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03 avril 2010

Commentaires

Savonarole

Pierre Bergé aurait dû rendre à la Chine les deux têtes en bronze qui furent volées lors du sac du Palais d'Eté en 1860.
Il serait alors resté dans l'histoire comme un superbe et généreux mécène.
En 1985, le Vietnam a rendu à la France les cendres de l'officier Francis Garnier, décapité par les Pavillons Noirs lors d'un combat, en 1865...
Que valent deux bronzes devant les cendres d'un homme ?
Ce petit boutiquier n'a pas d'âme.

Ludovic

@Catherine Jacob,

Pour clore le sujet, je l'espère, je n'accable pas outre mesure le père Cantalamessa, il s'est d'ailleurs excusé, ite missa est.
Cependant vous avez une conception trop hiérarchique du fonctionnement de l'Eglise et en particulier du Vatican. Certains prêtres y sont bien plus influents que des évêques ou des cardinaux. Ne vous méprenez pas, sur le plan théologique, le prédicateur de la maison pontificale n'est pas n'importe qui, il se situe hors hiérarchie, de même que le secrétaire particulier du Pape, ils échappent l'un et l'autre à la hiérarchie curiale et ne sont responsables que devant le Saint-Père en personne.
La crise générée par les scandales pédophiles est tout de même d'ampleur. Il n'est pas anodin que le cardinal Sodano, Secrétaire d'Etat de Jean-Paul II (le numéro 2 du Vatican de l'époque, que l'on pourrait comparer à la fois à un Premier ministre et à un ministre des Affaires étrangères), ait pris la parole dimanche devant Benoît XVI, pour l'assurer du soutien du clergé catholique dans son ensemble. Une telle démarche est totalement inédite et en dit long bien plus long que tous les beaux discours.

Catherine JACOB@Ludovic

@Ludovic | 05 avril 2010 à 13:02

Merci pour http://www.cantalamessa.org/fr/index.php

Mon commentaire n'était basé que sur la simple diffusion de l'incident et en principe, s'il faut s'émouvoir c'est de cela seul qui pouvait y être, ou non, donné à entendre et/ou à percevoir à l'assemblée des fidèles à première écoute plus ou moins indépendamment de qui est qui.
Maintenant, "ce capucin italien, prédicateur de la Maison Pontificale depuis donc vingt-sept ans", dont les photographies donnent une impression différente, en fait et bizarrement, "celui qui prêche au pape", expression qui quelque part m'a fait un peu penser aux anciens censeurs chinois, reste un simple capucin de 73 ans, et n'est ni un évêque, ni un cardinal.

Ludovic

@Catherine Jacob,

"Mais bon, s'il avait été un bon politique il ne serait pas resté un simple moine...!"

Oui, enfin bon, ce n'est pas vraiment un "simple moine".
Le Père Raniero Cantalamessa, capucin et non pas franciscain je me suis fait avoir par la couleur de sa bure, est docteur en Théologie et docteur ès Lettres,il a été professeur d’Histoire des origines chrétiennes et Directeur du Département des Sciences religieuses à l’Université Catholique du Sacré-Cœur de Milan et membre de la Commission Théologique Internationale de 1975 à 1981.
En 1980 il a quitté l’enseignement pour se dédier à la prédication de la Parole de Dieu. Depuis 1980 il est Prédicateur de la Maison Pontificale où il donne une Prédication, chaque semaine en Avent et en Carême, en présence du Pape, des cardinaux, évêques et prélats de la Curie romaine et des supérieurs généraux des ordres religieux.
Il a écrit de nombreux livres traduits dans une quinzaine de langues étrangères. Chaque samedi soir il anime un programme à la télévision italienne, RAI Uno, sur l’évangile du dimanche.
Voilà pour la biographie du maladroit Chante la Messe au nom prédestiné.



Catherine JACOB@Ludovic

@ Ludovic | 04 avril 2010 à 17:18 « Décidément on n'en rate pas une au Vatican. Le prédicateur franciscain Cantalamessa, ça ne s'invente pas, vient de raviver la querelle avec la communauté juive. Enfin, bonne fête de Pâques à tous les chrétiens. »

Comme d'habitude on monte en épingle « l' inessentiel d'un propos » tout en méconnaissant totalement et probablement délibérément en tout cas dommageablement « sa véritable intention ».

Ce que le moine a dit, du moins ce que j'ai compris de la traduction en français de son propos prononcé en italien, c'est que dans cette affaire de pédophilie, « on faisait porter collectivement des fautes individuelles », autrement dit qu'en l'espèce on attribuait à la qualité de catholique via la critique de la règle du célibat à laquelle on veut imputer – sans preuve – la cause d'un passage à l'acte, et ce de telle façon qu'on prétend étendre à la communauté chrétienne toute entière le risque représenté, et d'une manière qui cherche à dissuader à la fois de lui appartenir et à la fois de tolérer sa proximité, une sorte de « pédophilie génétique ».
J'emploie bien évidemment cette expression sur le modèle dont il a été récemment question de « traitrise génétique ».

Faire de la faute individuelle une faute collective n'est pas du tout anodin, et c'est même très grave au sens d'annonciateur d'un tournant très dangereux dans l'évolution des mentalités. Et de façon à en rendre sensible la gravité, le zélé moine a eu recours à (ou plutôt, a cité,), une comparaison malheureuse, en priorité en tant que politiquement incorrecte, du moins dans sa bouche (pas dans celle de son correspondant dont il a cité l'écrit lui ayant été adressé).
Pourtant, quiconque ne serait pas un imbécile apercevrait immédiatement le danger et l'imprudence qu'il y a se récrier sans réfléchir, et l'intérêt qu'il y a à faire preuve d'une certaine capacité d'abstraction.

Le moine, en effet, n'a visiblement pas souhaité comparer une « simple » affaire de pédophilie ainsi que la campagne de calomnie et de dénigrement à laquelle elle sert de marchepied, à l'horreur de la « solution finale ». Il a simplement souhaité faire apercevoir le mécanisme à l'œuvre et en souligner le danger en tant que pouvant être également dénoncé comme également à l'œuvre, dans un antisémitisme dont on a vu où cela pouvait conduire, à savoir à cela précisément qui forme, et à juste titre, le souci principal de son correspondant, juif, dont c'est la référence, avant d'être celle du moine qui aurait sans doute pu se contenter, ne citant pas in extenso le courrier de son correspondant, d'un «qui vole un œuf, vole un bœuf» qui, en la circonstance pascale, aurait pu être apprécié comme une auto dérision susceptible de couper l'herbe sous le pied à certains amateurs de comparaisons scabreuses qui eux, n'ont pas laissé passer l'occasion de faire de méchants jeux de mots (ex. Ruquier).

Mais bon, s'il avait été un bon politique il ne serait pas resté un simple moine...!

On ne pouvait bien évidemment pas s'attendre, dans le contexte polémique actuel, à ce que son propos soit correctement interprété et à ce qu'on pardonne à la subjectivité de s'exprimer sans tout à fait maîtriser l'émotionnel. Le jour où un journaliste sera capable de relativiser objectivement au lieu de sauter sur l'occasion de mettre de l'huile sur le feu n'est sans doute pas près d'arriver et si cela n'était pas devenu aussi politiquement incorrect, je me référerais rien bien à de certaines campagnes de « Propagande »!

Jean-Dominique Reffait

Aïssa, je ne transpose évidemment pas le contexte d'un procès d'assises dans la vie civile. J'imagine seulement que l'expérience de la liberté de parole dans une audience est une tentation possible pour Philippe Bilger, en dehors de contexte judiciaire.

Le devoir de réserve... mais Zemmour, qui n'est pas fonctionnaire a bel et bien été rappelé à son devoir de réserve. Dieudonné a été radié des cadres pour y avoir régulièrement manqué. Hors outrage à magistrat, il est possible de tout dire dans un procès, le vrai, le faux, l'ignoble, tout. Personne ne saurait être poursuivi pour affirmer en audience publique son racisme, ses perversions sexuelles, son goût pour la torture ou le meurtre. Cette liberté d'expression garantit que la parole pourra prendre tous les chemins de traverse pour parvenir à son but qui reste la vérité. But atteint ou pas, les outils sont là pour y arriver. Je crois que Philippe aime cette confrontation sans barrière. J'ai des réserves, dues à l'expérience comme vous-même Aïssa et je ne suis pas l'objet d'une quelconque naïveté. Je dis simplement que c'est un point de vue original : le lieu des plus énormes mensonges peut se révéler être le creuset de la vérité pure grâce à une parole libérée.

Catherine JACOB@JD Reffait&Alex Paulista&Pierre-Antoine

@Jean-Dominique Reffait | 04 avril 2010 à 13:40
"Cette manie de casser du sucre sur le dos des personnalités qui ont réussi véritablement et qui ne se contentent pas d'amasser avidement le pognon gagné sur le dos des autres me court sur le haricot."

Magique le haricot bien sûr....

"- 1 seul livre biographique (Lettres à Yves de Pierre Bergé)
Et l'on voit donc que le propos est principalement artistique et non biographique."

Bien évidemment, et absolument pas de rentabiliser un chouilla en imposant un monopole de fait, vu que et comme le dit Aïssa (| 04 avril 2010 à 14:06 ) :
"l'intérêt d'un auteur quelconque n'est pas obligatoirement l'intérêt de quelque autre personne ni institution …"

@Alex paulista | 04 avril 2010 à 15:10
"Chère Catherine Jacob
Rien n'est plus personnel qu'un parfum. Demandez plutôt des chocolats à votre entourage, vous serez moins déçue."

Vous avez sans doute raison, mais je suis également extrêmement difficile en matière de chocolats. Notamment j'ai horreur des chocolats belges d'une façon générale et mis à part une fringale de chocolat blanc une fois tous les trente ans qui me rappelle le temps où on allait faire le plein de chocolat au Luxembourg comme d'aucuns font le plein d'essence de nos jours, je n'apprécie vraiment que le chocolat noir, amer et cassant; mais on a en Lorraine la chance d'avoir des artisans du chocolat qui font des merveilles. Malheureusement chaque fois que l'un d'eux réussit à percer sur le marché japonais, la qualité locale elle, descend en chute libre, allez savoir pourquoi. Mais bon, pour l'instant Musquar à Nancy c'est pas mal!

@Pierre-Antoine @ Catherine Jacob | 04 avril 2010 à 15:28

Merci pour les violettes. Surtout que cette année on n'en aura pas beaucoup dans le jardin vu que l'ONF à la compétence de qui il a été fait appel cette année pour la taille des arbres, les a impitoyablement piétinées et massacrées pour un tarif prohibitif, il doit rester un malheureux pied...

Bon, je vais regarder Willow. Je l'ai déjà vu deux ou trois fois, mais j'adore cette féerie.

Laurent Dingli@Catherine Jacob

@ Catherine Jacob,
Bien sûr qu'ils parlent, mais c'est un autre langage que le nôtre ; il suffit de l'apprendre. Je suis persuadé d'ailleurs que vous le connaissez aussi bien que moi.
@ Marie,
Merci et de très bonnes fêtes de Pâques à vous.

Catherine JACOB@Laurent Dingli

@Laurent Dingli@Catherine Jacob | 04 avril 2010 à 11:17
"Chez moi, règne l'harmonie entre les espèces, chère Catherine Jacob"

Je veux bien, mais est-ce qu'ils parlent ceux-là ?

Marie

La vie d'Yves Saint Laurent ne m'intéresse absolument pas. Encore moins ce qui se rapporte à Pierre Bergé !

Symboles de superficialité. Il y a plus important dans la vie...


@Laurent Dingli,

Distribution des "poissons de Pâques" ?
Ou lecture de...

Une grosse caresse à vos adorables spécimens !

Véronique Raffeneau

@ Jean-Dominique

Je pense que si le magistrat Philippe Bilger est profondément amoureux de la liberté d'expression c'est d'abord en raison du fait que la liberté d'expression d'un magistrat a TOUT à voir avec la notion d'indépendance qui fonde la différence entre un magistrat et un fonctionnaire.

"La parole libérée en audience, dans des conditions parfois dramatiques, est l'un des gages de l'émergence d'une partie de la vérité."

Au-delà de cette notion de la fonction du procès qui est celle d'établir la vérité, la liberté de parole dont dispose un avocat général en audience est LE GAGE, la garantie de son indépendance.

Quand l'enjeu d'un procès a trop à voir avec les intérêts de l'exécutif et/ou avec les intérêts des pouvoirs officieux - exemple, Licra, Mrap, etc. - et/ou avec des intérêts particuliers et/ou catégoriels, la très grande difficulté pour l'avocat général est de savoir marquer et défendre son indépendance intellectuelle protégée par son statut de magistrat.

Pierre-Antoine @ Catherine Jacob

@Catherine Jacob
"Je n'y avais pas pensé, mais puisque vous me tendez la perche, je précise que ces derniers temps, je suis plutôt huiles essentielles, "
Houlala... chère amie !

Dans ces suaves fragrances, je n'avais fait qu'envisager la légèreté de l'être.

Et en retour, vous nous entraînez dans la grosse artillerie thérapeutique.

Bon, il ne me reste plus que le choix de la modeste et pudique violette printanière pour revenir à plus de délicatesse olfactive.

Que vous pouvez également utiliser en thérapie. Pline l'Ancien ne disait-il pas qu'une couronne de violettes placée sur la tête avait le pouvoir de soigner un mal de crâne ou de soulager les effets des "lendemains de veille".

Nota : pour ceux qui penseraient que cet échange n'est pas en rapport avec le billet "Pierre est mon Bergé", il suffit qu'ils se rappellent que la maison YSL&PB fait aussi dans le parfum... :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

Alex paulista

Chère Catherine Jacob

Rien n'est plus personnel qu'un parfum. Demandez plutôt des chocolats à votre entourage, vous serez moins déçue.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Jean-Dominique, je ne vois pas en quoi une audience d'assises où la parole est (serait, j'exprimerais quant à moi …) libérée «serait la seule garantie de voir sortir la vérité» (je vous cite). Je dis tout à fait autre chose. A la radio, la télé, les journaux et surtout ici même, PB n'est pas en cour d'assises, il n'est pas censé jouer un quelconque rôle institutionnel … Or, des contingences coercitives (restrictives plutôt ...) supérieures à tout ce que l'on pourrait imaginer de l'audience d'assises le limitent en tous ces lieux alors que l'objet même de ceux-ci est qu'il y est libre. Ce du fait de son statut obligeant au devoir de réserve. Le paradoxe est là et quand bien même il n'en dirait rien, j'ai la certitude que cela taraude notre homme … On n'est pas libre enchaîné (le devoir de réserve, de dignité inhérent à la fonction ...) ou alors il faudra qu'on m'explique comment. D'où ces contorsions rhétoriques auxquelles il est obligé et pour commenter et surtout et plus désespérant, pour se défendre quand il est attaqué ou simplement mis en contradiction …

« … ce souci de laisser tout dire pour que la vérité s'installe.» … (la fin de votre réponse). Aberrant, mon cher Jean-Dominique! vous tombez sans le remarquer dans le même travers que je relève chez l'auteur du billet, ce par contagion je pense, manque de recul c'est sûr ... Vous vous croyez à une audience quelconque? Jugerait-on Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé? De quoi feu cet homme ainsi que Pierre Bergé ont-ils à répondre (d'être et d'avoir été, peut-être) et envers qui, qu'il soit nécessaire qu'une «vérité s'installe»? Vous marchez sur la tête, je vous assure …

Isa, vous êtes bien gentille, mais enfin, de même vous, Catherine Jacob, permettez que l'ayant-droit sans qui le Grand-Palais exposerait tout autre chose aujourd'hui mais certainement pas ce qui a trait à sa vie ainsi que celle de son ami, dise et impose ce qu'il souhaite et ne souhaite pas voir de leur vie professionnelle et privée en ce lieu … Comme d'autres, PB aussi, vous vous arrogez au nom d'on ne sait quoi, un quelconque mais définitif droit sur Yves Saint Laurent, Pierre Bergé et leurs oeuvres … Je vous informe, pour votre gouverne, que ni l'un ni l'autre ne sont encore tombés dans le domaine public. En l'espèce, ce n'est ni au Petit Palais ni à vous ni à quiconque d'imposer ses vues et ses choix et d'obliger Bergé. Si ce lieu n'est pas content, il dit non; si vous n'êtes pas contente, vous allez voir ailleurs … Vous vous croyez où par de telles affirmations? chez les Soviets?

De plus, vous, Catherine Jacob, sachez que l'intérêt d'un auteur quelconque n'est pas obligatoirement l'intérêt de quelque autre personne ni institution … Ni le vôtre ni le mien et pour ce qui concerne ce débat, certainement pas celui de Pierre Bergé qui commande à cette exposition et qui la légitimise en droit et en fait entièrement. On croit rêver quand on vous lit ...


Aïssa.

Jean-Dominique Reffait

Un peu de précision s'impose :
L'expo YSL a été financée par la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent.
La boutique de l'expo, c'est-à-dire les objets en vente à la librairie en lien direct avec l'expo, sont au nombre de 7 :
- 4 "beaux livres" d'illustrations dont le catalogue
- 2 répliques d'objets (un bijou, un foulard)
- 1 seul livre biographique (Lettres à Yves de Pierre Bergé)
Et l'on voit donc que le propos est principalement artistique et non biographique. En tant que prolongement de l'expo, cette sélection est un choix subjectif dont l'initiative revient à l'organisateur.

Je voudrais dire ma tristesse devant certains commentaires qui en profitent pour dézinguer Pierre Bergé, soupçonné de tous les vices parce qu'il est riche et, somme toute, influent. J'apprécie quant à moi ces hommes riches qui consacrent une part significative de leur fortune qu'ils n'ont volée à personne, à défendre des causes qui les motivent. Pierre Bergé m'est globalement indifférent en tant que personne, je ne le connais pas et n'ai rien lu de lui et sur lui. Mais j'en entends parler comme tout un chacun lors de ses actions de mécénat ou de militantisme, de ses emportements qui me laissent comprendre qu'il met son argent au service d'une certaine conception de l'amour. J'y suis sensible. Cette manie de casser du sucre sur le dos des personnalités qui ont réussi véritablement et qui ne se contentent pas d'amasser avidement le pognon gagné sur le dos des autres me court sur le haricot.

Catherine JACOB

Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 avril 2010 à 22:53
« Vous invitez qui vous voulez chez vous … Eh bien, pareil pour Bergé ou n'importe qui! Il n'est l'obligé de personne et si on n'accepte pas ses choix, on reste chez soi ou on va admirer autre chose, bien simple, non … »

Certes, mais depuis quand le Petit Palais ( http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6228 ), Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris entièrement rénové présenté comme «un musée au coeur de la ville, nouveau lieu de l'art, de la créativité et de la convivialité », par ailleurs fermé aujourd'hui et dont seules les expositions permanentes sont d'accès gratuit, est-il susceptible d'être considéré comme le domicile attitré de monsieur Bergé?

« De plus, le bouquin étant en librairie, rien n'empêche de l'acheter et de l'emmener avec soi dans sa poche à cette exposition voire le lire sur place dans un coin …»

Ne faites pas semblant de ne pas comprendre l'intérêt pour un auteur de voir son ouvrage proposé sur le lieu même d'une exposition en rapport avec le sujet traité!

« Bergé n'a pas poursuivi le livre, son auteur et son éditeur, en référé pour obtenir son interdiction ni même l'interdiction de certains passages, pas même un quelconque droit de réponse … Dans ce cas,»

il n'y vraiment aucune raison de l'ostraciser en se livrant à des pratiques discriminatoires, et anticoncurrentielles ne serait-ce que sur le plan des idées!!

«Cela me conduit à penser votre rapport à la liberté d'expression. Le problème (ou plutôt, votre problème en réalité …), en cette chose, c'est vous et vous n'en avez pas réellement conscience, je le crains fort … »

« La nature de l’esprit se reconnaît à ce qui en est le parfait contraire. De même que la substance de la matière est la pesanteur, nous devons dire que la substance, l’essence de l’esprit est la liberté. » - extrait de l'introduction aux « Leçons sur la Philosophie de l’histoire » - Hegel -

mike

YSL un talent indiscutable
PB (je parle de Pierre Bergé), une personnalité discutable mais certainement un découvreur d'artistes : Bernard Buffet, Saint Laurent...
Sans doute en a-t-il quelque peu usé ? pour faire sa fortune et se prendre pour Pygmalion.

Laurent Dingli@Catherine Jacob

Chez moi, règne l'harmonie entre les espèces, chère Catherine Jacob

Laurent Dingli

Cher Aïssa,

Je crois que, dans le portrait psychologique de PB auquel vous vous essayez, vous confondez les conséquences et les causes. Cet intérêt parfois obsédant que manifeste Philippe Bilger pour la liberté d'expression n'est en effet que la conséquence d'un cheminement dont l'origine est à chercher ailleurs que dans la profession. Il l'écrit lui-même dans l'un de ses livres.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

J’avais eu du mal à faire un commentaire sur Hugo Lloris vu que le football ce n’est pas du tout mon truc, mais avec Pierre Bergé, là c’est très dur.

Je sais simplement qu’il a créé une grosse polémique en critiquant les dons du Téléthon qui sont, il est vrai, plus de 10 fois supérieurs à ceux du Sidaction... Ceci dit, il semble que ce soit un homme très riche qui utilise sa fortune à des fins humanitaires, ce qui n’est pas le cas de toutes les grandes fortunes de France. En cela il mérite mon respect.
Ne condamnons donc pas les propos sans doute un peu excessifs, mais pas complètement dénués de vérité, de Pierre Bergé.

Il est vrai que nombreux sont les gens qui considèrent, encore aujourd’hui, le Sida comme une maladie honteuse dont les victimes sont essentiellement les drogués et les homosexuels. Il serait peut-être utile que ceux qui pensent cela lisent le témoignage de Charlotte Valandrey particulièrement émouvant.

Bon, concernant le livre de Marie-Dominique Lelièvre sur YSL je ne l’ai pas lu et ne le lirai probablement pas. Sans aucun intérêt en ce qui me concerne.

A la lecture de votre billet, Philippe Bilger, il semblerait que Pierre Bergé n’aime pas que l’on touche à son « pré carré ».

En cela il ne se démarque pas de la réaction de Claude Lanzmann critiquant le livre de Yannick Haenel, et de son livre « Jan Karski ».

Petit caprice de star sans grand importance me semble-t-il.

Véronique Raffeneau

"Rien n'aurait été pire à mon sens - et j'ai été passionné par ce livre parce que je désirais connaître au-delà du génie de la mode la personne singulière et multiple qu'était Yves Saint Laurent - qu'une approche pieuse, conformiste, moins intelligente qu'inconditionnelle de la vie de ce dernier."

Entre le récit qui n’est structuré que par l'anecdote, de préférence dans le noir et le sulfureux dont le propos serait, selon votre lecture, de "(faire) apparaître à la fois un génie et un être tout de déchirures, de déchirements et d'outrances" et "une approche pieuse, conformiste, moins intelligente qu'inconditionnelle de la vie" d'un homme ou d'une femme, il y a le travail colossal, infiniment rigoureux, fait d'enquêtes, de recoupements, d'écriture et de restitution qu'accomplit un authentique biographe quand il s'attelle à reconstituer les dix mille éclats épars de la vie d'une mythologie, au sens de marqueur d'une époque.

Il y a aussi, Philippe, dans cette complaisance et cette surabondance limitées à l'anecdotique et au témoignage une façon paresseuse de priver celui qui veut connaître YSL ou Françoise Sagan de clés permettant d'accéder à une compréhension dense et nuancée de leurs existences respectives.

Je pense que labelliser ce type de récit en les qualifiant de biographie - forme littéraire reprise partout dans la presse au sujet du livre de MLD - est d'une certaine manière tromper le lecteur potentiel.

Je suis assez sensible à votre sujet car j’ai été conduite il y a peu dans mon travail à réfléchir pour catégoriser dans la présentation en ligne de notre catalogue de la Bibliothèque ce qui est une biographie et ce qui ne l’est pas.

Catherine JACOB@Pierre-Antoine

@Pierre-Antoine | 03 avril 2010 à 15:39
"Est-ce un appel du pied offrant un large choix à ceux qui sur ce blog vous égratignant quelque peu, veulent, en cette période pascale, se réconcilier avec vous ? :-)

Cordialement - Pierre-Antoine"

Je n'y avais pas pensé, mais puisque vous me tendez la perche, je précise que ces derniers temps, je suis plutôt huiles essentielles, par ex. jambes légères (≠ cuisse légère !!) ou encore juniperus (Indications: stade bénin des pathologies suivantes :
-       rhumatismes, algies rhumatismales
-    arthrite, polyarthrite, goutte, névrite, sciatique
-       poids, rétention d’eau, cellulite
-       règles douloureuses ou faibles, leucorrhées
-    colites inflammatoires et spasmodiques, entérocolite fermentaire
-       acné, peau grasse, eczéma, herpès, séborrhée du cuir chevelu.)
qui n'entrent pas en synergie avec n'importe quoi et notamment le juniperus qui préférera une bonne choucroute aux baies de genièvre à tout autre... fumet !
Et si PB autorise un peu de publicité à cet égard, je citerais volontiers l'ouvrage du chirurgien anthropologue de l'association "Médecins aux pieds nus" qu'est le Dr Jean-Pierre WILLEM auteur de "Les Huilles essentielles, médecine d'avenir" qui prend la précaution d'avertir : "Attention, tout est poison, rien n'est poison." et qui cite la plante de Junon dans la recette de préparation du bain aromatique à l'eau salée au sel gris non raffiné en attirant l'attention des mamans sur les dangers de leur usage non précautionneux dans l'eau du bain des enfants et des bébés !

Catherine JACOB@td

@par: td | 03 avril 2010 à 21:07
"Or, il y a une ambiguïté dans la position de M. Allègre, puisqu'il utilise sa qualité de scientifique pour donner du poids à ses arguments, mais sans suivre les règles du débat scientifique. On ne peut pas mettre sur le même plan des arguments de nature polémique, se donnant une apparence scientifique d'une part ; et d'autre part des preuves scientifiques, faisant appel à une exigence beaucoup plus grande de rigueur et de vérité. "

Claude Allègre dit que considérés d'un point de vue strictement scientifique, ses adversaires jouent en deuxième division. C'est tout dire en peu de mots vu que même moi qui ne connais rien au foot, je comprends la métaphore.

Il regrette également la montée des censeurs de tout acabit qui risque fort de se transformer en laïque Inquisition autorégulée, acharnée à faire régresser les libertés, et sur ce point en tout cas on ne peut que le rejoindre.

CéCédille

On vous lit ou vous écoute toujours avec intérêt, sur le sujet de la liberté d'expression comme sur d'autres, mais on ne vous a pas encore entendu sur le cas, pourtant fort intéressant, de Jean-Hugues Matelly, officier de gendarmerie et chercheur associé au CNRS qui avait (avec d'autres auteurs) jugé bon d'attirer l'attention, le 20 décembre 2008, sur le rapprochement police-gendarmerie au sein du ministère de l'intérieur dans un article publié sur Rue89.com. Vous pourriez aussi y adjoindre le cas de l'adjudant A. qui vient d'être sanctionné pour avoir écrit un poème au soutien de Matelly , dont vous trouverez le texte sur le lien suivant http://www.mediapart.fr/club/blog/m-challali/040410/un-gendarme-ete-suspendu-pour-un-poeme

isa

"Vous invitez qui vous voulez chez vous … Eh bien, pareil pour Bergé "
Il me semble que le Petit Palais n'est pas chez Pierre Bergé mais bien chez tout le monde.

PARITOLOG

Evelyne Sullerot mihi dixit :
"il a une peur panique de mourir tout seul
alors il finance à tout va pour légiférer
pour son rêve d'adoption sans mère ..."

Jean-Dominique Reffait

Aïssa, si je comprends bien votre interpellation à Philippe, je pense cependant que son rapport à la liberté d'expression n'a pas son origine dans le devoir de réserve mais dans son exercice d'avocat général aux assises. Quoique, en disant cela, j'occulte une partie antérieure de la vie professionnelle de Philippe notamment consacrée à cette problématique.
Mais enfin, j'ai plutôt l'impression que l'expérience des assises permet d'établir un autre rapport avec la liberté d'expression et la possible vérité qui en découle. La parole libérée en audience, dans des conditions parfois dramatiques, est l'un des gages de l'émergence d'une partie de la vérité. Or à l'audience, personne ne saurait être poursuivi pour ce qu'il dit car c'est la seule garantie de voir sortir la vérité.

Le dernier paragraphe du billet est révélateur : l'invitation faite à Pierre Bergé de laisser tout le monde entrer dans la mémoire d'Yves Saint Laurent pour découvrir ce qui la constitue confirme ce souci de tout laisser dire pour que la vérité s'installe.

Franck Boizard

Il me semble que votre parallèle est erroné : dans le cas d'Eric Zemmour, la bien-pensance chasse en meute et c'est cela qui est condamnable.

Dans le cas de Pierre Bergé, c'est une décision individuelle, certes malheureuse, mais qui ne met pas à nu les défauts de tout un système.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Vous invitez qui vous voulez chez vous … Eh bien, pareil pour Bergé ou n'importe qui! Il n'est l'obligé de personne et si on n'accepte pas ses choix, on reste chez soi ou on va admirer autre chose, bien simple, non … De plus, le bouquin étant en librairie, rien n'empêche de l'acheter et de l'emmener avec soi dans sa poche à cette exposition voire le lire sur place dans un coin … Bergé n'a pas poursuivi le livre, son auteur et son éditeur, en référé pour obtenir son interdiction ni même l'interdiction de certains passages, pas même un quelconque droit de réponse … Dans ce cas, je crains fort, cher PB, qu'il n'y ait que vous pour voir un problème là où il n'y en a absolument pas en vérité.

Cela me conduit à penser votre rapport à la liberté d'expression. Le problème (ou plutôt, votre problème en réalité …), en cette chose, c'est vous et vous n'en avez pas réellement conscience, je le crains fort … Parce que des décennies de devoir de réserve du à votre fonction vous ont conditionné et ce conditionnement se heurte à votre passion sincère pour le «dire libre». Cela ressort extraordinairement de l'ensemble de vos commentaires et si l'on décernait des médailles à l'art de l'ellipse et du «dire sans le dire», assurément vous auriez celle d'or … Mon propos en forme d'interpellation est de vous interroger maintenant. Sans provocation aucune, croyez-le, ni forme aucune d'ironie. Vous interroger légitimement car votre attitude appelle ce questionnement. Jusque quand cette frustration qui vous mine, que vous le vouliez ou non?

Ainsi, votre carrière est accomplie. Vous avez 66 ans, je crois … Jusque quand irez-vous vous contorsionnant médiatiquement d'une part et vous lâchant d'une certaine façon à la Cour d'assises d'autre part? La retraite, ce n'est pas la mort pour quelqu'un dont l'intelligence est toujours demeurée alerte et vive … Sortez de ce carcan, enfin! qui vous bride et vous retient. Vous ne serez plus soumis à aucune obligation de réserve et c'est tout entier alors qu'on vous lira ici et ailleurs et vous écoutera ailleurs et ici …

Car à vous lire et vous écouter actuellement, on ne conçoit que trop combien vous projetez sur ces autres (sujets et personnalités) cette restriction et cette réserve qui vous a, à mon sens, par trop miné de si longtemps, votre fonction oblige … Vous n'êtes plus redevable en ces choses à rien ni à personne, vous avez accompli votre devoir, pour m'exprimer dans l'emphase, vous avez donné, pour m'exprimer familièrement ... Ou bien, serez-vous ce fonctionnaire loyal à l'absurde à l'Etat dans son devoir de se taire en vérité ou à tout le moins de louvoyer médiatiquement rhétoriquement et souvent maladroitement pour dire ce qu'il veut dire, jusque la fin de vos jours?

J'ai lu récemment un entretien de votre confrère Gilbert Thiel, dans l'Union de Reims. J'ai été superbement surpris de ce naturel et cette liberté franche avec lesquels il exprimait ce qu'il voulait dire ce jour-là. Et pourtant, ce n'était pas pour répandre à ce journal de gentilles et doucereuses choses de sa hiérarchie et même de tout le reste … Il est toujours magistrat en exercice mais on l'a foutu dans un placard, vous ne l'ignorez pas ...

Quand redeviendrez-vous ce que vous êtes?


Aïssa.

Marie C.

A quoi bon s'étonner des caprices d'un Bergé... Il faut savoir se montrer bon public... et rire, et applaudir, et approuver et en redemander de ce qui n'est au fond qu'un tas de facéties... sans se priver de lire le livre interdit car les deux événements se complètent. Les mots de l'une, les colères de Bergé de l'autre... Applaudissons, c'est du théâtre !!! :)

td

Il y a une différence importante entre les réactions contre Eric Zemmour et Claude Allègre.
Dans le deuxième cas, les scientifiques ont une organisation en place pour permettre le débat scientifique et la recherche de la vérité scientifique. Cette organisation, via les revues à comité de lecture et la demande de rigueur dans les textes publiés par exemple, est ce qui permet la recherche de la vérité dans de bonnes conditions.
Or, il y a une ambiguïté dans la position de M. Allègre, puisqu'il utilise sa qualité de scientifique pour donner du poids à ses arguments, mais sans suivre les règles du débat scientifique. On ne peut pas mettre sur le même plan des arguments de nature polémique, se donnant une apparence scientifique d'une part ; et d'autre part des preuves scientifiques, faisant appel à une exigence beaucoup plus grande de rigueur et de vérité.

Pierre-Antoine @ aux cloches de Pâques

Sur ce billet "Pierre est mon berger" en période de Pâques, je me suis essayé à la une parodie.
Je réclame votre indulgence, n'est pas saltimbanque du verbe qui veut !

Psaume 23 version web

1 L'Internet est mon berger : je ne manquerai de rien.
2 Il me fait surfer sur les vagues du web. Il me dirige vers la réalité virtuelle.
3 Il encombre mon âme et me conduit dans les sentiers de l'impureté à cause de ses connexions.
4 Quand je marche à l'ombre de la mort, je n’ai aucune réaction, car tu es avec moi : ta connexion et tes URL m'endorment.
5 Tu dresses devant moi un écran LCD en face de mes besoins. Tu m'imprègnes de vanité et ma convoitise déborde.
6 Oui, la facilité et l'ignorance m'accompagneront tous les jours de ma vie. Et je surferai sur les http://www d'Internet jusqu'à la fin de mes jours.

Psaume 23 version originale (de David)

1 L’Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien.
2 Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles.
3 Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice. A cause de son nom.
4 Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et Ton bâton me rassurent.
5 Tu dresses devant moi une table en face de mes adversaires. Tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde.
6 Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie. Et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours.

Cordialement

Pierre-Antoine

Gilbert

Renseignez-vous, M. Bilger, Mélenchon n'est pas sénateur mais député européen.

Aux suiveurs idolâtres, arrêtez de vous laisser conduire par le bâton du Bergé. Préférez celui qui diverge que celui qui opine tout le temps.

Jean-Dominique Reffait

Pierre Bergé ne dispose d'aucun pouvoir de censure et ne concourt donc pas au titre de censeur. En revanche les vies privées et publiques d'Yves Saint Laurent sont aussi les siennes, une biographie d'Yves Saint Laurent constitue nécessairement une biographie de Pierre Bergé.
J'ignore ce que furent les détails de la vie de ces deux hommes et les ombres y furent certainement profondes au regard de la personnalité complexe d'Yves Saint Laurent. Je comprends que Pierre Bergé ne voie pas l'urgence de dévoiler une intimité qu'il a en partage et qu'il a le droit, comme un autre, de préserver.
Et il y a aussi la discrétion d'Yves Saint Laurent, son peu de goût pour livrer au public les détails de son existence : que cela paraisse légitime ou non, Pierre Bergé est désormais le gardien du temple et il n'entend sans doute pas laisser trahir la volonté de son ancien compagnon de ne pas assister au déballage de son existence.
Pour autant, Yves Saint Laurent fut un créateur connu et le désir de mettre en lumière le personnage n'est pas moins légitime que la pudeur qui le maintient dans l'ombre. C'est toute la difficulté.

Il ne s'agit pas là d'une question de liberté d'expression, telle que nous pouvons lointainement la deviner. Nous touchons à l'intime d'un homme et de son compagnon survivant qui découvre ses tiroirs secrets perquisitionnés par l'exigence de l'information. Peut-être est-ce puéril. Est-ce illégitime d'être puéril pour ce qui nous touche de si près ? Et s'il finance une exposition importante consacrée à l'oeuvre d'Yves Saint Laurent, il est dans son droit d'organisateur de fixer les conditions qui environnent ce travail.

oursivi

Ouï aux infos de FCul à 18h, ce jour.

"Le porte parole de l'épiscopat français, Mr Bernard Potdevin soutient totalement le St Père"

Soutien désintéressé ?

Quelque chose cloche en ce WE de Pacques, mais ne leur jetons la pierre, même à Rome ou à Berger, une minorité de brebis galeuses n'a jamais fait un troupeau.

Mieux vaut en rire avec discernement que de convoquer le fameux point Godwin, comme bien entendu nombre y ont versé. Quoique l'on pourra bientôt remplacer (ou plutôt compléter) "Nazi" et "Hitler" par "Conflit proche oriental". 'Passées les bornes, il y a plus de limites', comme disaient Colmant-Lefort.

Sur le droit à l'image quand il s'agit de la sienne ou de celle d'un proche, difficile de trancher, mais votre brillante plaidoirie pour ce livre nous inclinerait vers une certaine transparence, l'ouvrage ne semblant pas chercher la facilité du graveleux ou du voyeurisme toujours vendeurs, rendant à la boue ses vertus de grandeur pour peu que celui qui s'y soit roulé l'ait fait avec son génie propre.

Delon avait demandé censure de la bio (en 2000 ?) rappelant ses liens avec Visconti et Clément, je ne me souviens pas comment cela fut tranché, retrait des passages écornant son mythe ou interdiction pure et simple ?
Le bouquin n'est bien entendu pas mentionné sur quoique ce soit d'officiel lié à l'acteur, de Wiki à son propre site.
On ne dévoile pas le revers des "mythes", demandez à Bernard Violet, ou à Grasset...

AO

bruno

SR a écrit, en parlant de Bergé, qu'"il injectait des doses d'héroïne à celui qui était devenu une épave cadavérique ".
C'est beau comme du Michel Audiard. Mais, à propos, ce Bergé, n'est-ce pas celui qui conchiait le Téléthon tout en faisant l'apologie du Sidaction, avec le résultat calamiteux qu'on connaît ???

Véronique Raffeneau

"Je n'ai pas lu l'ouvrage de Marie-Dominique Lelièvre consacré à Yves Saint Laurent..."

nous dit Ludovic.

Moi non plus. Mais j'ai lu de Marie-Dominique Lelièvre "Sagan à toute allure".

Eh bien parce que j'ai "Sagan à toute allure", si je veux m'intéresser à YSL, je ne lirai pas "Saint Laurent, mauvais garçon" tant je crains qu'il ne s'agisse d'une "biographie" de la même envergure...

C'est-à-dire seulement d'une "biographie" écrite pour le coup à toute allure dans cette veine-là :

Jérôme Garcin, pourtant dithyrambique sur la petite chose de Marie-Dominique Lelièvre - 03-01-2008 :

"Et puis Marie-Dominique Lelièvre a su passer la frontière qui limite les biographies habituelles. Elle est allée au-delà des faits, des dates, des témoignages et du petit cimetière de Seuzac, elle a cherché à se glisser dans la peau de son idole, de cette «héroïne littéraire dont la vie prolonge et dépasse l’œuvre romanesque». De Françoise, elle a visité les maisons, consulté les cahiers à spirale Clairefontaine, écouté les 33 tours, dormi dans le lit d’Equemauville, caressé la garde-robe et porté l’un des pulls, un cardigan camel, taille médium. Il lui va très bien, c’en est même troublant. Ces deux femmes fauves devaient bien se retrouver un jour."


"Pendant qu'elles nous occupaient, des censures étaient édictées en douce. La forêt cachait l'arbre" (votre billet)

Sauf, cher Philippe, que présenter le livre de MDL comme une biographie est à mon sens une présentation erronée.

Si je m'appuie sur ma lecture de "Sagan à toute allure", ce type d'évocation d'une personnalité n'est qu'une approche journalistique. Pas plus, pas moins.

A chaque fois que j'ai visité une exposition où la RMN intervenait, je n'ai jamais vu parmi les livres proposés dans la librairie de l'exposition l'ensemble des écrits se rapportant au sujet de l'exposition.

Après tout, nous pouvons peut-être aussi considérer que n'est pas biographe qui veut et que la forme littéraire "biographie " a des exigences que le seul opportunisme lié à un air du temps Saint Laurent, comme ce fut le cas pour Françoise Sagan, n'est pas suffisant pour qualifier de "biographie" ce qui n'est qu'un collage plus ou moins réussi des témoignages des proches et des moins proches qui ont côtoyé une célébrité.

Est-ce choquant que Pierre Bergé n’ait pas voulu ce livre dans la librairie ?

Je ne sais pas dans quelle mesure la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent n’a pas aussi le droit de vouloir imprimer à cette exposition exceptionnelle à bien des égards une sorte d’exigence par le haut qui ferait que la bio de MDL soit simplement trop à côté de ce qu’ont voulu les responsables de l’exposition ?

Je pense que cette censure est, bien entendu, très discutable. Mais je me demande si après tout Pierre Bergé n’a pas aussi le droit d’être exigeant pour son exposition.

Ce qui me choque beaucoup plus ce sont l’absence de motivation de la part de la Réunion des Musées Nationaux pour expliquer le refus du livre et l'assentiment probable de la part de la Ville de Paris à cette décision.


Pierre-Antoine

@Catherine Jacob
"Étant jeune j'avais par un moment adopté un parfum Yves Saint Laurent, mais j'ai rapidement changé pour Rochas dont les fragrances me correspondent mieux, toutefois quand on me fait cadeau d'un parfum on ne m'offre bizarrement que du Christian Dior..."

Est-ce un appel du pied offrant un large choix à ceux qui sur ce blog vous égratignant quelque peu, veulent, en cette période pascale, se réconcilier avec vous ? :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

Ludovic

Bonjour M. Bilger,

"Tu es mon berger, ô Seigneur !
Rien ne saurait manquer où tu me conduis.
Dans tes verts pâturages tu m'as fait reposer,
Et dans tes eaux limpides tu m'as désaltéré.
Dans la vallée de l'ombre je ne crains pas la mort :
Ta force et ta présence seront mon réconfort.
Tu m'as dressé la table d'un merveilleux festin ;
Ta coupe, débordante, m'enivre de ton Vin.
Ton huile vivifiante rayonne sur mon front ;
Je trouve l'abondance au sein de ta mais Vers ta justice sainte, tu traces mon sentier,
Pour faire mieux connaître ta gloire et ta bonté.
Ta grâce et ta lumière sans fin me poursuivront
Et jusqu'en ta demeure, un jour, m'introduiront"

Puisque vous nous tendez la perche en cette veille de Pâques, je n'ai pu résister à la tentation de reproduire cette adaptation du psaume 22.
J'ai, vous vous en doutez, beaucoup d'estime et d'admiration pour Pierre Bergé, et tout particulièrement pour sa dénonciation du show exhibitionniste qu'est devenu le Téléthon.
Je n'ai pas lu l'ouvrage de Marie-Dominique Lelièvre consacré à Yves Saint Laurent mais je vous fais confiance et je ne vois pas au nom de quoi Pierre Bergé s'érige aujourd'hui en censeur.
Je souscris donc pleinement à vos propos.
Tiens, j'ignorais que vous aviez été conseiller du président du Sénat, décidément vous me surprendrez toujours.

Catherine JACOB

« Au Petit Palais, Yves Saint Laurent est à l'honneur grâce à l'exposition paraît-il magnifique qui lui est consacrée par le musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Elle durera jusqu'au 29 août et son succès est déjà considérable (L'Express.fr). »

L'express.fr du 18/01/2010 à 12:30 - mis à jour le 18/01/2010 à 13:21 dit clairement sous la plume de Géraldine Dormoy, que le véritable problème est que Pierre Bergé ne voulait pas d'un simple strapontin, ce qui suppose nécessairement qu'il lui fallait un siège complet quel qu'il soit. Peut-être bien avec et sans jeu de mots outrecuidant...

Extrait: « Marie-Dominique Lelièvre, journaliste, a rencontré une cinquantaine de témoins pour écrire cette biographie, dont des membres de sa famille, des collaborateurs, des premiers d'atelier et des mannequins, mais Pierre Bergé s'y est refusé. Il s'explique dans le Journal du Dimanche: « J'aurais participé à son projet si elle m'avait laissé une place autre qu'un strapontin. Je ne suis pas prêt à cautionner un fatras de ragots mal vérifiés. » Un déballage qui, vrai ou faux, pourrait bien devenir rapidement un succès en librairie.

Saint Laurent, mauvais garçon, de Marie-Dominique Lelièvre, Flammarion, 318 pages, 19€ - Paru le: 20/01/2010 »
Accessible via : http://www.lexpress.fr/styles/mode-beaute/mode/une-biographie-ecorche-le-mythe-yves-saint-laurent_842727.html

Le couturier ayant été si talentueusement au service des femmes, il me paraît normal qu'on ne doive pas priver ces dernières de lui renvoyer l'ascenseur en proposant une biographie revisitée par un œil féminin, fut-il journalistique...!
Étant jeune j'avais par un moment adopté un parfum Yves Saint Laurent, mais j'ai rapidement changé pour Rochas dont les fragrances me correspondent mieux, toutefois quand on me fait cadeau d'un parfum on ne m'offre bizarrement que du Christian Dior...
La plupart du temps, je préfère toutefois les odeurs sui generis qui véhiculent nettement plus d'informations diverses que des odeurs masquées par des senteurs destinées en priorité aux insectes pollinisateurs, mais je trouve également l'aromathérapie passionnante et en particulier le kōdō (香道) ou Voie des parfums et son alphabet spécifique ( http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3b/Genjikonozu.PNG )..., les odeurs qui se dégagent de la pièce de thé ayant d'ailleurs constitué le premier moteur de mon intérêt pour cet Art!

Le dossier complet de L'Express jusqu'au 11/03/2010 est accessible ici : http://www.lexpress.fr/styles/mode-beaute/mode/tout-sur-yves-saint-laurent_854467.html

Autre page intéressante de l'express.fr http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/guillon-est-un-ideologue_878624.html
Où l'on apprend que "La France est un pays qui régresse" : Philippe BILGER, invité de Parlons Net/

SR

Un film documentaire, "Célébration" d'Olivier Meyrou, a également subi la censure de Pierre Bergé. Mais bon, ce gars est un frustré qui fait la pluie et le beau temps. Il est malsain, depuis les années 70' il est dans l'ombre de la baronnie socialiste finançant selon son humeur une personnalité. Il injectait lui-même les doses d'héroïne à celui qui était devenu une épave cadavérique: YSL.

Alex paulista

Vous n'empêcherez pas que ceux qui font les choses auront toujours plus de liberté que ceux qui les regardent. Et s'y habituent.
Au-delà de l'argent, c'est l'action qui libère.

Laurent Dingli

Superbe article, mon cher Philippe. A travers le cas de l'arrogant personnage, vous montrez bien à quel point la censure est le pire des aveuglements puisque le censeur, tout à ses craintes, paralysé par ses hantises, s'auto-censure lui-même et s'interdit ainsi de percevoir l'humanité, ou plutôt, l'admirable imperfection des hommes. Comme vous, je n'aime pas les statues de marbre ; elles ne seront jamais que de pâles et froides décorations funéraires. Mais enfin, être un gardien du temple, n'est-ce pas la vocation du pauvre ?
J'ai déjà remarqué ici que vous étiez particulièrement doué pour les titres, mais là, vraiment, vous m'épatez ! J'ai ri de bon coeur, ça fait du bien !

Pierre-Antoine

@PB

Pierre Bergé, n'est-ce pas ce riche mécène qui croit qu'avec l'argent on peut influencer un courant politique ou canaliser des donateurs ?

L'argent et le pouvoir génèrent souvent de la solitude chez ceux qui veulent user de l'un pour asseoir l'autre.

Cordialement

Pierre-Antoine

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