Si Eric Zemmour n'existait pas, il faudrait l'inventer, il manquerait chaque jour à notre univers médiatique.
Il a encore frappé et, comme il l'espérait sans doute, des foudres judiciaires sont annoncées et on a même saisi, couronnement suprême, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de son cas.
Dans deux émissions : Salut les terriens sur Canal + et L'Hebdo sur France O, Eric Zemmour a soutenu que "les français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes. C'est un fait" (nouvelobs.com).
Levée de boucliers. Indignation. Morale brandie. Quelle honte ! Consensus de la dénonciation. En réalité, du vent.
En effet, je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce "fait", la justesse de cette intuition qui, aujourd'hui, confirment un mouvement né il y a quelques années. Tous les noirs et tous les arabes ne sont pas des trafiquants mais beaucoup de ceux-ci sont noirs et arabes. Je précise car rien dans ce domaine n'est inutile : qu'il y ait aussi des "trafiquants" ni noirs ni arabes est une évidence et ne me rend pas plus complaisant à leur égard. Il n'est point besoin d'aller chercher des consolations dans les statistiques officielles dont la finalité presque exclusive est de masquer ce qui crève les yeux et l'esprit si on accepte de regarder.
Je regrette qu'Alain Jakubowicz, président de la Licra et personnalité de valeur, ait décidé de poursuivre pour ces propos Eric Zemmour et qu'il ait ajouté que ce dernier avait franchi "un cran". Je regrette que Rachid Arhab, du CSA, se soit égaré en répliquant à Eric Zemmour qu'il était "arabe, pas trafiquant mais au CSA", comme si ce dernier avait été assez stupide pour généraliser absurdement sa perception. Nous sommes tous très heureux que Rachid Arhab soit au CSA mais précisément parce qu'il n'est jamais tombé dans les travers dénoncés par Zemmour.
La Licra, le MRAP et, avec retard, le CRAN ont invité le CSA à réfléchir sur les "dérapages" d'Eric Zemmour, comme si d'une part ceux-ci méritaient d'être qualifiés ainsi et que d'autre part un éventuel avertissement à Eric Zemmour pouvait avoir un autre effet que d'amplifier le caractère infiniment "porteur" du soufre relatif distillé à intervalles réguliers par ce polémiste.
En réalité - et ce n'est pas la première fois -, personne n'a pris la peine d'examiner le fond du propos. L'indignation quasi unanime n'a donc pas été suscitée par la teneur de l'appréciation ni son éventuelle vérité ou fausseté mais par le simple fait qu'Eric Zemmour avait OSE DIRE cela. Comment quelqu'un avait-il pu aborder de front une telle matière sans prendre les précautions d'usage et en n'ayant pour obsession que de rendre acceptable par et pour tous ce que la nudité cruelle de l'exactitude précisément n'aurait pas permis ! Eric Zemmour n'est pas en tort pour avoir exprimé ce qu'il a déclaré mais pour s'être affranchi de la censure qui interdisait d'aborder clairement un tel sujet. Il doit être puni pour cause d'audace et non pour mensonge. Il n'a pas franchi "un cran" mais dépassé une ligne que la bienséance et l'hypocrisie considèrent comme absolue.
Qu'Eric Zemmour ne se rassure pas trop vite : d'autres dangers le guettent, dont Renaud Dély, dans Marianne, a pointé le principal dans un lucide portrait. Celui d'être aujourd'hui "ingurgité", absorbé par le système qu'il prétend subvertir grâce à une parole libre et apparemment inconoclaste. En effet, Eric Zemmour est devenu "un trublion officiel", "un fou des médias" comme il y a eu des "fous du roi", avec cette conséquence subtile mais perceptible qu'un léger contentement de soi semble l'habiter (Voici). De plus en plus, il y a dans sa démarche une alliance contradictoire entre une aspiration affichée au dialogue et un ton péremptoire. La liberté de pensée qu'heureusement il s'octroie ne va plus tout à fait jusqu'à supporter celle des autres. Dorénavant il s'écoute plus qu'il n'écoute, trop facilement ravi par sa propre mécanique. J'avais perçu des indices de cette solitude satisfaite, dans sa volonté à plusieurs reprises de "judiciariser" les réactions d'autrui quand il les estimait intolérables. Il se serait honoré, à mon sens, en les prenant pour l'inévitable rançon d'une expression qui ne s'assignait pas de limites. Attention, danger !
D'autant plus que ce n'est pas lui qui a gagné. Eric Naulleau, moins omniprésent, est plus épargné mais tout de même affecté par cette défaite. Comme il était prévisible à la longue, l'hilarité promotionnelle de Laurent Ruquier, sur France 2, a étouffé le miracle de ces deux intelligences caustiques et souvent pertinentes qui croyaient pouvoir réaliser ce rêve d'une télévision digne et vraie au milieu d'un océan de rires et de saillies programmés, d'hyperboles ridicules. Le bas, à force, s'approprie le haut et le dénature.
A mon sens, Eric Zemmour est à la croisée des chemins. Aujourd'hui, son discours et ses écrits - c'est le risque fondamental de la liberté : si elle se répète, elle meurt - sont marqués du sceau du prévisible. On peut les imaginer par avance parce que "le style Zemmour" est devenu une sorte de marque déposée. Mais rien ne vaut la modestie d'une parole qui se cherche, s'invente et parfois même s'étonne. Rien ne vaut les jaillissements de l'imprévisible, les surgissements d'une pensée capable, quand il le faut, de se battre autant contre elle-même que contre les opinions majoritaires, les surprises qu'une personnalité veut bien offrir à ceux qui ont besoin d'elle dans un monde planifié.
A l'évidence, pour et par toutes les bonnes consciences avides de stéréotypes. Qu'au moins les esprits libres tentent d'échapper à cette malédiction !
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Tout a été dit, grâce à la multitude de réponses, sur ce billet consacré à Eric Zemmour. Aussi vous me pardonnerez d'estimer que le débat est clos et donc de fermer l'accès aux commentaires sur ce post précis. Pas de censure, juste un afflux impossible à gérer sauf à y passer jour et nuit.
Monsieur,
A chaque fois que j'ai eu l'occasion de vous écouter, j'ai bu vos paroles. Vous êtes tout simplement quelqu'un de posé, mesuré, qui parle vrai. Rien ne sert de cacher la vérité, tôt ou tard elle éclatera, mais comme souvent il sera trop tard. Merci de continuer à vous exprimer et à nous enseigner, courage, nous sommes nombreux derrière vous.
Cordiales salutations
AG.TROYES.
Rédigé par : Alessandro GONTERO | 25 mars 2010 à 15:40
Bonjour M.Bilger,
Je viens d'apprendre que vous étiez convoqué par le Procureur Général près la Cour d'Appel de Paris, très certainement à la demande de Mme Alliot-Marie, demain à 16h à la suite de ce billet, alors même que Zemmour s'est excusé, que la LICRA retire sa plainte et que le Figaro renonce à la procédure de licenciement envisagée.
Je présume qu'au-delà de cette polémique, votre blog commence à sérieusement agacer en haut lieu.
Il est tout de même étonnant qu'un post rédigé le 17 mars n'entraîne une réaction de votre hiérarchie que le 25.
Je tenais à vous assurer de mon soutien sans réserve, je ne doute pas que vous saurez vous défendre et j'espère que vous pourrez encore faire vivre ce blog et défendre la liberté d'expression comme vous l'avez toujours fait.
Bien sincèrement.
Rédigé par : Ludovic | 25 mars 2010 à 13:34
Pooooo !!! Que de mots pour un problème si simple au fond, que je vais résumer bêtement. C'est comme les blagues finalement, on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde... ou alors il faut cesser d'en rire de peur d'avoir à en pleurer...
Rédigé par : Philmax | 25 mars 2010 à 11:00
Monsieur Bilger,
Je suis heureux que le débat sur la liberté d'expression fasse à nouveau son apparition, je suis heureux qu'un personnage de votre culture s'engage sur ce thème. Le débat est passionné mais nécessaire, et j'espère que la raison l'emportera. La langue française est tellement riche que toute phrase peut engendrer des commentaires illimités. La notion la plus précieuse à préserver est la liberté d'expression, son altération serait le pire des dangers pour la démocratie et donnerait la porte ouverte à beaucoup d'abus...
Rédigé par : Denis | 25 mars 2010 à 10:59
sbriglia est revenu !
Merci à vous monsieur Bilger !!
(que votre montagne est belle en ce billet encore, au fait, monsieur Bilger !!!)
Rédigé par : Cactus addicted | 25 mars 2010 à 10:51
En droit, je suppose qu'il faut apporter des preuves pour justifier ses propos. Comment quantifier la proportion de déliquants dans une communauté quand il est interdit de définir des statistiques officielles ?
Rédigé par : joel40 | 25 mars 2010 à 10:48
Cela suffit ! L'islamisation de l'Europe est en marche, il est temps de se défendre.
Honte à ces politiques qui pour gagner des voix se font les défenseurs des femmes voilées, de la burqa, etc.
La religion doit rester dans la sphère privée.
Bravo à Zemmour pour cette position, il dit vrai. On n'a plus le droit de s'exprimer dans ce pays.
Arrêtons de plier sous les diktats des islamistes, je pense aux caricatures, aux écrits où les auteurs sont menacés de mort !!
Il est temps de se réveiller !!
Rédigé par : Richard | 25 mars 2010 à 10:45
Bonjour,
Vous dites :"En effet, je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce "fait"" afin de justifier la pensée de Zemmour.
Ce qui est invraisemblable dans vos raisonnements à vous et Zemmour c'est la manière de transposer votre perception de la réalité en "fait". Inutile de vous rappeler je pense que "tout est relatif".
Ainsi dans votre billet vous précisez bien que les audiences dont vous parlez se déroulent à Paris. A vos yeux donc Paris est la France ?
On peut expliquer ce que vous considérez comme un "fait" à Paris par la surreprésentation des populations issues de l'immigration en région parisienne + le contrôle plus fréquent de ces populations. Mais on ne peut, sans faire de raccourcis intellectuels coupables, transposer ce "fait" parisien en une réalité globale pour la France.
A mon sens il vaut mieux sur ces sujets faire preuve de rigueur et de prudence intellectuelle.
Derrick de Kerckhove :
“La perception n’est pas le constat d’une réalité objective, elle est la négociation d’une présence au monde.”
Rédigé par : babylon | 25 mars 2010 à 10:44
M. Zemmour, je le regarde depuis quelques années dans l'émission de Ruquier et j'apprécie beaucoup ces propos.
C'est quand même lamentable, alors que nous sommes censés être en démocratrie, que notre liberté, qui intéresse les populations du continent africain, disparaît de jour en jour. Nous ne pouvons plus fumer, plus boire, plus conduire et maintenant plus s'exprimer. Cette population, elle, elle a bien compris le système et elle en profite. A un tel point qu'elle commence, dans certains domaines, à en prendre les rênes. D'ici quelques années, cette population aura les pouvoirs. Astérix et Obélix se retourneront dans leur tombe. Et nous, pauvre Français de base, originaire de la France profonde, avec des idées et des valeurs, que serons-nous devenus !!!
Les propos de M. Zemmour sont très réalistes, ce qui ne plaît pas, mais malheureusement ce sont les conséquences d'une politique ou tout le monde il est beau tout le monde il est gentil...
Rédigé par : 95 lle de france | 25 mars 2010 à 10:40
Bonjour,
Je ne maitrise pas trop l ecrit mais comme j ai une grande envie de reagir, peut etre venant de mon origine exotique, je me lance.
je suis contente de trouver un blogueur, et pas n importe lequel, qui parle de raisonnement.
Sans doute parce qu il s agit d un blogueur qui ne voit pas de lien entre origine ethnique et penchant pour la delinquance et le crime, comme le font certains de ceux qui s indignent des propos d Eric Zemmour.
La reaction des associations m a fait penser que peut etre que elles considerent que la delinquance est genetique et est liee à certaines ethnies et pour cela cantonnent leur exigence à l observation du silence sur la situation sous peine de taxer toute parole à ce sujet de raciste et d illegale.
On entend partout et toujours que la population d origine noire et arabe est majoritaire devant les tribunaux penaux et dans les prisons. Les associations contre le racisme n ont jamais rien fait pour verifier cette assertion et lutter contre si elle s averait fausse, ou bien, au cas où l assertion soit vraie, exiger (de l Etat?) qu un travail soit fait pour corriger ce "quota" injuste. A commencer par demander de vraies statistiques. La declaration d Eric Zemmour est peut etre l occasion de travailler sur ce sujet.
Rédigé par : Isoua | 25 mars 2010 à 10:37
La question n'est pas celle de la liberté de parole mais de ce que les propos contiennent. La phrase de Zemmour contient indiscutablement une approche raciale de la question de la délinquance. C'est cela qui est choquant. Se demande-t-on si les bruns sont plus délinquants que les blonds, les gauchers que les droitiers ? Cette petite musique répétée sous le prétexte de décrire une réalité est dévastatrice, est du même tonneau que ces lois scélérates qui permettent désormais de mettre des enfants de 12 ans en prison. Plutôt que de déverser la haine sur l'autre, réfléchissons à notre Contrat Social.
Rédigé par : Didier | 25 mars 2010 à 10:36
Monsieur Bilger,
vous écrivez : "je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater (...)"
...que les noirs et les arabes ont plus de chances que les autres, d'y passer.
Ce dont tout le monde convient, justement, en particulier les détracteurs d'Eric Zemmour.
Vous avez démontré que le débat a une raison d'être.
A propos, avez-vous entendu parler de l'erreur fondamentale d'attribution ?
Avez-vous remarqué comme nous accusons volontiers, dans un embouteillage, les automobilistes immédiatement devant nos yeux, d'être responsables de l'embouteillage ? (au moins jusqu'à ce que l'on découvre, un peu plus loin, que c'était en fait un chantier...)
Rédigé par : Frédéric Poncet | 25 mars 2010 à 10:31
Lamentable et consternant ! La France est le pays des droits de l'homme, où les libertés publiques sont protégées comme nulle part ailleurs, et dont la liberté d'expression est l'une d'entre elle ; alors pourquoi cette "pseudo-indignation" sur le fait de dire une simple vérité : la plupart des dealers et trafiquants sont : ou français d'origine maghrébine et noire ; ou étrangers résidents (légalement où non). Pour ceux qui s'offusquent, je leur conseille de visiter les commissariats de Police, les hôtels de Gendarmerie, ou les chambres correctionnelles, d'assises ; afin de se rendre compte. Ne laissons pas le diktat de la bienséance, et du politiquement correct nous museler !
Rédigé par : Droit de Parole | 25 mars 2010 à 10:27
Monsieur,
Je suis contente qu'un professionnel de la justice vienne apporter un soutien factuel à ces propos. Je suis contente qu'une porte soit ouverte à une vérité trop souvent cachée par peur d'accusation de racisme ou du soulèvement de l'indignation générale. Je vis en banlieue parisienne depuis ma naissance et même si je ne suis pas dans les tribunaux chaque jour pour y constater la composition des délinquants, je vois ce qui se passe dans les rues, dans les écoles, dans les magasins. je ne suis pourtant pas raciste, mais j'en ai marre de plaindre des jeunes soi-disant exclus qui ne font absolument rien pour construire leur vie. Arrêtons l'hypocrisie générale s'il vous plaît.
Merci monsieur pour vos propos.
Rédigé par : Laure | 25 mars 2010 à 10:20
Je vous ai vu tantôt essayer de faire entendre ce que je résumerai par «la différence entre dire une connerie et avoir le droit de la dire» et aussi que la «liberté d'expression ne faisait pas autorité relativement à la vérité d'un contenu donné, mais était simplement le droit d'exprimer quelque chose que, par ex. l'on tient pour vrai et de l'exposer dès lors à tout contredit éventuel.»
Et on pourrait sans doute ajouter qu'il est souhaitable que quiconque tient une chose pour vraie, le dise de façon à s'exposer en effet à un contredit éventuel pour le cas où, c'est à tort qu'il aurait tenu telle ou telle chose pour vraie, car dans le cas contraire, on risque de rester purement et simplement dans l'erreur, ce qui peut avoir des conséquences dommageables pour autrui comme pour soi-même.
Et, je dirais même plus, il peut y avoir chez certains, une certaine perversité à ne pas exprimer ce que l'on pense être vrai, parce que l'on veut que cela soit vrai, et ce de façon à pouvoir continuer de le penser en échappant au contredit. Et là au moins, on ne peut pas dire qu'il s'agisse du cas de Zemmour.
Mais cela pourrait être le cas, par ex. de qui dirait dans son dos, ou dans le sous-entendu malhonnête qui est pire ( ≠ dans la malhonnêteté du sous-entendu, lequel n'est qu'un mode d'expression dont on peut faire, comme de beaucoup de choses – par ex. de la parole qui sert et à mentir et à dire la vérité – un usage malhonnête, comme un usage intéressant), de telle ou telle personne, qu'elle tire sa subsistance de sa cuisse légère, ne lui autorisant pas dès lors le contredit, tout en s'autorisant soi-même de cette opinion exprimée à l'abri du contredit, pour oblitérer abusivement tout ce qui concernerait la dite «cuisse légère». Et là, quel vaste et sans doute passionnant champ de motivations à explorer...!
Pour en revenir à l'émission de France2, «L'objet du scandale», votre propre 'contradicteur' a souhaité vous dire qu'il vous donnait acte bien sûr, de ce que «la liberté d'expression était en effet le droit de s'exprimer publiquement dans le cadre d'une liberté d'opinion», ainsi que revendiquer le droit au contredit en disant, - et là je ne résume plus, je cite - : «mais, en retour, vous devez accepter que nous ( = nous la communauté de personnes s'estimant victimes d'un principe général de contrôle de police au faciès), répondions.», et je crois qu'il attendait de vous que vous approuviez, ne serait-ce qu'en disant que, «en effet cela va de soi, et que c'est même là le second temps de la liberté d'expression», toutefois, ce second temps va tellement de soi pour vous, que vous n'avez visiblement pas aperçu dans l'instant, que son insistance n'en était en vérité pas une mais qu'il pensait simplement que dans le cas de Zemmour, lui avait le droit de s'exprimer en disant :
«Les noirs et les arabes sont davantage contrôlés que les autres tout simplement parce qu'il y a davantage de trafiquants parmi eux.», tandis qu'était contesté en revanche auxdits «noirs et arabes» de répliquer en disant (je développe l'idée générale) :
1- « C'est faux, nous « les noirs et les arabes » nous sommes davantage contrôlés tout simplement parce que, indépendamment du fait qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas parmi nous davantage de trafiquants que chez les «non 'noirs et arabes' », nous représentons avant tout pour les fonctionnaires de police trop zélés incriminés, «les noirs et les arabes» autrement dit, des immigrés mal venus. Or, si l'on s'en réfère à l'ancien empire colonial français, nous sommes très loin, parfois, d'être des «immigrés»...!
En revanche, immigrés ou anciens colonisés, nous restons en tout état de cause, des «non blancs» victimes de contrôles ressentis à tort ou à raison en territoire majoritairement 'blanc', comme discriminatoires.
2- Nous pensons même subsidiairement que de tels contrôles ciblés, peuvent avoir pour conséquences préjudiciables à ladite communauté des «noirs et des arabes», un amalgame du style «noirs et arabes» = «trafiquants», autrement dit amalgame qui par un effet boule de neige ( = phénomène d'ordre physique, pas couleur), risque de déboucher sur un dommageable «vous cherchez à démasquer des trafiquants, cherchez-les donc chez «les noirs et les arabes.» - Ce à propos de quoi l'opinion de Zemmour est qu'on ne les y cherchera pas en vain, opinion que vous appréciez en disant que la réalité des audiences correctionnelles en région parisienne, ne lui donnera pas tort de le penser, et que même si sa formulation abrupte, dont il s'est par ailleurs expliqué et excusé, est ou paraît désobligeante, c'est son droit de le dire.
Voilà pourquoi, nous proposons que l'identification ne concerne pas que la personne contrôlée, termine votre interlocuteur, mais également le fonctionnaire contrôleur (comme dans le cas où l'agent qui dresse une contradiction est obligé de la signer par son n° d'identification comme agent verbalisateur, j'imagine) et délivre à la personne contrôlée une sorte de visa (comme, j'imagine encore, on en appose sur les bagages déjà contrôlés dans les aéroports), portant la date et l'heure d'un premier contrôle à présenter au besoin à toute réquisition ultérieure d'un fonctionnaire différent, lequel devra à son tour l'estampiller, proposition si j'ai bien compris, faite au ministre et destinée à prouver au besoin, la réalité de l'allégation n°1 ainsi que, j'imagine, à chiffrer son coût en gaspillage d'argent public susceptible d'être mieux employé différemment.
Le problème venait donc manifestement de ce que le débat n'avait pas commencé par poser indépendamment de tout contenu particulier, le principe général de la liberté d'expression et de son corollaire, la liberté de contredit d'un contenu librement exprimé, mais le posait d'entrée de jeu à travers un contenu polémique donné, celui de l'opinion reprochée à Zemmour, autrement dit un contenu dont le caractère polémique prenait le pas sur la généralité du principe au point même de le contester et c'est là effectivement où le bât le blesse, car la forme prise par la contestation d'un contenu particulier sensible, à la fois donnait à son auteur beaucoup trop d'importance mais surtout mettait en danger une liberté fondamentale, même si peu de gens en avaient conscience en dehors du champion de ladite liberté fondamentale que vous représentez et ce dont ceux qui sont capables de ne pas se laisser totalement aveugler par les passions partisanes ne peuvent que vous remercier.
Car, c'est seulement dans la reconnaissance des libertés fondamentales qu'une solution à tel ou tel sujet de polémique est susceptible être trouvée, et non pas en laissant libre cours aux manœuvres, notamment dilatoires et le plus souvent parfaitement nuisibles, des censeurs de tout poil autoproclamés et de surcroît incompétents !
On aura noté que le modérateur de ce débat, est passé lui aussi allégrement sur le corollaire de la liberté d'expression comme ressortant de sa nature même, ce qu'en tant qu'animateur télé au fait de sa propre histoire il ne pouvait ignorer, vu que c'est bien ledit corollaire qui a donné son nom à des émissions comme «Droit de réponse», ou encore «Ripostes».
Pour couronner le tout, l'image elle-même est venue au secours de l'exercice vindicatif d'un droit de réponse pourtant acquis, lorsque l'alter ego de votre couple de contradicteurs a évoqué, sans autrement en rapporter par ailleurs la preuve, de sacro-saintes statistiques susceptibles d'apporter un démenti à vos allégations concernant la réalité des audiences correctionnelles en région parisienne, lorsqu'on a montré en effet, le Noir et le Blanc dans toute la splendeur d'une jeunesse qui ne s'en laisse pas compter (certes quant à un contenu particulier...!) opposée à la silhouette filmée de plus loin donc un peu plus rabougrie du défenseur d'une liberté fondamentale que la première souhaitait manifestement écraser en faisant comme si la défense de cette liberté ne servait qu'à masquer la réalité de contenus particuliers, ce qui ressort d'une sophistique aussi mal employée qu'imbécile et dangereuse et qui eût bien plutôt dû être traitée en effet comme un objet de scandale!
Rédigé par : Catherine JACOB | 25 mars 2010 à 10:20
Vous tombez dans le même piège que Rachid Arhab ; le problème n'est pas le fait que Eric Zemmour ait dit qu'il y avait des trafiquants noirs et arabes, le problème est évidemment l'utilisation du mot "plupart". Il suppose donc que la majorité des trafiquants sont des noirs et des arabes ; pour moi ce n'est pas en soi un problème de déclarer un tel constat pour peu qu'il soit vrai et que M.Zemmour puisse présenter des statistiques officielles. Or ce n'est absolument pas le cas puisque ce genre de statistiques sont interdites, il apparaît donc évident que M. Zemmour ait été motivé par d'autres motivations que les statistiques et l'expérience judiciaire. Je vous laisse la liberté de vous faire votre propre idée sur ce sur quoi s'appuie Eric Zemmour...
Rédigé par : Adil | 25 mars 2010 à 10:16
Quelle déception, Monsieur Bilger !
Votre liberté de ton et de parole, votre intelligence ont toujours suscité mon admiration.
Mais en l'occurrence, je crains que vous ne vous soyez arrêté en chemin dans votre raisonnement.
Certes les statistiques pénales peuvent faire apparaître une surreprésentation des étrangers, certes les audiences correctionnelles jugent en majorité des noirs et des arabes (pour reprendre la terminologie subtile d'E. Zemmour) néanmoins en "parquetier" émérite et roué, vous connaissez une règle fondamentale : les infractions jugées sont une image de la politique pénale. Elles ne sont certainement pas la représentation de la réalité des crimes et délits commis sur un territoire.
Pour juger un délinquant ou un criminel, il faut l'attraper, puis le poursuivre.
L'attraper, c'est le travail de la police et de la gendarmerie. Ces services de police soumis également à une politique de sécurité vont en fonction des instructions données par la hiérarchie orienter leur surveillance sur certaines zones plutôt que d'autres (il n'est pas possible de mettre un policier ou un gendarme derrière chaque habitant). Le choix des zones et du type d'infraction va dépendre des représentations : pour "ramasser" des étrangers sans papier, les services de police iront plus facilement contrôler les sorties de métro de Barbés plutôt que la sortie du magasin "Hermès". Pourtant aucune statistique réelle de la présence d'étrangers sans papiers autour du magasin Hermès n'existe. Ce choix de lieu repose sur une représentation "intellectuelle", un préjugé.
Il en est de même pour le trafic de stupéfiant : les dealers dans les "représentations intellectuelles" ou dans les audiences correctionnelles (pour reprendre votre exemple) sont en grande partie noirs et arabes. Par conséquent, les services de police vont orienter leurs recherches dans des quartiers ou des zones qu'ils pensent fréquentés par cette population, surveiller plus attentivement cette population, et par conséquent ramasser plus de dealers qui répondent à cette image. Le parquet de son côté va poursuivre plus facilement cette population qui correspond au préjugé (et faire bénéficier ceux qui ne collent pas au préjugé de classement sans suite si le délit est à la frontière de l'usage et du trafic, ou d'une déqualification [le crime est poursuivi sous la qualification d'un délit, le délit sous celle d'une contravention] voire d'une injonction thérapeutique ou d'un abandon des poursuites).
A tous les degrés de l'échelle pénale (de l'arrestation au jugement) le préjugé va permettre de filtrer les personnes traitées (poursuites ou classement sans suite ; détention provisoire ou contrôle judiciaire voire liberté ; sursis ou prison ferme). Pour parvenir à une "vérité" statistique ou intuitive, qui n'est finalement qu'un sophisme : les dealers sont majoritairement noirs et arabes. Et finalement sembler donner raison tant aux statistiques qu'à la politique pénale.
Pour échapper au piège du sophisme, il suffirait pourtant de rajouter deux participes passés : poursuivis et jugés. Les dealers poursuivis et jugés sont majoritairement noirs et arabes.
Ce qui vous en conviendrez à une autre signification.
Les statistiques, la fréquentation (comme spectateur) des audiences correctionnelles ou criminelles ne donnera que l'image du traitement des infractions (pas celle de la réalité des crimes et délits commis).
C'est cette démonstration que je m'attendais à lire sous votre plume (dans un style plus brillant certainement), pas la défense et l'illustration d'un sophisme.
Aurais-je moi aussi été victime d'un préjugé (favorable) ? Vous aurais-je surestimé, cher Monsieur Bilger ?
Rédigé par : Swag | 25 mars 2010 à 10:11
Bonjour.
C'est courageux de votre part de rétablir la vérité. Ce sont des faits que vous évoquez, et le journaliste aussi. Malheureusement, et vous en conviendrez, la France n'est plus un pays où on peut s'exprimer librement. Toutes ces institutions Licra, sos racisme et toutes les autres, ne se rendent même pas compte que par leur action elles ne font que renforcer le racisme dans notre pays.
Rédigé par : zougoulou | 25 mars 2010 à 10:02
Je ne veux pas, Monsieur l'avocat général, entrer dans une vaine polémique statistique. Le problème n'est pas tant de savoir si Zemmour a raison de dire que beaucoup de trafiquants sont noirs ou arabes... il faudrait alors débattre des raisons de ce "fait" dont une partie serait précisément explicable par le "fait" qu'ils sont plus inquiétés par les contrôles de police, et que vous jugez rarement dans vos tribunaux des délinquants qui n'ont jamais été arrêtés...
Non, le problème c'est d'élever ce "fait" en justification du racisme de certaines pratiques policières. Ce que dit Zemmour, c'est que la couleur de peau est un indice recevable : si les trafiquants sont "noirs et arabes", alors la police serait fondée à contrôler les citoyens sur le seul critère de cette couleur. On voit vers quelles dérives cette idée nous mène... On sait quels types d'Etats donnent une base légale aux méthodes défendues ici par Zemmour... Et je suis profondément choqué qu'un homme de votre qualité dialectique puisse paraître cautionner ce discours...
Rédigé par : Fred | 25 mars 2010 à 09:56
Je constate que beaucoup des Philippe que je connais sont racistes et que la plupart des Bilger que je connais sont pervers... ça voudrait dire que la plupart des Philippe et Bilger sont racistes et pervers ?
Rédigé par : P. REGLIB | 25 mars 2010 à 09:54
Tous ces gens qui remplissent les prisons de France rendent un bien mauvais service á leurs frères de couleur, ces français intégrés de belle lurette que nous aimons bien. Leur présence au travail est souvent synonyme de bonne ambiance et de chaleur. Leur présence dans un club sportif est souvent un bon moyen pour les plus jeunes de comprendre et d'accepter "La différence". Un « Black » dans un club de basket est souvent une vedette pour tous (Je vous parle de petits clubs, ceux qui maillent la France…).
Alors oui, Zemmour a raison. Il a même le droit de dire son opinion !
Messieurs les dealers de toute provenance (TOUTE) je ne vous salue pas.
Rédigé par : jpledun | 25 mars 2010 à 09:47
On n'attèle pas la charrue avant les boeufs. Le premier "fait" est que toutes les portes sont fermées devant les noirs et les Arabes: apprentissage, logement, travail... Les enfants de français "de souche" donneraient-ils de meilleures statistiques ?
Et on continue à occulter le vrai problème en lui substituant la question de liberté d'opinion.
Dommage pour la France.
Rédigé par : Moya Mokhtari | 25 mars 2010 à 09:40
Bonjour,
Je réagis aux propos de MM. Zemmour et Bilger.
En région parisienne, il semble y avoir de nombreux trafiquants "noirs" et "arabes". Dont acte.
Pour ma part, je suis avocat en Bretagne et je puis vous dire que la quasi intégralité des trafiquants sont blancs.
Il est évident que l'intention de M. Zemmour était de stigmatiser une frange de la population à raison de son appartenance réelle ou supposée à une communauté. Cela s'appelle le racisme ordinaire.
Posez-vous la question de l'intérêt de la remarque de M. Zemmour.
Même si le "fait" qu'il dénonce est vrai dans quelques Tribunaux correctionnels, ne s'agit-il pas d'appeler à la haine raciale ?
Par ailleurs, il était possible de qualifier ces mêmes trafiquants avec d'autres adjectifs pour les désigner. Il aurait pu dire qu'ils étaient pauvres, illettrés, issus de familles détruites par l'alcool, la violence, la drogue...
Non, il a choisi comme unique critère la couleur de la peau.
Je ne félicite donc pas M. Zemmour pour ces propos dangereux par nature.
Bien à vous
Rédigé par : Vincent. | 25 mars 2010 à 09:32
Il est intéressant de constater, en lisant tous ces commentaires souvent contradictoires, combien la sémantique est importante, chacun utilisant les termes et les arguments qui lui paraissent les plus appropriés pour justifier sa position dans le cadre du débat.
Néanmoins, pour en revenir justement au débat, les propos d'Eric Zemmour dont j'ai été témoin le 6 mars sur Canal +, et qu'au demeurant j'approuve à 100%, m'ont instantanément fait pressentir la polémique qui n'a pas manqué de se produire ! Heureusement, il existe des personnes comme M. Bilger qui ont suffisamment d'audience et de personnalité pour défendre cette liberté d'expression dont Eric Zemmour n'a fait qu'user de façon tout à fait légitime.
Il est navrant qu'aujourd'hui, en France, il faille se couler dans le moule de la pensée unique sous prétexte de ne heurter aucune sensibilité.
Voltaire doit se retourner dans sa tombe !
Rédigé par : Démosthène | 25 mars 2010 à 09:31
La parano continue :
Je me souviens du charivari anti Le Pen quand il parlait que les camps étaient un "détail" de l'histoire ; ce mot "détail" avait pris une connotation diabolique : mon boucher, fébrile, avait enlevé de son étal toutes les affichettes indiquant : "prix au détail".
Par peur de représailles, selon la formule consacrée.
Rédigé par : sylvain | 25 mars 2010 à 09:30
A ceux qui réclament à corps et à cris des statistiques officielles, qu'ils réfléchissent une seconde aux désastres de l'utilisation d'un tel mode de gestion des question sociétales qui touchent à la représentation.
Je pense très fort au livre de Florence Aubenas que j'ai lu il y a quelques jours. Parce que là, il ne s'agit aussi que de discriminations et de ses modes de gestion officiels.
Florence Aubenas décrit comment les pôles emploi avec la plus parfaite légèreté, inconsistance et désinvolture, parce que les STATS, leur culte, leur utilisation effrénée et abusive par les penseurs officiels de la recherche d'emploi, caricaturent des profils en voulant les enfermer dans les représentations les plus bêtes.
Ces théoriciens, enclavés dans leurs stats, fabriquent, par exemple, des peusdo stages de formation ou d’insertion où, une femme de 45 ans dont le parcours de vie, selon les STATS illustre TOUS les poncifs de l'exclusion, est obligée de supporter un discours d’une médiocrité absolue et violente de la part d'écervelés - boîtes de formation, boîtes de stages, pôle truc, pôle machin, etc. - qui fait honte à tout le monde et qui nous donne envie de pleurer. Tant cette bêtise affichée et officialisée partout a des conséquences plus que blessantes. Outrageantes.
Je suis totalement solidaire avec Philippe Bilger sur sa défense de la liberté d'expression.
Mais mon Dieu, combien il faut aimer comme lui, passionnément, entièrement, sans partage la liberté d'expression, la liberté tout court, pour défendre des propos qui ne sont RIEN, et pour accepter l'idée que les programmes à la Ardisson et à la Ruquier, avec leurs petits arrangements grotesques (cf. la polémique Ardisson/ Zemmour) soient devenus des étalons et des références qui ne sont que navrantes, affligeantes, de ce bien inestimable qu'est liberté d'expression.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 25 mars 2010 à 06:55
J'ai honte pour mon pays, j'ai vraiment honte pour vous tous... Ca vous amuse tant de stigmatiser les autres ! La liberté d'expression, c'est beau, c'est démocratique... mais Zemmour, pour ceux qui le connaissent bien, est bien plus malin que vous êtes naïfs. Sa stigmatisation s'inscrit dans une longue lignée de propos racistes. Zemmour est le porte-parole d'une politique fasciste qui ne vous indispose guère. Zemmour n'est pas une lumière, ses discours ne s'adressent pas à une élite, mais à Monsieur tout le monde. Bombardez Monsieur tout le monde de "les dealers sont des noirs et des arabes", bombardez-le de discours racistes, antisémites, islamophobes... et pour qui il va voter ce Monsieur tout le monde ? Pensez à une certaine campagne sécuritaire et au résultat d’un certain premier tour d’une élection présidentielle... Vous n’en avez pas assez ? Ouvrez les yeux, réfléchissez un peu... Les arabes sont ceux qui font avancer la recherche en France, les arabes sont ceux qui font la fierté des universités en France... La plupart pourtant ne viennent pas des cités, mais de leur pays d'origine... pourquoi ? Parce que pour les arabes des cités, la France a un tout autre programme : la France préfère les ghettoïser, la France n'a pas envie qu'ils fassent partie de l’élite, sinon qui prendrait la place de leurs pères à faire les ordures ? La France préfère les priver de tout échappatoire à cette vie de misère qui pousse les jeunes au désespoir, au deal, au vol et au shit... Et vous qu'est-ce que vous faites ? Vous en remettez une couche... Vous êtes complices de vos politiques, vous êtes complices de leur hypocrisie, de leur machiavélisme... Honte à vous !
Rédigé par : YesWeCan | 25 mars 2010 à 03:02
Cette nouvelle polémique sur les propos d'Eric Zemmour relance, à mon avis, une nouvelle fois la problématique de la liberté d'expression dans notre pays. Le citoyen médiatisé (ou pas) ne peut pas dire ce qu'il pense. Il est prisonnier du politiquement correct. Il est menacé par une multitude d'associations qui prétendent protéger telle ou telle communauté mais qui ne sont pas vierges de rapports plus ou moins intimes avec certains partis politiques ! Enfin il prend le risque de tomber sous le coup de ces lois (récentes !) qui créent les "délits d'opinions", lois qui, à défaut de contenu normatif véritable, sont le fruit de certains groupes de pression. J'ai le sentiment que notre liberté d'expression était plus large par le passé. J'ai aussi la conviction que sur point-là, nous n'avons rien à envier aux USA...
Rédigé par : S.P.P | 25 mars 2010 à 02:44
Pour répondre à certains des messages précédents :
bk
Le lien de cause à effet entre être noir/arabe et être trafiquant n'est pas présent dans les propos de Zemmour. Comment peut-on juste imaginer qu'un telle corrélation systématique soit logée dans le petit cerveau d'un être humain ?
Christian
Ne pas troubler les sensibilités et s'exprimer librement est contradictoire. Si un comportement est contraire à la République française, le signifier est ma liberté, peiner des gens est un effet secondaire, regrettable mais qui ne m'empêchera pas de m'exprimer. Vous décrivez exactement ce qui se déroule actuellement dans notre société et acceptez de perdre un peu de liberté (d'expression) au détriment d'une paix ou d'une sécurité sociale. On rejoint ce que T.Jefferson dénonçait dans sa célèbre citation.
Le souci ce sont les raccourcis qui sont pris... même vous pour vous dire ! Je m'inclue dans votre "avec vous", et je vais vous étonner, mais pas le moins du monde lorsque je vois une personne qui n'est pas blanche je me dis que cet individu est un trafiquant. Pas le moins du monde. Je suis d'accord avec Zemmour et ouvert à tout nouvel individu sans aucun préjugé.
Pour autant, quelqu'un qui écouterait d'une oreille discrète ou qui ne chercherait pas à comprendre le pourquoi du comment peut être influencé par la phrase de Zemmour. J'ai ainsi le sentiment que votre "reculade" devant la liberté d'expression serait justifiée par la crainte de l'incapacité de la population à saisir la nuance d'un propos ou par sa volonté de faire un raccourci facile.
Juste pour finir, et c'est ce qui est écrit dans le post de M. Bilger, Rachid Arhab est dans le faux avec sa phrase. Sa réponse montre le raccourci qu'il a voulu prendre. C'est un type que j'admire Rachid Arhab, intelligent et réfléchi. On en vient même à se demander si ces mots ont réellement été prononcés...
Hassen
Si vos propos sont justifiables, vous avez complétement le droit de les prononcer. Très honnêtement j'en doute pour la première hypothèse et pour la deuxième je n'en ai aucune idée.
Si seulement on disposait de statistiques OFFICIELLES comme aux Etats-Unis, on saurait si ce que déclare Zemmour est vrai. Fin du débat dans ce cas ?
MaxMtp
D'accord avec vous sur le QI noirs/blancs aux USA.
Le QI des asiatiques est supérieur aux caucasiens. Aïe, comment feriez-vous pour justifier cela ? En quoi ce fait serait-il un désastre pour l'humanité ? J'ai le sentiment que vous êtes dans le déni des différences. Pourquoi devrais-je être coupable de dire que les africains de l'Ouest sont morphologiquement plus aptes sur les épreuves de sprints et les africains des hauts plateaux plus aptes pour l'endurance ? On peut accepter ce fait sans pour autant parler de supériorité ou autres bêtises.
L'humanité doit être assez mature pour accepter certains faits sans pour autant partir dans la stigmatisation et la haine.
Rédigé par : Francois | 25 mars 2010 à 02:14
Je partage tout à fait votre analyse Monsieur Bilger.
Si mon voisin est un abruti, mes propos n'engagent que moi. Mais si mon voisin est juif, mes propos engagent alors bien d'autres choses qui vont bien au-delà de ma constatation et mon jugement personnel.
Si je dis que les trafiquants de ma cité sont actifs, c'est une réalité. Si je remarque qu'ils sont, dans cette réalité, et pour la plupart, les voyant à l'oeuvre tous les jours, noirs et arabes, que l'on me démontre simplement le contraire.
Le politiquement correct est devenu une interdiction absolue de pouvoir dire le réel, le "ce que l'on voit". Le réel devient mirage. L'adhésion aux mirages doit devenir la règle. Tout en nous interdisant d'ouvrir les yeux.
Je trouve cela grave et consternant et je soutiens Monsieur Zemmour lorsqu'il tente de garder les yeux ouverts et de ne pas croire aux mirages qui nous sont imposés de gré ou de force.
Rédigé par : Coco | 25 mars 2010 à 01:49
Tout récemment, il m'a été donné de faire des recherches généalogiques qui m'ont conduit à consulter "La France du Centre" journal du député limousin Jules Tourgnol, édité à Saint-Léonard de Noblat au tout début du XX° siècle. La plume y était cent fois plus LIBRE qu'elle ne l'est en 2010. Féroce, agressive, virulente, intrusive, elle n'épargnait aucun des hommes du moment, qu'ils fussent francs-maçons, juifs, curés, pasteurs, croyants, athées, petits ou grands. Non seulement personne ne s'en plaignait mais les lecteurs qui s'en réjouissaient, trouvaient cette LIBERTE plutôt rassurante. Et la presse en ce temps-là, ça avait de la gueule, ça ne sentait ni la naphtaline, ni le conformisme rance et encore moins la pleutrerie. Alors les propos de Eric Zemmour ? De la guimauve... rien de plus que de la guimauve. Beaumarchais faisait dire à son héros, un certain Figaro : "Je m'empresse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer". Beaumarchais, Victor Hugo, Zola, Chateaubriand, Pascal, Mirabeau, au secours, revenez vite, ils sont devenus fous.
Rédigé par : Antoine VERNEY LE GAL | 25 mars 2010 à 01:22
"Les français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes. C'est un fait".
Est-ce qu'on devrait plus contrôler les hommes blancs d'un certain âge et les curés parce que la plupart des pédophiles sont blancs ou curés ?
Rédigé par : mkams | 25 mars 2010 à 01:21
Le "fait" constaté par "intuition" en pénétrant les prétoires de la capitale serait-il la conséquence de la sur-représentation des personnes "intuitivement" étrangères eu égard à leur couleur de peau à l'occasion de la surveillance policière ?
On y a consacré des thèses de doctorat ou des rapports...
Rédigé par : jfh | 25 mars 2010 à 01:14
Incroyable !!! Nous n'avons plus le droit de rien dire. Merci M. Zemmour d'être là ! Mais enfin les prisons française sont remplies par qui ? Vous êtes-vous posé la question ? La gauche bien-pensante veut fermer les yeux, les oreilles ; la tête dans le sable n'a jamais rien arrangé !
Le respect du droit à la personne oui mais le respect du droit tout court ? Nous nous y plions, pourquoi certains sont-ils agacés lorsqu'ils n'ont rien à se reprocher ? Je donne ma carte d'identité 20 fois par jour, ça ne me gêne pas !
Rédigé par : ventfou | 25 mars 2010 à 01:14
J’admire ce journaliste pour son courage et son sens du devoir. C’est un bosseur, un vrai journaliste qui analyse, investigue, parfois exaspérant car il a des théories sur tout, mais il faut avouer qu’il a bien souvent raison. On est désolé pour les moutons ou les faux derches mais il n’est pas dans la repentance ou l’autoflagellation et c’est plutôt rassurant à notre époque.
Le politiquement correct étouffe la parole des gens ordinaires qui ensuite n’ont comme seul recours que ne pas voter ou pire voter pour les extrêmes.
Le danger ce n’est pas Eric Zemmour mais plutôt les bien-pensants qui ignorent, contrairement à lui, la déshérence de la classe ouvrière dans le cadre de la mondialisation et son désespoir chaque jour plus grand. Le danger c’est aussi ceux qui prônent non pas l’intégration des étrangers dans la société française avec le respect des traditions françaises mais le choix des communautarismes sans souci du lien national en criant au scandale quand on parle d’identité nationale. C’est là la plus grande force de ce journaliste.
Il n’aboie pas avec la meute, il estime que le peuple a le droit de s’exprimer et il lui donne les moyens de comprendre. Quelle horreur un journaliste qui pense et qui réfléchit, c’est vrai c’est très dangereux. Et c’est surtout très rare car il n’y a que des coups à prendre quand on veut essayer d’être courageux, ne pas se contenter de servir la soupe comme le font ses collègues à longueur de journée. Comme le dit Eric de Montgolfier concernant la justice et le courage des magistrats, le courage cela ne se décrète pas.
Eric Zemmour n’a rien contre les arabes ou les noirs pas plus qu’il ne porte aux nues la communauté juive ou la droite contre la gauche.
Eric Zemmour a tout simplement des principes issus d’une éducation non pas bourgeoise élitiste ou réactionnaire mais seulement populaire où le bon sens l’emportait souvent sur l’arrogance, le mépris de l’autre et la nécessité de progresser dans la société par l’exemple, le mérite, le travail.
C’est pour moi le fils idéal, celui qui s’efforce de prouver toujours à ses parents qu’ils lui ont « donné un bagage pour la vie » en lui inculquant le respect des traditions et des valeurs de la société française dans laquelle un jour ils ont voulu s’adapter.
Il ne conteste pas la pauvreté grandissante et la responsabilité des politiques. Il dit seulement que la pauvreté n’excuse pas tout.
Ce que déplore Eric Zemmour c’est l’absence de discernement des parents des jeunes des quartiers populaires incapables de sortir de la léthargie dans laquelle l’assistanat offert par la droite et la gauche (pour mieux les oublier) les a plongés.
Plus de respect de l’école et de l’enseignant, plus de respect de la police, aucune peur de la loi seulement un grand désarroi devant l’absence d’avenir.
Mais l’avenir on le décide quand on arrête de s’apitoyer sur son sort, quand on est prêt à retrousser ses manches même si c’est très difficile dans une époque impitoyable certes, mais surtout pathétique par son absence de projets intellectuels identifiables !
Il mérite une autre lecture de ses propos provoquant la colère de certains sans doute mais qui malheureusement ne sont pas infondés.
Rédigé par : Claire | 25 mars 2010 à 01:02
La plupart des trafiquants viennent des banlieues pauvres. Une grande proportion des habitants des banlieues pauvres (de Paris) sont noirs et arabes. Par conséquent une grande proportion des trafiquants (de Paris) sont noirs et arabes. Mais là où le commentaire de Zemmour est limite, c'est de laisser entendre qu'il y a un lien de cause à conséquence entre être noir/arabe et être trafiquant. Or le lien de causalité est entre pauvreté/minorité et trafic : il n'y pas si longtemps c'était les immigrés italiens qui étaient stigmatisés. Ou encore les Irlandais en Angleterre, les Latinos aux USA... etc. Les exemples sont innombrables...
Rédigé par : bk | 25 mars 2010 à 00:58
Si je dis que le PAF est noyauté par les Juifs, énoncé-je une vérité "politiquement incorrecte" ou une opinion antisémite ?
Il faut se méfier, je crois, de la valorisation à tout prix de la posture "anticonformiste" de celui qui dit tout haut ce que les autres n'osent pas ou interdisent. C'est ce même argument, qui peut servir à justifier toutes les saloperies, que les antisémites d'hier utilisaient.
Quand Eric Zemmour cite des statistiques ethniques sans tenir compte de la catégorie socio-professionnelle des "délinquants", il est politiquement correct, dans le sens où il est en phase avec la pensée dominante qui considère qu'il s'agit là de faux-fuyants et d'excuses irrecevables.
Quand il défend la discrimination sur des base ethniques comme étant "naturelle", il s'agit clairement d'un dérapage raciste.
Et quand M. Bilger défend Eric Zemmour il épouse ces deux positions.
Rédigé par : Ighil | 25 mars 2010 à 00:51
Déjà dans les années 80, mon grand-père disait toujours en regardant les informations télévisées "il faudrait une bonne guerre pour remettre de l'ordre dans ce pays" et moi alors âgé de 10 ans à cette époque je ne comprenais pas pourquoi mon Papi voulait une guerre, certes je savais qu'il avait participé de forte belle manière à la Seconde Guerre mondiale mais de là à réclamer une nouvelle guerre ?
Aujourd'hui il n'est plus là et pourtant je suis sûr qu'il avait raison !!!!
Mais comme le disent si bien les arabes, Inch'Allah.
Rédigé par : Giunti Jean-Marc d'Ajaccio | 25 mars 2010 à 00:47
Je pense que nous sommes dans une société démocratique mais traumatisée qui cherche avant tout à assurer la paix sociale. Dans cette société il est permis d’exprimer librement ses idées sans encourir le risque d’être mutilé. En contrepartie de cette faveur, il faut respecter, garantir, ne pas troubler les sensibilités. Aussi la censure qui se met en place est une censure qui porte la marque de toutes les souffrances connues, comme la colonisation, l’antisémitisme, le racisme.
S’exprimer librement tout en garantissant que nos propos ne puissent être à charge contre une communauté, une religion, est la garantie d’une paix sociale.
Et donc pour moi il est normal qu’aujourd’hui il soit présent au banc des accusés de ceux qui divisent notre société. Avec des gens comme vous les préjugés ont de beaux jours devant eux, au grand dam de ceux qui en sont victimes et qui ne sont pas trafiquants, mais noirs et arabes. Laissez les gens se faire leur propre jugement, Monsieur.
Rédigé par : Christian | 25 mars 2010 à 00:36
Un autre fait avéré : tous les pédophiles sont des blancs...
Rédigé par : Anticons | 25 mars 2010 à 00:33
Votre article est assez juste et je vais y ajouter un dernier point : selon moi, la LICRA ou le MRAP devraient d'avantage s'offusquer lorsque l'opinion publique (par le biais des médias notamment) dénonce le fait que Quick veuille rendre ses restaurants halal plutôt que lorsque quelqu'un de relativement honnête comme Zemmour constate simplement des faits avérés.
En effet, dénoncer l'intronisation du halal chez Quick (qui soit dit en passant représenterait une bonne décision au niveau management étant donné le supplément de recettes que cela engendrerait), c'est concéder en quelque sorte une certaine réticence envers l'islam, une peur du musulman, et c'est donc stigmatiser la population d'origine arabo-musulmane.
En revanche, dire que la majorité des trafiquants sont noirs et arabes, (et non pas que la majorité des noirs et arabes sont trafiquants, je le précise à nouveau) c'est oser dire tout haut une vérité que tout le monde pense tout bas, et cela ne représente en aucun cas une stigmatisation de cette population (demandez à des gens qui habitent en banlieue si Zemmour a dit faux...)
La LICRA, le MRAP, ou M. Rachid Arhab avaient-ils vraiment besoin de réagir a propos de cette affaire et de ce fait avaient-ils tant besoin de la surmédiatiser ?
Ou avaient-ils simplement besoin de faire un "buzz" afin d'exister comme ils en font un tous les six mois ?
Je me pose la question...
Et vous ?
Rédigé par : Nathaniel | 25 mars 2010 à 00:30
Pour plaider régulièrement à la 23ème chambre correctionnelle, la plupart des arabes et des noirs qui y sont ne sont pas là pour trafic de stup c'est absolument faux.
Ils sont là pour séjour irrégulier très souvent à la suite d'un simple contrôle d'identité qui on le sait concerne très souvent des gens "colorés"...
Par ailleurs, il est regrettable pour un magistrat d'interpréter les propos de quelqu'un sans tenir compte de son parcours ou de sa pensée globale c'est un peu comme appliquer une loi mécaniquement sans connaître la "ratio legis"(l'esprit de la loi). Aussi, je conçois mal qu'on puisse légitimer les propos de Zemmour, pourtant connu pour prononcer des propos très "limites"...
Rédigé par : Fabien | 25 mars 2010 à 00:28
Tous ces commentaires n'empêchent pas de se poser la question : peut-on aujourd'hui s'en tenir aux faits ? Doit-on les rejeter s'ils sont contraires au discours établi ? Quelle force leur donne encore leur objectivité ?
"Se voiler la face", est-ce une attitude intellectuelle honnête ?
Rédigé par : "le bon-sens est la chose du monde la mieux partagée..." | 25 mars 2010 à 00:21
Monsieur Bilger bonjour,
"Eric Zemmour ou le trublion officiel" ...
Qu'en ces mots cela est bien dit !
Pour avoir travaillé cinq années en milieu carcéral… la bienséance et l'hypocrisie règnent en maître !
Eric Zemmour a dit tout haut ce que les responsables politiques refusent de divulguer… mais ce mutisme médiatique national n’est peut-être pas innocent à toute arrière-pensée « guerrière » futuriste… A méditer !
Cordialement
Rédigé par : Bernard66 | 25 mars 2010 à 00:14
Il est honteux d'entendre un magistrat défendre ainsi Zemmour à travers des amalgames : ou alors peut-on écrire et dire que la majorité des personnes condamnées pour pédophilie sont blanches et catholiques ? La quasi totalité des banquiers impliqués dans le scandale des subprimes sont juifs...? Etc. Je ne dénonce pas des faits mais l'utilisation qui en est faite pour jeter l'opprobre sur des populations issues de l'immigration africaine (subsaharienne et maghrébine...).
Rédigé par : Hassen | 25 mars 2010 à 00:06
Malheureusement, c'est avec ce mode de pensée que justement lorsqu'on est une jeune femme noire comme moi, qui tombe sur un policier ayant les mêmes idées et misogyne de surcroît et que l'on porte plainte pour viol et que le hasard tombe sur le fait que le violeur est une connaissance à lui, non seulement l'affaire est classée mais en plus on vous menace, vous insulte et vous fait perdre la quasi totalité de votre boulot ! J'ai pardonné mais c'est extrêmement grave et d'autres personnes se seraient suicidées après un tel calvaire ! La question est posée, doit-on souffrir l'injustice la plus infâme et vivre dans l'insécurité parce qu'on est noir ?
Rédigé par : isabelle | 25 mars 2010 à 00:02
Bravo M. Bilger. Enfin quelqu'un de courage qui parle en connaissance de cause et que personne n'ose traiter de menteur.
Pauvre France ! L'enlisement dans lequel on nous abandonne s'étend, je me fais beaucoup de souci pour nos enfants.
On a beau regarder "Des Racines et des Ailes", on ne peut s'empêcher de penser que toutes ces beautés qu'on nous montre ne sont qu'un leurre pour nous faire oublier la réalité.
Rédigé par : Danielle | 24 mars 2010 à 23:51
Ne voir en Zemmour qu'un trublion quand il tient de tels propos est un peu court. Il est aussi de notre devoir de démonter cette vision simpliste des choses. Dire qu'il y a plus de noirs et d'arabes trafiquants au vu du pourcentage de ces personnes jugées est un fait. Mais s'arrêter au fait et ne pas en chercher une explication démontre soit une paresse intellectuelle, soit une volonté de stigmatiser un peu plus une catégorie de gens. C'est un peu comme certains chercheurs Américains qui faisant passer des tests de QI aux enfants Américains montraient que les enfants noirs avaient un QI inférieur aux enfants blancs. Ce qui légitimait la pensée dominante que les blancs étaient intellectuellement supérieurs aux noirs et expliquait la raison de l'état de pauvreté dans lequel vivaient les noirs. Par la suite tout cela a été démonté par le fait que l'instruction des enfants blancs donnée dans les écoles leur donnait un avantage dans la résolution des problèmes des tests de QI. Les noirs et arabes sont issus d'une population immigrée qui n'a pas été intégrée dans notre société. Il suffit d'observer le nombre de nouvelles cités et quartiers dans lesquels ils sont involontairement rassemblés, en cause : le sous-emploi dont ils sont victimes, la discrimination au logement. Les noirs et les arabes sont comme les blancs, ils ont les même attentes face à la vie. Ils veulent vivre une vie décente, rêvent d'avenir. Mais face aux difficultés auxquelles ils sont confrontés ils font comme n'importe quel humain de n'importe quelle couleur de peau : ils se débrouillent. Et la débrouille passe forcément par des contournements/accommodements avec la loi jusqu'à enfreindre la loi. Attention, je ne justifie pas ces actes, je dis seulement qu'ils sont la conséquence d'une situation sociale donnée (chômage donc pauvreté) et dans une société qui par l'intermédiaire des publicité et des modèles qu'elle promeut rend encore plus insupportable leur situation. Alors plutôt que de polémiquer sur des vérités de comptoir demandons-nous ce que nous devons et pouvons faire pour mettre en place une société plus juste et plus solidaire.
Les statistiques peuvent être interprétés de tellement de façons.
Rédigé par : MaxMtp | 24 mars 2010 à 23:51
Amalgame à tout va chez les pro-Zemmour et chez les anti-Zemmour ! Quand la Licra dénonce à tout va au point d'interdire d'exprimer des évidences, c'est lamentable. Mais a contrario, ce qui est lamentable chez Zemmour (et dans une moindre mesure chez vous, Monsieur Bilger) c'est qu'il glisse sans en avoir l'air d'une "évidence" vers la justification de comportements discriminatoires. Quand il dit : "Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C'est un fait", on peut contester le "la plupart" (Monsieur Bilger est plus prudent, il dit "beaucoup"), mais sur le fond, ce n'est pas faux. Ce qu'il oublie de dire, c'est que contrôler quelqu'un parce qu'il est noir ou arabe n'en reste pas moins une discrimination (la raison qu'il donne est une explication, pas une justification) ! Pour quelle raison un Rachid Arhab (au hasard !) doit accepter de se faire contrôler tous les jours dans le métro parce que beaucoup de dealers ont la même couleur de peau que lui ? Il n'y est pour rien !!!
Rédigé par : sled | 24 mars 2010 à 23:51
S'il vous plaît ne touchez pas à Eric Zemmour : c'est le seul journaliste, éditorialiste qui, avec justesse, a le courage de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Quant aux messages formulés sur ses origines (qui là n'apparaissent pas comme étant racistes !) qui mieux que lui peut en connaître la teneur ? La différence, c'est qu'Eric Zemmour est bien plus intelligent que ses délateurs. A bon entendeur, salut !!!
Rédigé par : avec | 24 mars 2010 à 23:47