Ce serait seulement ridicule si ce n'était révélateur de la course au "politiquement correct" qui a sévi, plus que jamais, ces dernières semaines. A croire que la seule obsession des partis et de leurs communicants consiste à exploiter chez l'adversaire un propos parfois choquant, une saillie discutable ou une opinion tranchée pour s'en servir comme d'une arme, à les grossir, à en faire "une montagne" pour apparaître, par contraste, décents, convenables et indignés. Qui peut croire une seconde à la sincérité de ces jeux dont l'ambition affichée est de rechercher la "petite phrase" qu'à tort ou à raison, dans notre monde superficiellement aseptisé, on espère dévastatrice pour l'autre camp ?
"Les confidentiels" du Figaro nous apprennent que Franck Louvrier à son tour est entré dans la ronde. Il reproche à Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée nationale et maire de Nantes, de n'avoir pas condamné "les propos homophobes" du président PS du conseil général de Loire-Atlantique, Patrick Mareschal.
Je vous devine impatients, heureux de participer à cette cause nationale qu'est devenue la lutte contre l'homophobie. Lors de la visite du ministre de la Culture à Nantes, Patrick Mareschal a dit qu'il n'avait pas "les mêmes moeurs" que Frédéric Mitterrand.
Je pourrais répondre que nous sommes nombreux à être dans ce cas mais il faut rester sérieux. C'est cette constatation que Jean-Marc Ayrault aurait dû, toutes affaires cessantes, blâmer. Je me demande vraiment si la morale convenue ne nous est pas montée comme un alcool à la tête au détriment de la morale ressentie, de la vérité et de l'essentiel.
Certes, sans même s'émouvoir de cette dissemblance exprimée, on pourrait considérer qu'elle n'a aucun rapport avec la vie publique et qu'y faire référence est déjà en soi critiquable. Difficile pourtant de soutenir cette thèse sans l'amender au moins sur deux points. L'homosexualité est si consubstantiellement liée, depuis le début de son mandat, à la personne de Frédéric Mitterrand qu'elle concerne forcément l'activité du ministre. En tout cas, il n'est pas honteux, pour un politique, d'y faire allusion. Par ailleurs, je voudrais être persuadé que pour certaines nominations culturelles, des affinités intimes, la solidarité des goûts ne sont pas venues s'ajouter au poids des critères techniques et de compétence. Qu'on se rappelle notamment la rude controverse au sujet de Jean-Marie Besset distingué en rupture des règles ! J'ai toujours perçu comme offensant le lieu commun qui ferait du "culturel" une zone à part où le subjectif aurait droit à plus de place qu'ailleurs.
Mais, une fois écartée l'opportunité politique, si on prend à la lettre la formulation de Patrick Mareschal, convient-il d'approuver l'ire de Franck Louvrier ? Au pire, cette remarque renvoie implicitement aux pratiques asiatiques tarifées de Frédéric Mitterrand qui n'était pas encore ministre et explicitement à son homosexualité qui le distingue, sur ce plan, du président socialiste qui se contente de le relever. Même si le propos est ironique ou lourd de sens, on voit mal ce qu'aurait pu proférer de plus décent Patrick Mareschal, dès lors qu'il ne jugeait pas scandaleux d'effectuer une telle comparaison entre le ministre et lui-même. Il y a une manière de pousser, d'emblée, des hauts cris, quand est évoquée si peu que ce soit l'homosexualité, pourtant admise et assumée, d'une personnalité, qui paradoxalement constitue cette donnée intime comme un trouble secret, une gêne à dissimuler, une maladie subtile. Alors qu'au contraire placer le naturel au centre de ce discours permettrait aussi de donner à l'homosexualité la tonalité naturelle et évidente qui cesserait d'en faire véritablement "une curiosité".
Par avance, et parce que sur ce blog des commentateurs devenus des amis, même si je ne les ai jamais vus, sont infiniment sensibles à ce sujet, je voudrais répéter que la liberté qu'on s'accorde pour traiter dignement d'une sexualité différente ou au moins pour la constater n'est en rien contradictoire avec le respect qui doit s'attacher à chaque personne, quelle que soit sa manière d'aimer. Il me semble que seule cette innocence décontractée banalise ce qui doit l'être et, par exemple, assigne sans vulgarité Frédéric Mitterrand dans un statut et un registre qu'il n'a jamais déniés, en s'affirmant différent, sans arrogance, de lui et de "ses moeurs". Paradoxalement, c'est de débusquer en permanence, sous les mots qui nomment d'incontestables réalités et d'indéniables dissemblances, du poison et des soupçons qui instille celui-là et ceux-ci dans le champ de la normalité et empêche cette dernière de fondre dans une même empathie ou une neutralité tranquille ceux qui aiment les hommes et ceux que les femmes attirent.
Franck Louvrier aurait dû être mieux inspiré et ne pas tomber dans un panneau qu'une droite intelligente devrait savoir éviter. A force de ne pas vouloir être dépassée par la gauche qu'elle ne cesse de confirmer dans la certitude de sa moralité supérieure, cette droite va finir, pour la récuser, épuisée par sa surenchère grotesque dans la défense de fausses victimes et de prétendues discriminations quand il y en a tant d'authentiques qui appellent une action quotidienne. Il y a des homosexuels qu'on exécute et on ose protéger avec ce luxe pointilleux et absurde Frédéric Mitterrand ! Il y a tellement de profonds traumatismes, d'inégalités de vie et de conditions au quotidien désespérantes que l'obsession, par tactique politique, de prendre l'autre en faute sur des broutilles ou de l'anodin sans reproche devient presque risible.
Demain, quand ce ministre se rendra en visite ici ou là, faudra-t-il, pour plaire à l'UMP et pour ne pas encourir ses foudres éthiques, crier d'une seule voix : nous sommes tous des homosexuels ! Puisqu'apparemment déclarer qu'on ne l'est pas est blessant pour qui l'est !
Jean-Marc Ayrault a bien fait de se taire et de laisser dire.
Cher Monsieur,
Je viens de prendre connaissance, via le M.I.L. de votre texte sur la Police intitulé "Si j'étais policier". Je tiens à vous dire que, bien que ne faisant pas partie de ce corps, je suis 100% d'accord avec vous et que ça fait déjà bien longtemps que je dis que, dans notre pays, on marche sur la tête ! Si un policier me demande mes papiers, non seulement je ne me sens pas offensée, mais encore je les présente de bonne grâce, considérant que c'est un moyen comme un autre de me protéger. Ceux qui s'enfuient sont ceux qui ont quelque chose à se reprocher. Et si, par hasard, ils sont poursuivis et qu'il leur arrive malheur, d'une manière ou d'une autre, après tout ils l'ont bien cherché et sont seuls responsables de ce qui leur arrive. Et je trouve tout à fait scandaleux que l'on accuse aussitôt les policiers, qui ne font que leur métier, des problèmes qui peuvent survenir, en parlant de bavures. Il faudrait tout de même raison garder et ne pas protéger sans arrêt les malfaiteurs, car on aboutit à cette absurdité qui consiste à considérer que la peine de mort ne peut être appliquée qu'aux victimes mais jamais aux assassins.
Rédigé par : CARCASSONNE Hélène | 25 mars 2010 à 20:11
@cisfloyd | 03 mars 2010 à 10:37
Eh ben, vu le nombre d'officiers de police, toujours, ou non, encore en service qui tiennent à témoigner du bien que leur fait ce billet, le malaise est manifestement profond.
Je suis assez interpellée par le fait et franchement je n'aurais pas cru que c'était à ce point.
Rédigé par : Catherine JACOB@@cisfloyd | 03 mars 2010 à 14:31
@cisfloyd
J'ai beaucoup apprécié votre commentaire, d'autant plus que près de chez moi, un motard en excès de vitesse a tué un gendarme en le percutant.
La police, si souvent à la peine, mérite d'être à l'honneur, imaginons une France sans police...
Les citoyens qui hurlent sont inconscients.
Merci Monsieur, et toute ma sympathie pour le drame qui touche une fois de plus ce grand corps.
Rédigé par : yves.bouant | 03 mars 2010 à 11:18
Gardien de la paix depuis 12 ans, j'ai eu le plaisir de lire votre article "Si j'étais policier". La pertinence et l'intelligence de votre réflexion sur le ressentiment de l'exercice de notre fonction nous soulage dans notre sentiment d'abandon et de dénigrement permanent de la part de la population mais aussi de la justice, des médias, des politiques et de notre propre hiérarchie... Oui, aucun policier et gendarme ne souhaite à son enfant de le suivre professionnellement dans ses convictions fidèles et loyales vis-à-vis de l'Etat. Chacun aujourd'hui pensant pouvoir être meilleur, plus transigeant, faire preuve de plus de discernement, de compréhension, d'humanisme que nous... Faux : je vois défiler vos enfants, issus de cultures et de convictions différentes, issus du peuple, stagiaires de la Police, 25 ans, bac +3 +4 et même +5, avec leurs idéaux ; la réalité quotidienne les brise un par un, gangrenés par cette société malade.
Avec vos mots, monsieur l'avocat général, vous avez exprimé cette vérité que nous crions maladroitement. Le texte circule sur nos boîtes mail et bientôt les 120 000 "flics" de France sauront qu'au moins un intellectuel courageux - SAIT.
Rédigé par : cisfloyd | 03 mars 2010 à 10:37
Ludovic | 20 février 2010 à 22:45
"il s'agissait d'un extrait de "La phénoménologie de l'esprit" de Hegel, Kant n'y était pour rien."
Dans ce qui, selon certains, représente les quatre piliers de la philosophie en deux grands couples, Kant/Hegel représentent le couple moderne, Platon/Aristote le couple antique. Entre les deux dit l'historien de la philosophie, est susceptible de s'immiscer le couple Descartes/Leibniz.
Dans le couple Kant/Hegel, Hegel est donné comme le satellite de Kant. Vous aurez remarqué je pense, qu'à propos de votre citation, par sens intime philosophique, je vous ai cependant d'abord renvoyé à Hegel de cette façon:
______________
"@@Ludovic | 12 février 2010 à 22:12
Réponse2 à propos de :
« Au passage si un commentateur voulait bien m'aider à comprendre une citation de Kant que je cherche vainement à décrypter depuis tant d'années : "La conscience de soi est en soi et pour soi pour une autre conscience de soi, c'est-à-dire qu'elle n'est qu'en tant qu'être reconnue". »
Hegel et la Phénoménologie de l'Esprit expliqués par Wikipédia qui je suppose, assume ses Lecter :
___________
Puis, j'ai abordé :
__________
La conscience de soi kantienne :
« Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, I, 1.: "Posséder le Je dans sa représentation." etc.
___________
J'ai donné du sens à votre citation par rapport à ces deux penseurs ainsi qu'en tant qu'énoncé indépendant. J'aurais également pu évoquer Sartre, petite lune d'un satellite de Hegel.
J'aurais pu enfin rechercher le contexte précis de votre citation et vous y renvoyer tout simplement.
La prochaine fois, citez donc des références exactes si vous souhaitez que l'explication de tel énoncé soit circonscrite à son auteur ou que l'énoncé soit réfuté en tant que mal attribué.
Pour ma part, j'ai pensé que c'était le sens intrinsèque (=en soi) de l'énoncé qui vous 'turlupinait' en lui-même et non pas son attribution exacte ou erronée, ou encore sa place en tant que moment de la "Dialectique de la reconnaissance" au chapitre IV, qui contient entre autres la célèbre « dialectique du maître et de l'esclave ». - Source Wiki, vu que je n'ai pas le texte sous la main.-
Si je dis à la fin, "Mais Kant a parfaitement raison en revanche quand il dit que la conscience n’est qu’en tant qu’elle est reconnue", Kant est nommé là en tant votre citation lui est attribuée, de fait, j'aurais aussi bien pu dire: "Mais l'auteur a parfaitement raison en revanche quand il dit que la conscience n’est qu’en tant qu’elle est reconnue."
Ou encore l'attribuer à un inspecteur général de philosophie...! Par ex. un Mouton.
Ce n'est donc pas du tout la même chose que si je m'étais mise spontanément à commenter le texte en tant que "de Kant" sans en avoir été certaine. Merci à Herman| 21 février 2010 à 00:42 et | 21 février 2010 à 00:52 de l'avoir finement observé.
« Par souci d'honnêteté intellectuelle »
«d'honnêteté intellectuelle» dites vous? Hum! Mais au moins maintenant on sait quel vous êtes, ce qui fut resté bêtement ignoré si je m'étais écriée de façon pédante: «Oh là, ne confondons pas les fils avec leurs pères», avant de tenter de répondre de façon compréhensible et rapide à une interrogation prise pour sincère.
«je me dois» :
Vouloir s'assurer de quelque chose pour soi-même, et chercher à faire perdre la face à quelqu'un sont des choses extrêmement différentes.
«de révéler que Kant n'a jamais rien écrit de tel»
Vous connaissez tout Kant? Ainsi que ce qui est ou n'est pas susceptible d'être interprété comme tel et via quel traducteur, mon ami? Hum, dites-moi?
«ce qu'aucun des commentateurs-philosophes du blog n'a relevé mais ce que certains»
"certains"; C'est-à-dire?
«ont cru bon de développer.»
Ce n'est donc pas à moi que vous faites allusion, puisque je n'ai pas développé une citation attribuée à Kant, mais simplement cherché à donner du sens à un énoncé prétendu vous turlupiner.
«On pardonnera volontiers à BHL de s'être fait piéger par Frédéric Pagès»
BHL ne s'est pas fait piéger par Pagès, il n'a pas vérifié sérieusement ses sources dans une publication sur laquelle il touche des droits d'auteur, ni même lu valablement le texte dont il a scotomisé les notes de bas de page qui auraient pu l'éclairer. C'est ça le problème en vérité.
«c'est tellement facile avec la philosophie.»
L'historien de la philosophie, a fortiori le simple philosophie, n'est pas censé connaître par cœur les centaines de milliers de pages de philosophie dans leurs diverses langues vernaculaires ainsi que les diverses traductions d'icelles et se les remémorer à la demande à la façon dont on presse sur un bouton sur le modèle dont les autistes font des calculs compliqués à une vitesse surprenante. Il est seulement censé vérifier ses sources avant de, par leur emploi spontané, en garantir implicitement l'authenticité, ce n'est pas du tout la même chose.
Et il n'est pas du tout si facile de piéger les gens en philosophie si votre demande a trait à du travail philosophique, à propos de quoi incidemment, je me demande sincèrement dans quelle mesure vous êtes effectivement capable de l'apprécier/évaluer en tant que tel, vu que vos pratiques sont très éloignées de l'esprit de la philosophie qui anime tout esprit l'ayant peu ou ^prou approchée, et non si elle a trait à quelque chose de l'ordre de l'attribution erronée d'un article du code pénal au code civil et vice et versa disposant de la validité des délais de recours, lesquels ont leur importance dans chacune de ses matières tout en étant susceptible de supporter une explication et même un développement intrinsèque.
Quant à la grossièreté de JD Reffait qui cherche à s'enquiller une fausse marquise de Pompadour derrière un rayonnage de bibliothèque, puis se félicite d'avoir pratiqué un prudent retrait au moment où elle a perdu sa perruque et qu'il lui a découvert les cheveux verts de ce qui n'était en réalité que son avatar, cela se passe totalement de commentaire!
Rédigé par : Catherine JACOB | 21 février 2010 à 11:36
A part le titre de ce billet, je suis évidemment bien d'accord avec vous, cher Philippe.
A mon avis nos médias ne font plus leur travail. Les journalistes en général ne lisent pas les dossiers, les lois, les tenants et les aboutissants.
Trop compliqué, trop de boulot.
Mais en faire une tonne sur un "dérapage", c'est facile. Tout le monde ici est capable de lancer une rumeur, fondée ou non, sur son voisin de blog.
Le journaliste fainéant se vautre avec grand plaisir dans le jeu de la polémique á trois sous. C’est son droit mais qu'il déchire alors sa carte de journaliste á laquelle il ne fait pas honneur.
Quant aux partis politiques qui jouent á ce petit jeu, á mon avis, ils font un très mauvais calcul.
Nous allons finir par ne plus les croire du tout.
UMP/PS confondus…
Rédigé par : jpledun@ PB | 20 février 2010 à 00:03
@ Nagikor
C'est la première fois que j'interviens ici.
Toutefois, je lis régulièrement ce blog depuis que j'ai rencontré Monsieur Bilger à Nantes, récemment.
Si je ne suis jamais intervenu, c'est que, toujours, un interlocuteur a exprimé ma pensée avant que je n'aie l'opportunité de le faire.
Très souvent dans un français châtié qu'il m'est difficile d'égaler.
Si je vous interpelle, cher Nagikor, c'est que jamais pensée ne me fut si proche.
Il y a déjà quelques semaines que, interloqué par la qualité des propos, l'envie m'était venue d'exprimer ma joie.
Vous le fîtes, fort élégamment et je vous en remercie.
Bwanadoudou
Rédigé par : Bloquert Edouard | 16 février 2010 à 12:52
En réalité, que de jaloux de l'épectase de sbriglia !!! ...
De-là crie Mony : "Il y a deux ans que je n'ai pas parlé à ma femme, c'était pour ne pas l'interrompre"
Jules Renard
Rédigé par : Horde à lie | 14 février 2010 à 23:27
@Catherine A passablement agacée | 14 février 2010 à 17:40
"Tout cela me fait d'ailleurs penser à une réflexion d'Aïssa qui regrettait l'anonymat de certains intervenants ; moi je regrette au contraire qu'il ne soit pas général, cela éviterait bien des exercices purement nombrilistes de ceux qui comme des coucous profitent de la notoriété de M. Bilger."
Si la notoriété de Philippe Bilger ajoute encore à celle de Catherine Jacob - l'actrice - grâce aux commentaires, parfois hors sujet, de Catherine Jacob (la mère de mon fils), ça ne me gêne pas.
Quand le commentaire dans ou hors sujet est un peu long c'est que, plus court, il générerait davantage d'ambiguïtés qu'il n'en résoudrait et non pas par nombrilisme philosophique.
Enfin, pourquoi les ressources du web autorisant le copié-collé seraient-elles à rejeter au profit de la dactylographie perso du même texte destiné à illustrer, étoffer, expliciter un argument, une opinion, dès lors que les deux (copié-collé ou dactylographie à deux ou dix doigts) se donnent de façon aisément identifiable pour ce qu'ils sont ?
"ses pages de copié-collé dont on sait, depuis quelques jours, comment cela se termine,"
Vous voulez parler d'aller goûter le potage ?
De fait, je n'avais pas l'intention de commenter vraiment ce billet, vu le nombre de choses désagréables pour plein de monde que j'aurais été dans la nécessité d'énoncer. Mais, vu l'appel du pied de Ludovic, ça été difficile de laisser la philosophie en rade. Mais la prochaine fois, c'est à vous que je penserai aussi ce qui m'aidera à résister à la tentation.
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 février 2010 à 19:24
@M.Jean Reffait
"J'ai le grand âge de ceux qui déplorent d'avoir été bien élevés", écrivez-vous. Mais, Monsieur, le temps ne fait rien à l'affaire.
@J-D Reffait
Excusez-moi mais l'intérêt de l'affirmation de votre, très, beaucoup, complète et plus que ça encore hétérosexualité m'échappe ; c'est votre affaire comme aurait dû le rester celle de ce M.Mareschal qui, cela dit, a tiré de sa vulgaire intervention une notoriété nationale que ses actions politiques ne lui avaient jamais value.
@Valérie
Désolée de ne pas être de votre avis mais si vous aimez lire les commentaires-fleuves de Mme Jacob, suggérez à cette dernière de créer son blog ; mais peut-être n'aura-t-il pas le succès de celui de M. Bilger.
Cela dit je la trouve plutôt sympathique Catherine Jacob (Catherine ne montez pas sur vos grands chevaux, il n'y a rien de condescendant dans ces propos) mais j'avoue qu'elle m'épuise et que ma paresse ne résiste plus à ses longs commentaires et ses pages de copié-collé dont on sait, depuis quelques jours, comment cela se termine, même pour un estampillé philosophe et très grand intellectuel. Tout cela me fait d'ailleurs penser à une réflexion d'Aïssa qui regrettait l'anonymat de certains intervenants ; moi je regrette au contraire qu'il ne soit pas général, cela éviterait bien des exercices purement nombrilistes de ceux qui comme des coucous profitent de la notoriété de M. Bilger.
Et franchement c'est dommage ; leurs commentaires souvent très intéressants et ce blog valent, me semble-t-il, mieux que ça.
Rédigé par : Catherine A passablement agacée | 14 février 2010 à 17:40
@Catherine Jacob,
Je n'aurais pas dû me lancer dans une citation philosophique.
Rédigé par : Ludovic | 14 février 2010 à 16:32
Cher Ludovic,
Bien évidemment je m'exprime dans un contexte occidental et je n'ignore pas la difficulté qu'il y a à être homosexuel en Iran ou ailleurs.
Philippe justement évoque les vraies souffrances d'homosexuels, lorsqu'ils sont, en notre pays même, sujets de violences voire de meurtres. Il revendique, à juste titre il me semble, le droit simultané d'exprimer son avis sur l'homosexualité et sa rage devant les violences faites aux homosexuels.
Je suis de ceux que la vue de l'homosexualité gêne. Il y a quelque chose qui me révulse lorsque je vois deux hommes s'embrasser goulûment. Rien de rationnel dans ce sentiment, c'est purement glandulaire. D'aucuns voudraient absolument que ce sentiment de rejet personnel soit nécessairement la conséquence d'un refoulement obscur : Freud à la petite semaine qui exigerait que nous soyons tous, peu ou prou, homosexuels. Comme si l'expression de cette différence - être très exclusivement hétérosexuel - était suspecte.
Entendez bien que je ne condamne pas l'homosexualité, car ma raison n'étant pas soumise à mes glandes, je suis très à l'aise pour défendre bec et ongles les droits des homosexuels à vivre ordinairement dans une société civilisée. Il n'y a pas, à mon sens, de contradiction entre l'expression d'une répulsion personnelle - incontrôlable - et l'expression rationnelle du citoyen qui ne tient pas compte de cette répulsion. J'ajoute que cette répulsion touche le comportement homosexuel et non la personne.
Quant à votre citation de Kant, dont je suis un peu familier, désolé de ne pouvoir vous éclaircir en quelques mots tant la question de la conscience de soi est centrale chez Kant. Aussi ne puis-je vous dire que vous feriez fausse route en reliant cette conscience de soi kantienne à la conscience d'une identité de quelque nature qu'elle soit. Cela n'a pas de rapport. La conscience de soi n'est que le phénomène qui consiste à s'auto-penser comme un être (je suis moi, dans un corps qui est moi). Les attributs de l'être qui s'auto-pense n'entrent pas en ligne de compte, qu'il s'agisse du sexe, de la couleur de peau, de l'origine ou des orientations de chaque personnalité. Tout se résume à cette question "Qu'est-ce qui fait que je suis moi ?" en dehors de tout attribut circonstanciel.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 14 février 2010 à 15:40
Monsieur
Je ne pensais pas y aller de quelques lignes de commentaire. Mais votre réflexion, au milieu de ces commentaires, le fait que vous affirmiez que l'espace dont vous vous servez pour exprimer vos points de vue n'est pas un Forum m'enchantent. Malheureusement, le choix de vos sujets permet à certains de tout se croire permis, du moins de ce qu'ils interdiraient aux autres de faire. Le sujet "Nantais" qui vous a inspiré va jusqu'à démontrer à quel point de décadence nous voici descendus. Peut-être auriez-vous dû
arrêter votre propos à la seule affirmation que nous sommes un certain nombre à ne pas être homosexuels, non plus que gauchers, non plus que myopes, non plus que journalistes dans une presse dont je ne citerai pas les titres... Vos commentateurs auraient débattu entre eux de la légitimité d'"en" être ou non. Vous auriez eu, je le parie, un nombre impressionnant de dénégations ! Jean-Marc Ayrault a eu raison de se taire. J'ai eu l'occasion d'écrire, ici-même, il y a peu, que tout n'est pas bon à dire et qu'on n'a pas le droit (avec ou sans majuscule) d'aller au-delà de certaines limites.
J'ai le grand âge de ceux qui déplorent d'avoir été bien élevés. Quelqu'un, ici aussi, a opposé la justice et la populace. Je ne pense pas qu'on vous ait appris à parler ainsi du peuple souverain. Et je souhaite qu'avec ou sans ce Monsieur de la Loire-Atlantique (Bretagne), avec cette étiquette qu'il manipule ou sans elle, on manifeste assez de considération envers toutes les idées, même celles qui donnent parfois de l'urticaire. Comme vous le faites vous-même. Ce qui vous - nous - différencie des forums (pardon pour le latin). Et c'est très bien ainsi.
Rédigé par : Jean Reffait | 14 février 2010 à 15:14
Bonjour,
Juste un petit lien d'un camarade qui traite dans une certaine mesure d'un sujet identique.
Amicalement
Franck
Première partie
http://loumintope.blog.lemonde.fr/2009/06/24/sur-les-bovins-amoureux-de-leurs-details-1/
Deuxième partie:
http://loumintope.blog.lemonde.fr/2009/06/25/sur-les-bovins-amoureux-de-leurs-details-2/
Rédigé par : Franck | 14 février 2010 à 15:13
@Herman | 14 février 2010 à 02:44
Merci du renseignement mais j'ai tout Hegel dans mes rayonnages ainsi que quelques Lacan.
J'ai simplement répondu rapidement à une interrogation d'un blogueur, en espérant avoir été utile et n'avoir pas trop truffé les commentaires dans le sujet de boulettes philosophiques.
Rédigé par : Catherine JACOB@Herman | 14 février 2010 à 14:11
«"Une démarche totalitaire", non mais sans blagues ! »
Ce n'est pas une blague du tout :
« Quel fut le moyen de propagande le plus puissant de l'hitlérisme ? Etait-ce les discours isolés de Hitler et de Goebbels, leurs déclarations à tel ou tel sujet, leurs propos haineux sur le judaïsme, sur le bolchevisme ? Non, incontestablement, car beaucoup de choses demeuraient incomprises par la masse ou l'ennuyaient, du fait de leur éternelle répétition[...]. Non, l'effet le plus puissant ne fut pas produit par des discours isolés, ni par des articles ou des tracts, ni par des affiches ou des drapeaux, il ne fut obtenu par rien de ce qu'on était forcé d'enregistrer par la pensée ou la perception. Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente. »
Lingua Tertii Emperii, Victor Klemperer
Quand on appelle «sans-papiers» un clandestin, «hétérosexualité» la sexualité normale, «racisme» le fait d'être opposé à l'immigration de masse, «éco-responsable» le fait d'être d'une certaine couleur politique, «négationnistes» les opposants à la thèse du réchauffement climatique anthropique, on est clairement dans cette démarche consistant à pervertir le langage pour faire passer certaines idées.
Le caractère saillant du totalitarisme n'est pas le racisme, le communisme n'était pas raciste, c'est la conviction que l'Etat transcende les individus, les fond dans une masse, pâte humaine à malaxer, à endoctriner, et que l'Etat a tous les droits pour atteindre ce but supérieur.
J'ai déjà parlé de cet article de Jacques Ellul de juillet 1945 expliquant qu'Hitler avait politiquement gagné la guerre en ce sens que sa conception de l'Etat tout-puissant s'est imposée même aux démocraties, militairement vainqueurs.
C'est un des amusements de notre époque où les imbéciles ont la parole de voir des fascistes partout et de si mal comprendre le fascisme (d'autant plus comique que les explications sont disponibles par rayons entiers dans toutes les bonnes bibliothèques. Il faut croire que ceux qui lisent ne sont pas ceux qui parlent et qui manifestent).
L'Etat n'a pas à éduquer (1), à «promouvoir la tolérance» ou à «combattre les phobies».
Notre Etat a des méthodes plus douces que l'hitlérisme et le stalinisme, mais je ne suis pas sûr que la conviction qui guide nos hommes d'Etat soit fondamentalement si différente.
Je devrais être libre de détester si bon me chante les homosexuels, les roux et les auvergnats, de le dire et de l'écrire.
Je trouverais bien des gens aussi libres que moi pour m'expliquer en quoi j'erre.
L'Etat n'est légitime à intervenir que si je tabasse des homosexuels, des roux et des auvergnats.
Je comprends que vous puissiez être momentanément aveugle au caractère totalitaire du conformisme actuel par le fait qu'il promeut des idées qui vous siéent. Il n'en demeure pas moins que ce caractère existe.
Cordialement
***********
(1) : le fait qu'il existe une éducation dite nationale est digne de soupçon. Soupçon confirmé par la propagande politique qui y est faite. Par exemple, l'éducation sexuelle sous-entend un choix de société et de comportement qui devrait être laissé aux parents.
Rédigé par : Franck Boizard | 14 février 2010 à 09:36
Catherine J., je vous conseille de visiter le site de Jean Zin (http://jeanzin.fr/). Vous y côtoierez Hegel et sa phénoménologie de l'esprit... Lacan... de la philosophie, de l'écologie politique, etc. Vous y serez comme un poisson dans l'eau (sans ironie de ma part) !
Désolé Philippe pour ce commentaire, qui lui non plus n'en est pas un, et bon dimanche à vous ! (et aux autres...)
P.S : Vous qui aimez les débats vifs, très vifs (:-)), je vous conseille le "On n'est pas couché" de ce soir, vous ne serez pas déçus !..
Rédigé par : Herman | 14 février 2010 à 02:44
P. Bilger n'a pas tort : il faut savoir garder son Kant à soi...
Rédigé par : Savonarole | 13 février 2010 à 21:56
Rédigé par Monsieur philippe.bilger le 13 février 2010 à 17:10
C'est tres juste ; on perd un peu le fil de la conversation...
Peut-etre que la creation d'une "rubrique philosophique" ne serait pas deplacee sur votre blog Monsieur Bilger et permettrait quelques echanges moderes etant donne la qualite indeniable des discussions... meme hors sujet.
J'ose me permettre de ne pas etre d'accord avec Monsieur Jiel le 13 février 2010 à 17:49 ; a savoir que je serais peinee de ne plus lire les commentaires "hors sujet" ; ceux-ci me passionnent parfois ; surtout lorsqu'ils sont rediges par Madame Jacob dont j'envie et admire les impressionnantes connaissances culturelles.
D'ailleurs, je ne pense pas etre la seule a apprecier son savoir auquel j'aurais difficilement acces autrement que par ce biais.
On ne retrouve jamais cette qualite de pensee ni d'ecriture sur un forum.
Bonsoir et une excellente soiree a tous.
Rédigé par : Valerie | 13 février 2010 à 21:39
@philippe.bilger | 13 février 2010 à 17:10
"Il y a des digressions qui font perdre sens et cohérence à l'articulation nécessaire entre les posts et la plupart de vos commentaires. C'est un BLOG, pas un FORUM."
C'est très juste. Dans ma réponse à Ludovic, j'ai péché à rapporter la conscience de soi à la conscience de soi homo et hétéro sexuelles ainsi qu'à leur expression dans le discours public qui est le fond du billet, en particulier la question de savoir si cette conscience nécessiterait ou non pour exister comme telle sa reconnaissance sociétale, la société étant dès lors l'autre de l'"exister pour un(e) autre".
De fait, je n'en avais pas perdu l'objectif de vue mais j'en ai été brusquement détournée par le délicieux fumet d'un potage au potiron et aux châtaignes bien crémeux.
Rédigé par : Catherine JACOB@PB&tout le monde | 13 février 2010 à 19:49
Il ne serait pas choquant que les commentaires "hors sujet" ne soient pas validés par le modérateur. Le ping-pong quadrilatéral cette fois (et bi ou trilatéral pour les autres sujets) n'intéresse qu'une minorité de lecteurs, peut-être même que les participants au match.
J'imagine que, comme moi, les lecteurs seraient dans leur majorité heureux de pouvoir lire les commentaires traitant du sujet que vous avez choisi sans être encombrés de scories.
Merci, cher Philippe, de votre intervention marquée par une grande patience.
Rédigé par : Jiel | 13 février 2010 à 17:49
@PB
je plaide coupable et réclame la clémence de la cour...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 février 2010 à 17:36
@Ludovic 22:12
Pas évident, en effet...
Essayez de contacter Jean-Baptiste Botul.
C'est un expert de Kant, d'après BHL.
Rédigé par : Clafoutis | 13 février 2010 à 17:11
Modestement je m'immisce dans ce débat : quel rapport avec le fond du billet ? Il y a des digressions qui font perdre sens et cohérence à l'articulation nécessaire entre les posts et la plupart de vos commentaires. C'est un BLOG, pas un FORUM.
Rédigé par : philippe.bilger | 13 février 2010 à 17:10
@Achille 57
"La liberté d'expression peut conduire aux pires excès"...
Mais alors :
"Les grenouilles se lassant
De l'état Démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir Monarchique"...
Rédigé par : Savonarole | 13 février 2010 à 17:09
@@Ludovic | 12 février 2010 à 22:12
Réponse2 propos de :
« Au passage si un commentateur voulait bien m'aider à comprendre une citation de Kant que je cherche vainement à décrypter depuis tant d'années : "La conscience de soi est en soi et pour soi pour une autre conscience de soi, c'est-à-dire qu'elle n'est qu'en tant qu'être reconnue". »
Hegel et la Phénoménologie de l'Esprit expliqués par Wikipédia qui je suppose, assume ses Lecter :
« La conscience de soi est une nouvelle modalité du savoir, c’est un savoir de soi, un retour de la conscience depuis l’être-autre. En ce sens, elle est une pure tautologie, car la différence d’avec l’objet se trouve abolie : « je suis je ». La conscience de soi est donc le moment de la prise de conscience de l’identité de soi à soi. Elle demeure cependant à la fois une conscience d’un objet (moment négatif) et de soi-même, c’est-à-dire de son essence vraie. En tant que cette conscience porte sur un soi, elle devient désir.
En tant que désir, c’est-à-dire volonté de s’assimiler, de faire sien, donc de détruire ce qui s’oppose, la conscience de soi cherche la reconnaissance d’une autre conscience dans un combat à mort. La négativité de cette conscience implique donc :
la négation de sa nature animale, donc la possibilité de se nier, de vouloir sa propre mort ;
la reconnaissance de la liberté d’autrui que l’on cherche à s’assimiler.
L’animal homme devient véritablement homme par son mépris de la mort. » - Très japonais, ce dernier trait -
« la conscience de soi cherche la reconnaissance d’une autre conscience dans un combat à mort » = une« modalité de « La conscience de soi est en soi et pour soi pour une autre conscience de soi »
La conscience de soi kantienne :
« Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, I, 1.
"Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Par là, il est une personne; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, ie, un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas dire Je, car il l' a dans sa pensée; ainsi toutes les langues, lorsqu'elles parlent à la première personne, doivent penser ce Je, même si elles ne l'expriment pas en un mot particulier. Car cette faculté (de penser) est l'entendement. Il faut remarquer que l'enfant, qui sait déjà parler assez correctement ne commence qu'assez tard (peut-être un an après) à dire Je; avant, il parle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.); et il semble que pour lui une lumière vienne de se lever quand il commence à dire Je; à partir de ce jour, il ne revient jamais à l'autre manière de parler. Auparavant, il ne faisait que se sentir; maintenant, il se pense." «
Le corrigé est sur http://www.philocours.com/disse/comm-kant-conscience.html
Pour ma part, j’émettrai les réserves suivantes à propos desquelles je me suis déjà colletée sérieusement avec quelques psy ignorants des mondes où le « Je » n’existe pas en tant que nécessaire élément de toute conjugaison des verbes à la première personne. Car, pour autant en effet, cela ne revient pas à parler de soi à la 3ème personne au sens où par ex. Delon, ou encore le petit Charles du texte kantien, qui par ailleurs ne le font pas de la même façon, le font.
Pourquoi ? Tout simplement parce que la conscience de soi existe dans la phrase sans passage obligé par un « JE » qui n’existe dans ces langues qu’en tant que « Moi, Je » insistant ou purement discriminant, et cette absence de passage obligé par le « je » d’un « je parle, je pense » etc. pour produire un énoncé correct, n’en fait pas pour autant des peuples d’un âge mental équivalent à celui du petit Charles du texte, et il faudrait faire preuve d’une formidable outrecuidance qui n’a d’égal qu’une insondable ignorance, pour prétendre que les locuteurs sont plus évolués dans nos systèmes linguistiques que dans les premiers.
Pourquoi? Parce que la reconnaissance de l’altérité d’une conscience de soi en tant que conscience de soi singulière (≠ fusionnelle ou collective), s’opère par un inter_locuteur parlant et pensant dans la même langue que le locuteur initial et non pas par le truchement d’une traduction. Mais Kant a parfaitement raison en revanche quand il dit que la conscience n’est qu’en tant qu’elle est reconnue car c’est bien là tout ce qui fait les incompréhensions interculturelles ainsi que souvent même, d'une discipline ou d'un milieu social à l'autre, et leurs conséquences.
Ceci étant, le cas de Delon est... à part.
Rédigé par : Catherine JACOB@Ludovic(2) | 13 février 2010 à 17:04
@Ludovic | 12 février 2010 à 22:12
Réponse1 = propos de
« Aussi le droit à la différence précède-t-il nécessairement le droit à l'indifférence. C'est un peu plus simple à comprendre que le dilemme philosophique : l'essence précède-t-elle l'existence ou bien l'inverse ? »
Copié collé du passage intéressant sur : http://www.momes.net/dictionnaire/e/existentialisme.html
Ce qui évite de s’encombrer de leur pub. :
« Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence?
«Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se projette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir. L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur; rien n'existe préalablement à ce projet; rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être.»(Sartre, l'existentialisme est un humanisme, 1946, p.29-30)
«L'existence précède l'essence» (p.29), par cette formule Sartre exprime sa conviction fondamentale «que l'humain est libre».( p.30).
L'être humain est un projet qui se fait peu à peu. En conséquence, il se définit par l'ensemble de ses actes.
L'homme, tel que le conçoit l'existentialisme, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. (...)
L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. Tel est le premier principe de l'existentialisme... »
Autrement dit de l’existentialisme est un humanisme qui permettrait de dire par ex. que le criminel est un criminel parce que c'est dans le crime que son projet s'est accompli, et même à la limite, que son projet et le crime sont une seule et même chose et que par voie de conséquence, tel Hannibal Lecter, il n'est pas amendable.
Je ne suis pas sartrienne !
Rédigé par : Catherine JACOB@Ludovic(1) | 13 février 2010 à 16:30
"Achille57@Catherine Jacob 13H32
Le second lien ne marche pas."
Cliquez voir sur mon nom pour y accéder.
Le problème avec les liens encodés de telle sorte qu'ils ne se plient pas, c'est qu'il faut copier la première lettre de la ligne suivante, coller le tout dans la fenêtre de la page puis l'enlever avant de cliquer. Mais bon. Même si je n'ignore pas comment encoder les liens suggérés directement dans le texte en html, je préfère les laisser en clair, ce qui permet aux gens d'identifier le site avant de le consulter s'ils le souhaitent.
Ex : La fin du lien est « Melusinediscovered.JPG », vous copiez de "http://" jusqu’à « Rédigé », puis vous enlevez ce dernier mot après avoir collé le tout et avant de cliquer.
Rédigé par : Catherine JACOB@Achille57;13:59 | 13 février 2010 à 16:03
@ludovic @catherine jacob @achille57
Après recherches dans le Littré, "avérer" peut s'employer pour opposer la vérité à l'erreur d'une théorie !
Ce qui revient à dire "cette théorie s'est avérée fausse".
La fausseté d'une "bulle papale" a été avérée par le "et pourtant elle tourne" de Galileo Galilei.
XVIe s. Le bon jugement de l'un est tesmoigné par la ruine de son païs, et l'erreur de l'autre adveré par l'heureux evenement de ce qu'il avoit voulu empescher, ID. Péric. et Fab. comp.
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 février 2010 à 14:09
Achille57@Catherine Jacob 13H32
Le second lien ne marche pas.
Mais à mon avis cela va au-delà du tolérable.
Rédigé par : Achille57 | 13 février 2010 à 13:59
@Achille57 | 13 février 2010 à 12:28
"au point de pourchasser les personnalités connues du public dans les derniers retranchements de leur intimité."
Est-ce que cela va jusque là : http://cot.priceminister.com/photo/851283152_L.jpg
Ou beaucoup plus dangereux encore, jusque là : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5d/Melusinediscovered.jpg
Rédigé par : Catherine JACOB@Achille57(2) | 13 février 2010 à 13:32
@Achille57 | 13 février 2010 à 12:31
"Heu oui, mais en clair et plus simplement, vous vouliez nous dire quoi exactement ?"
Ce que par déformation professionnelle j'ai tenté de démontrer plutôt que d'affirmer vu que je n'avais pas d'exemple d'emploi d'auteur en mémoire ou sous la main, c'est que Ludovic était doublement cuistre !
Rédigé par : Catherine JACOB@Achille57 | 13 février 2010 à 13:26
Franck Boizard,
Vous vous égarez ! Nous sommes toujours en démocratie. Tellement en démocratie que l'on fantasme des fascistes un peu partout !
"Une démarche totalitaire", non mais sans blagues !
Puis vous dites que pour certains "l'homosexualité n'est pas recommandable".
Comme si l'on pouvait choisir sa sexualité ! Il est certain que du chemin reste à faire pour l'acceptation, chez tous, de l'homosexuel, mais je suis sûr que beaucoup d'entre eux auraient préféré ne pas en être, et ainsi grandir sans complexes parmi les autres, et sans la souffrance psychologique d'être "différent" !
Et j'oubliais : "si Olivier Besancenot disait qu'il faut fusiller tous les patrons, je parierais qu'il n'y aurait pas de campagne de presse contre lui".
Vous pensez vraiment cela ?
Comment alors expliquer sa descente en flammes au sujet de la femme voilée qui se présente sur sa liste ? Je n'imagine même pas s'il proférait de tels propos ! Certains journalistes doivent même guetter en permanence ses moindres mouvements, ou paroles, qui le condamneraient une fois pour toutes !...
Redescendez sur terre cher Monsieur !
Cordialement
Rédigé par : Herman | 13 février 2010 à 13:17
Cher Philippe,
Revenir de dix jours sous les tropiques pour retrouver le quotidien parisien et sa froidure pourrait démoraliser... mais il y a la lecture de votre prose pour se requinquer !
Puissante énergie par son fond, délectation par sa forme.
Tout ce billet me régale et c'est donc avec un regret assumé que je dis mon admiration particulière pour les trois derniers paragraphes.
Le style, radicalement différent, du commentaire de Pierre-Antoine participe également à mon plaisir. J'adhère à vos démonstrations croisées.
Tous ces offusqués soi-disant vertueux volent la vedette aux problèmes réels qui ne se résoudront pas tout seuls. Un autre signe (infinitésimal peut-être, mais incontestable) du déclin de notre civilisation.
Rédigé par : Jiel | 13 février 2010 à 12:45
Achille57@Catherine Jacob 8H58
Heu oui, mais en clair et plus simplement, vous vouliez nous dire quoi exactement ?
Rédigé par : Achille57 | 13 février 2010 à 12:31
Achille57@Savonarole
Pas question pour moi de quitter ma cave, elle est excellente.
Bon ceci étant, en ce qui me concerne, je me garderai bien de me référer à la presse anglo-saxonne qui a poussé la liberté d’expression à un niveau tel que cette liberté est devenue une véritable dictature, prête à tout pour faire de l’audience, au point de pourchasser les personnalités connues du public dans les derniers retranchements de leur intimité.
Il est vrai qu’avec Internet on a atteint des sommets dans ce domaine. Voir à ce sujet l’excellente émission qui est passée dernièrement sur Arte « Les effroyables imposteurs ».
La liberté d’expression peut conduire aux pires excès.
Rédigé par : Achille57 | 13 février 2010 à 12:28
@Catherine Jacob
Merci de votre explication !
Vous avez donné du sens à mon intuition qu'en béotien je qualifiais d'abusive :-)
Cordialement.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 février 2010 à 11:07
La violence de cette histoire m'effraie.
Violence symbolique : on ne peut littéralement plus dire ce qu'on veut. On est traqué, chaque mot est disséqué. Les indignations sont très sélectives : si Olivier Besancenot disait qu'il faut fusiller tous les patrons, je parierais qu'il n'y aurait pas de campagne de presse contre lui.
Bref, le «politiquement correct» est un viol des consciences par un parti pour imposer ses mots et, à la longue, ses idées.
C'est une démarche totalitaire très orwellienne, on est en plein dans la novlangue, celle qui réduit le nombre des mots admissibles et le sens des mots afin que certaines idées ne puissent plus être exprimées.
Nous ne sommes pas en dictature, mais nous ne sommes déjà plus en démocratie.
Mais cela contient une seconde violence, très physique : il y a des gens, nombreux, pour qui ce lavage de cerveaux ne prend pas, qui persistent à penser que l'homosexualité n'est pas recommandable, que la transexualité est une maladie mentale, que les immigrés ne sont pas une richesse, etc.
L'opposition est telle qu'il faudra soit les enfermer (le goulag a été inventé pour ça), soit qu'ils fassent taire les prêtres du «politiquement correct».
Cette obsession de faire un homme nouveau (aujourd'hui, au cerveau lavé, débarrassé de toutes ses «phobies») n'a jamais bien fini. Il n'y a aucune raison que ça finisse bien ce coup-ci.
Le risque de violences est très réel.
Alors que dans un pays où on aurait le droit de tout dire (dans les limites de la politesse) y compris des choses qui choquent à l'intérieur du périphérique, le potentiel de violence serait désamorcé par la parole.
J'ai bien peur que nos petits culs-bénis du «politiquement correct» soient des apprentis sorciers qui travaillent à cultiver une violence dont ils n'ont pas idée.
Rédigé par : Franck Boizard | 13 février 2010 à 10:26
C'est quand même dingue de lire ici toutes ces références à la "liberté", à la "démocratie", à la "liberté d'expression"...
Vous êtes en dictature, les amis ?
A vous lire on dirait que vous êtes tous des Jean Moulin qui rasent les murs...
Voyez la presse étrangère anglo-saxonne, il n'y a qu'en France qu'on évoque encore ces thèmes ridicules et éculés.
Chez eux on ne parle plus de "liberté d'expression", de "démocratie" à tous propos et dès qu'on installe un nouveau radar sur autoroute !
Mais dans quelle galaxie vivez-vous ?
Allez, allez, quittez vos caves !
Rédigé par : Savonarole | 13 février 2010 à 10:02
Cher Avocat général
J'ai bien aimé le ton de votre billet.
Je pense que l'UMP n'ose ou ne sait pas comment réformer valablement notre beau pays et qu'elle botte en touche sur des sujets plus immédiatement exploitables : les propos dits scandaleux, le port des burqas sans culotte, le droit pour les homos d'être sans culotte en burqa, 60% de boursiers chez les apprentis techniciens de surface, etc.
Pour ce qui est des mœurs, on ne peut pas à la fois revendiquer des différences, en faire comme Frédéric Mitterrand l'un des traits essentiels de son personnage et réclamer une sorte d'égalité absolue de la perception des uns par les autres !
Moi j'ai des amis et des relations qui sont des pédés confirmés, de vieux juifs radins, des arabes qui font n'importe quoi... et je les adore comme ça !
Cordialement
Rédigé par : david | 13 février 2010 à 09:25
@Ludovic | 12 février 2010 à 18:42
Si la vérité est A-lêthês (A-lêtheïa) pour une certaine philosophie, elle est donc Non-oubli, re-mémoration ≠ occultation(des faits), accomplissement (d'un songe, de l'oracle) etc. et dès lors on peut penser que re-mémorés, les faits (la réalité cachée quelque part) se révèle(nt) dans leur identité et leur différence d'avec leur apparence, autrement dit vrais ou faux !
Or donc, avérer (s') : forme réfléchie de 'voir la vérité', se montrer, se manifester comme vérité, apparaître, implique nécessairement que cette vérité se manifeste soit dans la conformité à l'apparence, soit dans la dénonciation de cette apparence ce qui est le cas évoqué par Pierre-Antoine d'une façon il me semble non abusive !
Sous réserves d'une meilleure explication par un linguiste professionnel !
Rédigé par : Catherine JACOB@Ludovic&Pierre-Antoine | 13 février 2010 à 08:58
Vous avez raison sur le principe et sur l'exaspération que l'on peut éprouver devant la fabrication médiatique des scandales à répétition : Sarkozy et la racaille, Frêche et les harkis, Benoît XVI et l'Islam, Frêche et les bleus, Benoît XVI et le préservatif, Gaudin et le déferlement, Frêche et la tronche pas catholique, etc Mais que n'eut-on pas entendu si le propos évoqué avait été tenu par un homme de "droite" ou par Benoît XVI... à moins que l'antisarkozysme primaire n'eut muselé dans ce cas les médias. Le problème est ici que les responsables politiques soient à ce point à la remorque des médias et n'aient plus aucune autonomie par rapport aux buzz médiatiques, soit pour les subir soit pour les instrumentaliser...
Rédigé par : Guzet | 12 février 2010 à 23:16
@J.D Reffait,
Cher Jean-Do (non pas le vénérable académicien, mais mon commentateur préféré), je suis d'accord sur l'essentiel avec vous, mais je voudrais compléter votre propos : "Et je pense tout au contraire que l'indifférence est le meilleur moyen de banaliser les différences". C'est vrai pour la France, l'Europe, l'Occident généralement, mais ce n'est pas le cas partout dans le monde, et je ne parle pas que de l'homosexualité. Encore faut-il que l'Etat en garantisse la possibilité partout et là ça se complique. La liberté d'expression, la liberté de culte, l'orientation sexuelle, la libre adhésion à des opinions politiques, la liberté de la presse ne sont pas des évidences partout dans le monde, vous le savez bien. Aussi le droit à la différence précède-t-il nécessairement le droit à l'indifférence. C'est un peu plus simple à comprendre que le dilemme philosophique : l'essence précède-t-elle l'existence ou bien l'inverse ?
Au passage si un commentateur voulait bien m'aider à comprendre une citation de Kant que je cherche vainement à décrypter depuis tant d'années : "La conscience de soi est en soi et pour soi pour une autre conscience de soi, c'est-à-dire qu'elle n'est qu'en tant qu'être reconnu".
Rédigé par : Ludovic | 12 février 2010 à 22:12
Je reste persuadé que tout ça n'a comme base que la diversion.
Parler des faux problèmes, s'opposer sur les détails, c'est une manière comme une autre de contourner les vrais et de refuser de combattre dans d'autres matchs que l'on sait perdus d'avance.
Rédigé par : SoDem | 12 février 2010 à 21:45
Je continue de considérer que "l'orientation" sexuelle n'est pas un critère de jugement d'un individu. Cela reste une affaire personnelle et s'en revendiquer n'apporte rien à la personne qui s'en prévaut.
La valeur d'un homme ou d'une femme me paraît relever de tous autres domaines, dont d'abord l'humanité, la "valeur humaine", puis l'intelligence formelle ou de cœur, etc.
Quant à l'aspect politique, il est tout de même consternant que le personnel politique s'abaisse à de si basses considérations, faites pour déconsidérer publiquement un adversaire. C'est sans doute plus facile que le combat des idées : sans doute parce qu'il n'y a plus chez eux d'idées !
Il est vrai que, lorsque l'espace médiatique tourne à plein régime sur ce genre d'imbécillités, l'important n'a plus d'espace pour être traité et c'est sans doute très commode pour qui gouverne avec des déficits abyssaux...
Rédigé par : Robert | 12 février 2010 à 21:09
@Ludovic
Merci de me lire et de me corriger...
L'expression "avérée fausse" est permise de manière abusive par la langue française.
Je l'ai utilisée pour souligner l'amalgame que les béotiens, dont je fais partie, font entre la théorie et la vérité !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 12 février 2010 à 21:01
Depuis 30 ans il me semble, mais peut-être est-ce plus, la seule politique de bon nombre de nos élus consiste à dénigrer de la manière la plus virulente possible l'ennemi. Car il ne saurait être question d'adversaire.
Un adversaire ça se respecte comme je l'ai appris au rugby mais là point de respect au sein de cette classe politique.
C'est une notion depuis bien longtemps disparue.
N'allez pas croire que je suis contre une saillie, un bon mot, mais voir ainsi détournées triturées, sorties de leurs contexte une série de phrases, de propos est plus que malsain car il insinue parmi la population que le respect ne sert à rien et n'a plus le droit de cité.
Ce qui me révulse aussi c'est que toute une presse, alors même qu'elle sait transmettre des valeurs, a également oublié le sens même de ce mot.
Aussi n'allons pas nous étonner si l'on voit des jeunes investir une école pour massacrer un de leur congénères, si l'on voit tant d'incivilités et autres comportements nauséabonds.
Rédigé par : Surcouf | 12 février 2010 à 20:16
C'est sans doute les rigueurs de l'hiver, peu sensible aux imprécations du réchauffement climatique, qui provoque cette inflation de dérapages ou prétendus tels. Ca n'en finit plus de déraper !
Tout se passe comme s'il n'y avait aucune marge de manoeuvre entre la détestation et l'adulation. L'homosexualité, soit tu l'adores, soit tu es homophobe. Exit l'arc-en-ciel des opinions intimes sur ce sujet. Il est permis à l'homosexuel de marquer sa différence, mais celui qui marque sa différence de l'homosexuel dérape. Une différence qui ne serait admissible qu'à sens unique. C'est pénible.
Cette remarque de Patrick Maréchal est à prendre dans son ensemble : "On n'est pas de la même famille et on n'a pas les mêmes moeurs", ce qui signifie qu'aussi bien dans les choix politiques que dans les choix intimes, ils n'ont pas d'atomes crochus et qu'ils ne risquent pas de se retrouver, ni à la même tribune ni dans le même lit. C'est un constat, pas une offense.
Mais ce constat est interdit, au nom de la sacro-sainte diversité. Rama Yade peut être qualifiée de noire par rapport aux blancs, mais il n'est pas question de se qualifier de blanc par rapport à Rama Yade : dérapage. L'évidence n'est acceptable que dans un sens.
Et cette hypocrisie est révélatrice de la duplicité de ses promoteurs : être noire, être homosexuel, c'est pas facile, c'est une tare qu'il convient d'excuser en la magnifiant. Il est interdit d'être indifférent à ces étrangetés, il n'est pas correct de placer les plateaux de la balance en équilibre : l'homosexualité, la diversité d'origine sont des poids trop lourds pour ceux qui en sont affectés, nous sommes dans l'obligation de les porter avec eux.
Et je pense tout au contraire que l'indifférence est le meilleur moyen de banaliser les différences. Et l'on doit pouvoir dire que l'on ne prise pas l'homosexualité aussi bêtement que l'on soutiendrait détester les carottes, sans remettre en cause le respect et l'estime où l'on tient les homosexuels et les mangeurs de carottes.
Mais Philippe, c'est le monde comme il va, à coup de simplification et de buzz intempestif. Outrages et rebellions nous conduisent à être placés en garde à vue par les policiers intransigeants dont la société regorge en tous domaines.
Toute évidence n'est pas bonne à dire.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 février 2010 à 19:42
"les mêmes moeurs".
C'est dans ce genre de remarques que l'on voit que l'on est un grand pays, qu'on perçoit l'avenir et qu'on envisage, tout bien considéré, qu'il n'est pas idiot de retourner se coucher, de toute façon il fait froid, alors...
Rédigé par : yvesbouant | 12 février 2010 à 19:28
@Pierre-Antoine,
"théories qui se sont avérées fausses"
La formule "avérée fausse" est-elle bien correcte ? Soit une théorie s'est avérée, soit elle ne s'est pas avérée. "S'avérer vrai" est un pléonasme fréquent chez les journalistes de télévision mais "s'avérer faux" n'a guère de sens.
Excusez la cuistrerie de ma remarque.
Cordialement.
Rédigé par : Ludovic | 12 février 2010 à 18:42