Bernard-Henri Lévy en face d'Eric Conan, Nicolas Domenach et Alexis Lacroix, dans Marianne : sept pages d'échanges passionnants et "musclés".
J'ai trop souvent déploré la pusillanimité médiatique pour ne pas me féliciter, presque comme d'une "première", de cet entretien exemplaire grâce à la vigueur, voire la brutalité des questions et à la force, à l'intensité des réponses. Les interrogations n'ont rien esquivé, les répliques n'ont rien éludé.
Combien de fois, lisant ou entendant un dialogue politique, culturel ou sociétal, éprouve-t-on la sensation d'un manque, la conscience d'une superficialité, comme si la personnalité "à la question" était protégée de tout ce qui précisément aurait été de nature à la mettre en péril, en inconfort, comme si le journaliste n'avait eu pour seule ambition que de s'épargner les risques d'une audace, d'une absence de complaisance ou d'un excès de curiosité ! La conséquence en est que demeure un immense vivier au sein duquel, probablement, les médias n'iront plus jamais puiser. Un questionnement inachevé ou médiocre ne se rattrape jamais. Trop souvent, l'impression peut naître que l'objectif du journaliste est très éloigné de l'attente du citoyen. Là où le premier sollicite avec mesure et s'enquiert avec précaution, le second, dont la curiosité n'a pas à se soumettre aux mêmes pudeurs, rêve de lumières qui n'opposeraient pas seulement des pensées tièdes entre elles mais feraient s'affronter les arrière-pensées et les visions personnelles.
Dans Marianne, les trois journalistes, sans langue de bois, en s'efforçant au contraire, avec une sorte de volupté polémique, de briser les codes traditionnels et les prudences obligatoires, ont permis à BHL, qui ne déteste pas être apparemment acculé à partir du moment où son intelligence et sa qualité argumentative lui offrent une ligne de persuasion ou de fuite, de donner le meilleur de lui-même. Loin d'être désorienté par le combat qu'on lui imposait et la mise en cause de ses pratiques aussi bien personnelles que publiques, il s'est en quelque sorte appuyé sur l'élan négatif qui lui était renvoyé pour projeter avec intensité et parfois insolence vers autrui sa conception du monde, ses jugements sans nuance, ses paradoxes et cette oralité brillante dont il est difficile de se déprendre tant elle embellit le fond. Cette pugnacité réciproque n'a pas interdit de réserver sa part au promotionnel décent puisque BHL publiera le 10 février deux nouveaux livres, "Pièces d'identité" (une compilation) et "De la guerre en philosophie." Cette conciliation facile à opérer entre un débat volcanique et stimulant et le fait éditorial rend moins supportables les services à BHL plus classiques, extériorisant un pur souci laudatif et relevant d'un processus où son influence et son pouvoir (Le Figaro, L'Express, Le JDD, Paris Match) apparaissent au moins aussi éclatants que ses aptitudes à la compréhension du monde et au choc des idées.
Une empoignade de cette nature, s'il faut lui chercher un précédent, je ne l'ai connue qu'avec le candidat Sarkozy, provoqué par des journalistes de Libération et attaquant sur le même mode. Un régal politique, un moment infiniment rare dans la bienséance ou les simulacres d'interviews. Il était clair que l'antagonisme n'allait pas se résoudre ensuite par des tapes dans le dos, une familiarité secrète venant contredire l'hostilité ostensible.
Je n'ai pas envie d'examiner la teneur des justifications de BHL devant les critiques qui lui étaient faites mais seulement de souligner à quel point sur certains points il parvient mal , me semble-t-il, à dissocier ce qu'il est et ses causes personnelles de ce qu'on l'invite à aborder objectivement. Plus soucieux de se défendre en feignant d'analyser l'autre que de demeurer en retrait pour mieux apprécier. Lorsqu'il estime "nauséabondes" les attaques sur le côté bling-bling du président Sarkozy, je le trouve bien sévère et un tantinet condescendant. J'ai l'impression alors que sa dénonciation constitue une apologie pour lui-même comme s'il ne supportait plus, chez lui, que l'homme riche et mondain soit décrié au détriment du philosophe et de l'écrivain. Pour le reste, j'avoue que son talent est indéniable qui le constitue comme un formidable avocat de lui-même, de ses choix, de ses parti pris assumés, enfin de sa vision politique et internationale.
Pourquoi ce modèle d'empoignade ne ferait-il pas école en montrant aux médias frileux ou paresseux qu'il y a de la place pour un journalisme revigoré et des personnalités - jusqu'au président de la République et les ministres - acceptant la vérité et la sincérité des échanges plutôt que la comédie peu ou prou qui y préside généralement ? Il y aurait soudain du vent dans les branches de la démocratie !
Et tout le monde serait gagnant.
Dans Marianne, en effet, BHL s'est grandi et les journalistes n'ont pas été défaits.
Si cela peut interesser quelqu'un... ce papier ecrit par Rosie Millard du Sunday Times et qui date d'aujourd'hui 14 fevrier 2010
"Bernard-Henri Levy: Oui, but I’m such a clever clot
The French philosopher with rock-star status, who is a friend of Blair and Sarkozy, shrugs off his folly in falling for a glaring hoax in his new book. Now more people will buy it, he says..."
la suite ci-dessous :
http://entertainment.timesonline.co.uk/tol/arts_and_entertainment/books/article7026099.ece
De plus un excellent debat entre BHL et les deux "Zeric" sur le plateau de "on n'est pas couches"... impressionnant de qualite !
Rédigé par : Valerie | 14 février 2010 à 20:31
Merci pour le moment de détente.
Rédigé par: Laurent Dingli | 11 février 2010 à 19:19
You're welcome, sir !
Si on comptait sur PB pour nous débrider, il faudrait du temps pour que quelqu'un puisse nous dire "complétement à l'Ouest".
Mais, bon, il a d'autres qualités plus sérieuses qui nous retiennent ici.
D'ailleurs je vais de ce pas de souris lire et réagir aux notes nouvelles.
AO
Rédigé par : oursivi@LD&Herman | 12 février 2010 à 14:45
"ce qui nous agace là est plus ce que ses disciples ont fait de lui que lui-même, il va sans dire." (Oursivi)
Enfin un point d'accord ! Bourdieu n'avait pas à assumer ce que ses adeptes feraient de son oeuvre. Et d'ailleurs, s'il revenait à quelqu'un d'en faire quelque chose, ce seraient aux politiques, qui, à mon avis, ne se préoccupent pas assez des études sociologiques, en dehors des sondages qui sont à la sociologie ce que la mesure du Q.I. est à l'intelligence...
Catherine J., content de vous avoir permis la contextualisation de la vidéo, en espérant que le film vous aura plu.
Cordialement.
Rédigé par : Herman | 12 février 2010 à 12:07
Je vois que vous connaissez bien Bourdieu, chère Catherine J., j'espère que le film vous aura plu !
Laurent, s'il y a un intellectuel qu'il faut séparer de ses adeptes, c'est bien Bourdieu, dont beaucoup d'écrits frôlent l'ésotérisme ! Par ailleurs, il avait l'air fort respectable, en tout cas bien loin du bling-bling bhlien. Et de l'humour avec ça ! Chose qu'Oursivi n'a pas perçue, malgré son talent en la matière...
Rédigé par : Herman | 12 février 2010 à 00:09
Assez d'accord avec vous sur Bourdieu et ses adeptes, Catherine A.
Toujours fameuses vos répliques, Oursivi. Merci pour le moment de détente.
Rédigé par : Laurent Dingli | 11 février 2010 à 19:19
@Herman | 11 février 2010 à 10:28
A propos du lien pour « la sociologie est un sport de combat ». Merci pour le lien qui a permis de remettre la citation dans son contexte, lequel dit donc des choses très différentes de celles de BHL relativement à la place du politique dans la finalité des sciences, ici non pas l’économie mais la sociologie.
« Pour poser les bonnes questions scientifiques, il faut écarter les questions politiques. »
« Aux USA les inégalités liées au capital culturel sont encore plus grandes qu'en France » Id Japon continue-t-il, avec les possibilités ouvertes aux descendants des Buké 【武家】(Familles de Samouraïs sur lesquelles a travaillé à Tôdaï 【東大】 , - la prestigieuse université 【大学】 de Tôkyô 【東京】encore dite via un jeu de mots, le Phare (Homonyme de Tôdaï 【灯台】 du Japon cultivé) - un élève à Bourdieu -Qui parlait japonais I presume?-
De fait le Japon est une société certes encore, clanique, mais où les classes moyennes ont de bien meilleures chances de s’en sortir que chez nous. Je pense que Bourdieu mélangeait un peu la question de la survivances des Saibatsu (【財閥】 conglomérats industriels recoupant l’ancienne partition clanique = 一族・一門の家族的関係のもとに閉鎖的に結合した資本家の多角的経営体 style MITSUI, MITSUBISHI etc. ainsi que les banques comme SUMITOMO regroupée de nos jours avec MITSUI), après la guerre, avec la question des rapports UCHI/SOTO dans la société japonaise qui est structurée comme un langage, dirait un lacanien, et/ou que le langage structure fortement.
« Les inégalités tendent à se perpétuer. C'est un problème métaphysique, ce qui signifie que la sociologie n'a pas à prendre position là-dessus. »
Il évoque une petite Société archaïque étudiée par Marie Douglas, l’une de ses amies, et où il n'y aurait « pratiquement pas de différence entre ses membres, et on constate que ça marche très bien. »
« L'inégalité est un enjeu politique de légitimation de la dominance. Les gens ont tendance à dire que les choses vont bien quand elles vont bien pour eux. La sociologie est un sport de combat en tant que, comme un sport de combat on s'en sert pour se défendre, et on n'a pas le droit de s'en servir pour faire des mauvais coups. »
Ces propos sont à relier à cette définition de l’œuvre sociologique de Bourdieu, que pour ma part, je connais par le biais de son étude des sociétés kabyles : « L’œuvre de Bourdieu est ainsi ordonnée autour de quelques concepts recteurs : habitus comme principe d’action des agents, champ comme espace de compétition social fondamental et violence symbolique comme mécanisme premier d’imposition des rapports de domination. »
Rédigé par : Catherine JACOB@Herman | 11 février 2010 à 14:11
je ferai appel à vous, cher Astre* de la pensée.
Rédigé par: Laurent Dingli | 11 février 2010 à 10:18
Il* vous** en prie.
AO
** n'oubliez pas vos lunettes de soleil quand vous vous adressez à moi, je ne veux pas d'un procès, fut-il à l'oeil.
Cath.A, oui, ce qui nous agace là est plus ce que ses disciples ont fait de lui que lui-même, il va sans dire.
Rédigé par : oursivi@LD&Cath.A | 11 février 2010 à 11:57
"astre de la pensée", bigre quelle riche métaphore !
ps : pour aggraver mon cas, je ne supporte plus Bourdieu - qui au passage, comme disent les djeuns se la pétait grave - que nous servent à toutes les sauces ceux qui n'ont pas pris le temps de polir leur propre pensée. Un prêt-à-penser bien commode
et très à la mode.
Puisque Bourdieu a dit, on est prié de dire Amen et de se prosterner. Mais non, bon sang.
Ni Dieu ni maître.
Rédigé par : Catherine A@oursivi et Laurent Dingli | 11 février 2010 à 10:59
Voici un lien pour "La sociologie est un sport de combat":
http://voirdoc.com/streaming/societe/polemiques/la-sociologie-est-un-sport-de-combat
Bon film... si vous le regardez !
Rédigé par : Herman | 11 février 2010 à 10:28
Oursivi,
Je n'ai pas répondu au sujet de votre développement un peu confus sur le rapprochement judéo-chrétien, conséquence du conflit israélo-arabe, ou encore sur le christianisme et le judaïsme stabilisateur de modernité (contrairement à l'Islam) et autres idées tellement originales... Quoi qu'il en soit, je vous promets que, lorsque je chercherai des pensées intéressantes et inédites à débiter, je ferai appel à vous, cher Astre de la pensée.
Rédigé par : Laurent Dingli | 11 février 2010 à 10:18
Oursivi,
Pour en finir avec cette petite polémique.
Je viens de regarder la vidéo que je connaissais, elle est extraite d'un film de Pierre Carles. Mais je comprends encore moins votre réaction, je le vois plutôt dans l'ironie, mais ce n'est qu'un extrait... Vous devriez, comme vous le propose Alex, prendre connaissance de l'oeuvre de Bourdieu directement à la source, dans ses livres. Sinon, un très bon film sur lui, de Pierre Carles "La sociologie est un sport de combat", que vous trouverez gratuitement sur internet, mais je ne sais plus sur quel site...
Rédigé par : Herman | 11 février 2010 à 10:13
Rédigé par: Herman | 10 février 2010 à 18:32
"...qu'il méritait un jugement aussi sévère"
Je n'ai jamais dit que Bourdieu était un homme inintéressant, loin de là.
Mais si allez visionner la vidéo qu'Alex a mentionnée sur la précédente note traitant de BHL, vous y verrez un type boursoufflé de lui-même ; allez-y, vous verrez.
Taper Bourdieu BHL youtube devrait suffire à Google pour vous sortir cela.
Maintenant sur son oeuvre que je sais conséquente, je suis trop ignare pour m'exprimer, mais je comblerai cela un jour.
AO
Rédigé par : oursivi@Herman | 10 février 2010 à 22:59
Oursivi,
Je n'avais pas la prétention de faire un scoop, cher ami, mais de rappeler que ledit BHL n'a pas tout à fait tort et que son combat n'est peut-être pas qu'une posture. Qui sait ?
Savonarole,
Parce que vous croyez que taper anonymement sur BHL est original et fait de vous un rebelle... Comique.
Rédigé par : Laurent Dingli | 10 février 2010 à 22:41
Juste pour vous préciser, Oursivi, que je suis athée, que ce soit pour le ciel comme pour l'ici-bas. Je ne connais d'ailleurs pas très bien Bourdieu, en dehors de deux-trois livres, et du film de Pierre Carles. Toutefois, je ne pense pas qu'il méritait un jugement aussi sévère, voilà tout...
Mais ce qui m'insupporte le plus, ce sont les critiques post mortem (qui affluent depuis 2002), qui dissimulent mal la haine pour l'intellectuel (le scientifique, aurait-il dit) qui s'intéressait au peuple. Ils ne courent pas les rues...
Rédigé par : Herman | 10 février 2010 à 18:32
Bon, trêve de plaisanterie BHLoBourdieusienne, PB, les affaires récentes d'abus manifestes de mise en garde à vue pour tout et n'importe quoi mériteraient davantage papier et parole bilgérienne et débat agité - quoique je pense qu'aurions ici une sorte de consensus quant à accepter celles-ci une fois dépassé un certain seuil d'implication, et une moquerie légitime quant à ces pratiques qui mettent en garde à vue ceux qui semblent de simples témoins de faits divers déjà guère importants. Voir à ce propos l'article du Monde de ce jour.
AO
Rédigé par : oursivi@PB | 10 février 2010 à 16:22
excepté dans le Point.
LD
C'est ce qu'on appelle terminer rondement par un point au carré.
Sinon, LD, sur le nouvel antisémitisme, vous n'avez pas tort mais ressassez des lieux communs, lus et ouïs partout.
Ce transfert des réflexes de la vieille droite nationaliste vers la jeune gauche pro palestinienne et limite pro islamiste (l'ex axe Bovet-Ramadan), cela fait belle levrette qu'on l'a sur le dos.
Dites plutôt que le conflit israélo-palestinien aura au moins servi à cela, rapprocher Juifs et Chrétiens, non contre les Musulmans, mais d'une perception commune que moins de choses ne les séparent que celles les séparant de ceux-là.
Leur capacité à générer et stabiliser de la modernité, par exemple.
Leur capacité à relativiser le religieux - quoique Israël n'en soit pas le meilleur exemple, mais la Mecque est de ce point de vue encore bien plus fanatique - en est un autre, comme le rapport à la raison, là généralement placée au-dessus de tout.
ex-AequO-munier avec Bourdieu dans la suffisance, comme disait l'ami Herman.
Rédigé par : oursivi@LD | 10 février 2010 à 12:15
Plus fort que Botul, Alan SOKAL :
Alan David Sokal, né en 1955, est professeur de physique et membre du corps professoral du département de mathématiques de l'Université de New York. En janvier 2006, il a été nommé à la chaire de mécanique statistique et combinatoire de l'University College de Londres.
Sous la direction d'Arthur Wightman, il a obtenu son Ph.D. à l'Université de Princeton en 1981. En physique, les intérêts de recherche de Sokal incluent la mécanique statistique, la théorie quantique des champs, les mathématiques et l'informatique appliquée à la physique.
Politiquement de gauche, Sokal a enseigné les mathématiques à l'Université nationale du Nicaragua à l'époque du gouvernement sandiniste.
Affaire Sokal :
Il est surtout connu du grand public pour une controverse polémique qu'il a fait naître en 1996. Curieux de voir si la revue d'études culturelles (cultural studies) postmoderne Social Text publierait n'importe quel article qui « flatterait les préconceptions idéologiques des rédacteurs », Sokal a soumis à la publication un grandiloquent, mais absurde, article intitulé « Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformatrice de la gravitation quantique » .
En effet, le premier objectif de cet article était de montrer qu'il était possible de publier dans certains domaines des sciences sociales, et en particulier ceux qui touchent aux idées et au vocabulaire du post-modernisme, à peu près n'importe quel document vide de tout sens mais utilisant un vocabulaire scientifique détourné. La revue en question a effectivement publié l'article, et c'est à ce moment que Sokal a révélé son canular dans la revue Lingua Franca, citant, entre autres, Noam Chomsky pour affirmer que la gauche et la science sociale seraient mieux servies par de solides fondements intellectuels s'appuyant sur la raison. Il a répondu aux gauchistes et aux postmodernistes critiquant sa tromperie, en expliquant que sa motivation avait été de « défendre la gauche de son courant en vogue ».
L'autre objectif était de montrer que les pires absurdités peuvent être défendues en s'appuyant sur les penseurs postmodernes.
Le livre accuse les universitaires en général et les spécialistes de sciences humaines en particulier d'utiliser avec inexactitude des termes scientifiques et mathématiques et les partisans du programme fort de nier la valeur de la vérité scientifique.
Publications :
Avec Jean Bricmont, "Impostures intellectuelles", Odile Jacob, 1997
(Extraits de Wikipédia)
(Et on s'abstiendra d'évoquer le GIEC qui a prévu la fonte de l' Himalaya pour demain matin...)
Rédigé par : Savonarole | 10 février 2010 à 11:46
Deux points encore : je constate que l'autocritique salutaire effectuée par huit célèbres journalistes français, hier sur Arte, correspond peu ou prou à ce qu'avait écrit Philippe Bilger dans le présent article. Quant à l'erreur de citation de BHL, je remarque que notre hôte s'est bien gardé de tomber dans l'ironie facile, préférant se concentrer sur les arguments des uns et des autres. Je ne suis pas l'avocat de BHL, mais lorsqu'on parle fréquemment en public, quand on publie régulièrement, il est quasiment impossible de ne pas faire de bourdes et de dire même parfois des énormités. Certains des journalistes cités supra, comme David Pujadas, l'on reconnu. Que celui qui n'a jamais péché...
Mon cher Philippe, j'ai entendu Maître Lévy fulminer hier chez Taddéï contre le projet de loi sur la sécurité intérieure. J'espère que vous nous livrerez votre point de vue sur le sujet, le moment venu.
Rédigé par : Laurent Dingli | 10 février 2010 à 11:25
@Catherine Jacob
"...alors que l'arrogant secrétaire général de l'UMP était en train de violenter le journaliste non-parisien Nicolas Totet, du Courrier picard..."
J'ai vu en son temps l'intervention intégrale de MM. Totet et Bertrand. Celui-ci a bien eu raison de ne pas laisser passer l'indécence des propos du "journaliste".
Un pas dans la bonne direction. Ou ce monsieur pose des questions qui dérangent et qui font avancer le débat ou il passe son chemin. Le reste n'est que le sempiternel petit jeu du journaliste qui se croit intouchable.
Quant á "violenter" là vous vous faites plaisir madame, mais bon...
J'ai certaine image de mon enfance d'un homme qui violentait sa femme. Je vous assure que cela n'a rien á voir avec votre journaliste qui blêmit et se perd dans ses fiches !
Rédigé par : jpledun | 10 février 2010 à 11:01
C'est formidable si je vous fais rire Oursivi ! Ce n'est pas votre cas.
Et vous avez le droit de critiquer Bourdieu tant que vous voudrez. Simplement, argumentez un peu au lieu de le disqualifier par des propos insultants ! En plus, vous avez l'air de le placer au même niveau que BHL, ce qui pour le coup doit en faire marrer plus d'un... mais là, ce doit être involontaire...!
Rédigé par : Herman | 10 février 2010 à 10:30
C'est quand même dingue le nombre de braves gens qui nous disent "je n'ai pas lu une seule ligne de BHL mais j'ai quand même un avis sur la question !"
Ô Michel Audiard, reviens-nous !
Rédigé par : Savonarole | 10 février 2010 à 10:19
Savonarole@Laurent Dingli
"Qu'en savez-vous ? Comme preuves de cette déclaration péremptoire, vous invoquez la présence de juifs qui "brillent dans tous les domaines : cinéma, télévision, musique, littérature", celle, à la tête de l'Etat français d'un "sang mêlé" (sic) ainsi que l'engouement que manifeste une partie de la population pour DSK.""
______________________________
Cher Laurent, l'expression "de sang mêlé", je l'ai reprise d'André Glucksmann évoquant l'élection de N. Sarkozy.
Votre tortueux "sic" n'a donc pas d'objet.
Sinon, bon devoir, clair, concis et politiquement correct.
Rédigé par : Savonarole | 10 février 2010 à 10:05
Savonarole,
Vous affirmez avec beaucoup d'assurance : "Jamais, depuis la fin de la guerre, les Français n'ont autant manifesté un éloignement, ou détachement, par rapport à des sentiments judéophobes".
Qu'en savez-vous ? Comme preuves de cette déclaration péremptoire, vous invoquez la présence de juifs qui "brillent dans tous les domaines : cinéma, télévision, musique, littérature", celle, à la tête de l'Etat français d'un "sang mêlé" (sic) ainsi que l'engouement que manifeste une partie de la population pour DSK.
Quitte à être traité de cuistre sourcilleux, je vous rappelle que l'expression de "sang mêlé" n'a aucun sens, être juif n'est pas une race mais une religion et n'a rien à voir avec le "sang". De même que je n'ai pas de sang catholique, Nicolas Sarkozy n'en a pas de juif. Ceci étant dit, le fait d'avoir de brillants représentants de cette confession au sein des médias ou que la France soit présidée par un homme qui a des origines juives, ne prouve strictement rien quant au niveau de l'antisémitisme. En 1936, le président du conseil était juif et un certain nombre de juifs brillaient dans le monde de la presse, de la littérature, de la politique, des arts et des spectacles. Tout cela n'a pas empêché, bien au contraire, l'antisémitisme le plus obscène de se donner libre cours. Pour autant, je suis d'accord avec vous pour dire que la France n'est pas antisémite, surtout si on la compare à cette triste période. Ceci dit, l'antisémitisme n'est pas mort ; il connaît d'ailleurs un nouvelle jeunesse au sein de l'extrême gauche et des milieux islamistes ou/et conspirationnistes qui fleurissent sur le net. L'assimilation de plus en plus fréquente entre l'Etat d'Israël et les Nazis en est une illustration parmi d'autres. Donc, qu'on partage ou non ses idées, qu'on aime ou pas le personnage, BHL n'a pas complètement tort, même s'il pousse parfois trop loin une dénonciation que certains qualifient de posture. Pour le reste, je n'ai rien à dire, n'ayant jamais lu une seule ligne de lui, excepté dans le Point.
Rédigé par : Laurent Dingli | 10 février 2010 à 09:34
M. Bilger, votre billet prend toute sa saveur ce matin, à la lecture des déboires de BHL sur le site du Nouvel Obs....
Il s'est entarté lui-même...
Rédigé par : Savonarole | 10 février 2010 à 08:54
Savonarole@Catherine Jacob.
"Qu’est-ce que c’est que ça que c’est que cette couverture de l’hebdomadaire qui nous place Sarkozy au centre d’un tournoiement de rayon laser de Jedi ou encore, en lieu et place du disque solaire (Hi_no_Maru) dans le drapeau du Dai_Nippon_Teikoku, le Grand Empire japonais en ayant inversé le rouge et blanc??????????? Ce qui nous donne non plus Grand Empire du Soleil Levant, mais Grand Empereur du Soleil Couchant????????????????????""
Très juste ! C'est du "subliminal" : associer Sarkozy à la déconfiture de Toyota et aux difficultés du Japon... c'est tiré par les cheveux mais ça marche peut-être aux yeux des lecteurs de Marianne.
(Lecteurs de Marianne dont les commentaires sont souvent consternants par comparaison à la "tenue" de ce magazine.)
Rédigé par : Savonarole | 10 février 2010 à 08:29
"Pourquoi ce modèle d'empoignade ne ferait-il pas école en montrant aux médias frileux ou paresseux qu'il y a de la place pour un journalisme revigoré..."
Oh oui ! Ah oui !
C'est aussi ce que j'ai entendu dans la bouche de quelque vedette du journalisme sur Arte ce mardi.
Rédigé par : jpledun | 10 février 2010 à 01:50
Rédigé par: Herman | 09 février 2010 à 20:49
Une bêtise que de critiquer votre (Bourre, comme... police de la pensée ?) Dieu ?
Désolé, mais la matraque qu'elle soit symbolique ou plastique m'a toujours fait marrer.
Vous, aussi.
Bien à toi, mon Lapin*.
AO
PS Cher Alex, vais voir du côté de ce qu'indiquez.
* plus bas la courbette, sinon Pierre, il est vraiment pas content. Et il peut aller jusqu'à excommunier. Hou la la !!!
Rédigé par : oursivi@ErreMan | 09 février 2010 à 22:43
C'est incroyable comme les gens crachent sur Bourdieu depuis qu'il n'est plus parmi nous !
Suffisant, Pierre Bourdieu ?! Extravagante fatuité ?! Je ne vous connais pas Oursivi, mais vous tenez des propos d'une bêtise sans nom, qui sentent, eux, une suffisance... inégalée à ma connaissance !...
Rédigé par : Herman | 09 février 2010 à 20:49
Billet remarquable, Monsieur l'Avocat général, comme très souvent sous votre plume.
Je ne voudrais pas ajouter beaucoup à ce qui a déjà été écrit, souvent avec brio et sérieux.
Un point m'a cependant posé question: la manière dont BHL traite, en cours d'entretien, de ce qu'il appelle le souverainisme qu'il associe au pétainisme.
Les journalistes lui faisant observer que Philippe Séguin était souverainiste, il répond :
"Non. Il était plus compliqué que ça. Il ne pensait pas comme un souverainiste classique, qu'en Serbie, en Irak ou ailleurs, charbonnier est maître chez soi. Qui est souverainiste aujourd'hui ? Je veux dire, au sens où je l'entends ? Et, par la même occasion, pétainiste ? Jean-Pierre Chevènement, par exemple. Il en a tous les réflexes et l'armature conceptuelle".
Où l'on voit que BHL pratique toujours l'anathème et l'oukase systématique d'une pensée somme toute plutôt binaire, pour ne pas dire parfois "simpliste" ! C'est tout de même dommage de la part d'un esprit qui se veut supérieur !
Il me semble que confondre républicanisme avec souverainisme et pétainisme est au fond mettre dans le même sac ceux qui ont enterré la République en votant les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 et ceux qui se sont dressés pour défendre la République contre l'ennemi et contre le régime de l'Etat français instauré par ledit Maréchal, puis la restaurer après la Libération. Une telle confusion n'est pas à la hauteur d'un esprit auquel BHL prétend...
Rédigé par : Robert | 09 février 2010 à 18:42
Cher AO
Qu'on soit d'accord ou pas avec les conclusions de Bourdieu, qu'on aime le personnage ou pas, comment dire simplement... Bourdieu et BHL n'ont jamais boxé dans la même catégorie.
Il suffit de savoir lire pour s'en apercevoir rapidement: chez Bourdieu on trouve quelques idées, quelques concepts nouveaux. Prenez les petits livres de poche qu'il a édités, vous verrez c'est plus riche que les pavés indignés de BHL.
Sinon, j'aime assez BHL, caricature vivante de l'enfumeur culotté, rendu attachant par une épouse futile et agréablement déconcertante.
Rédigé par : Alex paulista | 09 février 2010 à 18:21
Vous avez raison, Philippe, la mode est à la garde à vue. Il y aura la garde à vue standard en commissariat de police avec examen du boyau culier pour le quidam. Et la garde à vue journalistique en salle de rédaction pour quelques privilégiés.
Mais cette garde à vue de BHL ne peut que laisser sur sa faim : BHL n'apparaît coupable de rien, ni en bien ni en mal, il en ressort un grand sentiment d'inutilité. Sauf le sourire esquissé quand on découvre la comparaison à son avantage entre Aron et lui. Faut oser !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 février 2010 à 17:14
Alex, votre renvoi ironique youtubesque vers BHL cité par Bourdieu ne nous dit rien de Nanard, où comment glisser un savonneux tapiE sous les pieds de Bourdieu, autre monstre de suffisance, d'extravagante mandarinale fatuité.
Mais que fait là Paulist ?
AO
Rédigé par : oursivi@APaulist | 09 février 2010 à 15:58
Excellent vanne sur le site de Marianne hebdo : http://www.marianne2.fr/
« Faites Zemmour et pas la guerre ».
S’agissant de l’article proprement dit. Ma première lecture:
A l’accusation d’enfoncer des portes ouvertes :
« dans la Barbarie, je prétends qu’il y avait une minuscule valeur ajoutée à la réflexion totalitaire de l’époque. Et cette valeur ajoutée, c’était le concept de ’ volonté de pureté’ » Lequel sonne comme « volonté de puissance », autrement dit de « puissance de et par, la pureté » qui n’est cependant pas celle de la « Reine Vernunft ».
« La pensée, ce n’est pas une affaire de « portes ouvertes » ou « fermées ». Quand on mène les combats qui sont les miens depuis trente ou trente-cinq ans, on n’a pas envie de se laisser entraîner dans votre médiologie de bazar. »
La médiologie (qui sonne ici comme médio-cre) c’est cette « discipline intellectuelle qui, apparue dans les années 1980 voit son intitulé construit sur le mot media, et le suffixe logos (discours en grec) » - Texte fondateur « Cours de médiologie générale » de Régis Debray, lequel soulignerait la posture modeste de cette nouvelle discipline qui devrait plutôt s’appeler médio graphie comme géographie. -Source Wikipédia -
Or donc, médiologie ou géographie des médias de bazar ou du Bazar des médias.
D’où on peut conclure qu’il a des combats plus importants et plus dignes de la philosophie que d’autres, que c’est le combat en lui-même qui fait la dignité de l‘écho médiatique et sa contestation résulte nécessairement d‘une médiologie de bazar, comme il y a de la psychologie de bazar, de celles dont est spécialiste la concierge de votre immeuble. Or donc, dire que la critique historique de BHL est fantaisiste revient donc forcément à faire de la médiologie de femme de ménage, tandis que cliquer sur le bouton « devenir fan de BHL sur Face Book » représente de la médiographie de personnalités ‘très tentées‘.
A propos de l’accusation de manichéisme représentatif des concepts made BHL de « pureté dangereuse » ou « l’idéologie française ».
« C’est exactement l’inverse.[…]. C’est d’ailleurs bien parce que mon concept compliquait l’affaire, c’est bien parce qu’il brouillait les repères auxquels nous avait habitués la paresse intellectuelle de nos aînés, que j’ai vu se liguer contre moi tant de gens aussi différents. »
« Il y a la logique du combat politique où, en effet, je simplifie, parfois même je caricature, car je veux, avant tout, mobiliser, convaincre et l’emporter. Et vous avez la logique spéculative qui, y compris là, dans Pièces d’identité, produit des textes dont n’importe quel lecteur honnête verra qu’ils vont contre les facilités de l’esprit de simplicité. »
Autrement dit, il y a la philosophie pour les nuls - style « Le chinois pour les nuls » -Voir : http://www.amazon.fr/gp/product/images/275400212X/ref=dp_image_text_0?ie=UTF8&n=301061&s=books -, c’est celle du combat politique et il y a la philosophie pour philosophes, celle de la logique spéculative, style « Logique du concept » hégélienne
«Je ne tombe pas non plus, pour autant, dans la niaiserie pseudo-démocratique qui laisse penser qu’il y a un peu à prendre chez l’un, un peu chez l’autre, que la vérité est entre les deux et que c’est en dialoguant, en frottant sa pensée à celle du voisin, qu’on va identifier, en chacune, sa part de vérité. »
Exit donc toute littérature comparée ou philosophie comparée et autres niaiseries du genre, il n’y a plus que la mathématique pure et dure (à l’exception manifestement de la théorie des ensembles) soit dans sa forme simplifiée qu’est « la guerre en philosophie », soit dans sa version élaborée qui n’aurait rien d’un manichéisme de pensée.
A l’accusation d’avoir favorisé lui-même l’apparition d’un nouvel antisémitisme essentiellement d’importation on ouvrant grand la porte aux communautarismes pour combattre l’antisémitisme inhérent à « une idéologie française ».
Il répond : « Vous êtes vraiment marrants ! » - «Mon adversaire, c’est le souverainisme, qui n’a évidemment rien à voir avec l’amour ou non de son pays puisque c’est l’autre nom d’une doctrine politique. Laquelle ? Celle qui dit, en gros : « La nature d’un régime a moins d’importance que la simple persévérance de la nation dans son être. » - « Quant à la nation française, je n’ai cessé de dire mon amour entier et vif pour […] la Nation-Idée, celle qui se veut ouverte, non à la différence, mais à l’altérité.
Ça c’est la mathesis universalis idéale de la Nation où n’ont rien à faire des individus revendiquant une origine ou un autre dans la différence et du lieu géographique et de l’orientation cultuelle ou de pensée ou encore sexuelle etc., mais seulement une communauté de citoyens indistinctement multiples, une, indivisible et laïque, autrement dit une sorte de conception du métissage assez totalitaire au final, celle de l’empire romain dans sa mise sur pied d‘une Pax romana en totale contradiction avec l’individualisme tribal, notamment gaulois, et où, nouveauté, toute interrogation sur ses différentes composantes serait de l‘ordre du Tabou absolu et donc derechef transgressive. Ce qui accessoirement oblitère d’entrée de jeu toute la question du débat autour de l’identité nationale qui ne pourrait se tenir légitimement qu’en tant que du point de vue de l’altérité et non de celui « de l’identité et de la différence ».
Exit donc le petit village d’irréductibles et Vive César et son précepteur Bernardus-Henricus Levynus. Ou alors, je ne comprends pas vraiment l’ouverture à l’altérité qui est fermeture à la différence dans un contexte Idéal, ni « anti » ni « pro » sémites.
Quant à l’antisémitisme, il est triple, l’antisémitisme d’importation étant le plus marginal, les deux autres, antisémitismes lourds, étant l’antisémitisme de droite (résiduel) et l’antisémitisme de gauche (en progression et dans la triplicité lui aussi, celle qui cumule le négationnisme, la concurrence des victimes et l’antisionisme.)
S’agissant de cette troisième composante, cela interdit d’une certaine manière à la laïcité républicaine de s’interroger quant aux théocraties sans enfreindre l’Idéal d’altérité instauré par la logique spéculative.
A l’accusation de voir Pétain et Maurras derrière ses adversaires dans tout débat :
Il assume tout prenant dans ce cas précis, la peine de nuancer : « C’est vrai que je ne trouve pas absurde ce concept de « pétainisme transcendantal ». Ce qui est scandaleux, en revanche, c’est de l’appliquer à tort et à travers – et, en l’occurrence, au sarkozysme. » Exemple donc de souverainiste pétainiste : Jean-Pierre Chevènement dont il est heureux qu’il ait débarrassé le parquet de Ségolène: « Je suis heureux de voir que cette femme brillante, rapide, informée, ait fini par refuser ce piège. Et si je l’ai aidée, tant mieux. »
A l’accusation de chercher à être intronisé comme le mentor et la caution intellectuelle de la gauche, tout en survolant les chemin…ées du Sarkozysme.
Il répond « Je suis un sourd qui, je vous le répète, fait des efforts pour entendre. » et je ne suis pas une « grande pythie du mouvement social » à la Bourdieu. Et il réfléchit à de nouveaux restos du cœur.
A l’accusation de rapports passionnels avec « ce jeune président » qui pèche à chercher à réconcilier la France avec le bonheur. - Le prêche par l’exemple apparaissant donc insuffisant -
Il répond :« Je refuse, je trouve nauséabondes, les allusions à sa supposée vulgarité, son côté nouveau riche – toute cette histoire de « bling-bling ». Ça, c’est un premier problème. »
En résumé, il préfère le cynisme du palais qui s’affiche à l’hypocrisie d’un locataire qui dissimulerait l’entrée de ses grilles derrière la Jarre du Cynique.
Exit donc le complexe français de culpabilité lié à l’Avoir.
Comme on était déjà dans le Non-être en tant que « persévérance de l’être de la nation petit ’n‘ non barré, autrement dit où « être » et « pureté » sont condamnés en tant qu’interchangeables. Entre Avoir du bien et Etre une nation souveraine ou encore Etre à l’écoute, le choix s’annonce clairement qui ne discute cependant guère la différence entre « Souveraineté nationale » et « Nation-Idée », se contentant d’en poser l’altérité pure et simple telle une algebraic formula genre a+0 = a , ou encore celle du Calculus Ratiocinator leibnizien qu’on donne comme l’ancêtre du système binaire en base2.
A la question de savoir comment BHL se définit lui-même :
Il répond : « Comme un écrivain. » pour lequel cependant et malgré sa volonté de décomplexer l’Avoir «ce qui est aux commandes, toujours, c’est la politique. Pas l’économie, la politique. »; Autrement dit : Le pouvoir. Mais qu’est-ce que le pouvoir comme troisième terme entre Etre et Avoir? Hum?! Sinon une Fiction décomplexée!
Bref dans cette dichotomie assez rudimentaire en version simplifiée ou élaborée, on est soit contre, soit avec BHL. Hors de cette alternative, pas question de « se frotter » au voisin et donc point de Salut !
Pour moi il y a un terrorisme intellectuel de la question de l’antisémitisme comme il y a pu y avoir à un moment donné un terrorisme intellectuel du lacanisme. C’est dommage, mais bon c’est assez commun chez ceux qui ne connaissent pas l’humble labeur du chercheur lambda qui n‘appartient pas à un laboratoire déclaré digne d‘être subventionné. Je note cependant qu’il déclare « se soigner » et « faire des efforts ». Comme sa curabilité dépasse mon domaine de compétences, je m’en tiens à ses déclarations de bonne volonté.
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 février 2010 à 15:46
Très bon papier, PB.
Vais acheter l'hebdo sous peu d'heures et lire l'absence de leurre.
Que BHL vilipende les sorties anti bling bling, n'a rien que de très prévisible tant il s'y est aussi fait calotter.
Mais entre Sarkozy et BHL la comparaison s'arrête là. La culture de l'un fait tant d'ombre aux manques et aux simples "suivis de tendance" de l'autre que les inclure dans une comparaison serait en soi d'une indécence folle.
Il aura surtout manqué beaucoup d'humour et de propension à l'auto dérision à cet intéressant Monsieur pour figurer dans un panthéon digne de ce nom.
Mais qui sait, il n'est jamais trop tard pour ce genre de chose.
Comme l'écrivait Kipling traduit par (je crois) Eluard
"...
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
..."
Certains ne se défont jamais de leur malséante suffisance, aussi.
Il manque à certains gâteaux, la petite cerise d'humilité vraie, le petit grain de folie qui se moque pas mal de sa perception, pour parachever vie et être.
AO
Rédigé par : oursivi | 09 février 2010 à 14:33
J'invite les commentateurs de ce blog à lire le débat dans "Marianne". Ils ne seront pas déçus. BHL y est au sommet de son art, l'enfumage ! Philosophe, BHL ? Mon oeil ! Juste un nomade bling-bling persuadant le monde de son héroïsme au grand coeur... Hypocrite face aux méchantes questions des trois journalistes de "Marianne" et à ses contradictions. Ah, que ça fait du bien !... Le seul point positif que j'accorde à Béachel, c'est le courage dont il a fait preuve en se rendant à ce rendez-vous qui s'est révélé être un guet-apens !
Rédigé par : Herman | 09 février 2010 à 14:33
Je n'ai pas lu l'interview de BHL : je ne la lirai pas car BHL n'a plus mon estime depuis qu'il a montré à la face du monde que ses "combats" étaient loin d'être désintéressés, qu'il faisait de la discrimination selon les personnes en souffrance.
L'énorme bourde de BHL dans cette interview, relevée par notre ami Achille 7 ne me donne pas davantage envie de consulter pour la circonstance "Marianne" qui est pourtant un organe que je lis assez régulièrement. BHL, agrégé, donc homme de lettres, donc cultivé, aurait dû savoir relativement à Jean-Baptiste Botul, auteur fictif de "La vie sexuelle d'Emmanuel Kant" (éditions mille et une nuits).
Après avoir été longtemps désabusé par BHL, j'ai décidé de ne plus lui faire confiance.
Ses livres ont perdu en qualité, tant il est devenu un politicien avançant masqué. Monsieur l'Avocat général Bilger soulève un problème grave, déjà abordé sur ce blog.
Nos journalistes sont des personnes de peu de courage. Ils vivent souvent dans le sillage des politiciens qui les manipulent.
La carrière de Christine Ockrent et celle d'Elkabbach sont très révélatrices de l'état de corruption des journalistes français.
On sait que cette dame a eu à faire une interview avec François Mitterrand, président de la République, au moment où son compagnon ou mari, Bernard Kouchner, était ministre du gouvernement socialiste. Forcément Kouchner avait coaché Christine avant l'interview, car on imagine mal que cette dernière y fût allée sans chercher au préalable à savoir auprès de Bernard les attentes de Mitterand relativement à l'interview. Ockrent ne pouvait que faire une interview molle afin de ne pas mettre en péril la carrière politique de Bernard auprès du roi Mitterrand, faiseur de carrières.
Cette même Ockrent dirige actuellement une grande chaîne d'information française à dimension internationale, alors que le même Kouchner dont elle reste la compagne ou l'épouse est ministre des Affaires étrangères. Ockrent pourrait-elle accepter que sa chaîne donne au public des informations objectives qui ne seraient pas du goût du Quai d'Orsay ?
Qu'on ne vienne pas baratiner les gens en racontant des bobards comme quoi Ockrent est une grande professionnelle, attachée à son indépendance.
Prenons un autre cas : Elkabbach.
Les complaisants présentent cet homme comme un grand journaliste. Mais le citoyen observateur sait bien qu'Elkabbach n'est pas ce grand journaliste qu'on veut lui imposer de reconnaître.
On sait aujourd'hui qu'Elkabbach vit dans une certaine proximité avec Nicolas Sarkozy, ce qui le disqualifie définitivement comme un grand journaliste.
Comme par hasard c'est sur la chaîne d'Elkabbach que le procureur Marin est allé attaquer de Villepin. C'est sur la même chaîne que Fillon a réagi très violemment au fait que de Villepin ait vu la main de l'Elysée dans la décision d'appel prise par le procureur Marin à l'encontre de la décision de justice qu'on sait.
Le même Elkabbach avait déroulé le tapis rouge au sanguinaire et dictateur congolais Denis Sassou-Nguesso en lui posant des questions de complaisance. Auparavant, il se montra encore plus gentil envers Omar Bongo, de triste mémoire.
Ockrent et Elkabbach ne sont que l'arbre qui cache la forêt. On trouve d'autres journalistes dans le genre.
Les journalistes de "Marianne" et de "Libération" sortent un peu du lot, car ils n'hésitent pas à critiquer sans concession la pensée unique.
Je n'ai jamais fait confiance à nos journalistes. Ce sont des arrogants dénués de courage.
Le dernier épisode de la misérabilité du journalisme français est la complaisance manifestée très récemment, lors de l'émission "Terrain politique" présentée par "Public Sénat", par un ancien journaliste de France 3 à l'endroit de Xavier Bertrand : alors que l'arrogant secrétaire général de l'UMP était en train de violenter le journaliste non-parisien Nicolas Totet, du Courrier picard, le présentateur principal de l'émission (c'est un ancien de France 3, qui intervenait dans une émission politique dominicale d'Ockrent; je n'ai pas son nom en mémoire) n'a pas osé demander à Bertrand de cesser d'agresser Totet.
Suite au mauvais comportement de Bertrand, les journalistes de Paris vont-ils décider de plus jamais inviter ce type tant qu'il n'aura pas changé d'éducation et présenté publiquement des excuses à Totet ?
Je ne me fais aucune illusion, car ces journalistes ne sont pas courageux, simplement préoccupés par leurs petites carrières.
Xavier Bertrand va bientôt recommencer à parader sur les chaînes, conforté par les journalistes dans sa politique de l'arrogance, du mépris, du dénigrement.
Rédigé par : LABOCA | 09 février 2010 à 14:18
"Pourquoi ce modèle d'empoignade ne ferait-il pas école en montrant aux médias frileux ou paresseux qu'il y a de la place pour un journalisme revigoré et des personnalités - jusqu'au président de la République et les ministres - acceptant la vérité et la sincérité des échanges plutôt que la comédie peu ou prou qui y préside généralement ?"
Comme dans cet exemple ? (parmi mille autres)
"Interrogée (Nadine Morano) sur la phrase de Clemenceau selon laquelle créer une commission sert à enterrer un problème, Morano a jugé sur RTL que "Clemenceau a le droit de dire ce qu'il souhaite (...). C'est son analyse, pas la mienne". "Moi, quand j'ai participé à des commissions parlementaires, cela n'a pas enterré des débats, cela a contribué à faire sortir des lois" (Le point fr.)
Franchement, pour un journaliste ce doit être une vraie galère d'ennui et de désintérêt que de devoir faire avec ce type de réponse, trouver des questions, les poser et entendre les réponses.
Comment peut-on y porter le moindre intérêt et être motivé ?
A dormir debout tout au long de l'interview. Le vide, le rien. Non ?
J'adore:
"Clemenceau a le droit de dire ce qu'il souhaite (...). C'est son analyse, pas la mienne".
Pas vous ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 09 février 2010 à 14:09
C'est vrai que BHL est assez bon dans cet échange.
Je note ce passage :
"Vous avez l’antisémitisme de gauche qui fait au juif le triple reproche a) de trafiquer sa propre souffrance, b) d’éclipser celle d’autrui et c) de le faire aux seules fins de renforcer cet Etat inacceptable, voire fasciste, qu’est l’Etat d’Israël – celui-là est en progression".
Même si le terme "antisémitisme" est inacceptable pour qualifier ces reproches - pour moi l'antisémitisme est principalement le reproche d'être juif - je trouve que ces trois points sont assez bien vus : cette liste correspond bien à ce que j'entends dans la bouche de républicains de gauche.
Rédigé par : Alex paulista | 09 février 2010 à 13:01
"Marianne-BHL : un modèle d'empoignade"
_______________________________________
Bernard-Henri Lévy vit un véritable drame : la disparition progressive de l'antisémitisme en France.
Jamais, depuis la fin de la guerre, les Français n'ont autant manifesté un éloignement, ou détachement, par rapport à des sentiments judéophobes.
Plébiscités dans tous les domaines, les juifs français (ou les "français juifs", pour les cuistres sourcilleux) brillent dans tous les domaines : cinéma, télévision, musique, littérature (il n'y a pas que des génies, j'en conviens...).
- Un Président "de sang mêlé" a été élu en 2007,
- Et pour 2012, les Français plébiscitent un DSK dont ils seraient bien à la peine d'épeler son nom correctement.
Cette évolution des Français est une véritable catastrophe pour BHL.
Il va devoir redevenir un simple philosophe, manier des idées et des concepts. Nous surprendre par ses audaces.
C'est là que le bât blesse.
BHL aura passé sa vie à citer, et réciter les grands auteurs, comme le mauvais élève au bac qui s'empresse de plomber sa copie d'une liste de philosophes, pour dissimuler qu'il n'a pas compris le sujet qu'il doit traiter.
Le "best of", ou la compilation, qu'il nous présente aujourd'hui marque la fin d'un cycle chez BHL.
Sa reconversion sera très difficile, car il va devoir abandonner un rôle auquel nous étions habitués.
Même chez Bouglione, on a rarement vu le prestidigitateur remplacer au pied levé le dompteur de lions...
Rédigé par : Savonarole | 09 février 2010 à 12:55
C'est tout de même dommage de donner de l'importance à ceux qui n'en ont pas.
Vous avez un goût pervers pour ce qui ressemble, de près ou de loin, à de l'inconsistance.
Opposer profs et Conti, l'arrogance comportementale à la détresse absolue,
Szpiner, le roquet irresponsable, qui en définitive ne fait que s'acharner sur ses malheureux clients.
Ce matin, comme prévu, le bhl, symbole vivant du cuistre et élément constitutif indispensable dans l'élaboration d'un
"piège à cons".
Bravo, tous à la piscine, trempons, trempons !
Au buffet, méfiez-vous de ce que vous offrira l'officiant capelliculé, gare au Botulisme, ça ne pardonne pas !
Rédigé par : yvesbouant | 09 février 2010 à 12:16
BHL sur Facebook, appel aux Fans ; ça c'est de la philosophie pour sûr :
http://cid-ff7f2c5168893642.skydrive.live.com/self.aspx/.Public/BHL/BHL%5E_Face%5E_Book%5E_Fan.bmp
Bon, je lis l'article en lui-même, et je reviens.
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 février 2010 à 10:36
C’est Ici que ça se passe :
http://www.bernard-henri-levy.com/bhl-face-a-marianne-6022010-4004.html
In limine Liti:
Qu’est-ce que c’est que ça que c’est que cette couverture de l’hebdomadaire qui nous place Sarkozy au centre d’un tournoiement de rayon laser de Jedi ou encore, en lieu et place du disque solaire (Hi_no_Maru) dans le drapeau du Dai_Nippon_Teikoku, le Grand Empire japonais en ayant inversé le rouge et blanc??????????? Ce qui nous donne non plus Grand Empire du Soleil Levant, mais Grand Empereur du Soleil Couchant????????????????????
日本の国旗 Drapeau Japonais
http://ja.wikipedia.org/wiki/%E3%83%95%E3%82%A1%E3%82%A4%E3%83%AB:Flag_of_Japan.svg
旧陸軍軍旗 : Ancien drapeau de l’armée de terre du Japon Impérial
http://ja.wikipedia.org/wiki/%E3%83%95%E3%82%A1%E3%82%A4%E3%83%AB:War_flag_of_the_Imperial_Japanese_Army.svg
自衛隊旗 : Drapeau de l’actuelle armée japonaise d’autodéfense :
http://ja.wikipedia.org/wiki/%E3%83%95%E3%82%A1%E3%82%A4%E3%83%AB:Flag_of_JSDF.svg
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 février 2010 à 10:26
Bonjour monsieur Bilger,
Je reconnais que cet échange entre les trois journalistes et BHL était très intéressant.
J’ai particulièrement apprécié le passage : « Comment se manifeste le pétainisme aujourd’hui ?
BHL : Dans le souverainisme, par exemple. »
En fait, on y revient... mais par l’extrême droite. L’histoire a tendance à se répéter et c’est bien normal, les mêmes causes provoquant les mêmes effets.
Je note que vous n’avez pas évoqué l’énorme bourde dont certains journaux, à commencer par le Nouvel Obs et Ouest France se font l’écho, à savoir le fait que BHL se réfère dans son livre « De la guerre en philosophie » à un certain Jean-Baptiste Botul, dont le philosophe se sert pour éreinter Kant.
Il s’avère en fait que ce J-B Botul est un personnage imaginaire né du cerveau facétieux de Frédéric Pagès qui est quand même agrégé de philosophie.
BHL, beau joueur, a quand même reconnu s’être fait piéger et a félicité Frédéric Pagès alias J-B Botul dont il a apprécié le livre « La vie sexuelle d'Emmanuel Kant. ».
Il me semble que le titre même de l’ouvrage aurait dû lui mettre la puce à l’oreille et l’inciter à rechercher si ce livre n’était pas un canular. Mais ainsi sont les intellectuels, ils ne s’attardent pas toujours sur les détails et foncent tête baissée dès qu’un concept, une théorie les inspire.
Lui qui fut la cible privilégié de l’entarteur (il détient d’ailleurs le record d’entartages) s’est finalement entarté lui-même dans cette affaire.
Mais cela donne au personnage son petit coté intello BCBG un peu « à côté de la plaque » qui n’en doutons pas contribue à sa popularité. Le botulisme dans cette affaire n’est pas mortel.
Rédigé par : Achille57 | 09 février 2010 à 10:04