprouve aussi le besoin d'intervenir pour justifier son existence et qui se trouve au bord du terrain. Et devinez ce qu'il dit ? "La pelouse est en bon état"! Heureusement il y a parfois Bixente Lizarazu. Mais il ne peut à lui seul nous faire oublier les autres.
Le plus drôle, c'est incontestablement Canal Plus. Aller chercher Zidane et Jacquet comme consultants, même si le premier a été un footballeur génial et le second un grand entraîneur, relève de l'élucubration médiatique intégrale. L'un et l'autre font dans la paraphrase pitoyable, ont deux ou trois mots à leur disposition, répètent la question qui leur a été posée et sont aussi peu doués pour cet exercice que Raymond Domenech pour animer l'équipe de France. Certes, ils ont le sourire mais leur mine réjouie suffit-elle ? Il est navrant de voir des talents anciens et des compétences certaines se tromper ainsi de registre, eux aussi pour de l'argent. Ils ont trop de temps libre, ils n'ont pas assez à faire ailleurs ? Et à Canal, ça parle, ça parle... ce n'est vraiment pas pour eux ! Les excitations si peu spontanées de Nathalie Ianetta fatiguent, comme sa manière en permanence de "faire l'article" et de s'écouter émerveillée. On a l'impression d'un enthousiasme qui se nourrit mécaniquement de lui-même et qui prend les téléspectateurs pour des abrutis incapables de rien comprendre d'autre que des cris de ravissement devant des évolutions improbables. On n'est pas obligé d'aimer le football en tombant en pâmoison constante. On sent qu'à toute force on veut donner du lustre à ce sport en le prenant au sérieux malgré les débilités de Laurent Paganelli content dans son coin à rire tout seul ou l'épouvantable français d'un Olivier Rouyer qui, parce qu'il a tapé dans un ballon, est propulsé au rang d'analyste. Pourquoi ne nous laisse-t-on pas goûter les séquences et les buts sans nous inonder d'une volubilité frénétique qui nous gêne au lieu de nous éclairer ? Je ne peux pas toujours couper le son et mettre de la musique ! Parfois j'espère et j'écoute ! Comme le foot serait agréable sans ceux qui nous en parlent ! Hier Sauzée, aujourd'hui Dugarry, à la rigueur. Mais doctes, ils sont si souvent ridicules et pourquoi les met-on à plusieurs comme des perroquets dont aucun ne rachète les autres ! Le commentaire d'équipe, rien de plus ridicule. Bientôt ils seront plus nombreux que les joueurs !
Avec Eric Cantona, on atteint le registre du grandiose. Footballeur mythique, acteur singulier, Canto s'abandonne volontiers à un délire du quotidien à la fois incompréhensible et percutant. La langue de bois n'est pas la sienne. Raymond Domenech s'en est rendu compte. Il y a chez Cantona un mélange de générosité authentique - son combat en faveur des mal-logés dans la lignée de l'abbé Pierre - et d'idéologie fumeuse. Mais il est impossible de détester une tête brûlée et vibrante comme la sienne. Il regarde le monde tel qu'il est, les évidences telles qu'on les ressasse et il décide de tordre le premier et de détruire les secondes. Il est adorablement, somptueusement fou, décalé. Je raffole de son air toujours sombre même au comble du bonheur. Lorsqu'il déclare "qu'être français, est-ce que c'est chanter la Marseillaise, lire la lettre de Guy Môquet ? Non, être français c'est être révolutionnaire", à mon sens il disjoncte, mais pas totalement. Il élimine de l'histoire de France une part essentielle de celle-ci mais privilégier la révolution, cela lui ressemble tellement, non ? (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro, 20 minutes, nouvelobs.com, Marianne 2)
Le foot rend fou. Le foot est partout, on ne peut lui échapper. Des primes à la télé, de ses génies à ses parasites. Peut-être même à ses admirateurs en chambre qui rêveraient de silence pour mieux voir un ballon faire trembler les filets.
@Valérie
Le foot est certainement le sport le plus populaire du monde.
Pour avoir fait le tour du monde comme marin je l'ai vu jouer sous toutes les latitudes.
C'est une histoire de passionnés.
Je pense que faire payer le prix des places au prix actuel c'est quelque part voler les gens.
Non, il ne faut pas céder à tous les caprices, mais peut-être l'enfant est-il un passionné. Cependant toujours devoir leur dire non c'est aussi démoralisant pour les parents.
Un maillot floqué doit coûter environ 5 € à la fabrication peut-être 7 € s'il est brodé.
On peut avoir des T-shirts pour moins d'1 € par lot de 100.
Alors vendre 93€ un morceau de tissu...
c'est plus qu'exagéré.
Rédigé par : Surcouf | 17 décembre 2009 à 20:26
Rédigé par: PARITOLOG | 15 décembre 2009 à 09:38
"Le foot rend fou." N'y-a-t-il vraiment que le foot qui rend fou...ou j'ai mal compris votre pensee...
Rédigé par: m.mathurin | 15 décembre 2009 à 23:09
Excellent !
Rédigé par: Surcouf | 16 décembre 2009 à 18:37
Comme disait ma grand-mere : "on emporte pas ses picaillons quand on part !"
"Le foot est une affaire juteuse pour faire payer les gogos."
Personne n'est contraint d'etre gogo !
"Personnellement je comprends que tous les gens qui travaillent et même triment puissent trouver cela scandaleux"
Si c'etait la seule chose au monde de scandaleux...ca irait !
"En ces temps de Noël peut-être que les maillots des joueurs préférés de nos enfants vont baisser de 75%."
Pourquoi acceder a tous les desirs et fantaisies des enfants ; ne peut-on plus leur dire NON aujourd'hui ? Sont-ils devenus a ce point des tyrans ? Quel enfer !!!
Rédigé par : Valerie | 16 décembre 2009 à 20:31
Le foot rend fou dites-vous.
A priori il rend certains extraordinairement et scandaleusement riches.
On parle de Domenech mais dernièrement dans la presse apparaissaient les salaires de certains entraîneurs (Lyon et Saint-Etienne).
Les bras m'en tombent. On parle de 250 000 € /mois soit 3 millions par an.
Ces gens-là sont quand même le cul sur leur banc et c'est vrai qu'avec ce temps froid que nous connaissons actuellement leur travail est particulièrement pénible.
Je comprends mieux que les places de stade soient si chères, tout comme les produits dérivés d'ailleurs.
Le foot est une affaire juteuse pour faire payer les gogos.
Toujours dans la presse ce brave Anelka qui trouve les Français hypocrites avec l'argent. Il ne comprend pas qu'on puisse s'étonner qu'un jeune de 20 ans, somme toute assez inutile à la société, roule en Ferrari.
Personnellement je comprends que tous les gens qui travaillent et même triment puissent trouver cela scandaleux.
Au moins les gladiateurs risquaient leur vie eux.
Je voudrais quand même nuancer mon propos et dire qu'il ne faut pas uniquement crier haro sur le footeux car si d'aventure quelqu'un veut bien me donner 100 ou 150 000€/mois pour taper dans une balle, je veux bien aller à l'entraînement moi aussi.
En ces temps de Noël peut-être que les maillots des joueurs préférés de nos enfants vont baisser de 75%.
Sur ce site vous trouverez tous les prix de ces derniers
http://www.footattitude.com/
par exemple le maillot de Ben Arfa de l'OM est à 93.00 €
Rédigé par : Surcouf | 16 décembre 2009 à 18:37
Aimer le foot aujourd'hui, c'est un peu comme croire au père Noël et se rendre compte tout à coup que le beau vieillard en rouge plein de promesses dans sa hotte n'est qu'un vilain pantin agité par de gros cons lubriques qui se paient ta tronche.
m.mathurin
Rédigé par : m.mathurin | 15 décembre 2009 à 23:09
Libre adhésion aux règles du jeu et justice arbitrale acceptée.
Chaque sportif en signant sa licence s'engage à respecter les règles pour aimer son beau jeu, son fair play. Ipso facto il s'engage à déférer à l'arbitre qui représente au moment du jeu le gardien des intérêts communs, la référence (referee).
L'arbitre est un juge choisi et non imposé, ceci constitue un exemple passionnant de justice arrachée à la magistrature professionnelle, un horizon d'avenir...
Or il y a eu le spectacle délétère de cette
faute grave déterminant une victoire injuste,
provoquant une émotion normale dans une nation injustement éliminée...
On ne dira jamais assez la dévastation morale que le cynisme du sportif fautif conscient peut entraîner chez les jeunes des "identités de banlieues" ...
Thierry Henry avait l'occasion de se grandir sans commune mesure en renonçant à l'injustice-faveur (involontaire) pour préférer l'amour du beau jeu au-dessus de tout... le pauvre, s'il a une conscience morale, il devrait logiquement en souffrir...
C'est étrange, il n'y a qu'une seule commentatrice qui a reparlé de "la" main...
Alors si le "foot rend fou" (allitération facile) la preuve en est d'abord par l'infidélité publiquement scandaleuse de ses "modèles" envers leurs propres Valeurs auxquelles ils sont censés être toujours en engagement volontaire et heureux !
Bafouer sa maîtresse publiquement c'est quoi ?
Rédigé par : PARITOLOG | 15 décembre 2009 à 10:07
@Bruno
Nous nous associons à votre décryptage,
le terrorisme de M. Bergé est honteux.
Voici un commentaire que nous avons passé
dans un grand quotidien :
"Evidemment ses amis eux qui n'ont pas d'enfants ne se posent pas la question des maladies génétiques, bien au contraire puisque leur passion est de nier le fonctionnement de la vie, l'échange de gènes entre mère et père pour faire l'enfant ...
Pire, son intention est de CULpabiliser le peuple ordinaire de ne pas faire géné-rosité exclusive pour SA fameuse maladie "vénérienne"..."
Quant au délit inepte "homophobie" (phobie-du-même ??? mais quel galimatias !), il est dû à un vieux stalinien issu d'une tradition totalitaire dont on a vu les succès de "paradis" en Russie !
Enfin le mot-escroc 'homosexualité' est un non-sens dû à des aliénistes incohérents du XIXème siècle, c'est un oxymore : la sexualité est le domaine de la relation entre les 2 genres F et M, en faire déni est s'infliger un délire volontaire... il y a certes des pratiques homo-érotiques (désir) et de l'assouvissement homo-génital (défoulement) mais la sexualité n'y est pas accomplie... en revanche la sexualité psychique sans érotisme ni génitalité adulte, cela existe c'est la thèse de Freud relative au développement du jeune enfant dans sa démarche d'identification correcte à son genre (ou bien F ou bien M), dans l'intérêt de sa santé mentale...
Rédigé par : PARITOLOG | 15 décembre 2009 à 09:38
Que peut-on ajouter sinon vous dire Monsieur Bilger que je partage vos réflexions. Passe encore sur le vocabulaire des joueurs de foot... mais la pauvreté de celui des commentateurs est ahurissante. Faut dire que depuis le temps où on se 'farcit 'tous ces Larqué et consorts pour débiter leurs commentaires et analyses !!! Sur TF1, à quand de nouvelles voix, on peut aimer le foot, l'avoir pratiqué depuis fort longtemps et critiquer cette omerta.
Rédigé par : bgbret | 13 décembre 2009 à 19:38
@bruno,
Afin d'éviter une grossièreté - toujours de mauvais aloi -, que mériteraient pourtant vos propos abjects, je me contenterai de m'associer au dernier message que vous a adressé Ludovic, avec sa permission.
Rédigé par : Christian C | 13 décembre 2009 à 11:08
@christian C
C'est tout simple ! Pendant les 15 jours qui ont précédé le Téléthon, Pierre Bergé s'est répandu dans tous les médias, en accusant l'AFM de malhonnêteté financière. Résultat, au décompte final, il manque des millions d'euros par rapport à l'an dernier.
L'AFM a même envisagé de porter plainte contre Bergé. Me concernant, et ce pour équilibrer les comptes, je ne donnerai plus rien au Sidaction ( parce que je donnais !!!).
Rédigé par : bruno | 12 décembre 2009 à 21:16
@ Polochon
C'est un peu ridicule de comparer F.-M. Banier et R. Domenech. Le premier est muré dans son silence et s'est enrichi avec de l'argent privé, c'est le juge qui décidera s'il y a eu abus de faiblesse dans ses relations avec la veuve L'Oréal. Le second est un menteur doublé d'incompétence professionnelle qui s'enrichit avec l'argent public, c'est le jeu qui décidera s'il fallait le maintenir à son poste.
Rédigé par : SR | 12 décembre 2009 à 20:45
Cher Philippe,
Nous ne vous savions pas "démoscopique" ni "footscopique". Il existe déjà six vagues mesurant la notoriété spontanée dans le domaine du foot.
Souhaitez-vous nous inscrire dans la septième ??
A vrai dire, nous représentons bien 1000 interviews et sommes représentatifs des 15 ans et plus...
Nous sommes en avance, puisque cela ne commence qu'en mai, en principe...
Vivent les partenaires à chaud à défaut de sportifs en chambre valorisés !!
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 12 décembre 2009 à 19:59
@At the Mercy | 12 décembre 2009 à 12:48
« Déjà dans l'Antiquité les jeux étaient des sortes de substituts pour la guerre : »
Personnellement, j’aurais penché pour une façon de célébrer la divinité, du moins au départ.
Les romains connaissaient deux sortes de jeux. Il s’agit de ‘Iocus’ et de ‘Ludus’. ‘Iocus’ c’est le witz, le jeu de mots, les plaisanteries verbales, et’Ludus’ c’est le jeu en actes dont le pluriel’Ludi’ sert à dénommer « les jeux » de caractère officiel ou religieux, notamment, les jeux donnés en l’honneur des morts et qui étaient d’origine étrusque.
Sur ‘Ludus’ s’est greffé de façon tout à fait intéressante, le sens de ‘imiter par jeu’, ‘ se jouer de ‘ et par une litote ou une antiphrase nous dit-on le « Ludi magister», est devenu non pas le « Maître du jeu » ou plutôt « le maître des jeux» , mais « le maître d’école ».
Litote ou antiphrase, ou plus fondamentalement « transmission du savoir par le dieu dont on va se faire le serviteur/disciple/imitateur» comme dans le cas de Prométhée (un Titan) qui transmit aux hommes le secret du feu, ou encore de Shennong (ou Shen Nong (selon graphies traditionnelles : 神農 et selon chinois simplifié : 神农 dont transcription : Shénnóng), réputé avoir transmis, entre autres choses, le savoir médical ou encore le savoir de la vertus des cent plantes médicinales, il y a en effet dans cette expression l’idée d’apprendre par imitation qui est la façon spontanée d’apprendre des tout petits et qui est encore la façon d’apprendre recommandée par les asiatiques, notamment en ce qui concerne les arts martiaux, tandis que nous préférons désormais apprendre par le verbe, ex. le précepte, lequel, entré par une oreille, ressort hélas souvent aussitôt par l’autre.
Dans cet écart dans les différentes approches de la connaissance, se situent tout un certain nombre d’accusations, comme par ex. celle qui fait souvent reproche aux japonais ainsi que d’une façon plus générale aux asiatiques, d’être de vilains copieurs de ces peuples pour lesquels la seule valeur honorable est celle de la création originale (ou tendant vers cette qualité et/ou qualification), alors qu’on pourrait aussi bien les féliciter pourquoi pas, d’une modestie et d’une humilité qui leur évite de se prendre pour des dieux…du moins pas avant d’avoir atteint le statut de « grand ancêtre »…!
On notera accessoirement que Shen Nong, le grand empereur (tel un Titan?) divinisé en dieu agreste, est représenté avec sur le crâne des protubérances rappelant ce que nous appelons nous par ex. « bosse des maths », mais que les chinois identifient aux cornes du bœuf qui apporte aux hommes sa force pour tirer la charrue, comme si les uns s’intéressaient quelque part davantage à l’arpentage, en somme, et aux dimensions, lesquelles sont également en rapport avec le divin, notamment celles du ’temple’, ou encore les calculs nécessaires au creusement des puits, tandis que les autres plus terre à terre ou encore pratiques pensent qu’il faudra aussi avoir la capacité de creuser et le sillon fondateur et le trou pour trouver l’eau : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b6/Shennong.jpg on notera également une sorte de collerette d’herbes qui rappelle les tresses de têtes d’aulx ou d’oignons, ou de piments etc..
Par conséquent, je suggère qu’au lieu de stigmatiser systématiquement la copie, nous voyons plus loin, par ex. grâce à nos propres grands maîtres, tels Delacroix, notamment qui ont eux aussi commencé par « imiter » le(s) maître(s) avant d’être maître à leur tour. - Evidemment, il ne s'agit pas là de dire que la copie vaut l'original, mais simplement que la copie est l'étape vers un futur original, et je ne rentre pas non plus dans le débat commercial en rapport -
Je suggère également accessoirement que nous cessions de vouloir qu’à peine ont-ils quitté, petites grenouilles gluantes, la tiédeur du sein maternel, nos bébés s’écrient déjà « Bonjour maman, il fait 18° Celsius dans cette sinistre chambre de maternité, dépêche toi de me mettre ma petite brassière, celle avec un nœud rose de préférence, et je te rappelle que tu ne m‘as pas encore inscrite sur la liste de la maternelle des surdouées, mais à quoi penses-tu donc, secoue-toi un peu!!», et de se contenter d’un discret petit ’Ouin’!
Ernout-Meillet note que beaucoup de termes relatifs aux jeux sont étrusques et cite quelques composés intéressants eu égard au sujet qui nous occupe, tel « col_ludo » : « jouer ensemble, être de jeu » dont nous avons tiré « collusion » - autrement dit c‘est la bonne stratégie et autres qualités nécessaires, ou encore le hasard (le divin etc.) qui doit décider du résultat et non une entente illicite préalable qui fausse tout et le non respect de la règle préalablement acceptée, fausse tout autant le résultat- , ou encore « al_ludo », « effleurer par jeu, plaisanter, faire allusion ». Il note encore la pauvreté des termes indo-européens connus pour cette notion et suggère qu’il s’agit sans doute d’un terme emprunté avec l’institution religieuse qu’il désignait, comme par. Ex. dirions-nous de nos jours, peut-être pour nous autres inventeurs solitaires, le « brainstorming ou ‘remue-méninges’ , cette technique de résolution créative de problème sous la direction d'un animateur » secoueur de méninges, pour les gens qui ont besoin d’être un peu secoués ( pas pour ceux qui le sont déjà, j’imagine).
Alors, nos malheureux indo-européens, que faisaient-ils donc, s’ils ne jouaient pas, du moins au sens de ‘ludus‘? Hum? Il semblerait que ce soit ’Iocus’, qui nous l’indique, pour lequel on rapproche des mots comme ‘rire’ (avec le lituanien : juktis) ou encore « formuler » ( avec m.gall : ieith, façon d’exprimer ; et v.h.a : jehan, prononcer une formule), autrement dit, ils étaient plutôt dans la force des mots, de l’invocation ( du mort, par ex.), l’esprit de la lettre, que dans leur célébration par les jeux funèbres, les deux se rejoignant sans doute avec le théâtre…
Ceci étant, pour revenir à la guerre, il y a sans doute dans les combats de gladiateurs qui animaient également, avec les courses de chars etc.. les arènes du Circus Maximus, Grand Cirque ou cirque maxime, des similitudes avec le combat singulier épisode de guerre et duel dans lequel « aucune règle n’était à respecter, le seul objectif étant de vaincre quels que fussent les moyens et méthodes employés pour y parvenir. La forme la plus ancienne connue semble être le 'duel judiciaire' pratiqué par les anciens Germains, et signalé à leur propos par César. »
Mais, ce qui fait précisément la différence, c’est la règle. Dans un cas, il s’agit purement et simplement de l’emporter et dans l’autre il s’agit d’une forme de célébration qui ne le demeure que par le respect des formes prescrites, autrement dit de la règle. On ne sort pas de là. Sinon par… l’imprécation du mauvais joueur!!
Rédigé par : Catherine [email protected] the Mercy | 12 décembre 2009 à 19:02
@bruno,
Je note votre réponse à Ludovic, réponse qui témoigne merveilleusement de votre compréhension des échanges, mais pourquoi ne répondez-vous pas à la mienne :
"Pourriez-vous préciser la "pensée" qui sous-tend votre propos : "le lobby pédérasto-lesbien a piqué des millions d'euros dans les caisses du Téléthon !!!" ?
Rédigé par : Christian C | 12 décembre 2009 à 18:40
@Bruno,
De la haine non, n'exagérons rien, il ne s'agit que de mépris.
Quant au pourquoi, cet extrait se passe de commentaire : "qu'au même moment le lobby pédérasto-lesbien a piqué des millions d'euros dans les caisses du Téléthon."
Homophobie et diffamation, deux délits en une seule phrase. Mais vous pouvez encore mieux faire.
Rédigé par : Ludovic | 12 décembre 2009 à 18:38
Ludovic, merci pour votre lecture fidèle et attentive, mais pourquoi tant de haine ?
BRUNO
Rédigé par : bruno | 12 décembre 2009 à 14:38
@ Catherine Jacob
Je suis désolé de vous avoir induit en erreur mais je voulais parler de François-Marie Banier (et non Banon).
Rédigé par : Polochon | 12 décembre 2009 à 14:03
Camus disait, si je me souviens, que le football est de l'intelligence en mouvement. Quand on revoit les exploits de Garrincha peut-on lui donner tort ?
Mais les footballeurs quand on les écoute ont aussi l'art, pour revenir sur un billet récent, de la langue de bois ciselée dans le plomb le plus épais, du lieu commun asséné comme une vérité décisive et de la mauvaise foi la plus désarmante. Il faut couper le son et ne profiter que du beau geste qui hélas devient parfois rare quand les intérêts économiques et politiques écrasent ceux du beau jeu. Le sport est hélas le lieu de déchaînement de toutes les passions, les plus belles comme les plus laides. Le hooliganisme n'est pas un phénomène nouveau. Quelques années avant la destruction de Pompéi, un affrontement violent avait opposé au stade les supporters de cette ville à ceux de Nucérie. Les compétitions sportives durent être interdites...
Le sport est sans doute un baromètre pour comprendre l'air du temps de nos sociétés, de la glorification de l'équipe black-blanc-beur aux discussions sur les Marseillaise sifflées.
De tout temps, le sport et la politique ont entretenu des relations étroites. Par son caractère populaire, le sport est un outil incomparable de propagande. Déjà dans l'Antiquité les jeux étaient des sortes de substituts pour la guerre : des lieux à la fois de rencontre pacifique entre les cités, mais également des lieux où pouvait s'exprimer de manière ritualisée leur rivalité. La victoire sportive avait pour enjeu le prestige de la communauté comme en témoignent les vestiges de Delphes. Mais le sport est aussi un anesthésiant des contestations, un divertissement pour les foules. Panem et circenses disait Juvénal pour décrire les moeurs des Romains sous l'Empire.
Le football est aujourd'hui l'un des derniers lieux d'expression des nationalismes. Un lieu où s'organise, comme autrefois, la compétition parfois amicale, parfois agressive des peuples. Le sport peut aussi être un lieu de résistance. Il suffit de se souvenir de Matthias Sindelar lors du dernier match de l'équipe d'Autriche contre l'équipe de l'Allemagne nazie ou des match entre le Barça et le Réal sous Franco. Plus loin dans le temps, le grand cirque était le seul lieu de rencontre entre l'empereur byzantin et son peuple (voyez la remarquable base de l'obélisque de Théodose II à Istanbul). Un lieu crucial pour le pouvoir qui pouvait y évaluer sa popularité (c'était déjà la fonction du Colisée sous Néron), mais également le seul endroit de réunion où pouvait s'exprimer l'hostilité de la foule. La plus grande révolte à l'époque byzantine fut la révolte dite de Nika qui débuta dans le grand cirque.
Le sport est peut-être une bagatelle, mais une bagatelle loin d'être futile.
Rédigé par : At the Mercy | 12 décembre 2009 à 12:48
Magnifique billet qui fédère les supporters de la conscience et de la morale ! De l'argent pour les pauvres, et que les nantis se responsabilisent ! Comme un vieil homme m'ayant dit après bien des servitudes que le dernier combat est celui que l'on mène avec sa conscience ! Et pour l'actualité de ce jour ma pensée va au corps de cette enfant, innocente victime de cette misère morale ; que la justice a enfin retrouvé ! Merci monsieur Bilger.
Rédigé par : J.A | 12 décembre 2009 à 11:05
@Polochon | 11 décembre 2009 à 23:49
"Domenech (entraîneur), 826 222€
Banon (entraîneur ou entraîneuse ?),
1 000 000 000€
Qui dit mieux ?"
J'ai dû consulter google pour savoir que Banon visait sans doute Estelle Banon, le foot au féminin. Comme quoi, le salaire ne fait nécessairement ni l'intérêt ni la célébrité.
S'agissant de "monsieur Raymond", le problème est d'abord la main venant au lieu du pied, puis la dénégation, autrement dit la perversion du jeu et la mauvaise foi généralisée et donc le salaire non de la peur mais de la tartufferie à la puissance n² qui n'est cependant pas une identité remarquable !
Rédigé par : Catherine [email protected] | 12 décembre 2009 à 10:33
Quel était le contrat qui liait la FFF et Domenech ?
Si ce contrat a été respecté, nous n'y pouvons rien puisque le foot professionnel est régi de cette manière dans le monde entier.
Heureusement, il existe les petits clubs d'amateurs dans les villages et petites villes de France où des bénévoles se donnent un mal fou pour occuper les jeunes les samedis, quel que soit le temps et sans télévision ni journalistes(sic) sportifs.
Voilà le foot que nous apprécions !
Rédigé par : mike | 12 décembre 2009 à 09:58
@Bruno,
"Je suis d'accord avec vous, cependant, sur la nullité des commentateurs"
Parole d'expert, votre commentaire est tellement brillant. Vous gagneriez à vous exprimer publiquement dans un débat local sur l'identité nationale, vous ne dépareriez pas.
Rédigé par : Ludovic | 12 décembre 2009 à 09:22
@bruno
Pourriez-vous préciser la "pensée" qui sous-tend votre propos : "le lobby pédérasto-lesbien a piqué des millions d'euros dans les caisses du Téléthon !!!" ?
Rédigé par : Christian C | 12 décembre 2009 à 08:15
- Sans vouloir rajouter à tout ce qui est dit ici, on ne peut que s'étrangler devant la vulgarité qui suinte du foot.
- Sans évoquer les mânes de Barbey d'Aurevilly, on ne peut qu'être consterné par ces crachats sur pelouse, que nos TV savent saisir à temps avant qu'ils n'arrivent au sol.
Ce vocabulaire, ces tronches inexpressives, vides de tout sentiment, que l'on ait gagné ou perdu.
- Sans aller chercher Périclès et avec seulement quelques jours de formation auprès des Petits Rats de l'Opéra de Paris, on pourrait leur inculquer un semblant d'élégance ou de prestance.Et si notre ministre de la Culture l'autorise, on les conduirait en car à la Comédie Française, où l'on dispense des cours de diction.
Rédigé par : Savonarole | 12 décembre 2009 à 07:04
Bob,
Je peux vous dire que vous souhait peut être réalisé !
Si vous êtes équipé pour, lors de la prochaine retransmission de foot, calez-vous sur la télévision autrichienne (Orf1 - Orf2).
Vous aurez droit á de longues plages de silence. Vraiment c'est impressionnant pour un Français.
Problème. Les équipes autrichiennes risquent de ne pas vous plaire par leur niveau de jeu.
QUOIQUE...
Rédigé par : [email protected] | 12 décembre 2009 à 02:47
Domenech (entraîneur), 826 222€.
Banier (entraîneur ou entraîneuse ?),
1 000 000 000€.
Qui dit mieux ?
Rédigé par : Polochon | 11 décembre 2009 à 23:49
Philippe Bilger, je ne partage pas votre avis concernant le pactole dévolu à monsieur Raymond, alors qu'au même moment le lobby pédérasto-lesbien a piqué des millions d'euros dans les caisses du Téléthon !!!
Que n'aurait-on dit si la France n'était présente en Afrique du Sud en mai et juillet prochain !
Je suis d'accord avec vous, cependant, sur la nullité des commentateurs, exception faite d'Arsène Wenger qui connaît bien son sujet.
Rédigé par : bruno | 11 décembre 2009 à 21:38
Au stade, nul commentaire et les spectateurs apprécient - parfois, quand le jeu est bon - le spectacle.
Pourquoi n'en serait-il pas de même à la télé ? Ah ! je rêve d'un match retransmis sans autre bruit que celui du stade.
Mais, c'est comme pour les doubleurs de films, une profession serait en danger, alors... on peut toujours rêver !
Rédigé par : bob | 11 décembre 2009 à 19:18
Ce qui me choque le plus c'est cette débauche d'argent pour quelques-uns alors que beaucoup doivent vivre chichement. Finalement, le foot n'est qu'une entreprise de spectacle qui nourrit à gogo ses employés et ses managers pour une valeur ajoutée artistique qui pose la question du rapport qualité/prix .
Qu'en pensent nos chercheurs, nos grands médecins qui sauvent des vies humaines, et tant d'autres au service de leurs concitoyens quand ils leur arrivent d'apprécier le rapport qualité/prix de leur propre valeur ajoutée et ceci compte tenu des nombreuses années d'étude qu'il leur a fallu consacrer à leur passion.
Bien sûr on fait pas du foot à haut niveau pendant 40 ans, mais pourquoi cette inadmissible différence de traitement ?
La décence n'est malheureusement plus une valeur sûre !
Rédigé par : Jabiru | 11 décembre 2009 à 18:04
"D'abord, l'indécence absolue de ces 826 222 euros de primes que percevra le sélectionneur Raymond Domenech grâce à la qualification de la France (et dans quelles conditions !) pour le Mondial 2010."
Et c'est pas tout. Je l'ai entendu dire qu'il ignorait tout du montant de ses primes vu que l'argent ne l'intéresse pas. C'est là véritablement l'indécence absolue que de non seulement percevoir abusivement ces 826 222 euros de primes mais que de les tenir pour rien. Je pense donc que monsieur Domenech Raymond de son prénom, devrait profiter des fêtes de Noël pour faire un petit cadeau de rien du tout (826 222 euros) donc, aux Emmaüs de Martin Hirsch.
A partir de là il pourrait en effet commencer à nous intéresser, nous le public ordinaire qui ne va pas aux matchs et ne les regarde pas non plus mais s'intéresse à la vie en une communauté solidaire de l'ensemble des citoyens accueillis, accueillants, solitaires et singuliers, au pur esprit sportif censé être véhiculé par ce sport collectif.
A défaut, je m'en tiendrai à la musique qui elle ne ment pas !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 décembre 2009 à 17:12
Tout à fait d'accord avec vous.
Il est consternant de voir comment le Fric-Roi a perverti ce jeu de pauvres, qui peut être joué n'importe où, avec une balle de chiffons...
Rédigé par : papet croûton | 11 décembre 2009 à 16:29
La meilleure façon d'assister à un match de foot à la maison est d'une part en effet de couper le son et de mettre de la musique pour ne pas subir les commentateurs et d'autre part, de tourner le dos à l'écran et de prendre un bon livre pour ne pas être importuné par les publicités, antijeux, tricheries et autres excès qui caractérisent le football actuel.
105 minutes plus tard,en allant éteindre le poste, on prendra connaissance du score inscrit dans un coin de l'écran.
Rédigé par : Francois F. | 11 décembre 2009 à 15:48
Le foot...,c'est quand même un progrès par rapport aux jeux du cirque !
Rédigé par : Aristote | 11 décembre 2009 à 15:33
Oui, oui, et trois fois oui.
Nous sommes plongés au milieu de tous ces crétins et en sommes durablement réduits à échanger les signaux lointains que sont ces posts, tentant de passer par-dessus la bêtise et les sots, tentant de trouver quelque réconfort dans ces faibles échos d'une raison presque par tous dévoyée quand entendons un rappel de ce qu'elle devrait être, échos à saluer de suite fraternellement tant l'atomisation du réel par le spectacle semble faire de nos contemporains ces créatures qui peuplent les bords bientôt centraux de "l'invasion des profanateurs" (de sépulture, D Siegel), nous conférant un sentiment d'altérité atroce.
"TH n'a pas triché", Rama Yade, peu d'heures avant qu'il ne confesse qu'il se sentirait mieux si ils rejouaient la partie...
Et cela va faire une carrière, "ça" !!!
Alors...
Où se réfugier* ?
AO
* A part, la science, la philo**, les arts, ou plutôt les oeuvres, pas celles que l'on consomme piloté par le mainstream, celles qu'on lit et relit, ces conversations intimes avec soi-même.
** superbe série de Raphaël*** Enthoven sur Schopenhauer
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture/emissions/chemins/fiche.php?diffusion_id=79242
*** plus fréquentable que son père ;o)
Rédigé par : oursivi | 11 décembre 2009 à 14:53
@ Savonarole
Je partage à 100 % votre avis et exceptionnellement, j'en serais presque à regretter que nous ne soyons pas sous un régime communiste. A la grande époque de celui-ci dans l'ex URSS les joueurs du célèbre Dynamo de Kiev, entraîneurs, sélectionneurs également étaient payés au tarif de l'ouvrier d'usine.
Je croise quand même les doigts afin de conjurer le sort, le communisme chez les footballeurs... oui; chez moi... non.
Quant au billet lui-même, de Raymond Domenech à Eric Cantona, tout est dit, rien à rajouter.
Rédigé par : Bernard-27400 | 11 décembre 2009 à 13:43
Je parcours toujours avec intérêt les billets de Monsieur Bilger, qui se révèle chaque jour davantage un observateur avisé de notre temps plus qu'un haut magistrat. A bien des égards, il me rappelle un peu les interventions télévisées lointaines de Louis Leprince-Ringuet. Il passe avec dextérité et talent d'un sujet à l'autre, et ne manque jamais de nous faire comprendre que c'est d'abord de la société qu'il s'agit, comparant avec justesse footballeurs et traders. Pour ma part, je reviens à l'histoire du juge de l'affaire Festina, Patrick Keil. Dans son livre et dans les nombreux articles de presse qui ont suivi la parution, ce dernier ne cesse de dire qu'il avait les preuves et les passerelles pour déclencher une enquête sur le problème du dopage dans le foot-ball. Malheureusement, nous étions en 1998, et la France venait de gagner la Coupe du Monde. Pas touche... Ces orfèvres du ballon rond qui viennent maintenant pontifier des âneries sur le petit écran sont-ils moins coupables que Virenque ? l 'Etat major de l 'équipe nationale est-il aussi moins coupable, qui ne pouvait ignorer le trafic ? Argent roi, anesthésie du peuple......qui survit mal à l'ère Raymond Dome-dèche. Que dire ?
Rédigé par : heartiste | 11 décembre 2009 à 11:32
Ah, cher Philippe Bilger, votre billet va vous attirer des réactions plus passionnées encore que de coutume. Même si je rejoins pour l’essentiel vos analyses, je crois qu’elles partent d’un constat erroné ; depuis des décennies, le football pro -et partant l’ensemble du football- ne s’appuie plus du tout sur les valeurs sportives, mais sur les valeurs du spectacle et du show-bizz. En cela, Michel Platini fait figure de dinosaure à la tête de l’UEFA en tentant de préserver ce qui lui semble essentiel. Mais il ne fait que retarder l’échéance.
Ainsi voit-on prospérer, dans ce milieu, des « agents » de tous poils, des intermédiaires de toutes morales, des impresarii de tous talents. Dans ce « jeu », le véritable enjeu n’est plus porté par les spectateurs, mais par les sponsors. Rappelez-vous, lors de la fameuse main qui fit pleurer les tenants de la morale et dégouliner les portefeuilles, l’inquiétude majeure soulevée dans la presse « spécialisée » concernait la pérennité des contrats publicitaires de ce pauvre Thierry Henry.
Lisez-vous l’Equipe ? Faites-le pendant quelques jours ; vous y serez informé, au gré des circonstances, de l’importance des décisions de la commission de discipline sanctionnant trop lourdement telle brutalité, pas assez telle insulte proférée devant une forêt de micros à l’encontre de l’arbitre ou d’un joueur de l’équipe adverse, de la dégradation des relations de tel international avec Raymond Domenech en raison des vices que lui confère son signe zodiacal, de l’aggravation du conflit opposant tel président de club à son actionnaire, de l’évolution des négociations de tel club avec ses associations de supporters, des bagarres ou émeutes générées à l’issue d’un match.
N’espérez pas y lire une analyse du 4-3-3 cher au cœur de tel entraîneur ou de la complémentarité entre Chamakh et Gourcuff. Ne rêvez pas, vous n’y lirez aucune appréciation du style imprimé à son équipe par Laurent Blanc, ou de l’apport technique de Lisandro Lopez depuis qu’il officie à l’OL. Pas plus que l’impact sur le jeu de son équipe de la lenteur de Baffé Gomis, ou de la manière de tirer les coups francs de Michel Bastos.
Je vous trouve par contre un peu injuste avec les consultants de Canal +. D’une part, Christophe Dugarry n’est, de mon point de vue, pas le seul ; Raynald Denoueix, Elie Baup, il y a peu encore Didier Deschamps et Bixente Lizarazu sont excellents. Quant à Aimé Jacquet, je serai moins cruel à son égard. Aux commentaires en direct d’un match, son apport est discutable. Dans l’analyse des systèmes et de l’organisation de jeu en revanche, il constitue un atout, dont on peut apprécier la pertinence dans l’émission « les spécialistes », au côté de Guy Roux, lequel est également un excellent consultant dès lors que l’on oublie ses incartades publicitaires.
Je partage la tendresse que vous manifestez à Eric « le rouge ». J’aime cet homme qui sort des schémas habituels, pratique une générosité qu’on ne peut prendre en défaut, et qui fut un grand artiste, même si on aurait préféré qu’il s’abstînt de certaines manifestations de violence physique ou verbale qui n’ajoutèrent rien à son aura.
Il reste un des héros d’un grand bonhomme du foot, lui aussi mal élevé à ses heures : Alex Ferguson. Grâce à quelques personnalités de cet acabit, il m’arrive d’oublier la médiocrité ambiante du milieu.
Rédigé par : Christian C | 11 décembre 2009 à 11:00
@PB,
Ayant par ailleurs, sur un autre de vos billets, affirmé que le foot n'était pas un sport mais un jeu de société, je ne peux qu'apporter une légère contradiction :
"Ce n'est pas le foot qui rend fou, mais la société qui rend le foot fou".
Le foot n'étant en lui même qu'une partie de ballon organisée par une minorité de gens très riches (FIFA et FxF), jouée par une un peu plus grande minorité de gens riches (pour combien de temps ?), supportée par une majorité écrasante de gens beaucoup moins riches (admirez l'euphémisme) et quand je dis "supportée", je ne parle pas que des supporters, je parle de ceux qui ne peuvent pas ouvrir un périodique, une radio ou un JT sans être submergés de commentaires à l'intellect au niveau du gazon (du stade bien sûr).
Le foot ne rend pas fou, il est fou de la folie de la société qui le supporte (là je parle de supporters) et de ceux qui l'instrumentalisent pour la "bêtification" du bon peuple.
Et quand je pense que les nanas s'y mettent, bonjour l'égalité... j'espère Mesdames que vous rehausserez le niveau.
Cordialement
Pierre-Antoine
PS : je ne parle pas de la partie de foot entre copains qui est bien sympathique, surtout quand il n'y a pas assez de joueurs et encore moins d'arbitre.
Rédigé par : Pierre-Antoine | 11 décembre 2009 à 10:31
"moi qui suis le parfait sportif en chambre"
Oh le vantard ! Enfin, tant que vous ne vous qualifiez pas à la main ...
C'est un vrai calvaire, votre affaire ! Il ne faut pas vous faire du mal comme ça, je ne sais pas ce qu'en pense Madame, mais un petit tour au bois avec les petits enfants et un ballon vous permettrait, assis sur un banc, de faire le commentaire vous-même.
"Oh, mais c'est la jeune Adeline qui nous démontre par ce tacle la validité des espoirs que nous avons placés en elle depuis le petit-déjeuner ! Monsieur l'arbitre, auriez-vous l'obligeance de siffler ce désolant manquement au fair-play.
- Et la pelouse, mon cher Philippe ?
- Comme chacun le sait, cette pelouse est composée de fétuque rouge traçante, de paturin des prés et rehaussée de ray-grass anglais pour la sportivité.
- Oui mais est-elle en bon état ?
- Pas si vite ! Au niveau de la surface de réparation, nous avons noté un écrasement dommageable qu'il eut été judicieux de corriger par l'adjonction d'agrostides... Ah, mais c'est un but que voilà ! Aaaaahhhhh, foooorrrrmidable Edouard-Xavier ! Irrrrrrésistible lucarne d'Edouard-Xavier !
-(Madame Bilger) Philippe, tu te crois sur Canal ?
- Heu... bien Edouard-Xavier, c'est bien."
Canto n'a pas tort. Etre révolutionnaire aujourd'hui, ne serait-ce pas d'être franchement royaliste ? De parler une langue correcte et de lire des brûlots iconoclastes comme la Princesse de Clèves ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 11 décembre 2009 à 10:09
Je suis ravi de lire votre commentaire tellement il est vrai et tellement il dénote de ceux que l'on peut entendre, disant "le foot est un sport d'abruti", paroles pour lesquelles je me sens visé, sans pour autant être "abruti". Ces mêmes personnes qui, du coup, font de ce sport un de ceux qui ne peut être exercé que par des classes sociales inférieures, lui préférant le golf ou tout autre sport soi-disant réservé aux hautes sphères.
Et vous trouvez dans votre commentaire la vérité qui fait que l'on peut aimer ce sport tout en étant conscient de ce qu'il en est, à savoir une manne d'argent qu' aujourd'hui on peut estimer sans fin. Il y a toujours, partout, de l'argent à se faire, avec le foot. Tout ancien pro, ayant un tant soit peu de volonté, va pouvoir se recycler ; entraîneur, propriétaire de club, commentateur télé, radio, consultant... bref, ca ne manque pas. Et oui, 100 fois "oui", ils en font trop.
A mon sens, les seuls "Dugarry" et "Lizarazu" sortent un peu du lot. Quels pitoyables Jacquet et Zidane, effectivement génies dans leur domaine, qui ne servent là que l'image de la chaîne qui les emploie!
Mais non, tous ceux qui regardent le foot et aiment ce sport ne sont pas des abrutis, juste parce qu'ils aiment regarder un sport de masse. Nous n'avons rien à voir avec l'argent. La seule volonté qui nous anime serait de prendre un peu de plaisir pendant quelques minutes. Et, en dehors d'une Lyon-Marseille, ou Lille-Lyon, on se fait ch... tellement tout cela est aseptisé, fade, dans un discours formaté, du genre "l'important, ce sont les 3 points", ou encore "on va essayer d'en marquer un de plus que les autres", ou, pour finir "on va défendre ensemble". Et malheureusement, c'est là que l'argent pourrit tout.
Rédigé par : christophe | 11 décembre 2009 à 09:51
"Le foot rend fou" :
"Fou" ? On reconnaît bien là votre goût pour l'euphémisme distingué. Une autre chute nous vient à tous à l'esprit...
Pour un peuple qui raisonne toujours à partir d'une "grille marxiste",et qui sursaute à la moindre injustice, qu'il est déconcertant de voir ces Français s'abandonner d'admiration devant un sport qui baigne dans l'argent.
Mais dès qu'un patron demande une juste rémunération ou qu'un "trader" ramasse une mise, c'est la chorale des Antigone.
Rédigé par : Savonarole | 11 décembre 2009 à 09:48
Sur la télécommande, on peut couper le son, ça permet de faire ses propres commentaires et de ce fait de prendre conscience que le foot n'est pas la meilleure discipline pour générer un débat intelligent.
Pour Eric Cantona "être Français c'est être révolutionnaire"!
Coluche, l'abbé Pierre, Badinter ,Simone Weil et tous les autres, ce sont des révoltés qui font bouger les choses qui non seulement ne grandissent pas la France mais constituent une honte nationale.
Les effets, n'ayant point réussi à venir à bout des causes et celles-ci se multipliant, il est réconfortant d'entendre Cantona au lieu du ministre de la Culture ou de l'Education.
Rédigé par : yves | 11 décembre 2009 à 09:45
"Le foot est partout, on ne peut lui échapper"
Moi j'y échappe fort bien, il suffit de ne pas regarder.
Rédigé par : Ludovic | 11 décembre 2009 à 09:15
Très juste.
Rédigé par : SR | 11 décembre 2009 à 09:04
Le foot rend fou... Hélas ! Le lynchage médiatique universel de Domenech - on ne peut pas ouvrir une radio, une télé... ou un blog - sans que chacun y aille de sa pierre va finir par le rendre sympathique, tant tout ce qui est campagne médiatique mérite de plus en plus d'être a priori suspecté... Ceci dit on peut dire des médias ce que Pascal disait de l'imagination : ils sont d'autant plus fourbes qu'ils ne le sont pas toujours...
Rédigé par : Guzet | 11 décembre 2009 à 08:15