Je suis fasciné par les classements, les palmarès, les hiérarchies dont les médias nous abreuvent. Le dernier en date est publié par Le Parisien sous le titre : "Le palmarès des étoiles montantes". Le quotidien reprend une enquête CSA pour la Chaîne parlementaire (LCP) sur les personnalités ayant le plus d'avenir en politique. Ont été "nominés" Rama Yade, Manuel Valls, Olivier Besancenot, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), Cécile Duflot, Vincent Peillon et Marine Le Pen. Comme on aurait pu le prévoir, tant les ressorts de ces sélections sont simplistes, la première est Rama Yade et la dernière Marine Le Pen.
D'abord, je suis sûr que certains ont été étonnés de s'entendre qualifier "d'étoiles montantes". Je pense notamment à Vincent Peillon, à Manuel Valls, à Olivier Besancenot, même à Marine Le Pen, en dépit du fait que l'écrasante figure de son père lui a longtemps "bouché" l'avenir. Pour ceux que je viens de citer, ils n'en sont plus à l'heure des promesses mais d'une vie politique qui a déjà atteint une forme d'épanouissement, qu'on leur soit favorable ou non. Ou bien faut-il considérer que pour ces enquêtes le seul avenir concevable serait l'aptitude présidentielle des "poulains" choisis, ce qui serait une réduction navrante du champ démocratique ? Il y a une existence avant l'élection présidentielle et on peut ne pas affronter ce défi sans disparaître de l'horizon républicain.
Ensuite, je ne méconnais pas la totale subjectivité de ce billet même s'il va s'efforcer de procéder à une analyse qui ne me semble pas forcément erronée si on se fonde sur d'autres "gloires" politiques dans des sondages anciens. Je crois qu'il y a en effet une lignée sans cesse distinguée dans ces enquêtes - dont au demeurant j'aimerais vraiment savoir comment elles sont élaborées, en particulier pour pour la désignation des élus. Cette lignée - l'histoire des sondages l'établit - a toujours promu les consensuels au détriment des agitateurs. Ce partage mérite évidemment d'être explicité. Il laisse songeur sur la lucidité et les préférences des Français.
Cette division entre sérénité et trouble est pourtant la clé de tout. A l'exception de Rama Yade, les personnes qu'on a fait participer à ce concours, dans leurs interventions publiques, politiques et médiatiques, ont toujours donné aux citoyens de quoi confirmer une adhésion ou valider une opposition. Elles pensent au sens que je donne à ce terme. Elles n'ont jamais hésité à créer des fractures et des dissidences, à piquer la curiosité des uns et des autres, à irriter ou à séduire. Vivantes, elles ont pris le risque de la parole et n'ont pas abrité celle-ci dans le lieu confortable de généralités morales appelant forcément les applaudissements du coeur sinon de l'esprit. On pourrait supposer qu'appartenant presque toutes à l'opposition, cette situation engendre nécessairement chez elles un ton, une vivacité, des élans prêts à ferrailler mais la présence de NKM montre les limites d'une telle hypothèse. Ce qui constitue l'indéniable signe de vie politique d'un être, c'est moins son statut "pour ou contre" que son acceptation des conséquences d'une pensée libre et d'une parole fuyant l'inconditionnalité comme la peste intellectuelle suprême. L'exemple de NKM m'apparaît très éclairant dans la mesure où dans sa propre mouvance certains ne parviennent pas à atteindre ou refusent d'adopter ce comportement qui réussit toujours à dissocier l'expression de convictions claires et affichées de l'effacement regrettable de la personnalité qui les soutient. NKM démontre, en quelque sorte par le mouvement naturel d'une réflexion qui refuse de se plier au dogmatisme, que la conciliation est possible entre le oui du fond et le peut-être de la forme. Non pas "je résiste donc je suis" mais "je suis pour mais je suis".
Il y a chez tous ceux qui accompagnent NKM le triste et formidable privilège d'appeler des exclusions précisément parce qu'ils en prennent le risque. La politique, le militantisme, les luttes internes, les rivalités entre partis, les programmes de fond seraient de la bouillie tiède si obligatoirement ils ne créaient pas, à l'encontre des personnalités qui y sont impliquées et que les jeux de pouvoir passionnent légitimement, des rejets et des hostilités. En ce sens, je maintiens qu'à des degrés divers elles agitent quand d'autres nous comblent d'aise parce qu'elles nous permettent un ronron de contentement facile. Les premières nous font exister quand les secondes assoupissent.
Alors, Rama Yade ? Elle ne nous laisse pas d'autre choix que d'être d'accord avec elle. Elle est belle mais elle n'est pas la seule. Elle est de couleur mais cela n'est ni une chance ni une infortune, seulement un état. Elle jouit d'une grande aisance médiatique pour une double raison. Demeurant dans le registre des bons sentiments et du coeur consensuel, elle échappe ainsi aux questions que des esprits moins complaisants - l'hagiographie sur lepoint.fr ! - pourraient lui poser. Si par aventure elle se laisse aller à dire vraiment quelque chose, selon une méthode éprouvée elle affirmera le lendemain qu'elle ne l'a pas proférée.
Sous l'autorité en réalité très bienveillante de Nicolas Sarkozy, n'importe quel accès, même le plus minime, d'indépendance bien exploité peut apparaître comme le comble de l'insolence. A les examiner de près, ces moments où Rama Yade a donné l'illusion d'être rétive représentent des gouttes d'acidité dans un océan d'éloges et de boîtes de chocolat. Le tour de force - aveuglement des médias ou sens tactique de Rama Yade ? - consiste à s'être fait passer pour une "résistante".
Elle ne parle pas. Donc elle est au plus haut. Simone Veil, elle aussi - et sa vie, sa destinée étaient une plaidoirie constante en sa faveur - dominait les sondages quand elle ne parlait pas mais laissait s'exprimer sa personnalité. Dans le champ partisan où elle est venue à plusieurs reprises, elle sortait de l'état de grâce pour être jugée comme une femme politique presque comme les autres. Cette comparaison fait beaucoup d'honneur à Rama Yade mais le principe de l'adhésion demeure le même.
Un jour, il faudra refaire ce palmarès.
Elle est "de couleur". Pourriez-vous préciser, de quelle couleur ?
Rédigé par : bob | 25 février 2010 à 21:24
@ Catherine Jacob
"Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte"
Bien que Joséphine eut du mal à se contenter "d'un petit mari bricoleur" et prit beaucoup d'amants, il lui fit néanmoins un bon appartement chaud !
Ne vendez pas la mèche, elle peut resservir.
Remerciements à : MM. Victor Hugo
et Frédéric Dard, tous deux méritants de l'Académie française, l'un par hasard, puisque mort trop tôt, l'autre par nécessité.
Rédigé par : yves.bouant | 20 février 2010 à 17:12
@yves.bouant| 19 février 2010 à 12:26
"si possible bricoleur."
Surtout bricoleur, en effet, du moins pour les empotées inamendables dans mon genre. Je trouve qu'un homme qui ne répugne pas au bricolage est plus sexy qu'un beau parleur.
Rédigé par : Catherine JACOB | 20 février 2010 à 15:44
NKM, la bise à José Bové l'a desservie.
Rédigé par : mike | 20 février 2010 à 14:09
Rédigé par: Jean-Dominique Reffait | 18 février 2010 à 13:46
Excellent !
Mais dites-moi, Mâme Dati, il faut la prendre à quel degré ?
FS doit avoir son idée, mais chuuuut !
AO
Rédigé par : oursivi@JDR | 19 février 2010 à 16:36
"les femmes sont plus vaches"
Rédigé par: Pierre-Antoine @ CatherineS A & J | 18 février 2010 à 22:32
Et pis quoi encore ?!
Si tu veux, faire mon bonheur, Marguerite, Margueriteeee...
lAfleurOdents
Rédigé par : oursivi@PA | 19 février 2010 à 16:22
"la première est Rama Yade"
PB
Celle qui vole à la main, pardon, au secours de Thierry Henry...
No comment.
AO
Rédigé par : oursivi | 19 février 2010 à 14:38
Alors que l'on attend tout de la femme, de l'enfance jusqu'à la mort, la douce infirmière penchée vers l'agonisant, il arrive que trop confiants, nous croisions la route de celles que Georges Brassens, qui possédait une solide culture de la gente féminine, appelaient : "les emmerderesses" et là, il faut le dire, on fait pas le poids ! le salut dans la fuite, tout est permis, tout est bon jusqu'à la Légion étrangère.
En ce qui me concerne, je reste convaincu, ayant reçu une solide éducation judéo-chrétienne, super culpabilisante, que tout cela est de notre faute car nous attendons trop des femmes, alors que celles-ci mêmes espèrent le prince charmant doublé du mâle protecteur, si possible bricoleur.
Tout cela provient d'un immense malentendu qui a rendu les uns sourds et bizarrement les autres aveugles.
Rédigé par : yves.bouant | 19 février 2010 à 12:26
"...Rama Yade ?...
Si par aventure elle se laisse aller à dire vraiment quelque chose, selon une méthode éprouvée elle affirmera le lendemain qu'elle ne l'a pas proférée."
Laissons monsieur Georges Chelon exprimer sa vision du personnage, avis qui convient parfaitement à une certaine avocate nouvellement assermentée :
"Ma petite Girouette
Rien qu'un brin de vent
Te fait tourner la tête.
Ma petite Girouette
N'as-tu dans la tête
Que du vent?
Tourne, tourne Girouette
Les soirs de gros temps,
Les soirs de tempête,
Où les braises d'amourette
Retrouvent leurs flammes
Sous l'ardeur du vent.
Il suffit qu'un mot d'amour,
Qu'un brin de vent colporte,
Vienne à gratter ta porte.
Il suffit que, ce soir-là,
Ta flèche se mette à penser
Qui elle pourrait percer
Pour déserter mon toit
Pour un autre toit.
D'une simple pirouette
Tu reviens vers moi
Quand le vent s'arrête.
Et je fête ta conquête
Tout en retrouvant
Mon souffle d'antan
Mais revoilà le vent
Qui fait battre ta porte,
Revoilà qu'il t'emporte.
Et de nouveau le vent
Qui m'apporte en retour
La voix d'un chant d'amour.
Et je pleure les mois
Où tu chantais pour moi.
Ma petite Girouette
Quand t'arrêteras-tu
De perdre la tête?
Ma petite Girouette
Voudras-tu un jour
Rester sous mon toit?
Il est temps ma Girouette
De t'emmener loin
Vers une planète
Où je souhaite que, peut-être,
Il existe un coin à l'abri du vent.
Il existe un coin à l'abri du vent.
Il existe un coin à l'abri du vent.
Rédigé par : Hé ! lecteur | 19 février 2010 à 10:31
Ce palmarès ne vaut rien du tout. Il y a autant, voire plus de détracteurs que de sympathisants. Alors, à quoi celui-ci sert-il ?
Rédigé par : Hé ! lecteur | 19 février 2010 à 10:10
Pas froissée le moins du monde même si, reprenant la phrase de l'autre Catherine, j'aurais écrit tout à fait l'inverse, soit "Et, d'une façon générale, je trouve les femmes moins mesquines et plus enclines à reconnaître l'intelligence chez autrui qu'un homme dont l'atout principal réside souvent dans le pouvoir décisionnel qu'il exerce" !
Quant à l'hermine ou à la peau de lapin, étant violemment anti-fourrure je la laisse volontiers à ces messieurs.
Pour revenir aux femmes et à Simone Veil, son discours en faveur de la légalisation de l'avortement fut, avec celui de Badinter, un des plus grands moments que connut l'Assemblée depuis des décennies.
Et sa liste aux européennes connut un succès tel (une grande première et me semble-t-il pour l'instant dernière, pour des centristes) qu'elle fut présidente du Parlement européen. Preuve que lorsqu'elle parlait ou qu'elle se lançait dans la mêlée politique elle était écoutée ; voire entendue.
Rédigé par : Catherine A@ Ludovic, Pierre-Antoine et les autres | 19 février 2010 à 09:32
@ Pierre-Antoine @ CatherineS A & J | 18 février 2010 à 22:32
"(heu... j'espère que Mme Badinter ne lit pas ce blog - sinon ça sera ma deuxième gaffe envers une femme aujourd'hui)."
J'aime bien Elisabeth Badinter, mais vis-à-vis de ce à quoi vous me paraissez faire allusion, je pense qu'elle a besoin qu'une femme :-) lui remonte un peu les bretelles !
Elle réagit en effet en non scientifique et en manifestement étrangère au milieu médical.
Le lait maternel en effet est doté de nombre de vertus dont on est dépourvu le meilleur lait maternisé, en particulier en ce qui concerne la protection contre les infections et les maladies. D'autre part, le bébé n'a pas simplement besoin d'être nourri mais de nouer un lien avec qui le nourrit, et qui a nourri au sein, le sait intimement. Ceci étant, ayant personnellement 'produit' davantage de lait que les besoins de mon bébé n'en nécessitaient, je l'ai donné à la maternité pour les bébés dont les mamans n'en avaient pas ou ne voulaient pas les nourrir elles-mêmes. Mon fils a donc une paire de petits frères de lait inconnus...!
Là où elle a raison en revanche, EB, c'est qu'il n'est pas souhaitable de culpabiliser les mères, ne serait-ce qu'eu égard à l'instauration et au développement d'une bonne relation mère/enfant.
Je pense qu'il faut simplement expliquer les choses et peut-être aussi, aider la maman à comprendre pourquoi elle se refuse à quelque chose d'aussi naturel ! Mais pour conduire intelligemment les choses, encore une fois, il faut des personnels formés, intuitifs, non directifs et 'pas trop cons'!
Rédigé par : Catherine JACOB | 19 février 2010 à 08:34
Cher Avocat général,
Je crains et j'espère en même temps que les étoiles sont à venir !
Soyons sérieux : au-delà de leur brushing et capacités savantes et simiesques, qu'est-ce que ces étoiles-là auraient d'exceptionnel au sens politique ?
Rien !!!
Et c'est là le problème.
La sphère politique se vide de ses talents parce que inintéressante, sans réel pouvoir, compliquée et, de plus, rien d'excitant à faire semblant de gouverner quand 80% des lois sont plus ou moins en accord obligé avec la directive machin, etc.
Mais la nature, dont la nature humaine, a horreur du vide et il faut donc prévoir un retour obligé du politique.
La politique n'est pas polie et bien élevée, pas forcément... et la France change dans la violence, par tradition oserai-je.
Mais où, comment, quand ?
Tiens, un exemple dans l'air du temps.
Une commune insurrectionnelle prolo-islamique dans une tour de banlieue ? Trente excités se retranchent et allument CRS et gendarmes - on n'en est pas loin ? Là-dedans un leader, un Besancenot qui aurait digéré le culte du martyr propre au chiite et mettrait sa peau au bout d'une exaltation mystique ?
Qu'allez-vous faire, Monsieur l'avocat général ?
Lancer les troupes et assumer le bain de sang ou négocier et, de fait, capituler aussi ?
On n'est plus dans les sondages, on est, voyez-vous, dans un retour du politique qui est juste derrière la porte.
Dormez bien tout de même !
Rédigé par : david | 18 février 2010 à 23:02
@Herman,
J'aime assez Vincent Peillon mais je l'ai trouvé franchement nul dans "son coup d'éclat dans A vous de juger".
La politique de la chaise vide scénarisée n'était pas très habile, demander la démission d'Arlette Chabot à la suite de l'émission était indigne.
Rédigé par : Ludovic | 18 février 2010 à 22:54
@Catherine Jacob (la vraie, l'unique)
"Et, d'une façon générale, je trouve les hommes moins mesquins et plus enclins à reconnaître l'intelligence chez autrui qu'une femme dont l'atout principal réside souvent dans le pouvoir décisionnel qu'elle exerce."
Heureusement que c'est une femme qui a écrit ça :-)
Le côté mesquin m'avait toujours surpris, je disais souvent "les femmes sont plus vaches" (sans allusion à la morphologie des ruminantes) et surtout entre elles.
Je suis d'accord avec l'exercice du pouvoir décisionnel, mais nuancé d'une intuition souvent teintée de sentimentalisme exacerbé...
Ah quand le coeur d'une mère s'oppose à la tête d'une femme de caractère...
(heu... j'espère que Mme Badinter ne lit pas ce blog - sinon ça sera ma deuxième gaffe envers une femme aujourd'hui).
Cordialement
Rédigé par : Pierre-Antoine @ CatherineS A & J | 18 février 2010 à 22:32
@Catherine A & @Catherine Jacob
Oups... j'espère que je n'ai froissé aucune des deux...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine @ CatherineS A & J | 18 février 2010 à 22:22
@Pierre-Antoine | 18 février 2010 à 18:43
"@Catherine Jacob "Je remarque au passage que vous vous "étendez" surtout sur les femmes de ce classement. Sigmund, à l'aide !"
Ce n'est pas moi l'auteur de votre citation, c'est Catherine A.
Ceci étant, j'ai une opinion sur la féminisation de la Justice et qui est celle-ci : les filles sont des bosseuses plus persévérantes que les garçons, et lorsqu’elles ont la bonne idée de se faire faire des enfants de préférence après avoir passé les concours, elles ont plus de chances d’intégrer des corps d’Etat qui représentent la garantie d’un revenu stable, d’une charge de travail gérable et compatible avec la vie de famille ainsi que de l’exercice d’un certain pouvoir qui ne leur est pas toujours accessible dans leur propre foyer !
Ceci étant, je trouve que l'hermine sied mieux à une silhouette masculine étoffée car la Justice c'est aussi une image et une image qui m'évoque le fait que notamment les Shôgun Tokugawa (cliquer sur mon nom pour un voir un) se faisaient représenter gonflés comme des poissons lune de façon à en imposer plus facilement.
Et, d'une façon générale, je trouve les hommes moins mesquins et plus enclins à reconnaître l'intelligence chez autrui qu'une femme dont l'atout principal réside souvent dans le pouvoir décisionnel qu'elle exerce.
Rédigé par : Catherine JACOB@Pierre-Antoine | 18 février 2010 à 20:52
Ludovic, Philippe Bilger écrit : "Simone Veil, elle aussi - et sa vie, sa destinée étaient une plaidoirie constante en sa faveur - dominait les sondages quand elle ne parlait pas mais laissait s'exprimer sa personnalité. Dans le champ partisan où elle est venue à plusieurs reprises, elle sortait de l'état de grâce", c'est-à-dire que Simone Veil était particulièrement appréciée quand elle ne parlait pas (sic) et que seuls parlaient pour elle sa personnalité, son passé de jeune juive déportée, ses beaux yeux, etc. etc. Je ne trouve cette analyse ni particulièrement flatteuse, ni juste.
Mais sans doute ai-je trop mauvais esprit.
@ Pierre-Antoine
Décidément vous voyez Catherine Jacob partout ; va-t-il falloir encore convoquer Sigmund ? Pour vous cette fois.
Et puisque je vous "tiens", ayant un peu de mal à croire que votre question est innocente, j'aurais préféré avoir votre réponse ;-)
Rédigé par : Catherine A@ Ludovic, Pierre-Antoine et les autres | 18 février 2010 à 20:43
@Pierre-Antoine
Bonne question !
Quand j'ai prêté serment, en décembre 71, très rares étaient les femmes magistrates, à telle enseigne que les Présidents et Conseillers d'appel étaient tous de sexe masculin, les rares membres du sexe dit "faible" (!) siégeant dans les Tribunaux d'instance...
C'était il y a près de quarante ans...
Depuis, des rumeurs ont circulé sur le fait que l'on était obligé de "truquer" les résultats de l'ENM pour éviter des promotions quasiment entièrement composées de femmes...
Maintenant, même à la Cour, les trois magistrats sont souvent trois magistrates... Collégialité pas toujours évidente...
Est-ce un bien, est-ce un mal, je n'ai pas la réponse...
Nous avons eu des femmes exceptionnelles, y compris à la tête des juridictions (je pense à madame Rozès).
...Pourquoi avais-je tendance à être moins "juriste" devant elles et plus..."factuel"... je ne sais : déformation sexiste, et nécessairement mal venue !
PS : merci Laurent, je me sens moins seul !
Rédigé par : sbriglia | 18 février 2010 à 20:18
Si le PMU ouvrait un guichet propre aux courses d'obstacles politiques, je miserais sur Bruno Le Maire.
40 ans, de bonnes études, des expériences rares, du caractère, de la diplomatie, de la réussite dans les emplois les plus difficiles de la République.
Et des dons d'expression.
Rédigé par : Yves | 18 février 2010 à 19:56
Bonsoir,
Personnellement, Vincent Peillon ne me déplairait pas comme candidat à la suprême magistrature. Son coup d'éclat à "A vous de juger" ne manquait pas de panache, tant dans le fond que dans la forme :
http://www.acrimed.org/article3307.html
Puis :
http://www.acrimed.org/article3312.html
Rédigé par : Herman | 18 février 2010 à 19:18
@Catherine Jacob
"Je remarque au passage que vous vous "étendez" surtout sur les femmes de ce classement. Sigmund, à l'aide !"
Lors d'un colloque où il y avait du beau monde sur l'estrade, une présidente d'une grande cour d'assises, une avocate de renom, un psychiatre médiatique, un haut fonctionnaire de l'AP, une directrice de prison... et moi perdu au milieu de l'honorable auditoire. A la fin des interventions de chacun, au moment des "questions de l'auditoire", j'ai profité de ce que le porteur de micro juste à côté de moi restait de longues secondes sans question pour demander à en poser une :
Question pour M. XXX Psychiatre : "Avez-vous une opinion éclairée sur la féminisation de la justice ?"
Silence monacal, tête baissée des femmes sur l'estrade en train de compulser leurs papiers, et la réponse fut courte :
"heu... hmmm... Très bonne question... Nous sommes plusieurs collègues à nous la poser... peut-être que si ces dames voulaient vous répondre à ma place..."
Séquence "patate chaude" !
Re-silence... re-têtes baissées en train de compulser leurs papiers, vite rompu par l'animateur :
"Y a-t-il une autre question ?"
C'était en 1998, depuis la féminisation s'est accentuée :
http://www.senat.fr/rap/r01-345/r01-3456.html
Il manque des stat de 2003 à 2010. Serait-ce un secret d'Etat ?
Voilà... si parmi les commentateurs de ce blog et/ou notre cher Avocat Général, dans la continuité de son billet (donc pas hors sujet) il y avait une ou des réponses, je serais preneur :-)
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 18 février 2010 à 18:43
@sbriglia | 18 février 2010 à 11:00
"PS : entre les Semtob sisters et Madame Jacob, et si même votre prose devient absconse, que va-t-il nous rester ?..."
Your own bottom and your personal thought !
Rédigé par : Catherine JACOB@sbriglia | 18 février 2010 à 14:00
Bonjour M. Bilger,
J'ai toujours détesté les hit parade, les top ten, les classements que ce soit pour les artistes de variété ou pour les écrivains. Mais pour les politiques, c'est tout simplement grotesque.
Ce classement est simplement risible, au vu des "nominés". On en a vu par le passé des étoiles montantes qui n'ont jamais atteint le firmament, des étoiles filantes plutôt du genre de Michel Noir, d'Alain Carignon, d'Alain Madelin, de François Léotard et consorts à droite, de Pierre Juquin et Philippe Herzog qui voulaient réformer le PC, de Jean-Pierre Chevènement, de Bernard Tapie et beaucoup d'autres encore. Que sont-ils devenus tous ces "has been" de la politique ?
Rama Yade n'est rien, elle cessera d'exister dès lors que notre Président l'aura décidé, elle est sans envergure, sans relief et n'a pas grand-chose à dire. Besancenot peut toujours rêver d'un grand soir qui ne viendra pas, il sait bien qu'il ne sera jamais au pouvoir tout comme Marine Le Pen héritière d'un parti en lambeaux. Quant aux éléphanteaux Vincent Peillon et Manuel Valls, nous verrons bien, ces deux là peuvent peut-être nous surprendre si les Atrides socialistes les laissent poursuivre leur ascension.
Rédigé par : Ludovic | 18 février 2010 à 13:59
La grande différence entre un(e) enfant de la balle devenu(e) étoile à la force du poignet et un amateur (une amatrice) distinguée par un monsieur Loyal bienveillant, c'est que les premiers savent ce qui les attend sur le long terme et n'ont pas besoin qu'on le leur explique.
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 février 2010 à 13:54
Ah Laurent Dingli, enfin vous relisez plusieurs fois un billet de Philippe, c'est une bonne nouvelle ! Personnellement, c'est ma règle et la seule façon pour moi d'y débusquer aussi bien les nuances, les ironies que les grains de mauvaise foi.
Outre le fait que ce casting soit bidonné au-delà de toute mesure, mettant en scène selon des critères obscurs une liste de malheureux candidats au statut envié d'étoile montante, il ressort que cette démarche vise principalement à imposer des images plus que des êtres.
Je serais moins sévère que Philippe, et moins exigeant sans doute. Ce classement démontre ce qu'attendent, à toute époque, les Français : des politiques qui leur fichent la paix. Si les citoyens acceptent volontiers de commenter les menuets des marquises et marquis, ils rechignent à ressentir le poids de la politique. Rama Yade danse joliment tandis que sa pression politique est bien plus que légère, à elle le bonus. Elle a ce sérieux un peu cucul des adolescents lorsqu'ils sont pris en considération par une assemblée d'adultes. On lui voit un avenir pourvu qu'elle persiste à ne pas agir, qu'elle ne bouscule rien et qu'elle range sa chambre. Elle est attendrissante de jeune vanité ; les jeunes y reconnaissent leurs ambitions, les aînés y reconnaissent leurs enfants.
Manuel Valls, à force d'incantations sur le renouvellement des générations, angoissé qu'il est par l'idée qu'un sarkozisme de longue durée ne le voie vieillir sans accéder à un maroquin, finit par imposer l'idée qu'il a un avenir, puisqu'il le crie à tue-tête, sans qu'il soit aisé d'en définir le contour. Voilà qui est rassurant : il veut un avenir politique mais est bien incapable de dire ce qu'il en ferait et c'est exactement ce que souhaitent les Français, un politique séduisant et pas encombrant.
Le bon sens populaire ne se trompe pas beaucoup : la bonne politique est celle dont on peut se passer, celle que l'on commente au bistrot en lieu et place de la météo mais qui ne doit pas vous envahir dans la vie. L'idéal, on le voit bien, c'est Georges Frêche : il rigole, il distribue le pognon et surtout, il ne prend pas le chou avec des problèmes insurmontables.
J'ai beaucoup de respect pour Dominique Strauss-Kahn mais je ne parviens pas à comprendre sur quoi se fonde sa popularité. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas bavard en public. Le sentiment diffus qu'il est un technocrate à la fois sérieux et peu encombrant suffit à le qualifier.
PS : En parlant de vide politique, une mienne relation prêtait hier le serment d'avocat en compagnie de Rachida Dati. Oh le bazar ! Oh la méconnaissance absolue des usages de la part de l'exilée de Strasbourg ! Un foutoir dont elle - et sa famille aussi peu discrète que nombreuse - furent les grands artisans.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 18 février 2010 à 13:46
@Catherine A
J'ai beau lire et relire le court passage où notre hôte évoque Simone Veil, je ne vois rien de critique à son endroit, tout au contraire, "cette comparaison fait beaucoup d'honneur à Rama Yade", écrit-il.
Mais bien d'accord avec vous pour reconnaître en Simone Veil une femme politique d'exception, la plus grande à mes yeux, en France en tout cas. Elle n'aurait pas déparé la fonction présidentielle, elle en aurait été très digne.
Rédigé par : Ludovic | 18 février 2010 à 13:30
"Aveuglement des médias" : tautologie !
Rédigé par : Guzet | 18 février 2010 à 13:03
Mon cher Philippe, je comprends bien in fine ce que vous voulez dire, mais j'ai dû relire plusieurs fois votre billet. En vérité, je le trouve assez confus et votre style s'en ressent.
Rédigé par : Laurent Dingli | 18 février 2010 à 11:38
Mais que vient faire Simone Veil dans ce billet ? Un prétexte à dire tout le "non bien" que vous pensez d'elle ? Je remarque au passage que vous vous "étendez" surtout sur les femmes de ce classement. Sigmund, à l'aide !
Mais revenons à Simone Veil. Elle fut l'un des politiques les plus courageux et les plus importants des lustres passés ; même quand elle rentra dans "le champ partisan" (pour les Européennes), ce fut avec succès. Et pas une Française - et j'espère de nombreux Français - n'oubliera ses combats, sa ténacité, son obstination et son courage à les mener. Vouloir la cantonner à ce qu'elle a vécu est injuste. Et plus que ça encore.
Rama Yade, NKM et les autres ont sacrément du boulot avant de pouvoir supporter la comparaison avec cette femme d'honneur. Et ce n'est pas qu'une affaire d'âge.
Rédigé par : Catherine A encore passablement agacée : une manie | 18 février 2010 à 11:16
"Cette lignée favorise les consensuels au détriment des agitateurs"
..."Elles n'ont jamais hésité à créer des fractures et des dissidences... chez elles un ton, une vivacité, des élans prêts à ferrailler"
"...elles agitent quand d'autres permettent de se reposer"
Bon, alors, mon cher Philippe, faudrait savoir, on "agite" ou on "laisse reposer" pour briller au firmament ?
(les deux, mon capitaine : laisser reposer la pâte et la jeter en l'air en la retournant, une fois cuite... Comme une crêpe...)
PS : entre les Semtob sisters et Madame Jacob, et si même votre prose devient absconse, que va-t-il nous rester ?...
Rédigé par : sbriglia | 18 février 2010 à 11:00
Cher Philippe,
Je vous trouve bien méritant d'avoir tenté, face à cette liste incongrue, de trouver une logique à ce choix.
Je partage surtout votre constat : "Il laisse songeur sur la lucidité et les préférences des Français".
Mais je livre mon premier constat à la lecture de ce hit-parade que j'ignorais : l'EFFROI !
On n'a pour demain que ça à se mettre sous la dent ? Droite, gauche, extrêmes, tout y est et ça se résume à ça ? La France, phare autoproclamé du monde occidental qui va devoir dans le quart de siècle à venir montrer de quoi elle est capable face aux innombrables dangers qui peuvent la conduire au recul voire à la décadence ne peut compter que sur ça ???? Notre élite politique de demain et les cerveaux déterminés sur lesquels on peut miser pour guider notre avenir, c'est ça ?
Rien que ça ?
Si on passe vite sur les espoirs qui sont espoirs depuis si longtemps qu'ils commencent à être moisis, je mets un bémol à ma sévérité pour NKM. Je lui imagine une vraie intelligence et du caractère... sauf qu'après avoir été excellente face à notre invertébré nouvel adepte en chef de l'écologie, accepter un poste placard à quelque chose de numérique (?) manque de panache par rapport à un retrait du gouvernement.
Rama Yade en tête de liste ! Cela "laisse songeur sur la lucidité et les préférences des Français". Je déforme volontairement vos propos, Philippe, je l'avoue. Elle a eu effectivement quelques prises de parole de type "poil à gratter", mais face à ça...?
Lorsqu'elle s'exprime à la radio ou à la TV, la seule comparaison qui me vient en tête, car je suis sexagénaire, est Georges Marchais. Championne de France toutes catégories de la langue de bois, experte en éludation de questions, en réponses à côté, spécialiste incontestée de la discipline pourtant si courue du "je-tiens-le-micro-le-plus-longtemps-possible-sans-me-faire-couper-la-parole-et-sans-parler-du-sujet-sur-lequel-on-m'interroge-et-bla-bla-c'est-toujours-ça-de-gagné-etc...". Une anguille ! Ah les morceaux d'anthologie sur le sujet récent : sera-t-elle ou non sur la liste des régionales ? Je crois que ce cher Georges dans sa tombe, doit être vert (ou rouge ?) de rage d'être battu à plates coutures dans sa discipline de prédilection, et par une gamine de droite.
Les étoiles montantes n'illuminent pas notre avenir.
Rédigé par : Jiel | 18 février 2010 à 10:32
La beauté sera dans les urnes ! Après défilé en mode démocratique. Du moins je l'espère !
Rédigé par : J.A | 18 février 2010 à 10:08
Bonjour monsieur Bilger,
Ce qu’il y a de remarquable chez les Français c’est leur côté visionnaire. A gauche comme à droite d’ailleurs.
Le PS en 2007 a préféré choisir Ségolène Royal au lieu de DSK pensant qu’elle était la seule à battre le candidat de la droite et on a vu le résultat.
Rama Yade est bien gentille, elle est même très jolie, ce qui ne gâche rien, surtout quand on fait de la politique... et surtout en France où la beauté des femmes politiques est un critère à ne pas négliger. Mais enfin quand même de là à en faire une figure de proue de la politique, il ne faut pas non plus exagérer. Même elle, elle n’en revient pas, c’est tout dire.
Rama Yade, même si c’est à son corps défendant, est un pur produit de « politique marketing » . Elle disparaîtra sans que personne ne s’en soucie dès qu’elle n’apportera plus rien à celui qui l’a mis sur le devant de la scène... Un peu comme Rachida Dati qui a déjà préparé sa conversion en devenant avocate.
Rédigé par : Achille57 | 18 février 2010 à 08:50
Ah, souvenons-nous de ces "palmarès" qui voyaient Michel Jobert Président de la République !
Et Michel Noir !
Et Philippe Léotard !
Ne parlons plus de Jean Lecanuet, ni de JJSS...
En somme des gens bien ordinaires propulsés par l'hystérie médiatique.
"Et que reste t-il du gai rivage lorsque la mer se retire ? Des étrons, des algues et des crabes morts"
("Voyage au bout de la nuit"- LFC)
Robert Charlebois le chantait à sa manière :
"Quand j'serai fini pis dans la rue
Mon gros public je l'aurai pu
C'est là que j'me r'trouverai tout nu
Le jour où moi, j'en pourrai pu
Y en aura d'autres, plus jeunes, plus fous
Pour faire danser les boogaloos"
Rédigé par : Savonarole | 18 février 2010 à 08:41