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04 février 2010

Commentaires

Alex paulista

Cher Jean Reffait

Il ne s'agit pas d'intelligence.

Je faisais allusion au pli au milieu de ses jeans qu'il arborait jeune Premier ministre. Aujourd'hui c'est son virage vers l'extrême gauche qui sonne toujours aussi faux que ses anciens efforts maladroits pour faire peuple.

Quant au fond, il suffit de se remémorer ses impôts abusifs et démagos qui n'ont jamais taxé personne, et de sa politique de privatisation à outrance plus importante que ce que la droite a imaginé dans ses rêves les plus fous...

La belle époque du sang contaminé, des écoutes. Comme dirait l'ancien adjoint qui n'est toujours pas rangé des voitures: «Je ne suis pas convaincu.»

Ahh, l'époque Mitterrand. Vous la connaissez sûrement bien mieux que moi, je n'insiste pas.

SoDem

J'arrive en retard mais je ne comprends pas.

Quand on sait que deux tiers au moins des Français condamnent les propos de Georges Frêche, on va finir par croire que le troisième tiers s'est retrouvé sur ce blog.

Moi je condamne les propos mais de façon différente. Qu'il ait voulu ou non être anti-juif, je m'en moque. Je remarque seulement que ce Monsieur qui avait reçu la non opposition des socialistes se permet d'insulter ceux qui se présentent dans d'autres régions. Etrange remerciement. Au-delà des mots, le voilà qui menace de "casser la figure" d'un journaliste, mais où sommes-nous ? Jusqu'où va-t-il aller ?

C'est ça moi qui me dérange.

Jean Reffait

Monsieur Alex Paulista,

J'ai toujours un pli aussi impeccable que possible à mon pantalon. Personne n'en avait jusqu'ici déduit une opinion sur mes capacités intellectuelles.
Quant à ce qui motive votre appréciation quant au pli aux deux jambes de mon pantalon, je trouve déplaisant que la "tronche" de quelqu'un soit "catholique" ou non, en raison de ce qu'il estime être sa correction vestimentaire. Sully, longtemps après la mort d'Henri IV, portait chaque jour sa "fraise" (ses propres "Mémoires"). Avait-il pour autant une "tronche moins protestante" ? M. Frêche, pas plus que quiconque, n'a le droit de tout dire. Droit au sens moral, s'entend.
Jean Reffait.

Alex paulista

Vous en vouliez à Jamel Debbouze de souligner que la France doit assumer son vrai visage, partiellement d'origine maghrébine.

Vous rappelez ici les sorties de Frêche.

Mais alors que penser de Bussereau, membre du gouvernement, pour qui harki est synonyme au mieux d'opportuniste, au pire de traître.

Serez-vous aussi sévère ?
Ne donne-t-il pas raison à l'humoriste qui se demande quand les maghrébins seront acceptés en France ? Apparemment même ceux qui y sont restés fidèles n'en seraient pas dignes, aux yeux du secrétaire d'Etat...
Les allusions de Frêche sur quelques harkis en particulier sont bien plus acceptables une fois remises dans leur contexte. Celles de Bussereau sont génériques, méchantes et gratuites.
En plus Frêche a un bilan et le soutien des électeurs alors que Bussereau est nommé au gouvernement et va se prendre une veste dans le Poitou.

benjamin

Les propos de Frêche sont d'autant plus inadmissibles que cet individu est doté d'une culture encyclopédique, même s'il affecte de la dissimuler en "parlant peuple".

Encore un qui croit que se mettre au niveau des gens, c'est s'abaisser, c'est sortir des

"les Français, y veulent pas que",

"si y'en a qu'ça les démange",

"les 'gens' veulent une 'politique par la preuve' (formule d'une nullité abyssale), etc.

Quant à Depardieu... Il n'y a évidemment aucun rapport entre sa position et le fait qu'il soit propriétaire de nombreux vignobles (il doit en écluser la majeure partie de la production si on en croit la rumeur publique) dans la région de Frêche...

Alex paulista

@ Catherine JACOB

Cécile Duflot mérite d'être laissée un peu tranquille au sujet de sa famille...

Herman

Oui Catherine. Et avez-vous lu l'article d'acrimed :
http://www.acrimed.org/article3301.html
A qui profite le crime ? Pourquoi personne ne cite la source ? Libération qui parle de propos tenus au mois de janvier... (journal ami du PS...) Tout cela me paraît pour le moins étrange, et je dois dire que le billet de Philippe m'a laissé perplexe.
Il est vrai qu'une défaite dans cette région, si nationalement la victoire est totale, ne devrait pas émouvoir Solférino. Pas plus, sûrement, que les saillies de Frêche contre cette caste qui prend ses désirs élyséens pour des réalités solférinesques...
Mais une fois de plus, on prend les gens pour des imbéciles et je crois que 2012 sera, une nouvelle fois, une boucherie pour le PS...
Bon week-end à vous.

Frédéric

@Catherine Jacob

A vos supputations hypocondriaques, point de suture entre mon verbe suppurant et l'ironie.

Catherine JACOB@Herman

@Herman | 05 février 2010 à 00:13

J'ai écouté l'extrait et en effet ça change beaucoup de choses.
D'abord il y a la voix, le ton, l'accent, l'ambiance dans le public auxquels l'orateur est nécessairement réactif. C'est vrai que lorsqu'on se laisse porter par tout ça, il devient impossible d'y entendre autre chose qu'une petite pique, certes malicieuse, mais que le 'mais' pagnolesque, oublié dans la retranscription, rattrape fort bien, le tout s'inscrivant dans la foulée du gaspillage de CO² reproché à Cécile Duflot...!
S'agissant de cette dernière, on ajoutera que répondant à Catherine Ceylac, il me semble, lui demandant quelle serait sa réaction si ses enfants choisissaient une voie qui les conduiraient à devenir par ex. PDG d'AREVA. Elle a répondu qu'on en était pas encore là, mais qu'elle les laisseraient libres de choisir leur voie. Catherine Ceylac, toujours bien élevée n'a pas insisté mais si ça avait été moi, j'aurais probablement poussé le bouchon jusqu'à demander si, le cas échéant, elle prendrait la tête d'une éventuelle manifestation...

Véronique Raffeneau

@ Pilou

Si vous le permettez, j'aimerais vous convaincre de lire "Le Juif imaginaire" d'Alain Finkielkraut paru en 1981 et que j'ai eu la chance de lire ces années-là :

"Ce livre ne raconte pas, après mille autres, l'histoire édifiante et pathétique de l'enfant né au Judaïsme sous les espèces de l'injure ou de la malédiction.
Il relate un autre cheminement : le passage, jamais tout à fait accompli, de l'ostentation à la fidélité."

Herman

Je vous remercie Catherine ! Voici l'adresse où vous trouverez l'extrait sonore des propos de Frêche tenus sur un mode "comique" :
http://www.montpellier-journal.fr/2010/01/freche-fabius-lenregistrement.html
Désolé que cette adresse ne soit un lien, mais je suis néophytenlien...

jpledun

Comme quoi tout arrive...
Je suis d'accord avec Monsieur Paulista.
Champagne.

Catherine JACOB@Pilou

@Pilou | 04 février 2010 à 12:14
« M.Bilger, je vous invite à lire sur Wikipedia la notice sur Laurent Fabius. »

On y trouve en effet ceci :
« Laurent Fabius est le fils d’André Fabius (décédé en 1984), antiquaire, d'une famille d'origine juive ashkénaze, et de Louise Strasburger-Mortimer, américaine. Laurent Fabius a été baptisé dans la religion catholique, en l'église Notre-Dame-de-Grâce de Passy, dans le 16ème arrondissement, ses parents s'étant convertis au catholicisme durant la guerre. »

« Lors de ses études à Sciences-Po, il est responsable de la Conférence Olivaint, organisation catholique plutôt conservatrice. »
Etant donné que dans la religion juive, c’est, à ma connaissance, la mère qui transmet la qualité de « juif », j’ai jeté un œil sur les Strasburger et les Mortimer américains:

Strasburger Name Meaning and History
Alsatian: variant of Strassburger.
Strassburger:German and Jewish (Ashkenazic): habitational name for someone from Strasbourg in Alsace or any place called Strassburg in German.
Essentiellement épandu dans le New Jersey, le Wisconsin et L’Illinois.

Mortimer : Name Meaning and History
English: transferred use of the surname, which is derived from a Norman baronial name, originally borne by the lords of Mortemer in Normandy. The placename meant “dead sea” in Old French, and probably referred to a stagnant marsh. It was not used as a given name until the 19th century.
Irish: Anglicized form of Muiriartach.(“seaman, mariner”.).
Jewish: Anglicized form of Moses.
Donc, a priori et en dehors déplus amples informations, au choix.

Pour Fabius, les Américains ne connaissent pas : « Sorry, we couldn't find a name meaning for the FABIUS last name. »

Au vu de ces informations, je me suis demandé si, usant de « pas très », l’intention de Georges Frêche n’aurait pas été de révoquer en doute l’authenticité de la conversion au catholicisme de cette famille, car généralement perçue comme simplement «juive » vu que, pendant la guerre, le choix était assez limité.
.
PB lui-même note en effet : « Cette expression, qui dans la vie courante signifie qu'on se méfie de quelqu'un, qu'on n'a pas confiance, prend évidemment une autre résonance lorsqu'on l'applique à une personne de confession juive »

Mais bon, pour que cela puisse entrer dans les intentions envisageables, il faudrait qu’il ait connu ce fait que pour ma part, je découvre. Toutefois on peut aussi dans cette hypothèse, s’en tenir simplement au sens commun de nuance familière.

Toutes ces hypothèses rendent la situation fichtrement très compliquée et proche de la masturbation intellectuelle, et je suis assez d’accord avec les méridionaux qui nous expliquent que connaissant le bonhomme, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures et simplement accepter que l’exubérance méridionale ait selon l’expression de Savonarole, en somme rebaptisé Fabius au pastis, ce qui n’est en effet pas très catholique non plus. Maintenant, je me demande si le pastis ce n’est pas plutôt plus à l’est.
Il convient donc de replacer comme le fait Herman, la phrase dans son contexte et, d’évaluation politique et de locuteur méridional.

Quant à ceci : « Laisser croire qu'il est juif est donc de la diffamation. », je me demande si vous avez tout à fait conscience de ce qui est réellement dit par là.
Disons donc au mieux: « Si Fafa a été baptisé, le présenter comme de confession juive est erroné. » Mais, bon si Fafa a été baptisé, Fabius lui paraît plutôt dans le retour aux sources. Et le retour aux sources, n’est-ce pas, ça paraît être à la mode.

Valerie

Rédigé par Madame Catherine JACOB@Frédéric le 04 février 2010 à 20:19

Excellent !!!

Catherine JACOB@Frédéric

@Frédéric| 04 février 2010 à 16:09

"et surtout de vos suppurations à l'encontre des artistes."

Juste une question, erreur de plume ou évocation de même nature que ce que donne à penser le petit rhume de la suite (= " ex-ministre de l'identité nazionale"), autrement dit bubonique ??

Dans le second cas, faut-il comprendre que vous suppurez que "les artistes" auraient donné des pustules à notre hôte. Et que préconiseriez vous pour enrayer la pandémie avant qu'elle ne nous atteigne tous ?

JL Ginoux

Voilà bien un sujet sur lequel il va devenir difficile d'exposer un avis sans risque...
Habitué depuis l'enfance à voir mon père fréquenter des gens de toutes origines, je ne m'étais jamais vraiment posé de question sur l'importance de la race (comme quoi l'exemple !).
Aujourd'hui je compte des amis aux quatre coins du monde et je peux témoigner du fait que la sottise est judicieusement distribuée dans l'ensemble des lieux où je me suis rendu.

Il existe des spécialistes convaincus et reconnus de l'idéologie incriminée. Ils sont à combattre sans réserve.

L'interdiction de s'exprimer simplement, la volonté d'exploiter tout ce qui est exploitable, au mot près, finira sûrement par isoler plus qu'elle ne rapprochera et ce au point que l'on peut se demander si pour certains ce n'est pas un autre type de fond de commerce.

Pour l'anecdote j'ai entendu au cours d'une fête de famille un groupe d'ashkénazes s'exprimer entre eux sur le "comportement vulgaire" de la partie séfarade de la famille... Je me souviens avoir pensé que si un jour je devais "habiller" un séfarade je me ferais assister par un ashkénaze.

Alors où est la vérité ?

Ceux qui connaissent le Languedoc-Roussillon ne peuvent pas ignorer l'importance de la communauté des juifs d'Afrique du nord dans la région.

Mr Frêche, antisémite, n'aurait pas pu être maire de Montpellier et je dirai encore moins président de la région. Ses mandats électifs se succèdent depuis plus de 30 ans, c'est incompatible.

Pour être aussi franc que Prince2b qui s'exprime plus haut, je ne vote pas dans cette région et je ne suis pas socialiste, cela ne m'empêche pas de défendre un homme dont j'ai en tout cas toujours apprécié l'indépendance. Indépendance que très probablement on veut lui faire payer aujourd'hui.

L'indépendance, voilà une vraie valeur sur laquelle je n'en doute pas, vous devriez vous entendre.

Pilou

C'est bizarre ; jamais personne n'a traité mes enfants de Gascons.
Pourtant je suis du sud-ouest et les ai convertis au foie gras et autres coutumes culinaires, leur ai même appris quelques mots de dialecte occitan ...

Toutes les identités ne sont pas égales !

PS : PB a écrit «de confession juive», donc ...

Ludovic

@J.D. Reffait,

"Personne n'a eu la cruauté d'exprimer ce qu'évoquait la tronche de Frêche. Il y a, ce me semble, fort à dire sur le sujet."

Euh, affreux jojo ça vous conviendrait ?

Robert

Monsieur Frêche est "une grande gueule" : ce n'est pas nouveau, il l'a toujours été. Prendre une expression "populaire", voire "vulgaire" pour lui faire un procès en antisémitisme est tout de même aller un peu vite en besogne.

Nous sommes entrés dans un système où la parole est complètement verrouillée. Soit, dans un sens direct, un propos ne convient pas à la bien-pensance et c'est le procès en infamie assuré ; soit c'est le sens figuré qui va choquer alors que son auteur l'a manifestement utilisé au sens premier et c'est la même source d'infamie collective.
En un mot, il devient impossible d'exprimer publiquement la moindre idée sur un mode abrupt sans voir l'auteur cloué au pilori. A quand l'interdiction de la moindre réaction de colère, pointe de colère qui devra nécessairement conduire en asile (le mot n'existe plus, c'est vrai...), en hôpital psychiatrique ?

Pour le cas Frêche, à l'évidence, il s'agit de l'exploitation politicienne en interne au PS pour tenter de reprendre la main sur une fédération qui échappe à ses dirigeants nationaux. Quant à Monsieur Fabius, ancien Premier ministre, il eût été hautement souhaitable qu'il ne plaçât pas sa réaction sur un plan ethno-religieux, mais sur le seul plan qui convenait : une grossièreté prononcée à son encontre. Point final !

Frédéric

Mr Bilger,
Vous condamnez perfidement M. Frêche à la vindicte, en insinuant le dépassement de la règle de trois franchie par le biais de vos supputations, et surtout de vos suppurations à l'encontre des artistes. Sachez que les propos de M. Hortefeux, ex-ministre de l'identité nazionale, n'ont manifestement provoqué le moindre courroux, ni le moindre verbiage de vos billets.
Tardivement et drapé solennellement de votre hermine, en cette saison hivernale, vous passez sous silence la chronologie des propos tenus. Il me semble qu'un certain journal, à l'approche des régionales, goulûment subventionné par l'Etat, sur ordre, n'ait réchauffé ces propos datant de décembre.
Le jugement sera prononcé par les urnes, et non de votre billet.
Pour conclure sur une touche artistique et une douce musique, et ne vous en déplaise, "les bourgeois plus ça devient vieux, plus ça devient bêtes."
Le bal des faux culs !

Alex paulista

La phrase est anodine une fois remise dans son contexte. Ce qui est énervant c'est que Frêche est un habitué du fait.
Contrairement à JDR, je trouve Fabius complètement nul. Au pouvoir, il nous a pondu des lois bancales et démagos complètement inapplicables, juste parce que le titre sonnait bien (l'imposition à 40% des plus-values issues de levées de stock-options est un bon exemple). Dans l'opposition, il nous a fait un virage opportuniste vers l'ultra gauche, ancrant solidement le PS dans le gouffre pour dix années de plus. Le problème, c'est qu'il incarne moins bien ses personnages que Depardieu: il n'a pas la tronche de l'emploi avec son pli sur le pantalon. C'est pour cela qu'il a bien fini d'avoir de l'avenir.

Malgré tout, Fabius est très intelligent. Il sait que lui et Frêche ne boxent pas dans la même catégorie: lui est un homme politique d'envergure nationale, Frêche est d'envergure régionale et gagne aussi des votes en existant brièvement par ses polémiques. Il gagne aussi à se définir en réaction avec la capitale, ce qui peut plaire dans le Languedoc.

Malgré la différence de niveau, Fabius est dans l'échec et Frêche constamment réélu...

Quant à la judéité de Fabius qui serait baptisé, le sujet est assez peu intéressant. Je trouve amusant qu'il se trouve un responsable israélite pour nous expliquer qui est antisémite ou ne l'est pas. Même quand ils se veulent apaisants ils arrivent à m'énerver ces drôles du CRIF.

Je ne comprends pas: tous mes amis juifs français ou brésiliens sont tranquilles, rigolent plutôt de ces histoires, ne sont pas en permanence polarisés par leur religion ou à nous recycler la Shoah. Même quand ils parlent d'Israël ils s'accordent à reconnaître que la situation est compliquée et que les torts sont partagés.
Au travail, ils bossent en parfaite entente avec les Libanais.

Pourquoi tous les juifs du PAF, du CRIF et de l'intelligentsia ne nous lâcheraient pas la grappe de la même manière avec leur prétendues origines ? J'ai l'impression de devenir antisémite dès que je me penche sur les médias français...

Gainsbourg me manque.

Gérard CHINETTI

Intelligent, Laurent Fabius ? Ce serait à désespérer de tout et, bien sûr de la "méritocratie républicaine" et de ses "filières d'excellence", Sciences-Po et l'Ena s'il ne l'était pas...

Antisémite, Georges Frèche ? Nombre d'"Amis des Juifs" se portent garants qu'il ne l'est pas...

Alors, le débat est-il là ?

Observons d'abord que l'expression "pas très catholique", dans le langage courant, s'applique très généralement à des opérations ou des procédés aux limites de la "magouille"..

C'est l'exemple cité par le "Robert": "une chose pas très catholique": peu conforme à la morale, sujette à caution.

L'appliquer à un visage, à une "tronche" est donc relativement innovant.

J'y vois, personnellement, avec, bien sûr, le souci de "faire mal", une réponse aux propos cinglants et définitifs de Laurent Fabius sur LCI (ou I-Télé??) quelques jours auparavant.

Finalement, c'est une scène de corrida : le torero Fabius impassible et le taureau Frêche qui plonge dans le chiffon rouge...

Responsabilité partagée ? En tout cas, haine partagée, viscérale, entre ces deux hommes, glaciale et acérée chez Fabius, explosive chez Frêche.

Fâcheux pour la république toutes ces haines violentes sur tous les versants de l'échiquier politique..

Sans doute fâcheux pour le pays aussi.

Catherine JACOB

Ce que je pense :

Georges Frêche a le droit de parler français.
Georges Frêche a le droit d’exprimer une opinion à propos de Laurent Fabius son coreligionnaire de gauche. (Je m’explique : Coreligionnaire : n, Celui, celle qui professe la même religion // Personne qui professe les mêmes opinions, les mêmes doctrines que d’autres : «Coreligionnaire politique ». ]
Georges Frêche a le droit de faire sourire dans tous les sens du terme.
Alors, qu’est-ce qui est susceptible de motiver et de justifier la polémique actuelle qui ne serait sans doute pas née telle quelle, mais aurait sans doute suscité une polémique différente dans le cas d’une qualification identique de la « tronche ».

[Attesté dès 1298 au sens de « bûche, poutre ». Du latin populaire trunca dont sont issus « tronc », « tronçon », etc. Attesté en 1596 dans le sens de « tête »- Source http://fr.wiktionary.org/wiki/tronche qui donne également (Par extension) Personne intelligente. : Ce type-là, c'est une tronche en maths.]

de par ex. Théodore Monod, le « chercheur d’absolu » et le géologue de nos jours décédé.
On se serait aussitôt récrié : « C’est faux, et c’est injurieux) »; Pourtant le géologue n’appartenait pas à l’Eglise catholique romaine mais était engagé dans la vie de son Eglise et de la Cité en tant que protestant. Or, qu’est-ce qui aurait motivé une telle réaction?
D’une part la familiarité du mot « tronche » à son propos, même si c’était une « tronche en géologie » = Quelqu’un qui sort du lot de façon remarquable par, ici ses connaissances.
D’autre part, l’emploi de ‘catholique’ visant sans contresens possible le sens ‘honnête et moral’, il eût été faux et calomnieux de laisser entendre que cette personnalité de l’univers protestant était malhonnête et amorale et qu’on en jugeait par l’apparence. En revanche, si on avait dit : Théodore Monod n’était pas catholique mais protestant. C’est là un énoncé qui n’eût paru offensant à personne, vu que c’était la vérité et que de cette vérité des faits, on ne tirait nulle conclusion désobligeante.

Or, tout est là s’agissant de la polémique actuelle :
On a conclu du propos exprimé avec un relâchement de langage condamnable (‘tronche’ au lieu d’ ‘air’ par ex.) vu son âge et son statut d’élu, par le président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, ancien marxiste-léniniste souvent qualifié de ‘laïque œcuménique’, qu’il avait eu l’intention d’exprimer quelque chose de désobligeant à l’égard de Laurent Fabius sur un autre plan que celui de faits relatifs tant à la morale ainsi qu’à l’honnêteté, qu'à celui des faits relatifs à une confession religieuse déterminée. Autrement dit d’avoir voulu dire dans l’implicite de mots dont le sens intrinsèque n'a rien d'insultant, que la confession juive de Laurent Fabius lui donnait l’air immoral et malhonnête, ce en détournant l’emploi familier d’un adjectif également synonyme d’ « universel et généralement admis par tout le monde ».

Eut-il dit, « Laurent Fabius n’a pas l’air « Franc » », que n’aurait-on alors épilogué!

Admettons que son opinion aurait eu intérêt à s’exprimer dans la forme suivante : « Monsieur Laurent Fabius me fait l’effet de manquer de franchise. », autrement dit dans la forme de l’opinion qui, n’engageant que soi, s’exprime néanmoins dans le respect de l’adversaire quand bien même on affaire à un coreligionnaire et qu’on n’est pas soi-même de confession catholique, laissant d’autre part la familiarité de langage à d’autres dans la bouche desquelles elle porterait moins à conséquence.

Mais pour ne pas être « frech » comme on dit par ici ( voir avec : http://projetbabel.org/francique/lexique_rhenan.php3 ) sans doute eût-il fallu tourner sept fois sa langue dans sa bouche, ce qui n’est le fort de nos politiques d’aucun bord et ce dont témoigne donc également l'actuelle polémique initiés par une coterie socialiste composée de personnes qui manifestement ne sont pas des tronches... en linguistique française!

mike

Une fois de plus les médias auront reproduit quelques mots sans les restituer dans leur contexte : d'où un débat de plus sans intérêt.
"Quand on veut tuer son chien..."

Jean-Dominique Reffait

Franchement, on s'en moque que Fabius soit ou ne soit pas juif. Il suffit qu'il soit cru tel pour qu'un propos évoquant sa tronche pas catholique soit assimilé, de près ou de loin, à de l'antisémitisme, même si, dans le cas de cette expression, je trouve que le bouchon est poussé un peu loin sur l'antisémitisme.

Ce qui importe, c'est de savoir si un propos de tribune doit nécessairement s'apprécier dans un prétoire. Est-ce que tout ce qui nous choque doit se retrouver au tribunal ? Est-ce que ce qui traîne dans la rue doit se retrouver anobli par l'onction d'un jugement ?

Que Frêche soit ou non antisémite est sans importance également. Ce sont des propos qui sont appréciés à l'aune d'un climat général. Lorsqu'il dit cela, Frêche sait parfaitement qu'il va faire mal. Souhaitant la défaite de Fabius aux régionales, il lance un truc susceptible d'éloigner de lui des électeurs qui le croyaient ordinairement catholique. Que M. Prasquier, président du CRIF (Conseil Représentatif d'Israël en France), apporte son soutien à Frêche n'interdit pas de penser que l'intention de Frêche n'était pas de balancer un propos antisémite.

Ce qui importe c'est de ne pas tout traîner au tribunal à la première vexation. Fabius ne délègue pas sa bagarre à des inconnus institutionnels.

BRUNO

Cher monsieur Bilger, c'est un truisme de dire que Fabius n'a pas une gueule très catholique, mais ce n'est en aucun cas de l'antisémitisme. On ne peut plus rien dire, nous sommes en période électorale et tout est bon pour faire parler de soi...

SR

Franchement c'est du pipi de chat ces saillies entre gens issus de la même caste des nantis. On entend pire à Solferino, Fabius peut être très vulgaire, il restera celui qui a privatisé un maximum pour arranger les affaires de ses amis. Bref, aucun intérêt.

Véronique Raffeneau

@ Pilou

"Laisser croire qu'il est juif est donc de la diffamation."

Depuis quand, pour reprendre votre expression, laisser croire que Laurent Fabius est juif serait une diffamation ?

On peut être juif et catholique, juif et athée, juif par appartenance à une culture et à des traditions et non juif par religion.

L'éventail peut être très large.

Laurent Fabius peut être catholique, peut être croyant, peut être pratiquant. Il peut aussi simplement se reconnaître dans une identité spirituelle léguée par ses parents.

Il peut tout autant être blessé et outragé quand est désigné et stigmatisé chez lui une autre part de son identité.

Celle que ses parents ont pu lui transmettre tout en se convertissant au catholicisme. L'un n'exclut pas l'autre.

Tout cela appartient au récit intime de la famille Fabius et ne nous regarde pas.

@ Philippe

Pour le billet, Jean-Dominique résume très bien ce que je pense.

"Laurent Fabius, dont je m'amuse toujours à imaginer qu'il descend de la glorieuse gens romaine des Fabii, a poussé la crotte dans le caniveau, sans autre forme de procès. Pas question de l'en sortir par la voie judiciaire ; dans le caniveau tu es, dans le caniveau tu restes et je ne t'y rejoindrai pas."


Savonarole


Rédigé par: Pilou | 04 février 2010 à 12:14

"M.Bilger, je vous invite à lire sur Wikipedia la notice sur Laurent Fabius...
Il fut baptisé...
Laisser croire qu'il est juif est donc de la diffamation."
__________________________________________

Et toi, Pilou, tu as été baptisé à l'eau bénite ou au Pastis ?

Pilou

M.Bilger, je vous invite à lire sur Wikipedia la notice sur Laurent Fabius.
Vous y apprendrez que ses parents s'étant convertis au catholicisme avant sa naissance, il fut baptisé et milita dans une association catholique à Sciences Po.
Laisser croire qu'il est juif est donc de la diffamation.

Par ailleurs, l'expression "pas très catholique" qui est désuète à Paris (on dira plutôt "il est pas net" ou "je le sens pas") est courante dans le sud de la France.

Achille57

Bonjour monsieur Bilger

Eh bien dites donc vous avez été dur avec nos intellectuels français hier sur France Info. Mais sur le fond, je ne vous donnerai pas tort...

Pour en revenir à cette « affaire » Frêche », j’avoue que je ne m’attendais pas à de tels cris d’orfraie. Certes il y a ce que l’on dit et la façon dont on le dit.
Je suis sûr que Georges Frêche, lui-même, ne s’attendait pas à ce que ses paroles soient prises comme un outrage envers une personnalité de confession juive. Il ne faisait en fait que répondre à Laurent Fabius qui, peu de temps auparavant, avait dit que personnellement s’il était un électeur du Languedoc-Roussillon, il ne voterait pas pour Georges Frêche.

Bref, c’était simplement la réponse du berger à la bergère avec l’humour un peu rugueux (je crois qu’on appelle cela une galéjade) qui fait le charme du tempérament languedocien.
Pas vraiment de quoi en « faire un fromage » comme on dit, d’autant que même si ce personnage, haut en couleur, s’est déjà distingué par le passé par des propos pas très « politiquement corrects » et même sentant carrément la xénophobie, il n’a jamais, me semble-t-il, tenu des propos franchement antisémites. En fait il a tout simplement un humour un peu « lourd », très éloigné des réparties tout en finesse pratiquées dans les salons parisiens de la rive gauche.

Je pense en fait que le PS n’était pas « à l’aise dans ses godasses » (pardon pour le terme que Frêche lui-même n’aurait pas dédaigné) en n’ayant pas aligné une liste contre Georges Frêche dans la Région Languedoc-Roussillon, alors que celui-ci était exclu du PS depuis janvier 2007. Des critiques au sein même du parti s’étaient manifestées à commencer par celles de Laurent Fabius.

Donc cette répartie malheureuse, disons plutôt maladroite, consistant à dire que Fabius n’avait pas une tête très catholique (alors que pas orthodoxe aurait sans doute passé sans problème) a été une occasion inespérée pour permettre à la direction du PS de « corriger le tir ». Le risque en soi n’est pas très grand car Frêche a toutes les chances de remporter les élections et comme il a l’étiquette Divers Gauche, l’UMP ne pourra pas remporter cette région, ce qui pour le PS est ce qui importe avant tout.

Un petit peu hypocrite comme manœuvre, mais les appareils politiques nous ont habitués à ce genre de « tripatouillage » assez hypocrite, il faut bien l’avouer.

Savonarole

M. Bilger, j'ai une telle phobie du politiquement correct que j'hésite à vous exprimer ma totale approbation...

Toutefois...

Il y a quelques années Patrick Besson avait croqué avec humour le "politiquement correct" dans une de ses chroniques "Plateaux TV" dans Le Figaro. Séjournant dans un hôtel, il appelle un ami au téléphone portable et il lui dit : "je t'attends dans le lobby de l'hôtel"... A ce moment là, Bernard-Henri Levy, surgissant de derrière une colonne de marbre, se met à hurler : "Il a dit "lobby" !"...

L' Académie Française devrait se réunir de toute urgence afin de gommer de notre dictionnaire toute une série de mots & expressions désormais passibles des pires tourments.
Un nouveau Larousse palimpseste, pourquoi pas ?...

Sans jouer les matamores (profitons-en , "matamore" est encore dans le Larousse !), quand cesseront donc ces processions de flagellants millénaristes ?

Tout de même, lorsque vous avez Richard Prasquier, Président du CRIF, qui nous dit "Georges Frèche n'est pas antisémite", cela devrait suffire à clore le débat.
La sobriété de Laurent Fabius tranche avec la curieuse servilité de la presse.

On appréciera peut-être cet empressement en lisant ce qu'en pense Daniel Schneidermann :

"Dans son éditorial du 1er février 2010, Daniel Schneidermann se demandait pourquoi le PS a réagi de façon si disproportionnée pour cette petite phrase alors que Georges Frêche avait sorti des propos plus contestables dans le passé. Il se risquait à une interprétation peut-être fort pertinente : « Trop c’est trop. Pourquoi maintenant ? Sans trop de risque, je pressens que beaucoup d’entre vous tireront la conclusion suivante : "les harkis et les Noirs, passe encore, on a le droit de rire ; mais pas les Juifs, et surtout pas Fabius". Rien n’indique qu’ils aient tort". (source Agoravox)

polo

Votre point de vue m'intéresse beaucoup mon cher PB...

Personnellement, j'aurais tendance à être d'accord avec tout ce qui a été dit dans les messages et en désaccord avec vous. Cependant, les propos venant d'un Georges Frêche dont on connait les excès, je ne peux m'empêcher de penser qu'il a utilisé cette expression en connaissance de cause et pour bénéficier de l'ambiguïté de celle-ci.

"Et alors ?" aurais-je tendance à dire (pas par antisémitisme évidemment mais plutôt en réaction à la police de la pensée et de la parole qui sévit aujourd'hui en France même si dans le cas de Georges Frêche, c'est très limite).

Et là, effectivement, bravo à Monsieur Fabius qui a su réagir avec intelligence et dignité.

Herman

Ah oui ! Ce qui me fait marrer, c'est de voir la droite effarouchée, alors qu'elle trouvait toutes les excuses aux propos d'Hortefeux, dont la gravité me semblait plus manifeste, ou de Morano. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, ceux de Frêche sont très intéressants. Pas de chance pour ce dernier, il est en tête dans les sondages pour la région...!

Herman

Décidément M.Bilger, vous n'en finissez pas de m'étonner ! Car même si l'attitude de Fabius suite aux propos de Frêche a été plutôt sobre, il est tout de même regrettable qu'il n'ait pas tout simplement ignoré ceux-ci.
Surtout que, comme le note le site "ACRIMED", les médias n'ont pas restitué correctement les propos de Frêche qui sont :
"Huchon, ça c'est du solide, moi je serais à Paris, je voterais Huchon. Si j'étais en Haute-Normandie, je m'interrogerais. Ce mec me pose un problème. Il a une tronche pas catholique, ça fait rien mais peut-être je voterais pour lui mais j'y réfléchirais à deux fois" [puis à l'attention des journalistes présents:] "Notez là-haut, je vous fais une puce" (en référence à une rubrique du "Midi Libre" (source de la citation), "La puce à l'oreille", qui regroupe des brèves.
Et l'on sait, en outre, que c'est en réponse à Fabius qui disait qu'il ne voterait pas Frêche, et tout ça il y a deux mois...
Pour les autres propos, sur les harkis, les noirs, etc., je vous invite à lire un article, à charge, du site "oumma.com" (le lien est à la fin de l'article d'acrimed).
Entre autres : "Dans cette équipe, il y a neuf blacks sur onze, la normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais là, s'il y en a autant, c'est parce que les blancs sont nuls[...]". Je ne vois pas non plus de racisme là-dedans !
Et pour Gérard Depardieu, je ne vous comprends pas non plus. Où est son inconséquence ? C'est peut-être le meilleur acteur qu'on ait en France, et malgré son aura, c'est celui qu'on entend le moins, à côté des "stars" dont vous déplorez sans cesse l'immixtion dans les débats politiques ou publics !
Cher Philippe, vraiment, vous m'étonnez !
Cordialement.

yves bouant

Fabius n'est pas..... Frêche est un.....
et tous ceux qui épiloguent à longueur de journée ne confondent pas les problèmes.
On verra ce que les électeurs de Languedoc- Roussillon décideront. Ça va être long, suspens insoutenable.
A Haïti, il fait un temps splendide, 200 000 morts, des vies, de l'horreur. Là aussi, c'est la presse qui le dit, elle dit aussi que Mme Aubry a été entendue au sujet du dossier de l'amiante.
Libé nous tient au courant du cancer de M.D.A, c'est la fin elle s'y prépare, seule, forcément seule, avec plein d'amis près d'elle, mais seule.
Bref, je sais pas si c'est catholique, il me semble surtout que c'est très c...
J'oubliais, faut-il être c.., que des centaines de milliers de chômeurs, arrivent en fin de droits. Ils sont inquiets, très inquiets, alors qu'au P.S et à l'UMP on cause, on cause.
Sous la burqa ouais c'est la plage, la Méditerranée, aurait pu chanter Renaud quand il était en vie.
Nougaro lui, nous dit :
"Un torrent de cailloux roule dans ton accent
Ta violence bouillonne jusque dans tes violettes
On se traite de con à peine qu'on se traite"
La journée sera dure à devenir demain, j'attends M.D.A. Je ne peux pas penser à autres chose, M.D.A, c'est le symbole de tous ceux qui souffrent en silence, seuls, alors j'écoute tout ce qu'elle dit, parce que moi aussi, un jour, je serai seul.

Jean-Dominique Reffait

Laurent Fabius fait partie de cette caste maudite d'hommes politiques : il est trop intelligent. Cette intelligence l'a mis trop souvent en porte-à-faux avant de finalement tomber dans ce qui constitue une splendide victoire à la Pyrrhus pour lui : le referendum sur le traité constitutionnel. Il ne lui a pas été pardonné d'avoir compris le traité, le peuple et l'incompatibilité qu'il y avait entre les deux. Il ne lui a pas été pardonné de ne rien céder sur quelques principes simples manifestement mis en pièces dans ce traité. C'est foutrement dommage car il eut été un président d'une autre allure. C'est le meilleur à gauche et c'est celui qu'on ne prendra pas.

Vous avez raison de souligner qu'on s'achète à bon compte une stature de rebelle en passant outre l'étau fort serré du propos convenu. C'est l'un des effets pervers de cette manie de plaider à toute force. Un jeu désormais qui consiste à passer entre les mailles du politiquement correct, tester jusqu'où l'on peut aller trop loin. Personne n'a eu la cruauté d'exprimer ce qu'évoquait la tronche de Frêche. Il y a, ce me semble, fort à dire sur le sujet.

Avec le flegme et l'ironie grave qui le caractérise, Laurent Fabius, dont je m'amuse toujours à imaginer qu'il descend de la glorieuse gens romaine des Fabii, a poussé la crotte dans le caniveau, sans autre forme de procès. Pas question de l'en sortir par la voie judiciaire ; dans le caniveau tu es, dans le caniveau tu restes et je ne t'y rejoindrai pas.

L'ignoble Infreequentable

Monsieur le Proc',

Vraiment un très bel exposé du mécanisme de "judiciarisation" qui a été évité par l'attitude de "Fafa l'emp...".

1 - L'ex "Plus jeune Premier ministre" est catho (comme moi, mais moi je suis "papiste" depuis avant le 8ème siècle) de père ashkénaze.
Ce qui ne retire absolument rien à la qualité de son baptême en l'église de Notre-Dame-de-Passy.
Il est et restera de "ma" communauté comme tous les autres.

2 - Notez au passage que chez les "papistes", c'est bien la seule religion qui permet, grâce à la notion de "révélation", la conversion de Paul, d'être universelle, jusqu'à en devenir Cardinal même !

Chez les "hérétiques", c'est un choix personnel.
Chez le "feujs", c'est la naissance.
Chez les "musulmans", même un converti reste ce qu'il est, même quand il doit changer de nom (pour commercer par exemple : ça s'est un peu perdu, mais j'en connais).

Les autres religions ne sont pas révélées, ça ne compte donc pas...

3 - On oublie les propos sionistes de "Fraîche" lors de la campagne de 2007...
Assez assourdissant et décalé : c'est encore en ligne, vous pourrez vérifier.

4 - Et "la tronche du mec qu'on ne prend pas en stop" sur le bord de la route à l'adresse de Georges Marchais.
Général Bigeard ? Je ne me souviens plus...

Les "dérapages" comme vous dites, sont odieux dans une République qui se veut démocratique et laïque.
"Fraîche" en devient exécrable à force de caresser dans le sens du poil de son électorat de "rapatriés" avec des coups à "3 bandes" parfaitement inutiles.

Le PS n'a rien fait de bon depuis trois ans, mais là, enfin, il se redresse dans l'honneur.
Et offre à "Fafa l'emp...." une vraie stature d'homme d'Etat, au-dessus de ce type de querelles.

J'adore la démarche.
Mais franchement, on pourrait faire autrement et en plus "acceptable", non ?

Pierre-Antoine

@PB
"Le débat public a avantageusement remplacé le débat judiciaire."

J'ai du mal à vous suivre.

Qu'une victime, librement et en conscience porte plainte ou pas c'est son droit ! Mais que la populace s'érige en justicier je dis non !

Seriez-vous pour que certaines affaires se traitent sur la place publique au lieu du feutré des conciliabules du parquet ?

Pourquoi pas , je vois ça d'ici !
Avec les médias dans le rôle des avocats des deux parties et bien sûr dans celui du procureur. Et au final un sondage SOFRES pour établir le verdict !

Malgré l'estime que l'on peut avoir pour l'un ou la mésestime pour l'autre, je suis contre un débat public en lieu et place d'un débat judiciaire.

Mais je serais pour que ce dernier se fasse dans la transparence la plus totale !

Mais peut-être ai-je mal saisi le sens de votre propos...

Cordialement

Pierre-Antoine

JM MUYL

Bizarrement, je n'ai entendu personne relever la similitude avec les attaques de Poujade contre Mendès-France. M. Frêche est dans cette veine là.

jpledun

Malgré le non dépôt de plainte de M.Fabius, M.Frêche récupère quand même le rôle de victime. Ne l'avez-vous pas vu en larmes ce soir sur BFM TV ?

J'aime de moins en moins le système du portrait en creux...

jpledun

Nous devions être très antisémites dans ma famille, parce que cette expression, moi je l'ai entendue maintes fois dans la bouche de mon père (paix á son âme) ou de mon grand-père (oui, celui de l'odeur du cuir et de la colle) entre autres.

:-)

Ambiance.
Nous sommes dans une société de la dénonciation. Ceci est exécrable.

Combien de fois ai-je entendu : "Le PS dénonce vigoureusement..." (Quand on dénonce c'est toujours vigoureusement - je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça)

L'UMP est, évidemment, á mettre á la même enseigne.

Les médias, encore eux, se font un malin plaisir de ressortir au bon moment (quel talent) le mot de travers d'il y a trois semaines, de transformer la blague de mauvais goût, dite en privé, en audience Eurovision (HDMI compatible !).
France2 (á la solde de Sarko, comme chacun le sait) désinforme á qui mieux mieux.
(Par exemple, une enseignante nous dit ce soir, qu'avec le décret de Woerth sur la fonction publique, elle pourrait devenir… policière. Alors que le projet de loi dit trois fois tout le contraire)

Alors voilà. Me voici réduit á traîner sur le net, glaner les versions (intégrales) de chacun pour me faire mon propre journal.
C'est vrai, il y a pire comme situation.

Pour revenir au sujet, M. Fabius á mes yeux est quelqu'un de pas honnête. Politiquement parlant.
Je préfère un Besson à deux Fabius.

Ce que je viens d'écrire n'est pas catholique n'est-ce pas ?

Prince2b

Bonjour, la lecture de votre billet me laisse perplexe...J'ai l'impression que sous l'apparence de la modération qui vous est coutumière, et qui fait que votre lecture m'enchante le plus souvent, elle n'évite pas les amalgames faits par la meutes des aboyeurs....

Soyons clairs, je suis un Montpelliérain de naissance et de cœur, et je soutiens depuis 25 ans G. Frêche... Je ne me cacherai donc pas derrière un faux masque !!! Certes, l'homme est grossier, parfois vulgaires, et les saillies qu'on lui reproche font partie de sa grossièreté pour l'incident sur DES (et non, LES) harkis, et vulgaires (à mon sens sur l'épisode des noirs en équipe de France)... Pour le dernier épisode, il n'est ni l'un, ni l'autre, il est simplement courant...
Ce qui me dérange, c'est l'amalgame, fait entre ses mots, et la signification que la plupart cherche à leur donner.
Ainsi, reprenez le verbatim des "sous hommes"...: http://www.mediapart.fr/club/edition/anti-buzz/article/251108/ps-une-autre-epine-dans-le-talon
C'est justement, parce que Frêche défend depuis toujours les harkis (comme peu d'élus l'ont fait en France), que les 3 "traités" de sous-hommes sont traités ainsi, car comme il le dit (mais personne ne publie jusque là généralement) : "Il faut que quelqu’un vous le dise, vous êtes sans honneur, vous n’êtes même pas capable de défendre les vôtres. Voilà. Voilà. Alors, dégagez. "
Pour les noirs, là aussi le verbatim est important : personne ne souligne que les noirs qui sont en équipe de France, c'est parce qu'ils se sont battus pour y arriver, et que c'est tout à leur honneur, contrairement au blancs, qui sont nuls....
Je m'amuse que le respect de la norme ne marche dans notre pays que dans un sens... Pourquoi tout le monde applaudit, lorsque l'on dit qu'il y a trop d'hommes en politique, ou dans les grandes entreprises, et pourquoi les mêmes s'offusquent-ils quand Frêche, prétend que la logique serait qu'il y de 3 à 5 noirs, reflétant ainsi la société ??? Donc, la politique de quotas ne marcherait que dans un sens ??? Personnellement je trouve beaucoup plus vulgaire TF1, qui engage "son noir de service", et excellent journaliste au demeurant.... C'est bien d'ailleurs le problème avec les quotas, c'est qu'un extrémiste à la Le Pen, peut nous les renvoyer à la figure...
Enfin, la dernière phrase, sur la "tronche" de Fabius m'a beaucoup fait rire, car je l'emploie beaucoup moi-même, et dans tous les domaines... Mon chien qui a fait une bêtise, et je remarque sa tête... ouhh, t'as pas l'air très catholique, toi !!!! Mon rôti qui a cramé ? idem... Pour moi, cette phrase en dit beaucoup plus sur ceux qui s'en offusquent, que sur celui qui la prononce ; comme on dit, faut vraiment avoir l'esprit mal placé...

Enfin pour finir (enfin !) : dans les délires que j'entends ces derniers jours, c'est la fameuse phrase "mieux vaut perdre une région, etc..."...Cependant, l'honnêteté intellectuelle, voudrait que lorsqu'on veut la mettre en réponse à la droite, qui pour ne pas perdre son âme, préférait perdre une élection (enfin, une certaine droite), le cas actuel, reviendrait à faire perdre Frêche pour que Couderc, candidat de droite, remporte la région... Et là, il est juste de rappeler que Couderc à été 6 ans vice-président du Languedoc, grâce à une alliance avec le FN... Et, vous l'aurez compris, à mes yeux, et aux yeux de 88 % des militants socialistes qui ont désigné Frêche en décembre, Frêche n'est pas à mettre au niveau du F.N.

Mathieu

J'ai personnellement du mal à accepter si rapidement le reversement "évident" de la signification de l'expression.

Il en va quand même selon vos mots de l'existence d'une "réserve au caractère antisémite" qui, si subtile que puisse être l'expression, sous-tend l'idée d'un propos "inspiré par la haine des juifs" (Le Robert).

Personnellement, je suis frappé par l'absence de mesure entre le caractère grave d'une telle accusation et l'inexistence de doutes chez ceux qui l'affirment. Pour moi M. Fabius n'agit pas avec modération quand il affirme que ces propos ont "évidemment" (RTL) un caractère antisémite. La réception actuelle de cette évidence, quasi-unanime dans ceux qui s'expriment, me gêne beaucoup. Elle me gêne d'autant plus que les réactions de M. Frêche (explications publiques et privées) n'ont aucune résonance, ne bénéficient d'aucune considération de la part des accusateurs.

La polémique est dérisoire certes, mais cette conviction implacable et quasi-unanime donne le vertige.

Cet épisode me rappelle celui de M. Hortefeux où c'était vous-même qui m'aviez permis de prendre du recul. Je me permets modestement de vous répliquer vos propres mots (deux fois merci donc !) :

"
(...) rien n'est plus porteur aujourd'hui que de désigner l'adversaire comme raciste.
(...)
Cela vous pose sur le plan éthique et conduit l'autre, toujours, à une défense malaisée car comment mettre au jour la limpidité de son esprit ? Tâche quasiment impossible.
(...)
Le racisme, c'est bien autre chose que la nudité d'une phrase. Il dépend du ton, de l'interlocuteur, de la familiarité ou non du moment, de la blessure qu'on provoque ou non.
"

Pour finir, et pour rebondir sur ce dernier paragraphe, l'enregistrement sonore apporte un éclairage : http://www.montpellier-journal.fr/2010/01/freche-fabius-lenregistrement.html

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