Jean-Paul Delevoye a beaucoup marqué les esprits lorsque, dans Le Monde, il a évoqué "une société psychiquement fatiguée", "en grande tension nerveuse". Il fait une analyse de cet état, qui se fonde sur les dossiers très nombreux que sa fonction de médiateur de la République le conduit à recevoir.
Il me semble, toutefois, que ce diagnostic d'ordre psychologique sur l'être collectif français s'explique aussi par les contradictions et les tiraillements qui écartèlent notre société et rendent de plus en plus difficile une action cohérente et lisible de l'Etat.
D'un côté, une jeune fille marocaine de 19 ans va être expulsée. Elle a été interpellée après une dénonciation à la police pour des violences exercées sur elle par son frère. Elle était arrivée en France quatre ans auparavant pour fuir un mariage forcé. Ce n'est pas parce que RESF (Réseau Education Sans Frontières) la soutient, avec le bruit médiatique et la partialité politique habituels, que la situation de cette Marocaine ne mérite pas, si les renseignements fournis sont exacts (nouvelobs.com), d'être appréciée autrement. Il y a dans cette histoire quelque chose qui irrite l'esprit et blesse le coeur même si on ne tient pas pour rien le sens de l'Etat et le respect de ses lois.
De l'autre, sur Mediapart, un film-manifeste en faveur de la régularisation des travailleurs sans papiers et dans la suite de ce mouvement initié au mois d'avril 2008. On y entend de "pauvres gens" certes mais qui ont leur dignité. Ce qu'ils profèrent, c'est "on bosse ici ! on vit ici ! on reste ici !". Avec cette sensation que "la peur au ventre fatigue plus que le travail".
Ce n'est pas d'aujourd'hui que dans certains conflits on est à même de remarquer la force de la faiblesse et l'implacable détermination de l'acquis. Il n'empêche que l'injonction adressée à l'Etat représente le contraire pervers de ce qui a toujours constitué le terreau d'une société démocratique : l'ordre de la loi. Les travailleurs sans papiers menacent au nom de la transgression de la loi. Occupant le terrain, y travaillant mais sans titre à y rester, ils espèrent faire plier les pouvoirs publics sous la dictature du coeur, oubliant que ceux-ci, par responsabilité - qui n'est pas une exigence médiocre - n'ont pas le droit de laisser la loi ainsi occultée, et avec une arrogance dont l'humilité militante sait parfois faire preuve.
Comment comprendre et s'y retrouver ? Ici l'Etat égaré, parce que la loi étouffe l'humanité souhaitable, va pousser au-delà du nécessaire sa démarche. Là, son autorité est bafouée par un mépris de la loi, qui croit être devenu une protection absolue. On se prend à penser que le Pouvoir ne sait plus se servir de toutes les gammes dont il dispose, tant l'inventivité de la société et sa palette contrastée, pitoyable au singulier et dominatrice au pluriel pour le problème qui nous occupe, ses désordres et la perte des repères anciens offrent un spectacle et une quotidienneté qui en effet épuisent psychiquement. La société échappe de plus en plus à la maîtrise de qui prétend pouvoir la stabiliser et donne le tournis à force de laisser vivre en son sein tout et son contraire. C'est comme être ballotté en permanence au lieu de demeurer en lieu sûr : celui des limites acceptées, des interdictions admises et de la légitimité incontestée.
Il est révolu ce temps.
Vite un psy au chevet de la société !
@ Catherine JACOB
Pas d'expression au nom du ministère du travail de ma part. Le court nom d'utilisateur n'est bien évidemment pas complet, mais le site au bout du lien est sans aucune ambiguïté (et mon propos d'origine me fait penser que votre question est plus provocatrice que liée à une réelle interrogation de votre part).
Pas de violation non plus de mon obligation de réserve (ou alors je vous remercie de m'indiquer le texte violé ou la décision de justice qui risquerait de m'être opposée), simple usage de ma liberté d'expression.
Des rapports officiels viennent cependant confirmer mes inquiétudes (voir par exemple le rapport de la commission d'experts pour l'application des conventions et recommandations de l'OIT établi à l'occasion de la session 2009 de la conférence internationale du travail, il n'est pas à l'honneur de la France).
Et rien de symbolique, malheureusement.
@ Alex paulista
Oui, les situations que vous signalez existent. Elles ne représentent cependant pas, de ce que je vois et de ce que je sais, la majorité des situations illicites.
La grande majorité des travailleurs dont l'emploi est dissimulé sont français et subissent cette situation sans aucun avantage (salaire plus faible, pas de couverture sociale ni de salaire différé grâce aux cotisations, etc.).
De nombreux employeurs respectent par ailleurs leurs obligations, c'est important à dire. Il n'y a pas que de gentils salariés, de gentils sans papiers et que de méchants employeurs. Ce n'est cependant pas une raison pour laisser les méchants, quels qu'ils soient, continuer à l'être en toute impunité, ni pour laisser les gentils sans encouragements à le rester, au risque de voir la vie les faire passer de l'autre côté, au détriment de tous.
Rédigé par : Inspection du travail | 02 mars 2010 à 00:22
Le commentateur "Inspection du travail" pose la question dans les bons termes. Si l'on voulait vraiment mettre fin au travail clandestin, il faudrait faire l'inverse : être tolérant envers les clandestins (amende à payer sans forcément aller jusqu'à la transmission aux services de Police) mais intraitable avec les employeurs.
On découvrirait vite que derrière ces employeurs, il y a l'État (BTP) ou des services indispensables que tout le monde trouve déjà trop chers (restauration, nettoyage).
Pour compléter le commentaire, et "Inspection du travail" me dira s'il confirme, il faut signaler que dans les restaurants qui embauchent des sans-papiers on trouve souvent des Français non-déclarés qui touchent indûment l'allocation chômage en plus du black.
Ce sont ceux-là qui menacent d'abandonner le restaurant dès qu'on leur demande de déboucher les WC.
Les WC sont donc débouchés par les sans-papiers...
Est-ce vraiment moral que ces derniers soient ceux qui perdent tout en cas de contrôle ?
Moi j'ai l'impression que ça arrange tout le monde.
Rédigé par : Alex paulista | 01 mars 2010 à 18:26
@Inspection du travail | 28 février 2010 à 21:23
"Le nom indiqué permettra au lecteur de comprendre que mon propos n'est pas théorique mais résulte de situations observées, qui comportent bien évidemment des exceptions (dans les deux sens) mais sans que la tendance générale ne soit remise en cause."
Vous vous exprimez donc au nom de l'administration au mépris d'un devoir de réserve ou vous adoptez simplement symboliquement cette qualité ??
Rédigé par : Catherine JACOB@Inspection du travail | 01 mars 2010 à 10:14
Bonjour.
A propos des travailleurs sans papiers, je ne suis pas certain que leurs demandes ne soient pas respectueuses de la loi, comme vous semblez le croire.
Oui, ils sont en infraction, mais ils ne demandent pas, de ce que je comprends, à ce que leur violation de la loi soit sans conséquences, ils demandent à ce que la loi soit changée. Comme en leur temps, dans un tout autre domaine mais sur un sujet également très sensible, les femmes qui avaient eu le courage de faire état de leur violation de la loi relative à l'avortement pour demander que la règle soit mise à jour en fonction des évolutions de la société.
Il ne s'agit pas pour moi de dire que la modification doit être, ni qu'elle doit répondre totalement à la revendication, mais tout le monde a le droit de penser et de dire qu'il souhaite que la loi soit modifiée.
D'autant que, pour les travailleurs sans papiers, au moins quand ils ne sont pas déclarés (et donc en difficulté - mais pas de leur fait - le jour où ils doivent démontrer qu'ils sont en France depuis longtemps et qu'ils sont intégrés), ils sont simultanément auteurs d'une infraction (séjour irrégulier sur le territoire) et victime d'une autre (travail dissimulé, généralement synonyme de beaucoup de travail dans des conditions qu'aucun français ou étranger avec papiers n'accepterait, pour un faible salaire et aucune protection sociale).
Et qu'en cas de contrôle réalisé par un service de police judiciaire (police ou gendarmerie), l'aspect auteur prime souvent sur l'aspect victime : une garde à vue et un placement en centre de rétention pour les statistiques (et donc potentiellement une expulsion qui arrache parfois une personne à sa famille, ses relations, sa communauté sociale), un employeur pas toujours activement recherché et, quand il est retrouvé, bien peu sanctionné (sinon les employeurs auraient un peu plus peur d'employer des sans papiers justement).
Le nom indiqué permettra au lecteur de comprendre que mon propos n'est pas théorique mais résulte de situations observées, qui comportent bien évidemment des exceptions (dans les deux sens) mais sans que la tendance générale ne soit remise en cause.
Rédigé par : Inspection du travail | 28 février 2010 à 21:23
@ Alex paulista
Veinard,
Avoir un bon copain
Voilà c'qui y a d'meilleur au monde
Oui, car, un bon copain
C'est plus fidèle qu'une blonde
Unis main dans la main
A chaque seconde
On rit de ses chagrins
Quand on possède un bon copain.
Qui s'appelle Ledun, tagada tsoin tsoin !
Rédigé par : yves.bouant | 28 février 2010 à 18:04
@ JP Ledun
À la Cimade.
Rédigé par : Alex paulista | 28 février 2010 à 16:11
"C'est bien à des cas comme le vôtre que je pensais" dit M.Paulista
Eh bien dites-le tout de suite.
Pas la peine, comme d'habitude, de mettre tout le monde dans le même sac pour vous faire plaisir.
Vous, apparemment, vous portez toute la misère du monde. C'est fou le nombre d'amis et de relations dans votre entourage qui sont dans la mouise.
Oú puis-je envoyer un don ?
Rédigé par : jpledun@ Philosophe brésilien | 27 février 2010 à 22:43
M. (?) Savonarole
Il ne vous aura pas échappé que je ne conteste pas l'évidence des problèmes avec la bureaucratie française. Peut-être y en a-t-il même pour des ressortissants français vivant en Autriche.
Moi (MOI pour L.Dingli) je ne suis pas concerné donc M. Paulista n'a pas á´m'inclure dans sa généralité. Point barre.
Pour le déraciné volontaire que je suis, sur le voyage depuis 1978 (et cela au temps où Schengen n’existait pas), il est assez drôle de se voir ordonner de ne pas regarder son nombril. Je vous épargne tous mes accrochages á la frontière…
(« Permis français… Ah ah… plaque allemande, hum hum, coupez votre moteur monsieur… »)
L'usurpation d'identité est un nouveau délit qui fait vraiment peur. Qui pourrait dire ici, avec sérieux, que ce problème n'existe pas ?
Ah si !... j'ai ma petite idée.
Rédigé par : jpledun@ Savonarole | 27 février 2010 à 22:34
@ Valérie,
Merci pour votre courtoisie.
@ Alex paulista,
Vous avez raison.
Rédigé par : Laurent Dingli | 27 février 2010 à 19:20
@ Savonarole
C'est bien à des cas comme le vôtre que je pensais. J'ai un ami qui est concerné, qui est né quand ses parents vivaient en Afrique, il y a une quarantaine d'années. Il attend toujours le renouvellement de son passeport et cela lui nuit professionnellement.
Comme à des milliers de nos concitoyens.
@ Laurent Dingli
Ne vous fatiguez pas.
Certaines chandelles puent et n'éclairent même pas.
Rédigé par : Alex paulista | 27 février 2010 à 18:32
Valérie,
Je le dis et le répète je suis ici pour dire mon opinion et uniquement mon opinion.
Je ne me laisse simplement pas allumer par qui que ce soit ici. Brillant ou pas.
M. Dingli m'agresse je me défends.
Les plaisanteries infantiles font partie de ma profession de cœur. Je l'assume. (Sinon je suis mal)
Rédigé par : jpledun@Valérie | 27 février 2010 à 18:25
Monsieur Ledun,
Pourquoi tant d'acrimonie de votre part a l'egard d'un commentateur brillant dont vous affublez souvent le patronyme d'une petite plaisanterie infantile ?
A quoi servent les remarques blessantes si elles ne sont pas constructives ?
Vous etes capable de mieux.
Rédigé par : Valerie | 27 février 2010 à 15:33
@- jpledun@Laurent Dingli | 27 février 2010 à 01:02
"Mes enfants sont nés en Autriche d'une mère autrichienne et d'un père français.
Pas de problème á l'ambassade,
Rien. Moi je n’ai pas de problèmes".
__________________________________________
Ah ! L'Autriche ! Ah ! O Brazil d'Alex Paulista !
Hélas, pour moi ce fut un chemin de croix qui se termina devant le Tribunal d'Instance.
- Partis en 1911 avec le Maréchal Lyautey, mes deux grands-pères, officiers (sortis des écoles militaires de St Cyr & St Maixant), ont participé à la "conquête" de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc..
- Mon père est né en garnison à Bizerte, ma mère à Alger.
- En 1914, mes grands-pères sont partis dans les Flandres, avec leurs régiments de tirailleurs marocains...
- En 1950, mon père, diplomate au Quai d'Orsay, séjourne au Maroc, à Rabat. En avril ma mère me met au monde, c'est moi le printemps...
- En 2000, à l'âge de 50 ans, un malotru me pique ma veste et mon portefeuille...
Préfecture d' Evry (91000) : "prouvez-nous que vous êtes français !"
Kafka & Ubu se donnent la main pour m'emmerder.
Cédant à mon insolence naturelle, je réclame un "titre de séjour en France", puisque je me retrouve sans papiers...
Six mois, jusqu'à ce que je me souvienne que j'ai fait douze mois de service militaire au 11e Régiment d'Artillerie de Marine à Melun...
Depuis, j'ai un jugement du Tribunal d'Instance qui stipule : "FRANCAIS", sur présentation de son livret militaire"
Quelle blague !
Mais l'Autriche et le Brésil d'Alex Paulista, pas de problème...
Rédigé par : Savonarole | 27 février 2010 à 13:40
"Je remarque aussi que vous ne parlez pas de la situation ubuesque dans laquelle ce gouvernement a placé les Français nés à l'étranger. C'est dans le rapport du Médiateur."
Monsieur, lisez attentivement votre copain et lâchez-moi la grappe.
M. Paulista parle des Français (de tous les Français) nés á l'étranger, au lieu d'écrire "certains français" !
Juste pour se faire une toute petite éjaculation cérébrale... (Il n’y a pas de mal)
Vous n’êtes jamais passé par un "Ausländeramt" tout les 6 mois pour obtenir un renouvellement d’une "Aufenthalt Bewilligung "(1978- 1983) et vous nous jouez la mère Denis qui lave encore plus blanc, planqué derrière son ordi.
Arrêtez vous allez me faire rire !
C’est comme l’autre anonyme GL qui nous parle de "deux morts qui roulent en mini moto…"
Pour un "écrivain" cela fait peur de vous voir ne pas savoir lire.
Rédigé par : jpledun@Laurent Dingli | 27 février 2010 à 12:18
Faudra-t-il appeler à désobéir aux lois ou plutôt faire pression pour les changer ?
Ne doutons pas que nous sommes
“cons”, prouvons-le !
Rédigé par : yves.bouant | 27 février 2010 à 11:09
J'apprends aujourd'hui qu'un maître de conférence de l'université de Pau a lancé un appel à la désobéissance civile (je n'emploie pas volontairement l'adjectif "civique", car pour moi une telle démarche n'a rien de civique"), en faveur de deux étudiantes d'origine comorienne, pourtant remises en liberté pour vice de procédure. Contrairement aux revendications que j'évoquais dans mon précédent commentaire, je considère que ce type de démarche est dangereux pour notre démocratie. Nous avons bien d'autres recours pour manifester notre opposition aux lois, ou à leur application rigide : l'élection, la mobilisation de l'opinion et le recours au pouvoir judiciaire. En matière d'immigration illégale, combien de décisions administratives ineptes ont déjà été désavouées par des décisions de Justice ? Je ne connais pas le cas de Pau dans les détails, mais le fait de multiplier ainsi les appels à la désobéissance "civile" est dangereux dans la mesure où il remet en cause le pacte républicain et le choix émis par les électeurs lors des dernières élections démocratiques. Imaginons que demain la gauche revienne au pouvoir et prenne des mesures qui ne plaisent pas aux uns et aux autres ou ne correspondent pas à l'idée qu'ils se font des droits de l'homme ? Faudra-t-il appeler à désobéir aux lois ou plutôt faire pression pour les changer ? La première alternative est dangereuse pour le pacte social, la seconde est démocratique.
Rédigé par : Laurent Dingli | 27 février 2010 à 09:59
Monsieur Ledun,
Il n'y a pas que vous et votre petite famille. Sortez le nez de votre nombril. Une politique humiliante et stupide a été mise en place en matière de nationalité. Sur ce point précis, et malgré nos désaccords de fond, je n'ai aucun problème pour parler d'une même voix avec "mon allié du Brésil", comme vous dites, d'autant que je me suis déjà exprimé sur ce point, il y a deux ans.
Rédigé par : Laurent Dingli | 27 février 2010 à 09:25
jpledun@Laurent Dingli
ça fait du bien de vous lire, on devient content de son sort, merci pour le réconfort, ça nous ôte bien des regrets.
Rédigé par : yves.bouant | 27 février 2010 à 09:11
Je veux bien inventer un problème pour vous faire plaisir mais là tout va bien, merci.
Mes enfants sont nés en Autriche d'une mère autrichienne et d'un père français.
Pas de problème á l'ambassade, pas de problème pour l’appel de service civique (le 6 mars au centre Voltaire de Vienne pour mon fils aîné).
Rien. Moi je n’ai pas de problèmes.
Cela n’empêche pas certaines situations d’être problématiques. Merci, je sais lire un journal.
Ne mélangez pas tout, vous et votre allié du Brésil !
Je pensais que vous étiez en retrait de ce blog pour nous pondre enfin un Best seller je vois que ce n'est pas le cas. Tant mieux.
Rédigé par : jpledun@Laurent Dingli (que personne ne lit) | 27 février 2010 à 01:02
J-P. Ledun,
C'est vous qui débitez n'importe quoi. Il y a un véritable problème administratif avec les Français nés à l'étranger ou dont les parents sont nés à l'étranger. Cet état de fait, que la presse a évoqué abondamment, est de notoriété publique, sauf, manifestement pour les "vrais gens" comme vous.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 février 2010 à 13:11
@M. Bilger :
"Il n'empêche que l'injonction adressée à l'Etat représente le contraire pervers de ce qui a toujours constitué le terreau d'une société démocratique : l'ordre de la loi."
Tiens, vous citez Raul Castro maintenant, à propos du délinquant qui vient de succomber à sa grève de la faim ?
Rédigé par : Clafoutis | 26 février 2010 à 12:04
J'aime beaucoup la poésie.
Brel est mon auteur favori.
So what ?
Les beaux textes de Moustaki n'ont jamais amené la paix, la révolution ou donné á bouffer aux gens.
Mais c'est vrai, Il n'est pas interdit de rêver.
Rédigé par : jpledun@Le psy de PB | 26 février 2010 à 08:08
Alex paulista,
Mes enfants sont nés á l'étranger et n'ont aucun problème avec l'administration française.
Arrêtez votre cinéma.
Tout le monde a compris ici que vous êtes pris á débiter n'importe quoi pour vous faire plaisir.
Il n'y a pas de mal á se faire du bien.
Rédigé par : jpledun@Alex paulista | 26 février 2010 à 08:03
@JPLedun,
"So what?"
Je voudrais, sans la nommer,
Vous parler d'elle
Comme d'une bien-aimée,
D'une infidèle,
Une fille bien vivante
Qui se réveille
A des lendemains qui chantent
Sous le soleil.
C'est elle que l'on matraque,
Que l'on poursuit que l'on traque.
C'est elle qui se soulève,
Qui souffre et se met en grève.
C'est elle qu'on emprisonne,
Qu'on trahit qu'on abandonne,
Qui nous donne envie de vivre,
Qui donne envie de la suivre
Jusqu'au bout, jusqu'au bout.
Je voudrais, sans la nommer,
Lui rendre hommage,
Jolie fleur du mois de mai
Ou fruit sauvage,
Une plante bien plantée
Sur ses deux jambes
Et qui trame en liberté
Ou bon lui semble.
Je voudrais, sans la nommer,
Vous parler d'elle.
Bien-aimée ou mal aimée,
Elle est fidèle
Et si vous voulez
Que je vous la présente,
On l'appelle
Révolution Permanente !
Sans la nommer
Georges Moustaki
Rédigé par : Le psy de PB | 26 février 2010 à 00:29
@Aïssa
"Vous n'avez pas été sans remarquer", mais c'est quoi ce pataquès ? Est-ce ainsi que l'on parle dans les prisons ? Est-ce ainsi qu'écrit un écrivain ? Bigre, vous vous êtes considérablement embourgeoisé la plume pendant votre retraite ! Tiens j'ai eu l'impression de lire un compte rendu de notaire/prof de médecine (pardon à ceux d'entre eux qui fréquentent ce blog et qui heureusement démontrent le contraire).
Nonobstant je suis ravie de vous retrouver. Bon vous vous en fichez mais c'est pas grave ; si j'étais un homme je dirais bien comme Chirac que ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Oui je sais Philippe c'est grossier mais depuis que des chercheurs ont bossé des années pour trouver que jurer fait du bien, je ne m'en prive pas, il faut bien que leur étude serve à quelque chose.
Plus sérieusement, sur le fond du billet de PB, tout en étant depuis longtemps en psychoverdose je me dis que si psy il faut vraiment, ce n'est pas au chevet de la société qui heureusement est plurielle, incohérente, inconstante, incompréhensible, imprévisible comme toute démocratie, mais à celui de ses dirigeants qui semblent sérieusement avoir perdu le nord. Et pas que lui.
Rédigé par : Catherine A à Aïssa, PB et les autres | 25 février 2010 à 17:15
Déclarer n'est pas agir.
Joli texte en effet. So what ?
Rédigé par : jpledun@Le psy de PB | 25 février 2010 à 15:17
Eh eh eh,
Je n'ai pas encore dit un mot sur ce billet et voilà nom repris, grâce au service (non commandé) de M.Sbriglia dans 3 ou 4 réponses !
Ce que M. Sbriglia écrit ressemble beaucoup á ce petit roman intitulé "Un certain Plume". Je vous le conseille. C'est assez déconcertant mais drôle.
C'est bien un échec de Sarko qui n'a pas réalisé cette promesse d'apaiser la République. Il faut le reconnaître.
Ce n'est pas avec le peu de temps qui lui reste qu'il y arrivera. C'est vrai qu'en arrivant, il a trouvé de quoi se rendre 10 fois impopulaire. Il a choisi ce chemin-là. Alors moi je ne lui lance pas de pierre.
Rédigé par : jpledun | 25 février 2010 à 15:15
@ yves.bouant
Votre dernier commentaire me rappelle la chanson Alligator 427 de Thiéfaine.
"Et les manufactures ont beau se recycler,
Y aura jamais assez de morphine pour tout le monde,
Surtout qu'à ce qu'on dit, vous aimez faire durer.
Moi je vous dis : "bravo" et "vive la mort !""
http://www.youtube.com/watch?v=7LIHWmQKBu4
Je suis très solidaire de votre situation. Mon beau-frère la vit en ce moment chez moi, accompagnant les derniers espoirs de ma belle-soeur internée à São Paulo.
Je vois comment c'est infiniment dur pour lui. Le soir, on est content d'avoir les JO d'hiver pour parler d'autre chose.
Rédigé par : Alex paulista | 25 février 2010 à 14:49
Déclaration
by Georges Moustaki
Je déclare l'état de bonheur permanent
Et le droit de chacun à tous les privilèges.
Je dis que la souffrance est chose sacrilège
Quand il y a pour tous des roses et du pain blanc.
Je conteste la légitimité des guerres,
La justice qui tue et la mort qui punit,
Les consciences qui dorment au fond de leur lit,
La civilisation au bras des mercenaires.
Je regarde mourir ce siècle vieillissant.
Un monde différent renaîtra de ses cendres
Mais il ne suffit plus simplement de l'attendre :
Je l'ai trop attendu. Je le veux à présent.
Que ma femme soit belle à chaque heure du jour
Sans avoir à se dissimuler sous le fard
Et qu'il ne soit plus dit de remettre à plus tard
L'envie que j'ai d'elle et de lui faire l'amour.
Que nos fils soient des hommes, non pas des adultes
Et qu'ils soient ce que nous voulions être jadis.
Que nous soyons frères camarades et complices
Au lieu d'être deux générations qui s'insultent.
Que nos pères puissent enfin s'émanciper
Et qu'ils prennent le temps de caresser leur femme
Après toute une vie de sueur et de larmes
Et des entre-deux-guerres qui n'étaient pas la paix.
Je déclare l'état de bonheur permanent
Sans que ce soit des mots avec de la musique,
Sans attendre que viennent les temps messianiques,
Sans que ce soit voté dans aucun parlement.
Je dis que, désormais, nous serons responsables.
Nous ne rendrons de compte à personne et à rien
Et nous transformerons le hasard en destin,
Seuls à bord et sans maître et sans dieu et sans diable.
Et si tu veux venir, passe la passerelle.
Il y a de la place pour tous et pour chacun
Mais il nous reste à faire encore du chemin
Pour aller voir briller une étoile nouvelle.
Je déclare l'état de bonheur permanent.
Rédigé par : Le psy de PB | 25 février 2010 à 12:06
Le général comparait, paraît-il, les Français à des veaux, toujours prêts à se plaindre, à beugler, à chercher un responsable. Jugement sévère sans doute mais que la période actuelle illustre assez bien.
Relisons "Le cheval d'orgueil", leçon de courage et de dignité.
Rédigé par : mike | 25 février 2010 à 11:59
Mon cher Philippe,
Si je vous ai bien compris, vous dénoncez les positions extrêmes et déplorez qu'il n'existe pas un minimum de consensus social autour du respect de certaines valeurs fondamentales comme la loi républicaine, dans la mesure où celle-ci est appliquée avec humanité, illustrant votre démonstration par le cas de l'immigration clandestine. Vous écrivez d'une part : "ce qui a toujours constitué le terreau d'une société démocratique : l'ordre de la loi", mais évoquez plus loin "l'Etat égaré, parce que la loi étouffe l'humanité souhaitable". Ce n'est pas, me semble-t-il une contradiction de votre part, mais une nuance voulue. Pour autant, je ne partage pas l'analyse que vous livrez en conclusion. Vous écrivez en effet :
"La société échappe de plus en plus à la maîtrise de qui prétend pouvoir la stabiliser et donne le tournis à force de laisser vivre en son sein tout et son contraire. C'est comme être ballotté en permanence au lieu de demeurer en lieu sûr : celui des limites acceptées, des interdictions admises et de la légitimité incontestée".
Ce lieu sûr, ces interdictions admises, cette légitimité incontestée ont-ils jamais existé ? La société démocratique n'a-t-elle pas constamment "laissé vivre en son sein tout et son contraire" et n'est-ce pas justement sa substance ? Ce qui vous paraît être un désordre, une perte de cohésion ne correspond-il pas plutôt au jeu de pressions et de rapports de force indispensables à la vie démocratique ? Et les positions extrémistes de RESF ne sont-elles pas, parfois, nécessaires pour contrer les positions tout aussi extrémistes d'une application trop rigide de la loi ? Je ne dis pas qu'une association doit se substituer à l'administration, à la Justice, au Législateur, mais que, malgré ses excès, elle entretient un rapport de force salutaire. Je suppose que vous pointez ici le danger induit par la "désobéissance civile" et je vous suis absolument sur ce point. Mais s'agit-il en vérité de cela ? Que l’on défende ou non ce point de vue, le seul fait de réclamer la régularisation des sans-papiers ne constitue pas à mon sens une rupture du pacte républicain ni un danger pour la démocratie. Chacun a le droit d’exprimer ses désaccords et de souhaiter une modification de la loi (de l'extrême gauche au Front National). Pour ma part, je ne suis pas partisan d’une régularisation massive et me sens assez proche du dernier commentaire de notre camarade Oursivi sur ce point.
Il y a de très bonnes choses dans le rapport du médiateur que j‘ai parcouru, notamment au sujet de la réforme des expertises médicales, du crédit revolving (un vrai scandale), de l’accueil des étrangers mineurs isolés, de la généralisation et de l‘amélioration des points d’accès au droit (PAD) en milieu pénitentiaire, etc.
PS : En ce qui concerne Ali Soumaré : faute de l’UMP d’en faire un argument de campagne, et faute du PS de ne pas avoir osé publier avec sérénité le parcours de cet homme. Je ne connais pas ce candidat, son histoire, mais faut-il le juger sur ses fautes passées ou plutôt sur sa capacité à avoir su les dépasser ? N’est-ce pas cela, le modèle ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 25 février 2010 à 10:29
Cette société n'est après tout que le fruit d'une dérive conduite de main de maîtres, par des gens qui ne figurent pas dans nos carnets d'adresses, qui utilisent des politichiens, bien dressés, habitués aux doubles langages, polyglottes, experts en trahisons, manipulateurs à l'extrême, spécialistes des comportements, sachant lâcher chaque jour aux nostalgiques que nous sommes, un beau sujet d'indignation qui nous fera prendre la plume, ce qui semble suffire à notre contentement.
Vive cette chambre d'enregistrement des indignations sélectives et opportunes, le niveau zéro se profile. Pas sur la forme, certes non, rien à redire, mais sur le néant qui résulte du fond.
Treiber est mort, la page se tourne déjà, les familles devront faire avec, l'important c'est qu'on compte sur le magistrat instructeur, qui compte sur sa promotion, Charasse ira faire son numéro avec l'amateur de têtes de veau, les profs vont aller au combat, comme nos poilus de Verdun, avec l'horrible verre d'alcool pour sortir de la tranchée, la peur au ventre, victimes désignés offertes à l'épanouissement d'une certaine jeunesse "en haine" que nous avons façonnée.
Vous nous dites:
"Il y a dans cette histoire quelque chose qui irrite l'esprit et blesse le coeur même si on ne tient pas pour rien le sens de l'Etat et le respect de ses lois."
Il y a longtemps, que je n'ai plus le coeur blessé, il ne bat plus que pour mon épouse, le sens de l'Etat me fait penser à Devos avec son sketch absurde du "sens unique", et le respect des lois tient dans une liste alphabétique de détenteurs de pouvoirs et d'autorités, condamnés au nom de leurs saloperies commises aux dépens des naïfs qui les ont installés.
Amusez-vous bien et Viva la Muerte !
Rédigé par : yves.bouant | 25 février 2010 à 09:39
Rédigé par Monsieur Savonarole le 24 février 2010 à 09:05
"... ces dégueuloirs de la misère maquillés en show-biz, restos du coeur et autres jérémiades culpabilisantes. Ils se tiennent debout et encaissent."
Pas faux ! La derniere phrase de votre commentaire me fait songer aux Anglais qui ne sont pas en train de geindre en permanence alors que la situation economique n'est pas tres favorable ici non plus.
Rédigé par : Valerie | 24 février 2010 à 20:48
Bonjour monsieur Bilger,
Il est vrai que nous vivons dans une société où tout est minuté : le temps consacré au travail, celui du transport et même des loisirs. Sans doute est-ce la raison pour laquelle on l'appelle le monde temporel.
Or cette planification génère inévitablement du stress. Ajoutons à cela, les conflits sociaux liés le plus souvent à un corporatisme intransigeant, la précarité de l’emploi surtout pour la classe défavorisée, les différences culturelles et religieuses de communautés qui se renferment de plus en plus sur elles-mêmes. Toutes les conditions sont remplies pour fabriquer un monde fait d’intolérance, d’égoïsme, d’anxiété.
Et comme si cela ne suffisait pas nous avons les médias pour monter en épingle la moindre petite phrase prononcée par les politiques. Sans parler de nos analystes politiques qui s’efforcent en permanence de débusquer le moindre petit indice pouvant laisser entendre qu’untel pourrait bien faire ceci ou cela.
Nous vivons dans un monde qui se détache de plus en plus du réel pour se tourner vers le prévisionnel, le virtuel. Pas étonnant ensuite que nous n’ayons plus les pieds sur terre.
Rédigé par : Achille 57 | 24 février 2010 à 20:30
Nicolas Sarkozy a bien assimilé la méthode Chirac.
Bonne période pour un voyage chez Bongo.
Rédigé par : Alex paulista | 24 février 2010 à 20:26
Cher PB, ce qui est gênant dans votre argumentation, c'est qu'en poussant le concept on arrive exactement à ce que veut la droite sarkoziste:
une population d'étrangers corvéables à merci, qui n'ont aucun droit à l'éducation, aux services sociaux ni au respect basique car ils seront expulsés à la première occasion.
On en arrive à avoir une population de sans papiers terrorisés qui cotisent dans toutes nos caisses sans avoir droit de toucher aucune prestation sociale, des gens non-soignés, non éduqués qui doivent tout accepter et avoir peur de parler à la Police même s'ils sont persécutés.
Pourtant, on a bien besoin d'eux pour continuer à payer son resto indien 15 euros, faire des routes et retaper les demeures de l'Elysée.
Comment pouvez-vous ignorer cette hypocrisie ?
Voulez-vous qu'on organise l'immigration d'esclaves sans droits et auxquels on vole le passeport à l'entrée ?
Je remarque aussi que vous ne parlez pas de la situation ubuesque dans laquelle ce gouvernement a placé les Français nés à l'étranger. C'est dans le rapport du Médiateur.
Rédigé par : Alex paulista | 24 février 2010 à 19:54
Mais bon, trêve de plaisanterie, c'est vrai que la situation est préoccupante.
Rédigé par: Catherine JACOB | 24 février 2010 à 02:00
La chute est excellente, comme dirait machin joubert.
Meilleur que celle de PB qui nous fait une petite récidive dans la fin molle des genoux quand le reste fut excellent.
Incorrigible !
AO
Rédigé par : oursivi@CJ&PB | 24 février 2010 à 19:49
Rédigé par: realworld | 24 février 2010 à 14:40
Pas que du faux dans vos âneries, certes nous avons des ennemis communs, mais j'y lis aussi la volonté de stigmatiser de ces cibles dont on est déjà sûr que des "realworld" de tout poil et de toutes couleurs ne sauraient manquer de se choisir, PB n'est qu'un exemple, un de vos exemples pavloviens.
Je n'y vois pas un mot contre ce glorieux "frère marocain" qui cogne sa soeur ni contre ce glorieux Etat que de ses filles fuient pour n'y être mariées de force.
"Realworld" disiez-vous...
Comme disait JDR, l'indignation est sélective...
Bye Bye, Mister Myworld.
Aïssa, pas faux qu'il n'y avait pas que de cela dans l'esprit de Delevoye, mais PB n'a jamais dit cela, il s'est servi de deux exemples dont on est tenté de faire une analyse contradictoire pour montrer en quoi l'examen des situations peut conduire à la schizophrénie.
Personnellement, j'eus offert à cette demoiselle de rester parmi nous, et traiterais les sans papier au cas par cas, comme l'avait fait Chevènement en 97-99.
Je n'aime pas les injonctions collectives.
La solidarité, oui, l'indistinction, non.
AO
Rédigé par : oursivi@realworld | 24 février 2010 à 19:35
Enjoignons au sieur sbriglia ainsi qu'à ses comparses, qu'ils fussent Ledun ou sirène Catherine Jacob, d'aller se faire soigner ailleurs ! En Laponie ou Papouasie, comme il leur chaudra... L'hôpital est fermé pour cause destruction par le cachalot gouvernemental... Il ouvrira quand ce dernier se décidera à consulter un psychiatre et celui ou celle-ci libéral(e), s'il vous plaît car la psychiatrie publique est elle aussi fermée. C'est en toute lettre dans le rapport circonstancié du Médiateur. Il n'est que de lire et d'ouvrir aux pages du milieu ; on n'y verra aussi et par là même nulle trace d'une quelconque Marocaine en cavale chez nous ou d'ouvriers Noirs de chez Bouygues et compagnie et des cuisines du Fouquet's, illégitimes et sans papiers, qui déprimeraient ces bons Français que nous sommes ! CQFD !
Mais... mais... qu'est-ce que ça veut dire, ça ?! Clandestins, vos papiers !
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 24 février 2010 à 18:43
<<... le Pouvoir ne sait plus se servir de toutes les gammes dont il dispose, tant l'inventivité de la société et sa palette contrastée, pitoyable au singulier et dominatrice au pluriel pour le problème qui nous occupe, ses désordres et la perte des repères anciens offrent un spectacle et une quotidienneté qui en effet épuisent psychiquement. La société échappe de plus en plus à la maîtrise de qui prétend pouvoir la stabiliser et donne le tournis à force de laisser vivre en son sein tout et son contraire. C'est comme être ballotté en permanence au lieu de demeurer en lieu sûr : celui des limites acceptées, des interdictions admises et de la légitimité incontestée.
Il est révolu ce temps. >>
Monsieur l'Avocat général, votre constat est celui de l'observateur d'une société en délitement par la perte de sa culture, de son histoire (Histoire ?) et de ses valeurs voulues par une certaine vision de l'évolution "inéluctable" des sociétés pour les adapter à un monde globalisé, soumis au seules lois du Marché, lui seul Souverain.
Il me semble me souvenir qu'au lendemain de son élection, notre actuel président de la République avait déclaré qu'il était plus difficile de se faire élire que de gouverner... Il est évident que lorsque l'on s'affranchit des règles et des principes, que lorsque l'on n'a plus la référence de principes parfaitement hiérarchisés et que tout se vaut, y compris dans le domaine de la culture, on ne peut être surpris de l'état de délabrement de notre société qui ne sait plus à qui se fier.
Vous évoquez l'aspect juridique de la présence sur notre territoire de ce que l'on pourrait appeler des "sans papiers arrogants". L'aspect juridique dans ce domaine passe après la vision "sentimentaliste" du problème. La rigueur de la Loi modérée par la compassion : c'est souvent le credo.
Mais cela pose le problème, non pas seulement de la perméabilité des frontières, mais surtout celui des raisons pour lesquelles tous ces déracinés quittent leurs pays d'origine... Et là, bien sûr, on retrouve l'évolution de tous ces pays depuis leurs indépendances, voilà maintenant cinquante ans, qui a laissé toutes ses populations dans une misère plus grande encore qu'auparavant. Sans doute l'échec fondamental est-il là : pourquoi n'a-t-on pas accompagné un développement raisonné de tous ces pays ? Il me semble en outre que la constitution dans notre pays d'un sous-prolétariat destiné à fournir une main d'œuvre bon marché est aussi à mettre en cause.
Mais ce qui est le plus grave reste que nos partis politiques se désintéressent du fait social, sauf pour maintenir la société dans un certain désordre "pas trop agité".
Pour s'en persuader, il suffit de lire dans Marianne de cette semaine l'article consacré à Jacques Julliard, historien et éditorialiste bien connu du Nouvel Observateur. Je cite un très court extrait des positions de Julliard :
<< L'abandon de la justice sociale reste la cause principal de cet échec [de la gauche] "Elle a été remplacée par la thématique des exclus, dans une conception charitable du social. Il suffit de voir les Gracques, club d'ex-rocardiens constitué de patrons ou d'aspirants patrons d'où a disparu toute fibre sociale ! Aujourd'hui, les derniers libéraux totaux viennent de la deuxième gauche : ce que même Sarkozy n'ose plus dire, Pascal Lamy le fait en continuant à défendre le primat du marché pour réformer la société">>.
En peu de mot tout me paraît être dit sur l'origine du malaise profond de notre société en plein désabusement. Quand le peuple constate que la disparition de ses emplois est quasi-exclusivement due aux bienfaits de la mondialisation, nécessairement "heureuse", peut-on penser qu'il suffirait qu'un psy se penche au chevet de notre société pour la guérir ?
Rédigé par : Robert | 24 février 2010 à 18:25
Bien le bonjour à notre Aïssa champenois revenu de sa cure de silence...
En injection, en comprimé, en sirop ou en suppositoire la médication ?
Aïe, à le lire ce devait être en suppositoire... Je compatis... LOL
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 24 février 2010 à 18:09
@sbriglia en concours avec jpledun | 24 février 2010 à 16:19
"c'est la raison pour laquelle je vous écris de l'hôpital, soigné par Aïssa..."
Ah c'est pour cela que le revoilu, il vous tient le stylo peut-être ?!
Rédigé par : Catherine JACOB@sbriglia en concours avec jpledun | 24 février 2010 à 16:38
"écoutons non pas les sirènes mais les baleines…" (CJ)
...Monsieur l'agent j'écoutais le bruit de la baleine en ouvrant mon parapluie et je n'ai pas entendu votre sirène, c'est la raison pour laquelle je vous écris de l'hôpital, soigné par Aïssa...
Rédigé par : sbriglia en concours avec jpledun | 24 février 2010 à 16:19
Je ne sais pas si la société française a besoin d'un psy, mais lors de ces vacances de Mardi-Gras, les stations ont fait le plein de touristes, on a eu des bouchons sur les autoroutes, les pistes étaient magnifiques, le soleil nous bronzait, vive la crise et les commentaires de moins de 10 lignes !!!!!
Rédigé par : bruno | 24 février 2010 à 16:13
Nous attendons trop de la loi. La loi est indispensable, irremplaçable. Mais elle n'est que la loi. Elle est ce qui reste quand on n'a pas d'autre absolu, mais elle n'est pas un absolu. Ou bien il faut accepter de mourir pour elle, comme Socrate. Mais alors c'est qu'elle est devenue une idole. Avide de sang comme toutes les idoles. Fausse idole comme toutes les idoles.
Comme l'a si bien vu Nietzsche, nous avons tué Dieu. Il est normal que nous en soyons quelque peu déboussolés...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 24 février 2010 à 15:42
"La dictature du coeur" ? C'est bien un argument de vieux con-servateur ça...
Que je sache, la jeune marocaine a été expulsée dans les règles du droit, non ? Sinon, j'attends impatiemment que vous ne portiez plainte pour la défendre.
Evidemment ça vous gêne aux entournures mais heureusement pour vous, petit homme grisonnant ventripotent de bonne couleur, et malheureusement pour elle, jeune étrangère de mauvaise religion, la dictature du coeur ne triomphera pas cette fois encore ! Idem pour les salariés maltraités sur l'autel économique libéral. Force est à la loi. La misère est légale. Idem pour les suicidés de France Telecom et autres; les textes sont respectés donc l'ordre règne. Les initiés d'EADS ? Un rêve... Les conflits d'intérêts politique/entreprise ? Hors la loi, car dans aucun texte ou trancher par ces derniers en commission. J'espère pour vous que si un jour vous faites une crise cardiaque, vos proches n'auront pas la mauvaise idée d'appeler un psy...
Rédigé par : realworld | 24 février 2010 à 14:40
"Vous devriez réécrire votre billet ; il a tout faux de bout en bout ... C'est un brouillon qui n'a rien compris à son sujet.
Nonobstant, bonne journée.
Aïssa.
Rédigé par: Aïssa Lacheb-Boukachache | 24 février 2010 à 13:04
_________________________________________
Et n'oubliez pas, Monsieur Bilger, de vous prosterner en vous flagellant le dos...
Rédigé par : Savonarole | 24 février 2010 à 13:20
C'est un peu facile et pour tout dire désolant, cher PB, que de réduire, comme vous le faites, le constat social qu'a fait le Médiateur de la République à deux histoires qui plus est relative à des étrangers (cette jeune Marocaine et ces innombrables travailleurs sans-papiers). Vous induisez de la sorte et de façon grossière pour ne pas écrire intellectuellement très malhonnête que le mal-être français que décrit le Médiateur est lié directement et uniquement à la présence de ces étrangers sur notre sol. Je ne peux pas, sans réagir, vous laisser ne serait-ce que suggérer cela. Que dit le médiateur ? Il expose une situation sociale, morale et psychique profondément délétère des Français. Vous avez lu ou entendu son exposé : Français, dans leur ensemble. Que viennent donc faire ici, sous votre plume, pour commenter ce rapport, cette Marocaine et ces sans-papiers ? Au mieux, vous auriez pu les inclure dans cette globalité humaine française qu'évoquait le Médiateur, mais sans occulter celle-ci, comme vous le faites. C'est très spécieux que votre commentaire aujourd'hui et je veux bien que vous pensez contre vous-même, comme vous l'avez dit, mais il y a des limites dangereuses tout de même et qu'en homme responsable, vous seriez bien avisé de ne pas perdre de vue et vous égarer et égarer de la sorte qui vous lit et n'a pas forcément les moyens de déceler ce qu'il peut y avoir de pernicieux - même si c'est involontaire - dans votre commentaire.
L'autre chose profondément navrante d'un juriste de votre envergure est que là encore vous occultez complètement le constat et les propos du Médiateur pour y substituer les vôtres qui les dénaturent en totalité. Vous écrivez que « … ce diagnostic d'ordre psychologique (…) s'explique aussi par les contradictions et les tiraillements qui écartèlent notre société et rendent de plus en plus difficile une action cohérente et lisible de l'Etat ». A la suite, vous évoquez et invoquez la Loi que nul ne devrait laisser occulter. Que les Pouvoirs publics ne devraient laisser occulter quoi qu'il en coutât, puisqu'il s'agit de la Loi et que, de fait, elle ne saurait être incontournable. Soit ! Mais est-ce de cela dont il s'agit dans le rapport du Médiateur ? Tout son contraire plutôt et c'est d'un excès constant de lois et de réglementation plus que souvent illisibles et/ou contradictoires qu'il met en avant pour expliquer ce mal-être global qu'il a constaté, cette détresse, cette indifférence à la Loi surchargée, confuse et de jour en jour obscure. C'est tout à fait différent que ce que vous avancez.
Vous n'avez pas été sans remarquer un fait d'une importance capitale ces jours derniers et sans précédent. Cette protestation officielle et unie du Président de l'Assemblée Nationale et du Président du Sénat contre cette gouvernance de la France à l'emporte-pièce, ce n'importe-quoi législatif que ce gouvernement ne cesse d'instaurer, au mépris des règles les plus élémentaires de la Démocratie. Au mépris donc du gouvernement du Peuple par le Peuple. Où l'on rejoint à présent les constatations avérées du Médiateur de la République. Cette Loi que vous invoquez et évoquez, c'est devenu un vrai bordel légal et théorique mais non moins à tous prégnant et obligeant, où de moins en moins, administrés censés ne pas ignorer ce bordel de la Loi devenue comme administrations chargées d'appliquer et de faire appliquer ce bordel de la Loi devenu, s'y trouvent et s'y retrouvent, en saisissent le sens, la finalité, l'utilité, etc. Et c'est de ce bordel que les gens en ce pays, Français ou non, sont devenus par la force malades psychiquement.
Vous devriez réécrire votre billet ; il a tout faux de bout en bout ... C'est un brouillon qui n'a rien compris à son sujet.
Nonobstant, bonne journée.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 24 février 2010 à 13:04
Bonjour,
Décidément, vous goûtez les rapprochements hasardeux en ce moment. Après le polonais et la tête de liste en vue, voici donc la marocaine et la pub pour la régularisation des travailleurs sans papiers. Ne serait-ce pas là l'expression d'une morosité hivernale ? Un bon bol d'air, sans doute, pourrait vous ramener à des sentiments moins gris.
En effet, ce qui arrive à cette jeune femme peut déprimer. Et ce fait malheureux, me ramène immanquablement à votre billet gluant sur les policiers. Elle leur a fait confiance ne voyant d'autre issue à son problème certainement, de leur côté les policiers, droits dans leurs bottes, n'ont fait que leur travail ; il ne nous reste plus qu'à espérer que le frère de la fille ne soit pas expulsé avec, des fois qu'il souhaite poursuive son travail de sape plus loin. Je n'épiloguerai pas, mais vous me permettrez de concevoir qu'il vaut mieux éviter d'avoir besoin de la police.
Concernant l'autre pan de votre rapprochement, ce film diffusé par Mediapart, nous sommes d'accord. Ces gens travaillent ici, vivent ici et revendiquent la possibilité de le dire simplement, honnêtement. Et vous voilà, tout démuni devant cette inhumanité ordinaire, à vous en remettre à vos codes et nos lois. Et vous pointez l'État, la société, tout cela jouant à qui perd gagne avec un penchant certain, selon vous, pour la perte des repères.
À cela je vous opposerais bien un autre rapprochement. En effet, en notre temps de mondialisation comment expliquer que nous voulions fermer nos frontières à des gens sans les bons papiers alors que nos pétroliers peuvent partir ailleurs raffiner le pétrole qu'ils nous rapatrieront après, par exemple. Avec tous les risques que ce manège implique, ne serait-ce que pour nos côtes, pour ne pas parler des gens avec les bons papiers laissés à la charge de la Société. Ces trusts ont la loi pour eux et des armées d'avocats pour l'interpréter. D'autre part, vouloir énoncer quelques règles envers cette émigration là est immanquablement fustigé comme le symptôme d'un protectionnisme d'un autre âge, quand il faudrait accepter ce même protectionnisme pour les personnes jugées indésirables alors qu'elles travaillent là, qu'elles vivent là et peut-être iront prêter mains fortes lors de la prochaine marée noire.
Quant à la jeune marocaine, pourquoi la police n'a-t-elle pas entendu que sa plainte, sans pour autant aller chercher plus loin ? En d'autres affaires, il n'est pas rare d'entendre, je crois, que tel fait avéré par je ne sais quel enregistrement, tel témoignage a été tout bonnement abandonné car la procédure n'a pas été suivie selon la règle.
Sans doute, allez-vous prendre tout cela pour de l'angélisme. Comme bon vous semble, mais plutôt que d'en appeler à l'intervention d'un psy, prenez un peu l'air. Vous avez bien des enfants, mieux des petits-enfants ; emmenez-les avec vous et parlez leur de cette jeune marocaine ou de ces gens sans les bons papiers, suis sûr qu'ils pourront vous redonner espoir en la société.
Cordialement.
Rédigé par : hervé | 24 février 2010 à 12:55
La société française n'a pas besoin de psy. Ce qu'il lui faut, c'est une politique économique qui assure de façon quasi permanente l'emploi, ce sont des politiques publiques sociales qui corrigent réellement les inégalités.
Les gens se porteraient mieux dans un contexte de confiance.
Ce contexte ne se rencontre pas actuellement.
Monsieur Delevoye, Médiateur de la République, est chargé de traiter des dossiers de gens se plaignant de l'Administration.
Le commencement du bonheur des Français, ça peut déjà être l'amélioration des relations entre l'Administration et les citoyens.
La France s'est dotée de lois qui s'efforcent de réguler ces relations de telle façon que les citoyens n'aient pas le sentiment que les services publics ne sont pas là pour les aider dans leur vie quotidienne.
Les problèmes ne peuvent donc avoir pour origine que le comportement des agents publics.
Il n'est pas certain, en effet, que nos fonctionnaires soient conscients des exigences de leur rôle de serviteur public.
Trop de fonctionnaires se comportent comme s'ils étaient propriétaires de leur charge publique, oubliant qu'ils n'ont été mis là que pour rendre service au peuple. Ils en viennent parfois à se servir de leurs fonctions publiques pour vider des contentieux privés (ce risque est grand notamment chez les policiers, chez les percepteurs, chez les juges et chez les hauts fonctionnaires, qui, au niveau de responsabilité où ils opèrent, peuvent bien foutre en l'air la vie de quelqu'un).
Il faudrait donc renforcer le contrôle déontologique.
J'ai eu à saisir le Médiateur une ou deux fois. Cela ne m'a pas pour autant poussé à mieux connaître l'activité de cette structure. Mais, d'après ce que me disent les gens informés, le Médiateur n'est pas très utile.
Il fait double emploi avec le recours administratif, lequel, certes, n'aboutit pratiquement jamais (les publicistes ont ainsi été conduits à inventer dans le cadre procédural le recours pour décision de refus à naître).
La chose à laquelle je pense le plus, c'est un mécanisme qui assurerait la contradiction dans le cadre des procédures intra-administratives. Cette contradiction ne pourrait être apportée que par des privés qui seraient ainsi associés au circuit décisionnel public. La grande difficulté, ce serait de faire accepter ce mouvement par les fonctionnaires et leurs maîtres, nos fameux énarques.
Rédigé par : LABOCA | 24 février 2010 à 11:36