Au moment même où je m'apprêtais à commencer ce billet consacré à l'avocat chinois Gao Zhisheng, j'apprenais (lepoint.fr, nouvelobs.com) que le garde des Sceaux n'entendait pas me poursuivre, à la suite de l'entretien, le 26 mars, avec le procureur général François Falletti à sa demande. Selon Guillaume Didier, le porte-parole du ministère, m'ont été rappelées "les obligations liées à mon statut et à ma fonction". Je n'ai pas l'intention de révéler la teneur de nos échanges et mes impressions mais puis-je souligner qu'il était d'autant moins besoin de "me rappeler mes obligations" qu'à mon sens je ne les avais jamais oubliées et que c'était le fond de ma défense.
Cette abstention n'a fait que renforcer mon envie de développer le contraste entre le magistrat français et son confort d'un côté et l'avocat chinois et ses épreuves de l'autre. Un monde de douceur contre un monde de terreur.
En France, Etat de droit, pays saturé de démocratie, à intervalles réguliers des causes sont soutenues et des débats engagés sur des thèmes dont l'importance n'est pas évidente pour tous, par exemple la liberté d'expression. On peut juger ces controverses dérisoires ou passionnantes mais personne n'a peur pour soi. Les péripéties de ces derniers jours m'ont exalté, stimulé ou surpris mais elles ne m'ont jamais fait craindre un risque vital. Au comble de l'effervescence, tout au plus, des insultes, des grossièretés m'ont été adressées, certes déplaisantes mais tout à fait supportables par une personnalité normalement constituée. Je ne pouvais que me féliciter de ma chance, je respirais un air français. Il y avait de la tranquillité républicaine dans la tension, aussi vive qu'elle soit, et le Pouvoir ne pesait pas comme un couvercle sur mes contradicteurs ou moi.
Je n'étais pas chinois. Je n'étais pas avocat chinois. Je n'étais pas l'avocat Gao Zhisheng (Le Monde, sous la signature de Bruno Philip).
Personnalité singulière, chrétien et membre du Parti communiste, en 2001 il est distingué par les autorités qui le consacrent comme l'un des dix meilleurs avocats, "pour avoir défendu le droit des paysans expropriés par des projets immobiliers".
En 2005, tout change pour lui. C'est la disgrâce et la chute. Il rend sa carte du parti pour protester contre ce qu'on lui fait subir depuis qu'il plaide en faveur des disciples du mouvement spirituel bouddhiste interdit du Fa Lun Gong. Son cabinet est fermé et les vingt avocats qui travaillent avec lui privés de leurs licences. Humilié, harcelé, placé en résidence surveillée, torturé, en 2009 il est enlevé et on craint pour sa vie, comme plus aucune nouvelle de lui ne parvient.
L'un de ses amis a pu récemment lui téléphoner et il est formel : c'est bien lui, il a reconnu sa voix même s'il a dû raccrocher très vite parce qu'à l'évidence il était soumis à un contrôle strict.
Son épouse Geng He qui demeure aux Etats-Unis lui a également téléphoné. Gao Shisheng a précisé que depuis six mois il se trouvait dans la province du Shanxi et qu'il allait vivre "une vie tranquille pour un moment". On devine ce que signifie cette obligation de tranquillité qui lui est imposée.
Il n'empêche qu'on a tellement cru à sa mort que la révélation de son existence nous rend presque optimiste. Comme si sa situation présente était riche d'espoir alors qu'elle est menacée, provisoire et révisable à discrétion par la dictature chinoise dans le Shanxi. Peut-être la certitude d'une âme hors du commun nous persuade-t-elle d'une forme d'invulnérabilité ?
Se plaindre en France, quand on prend la peine de comparer, est le fait de citoyens gâtés, une gabegie de la récrimination. Ce qui se passe en Chine, pour cet avocat, nous contraint heureusement à garder raison et mesure pour nos misérables incommodités. Comment ne pas admirer ces véritables victimes, ces héros contre la censure et le silence, ces courageux de la parole, ces intrépides de la morale et ces téméraires de la manifestation, comment ne pas saluer, humanité basse, ces quelques-uns qui partout, en Chine ou ailleurs, opposent la nudité de leur voix à l'emprise d'acier de forces apparemment irrésistibles ? On ne les broie pas, tout simplement parce que même leur faiblesse résiste.
Chez nous la démocratie est un luxe : on la gaspille, on la néglige, tristes grands seigneurs, quand on ne vote pas. Chez d'autres, elle est une attente, une faim, une obsession, une nostalgie : on en meurt parfois, on en rêve toujours.
Alors, un peu de décence, de pudeur devant cet avocat chinois, moi le premier ! Il faut avoir le sens du ridicule.
@Savonarole | 02 avril 2010 à 17:41
@Catherine Jacob et le barreau japonais
"Merci de ne pas avoir relevé mon jeu de mots outrecuidant sur le barreau japonais tel qu'on le voit dans l'estampe japonaise érotique..."
Oui, enfin ça dépend de l'artiste. Cherchez " SHUNGA" (春画 = Image(s)画 du Printemps春) sur Wikipédia et comparez. La présentation d'une exposition leur ayant été consacrée à la BnF reste sur leur site très correcte bien évidemment donc, n'autorisera pas la comparaison du barreau et de la tige de jade.
Rédigé par : Catherine JACOB@Savonarole | 02 avril 2010 à 23:13
@Catherine Jacob et le barreau japonais
Merci de ne pas avoir relevé mon jeu de mots outrecuidant sur le barreau japonais tel qu'on le voit dans l'estampe japonaise érotique...
Rédigé par : Savonarole | 02 avril 2010 à 17:41
@ La Tulipe Noire,
Vous êtes réellement magistrat ? Permettez-moi d'avoir des doutes en vous lisant. Votre vision de la justice me paraît tellement caricaturale que je suppute l'imposture.
Rédigé par : Ludovic | 02 avril 2010 à 16:59
@Savonarole | 02 avril 2010 à 12:58 « Je ne suis pas d'accord !
« Utamaro, Hiroshigé et Hokusaï nous ont montré qu'ils exagéraient l'importance du barreau japonais. »
Bon alors, très très vite parce que je suis déjà en retard et que je ne suis pas encore prête:
日本の弁護士の制度は、明治時代になり近代的司法制度の導入とともにフランスの代言人(advocat)に倣って創設されたもので、「代言人(だいげんにん)」と呼ばれていた。
= Le système des avocats (BENGO_SHI) japonais tel qu'il existe désormais, est résulté à l'époque Meiji de la combinaison de l'adoption du pouvoir judiciaire de l'époque moderne (ayant pour rôle de contrôler l'application de la loi et de sanctionner son non respect.) et de l'advocature des DAIGEN_NIN (ceux qui prennent la parole au nom de / représentent) à la française, ce qui était par ailleurs leur nom.
Époque Meiji = période comprise grosso modo entre 1868 et 1912
Utamaro (1753 - 1806) est un peintre japonais, spécialiste de l'Ukiyo-e (Monde flottant). Il est particulièrement connu pour ses représentations de jolies femmes (bijin-ga),
Hiroshigé (1797 à Edo, mort le 12 octobre 1858 à Edo) est un dessinateur, graveur et peintre japonais. Il se distingue par des séries d'estampes sur le mont Fuji et sur Edo (actuel Tōkyō),
Hokusaï (1760-1849), connu plus simplement sous le nom de Hokusai (北斎), ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e , graveur et auteur d'écrits populaires. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. »
Comme ces trois définitions Wikipédia suffisent tout à fait à l'expliquer très clairement, ces personnages n'ont rien à voir avec le droit ni avec l'époque considérée d'ailleurs.
Rédigé par : Catherine JACOB@Savonarole | 02 avril 2010 à 15:32
.......
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
Paul Eluard
in Poésies et vérités, 1942
Rédigé par : Marie | 02 avril 2010 à 14:19
Pour Catherine JACOB
Catherine,
précision : je suis apolitique et refuse de voter... Je ne serais pas une tulipe noire si je votais... lol
Quand mon collègue (magistrat...car je ne suis pas au parquet) peut travailler sans pression il est clean et bon juriste. Evidemment quand il ne peut pas travailler librement ?...lol
note : je suis contre l'indépendance du parquet.
Pourquoi ? Car si union parquet+siège et les
deux indépendants nous aurions une dictature
de magistrats. Danger pour la démocratie et l'état de droit. Et que dire des avocats ?
80% des avocats ne connaissent pas le droit.
Pire encore les avocats qui sont à l'Ordre des avocats... incroyable mais hélas bien vrai !!! @+...La tulipe Noire "Z"
Rédigé par : La Tulipe Noire | 02 avril 2010 à 14:11
Réponse pour Catherine JACOB.
Bonjour Catherine,
Bonjour Philippe,
Bonjour à tous...
Je viens de te répondre mais le site refuse
d'enregistrer ma réponse car toute vérité n'est pas bonne à dire surtout à la cour des
miracles qu'est pour moi un palais de justice
en l'état. L'avocat étant le bouffon et non le parquet. Lui c'est la garde prétorienne... lol
La révolution judiciaire est en marche avec les réformes. Mieux que sur un blog c'est dans les têtes bien-pensantes qu'elle se construira pour ensuite venir entre les mains des citoyens via le législateur.
Le conservatisme féodal des magistrats doit
disparaître... et avec lui le juge d'instruction. J'aimerais te dire encore plus
mais je ne serais pas publié... lol
Salutations pour toi Catherine... idem pour Philippe et vous tous.
La tulipe noire..."Z".
Rédigé par : La Tulipe Noire | 02 avril 2010 à 13:51
@Catherine Jacob : ("je parle ici des nôtres, pas du barreau japonais dont j'ai une expérience en revanche très favorable).
________________
Je ne suis pas d'accord !
Utamaro, Hiroshigé et Hokusaï nous ont montré qu'ils exagéraient l'importance du barreau japonais.
Rédigé par : Savonarole | 02 avril 2010 à 12:58
@Jean Reffait | 01 avril 2010 à 22:48
« Vous émettez le vœu (dont j'espère qu'il n'est pour vous que pieux) «
Autrement dit : «hypocrite, inutile, utopique ,vain ». Non, pas du tout, bien que je ne tienne pas spécialement en grand estime cette corporation dont ce que j'en sais les montre plutôt sous l'aspect d'une corporation de grands menteurs avides hypocrites et cabotins, paradoxalement à la fois crédules et peu fiables et dont le sérieux déployé apparaît fort dépendant du montant d'honoraires facturés, malheureusement, (je parle ici des nôtres, pas du barreau japonais dont j'ai une expérience en revanche très favorable), mais je pense très sincèrement qu'il vaudrait mieux une triade internationale d'avocats ce qui permettrait aux nôtres d'apprendre de leurs confrères étrangers pour être à la hauteur de la qualité des magistrats que l'on peut rencontrer dans les instances pénales internationales où chaque pays envoie les meilleurs ( ex. Luxembourg), que des triades strictement mafieuses, bien évidemment!
« de voir certains courir à la rescousse de leur confrère chinois. »
« Vous semblez bien connaître l'Extrême-Orient »,
On ne connaît jamais bien l'Orient-Extrême (voir lien sur nom) En tout cas, quand c'est près d'être le cas, on désapprend de s'en vanter!
« bien mieux que moi qui n'y ai travaillé que de brèves périodes. »
En tant que et où? Si cela n'est pas par trop indiscret.
«(mais vous aimez les chats, semble-t-il, et, dès lors, il vous sera beaucoup pardonné !). »
C'est vrai, j'aime les chats; en revanche, mon tapis, mon canapé et surtout mon chien, ne les aiment pas du tout, et en ce qui concerne ce dernier, l'expression « être comme chien et chat » n'est pas une vaine expression.
«Excusez-moi, Madame, d'avoir ainsi abusé de votre patience. »
Mais non, mais non, pas de « usque tandem » cette fois-ci...!
«Heureusement, il suffit d'appuyer sur un bouton, pour ôter ce qu'on ne souhaite pas se voir infliger. »
Tant que ce n'est pas Carla, et pas non plus les téléspectateurs de la télé qui rend fou qui appuient sur le bouton, diraient sans doute certains de nos humoristes...
Rédigé par : Catherine JACOB@JD Reffait | 02 avril 2010 à 09:21
@ Catherine A et Catherine J
Ce que j'ai écrit à Philippe Bilger :
Je respecte infiniment votre amour-passion pour la liberté d'expression.
Voilà, je crois que c'est cela au fond qui m'impressionne dans vos billets consacrés à cette question.
Cet amour fou qui vous conduit à défendre contre vous la liberté de mecs qui n'en valent pas la peine. Cette sincérité-là.
Je pense que la défense de la liberté d'expression est pour PB d'ordre passionnel. Au sens où cette défense structure et commande en totalité le soutien qu'il a apporté à EZ.
Je pense qu'il faut AIMER au-delà du raisonnable la liberté d'expression pour par exemple, dans cette énième manifestation des polices de la pensée et de l'expression, vouloir et savoir s'opposer sereinement et avoir le courage intellectuel de faire front aux dix mille critiques - et injures - qui ont déferlé en un rien de temps suite à un billet qui n'a pas été lu correctement.
Je ne suis pas sûre qu'à sa place je serais capable d'assumer toutes les conséquences fort désagréables et injustes qu'une telle détermination tranquille ne manque pas de provoquer.
Par-dessus le marché, pour PB, en réalité, défendre des mecs qui ne sont même pas son genre et qui ne le méritent pas.
Et puis, une hiérarchie qui, sans rire, se permet de rappeler à PB "les obligations liées à son statut et à sa fonction".
La première obligation pour un magistrat est d'être le garant et le protecteur des libertés publiques.
Sachant que selon la définition communément admise : "une liberté publique est une liberté encadrée et protégée par le droit."
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 02 avril 2010 à 07:26
Monsieur l'Avocat Général, je serai un peu moins optimiste que vous sur l'état de la démocratie en France. La liberté d'expression ? Peut-on encore parler de liberté d'expression quand un brillant officier supérieur de Gendarmerie, par ailleurs chercheur-associé au CNRS, est radié, viré, éjecté de son Corps pour avoir osé publier une étude où il fait part de ses doutes sur les bienfaits du rapprochement de la Police et de la Gendarmerie? Bien sûr, ce faisant, il critique la politique du gouvernement et du président de la République. Une question : le délit d'opinion est-il passible d'une aussi lourde sanction, dans notre pays ? Un officier de Gendarmerie est-il un citoyen de seconde zone, passible de lettres de cachet ? Voilà les questions que je me pose ; aujourd'hui, face à cette répression, d'un niveau rarissime, d'un délit d'opinion, je doute très sérieusement de l'état de notre démocratie. J'en doute d'autant plus que je n'ai guère trouvé de soutiens à cet homme, chez les magistrats ou dans d'autres corps. Monsieur Bilger, serait-ce plus simple, ou plus politiquement correct, de montrer de la compassion pour un avocat chinois (dont la situation est certes peu enviable, mais, hélas, assez répandue dans ce pays), que de s'intéresser au cas du Chef d'escadron Jean-Hugues Matelly? J'ai le sentiment assez désagréable que la réponse se trouve dans ma question.
Rédigé par : François | 01 avril 2010 à 23:50
Monsieur,
Vous me permettrez, sans trop sortir du sujet, de répondre à l'amusant commentaire de Madame Catherine Jacob.
L'avocat chinois n'a pas de Barreau qui se batte à ses côtés ? Quand on voit de quelle façon ils se tiennent, pour certains, aux côtés de ceux qui, chez nous, ont la faiblesse ou l'ignorance de recourir à leurs services, on se prend à déplorer qu'il vaille mieux être "justiciable" ici que défenseur là-bas. Vous émettez le voeu (dont j'espère qu'il n'est pour vous que pieux) de voir certains courir à la rescousse de leur confrère chinois. Les grands ténors se sont, à quelques exceptions près, tus dans la retraite ou dans la mort. Là aussi, nous assistons à une déliquescence qui fait partie de tout l'ensemble socio-culturel dans lequel nous vivons. Vous semblez bien connaître l'Extrême-Orient, bien mieux que moi qui n'y ai travaillé que de brèves périodes. Vous savez donc mieux que moi si notre ami-avocat en butte aux persécutions dont nous parle Monsieur Bilger, peut compter sur des compatriotes à lui pour faire mouvement en sa faveur. Je doute de l'efficacité mais c'est le seul canal par où l'Espoir (qui, chez Baudelaire, est vaincu, et pleure) puisse se glisser, non sans perte énorme de substance dans tous les cas. C'est ici que le "ridicule" dont parle Monsieur Bilger révèle sa face stupide, parce que sans commune mesure...
La Liberté ne permet pas tout, ni aux insulteurs de notre hôte de conch... son tapis, ni même à vos chats d'en faire autant chez vous (mais vous aimez les chats, semble-t-il, et, dès lors, il vous sera beaucoup pardonné !).
Hors des rails que la vie en société lui impose, toujours dans le cadre de la volonté du peuple souverain, la Liberté ne peut se connaître de limite.
Chaque fois que je pense à la phrase de Benjamin Franklin que j'ai citée, et qui figure toujours après ma signature sur un autre Forum auquel je participe, je pense aussi à la fable de la Fontaine, "Le chien et le loup", que vous citez fort à propos. La Liberté peut passer par ces voix connues et, ô combien, toujours actuelles, elle n'en est pas moins notre affaire à tous.
C'est pourquoi c'est un crève-coeur pour moi de constater comment tant de talents, car il y en a sur ce blog, talents qui viennent en écho de celui de notre hôte, se gâchent à se vilipender, alors que l'avocat chinois, comme la recluse birmane, comme tant d'autres encore, aimeraient tant recueillir ne serait-ce qu'un souffle de complicité publiquement étalée, tandis qu'ils souffrent du deuil de leur Liberté.
Excusez-moi, Madame, d'avoir ainsi abusé de votre patience. Heureusement, il suffit d'appuyer sur un bouton, pour ôter ce qu'on ne souhaite pas se voir infliger.
Rédigé par : Jean Reffait | 01 avril 2010 à 22:48
L'affaire Zemmour ne paraît pas terminée. Sur Cactus, la Licra laisse entendre qu'elle se donne encore un temps de réflexion... !
Resterez-vous spectateur ?? :o)
http://www.dailymotion.com/video/xcr8xm_affaire-zemmour-a-cactus_news
Rédigé par : Marie | 01 avril 2010 à 22:10
@Catherine A pas folle décidément de l'amour fou | 01 avril 2010 à 14:22
Arrêtez donc d'embêter Véronique !
« La passion est tenue pour une chose qui n'est pas bonne, qui est plus ou moins mauvaise : l'homme ne doit pas avoir des passions. Mais passion n'est pas tout à fait le mot qui convient pour ce que je veux désigner ici . Pour moi, l'activité humaine en général dérive d'intérêts particuliers, de fins spéciales ou, si l'on veut, d'intentions égoïstes, en ce sens que l'homme met toute l'énergie de son vouloir et de son caractère au service de ses buts, en leur sacrifiant tout ce qui pourrait être un autre but, ou plutôt en leur sacrifiant tout le reste . [...]
Nous disons donc que rien ne s'est fait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ont collaboré. Cet intérêt, nous l'appelons passion lorsque, refoulant tous les autres intérêt ou buts, l'individualité entière se projette sur un objectif avec toutes les fibres intérieures de son vouloir et concentre dans ce but ses forces et tous ses besoins. En ce sens, nous devons dire que rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion. HEGEL - La Raison dans l'Histoire, éd. 10 / 18, p. 108 »
Eh oui, Baudelaire, puis La Fontaine et maintenant Hegel, tout est déjà dit et pourtant encore toujours à dire...!
Rédigé par : Catherine JACOB@Catherine A pas folle décidément de l'amour fou | 01 avril 2010 à 21:57
@La Tulipe Noire | 01 avril 2010 à 16:13
« A suivre... car le peuple a besoin de tulipes
noires.
Cordialement.
La tulipe noire. »
Éclairez donc un peu notre lanterne, cher "collègue" de Philippe Bilger, de quoi ce bon peuple a-t-il tant besoin? Du roman (1850), de film avec ce cher Delon (1963), d'héroïne comme l'Épée de la liberté (Japon, 1975) ou juste d'une simple tulipe noire de Bulbiculture ( ≠ Gloubi-boulga) telles « Queen Of The Night » ou « Black diamond »??
Rédigé par : Catherine JACOB@La Tulipe | 01 avril 2010 à 21:42
@ Polochon
Nous sommes tous des gros beaufs par moments.
Cela me rappelle la phrase d'un ami qui n'aimait pas regarder la télé :
Canal Plus, la télévision pour les beaufs qui pensent que ceux qui regardent TF1 sont des beaufs.
Mais je voulais souligner qu'en France l'évocation d'un pays étranger est souvent l'occasion de se mettre en valeur.
Rédigé par : Alex paulista | 01 avril 2010 à 21:42
Merci pour cette précision, mon cher Tartuffe, mais relisez l'extrait de la prose de PB que vous citez : il s'en prend à lui-même, façon de remettre en perspective, de minorer ses propres aventures face aux véritables tragédies du monde, c'est tout. Il n'y a là, je vous l'assure, aucune volonté de museler qui que ce soit, ce qui serait un comble de la part de notre cher hôte.
Rédigé par : Laurent Dingli | 01 avril 2010 à 18:41
@Laurent Dingli,
Sans doute ai-je interprété les propos de M. Bilger au-delà de ses intentions lorsqu’il écrit : « Se plaindre en France, quand on prend la peine de comparer, est le fait de citoyens gâtés, une gabegie de la récrimination. » (…) « Alors, un peu de décence, de pudeur devant cet avocat chinois, moi le premier ! » ?
Comment diable ai-je pu lire là un appel aux « citoyens gâtés » à fermer leur gu…parce que leur indignation serait bien vaine face aux véritables misères des citoyens opprimés ?
Non, vraiment, comment une interprétation aussi insidieuse a-t-elle pu m'effleurer, comme disait mon précédent confesseur :
« Laurent, serrez ma haire avec ma discipline,
Et priez que toujours le Ciel vous illumine.
Si l'on vient pour me voir, je vais aux prisonniers
Des aumônes que j'ai partager les deniers. »
Rédigé par : Christian C | 01 avril 2010 à 16:39
Bonjour à tous...
Salutation amicale pour mon collègue P.Bilger.
Prétendre mon cher collègue que la France est un état de droit quand le parquet n'est autre que la garde prétorienne au sein des tribunaux du pouvoir exécutif (de droite comme de gauche) est en l'état irréaliste.
Que dire du juge d'instruction qui hélas est trop souvent voire plus au garde-à-vous des
procureurs quand il ne le devient pas plus tard (sourire...). Que dire des avocats hélas
complices du parquet et qui trahissent leurs
clients... Combien de tulipes noires inscrits
au barreau ?...au parquet ?... au siège ?
Vous savez bien mon cher collègue que l'ordre des avocats de la Cour de cassation
est aux ordres de ladite cour...
Ici aussi il y a beaucoup à faire... Vous ne le savez que trop bien !!! Et moi donc !
La justice ne peut plus être un os que l'on donne au peuple pour qu'il se casse les dents en le mordant.
A méditer...
L'institution judiciaire est hélas aujourd'hui en France une bastille...
N.Sarkozy a raison de vouloir réformer avant que le peuple souverain ne se soulève.
Aidons-le... car la justice appartient au peuple et travaille pour lui !
Vos propos mon cher collègue traduisent un manque de réalisme... souvent caractéristique de la psycho-rigidité des magistrats du parquet.
A suivre... car le peuple a besoin de tulipes
noires.
Cordialement.
La tulipe noire.
Rédigé par : La Tulipe Noire | 01 avril 2010 à 16:13
@Polochon
Quelqu'un aurait donc fait un parallèle entre Stéphane Guillon et l'avocat Gao Zhisheng ? Moi, non ; quelqu'un d'autre peut-être ?
L'erreur est humaine ; vous êtes tout excusé.
Rédigé par : Christian C | 01 avril 2010 à 15:53
Ce que je voulais dire Véronique c'est que lorsque vous évoquez "l'amour passion" et "l'amour fou" de notre hôte pour la liberté de penser je ne peux pas vous suivre ; il y a dans ces expressions trop d'aveuglement et de furie. C'est au nom de ces sentiments dévoyés que tout au long de l'Histoire, des homme, des exaltés, ont commis et continuent à commettre des atrocités.
Même entre deux êtres l'amour fou peut être destructeur. Le formidable film de Laetitia Colombani donné cette semaine à la télé, "A la folie, pas du tout", l'illustre avec maestria.
Alors l'amour de Philippe Bilger pour la liberté d'expression, pour la tolérance, pour de nombreuses valeurs essentielles, je le préfère réfléchi, posé, mûri, disséqué, hésitant même ; bref raisonné et raisonnable.
Et tant pis si c'est moins flamboyant. Ou tant mieux.
Rédigé par : Catherine A pas folle décidément de l'amour fou | 01 avril 2010 à 14:22
J'ai trouvé en japonais quelques informations intéressantes qui ne figuraient pas dans les articles en français préalablement consultés, à savoir que s'il y était bien indiqué que l'avocat est originaire du Shǎnxī (http://ja.wikipedia.org/wiki/%E3%83%95%E3%82%A1%E3%82%A4%E3%83%AB:China_Shaanxi.svg = une zone aride avec de forts écarts de température, considérée comme le berceau de la civilisation chinoise. C'est d'ailleurs près de Lantian (藍田) terminal de l'antique Route de la Soie située sur un affluent du Fleuve Jaune, que fut découvert en 1963 « l'Homme de Lantian », qui est avec le Sinanthrope plus vieil ancêtre que se reconnaissent le Chinois (vieux de 600 000 ans), et centre politique de la Chine pendant près d'un millénaire, mais qui connaît désormais des problèmes d'urbanisme, de chômage afférents et de pauvreté subséquents), et qu'il a été élevé dans un environnement très défavorisé, il n'était cependant pas indiqué que c'est un autodidacte du droit auquel il s'est consacré après avoir été soldat de l'Armée populaire de libération (APL ; autrement dit, l'ancienne Armée Rouge) : 陝西省出身。貧しい環境の中で育ち、人民解放軍での軍役を経て独学で法律を学んだ。
Rédigé par : Catherine JACOB | 01 avril 2010 à 14:08
@Ludovic | 31 mars 2010 à 19:49
« je vous signale que je me suis échiné à vous répondre sur le fameux chapitre de Bennassar, mais il me semble que vous ne l'avez pas remarqué. »
Si, si, j'ai lu et je vous en remercie. Mais je réfléchissais encore.
« J'ai fait court pour ne pas ennuyer tout le monde, alors bien sûr il n'y avait pas que des condamnations à mort, les mineurs étaient condamnés aux galères, ce qui quelque part revenait au même. »
Si on veut !
Rédigé par : Catherine JACOB@Ludovic | 01 avril 2010 à 12:50
@Jean Reffait | 31 mars 2010 à 21:25
« Vous avez connu des instants désagréables, multipliés par les injures qui ont plu sur vous dans ces colonnes mêmes, chez vous, avec la bienséance qui consiste à aller, dans votre salon, ch... sur votre tapis. »
Ha, ha, ha. Cela me rappelle un épisode assez désagréable, bien qu'assez marrant au fond. Ayant préparé une chambre pour recevoir une collaboratrice et amie japonaise ainsi que sa fille, qui avaient pris la peine de trimbaler dans leur périple européen 20kg d'ouvrages divers destinés à mes élèves, j'avais pris la peine d'aller jusqu'à passer literie, tissus d'ameublement, voilage, tapisserie etc.. à la vapeur + antiacarien, sans oublier le tapis, pour faire mentir la réputation d'être toujours un peu crasseux dont jouissent au Japon les français qui ne passent pas leur vie dans le O_Furo, le bain japonais, avant de mettre la touche finale au tableau en disposant quelques fleurs fraîches dans un vase. Puis je me suis rendue à la gare du Nord pour les accueillir à leur descente de l'Eurostar et les ramener ici, dans cette chambre où deux chats s'étaient par mégarde laissé bizarrement enfermer malgré toutes mes précautions, et leur avait déposé leur petit « cadeau » de bienvenue, perso, au beau milieu du tapis, sans compter...l'odeur ! Ha, ha, ha, je ne vous dis pas la tête du digne Professeur K.O. comme ses initiales l'indiquent!
« Cet avocat chinois au sort duquel on ne peut pas ne pas compatir, n'est hélas qu'un individu pris isolément dans la masse innombrable des personnes broyées par l'injustice, de par le monde et non seulement en Chine. »
Oui, mais : Le problème dans ce cas précis, c'est la manifeste absence de statut privilégié de l'avocat assimilable à une sorte de statut diplomatique ou encore d'immunité parlementaire destiné à lui permettre d'exercer son activité professionnelle sans craindre de devoir trahir ses clients pour sauver sa peau, l'absence d'un Ordre qui défende ses membres et en fasse la police interne, et enfin la possibilité de radiation par l'état de quelqu'un qui déplaît de par le simple fait de la cause qu'il a accepter de défendre bien qu'il n'ait aucune faute déontologique à se reprocher, et même au contraire, ce dans un but manifestement dissuasif qui vise à laisser leurs clients à merci et sans défense et qui donc adopte un comportement qui chez nous ne trouve de comparaison que dans les mafias de toute espèce, y compris internes à la profession dont elles détournent et pervertissent les verrous de sécurité à leur seul bénéfice! Voilà donc le parfait exemple de ce qui ne doit pas arriver et je pense que dans ce but, s'il reste encore quelque professionnel couillu qui ne se mouille pas que pour quelque monstre en pensant essentiellement à la publicité que cela fera à son cabinet, mais qui ait conscience de ce que la mobilisation d'une solidarité professionnelle internationale peut avoir d'intéressant aussi pour eux qui s'imaginent faussement à l'abri de l'arbitraire du Pouvoir, mais qu'ils le fassent savoir bon Dieu, et à visage découvert, le seul efficient !! Par exemple en demandant officiellement à prendre connaissance du dossier de leur confrère ainsi qu'en formant une association professionnelle internationale dont le but ne se limite pas à faire du profit mais se fixe à long terme sur la préservation de toute amputation de leur propre liberté d'exercice ! Allez les Francis Szpiner, Eric Dupond-Moretti, Daniel Soulez-Larivière et autres Jacques Vergès et j'en passe, cessez donc de cabotiner dans les médias et montrez- nous donc un peu ce dont vous êtes capables pour défendre l'un des vôtres, réellement courageux et au service de ses clients lui, plutôt que de lui-même et de sa carrière! et donnez-nous une vraie belle leçon d'éthique! Sans compter qu'accessoirement cela peut avoir un intérêt pour votre pays de faire sortir le loup du bois...!
« Je terminerai donc, pour compléter Baudelaire, par Benjamin Franklin :
"Ceux qui sont prêts à échanger un peu de liberté contre un peu de sécurité, ne méritent ni l'une ni l'autre". »
Après que le maître des lieux nous ait fait réciter Baudelaire, voici messire Reffait qui nous fait réciter La Fontaine :
« Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
" Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor. »
Au fait, l'épisode 4 des Contes et Nouvelles du XIXème sur France2, intitulé « Un Gentilhomme », était également tout à fait exemplaire à cet égard!
Rédigé par : Catherine JACOB@JD Reffait | 01 avril 2010 à 11:06
@ Christian C.
Votre défense de S.G. ne me pose aucun problème ; c'est juste le parallèle avec l'avocat chinois...
@ Alex Paulista
A lire votre commentaire, on pourrait croire qu'il n'y a que des beaufs en France. Comme TF1, vous êtes dans la caricature. Pourtant comme le dit Georges Frêche, il y a quand même en France 5% de gens intelligents (et lui s'adresse aux autres !)
Question : peut-on être beauf et intelligent ?
Rédigé par : Polochon | 01 avril 2010 à 09:45
Ni écrivain, ni tribun, ni cultivé...
ni, dieu merci, tout à fait débile ou
aveuglé par une idéologie de bon ton, persuadé donc de ressembler à un citoyen
"normal", je désire, malgré ma petite envergure, vous faire part de toute ma sympathie et vous remercier bien sincèrement des positions de bon sens que vous avez le courage de prendre.
Monsieur Bilger, merci.
Rédigé par : Claude GARDIOL | 01 avril 2010 à 09:41
Merci Aïssa pour ce délicieux moment SALUTAIRE avant de démarrer cette journée qui sera, après ça, moins noire...
Rédigé par : Herman | 01 avril 2010 à 08:50
@ Catherine A
Je n'étais pas blessée. Juste agacée.
Il était important pour moi de vous dire pourquoi je ne peux pas être une amoureuse transie de Philippe Bilger.
Quant à m'opposer à ce qu'il écrit, je le fais quand cela m'apparaît nécessaire.
Mais je dois admettre que le plus souvent je suis d'accord avec ce qu'il exprime.
Sachez également que ma première réaction vis-à-vis de son billet E. Zemmour a été de me dire :
la barbe... encore un billet sur le médiatique... ! En plus je ne regarde JAMAIS les programmes TV d'Ardisson, de Ruquier, de Denisot, de Drucker etc, etc.
Ce que j'ai aimé dans son billet c'est le portrait que Philippe fait d'Eric Zemmour.
"Trublion officiel" m'apparaissant très bien senti et très bien vu.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 01 avril 2010 à 08:34
Cher Jean Reffait
J'ai lu votre histoire de tapis et je ne peux m'empêcher de repenser au Big Lebowski:
http://www.evtv1.com/player.aspx?itemnum=8999
J'imagine notre hôte en discuter au bowling avec ses amis et envoyer la facture à Zemmour.
Rédigé par : Alex paulista | 01 avril 2010 à 08:02
J'ai mis les Béru en lien en pensant aussi fort à Philippe Reniche ... Adieu l'artiste ... que ces deux cons de la pire espèce qui t'ont massacré pour rien, gratuitement ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 avril 2010 à 00:21
Vous avez raison de ne pas touiller, cher PB … Inutile d'aller en Chine, cependant, pour vous mettre du baume à l'âme (ah! Céline avait raison; ils passeront pas Epernay, ces milliards de Chinois; on les trouvera bourrés dans les caves …); voyez Rachida, celle qui précéda Michelle: plus de bagnole et de chauffeurs ministériels, plus de gardes du corps, plus de policiers, plus de privilèges d'Etat, plus rien … Punie autrement que vous! Ca lui apprendra à gloser durant les élections régionales … Certes, lui restent les chauffeurs du Parlement européen ainsi que ceux de la Mairie du 7ème, lui demeure la garde rapprochée de ces nobles Institutions, mais enfin, ça ne le fait pas, on ne traite pas une de vos ex ... ministre comme ça … Et la démocratie, alors! que va penser le bon Peuple de France de ces manières de faire à une dame qui fit beaucoup pour mettre tout son monde judiciaire d'accord?... Je l'ai toujours dit: Rachida s'amuse. Je l'adore pour ça. Mon rêve? la rencontrer et lui dire: Rachida, t'as trop trop de chance! tu t'éclates à mort!... Notre bon vieux PB fait dans le grave, lui; même quand il nous explique le foot et le karaté, on lui reproche de faire dans le trash, c'est pas juste … Snif, personne ne m'aime … Ah! n'entrez pas dans ce rôle, mon vieux; je n'aimerais pas à vous appeler cher Caliméro-PB … Voyons les Chinois, plutôt … Mon opinion est que ce nouveau communo-capitalisme est un hybride politico-économique bien singulier. C'est une technique inédite qui néanmoins ne le cède en rien proportionnellement aux nôtres (techniques) démocratiques, ne vous en déplaise, mon cher … Pendant qu'une infime minorité (mettons 100 millions individus) sa gave à milliard d'euros et de dollars de l'exploitation et l'esclavage de la grande majorité (1 200 000 000 individus environ), ces derniers crèvent la dalle … C'est qu'ils ont aussi et depuis bien avant nous inventé leur solide bouclier fiscal. Qu'est-ce que cette nomenklatura rusée a en vue? je vous le demande … Mais nous forcer à leur vendre la corde qui nous pendra, voyons … L'affrontement direct étant risqué pour eux davantage que pour nous, reste à saper discrètement, patiemment, inexorablement, les fondements démocratiques qui sont les nôtres par l'économique et le libéralisme anarchiques qu'ils répandent facilement partout. Antienne. C'est de l'infiltration, ni plus ni moins … Cela nous coûte; à eux rien … Nos ouvriers, nos paysans, plongés dans la misère, on ne les massacre pas dans aucune prison ni ailleurs quand ils protestent; de même les journalistes en rupture de cette ignominie d'Etat; de même les magistrats du Siège ou du Parquet, de même n'importe qui, de même moi tiens (vous m'imaginez là-bas bloguer de la sorte depuis mon trois pièces de la province et appeler l'avocat général à la Cour d'assises de Pékin mon cher Caliméro-machin ...) … Je vous tiens le pari qu'il n'existe absolument aucun Philippe Bilger blogueur en Chine ni même les environs … Et la Rachida de là-bas, on ne lui supprime pas ses jouets pour la punir de trop parler … Non non, ils ont mieux que ça pour remédier à ces «déviances» politiques, des techniques particulières, on n'a pas idée … C'est efficace. «... tristes grands seigneurs, quand on ne vote pas ...» … Là cependant vous busez (abuser) comme dit ma mère, cher PB. On vote mais ensuite on se la met là où je vous dis et bien profond, l'expression majoritaire de notre vote … La Constitution européenne, les français ont dit non. Il est où le Traité? Bien profond … Hum (ce billet va se retrouver au tribunal correctionnel, je le sens, porté haut jusque le pupitre de la Présidente (oh, j'ai encore en image le formidable effet de manche de ce baveux quand il sortit mes commentaires et les brandit au Peuple qui assistait avant de les remettre à la juge … Epique!) ... «bien profond ...», dialectique de pervers qui effleurerait les mains et les avant-bras des jeunes filles de 17 ans que celle-là …) … Maître Escaravage, acceptez-vous de me défendre et seconder mon avocat, on ne sera jamais assez nombreux pour cette noble cause … Nous pourrions faire citer comme témoin à décharge notre ami ce cher PB, vite, avant que la partie adverse le fasse comparaître plutôt comme complice d'avoir accepté d'héberger et de publier mes «bien profond» et autres gnagnagna ... Acceptez-vous l'aide juridictionnelle, cependant? En Chine, ils ne l'ont pas et pour cause: leurs Escaravage et leurs Bilger sont morts et enterrés depuis déjà; nous, nous l'avons, dépêchons-nous d'en jouir … Zut! J'ai écrit «jouir» … Misère … Rattrapons-nous: J'affirme que la Démocratie est un état d'esprit individuel et collectif et que puisque nous appelons toutes et tous à chaque instant et de nos voeux les plus grands cette révolution permanente, qu'elle s'accomplisse d'abord constamment dans la tête de chacun … Maîtresse Catherine Jacob qui bouchez souvent des coins à moult cons (aïe! décidément …), qu'en pensez-vous? Savez-vous qu'en Chine d'hier et d'aujourd'hui, pour mes crimes et mes délits d'antan, on m'aurait pendu par les c... (ah non! suffit Aïssa!...), par les parties avant de me couper en deux à la mitrailleuse puis d'envoyer la facture des balles à ma famille évidemment? C'est vrai que je suis mieux ici, entre le Bollinger frais à mon sud, le boudin blanc de Rethel à mon nord, le pied de cochon de Sainte-Ménéhould à mon est et à mon ouest, tout près, pareil les autres, Paris que diable! Il en aura fallu des siècles de misère, de tyrannie et de lutte pour cela … Et ce n'est pas terminé; tout le monde n'est pas traité comme tout le monde en notre pays … C'est encore en chantier, tout ça … Un peu de régression en Droit aujourd'hui, un coup d'accélérateur demain, ainsi va la vie ... Ce qui n'ôte rien à ce que nos démocraties politiques soient un peu putes (aïe!...) parfois; elles s'honoreraient toujours à traiter aussi fermement un gouvernement et une administration de Chine tyrannique et implacable ou d'ailleurs en ce monde, qu'elle traite … C'est vrai que ce cher PB n'a rien à vendre ni à acheter, fut-ce en dessous le prix du marché et fabriqué de l'esclavage et le despotisme. «Ferme ta gueule et marche!» ainsi que «Marche ou crève!», sur chaque pied une de ces phrases … Il y a quelques années, les infirmières de la Réanimation de l'hôpital de Montpellier étaient étonnées par ces tatouages ni ne les comprenaient, de ce vieux bonhomme qui mourait dans le service. Sur la poitrine, il y en avait d'autres, sur les bras, partout … BAT D'AF inscrit en gras sur son cou, je n'oublierai jamais … FERME TA GUEULE ET MARCHE OU CREVE! Je ne leur ai pas expliqué, c'était inutile, elles étaient trop jeunes, pas assez informées, trop dans la vie actuelle … Ce type-là a été un de ceux que j'ai assisté plus qu'avec mon coeur jusqu'à sa dernière seconde … Mais je m'égare ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 31 mars 2010 à 23:05
Monsieur,
J'ai apprécié votre billet et la comparaison que vous faites entre votre sort et celui de certains juristes en de certains pays (sort qui, je pense, n'a laissé personne indifférent dans votre lectorat).
Vous avez connu des instants désagréables, multipliés par les injures qui ont plu sur vous dans ces colonnes mêmes, chez vous, avec la bienséance qui consiste à aller, dans votre salon, ch... sur votre tapis.
Vous comparez votre sort de magistrat français à celui de cet infortuné avocat chinois et vous en tirez la seule leçon possible. Il vaut mieux accuser ici que défendre là-bas. C'est vrai et cela l'a toujours été.
Cet avocat chinois au sort duquel on ne peut pas ne pas compatir, n'est hélas qu'un individu pris isolément dans la masse innombrable des personnes broyées par l'injustice, de par le monde et non seulement en Chine. Sans l'oublier, il convient de se rappeler qu'il est emblématique, au même titre que bien d'autres, de la lutte acharnée pour la liberté même, seulement, de l'expression.
Je pense à tous ceux que j'ai connus aux pires instants des tortures de la décolonisation et des petitesses qui les ont précédées, qui n'ont pas craint de joindre leur voix à celles des "résistants" (qu'on appelle aussi "terroristes, si cela arrange), humiliés dans le meilleur des cas, arbitrairement exterminés dans le pire (je ne sais pas trop quel est le "pire" et le "meilleur").
Ce cancer qui a rongé les anciens dominateurs, rongera, sous quelle forme, je ne sais, la Chine et les autre pays qui singent cette danse macabre.
Le "drapeau noir" qui est cité ci-après au terme d'une séquence de Baudelaire, est celui, "sur son crâne incliné", de l'Angoisse.
Gare ! vais-je répéter, une fois encore. Nous sommes peut-être, quelque part, sur la mauvaise pente, et votre propre épisode ne me rassure que provisoirement. Rappelons-nous, sans crainte mais sans présomption, l'inscription sous l'horloge : "Aujourd'hui, c'est moi, demain c'est toi". J'ai assez vécu pour partager la misanthropie de Monsieur Dingli (à part, comme c'est son cas certainement, pour certains proches). Mais je pense qu'en défendant, par tous les moyens en votre possession, la liberté de penser et de dire (sans insulte, sans humilier personne) ce que vous pensez, vous faites oeuvre utile, nécessaire, indispensable.
L'avocat chinois nous crie à travers ses mots voilés de ne pas cesser la lutte pour la Liberté.
Je terminerai donc, pour compléter Baudelaire, par Benjamin Franklin :
"Ceux qui sont prêts à échanger un peu de liberté contre un peu de sécurité, ne méritent ni l'une ni l'autre".
Rédigé par : Jean Reffait | 31 mars 2010 à 21:25
@Laurent Dingli à propos de la citation d'Aïssa
Cette citation me rappelle celle de René Char : "Dis et meurs pour l'avoir dit" ???
Je vous remercie tous pour vos commentaires.
Vous êtes super !
Je boîte de plus en plus en vous lisant.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 31 mars 2010 à 20:29
@Catherine Jacob,
Bien vu l'évocation du Spleen de Baudelaire, puisqu'il est question des Fleurs du Mal, je vous signale que je me suis échiné à vous répondre sur le fameux chapitre de Bennassar, mais il me semble que vous ne l'avez pas remarqué.
J'ai fait court pour ne pas ennuyer tout le monde, alors bien sûr il n'y avait pas que des condamnations à mort, les mineurs étaient condamnés aux galères, ce qui quelque part revenait au même.
Rédigé par : Ludovic | 31 mars 2010 à 19:49
Achille @ Catherine JACOB | 31 mars 2010 à 18:37
Votre commentaire, pour moi c’est du chinois.
Rédigé par : Achille | 31 mars 2010 à 19:44
Dans son petit appartement de banlieue, entre ses assedics, ses antidépresseurs, son fils glandeur à la fac avant d'être exploité en stage, le beauf français est abreuvé par TF1 de généreux "documentaires" sur les autres pays.
Du fond de son clic-clac, il ne connaît du Brésil que la violence des favelas, croit qu'on y meurt de faim en masse ou que le rêve de tout Brésilien est de passer en Guyane. De la Chine, seulement les contrefaçons et les violations des droits de l'homme. De Colombie, seulement la drogue et les FARCs. Du Sri Lanka, le massacre des pauvres et pacifiques tigres Tamouls.
Là, il se retourne vers bobonne et lui glisse tendrement, la voix juste un peu trop grasse:
- Poupoune, on est bien quand même en France.
Rédigé par : Alex paulista | 31 mars 2010 à 19:42
Cher Philippe,
A chacun ses mots, ses difficultés...
Tomas a engendré de gros dégâts à Wallis et à Futuna. Un besoin de matériel de reconstruction est nécessaire. Des estimations sont en cours. Un morceau de route a été arraché. Il faudra un an avant que les nouvelles récoltes n'apportent leurs fruits. Il y a un besoin plus urgent de vivres, de conserves, d'eau potable.
Un groupe de 60 volontaires face à un tel besoin, ce n'est pas assez. L'encre coule plus sur les détresses narcissiques que sur les nécessités et les devoirs de solidarité.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 31 mars 2010 à 19:37
Vous allez voir que B. Kouchner va "déplorer" vos propos...
Rédigé par: Savonarole | 31 mars 2010 à 08:47
Tout cela ne nous dit pas si Zéric soutiendra "notre" PB quand il sera convoqué aux laquais* d'Orsay pour un léger briefing où la soupe chinoise remplacera le café et où, pas de bol, il sera mené à la baguette afin d'être bridé une bonne FOI pour toutes ; PB en sera obligé de remplacer la photo qui chapeaute nos textes, fini cet air d'ours débonnaire, bientôt viendra le temps des fines moustaches et des prunelles teintées de sombres éclats dans un regard oblong, pour la natte, il va falloir attendre un peu.
AO
* et ses fumeux c.(n)nards
Rédigé par : oursivi | 31 mars 2010 à 19:31
@Polochon
On a les causes qu’on peut, Polochon. A ma grande honte, je ne suis pas, comme cela semble être votre cas, menacé par la junte birmane. Mon « petit » espace de liberté vaut le vôtre, jusqu’à plus ample informé. Je ne nie aucun droit à la liberté à quiconque ; chacun peut, à la seconde où un propos lui déplaît, tourner le bouton (appuyez sur Off, si vous avez égaré le mode d’emploi).
Si vous voulez bien observer la présence des « humoristes » sur « nos » antennes aux heures de grande écoute, son intensité se situe bien en deçà de celle des Besson, Bertrand, Lefebvre, Sarkozy et consorts. Je ne place pas ces derniers dans la catégorie des humoristes (quoique) ; vous, oui, semble-t-il ?
Je vous laisse à vos anathèmes, Polochon. Les humoristes n’ont jamais frappé qu’avec des mots. Cela ne justifie aucunement votre trop-plein de bile.
Comme cela semble vous avoir échappé, je ne hurle avec personne, et je ne vois pas ce que l’audimat vient faire ici.
Savourez donc votre avantage : je suis, je vous l’accorde, d’une lâcheté de pleutre en défendant les amuseurs en général, et Stéphane Guillon en particulier. C’est ma faiblesse. Ca pose un problème ? Bonne nuit, Polochon.
Rédigé par : Christian C | 31 mars 2010 à 19:07
Véronique, imbécile surtout pas ; un chouïa aveuglée tout de même. Ce que je voulais dire c'est que j'aimerais de temps en temps vous voir hésitante, dubitative, critique voire franchement pas d'accord. Sans doute parce que le premier mot que j'ai appris a été "non" juste suivi par "Pourquoi ?" ou l'inverse ; alors forcément il en reste quelque chose. Bien ou pas c'est une autre histoire.
Si je vous ai blessée, j'en suis désolée ; vraiment :-) Catherine
Rédigé par : Catherine A à Véronique : imbécile surtout pas | 31 mars 2010 à 19:06
L'avocat (律師 -lǜshī -: le Maître savant en lois) Gāo Zhìchéng (ou encore: Zhì shèng) lǜshī, est doté d'un très beau prénom dont il partage la seconde partie avec un Daimyô japonais de l'époque de Edo, ASANAO Naga-Akira (浅野 長晟); Dans 智晟 on a en effet Zhì, le Savoir et l'intelligence, ainsi que 晟 (L'éclat, la luminosité); Combiné à son nom de famille, 高 ( Gāo, quelque chose comme: Legrand ), cela nous donne « Grand par le savoir et l'intelligence lumineuse... »
Quel beau nom vraiment, surtout pour un avocat!
Mais l'avocat Gao Zhisheng a pourtant été convaincu d'activités subversives nuisibles à l'État et au régime!
高智晟律師是因為「顛覆國家政權罪」被判刑 (Gāo Zhìchéng lǜshīshì yīnwèi 「diānfù guójiā zhèngquán zuì 」bèi pàn xíng )
Lesquelles?
Il a démissionné du parti communiste chinois et entrepris de collecter des témoignages de membres d'un mouvement spirituel bouddhiste, Fǎlún dàfǎ (法轮大法), interdit sous l'accusation de secte; Autrement dit, il a fait son boulot d'avocat et d'avocat ayant pris la précaution d'éviter tout possible conflit d'intérêts, tout comme le magistrat français fait le sien en défendant l'intérêt général à travers les libertés fondamentales qui le préservent!
Certes, pas avec la même prise de risques, celle qui consiste à être démis ou radié, harcelé, torturé, et plus sans... mobilisation de la conscience internationale qui anime les gens désireux de soutenir ceux qui font juste leur boulot quand tant de malhonnêtes se foutent du monde dans les pays où ils ne courent aucun risque et à faire et à ne pas faire leur travail! Honte à eux!
Rédigé par : Catherine JACOB | 31 mars 2010 à 18:37
Démocratie, démocratie... On commence par une tempête dans un verre d'eau comme l'a été l'affaire Zemmour-Bilger et le rappel au devoir de réserve et on finit dans un sombre camp de réhabilitation à faire son "autocritique" pendant 20 ans. La convocation de notre hôte par sa hiérarchie m'a fait l'effet d'une lézarde dans l'édifice démocratique.
Pour aller dans le sens de "Savonarole" attendez-vous à une convocation au quai d'Orsay et a être persona non grata à Pékin.
Rédigé par : Bernard76000 ex 27400 | 31 mars 2010 à 16:59
« Je n'ai pas l'intention de révéler la teneur de nos échanges et mes impressions mais puis-je souligner qu'il était d'autant moins besoin de "me rappeler mes obligations" qu'à mon sens je ne les avais jamais oubliées et que c'était le fond de ma défense. »
Monsieur l'avocat général, il faut bien laisser à l'adversaire, en l'espèce à l'autorité hiérarchique, quelque chose à dire, même si c'est inutile et que vous avez votre conscience pour vous. Le Pouvoir aime avoir le dernier mot, ne serait-ce que celui du pardon alors même qu'il n'y aurait pas véritablement à pardonner. Savoir se taire est une vertu plutôt pratiquée par l'échelon inférieur ! Mais, voilà aussi pourquoi personnellement j'ai toujours pensé qu'il valait mieux être son propre maître.
«En France, État de droit, pays saturé de démocratie »
N'exagérons rien. Disons plutôt pays saturé d'idéal, ou encore de prétention, démocratique, ce qui laisse en effet la possibilité de s'opposer quand besoin est.
« Il y avait de la tranquillité républicaine dans la tension, aussi vive qu'elle soit, et le Pouvoir ne pesait pas comme un couvercle sur mes contradicteurs ou moi. »
Quand les ombres du miroir ne sont plus seulement les reflets d'une âme en proie au spleen mais aussi celles d'une sombre réalité,
« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
— Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. »
« Alors, un peu de décence, de pudeur devant cet avocat chinois, moi le premier ! Il faut avoir le sens du ridicule. »
Ne vous fustigez pas tant vous-même, il n'y a pas de petits combats, dès lors que l'enjeu en est la liberté !
Rédigé par : Catherine JACOB | 31 mars 2010 à 16:50
@ Christian C
Au moins on ne pourra pas vous accuser de ne pas défendre de grandes causes.
Car défendre Stéphane Guillon est très courageux, dans la France d'aujourd'hui.
Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi tous ces "humoristes" doivent toujours frapper plus fort, que ce soit à la radio ou à la télé ? Ne serait-ce pas pour l'audience ? Ne serait-ce pas parce que le public en redemande ?
Pour préserver votre petit espace de liberté, vous êtes donc prêt à nier celle des autres, à subir la loi de l'audimat et à hurler avec les loups.
Rédigé par : Polochon | 31 mars 2010 à 15:48
"Alors, un peu de décence, de pudeur devant cet avocat chinois, moi le premier ! Il faut avoir le sens du ridicule."
Belle et logique conclusion : il est bon de temps à autre de percevoir l'innommable pour pouvoir apprécier d'autant mieux l'ordinaire.
S'il est vrai que la liberté est une exigence, peut-être faut-il se rappeler qu'elle est d'abord une exigence pour soi-même, et que la sécurité n'a jamais été une garantie de la liberté, mais au contraire son adversaire.
"En France, Etat de droit, pays saturé de démocratie", la machine à légiférer sécuritaire restreint les libertés tant et plus.
Par « saturé », vous entendez donc un état dans lequel la sécurité l'a emporté sur la liberté (?).
Belle et logique conclusion...
Rédigé par : etoilaba | 31 mars 2010 à 15:28
Si je partage votre amer constat de la situation en Chine, je suis simplement effaré de trouver sous votre plume l'argument millésime du "y'a pire ailleurs".
Ce n'est pas parce qu'il est bien dit que cet argument prend de la valeur. Il est tout simplement ridicule d'affirmer que, parce que les Chinois sont moins avancés que nous dans le combat pour la démocratie, nous devrions nous arrêter là où nous en sommes.
Si l'on avait suivi ce raisonnement, on en serait peut-être au même stade que la Chine, en termes de droits de l'homme.
Laissez-nous donc nos craintes pour la liberté d'expression quand elles sont justifiées, quand bien même elles le seraient davantage en Chine !
Rédigé par : Idée fixe | 31 mars 2010 à 13:23
@ sbriglia
Pour votre gouverne, je tiens à vous dire que j'ai eu l'honneur d'assurer la défense de Philippe Bilger sur le mode virtuel dans le célèbre blog d'un de vos éminents confrères pour le conflit qui nous opposait à sa hiérarchie.
J'observe que ma plaidoirie est comprise par la partie adverse. Croyez-moi, ce n'était pas gagné si nous considérons les lacunes de lecture et de compréhension de la Chancellerie quand elle lit les blogs, particulièrement ceux des procureurs.
Donc oui, je suis soulagée du fait que mes efforts n'ont pas été vains.
Là, beaucoup plus sérieusement, merci à Philippe Bilger de relativiser cette péripétie qui en dit tout de même long sur les gages on ne peut plus officiels apportés aux écumes et aux tribunaux médiatiques.
Merci à Aïssa de parler des journalistes algériens.
@ Catherine A (votre post du précédent billet)
Il faut cesser de vouloir me voir en amoureuse transie et en groupie imbécile de Philippe Bilger.
Sachez Catherine que les deux amours infinis qui étaient dans ma vie sont décédés il y a peu. Le premier en novembre, le second en février.
Le respect et l'affection que j'ai pour Philippe Bilger ne peuvent évidemment pas suppléer ces absences-là.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 31 mars 2010 à 13:19
Beau billet avec la joie de vivre dans un bon air français !
Rédigé par : J.A | 31 mars 2010 à 12:45
Nous voilà enfin rassurés : convocation publique, rappel des "obligations liées à [mon] statut et à [ma fonction]" et "le garde des Sceaux n'entendait pas [me] poursuivre"...
Après le tombereau d'injures que vous a attiré votre billet, nous voilà enfin revenus à des considérations beaucoup plus "zen" et à des attitudes et comportements parfaitement "démocratiques".
Longue vie à votre blog.
Rédigé par : Robert | 31 mars 2010 à 12:30
Bonjour M. Bilger,
Je suis ravi d'apprendre que la Chancellerie n'engagera pas de poursuites à votre endroit même si le site nouvelobs.com vous rétrograde au rang de substitut général. Je ne sais évidemment pas ce que M. Falletti a pu vous reprocher mais je reste persuadé qu'au-delà du billet incriminé, votre blog dérange en haut lieu.
Quant à dire de la France qu'elle est un "pays saturé de démocratie", n'exagérons rien.
Pour demeurer sur le thème de la liberté d'expression, je tient à rappeler qu'un substitut qui tenait lui aussi un blog sur le thème de la justice, pourtant sous couvert d'anonymat, a été identifié par sa hiérarchie, sans doute donnait-il des détails trop précis, rappelé à l'ordre, quant à son blog, il n'existe plus.
Plus récemment encore, le commandant Jean-Hugues Matelly a été radié de la Gendarmerie Nationale pour avoir osé critiquer dans un ouvrage le rapprochement opéré entre la gendarmerie et la police. Sa révocation a été entérinée par le président de la République, le référé engagé par cet officier a été rejeté par le Conseil d'Etat. C'est la première fois qu'un gendarme est radié de l'armée pour délit d'opinion. Mais dans notre belle démocratie les militaires n'ont qu'un droit, celui de se taire.
Rédigé par : Ludovic | 31 mars 2010 à 12:08