La policière municipale qui est morte à Villiers sur Marne le 20 mai dernier, tuée en service à cause d'une fusillade dont les auteurs continuent à être recherchés activement, s'appelait Aurélie Fouquet (Le Figaro, Le Monde).
Tout, depuis, s'est déroulé selon une logique à la fois sincère et prévisible. Il y a un rituel qui suit les tragédies. Celle-ci n'a pas dérogé au processus.
Désespoir de la famille et des proches.
Une information médiatique honnête et grave. Avec de la compassion.
Un émoi public indiscutable.
Indignation des collègues d'Aurélie et solidarité.
Déclarations émues et fermes des ministres, notamment du ministre de l'Intérieur.
Affirmation de la nécessité d'armer les polices municipales.
Travail inlassable des enquêteurs pour interpeller les malfaiteurs avec déjà quelques succès.
Présence du président de la République aux obsèques de la victime qui a été citée à l'ordre de la Nation et s'est vue remettre à titre posthume les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.
A cette occasion, discours de Nicolas Sarkozy fustigeant à juste titre "la lâcheté, la barbarie" des criminels et rendant hommage à la police qui constitue "le premier rempart de notre sécurité" (Le Parisien).
Jusque-là, rien d'étonnant dans ces manifestations qui constituent un parcours obligé pour tous ceux qui de près ou de loin sont touchés par une mort bouleversant une famille et interpellant l'Etat. Aucune hypocrisie, l'émotion est vraie et les honneurs mérités. Avec le caractère funèbre et surréaliste de ces récompenses qui sont octroyées quand tout est fini, trop tard.
Mais le président de la République a ajouté : "Tous les meurtriers d'Aurélie Fouquet, je le dis devant son cercueil, seront punis avec la sévérité qu'exige l'ignominie de leur crime. Je n'appelle pas à la vengeance, j'appelle à une justice, à une justice ferme, à une justice implacable".
Avec ce propos dont je comprends qu'il ait été tenu, on quitte le domaine des certitudes, du réel. On entre dans le domaine des voeux pieux. Le président de la République s'engage pour une justice qui ne dépend pas de lui, au nom de jurés dont il ne sait pas, dont personne ne sait ce qu'à Créteil, dans quelques années, ils décideront. Il y a dans l'expression de son désir de rigueur extrême une légitimité que l'avenir peut-être altérera. Entre aujourd'hui et demain, une différence, un gouffre peut-être ? Que dira, que diront les accusés ? Avoueront-ils ou non ? Quelle sera leur personnalité ? Quels seront leurs avocats ? Qui sera le ou la présidente ? Et l'avocat général ? Comment plaidera le conseil de la famille Fouquet ? Le jury sera-t-il à la hauteur des crimes qu'il sera appelé à juger, à sanctionner ? L'écoulement du temps infléchira-t-il l'exigence de rigueur ou non ? Les crimes seront-ils moins présents dans les têtes ? Les médias subtilement, comme il est fréquent, ne viendront-ils pas au soutien des accusés ? On ne peut absolument rien dire de l'avenir judiciaire. Le président le veut mais le peuple sera le maître. On peut espérer comme lui, c'est tout. Mais il serait imprudent et d'ailleurs inutile d'affirmer.
Prévisibilité du politique. Imprévisibilité du judiciaire, surtout sur le plan criminel.
Le président n'est pas un juré.
@ Ludovic : je vous rejoins...
Les propositions de Dame Aubry sont de prendre plus d'argent à ceux qui ne sont pas encore miséreux pour le redistribuer à des miséreux et persister à entretenir la misère.
Cela ressemble au système Madoff, je prends dans une poche pour continuer à régler les "petits malheureux", je ne les sors pas de la misère, je les maintiens, voilà le projet de Madame Aubry, il faut qu'elle fasse croire qu'elle souffre pour tout ce "bas peuple".
Qui est Madoff ? Hein ?… si ce n’est le système P.S.
Nos systèmes sont depuis longtemps "madoffés", ils sont comparables aux volcans qui continuent à cracher, un volcan ne se colmate pas, idem pour nos systèmes.
En résumé, Madame Aubry, instigatrice du "travailler moins pour gagner plus", est suffisamment intelligente pour savoir que ce qu'elle propose est un choix de société collectiviste, nous avons déjà entamé le processus, continuons, peut-être faut-il que nous prenions la suite de l'ex URSS ?
En tenant le langage sarcastique, elle ne résout aucun problème, les temps ne sont pas aux commérages inutiles, ni à la "rigolade".
Avant de faire des comparaisons, elle ferait bien de réfléchir, au système actuel des retraites, du régime Sécurité Sociale, ainsi que de tous les système mutualistes qui ne sont que des systèmes Madoff, ce sont les cotisations des actifs actuels qui doivent permettre de régler les retraites en cours, les soins de santé, etc.
Madoff n'a fait que copier le modèle et l'appliquer aux placements financiers.
A cela, s'ajoutent toujours plus de postes dans la fonction publique avec des avantages et privilèges coûteux.
N'oublions pas que le "privé" finance le public. (La majorité des citoyens de c’pays ne l’ont toujours pas compris)
Chaque fois que nous demandons plus à l'Etat, nous prenons dans nos poches et porte-monnaie.
En conclusion , dame Aubry ne fait que reporter sur Sarko l'image insoutenable de son propre miroir (cf Sigmund).
Rédigé par : Sylvain | 02 juin 2010 à 09:31
"Bravo, Bravo" (sur le ton de Jacques Brel in "Je viens rechercher mes bonbons") !
Rédigé par : jpledun@Ludovic | 02 juin 2010 à 01:15
Cher Jean-Paul,
Qu'avez-vous donc à voir de l'hypocrisie partout, c'est une manie, on va finir par vous confondre avec Michaël Vendetta (je plaisante !).
C'est vrai que je n'aime guère Nicolas Sarkozy, mais très honnêtement je désapprouve totalement la comparaison inadmissible que Martine Aubry a osé avec Madoff et je ne suis pas opposé au recul de l'âge de départ à la retraite. Vous voyez, je ne suis pas aveuglément partisan.
Rédigé par : [email protected]. Ledun | 01 juin 2010 à 16:51
Braquage ce matin à Marseille d'un fourgon blindé, huit blessés légers.
C'est sûr que le taser va être d'une grande utilité quand on voit comment les truands s'arment, eux, de leur côté !
Vidéo
Rédigé par : Marie | 31 mai 2010 à 17:54
@ Pierre-Antoine
Que vient faire l'UMP à distribuer les bons points ?
Pas assez occupés à regarder les faciès aux abords des écoles et des soupes populaires ?
Ou faut-il comprendre que d'après Hortefeux, deux Auvergnats ça passe encore ?
Ou que ce serait l'exception qui confirme la règle ?
Sinon, Tarare c'est la ville de la mère de l'Abbé Pierre.
Ça me donne envie de proposer un article au Figaro si je trouve un jour en France un maçon appliqué et vaillant qui ne soit pas "issu de la diversité". Je n'en connais qu'un mais... c'est un Portos, il est cher...
Rédigé par : Alex paulista | 31 mai 2010 à 17:31
"Pardon M. Bilger si je suis "charretier" à mes heures..."
Rédigé par : Sylvain | 31 mai 2010 à 10:33
_________________________________
Salut Sylvain,
Quand j'ai évoqué "les vierges de Gauche", tout le monde t'est tombé dessus, désolé...
Rédigé par : Savonarole | 31 mai 2010 à 12:48
Il faut aussi le dire
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/30/97001-20100530FILWWW00065-incendie-2-ados-sauvent-2-personnes.php
Majid T., 18 ans, et Samir H., 17 ans, originaires de la commune, et aussi de la diversité.
Deux pères (et mères) qui peuvent être fiers de l'éducation donnée à leurs enfants. Rien de surprenant comme le souligne l'un des pères.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 31 mai 2010 à 11:08
Aujourd’hui ce n’est pas la jeunesse de chez nous qui cause le plus de problèmes, scotchée qu’elle est devant les PlayStation... C’est l’importée...
Un ramassis de glandeurs voyous allergiques à la moindre goutte de sueur...
Qui tueraient père et mère pour 5 g de shit...
La conscience bien tranquillisée par les discours de repentances diffusés par une gauche "bien-pensante" : nos précieuses ridicules modernes...
Attisés aussi par un islamisme rampant...
"Chances pour la France" qu’ils appellent ça nos socialos...
"Verrues cancérigènes pour la France" que je les appelle...
Pardon M. Bilger si je suis "charretier" à mes heures...
Rédigé par : Sylvain | 31 mai 2010 à 10:33
@Dame Véronique,
Je suis entièrement d'accord avec vous. Cependant, je répondais à madame Jacob qui écrivait : "...mais c'est sans aucun doute une bonne analyse de la situation et les conséquences qui en seront tirées à tout niveau qui seront le mieux à même d'empêcher la multiplication d'autres drames et sauvera d'autres Aurélie Fouquet...."
Faits qui datent de 1994.
La violence est toujours là ; elle sera toujours existante ! Le plus gênant c'est la facilité qu'ont certains individus à se procurer des armes performantes !
A cette époque, 1994, il y avait des jeunes qui effectuaient leur service national dans la police nationale en tant que policiers auxiliaires. Certains furent exposés en uniforme à la sortie des établissements scolaires. Et une fois bien observés/repérés, agressés par des bandes de voyous !
La société est bien malade. Je ne suis pas très optimiste quant à la médication.
Je me demande si l'abolition de la peine de mort n'a pas été plus un mal qu'un bien ! Mais il est vrai que ceux qui savent si bien légiférer ne sont pas ceux qui vivent dans les quartiers et villes sensibles !
Pour eux, à chacun sa.... marmelade !
Rédigé par : Marie | 30 mai 2010 à 21:36
Pour Monsieur Sylvain, en priant notre hôte d'excuser cette légère digression.
Les "pucelles effarouchées" de Gauche sont, certes minoritaires ici. Est-il nécessaire, pour autant, de taper toujours de la même façon, avec les mêmes propos, sur les mêmes idées ? Veuillez relire mes commentaires : je les pense courtois, jamais insultants pour les idées de quiconque, comme, me semble-t-il, il convient à la tenue générale de ce blog.
Quant à la virginité des militantes, sympathisantes et électrices de Gauche, je ne me risquerais pas à prendre de pari. Pas plus qu'en ce qui concerne leurs homologues de Droite !
"Effarouchées" ? Par qui et par quoi ? On leur reproche parfois de "laver plus blanc que blanc" comme eût dit Coluche. Auquel cas, ce serait la crasse qui les effaroucherait, y compris celle qu'elles supposeraient déceler là où il n'y en a pas? Il y a aussi des gens de sexe masculin qui se trouvent à Gauche depuis leur plus jeune âge, quels que soient les déboires que cela leur a causé.
Je ne pense pas qu'ils soient plus "effarouchables" que leurs concitoyens de l'autre bord.
Puis-je m'autoriser, en dépit de la scandaleuse position que j'affiche, une opinion ? La vie en société est assez difficile ainsi. Ne la rendons pas encore plus difficilement supportable par des égratignures répétées et mille fois répétées, sur le même air, sur le même rythme, sur les mêmes lyrics. On s'épuisera tous à cela. Je vous crédite de la certitude que ce n'est pas cela que vous recherchez. Me trompé-je ?
Au revoir (en français).
Rédigé par : Jean [email protected] | 30 mai 2010 à 20:49
@catherine JACOB, BONJOUR !!
..................................
@Sylvain | 29 mai 2010 à 09:10
« Les vierges de Gauche de ce blog se souviendront certainement des nombreuses cagades du Mitterrandisme de l'époque. »
C'est qui les vierges de gauche?
Rédigé par : Catherine JACOB@Florence&Sylvain | 29 mai 2010 à
..............................
Je ne crois pas que ce soit moi qui ai dit ça... En général tous ces bien-pensants de gauche, je les appelle : "les pucelles effarouchées"
................................
Bye !
Rédigé par : Sylvain | 30 mai 2010 à 19:34
Merci Ludovic !
---
Par ailleurs, pour revenir dans le droit fil du sujet, rappelons que :
Les commissaires de police et les officiers de gendarmerie qui se trouvent dans une situation qu’ils ne sont pas sûrs de pouvoir maîtriser ont pour obligation de demander sans tarder l’appui des forces spéciales à la direction dont ils dépendent, à savoir et suivant les risques, manifestations, émeutes, forcenés retranchés, terroristes, braquages etc. les CRS, le GIPN ou le RAID, la BRB, etc. côté police nationale, les gendarmes mobiles, le GIGN, le PSIG, etc. côté gendarmerie nationale.
Il est donc évident que la police municipale sera toujours tenue à l’écart dans ce genre de situation qui requiert des personnels hautement qualifiés et spécialement entraînés, voire des unités d’élite de la police nationale ou de la gendarmerie.
Cette policière municipale bien qu’en service et pressentie pour effectuer un simple contrôle local s’est donc trouvée là au mauvais moment et au mauvais endroit, ce qui aurait pu être aussi bien le cas d’un passant. L’enquête interne en cours devrait aussi déterminer s’il n’y pas eu défaut de vigilance ou mauvaise appréciation de la situation de la part de sa hiérarchie (chef de la PM, maire, préfet) qui aurait conduit Aurélie à prendre des risques inconsidérés et sans rapport avec sa qualification.
Car ce qui a frappé l’opinion c’est surtout que la victime soit une policière "municipale", ce qui ne s’était jamais produit en 20 ans.
Alors que pour un policier "national" ou un gendarme, la plupart des gens trouvent cela normal de se faire dézinguer, y compris lors d‘un contrôle routier banal. Les mêmes qui, sur la moindre information hâtivement claironnée par les médias viendront déverser leur indignation à la mort d’un délinquant en soupçonnant ouvertement la police de bavures. Certains (comme sur ce fil) vous diront même que ce sont les risques du métier. Il n’empêche qu’une vingtaine de morts en service et 10.000 blessés par an, côté forces de l’ordre (police nationale et gendarmerie confondues) - chiffres déjà signalés sans réactions par Sylvain - c’est énorme, d’autant que ces chiffres augmentent chaque année.
Et si l’on examine aujourd’hui la probabilité pour un policier de terrain ou un gendarme d’être blessé en service, on arrive au résultat suivant, non seulement le risque zéro n’existe pas, mais chaque policier qui fait sa carrière chez les CRS, à la PJ ou en sécurité publique sera blessé 2 fois en moyenne au cours de sa carrière, soit un chiffre qui a triplé depuis les années soixante et qui dépasse de beaucoup le risque pris par les militaires de carrière.
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Et merci à tous ceux qui s'égarent de respecter le fil et de ne pas venir chacun de leur côté nous déballer des histoires d’animaux qui n’ont rien à faire dans ce propos où il est question essentiellement d'hommes et de femmes qui bien que qualifiés trop souvent ironiquement de "poulets" et autre volatiles sont avant tout des humains.
Rédigé par : cti | 30 mai 2010 à 15:58
Sociologues de gauche : pléonasme
S’il y a toujours eu de la délinquance, il n’y a pas toujours eu une armée de sociologues de gauche pour lui trouver des excuses.
Ce qui provoque la propagation de la violence aujourd’hui, c’est la culture de l’excuse sous couvert d’explication : « c’est la faute à la société », sous-entendus banquiers, patrons, actionnaires, boursiers, flics, tous catalogués réacs, fachos et autres noms d'oiseaux, boucs émissaires idéaux... Jadis, quand un « apache », un « blouson noir » ou que sais-je encore, arrachait le sac à main d’une vieille dame devant un policier, et que celui-ci lui mettait un coup de matraque en travers de la tronche, il n’existait alors personne pour s’en indigner, et expliquer comme aujourd’hui que le flic n’était qu’une brute fasciste, l’agresseur une victime de la société, et la vieille dame, une « demi-coupable » (en tant que représentante de la société).
Heureusement que M. Badinter a supprimé la peine de mort : vous imaginez le calvaire de ces criminels quand on les aurait attrapés et le traumatisme qu'ils subiraient entendant le verdict fatal, la nuit de veille et d’angoisse dans la cellule, et la guillotine sinistre dressée au petit matin blafard dans la cour de la prison.
Quelle horreuuuuuurrrr!!!! Vite des sels avant que je m'évanouisse !!
Rédigé par : Sylvain | 30 mai 2010 à 15:22
J'ajoute que, si je ne suis pas d'accord avec tout ce qui est dit dans cette vidéo, elle permet de mesurer ce que nous infligeons aux animaux.
Rédigé par : Laurent Dingli | 30 mai 2010 à 09:13
@ Marie
Juste une précision.
Il me semble bien que Florence Rey n'a bénéficié que des remises de peine dites automatiques et dont le principe et les modalités, même s'ils sont bien entendu discutables, sont inscrits dans la loi. Ce principe vaut donc pour l'ensemble des condamnés, dont la peine n'a pas été assortie d'une durée incompressible. Sans distinction.
Concernant le cas de cette jeune femme nous pouvons donc considérer que Florence Rey a accompli dans sa totalité, avec une sévérité particulière, la peine décidée par la cour d'assises.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 30 mai 2010 à 07:53
"...Un seul Président s'en est affranchi dernièrement, devinez qui ?"
Question á mille francs ?
Rédigé par : jpledun@Ludovic | 30 mai 2010 à 01:31
M. Sarkozy ne dit pas de mal sur M. Mitterrand mais sur une mesure que le président a cru bon prendre en son temps.
Et basta !
Je ne vois pas l'intérêt de Sarko d'insulter (en public) un prédécesseur.
Il y en a plein les bouquins, de reproches á M. Mitterrand...
Je ne comprendrai jamais l'hypocrisie, M. Ludovic.
Rédigé par : jpledun@Ludovic | 30 mai 2010 à 01:30
@J.P. Ledun,
Il n'est pas interdit de dire du mal de François Mitterrand, vous avez bien raison.
Toutefois, une règle tacite veut qu'un Président de la République en exercice se garde de toute critique sur la politique menée par un de ses prédécesseurs.
De même, un ancien Président de la République se doit d'éviter tout commentaire sur l'action menée par un de ses successeurs.
De Charles de Gaulle à Jacques Chirac, tous les chefs d'Etat ont scrupuleusement respecté cette règle, même si je vous l'accorde par avance, elle relève de la courtoisie et non pas d'une obligation légale.
Un seul Président s'en est affranchi dernièrement, devinez qui ?
Rédigé par : Ludovic | 29 mai 2010 à 23:10
Il manque une rigueur disciplinaire, il suffit d'observer les dégaines des policiers municipaux pour conclure à un manque de sérieux : obésité, vulgarité, racisme, tutoiement, frime, amateurisme. Un esprit far west règne dans les commissariats de quartier, les femmes sont engoncées dans des tenues inappropriées pour leur service, le pantalon est trop serré, et la veste écrase leurs seins. Faites un tour dans un commissariat, des viennoiseries étalées sur les bureaux, chaque policier(e) conserve dans sa main son iPhone pour ses appels personnels...
Rédigé par : SR | 29 mai 2010 à 23:06
Monsieur Bilger,
Je suis d'accord avec votre billet. Je partage aussi la douleur des proches d'Aurélie. Néanmoins, il y a quelque chose qui me révolte dans tout ça. Je m'étonne de la participation, de la présence et des manifestations d'autant de personnalités politiques. Ceci est, disons, un drame humain "explicite" causé par un pistolet : un crime. Il y a d'autres drames humains moins visibles et moins explicites causés par, par exemple, des objectifs de rentabilité - ce ne sont pas des crimes. Je pense aux suicides des employés de France Télécom, aux familles décomposées suite à certaines fermetures d'usine pas forcément justifiées... On aimerait aussi que les personnalités politiques participent et se manifestent avec la même vigueur dans ces situations. Ceux qui tirent sur des policiers ne sont pas les seuls qui créent des drames humains dans notre société.
Rédigé par : jmarcio | 29 mai 2010 à 21:42
Ce qui me choque le plus, c'est qu'on récupère sans vergogne le sort de cette femme pour fourguer des tasers.
Quant au discours du Président, il faut préciser qu'il dit que les coupables devront être punis sévèrement, ce qui n'est pas équivalent à ce que décide un jury, i.e. qui est coupable de quoi exactement.
Remarque qui s'applique aussi à son intervention lors du procès Clearstream.
Rédigé par : Alex paulista | 29 mai 2010 à 17:40
Catherine Jacob
Qui peut dire aujourd'hui que cette jeune policière a été tuée à cause d'un mauvais entraînement ou d'un armement inadéquat ? Nul ne le sait. Avec les meilleurs entraînements, les meilleures formations du monde, on n'empêchera jamais ce genre de drames. Ce n'est pas une raison pour être fataliste : que l'on tire tous les enseignements de cette affreuse tuerie pour améliorer tout ce qui pourrait l'être, est bien sûr indispensable mais de là à accuser, comme l'ont fait certains ici (pas vous), directement les responsables politiques de la mort de cette jeune femme, je trouve cela spécieux.
Les policiers, nationaux ou municipaux, prennent sciemment un risque en choisissant leur métier. Que les pouvoirs publics fassent en sorte de minimiser les risques est une obligation mais le risque zéro n'existe pas.
Rédigé par : Florence | 29 mai 2010 à 17:39
@Catherine J
"...Ce n'est pas de les attraper et d'obtenir une juste sanction pour ses meurtriers qui ressuscitera Aurélie Fouquet, mais c'est sans aucun doute une bonne analyse de la situation et les conséquences qui en seront tirées à tout niveau qui seront le mieux à même d'empêcher la multiplication d'autres drames et sauvera d'autres Aurélie Fouquet..."
Croyez-vous ???
Rappelez-vous :
"Le 25/06/2009 : Cinq morts en vingt-cinq minutes"
http://www.leparisien.fr/faits-divers/cinq-morts-en-vingt-cinq-minutes-25-06-2009-559890.php
puis...
Libération de Florence Rey après 15 ans d’emprisonnement, au lieu des 20 ans de condamnation
http://www.lesfaitsdivers.com/actualite/florence-rey-libereration-sortie-de-prison/112274/
On ne peut pas payer des sauts de mouche à 116 000 euros pour celui-ci, des voyages au Brésil ou en Thaïlande pour celle-là, des augmentations de salaires pour celui-ci de 200 % etc.... et avoir une police, comme une justice, en état de fonctionner !
Il y a un choix à faire. Certains l'ont fait... dans leur sens... Il suffit d'être du bon côté du tiroir caisse !
Rédigé par : Marie@Catherine J | 29 mai 2010 à 17:34
"...des nombreuses cagades du Mitterrandisme de l'époque."
Il est strictement interdit de dire du mal de la politique de M'sieur Mitterrand !
C'est Martine et M."Héros" de Nantes qui vont être tristes de vos propos !
Rédigé par : jpledun@Savonarole | 29 mai 2010 à 16:26
@Florence | 29 mai 2010 à 08:05
« La jeune policière a été tuée par des malfrats sans foi ni loi. Un point c'est tout. »
Oui mais enfin, dans ce cas-là vous justifiez toutes les pénuries et défectuosités de matériel et autre défaut d'entraînement et de formation. Le devoir des politiques et de l'administration qui en dépend, c'est de protéger sa police comme n'importe quel autre fonctionnaire de n'importe quelle autre administration et non pas de rejeter toute la faute sur les malfrats sans foi ni loi.
Ce n'est pas de les attraper et d'obtenir une juste sanction pour ses meurtriers qui ressuscitera Aurélie Fouquet, mais c'est sans aucun doute une bonne analyse de la situation et les conséquences qui en seront tirées à tout niveau qui seront le mieux à même d'empêcher la multiplication d'autres drames et sauvera d'autres Aurélie Fouquet. Or c'est ça le but avant de se dédouaner de ses incuries préalables en collant lesdits malfrats en prison!
@Sylvain | 29 mai 2010 à 09:10
« Les vierges de Gauche de ce blog se souviendront certainement des nombreuses cagades du Mitterrandisme de l'époque. »
C'est qui les vierges de gauche?
Rédigé par : Catherine JACOB@Florence&Sylvain | 29 mai 2010 à 15:51
@la famille du cambrioleur
Si ce genre de propos vous indigne, sachez que ce sont vos méthodes d'éducation qui indignent d'autres familles !
Ceci étant dit, je respecte votre douleur et j'attends en retour que vous respectiez la vie et la propriété privée des autres !
Cordialement
Pierre-Antoine.
Rédigé par : Pierre-Antoine | 29 mai 2010 à 13:44
Oui,oui!
C'est bien de tenter, de l'intérieur avec la justice comme elle est rameutée par un simple président, un débat qui, venant par l'extérieur et à lui renvoyé, voudrait bien en quelques manières s'intimer en affaires de justices.
Je doute que, depuis l'extérieur, le rôle des commentateurs puisse en les raisons de la justice éloigner un président, un candidat-président même, de quoi avec l'intériorité formant suffrages alors pouvoirs, engloberait à la vitesse de la justice.
Avec sa lenteur,la justice a meilleur prestige, et cela est gênant, avec la vitesse qui urgerait !
Non, décidément, notre président, dommage qu'il soit sensible, comme avocat, à la justice.
Garagiste, c'est plus dans l'époque...
Une affaire de vitesse alors.
Rédigé par : zenblabla | 29 mai 2010 à 13:32
Les appels du Président, car ce ne sont que des appels (on le sait bien qu'il n'est pas juré), sont parfois entendus.
Lu dans Le Parisien :
Au nom de la légitime défense, le renvoi devant les assises d'un commerçant de Nogent-sur-Marne, poursuivi pour avoir tué un cambrioleur en 2006, a été annulé. Sa mise en examen avait, à l'époque, indigné Nicolas Sarkozy.
La mise en examen du commerçant pour homicide volontaire en octobre 2006 avait soulevé l'indignation de Nicolas Sarkozy. Alors ministre de l'Intérieur, il avait estimé avoir «du mal à admettre qu'un honnête homme, agressé chez lui, menacé de mort avec une arme et craignant pour la vie de son épouse, soit en retour mis en examen pour homicide volontaire.»
..
Des propos qui avaient révolté la famille du cambrioleur.
Rédigé par : bernard | 29 mai 2010 à 12:08
Mais quand laissera t-on enfin la police faire son travail ?!?!
Lorsqu'ils poursuivent des délinquants ou criminels cela doit être aux risques et périls de ces derniers. Les policiers doivent faire usage de leurs armes, surtout si on leur tire dessus. Je me contrefiche qu'ils abattent un individu leur tirant dessus. Je dirai même plus : c'est leur devoir. Cette société est devenu folle, devoir rappeler de telles évidences témoigne du degré d'abrutissement dans lequel nous sommes tombés.
Allez tirer sur des flics aux États-Unis vous allez voir, vous ne serez pas déçus du voyage !
Rédigé par : thrasymaque | 29 mai 2010 à 10:33
Prendre prétexte de l'assassinat d'un policier municipal en service pour repeindre Sarkozy en bouffon, c'est un peu too much.
Les vierges de Gauche de ce blog se souviendront certainement des nombreuses cagades du Mitterrandisme de l'époque.
Ils se souviendront de M. Charasse, se tenant à 10 mètres du parvis d'une église, droit comme dans ses bottes de "laïc" , refusant de se joindre à une prière commune. Grotesque bavard au profil de commode Louis Philippe.
Ils se souviendront de ces deux policiers de la DST, abattus par Carlos...
Rédigé par : Savonarole | 29 mai 2010 à 10:15
Condoléances à la famille de la policière tuée...
A ce sujet je pense à cet organisme bizarre qu'est Amnesty International, qui pratique le tri sélectif (expression très à la mode) pour les indignations envers seulement "ses" victimes triées sur le volet :
"Dans son rapport annuel publié jeudi 27 mai, Amnesty International s'alarme de cas d'usage excessif de la force par des policiers en France (voir la situation pays par pays) et revient sur trois affaires récentes pour lesquelles elle dénonce la lenteur des enquêtes mais aussi un manque "d'indépendance et d'impartialité" de la justice."
????????????????????????????????
Ils pourraient aussi faire un rapport sur les 20 à 30 personnels des forces de l'ordre tuées tous les ans... et 10 000 blessés par des délinquants ; et s'inquiéter du laxisme des juges qui relâchent ceux qui tirent à la kalach sur la police. Mais ce n'est pas bobolitiquement correct ce que je dis, c'est voire même facho réac.
Perso j'ai renommé cette "officine" :
Ineptie International.
Rédigé par : Sylvain | 29 mai 2010 à 09:10
Quand des malfrats tuent quelqu'un, il se trouve toujours des personnes pour accuser les pouvoirs publics. Ce ne sont pas les malfrats qui ont tiré, non, ce sont les responsables politiques. Ce type de raisonnement me surprend toujours. Du coup, je me dis que vous avez raison, Philippe Bilger, si les assassins sont arrêtés et si on écoute les personnes dont je parle, ils auront une toute petite peine.
Finalement, si on pousse ce genre de raisonnement, qui est responsable de la mort de cette jeune femme ? Ce sont ceux qui veulent toujours dédouaner les malfrats et accusant les responsables politiques de tout.
A ce petit jeu idiot de détournement de la réalité des faits, on n'avance plus.
La jeune policière a été tuée par des malfrats sans foi ni loi. Un point c'est tout.
Rédigé par : Florence | 29 mai 2010 à 08:05
"Prévisibilité du politique. Imprévisibilité du judiciaire, surtout sur le plan criminel."
Oui et non.
Vous savez mieux que moi qu'un meurtrier d'un policier - peu importera, je pense, le fait qu'Aurélie Fouquet appartenait à la police municipale -, selon une règle non écrite, même en l'absence d'une condamnation par la cour d'assises à une peine incompressible, accomplira la totalité de sa peine.
Sous cet angle-là, le judiciaire, quand il n'est qu'entre lui et lui, quand il n'est livré qu'à lui-même, confiné dans ses arrière-cuisines et dépendances, est totalement prévisible... comme le politique.
Comme je l'ai déjà exprimé dans votre billet précédent, l'oeuvre de la justice sera de mettre de la distance. Les jurés devront en premier répondre à cette question : que s'est-il passé ce 26 mai 2010 à Villiers-sur-Marne ?
Pour le moment, si je m'appuie sur les informations diffusées par la presse, personne n'est en mesure de dire quoi que ce soit concernant les circonstances de la fusillade.
Il n'empêche que si la cour d'assises déclare coupables le, les prévenus, ceux-là, en vertu de la prévisibilité du judiciaire concernant les meurtriers de policiers, et comme le prédit le président Sarkozy, seront sévèrement punis.
Alors imprévisibilité de la décision d'une cour d'assises, oui.
Mais dans le cas particulier d'un représentant des forces de l'ordre tué, prévisibilité du judiciaire en ce qui concerne l'accomplissement de la peine.
Je ne dis pas que cette particularité judiciaire qui concerne les meurtriers de policiers n'est pas souhaitable.
Je voudrais juste qu'elle soit écrite dans la loi. Parce que le loi comme référence commune est ce qui fonde un Etat de droit.
Plus généralement, je souhaiterais la présence de jurés populaires dans les commissions qui ont à examiner le déroulé des peines et les libérations conditionnelles.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 mai 2010 à 05:18
Sbriglia, lol, comme on dit.
En phase avec Aïssa. La police municipale fait le grand écart : des commandos en rangers font traverser les sorties d'écoles maternelles et des gamines trop tendres se font descendre par des gangsters, c'est n'importe quoi.
Je souscris pleinement à l'idée d'une vraie police nationale et non de son fantôme avec des supplétifs municipaux mal préparés. Cette jeune femme est morte du fait de l'inconscience politique de ses patrons.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 29 mai 2010 à 00:26
Ressortir les tasers est vraiment une réponse dérisoire.
Mais M.Reffait, qui en a fait des tonnes sur le sujet "La police municipale ne doit pas être armée", "Etat flicards", etc., il me semble qu'il y a quelques années, nous trouvions pas mal de chevaliers blancs, style Mamère, pour refuser l'armement de ces polices.
De toute façon, même armée, elle se fait canarder. Alors quoi faire ?
Continuons à parler de ce que dit Sarko. Commentons la main de Carla sur son front.
C'est bien. Cela nous fait une politique. Cela nous fait une belle opposition
Rédigé par : jpledun@JDR | 28 mai 2010 à 23:41
@Mary Preud'homme
Chère Madame, merci pour votre bon sens et pour votre présence d'esprit.
Vous faites fort bien de nous rappeler la distinction élémentaire entre policiers nationaux et policiers municipaux.
En dehors de considérations purement budgétaires, les policiers municipaux ne devraient s'en tenir qu'à des missions liées par arrêtés municipaux, en particulier le stationnement des véhicules.
Ils ne sont en aucun cas des substituts de la police nationale même s'ils ont souvent tendance à en accaparer la fonction.
Quel que soit le drame de la mort tragique d'Aurélie, je reste persuadé que les polices municipales ne doivent pas être armées et qu'il faut éviter tout amalgame des missions.
Je me fiche pas mal d'être à contre-courant de l'opinion ambiante, je reste opposé à ce que les policiers municipaux disposent d'un armement similaire à celui des policiers nationaux.
Rédigé par : Ludovic | 28 mai 2010 à 22:35
Quoi qu’il dise ou fasse, Nicolas Sarkozy devrait être bien conscient qu’il sera critiqué, voire tourné en dérision et que ses propos seront systématiquement dénaturés.
Pourtant il semble qu’il avait parfaitement le droit de rappeler haut et fort que les assassins de cette policière municipale (paix à son âme et courage à ses proches) seraient punis à la mesure de leur crime.
Ce qui est en revanche plus discutable, c’est qu’il se soit déplacé pour faire son discours. Une démarche qui revenait essentiellement à Brice Hortefeux. D’autant que lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, Sarkozy n’aurait pas supporté qu’on lui brûle ainsi la politesse et qu’il n’a pas laissé un souvenir impérissable chez les policiers municipaux qu’il avait plutôt tendance à considérer comme de simples supplétifs.
Quant à armer la police municipale ? Et pourquoi pas les pompiers, les urgentistes, les chauffeurs de bus dans les quartiers sensibles, etc. etc.
La police municipale est certes utile mais ne pas oublier qu’elle n’a ni les mêmes statuts, ni les mêmes fonctions, ni surtout la même formation et le même niveau de recrutement que la police nationale. Un gardien de police municipale (cat. C) est recruté avec le brevet, suivi d’un stage de six mois, tandis qu’un gardien de la paix de la police nationale (cat. B) est recruté après le bac et une formation d’un an en école de police. Et encore sur le plan de l’apprentissage du tir et des séances d’entraînement pour les policiers nationaux, souvent passées à la trappe faute de temps, il y aurait beaucoup à améliorer. Quant au port d’armes des ADS, auxiliaires de police qui n’ont que quelques mois de formation, il devrait être interdit de l’aveu même de policiers de hauts rangs. Idem pour le taser (mêmes sources).
Pour en revenir à la PM, remarquons qu’elle est avant tout la police du maire, d’où une neutralité sujette à caution. C’est pourquoi ses attributions ne devraient jamais dépasser celle d’une police municipale administrative, sauf conventions signées entre le commissariat local et la mairie ou risques particuliers (auquel cas il peut être accordé aux agents municipaux une dérogation concernant le port d’armes). Néanmoins, même dans ce cas, les policiers municipaux ne peuvent prendre aucune initiative sans l’aval d’un officier de police judiciaire de la police nationale référent, ce qu'ils ne font pas toujours et peut être lourd de conséquences comme ce qui s'est passé à Woippy il y a quelques mois.
Rappelons enfin que l’idée de donner de plus en plus de pouvoirs aux municipaux est une trouvaille des socialistes jamais à court de démagogie, alors qu’il aurait été beaucoup plus judicieux de garder les choses comme avant la réforme et d’inciter plutôt les policiers municipaux qui n’étaient que quelques milliers à l’époque, à préparer le concours interne de gardien de la paix et à intégrer la police nationale. Ce qui ne serait pas forcément du goût des maires de voir leur police qui a quadruplé en 15 ans échapper à leur toute-puissance et passer sous la coupe de l’Etat. Des maires qui se retrouveraient du jour au lendemain sans leur joujou favori et tout le tralala (uniformes mexicains et 4x4 rutilants) qui coûtent une fortune aux contribuables et seraient dès lors tenus de se contenter de la seule police (gendarmes ou policiers nationaux) territorialement compétente.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 28 mai 2010 à 19:35
@Damien,
"De toute façon nous en sommes arrivés à un point où les auteurs des crimes n'ont plus peur de la justice et les victimes et leur familles n'ont plus confiance"
Je ne suis pas d'accord avec vous. Je ne crois pas que les auteurs des crimes n'aient pas peur de la justice, ils ont simplement la certitude de pouvoir y échapper. La peine de mort, lorsqu'elle existait, n'a jamais dissuadé qui que ce soit de commettre un meurtre, de même que l'auto-défense que vous évoquez. Un citoyen américain a le droit de détenir une arme chez lui et d'en faire usage si sa sécurité est menacée, or la criminalité est beaucoup plus élevée Outre-Atlantique qu'en Europe, c'est un fait.
Le sentiment d'insécurité est subtilement distillé par le pouvoir et attisé par la presse qui relate le moindre fait divers en le montant en épingle, ce n'est qu'un jeu de dupe électoraliste.
Quant aux victimes et à leurs familles, la justice est très souvent perçue comme laxiste ou indulgente dès lors que l'accusé devenu condamné n'écope pas du quantum maximal prévu par le code pénal. Les peines ne sont jamais assez lourdes et même lorsque la peine maximale est prononcée, par exemple la perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans pour un assassinat, vous trouverez encore des gens pour estimer que ce n'est pas assez, souvenez-vous de Fofana.
Rédigé par : Ludovic | 28 mai 2010 à 18:45
@Ludovic
Je disais parents et enfants au sens général, des parents habitant la même cité jugeant des enfants comme les leurs.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 28 mai 2010 à 18:15
@ Savonarole
« Sa déclaration est un véritable lapsus : "la Justice c'est moi". »
Pire que ça ! en fait il a voulu dire « l’Etat c’est moi ! »
Rédigé par : Achille | 28 mai 2010 à 17:54
Bonjour M. Bilger,
Vous avez certes raison mais ne nous dites pas que les propos du chef de l'Etat vous surprennent.
Il fait le même coup à chaque fois depuis son passage à l'Intérieur, souvenez-vous de l'arrestation de l"assassin du préfet Erignac" ou dernièrement des "coupables" et du "croc de boucher" dans l'affaire Clearstream. M. Sarkozy ignore la présomption d'innocence et l'indépendance de la Justice, rien de nouveau.
Pourquoi se priverait-il de ses rodomontades sécuritaires puisqu'elles lui permettent de remonter dans les sondages ?
Ce qui m'étonne c'est qu'il n'ait pas assorti son propos d'un nouveau projet de loi ou encore son silence à propos du trio d'Echirolles.
Hortefeux a tout de même profité de l'occasion pour que les policiers municipaux soient dotés de pistolets taser.
Sûr que si elle avait été dotée d'un taser Aurélie Fouquet serait encore de ce monde.
Le Général avait bien raison, les Français sont des veaux.
Rédigé par : Ludovic | 28 mai 2010 à 17:38
@Pierre-Antoine,
"Il suffit d'imaginer que ces parents s'inscrivent sur les listes électorales et que par le sort démocratique et républicain ils soient amenés à juger leurs fils !"
Non, non, c'est juridiquement impossible. La loi prévoit des cas d'incompatibilité : ne peuvent être jurés les magistrats, les policiers, les militaires, les préfets, les parents, amis, alliés de l'accusé, de son conseil ou d'un membre de la cour, idem bien sûr pour les parents, amis et alliés d'une victime ou d'une partie civile.
C'est tout de même la moindre des choses qu'un juré n'ait aucun intérêt personnel dans une affaire criminelle.
Et puis il y a le serment lu par le président :
"Vous jurez et promettez d'examiner avec l'attention la plus scrupuleuse les charges qui seront portées contre l'accusé, de ne trahir ni les intérêts de l'accusé, ni ceux de la société qui l'accuse; de ne communiquer avec personne jusqu'après votre déclaration; de n'écouter ni la haine, ni la méchanceté, ni la crainte ou l'affection, de vous décider d'après les charges et les moyens de défense, suivant votre conscience et votre intime conviction avec l'impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre; et de conserver le secret des délibérations, même après la cessation de vos fonctions."
Chaque juré est appelé individuellement à prêter serment en levant la main droite et en répondant "je le jure".
Et contrairement aux Etats-Unis et à une opinion communément répandue, on ne jure pas sur la Bible.
Rédigé par : Ludovic | 28 mai 2010 à 17:18
Le Président Sarkozy, qui aurait fait également un piètre avocat, s'est déjà distingué en présentant Villepin comme "coupable", avant même le procès Clearstream.
Sa déclaration est un véritable lapsus : "la Justice c'est moi".
Rédigé par : Savonarole | 28 mai 2010 à 17:10
Mais qui a donc écrit :
"Le président, qui a aussi dans ces circonstances un message politique à adresser à ses concitoyens, est toujours pris excessivement, abusivement au mot par les magistrats. Ceux-ci devinent ce qu'il a voulu dire mais se font un plaisir de rappeler, avec une autorité qui les fait jouir, des principes qu'il n'ignore pas mais que dans l'instant il n'estime pas prioritaires. Ils le prennent facilement en défaut sur le plan technique parce qu'ils refusent à tout coup d'entrer même un peu dans son discours politique" ?...
Mais c'est...
Mais oui !
Mais alors ?..
Alors quoi ? PB n'a-t-il pas le droit de faire vivre son blog, sbriglia ?
Rédigé par : sbriglia | 28 mai 2010 à 17:00
Très belle épigramme, mon cher Sbriglia, et qui fait mouche.
Rédigé par : Laurent Dingli | 28 mai 2010 à 16:48
« Affirmation de la nécessité d'armer les polices municipales. »
Mais, l'agent Fouquet était précisément armée, du moins d'après les élus qui sont au courant. Ce qui donc est important, ce n'est pas d'armer aussi la police municipale et créer dès lors d'autres occasions de servir de cible ou d'envoyer des balles dans le décor, mais d'apprendre à cette dernière à mettre des gilets pare-balle pour le cas où, ainsi qu'à éviter, dans la mesure du possible, de se retrouver dans la ligne de mire, autrement dit de les astreindre à un entrainement digne de ce nom. Par ex. ce n'était peut-être qu'une illusion de ma part, mais il m'a semblé que les motards se présentaient nettement plus effacés vers l'individu objet d'un contrôle, offrant ainsi de prime abord moins de surface que des policiers ordinaires, et en règle générale pas de face? Mais bon, je n'ai pas été l'objet, ni assisté à tellement de contrôles que cela pour faire d'une observation parcellaire une principe.
Incidemment, les armes ne sont tout de même pas faites pour donner un sentiment de sécurité à leur possesseur, mais pour lui permettre de pouvoir attaquer ou riposter selon le cas. Le sentiment de sécurité ne saurait venir que d'une bonne formation, sinon on court à la bavure.
« A cette occasion, discours de Nicolas Sarkozy […] rendant hommage à la police qui constitue "le premier rempart de notre sécurité" (Le Parisien). »
Merci pour le rempart contreterroriste que forme l'armée de ceux qui sont tombés en Afghanistan...!
« Avec le caractère funèbre et surréaliste de ces récompenses qui sont octroyées quand tout est fini, trop tard.»
Trop tard, oui et non. Les récompenses posthumes sont aussi un signal envers ceux qui, toujours vivants, sauront ainsi que s'il leur arrive quelque chose au service de la collectivité, ils continueront de vivre dans la mémoire de la nation et ça, ça n'est pas rien non plus, eu égard à tous les morts anonymes, les suicidés du travail, les innocentes victimes d'accidents de toute sorte, d'erreurs médicales, et même de crimes ignorés etc.
«On entre dans le domaine des vœux pieux.»
Donc, si l'on vous suit bien, il lui aurait fallu dire non pas, « Tous les meurtriers d'Aurélie Fouquet, je le dis devant son cercueil, seront punis avec la sévérité qu'exige l'ignominie de leur crime.»
mais,
des instructions ont été données afin que les meurtriers d'Aurélie Fouquet, et je l'annonce solennellement devant ce catafalque, soient recherchés avec la dernière énergie pour être remis au plus tôt entre les mains de la Justice de notre pays.
et accessoirement laquelle ne manquera pas de faire son travail, je profite donc de l'occasion pour lui renouveler ma confiance à cet égard?.
«Le président de la République s'engage pour une justice qui ne dépend pas de lui »
En théorie en effet.
Mais lorsqu'il dit : « Je n'appelle pas à la vengeance, j'appelle à une justice, à une justice ferme, à une justice implacable. », ce qui m'interpelle c'est qu'il ressente la nécessité de distinguer la vengeance de la justice, ce qui dans la bouche d'un juriste sonne étrangement vu que cela fait plus de deux millénaires que la Justice n'atteste d'elle même, de son ipséité, de ce qui fait qu'elle est elle-même et non autre chose, en se manifestant dans la différence d'avec, précisément, la vengeance, dont, qui plus est, l'un des caractères est qu'elle s'annonce implacable et se poursuit de même puisque seule sa satisfaction permet d'en éteindre le caractère inexorable et violent par lequel elle ne connaît qu'elle et non pas la pitié. La justice n'est pas implacable, elle est ou elle n'est pas et dans ce dernier cas, on a rien d'autre que de l'injustice.
Donc, qu'on exalte le dévouement de l'agent Fouquet, que la nation se montre une mère pour cet enfant en remplacement de celle qui a perdu la vie à son service, qu'on inscrive cette dernière dans le grand livre des héros, mais qu'on laisse la Justice être la Justice à laquelle ne convient aucun autre qualificatif que 'juste'.
« Le jury sera-t-il à la hauteur des crimes qu'il sera appelé à juger, à sanctionner ? »
Monsieur l'avocat général, ne commencez pas vous aussi à révoquer en doute le Peuple lorsqu'il rend la justice qui y puise sa source. Pour les parties civiles, une fois qu'elle a été rendue la justice est obligatoirement, car sa mesure n'est pas le singulier d'une partie qui ne trouverait à se satisfaire que d'une expiation transgénérationnelle, mais l'expression de la volonté, de nos jours générale de la communauté, qui, si elle se trompe parfois sur la culpabilité ou encore l'appréciation de la plus juste sanction, ne se trompe pas en revanche dans son intention de s'inscrire dans un rendu de justice et non pas de se soumettre à l'assouvissement d'une soif de vengeance.
Et je trouve donc que les qualificatifs employés par le président instaurent un regrettable brouillage des limites à cet égard. Il me semble qu'à nouveau, le président disparaisse derrière l'ancien avocat qui se laisse emporter par sa passion de défendre la victime Aurélie Fouquet.
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 mai 2010 à 16:36
Quel bonheur de lire ces lignes pleines de sagesse.
Le rappel de l'évidence du fonctionnement de la justice est aussi un rappel de la décence. Hélas le sang semble être un terreau fécond pour faire croître ses voix.
Il est facile de surfer sur l'émotion soulevée par un fait divers.
Rédigé par : At the mercy | 28 mai 2010 à 16:31
@ Pierre-Antoine
« Il suffit d'imaginer que ces parents s'inscrivent sur les listes électorales et que par le sort démocratique et républicain ils soient amenés à juger leurs fils ! »
Vous savez très bien, du moins je le présume, qu’il n’est pas possible d’être membre du jury si la personne qui est dans le box des accusés est un membre de votre famille.
Rédigé par : Achille | 28 mai 2010 à 16:19
Non le président n'est pas un juré, il n'est pas non plus un procureur, il n'est pas non plus un avocat de la partie civile... Il est président et ce n'est pas la même chose.
Je suis d'accord avec vous, cette confusion est très regrettable.
Et quand M. Guéant se comporte en vice-président, représentant le président auprès de chefs d'Etat étrangers, alors qu'il est secrétaire général de l'Elysée, il s'agit de la même très regrettable confusion, du même très regrettable oubli de ce qui disent les textes définissant les fonctions républicaines.
Sommes-nous encore un Etat de droit ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 28 mai 2010 à 16:12
@PB
Oui, rien n'est sûr, il suffit d'imaginer que des français originaires de la diversité s'inscrivent sur les listes électorales et que le jury ressemble à celui que Me. Alain Ottan appelle de ses voeux. Et tout peut basculer !
Mais quand, reprenant Le Parisien, vous écrivez :
"Nicolas Sarkozy fustigeant à juste titre "la lâcheté, la barbarie" des criminels et rendant hommage à la police qui constitue "le premier rempart de notre sécurité"
Je dis que ce n'est que le deuxième rempart, car le premier rempart de notre sécurité est l'éducation que les parents doivent donner à leurs enfants et que manifestement les parents de ces "lâches et barbares criminels" n'ont pas su leur donner.
Il suffit d'imaginer que ces parents s'inscrivent sur les listes électorales et que par le sort démocratique et républicain ils soient amenés à juger leurs fils !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 28 mai 2010 à 15:14