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16 mai 2010

Commentaires

Nadia Aouassi

Merci M. Ottan d'avoir osé dire une vérité que l'on n'entend quasi jamais dans le pays des droits de l'homme.
http://lamemejusticepourtous.unblog.fr

Jean-Yves Bouchicot

Cher Alex Paulista, ne vous méprenez surtout pas, je ne suis pas du tout un anti-américain primaire ni systématique, je fais au contraire grand cas de sa littérature et de son cinéma, entre autres... Je disais cela par antiphrase et par ironie. Le meilleur livre de la décennie est pour moi "La tache" de Philippe Roth, et celui d'avant "le Dahlia Noir" d'Ellroy. Les prénoms doubles ont diverses origines, surtout dans la génération "baby-boomers". C'est juste la nuance que j'essayais de souligner : le REGARD mutuel entre France et Amérique nous interroge et nous enrichit, l'INTEGRATION d'une culture à une autre, la "DIGESTION", surtout pour de basses raisons d'impérialisme commercial, ne nous aide guère, à mon sens. Je dis ça parce que j'ai été le premier employé français de Mc Donald, en 1977. Quant à ma citation de Pierre Desproges, elle est exacte phonétiquement. Langage parlé.Je n'ai pas voulu dire par là que l'Amérique est un cancer. Simplement que tout organisme vivant mérite qu'on surveille les proliférations incontrôlées de ses cellules. En fait, et c'est peut-être mon seul point commun avec Desproges, j'en ai un, de cancer. Sous contrôle pour l'instant. Mais rien ne m'interdit d'en sourire, comme mon illustre exemple m'y autorise, je crois.

Alex paulista

Cher JY (prononcer Jay Why)

Les prénoms composés comme le vôtre sonnent très américains, savez-vous ?
L'habitude du middle name.

Pour ne pas risquer d'être contaminé par la culture américaine, vous devriez cesser d'allumer votre ordinateur, de vous connecter sur la toile, de participer en somme à cette "opinion" bien américaine décrite par Tocqueville.
Et comme c'est la dernière fois que je peux communiquer avec vous, le dernier "non-américain", je vous supplie de faire attention aux petits plats: un instant d'inattention et hop, tout est foutu au détour d'une pintade dégustée sur un lit de tomates et de pommes de terre.

Autre remarque: Pierre Desproges, que vous citez sans le citer, détestait les bergers allemands. Jusqu'au jour où il a adopté une de ces boules de poils, et qu'il a découvert que l'amour des "chiens de nazis" avait toujours été en lui.
Il était normalement constitué.

Enfin, votre simplification phonétique "J'en aurai jamais" au lieu de "Je n'en aurai jamais" est, dans l'esprit, très américaine aussi.

Jean-Yves Bouchicot

"chaque citoyen français normalement constitué a de l'Amérique en lui."
Zut, zut et zut. Je ne suis donc pas "normalement constitué". Ou pas citoyen. Ou pas Français. Ah si, ça j'ai des papiers qui le disent.
Voilà une Raffarinade que Flaubert aurait adorée. C'est sûr qu'elle doit aller au coeur de notre Président, qui adore qu'on le surnomme outre-atlantique "l'Américain". Et puis à Johnny Hallyday, aussi : "On a tous quelque chose de T'es-né-Scie"...
Il faut absolument que j'appelle Jean-Claude Carrière pour la prochaine édition de son "Dictionnaire de la bêtise".
C'est comme pour Johnny : ce qui m'a toujours étonné chez lui, c'est que dans son nom il y a "idée". En tous cas, moi, de l'Amérique en moi, j'en veux pas. Devant les yeux, soit. Mais pas à l'intérieur. C'est comme le cancer. J'en aurai jamais. Je suis contre.

Franck Boizard

Dans les temps difficiles, l'exemplarité est une vertu indispensable.

Au contraire, nos politiciens (dénationalisés, comme toutes nos élites) vivent dans une bulle d'irréalité qui les absout de tout devoir envers le peuple.

Ils «font les marchés», mais ils sont alors en représentation et ne se sentent pas plus concernés qu'un acteur en scène ne devient définitivement le rôle qu'il joue.

Je suis hanté en ce moment par la phrase d'Huntington : «Après avoir inventé la démocratie représentative, les Français ont inventé la démocratie non-représentative».

J'ai peur, une vraie peur, que tout cela ne se termine dans des violences.

http://fboizard.blogspot.com/2010/05/la-politique-bloquee.html

Cordialement

Pierre-Antoine

@Cinquo

Voilà la réponse à votre demande :

En fin de chaque commentaire vous avez bien plus qu'un numéro, vous avez le nom du commentateur avec la date et l'heure de diffusion... comme par exemple votre dernier commentaire :

Rédigé par: Cinquo | 18 mai 2010 à 20:36

Si avec ça vous ne vous y retrouvez pas, il ne vous reste qu'à inviter PB à l'apéro pour qu'il vous explique comment fonctionne son blog :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

catherine A. heureux les faibles d'esprit...

le royaume des cieux leur appartient mais pour le mériter ils devront lire sur ce blog les commentaires dans un ordre logique ; si vous venez souvent ce qui semble le cas il est plus cohérent de lire d'emblée les derniers commentaires plutôt que d'être obligé de faire défiler plusieurs pages pour y accéder. Pierre-Antoine vous l'a déjà expliqué ; c'est aussi le cas j'imagine quand vous recevez des documents, les plus récents vous les mettez sur le dessus.
Bon de toute façon, cinquo, on ne va peut-être pas passer l'été là-dessus, il y a mieux à commenter non ?

Cinquo

Alors on continue sur l'ordre de présentation ?

J'ai du mal à concevoir pourquoi le dernier commentaire est si important qu'il faille y aller sans délai. Pour moi, ce qui est important c'est de suivre la conversation qui s'instaure au fil des commentaires. De ce fait le commentaire important est le dernier que j'ai lu d'où la necéssité de la numérotation qui permet d'un coup d'ascenseur de se retrouver là où on en était pour peu que l'on se souvienne du dernier numéro lu.

En tout état de cause pour aller sur le dernier commentaire (qui vous semble si cher) d'une liste chronologique il suffit de donner une grand coup d'ascenseur et on y est.

Faible d'esprit je suis incapable de suivre les échanges (par définition descendants dans le temps) en remontant un blog. Suis-je vraiment le seul ?

De ce fait la présentation retenue m'oblige, mais je suis sans doute le seul, à :

1-Retrouver le dernier commentaire lu et ce à tatons.
2-Remonter au commentaire suivant.
3-Le lire en descendant.
4-Remonter au titre du commentaire numéro 2 non lu.
5 le lire en descendant.
6 Etc....

Ce qui fait que je passe 3 fois au lieu d'une sur l'ensemble des interventions. Quelle ergonomie !

Allez jeter un oeil sur le blog d'Eolas, vous comprendrez sans doute mieux ce qu'est une présentation adaptée aux faibles d'esprits...Numérotation et ordre chrono.

Pierre-Antoine

@Alex Paulista

"La solution serait de remettre dans l'ordre chronologique mais d'avoir un lien qui amène directement aux premiers et derniers commentaires."

Sauf que la chronologie est respectée quand le dernier commentaire se trouve en haut de l'écran de l'ordinateur.

Comme je l'ai indiqué à Cinquo, le dernier feuillet est sur le haut d'une pile de feuillets.

Mais je laisse à notre hôte le soin de gérer son blog comme il l'entend et c'est à moi de m'adapter à sa mise en page.

Paraît-il que la faculté d'adaptation est le premier signe extérieur de l'intelligence. Oui je sais je manque de modestie paraît-il... mais la hauteur des articles et commentaires de ce blog me ramène à plus d'humilité :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

Pierre-Antoine

@Cinquo

"Il me semble que dans la vie comme dans la pratique du droit un peu de logique n'a jamais fait de mal... "

Sauf que la logique d'une édition papier n'est pas valable pour un blog web.

En ouvrant le blog de PB (ou d'autres) on arrive direct sur les derniers commentaires... et si l'on désire tous les relire depuis le début, il suffit d'aller au début qui se trouve à la fin... c'est ça la logique d'un blog...

Mais logique pour logique, il se trouve que sur votre écran d'ordinateur le commentaire le plus récent se trouve sur le haut... comme le dernier feuillet qui se trouve au-dessus d'une pile de feuillets...

Vous voyez, la logique webienne rejoint ainsi la logique papier à laquelle vous semblez attaché :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

Alex paulista

@ Cinquo et Pierre-Antoine

La solution serait de remettre dans l'ordre chronologique mais d'avoir un lien qui amène directement aux premiers et derniers commentaires.
On pourrait, logiquement, les placer avec les liens vers les pages suivante et précédente, du style
|< << >> >|
Et placer ces liens en fin de page (comme aujourd'hui) mais aussi entre la fin du billet de notre hôte et les premiers commentaires.

Ces règles d'ergonomie basique seraient plus efficaces que les révolutions tentées lors de la dernière refonte (inversion de l'ordre, mode conversation).

Comme disait ironiquement le philosophe Alain (sur la paix), c'est beaucoup trop simple.
À nous la quatrième dimension !

Admirateur éperdu

Je suis toujours fasciné par l'amnésie qui frappe ceux qui débattent de tout et de rien en France.
Dans les levées de boucliers pour défendre Polanski on retrouve les mêmes ressorts, souvent les mêmes acteurs voire, et les mêmes lobbies que dans une affaire qui a défrayé la chronique il y a plus de 10 ans en France : l'affaire dite De Niro.
À fin de rafraîchir les mémoires je me permets d'envoyer aux contributeurs deux liens sur des articles assez édifiants :
http://www.liberation.fr/societe/0101241105-de-niro-retour-sur-un-pseudo-martyr-judiciaire-l-enquete-de-frederic-n-gguyen-sur-un-reseau-de-prostitution-inquiete-beaucoup-de-monde
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/notre-epoque/021634/les-proxenetes-les-stars-et-les-oies-blanches.html

et il y en a d’autres articles…

Cela devrait donner du corps à certaines analyses… et nous permettre de comparer la justice française et la justice américaine !

Cinquo

@ Pierre-Antoine

Et donc si l'on vous suivait, on devrait demander aux éditeurs de placer la page de fin après la 2ème de couverture et le début du livre juste avant la 3ème.

Il me semble que dans la vie comme dans la pratique du droit un peu de logique n'a jamais fait de mal...

Véronique Raffeneau

@ Emmanuel M

"En fait, j'aimerais vraiment que ce type aille en taule aux US, pas parce que ce qu'il a fait est "absolument innommable même trente ans plus tard", mais parce que dans la même situation un citoyen ordinaire serait déjà en taule. Et n'aurait pas bénéficié de la solidarité de classe des Mitterrand, Lang et autres aristocrates des temps modernes, qui ont un peu trop oublié 1789."

En fait, voilà très précisément le coeur du billet de Philippe Bilger.

Je suis d'accord avec la première partie de votre post : Philippe Bilger sous-estime dans ce billet le ravage provoqué par les réactions spontanées et totalement hallucinantes des ministres Mitterrand et Kouchner en septembre, offusqués du fait qu'un cinéaste, aussi talentueux soit-il, ne bénéficie pas de cette impunité qui, dans l'esprit de ces ministres de la République, par une sorte de droit naturel lié à la célébrité, devrait aller de soi.

Maintenant, dix mille fois non, Roman Polanski n'a pas à assumer l'irresponsabilité de ces déclarations ministérielles.

Le droit, qu'il soit américain ou international doit AUSSI protéger Roman Polanski contre le vacarme, l’émotion et l'indignation provoqués, même s'ils sont justifiés, dans l’opinion par les inconséquences gouvernementales.

Jamais le contentieux, au demeurant simple à résoudre si on a la sagesse de ne s’en tenir qu’au droit, et que la justice américaine a parfaitement le droit de faire valoir, n'aurait pris de telles proportions et n'aurait provoqué des réactions comme la vôtre - votre sentiment et dégoût d'injustice qui vous rend vous-même injuste - si nos ministres avaient eu l'intelligence et la hauteur d’esprit de respecter le minimum de la réserve et le retrait obligatoires liés à leur statut de ministre, j'insiste, de la République.

Sur le fond Philippe Bilger a totalement raison de défendre l’application d’une justice juste, équilibrée, ouverte, nuancée, pour Roman Polanki.

Sur la forme Philippe Bilger a totalement tort d'expédier en un paragraphe à peine ce qui constitue et structure pour moi l’armature de l'énorme et très délétère contentieux au sujet de cette micro affaire entre le pouvoir politique français et médiatique - ils sont confondus depuis longtemps -, et son opinion publique.

MS

La pire des choses qui puisse vous arriver, c'est qu'on vous trouve ici un vague air "de gôche", honte suprême ! Jean Reffait

N'ayez crainte, il n'y a de suprématie en ce cas ni de la honte ni de l'honneur.

MonMelon

Cette peinture que vous faites de la justice américaine ressemble fichtrement à la nôtre, M.Bilger. J'ose croire que c'est parce que vous vivez la justice française de l'intérieur que vous n'avez pas le recul nécessaire pour vous en rendre compte.

Duval Uzan

@Ludovic
Merci je ne savais pas que la majorité sexuelle était à 15 ans.
Le problème du consentement reste entier car dépendant de tant de circonstances. Comme il a été dit, des femmes de 40 ans peuvent en savoir moins qu'une jeune fille de 15 ans. La sexualité est trop complexe pour y plaquer un âge. Ce n'est pas du Piaget, cela ne s'étalonne pas.
Quant à la réparation, la justice est faite ainsi. Si vous ne demandez pas réparation FINANCIERE vous n'avez pas de
préjudice donc la plainte n'aboutit pas. La justice vous demande de chiffrer et si le coupable accepte de payer vous n'y pouvez rien !
Il n'y a pas de justice pour l'irréparable !
"Que personne ne pleure ! Elle est morte vierge" - La maison de Bernarda Alba" - Frederico Garcia Lorca.
C'est une association libre.
Enfin quel bonheur de n'être pas Procureur.
Duval Uzan

Emmanuel M

J'avoue penser que vous vous trompez sur ce sujet. Cette affaire est avant tout politique.

Elle oppose des pros et des anti Polanski qui ont des arguments justes.

Vous le soutenez car vous estimez que les sanctions évoquées voire déjà infligées sont totalement disproportionnées par rapport à des faits anciens et mineurs. On pourrait imaginer effectivement que 30 ans plus tard une prescription s'applique.

Mais ce qui peut générer une rancoeur tenace contre Polanski, c'est le problème de l'égalité devant la loi. Polanski est un people, si la machine ordinaire broyait un citoyen anonyme pour des faits comparables personne n'y verrait absolument rien à redire. Nous aurions quelques hystériques (certains ayant d'ailleurs commenté plus haut) pour demander la prison à vie, et tout le monde acquiescerait plus ou moins.

En fait, j'aimerais vraiment que ce type aille en taule aux US, pas parce que ce qu'il a fait est "absolument innommable même trente ans plus tard", mais parce que dans la même situation un citoyen ordinaire serait déjà en taule. Et n'aurait pas bénéficié de la solidarité de classe des Mitterrand, Lang et autres aristocrates des temps modernes, qui ont un peu trop oublié 1789.

jpledun

Difficile histoire. Je ne m'engagerai pas aussi catégoriquement que certains ici.
La situation est, pour M.Polanski, intenable. Le chalet suisse aussi confortable soit-il reste quand même un endroit confiné où il ne peut pas travailler et remplir sa vie comme il l’entend. Non je ne vais surtout pas verser une larme. Je sais, il y a pire comme lieu de détention.

Cela va mal finir. Pourquoi ne pas se « libérer » de cette situation et se présenter devant son juge ?
Que peut-il bien lui arriver ? Une fois ce pas franchi, il (re)gagnera de nouveau toute notre considération.

Ce qui me fait "sourire" c'est l'impunité réclamée (entre les lignes) pour Monsieur Polanski par certains ici, alors que ces mêmes commentateurs n'ont pas de mots assez durs quand il s'agit, pour des faits bien moindres, des sphères gouvernementales ou, (et surtout) présidentielles.
Ce sont les mêmes !

Dans cette affaire, il ne fait vraiment pas bon être Procureur.

Bernard76000

@ Realworld

Que Roman Polanski ait 33 ans d'écart avec sa femme n'est quand même pas un précédent et particulièrement dans le monde du spectacle.

Quant au sujet du billet, si personnellement j'estime que Roman Polanski a des comptes en tant que citoyen d'un pays à rendre à la justice de celui-ci, il faut aussi avoir l'honnêteté de dire que le temps que prend celle-ci à prendre forme : "Expulsé oui ou non?" fait prendre une tournure sadique à cette dite justice.
Ne négligeons pas non plus la position de la France, pays dans lequel résidait l'artiste ; si nous avions remis dès le départ Roman Polanski aux autorités américaines, l'affaire serait classée depuis longtemps. N'y a-t-il pas eu une négation de l'état de droit en gardant le metteur en scène sur notre sol en toute impunité ?

Abd Salam

Vous me décevez, Monsieur Bilger...

Catherine JACOB@Mary Preud'homme

@Mary Preud'homme | 17 mai 2010 à 11:26

« @Catherine Jacob,
En citant Césaire de mémoire, j’ai écrit un homme qui souffre au lieu d’un homme qui crie… Ce qui ne change en rien l’idée que le poète voulait faire passer dans cette sentence et qui semble vous avoir échappée. Comme quoi il vaut mieux s’imprégner d’un texte, le méditer longtemps, que se contenter de le citer sans en avoir saisi tout le sel.
»

L'art de la citation est un art contrasté qui veut qu'on en appelle à un segment de texte tantôt pour lui-même, tantôt pour le degré de sa représentativité de l'œuvre.
Dans le contexte, non pas d'une étude/présentation de l'œuvre d'Aimé Césaire, mais de votre commentaire et donc en tant que censé illustrer « une agression sexuelle où la personne s'est trouvée piégée et livrée pieds et poings liés à un prédateur. », ce que ladite sentence (pour reprendre votre anglicisme) dit dans le contexte général de l'œuvre auquel vous ne prenez pas la peine de renvoyer explicitement au départ, est, à mon sens, relativement indifférent.
Je vous dirais toutefois que, a priori, et compte tenu de ma connaissance préalable du contexte de l'apprentissage d'une apparence de danse par les ours, je n'ai nullement besoin d'en avoir saisi tout le sel... marin sur lequel passent notamment les initiés avant de traverser le champ de braises et qui forme une espèce de croûte éphémère mais protectrice, pour relever le côté cruel de l'apprentissage dont l'ours est la victime et donc le côté, a priori peu pertinent, du second terme de la comparaison.

« Avez-vous lu intégralement le "Cahier d’un retour au pays natal", »

Non.

« - il semblerait que son message à haute portée symbolique vous soit resté totalement obscur.

C'est bien possible, mais dans le contexte actuel ainsi qu'expliqué tantôt, cela me paraît relativement indifférent.

Si je citais à présent un extrait de "Et les chiens se taisaient" iriez-vous me décliner un couplet sur la souffrance des chiens maltraités ?

Non, parce que quand le mien donne de la voix pour un motif ou un autre, cela fait du bien quand il se tait et cesse de maltraiter mes oreilles. Ce qui fait que dès qu'il me signale le passage d'un chat venu le narguer, je me dépêche de le féliciter de m'avoir avertie pour qu'il se taise au plus vite.

Mais revenons à nos moutons ou plutôt à notre ours :
Dans la phrase en question, Césaire voulait simplement souligner l’humanité de l’homme noir qui fut longtemps niée, le nègre étant ravalé au rang de l’animal, d’où l’analogie avec l’ours (domestiqué) dressé pour danser, de même que le noir asservi et dompté par un maître cruel devait chanter et danser sur commande pour le plaisir du blanc, lequel ne comprenait d’ailleurs pas le sens profond de la rythmique et des paroles de la musique noire, sa douleur quand il chantait de sa voix rauque et lancinante de trompette bouchée!

Or donc, si je vous lis bien, ce qu'il aurait dû écrire c'est « Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur,[...] car cet homme qui souffre est tel un ours qui danse, dont le cri muet résonne à mes oreilles haut et fort telles les trompettes de Jéricho. »

« En conclusion,etc..»

Soignons les sociopathologies ( ≠ psychopathologies individuelles) générées par le consumérisme ambiant et Vive «l'écologie de l'esprit » soit dit pour employer une expression dont l'auteur m'échappe présentement.

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« Vous avez aussi écrit :
«Mais je ne pense pas que non plus que toute relation où l'on observe un grand écart d'âge dans un sens comme dans l'autre, soit systématiquement déséquilibrée et assimilable à une forme de prostitution déguisée...»
J’ai eu beau relire mon intervention, je n’ai pas trouvé la moindre allusion susceptible de donner à penser que j‘avais ce genre de préjugé.»

Je répondais en fait ) ceci : «des milliers d’hommes d’âge mûr, voire quasi grabataires et appartenant à tous les milieux professionnels qui font de même et en échange de quelques faveurs sexuelles et autres pipes promettent la lune à des demoiselles à peine pubères » en pensant en particulier à Claire Chazal qui pratique la différence d'âge de façon exponentielle, en ce que ses partenaires successifs connus, sont nés en 1947 (soit une différence de neuf ans à son bénéfice, ce qui n'est ma foi pas exagéré) puis 1951, puis 1965 (= neuf ans dans l'autre sens), et enfin 1975, mais pour sa part proclame : «Quand (elle) n'est pas là, je me sens littéralement habité par la femme fantastique qu'elle est. […] Je suis très heureux avec Claire, c'est tout ce qui compte !» ou encore à Yves Montand et Carole Amiel, la mère de son unique enfant qui pour le lui donner ne pouvait pas, nécessairement, avoir une horloge biologique arrêtée, mais il est vrai que les rumeurs concernant ses relations avec sa belle-fille à peine majeure, pourraient faire penser davantage dans son cas, à une addiction à l'image du séducteur éternellement jeune et l'amant de Marilyn le sex symbol, qu'à une simple « rencontre » au-delà des différences (âge, niveau de fortune, carnet d'adresses, culture initiale, sexe etc..).

catherine A. qui n'a aucune hauteur de vue et qui s'en fiche

Marianne, que vous pensiez que les parents de cette jeune fille ont été imprudents, je peux comprendre mais cela autorisait-il pour autant Polanski à violer cette gamine de 13 ans ? Allez, un petit effort et vous direz que les jeunes femmes en mini-jupe qui se font violer l'ont bien cherché. Vive la burqa donc !

ps : vous parlez d'un retrait de plainte de la victime et vous avez cette fois raison, il faut juste préciser que ce retrait aurait été négocié financièrement et que ces petits arrangements entre parties ne suffisent pas pour effacer les crimes ou les délits. Heureusement !
Et tant pis pour la hauteur de vue qui me manque ; la vérité est parfois au ras des pâquerettes !

Jean Reffait

J'ai lu la réplique approbatrice de votre billet, Monsieur, sous une signature féminine, MARIANNE DE TOULOUSE, et j'attendais une voix féminine. Je l'ai trouvée. Merci, Madame de ne pas laisser les mâles maudits dans leur bauge innommable !

J'y suis d'autant plus sensible que je connais personnellement le sens de la conclusion de Monsieur l'avocat général Philippe Bilger : "C'est scandaleux parce que c'est injuste".

Les tenants de la répression tous azimuts (sauf concernant les crimes contre l'humanité, ce qui n'est bizarre qu'en apparence) s'en donnent à coeur joie sans prendre en compte le fait que la chose jugée à l'envers ou mal jugée fait peut-être des victimes sous l'aile de l'accusation, mais aussi des victimes dans le carré de la défense. Et aussi pitoyables. Non ! Tous le pouce tendu vers le bas ! Comme au bon temps du gladiateur qui était tombé dans le Colisée !

Merci encore, Madame DE TOULOUSE, qui vous ornez, de surcroît, du prénom qui désigne affectueusement notre République. La pire des choses qui puisse vous arriver, c'est qu'on vous trouve ici un vague air "de gôche", honte suprême ! Vous n'y serez pas, je crois, en si mauvaise compagnie...

Merci, Monsieur, pour ce billet qui concerne Polanski (avec qui je n'ai rien en commun) et qui relève de l'Humain, comme... HUMANISME.

Jean-Dominique Reffait

J'exècre l'anonymat de certains.
Il ne manquera jamais de serviteurs zélés à toutes les Gestapo du monde, ça foisonne.

MARIANNE DE TOULOUSE

Comment se fait-il qu'il y ait si peu de monde pour avoir une certaine hauteur de vue sur cette histoire, vieille de trente ans et qui déchaîne autant de passion que si elle s'était passée il y a huit jours ?... Comment se fait-il que chaque fois qu'une voix s'élève pour avoir une opinion différente de "ah, le salaud, il a violé, il doit payer !", une avalanche de protestations fuse avec une telle intolérance ? Comment se fait-il que ni la victime, quadragénaire et qui demande grâce, ni le coupable, qui réclame de l'impartialité, ne soient entendus ? Pendant trente ans, justement, personne n'a jamais rien trouvé à redire que Polanski soit non seulement en liberté, mais qu'il fasse du cinéma au vu et au su de tout le monde.
Et si nous devons absolument avoir une opinion sur ce qui s'est passé à l'époque, qu'il me soit permis de m'étonner - quand même - que les parents d'une jeune fille de 13 ans aient pu la laisser seule en compagnie d'adultes, de surcroît pour aller faire une séance photo. Pour conclure, je suis tout à fait d'accord avec le billet de Philippe, bien que je ne souscrive pas à la thèse antisémite développée par Yann Moix quant aux poursuites des autorités judiciaires US à l'endroit de Polanski et dont il a parlé ce week-end dans l'émission de Paul Amar sur la 5.

realworld

Pauvre Polanski ! Sa femme à 33 ans de moins que lui.

No comment.

phasme

Vous dites que la justice américaine fait peur, mais heureusement M. Bilger, mais heureusement.

Cela change d'un pays ou on peut avoir des casiers judiciaires long comme le bras et une justice qui a cessé de faire peur aux délinquants et criminels, et cette justice qui ne fait plus peur, c'est celle de notre pays, la France, la nation des droits de l'homme.

Heureusement que la justice fait encore peur aux USA à ceux qui ont quelque chose à se reprocher, mais heureusement !!!!

phasme

A propos Monsieur Bilger, puisque vous semblez rejoindre l'avis de toute la clique de gauche sur la notion de "droit" et de cette affaire "injuste" pour Polanski, il est à noter comment M. Kouchner s'est permis sans aucune gêne de téléphoner à Clinton pour qu'elle interfère dans la justice californienne... appel renvoyé à l'expéditeur puisque Mme Clinton a expliqué qu'elle n'a aucune emprise sur la justice californienne.

Voilà un exemple qu'un homme de droit tel que vous devrait citer en exemple. Une justice indépendante !!!

Manifestement cette notion semble dépasser nos "élites".

Pierre-Antoine

@Cinquo

Une suggestion en valant une autre, nombreux sont les commentateurs de ce blog (sur d'autres blogs également) qui trouvent plus utile d'avoir la lecture des commentaires dans ce sens, comme ça on n'est pas obligé d'ouvrir plusieurs pages pour lire les derniers commentaires.

Cordialement

Pierre-Antoine

phasme

Bonjour,

Comment Philippe Bilger a-t-il pu rapidement tourner sa veste concernant Polanski et Yann Moix ? Un type, Yann Moix, qui n'a aucun talent et qui traite une grande démocratie de "salope", ne devrait avoir aucun écho dans les médias si ce n'est le mépris.

M.Bilger aurait-il tourné sa veste suite à l'affaire Zemmour et tout le tapage médiatique fait autour ?

Rappelons ceci à Philippe Bilger, Polanski est considéré comme un fugitif par la justice américaine, aussi imparfaite soit-elle, d'une grande démocratie.

Quel signal enverrait la justice de ce pays si elle acceptait d'abandonner Polanski ?

Faites des délits, commettez des crimes, réfugiez-vous dans un pays qui n'extrade pas et au bout d'un certain nombre d'années nous n'irons plus vous chercher. Voilà en substance ce que souhaite les "intellectuels" de gauche tels BHL, Mitterrand, Kouchner.... rejoints par Bilger.

Je serais ravi si ma soeur ou ma mère étaient sexuellement agressées que la justice leur mette la main dessus, même 30 ou 40 ans après. Très facile la justice vue par nos défenseurs des droits des agresseurs. Au bout d'un certain temps on doit les laisser tranquilles. Superbe justice celle-la, celle ou l'individu peut commettre n'importe quel méfait mais que la justice du temps pardonne.

Avez-vous des enfants Philippe Bilger ? Si cela avait concerné votre fille ? Devrait-on laisser un individu tranquille après 30 ans ?

Le dénominateur commun chez tous les défenseurs de Polanski c'est d'être de gauche et d'avoir une notion de la justice bien asymétrique, tout d'abord pensons aux criminels, et ensuite une petite pensée pour les victimes. Cela a toujours été le cas.

Un viol pour ces masculins de gauche ça ne les concerne pas et ça ne mérite pas bataille, par contre si c'était un crime contre l'humanité, humanité, humanisme, alors la bien-pensance de gauche sort du bois.

C'est de cette justice que vous voulez Philippe Bilger ?

Pierre-Antoine

@Achille

Je ne dois pas être de la qualité que vous attribuez ici.

Car à la beauté d'un corps, je préfère celle de la noblesse des sentiments, et ce que je regarde en premier chez une femme ce n'est même pas la beauté de "ses beaux yeux" mais la profondeur de son regard. Même si cette profondeur est un abîme de souffrance.

Et dans ce cas là, j'avoue que j'échangerai volontiers le sabre pour le goupillon. Mais je m'en remets à celui qui a dit "à moi la vengeance, à moi la rétribution".
Et avec lui le droit n'est jamais bafoué et la justice entachée d'illégalité.

Cordialement

Pierre-Antoine

Pierre-Antoine

@Florence
"c'est tout de même vrai que les hommes ne savent décidément pas se tenir en présence de chair fraîche. Pas réjouissant."

On peut tout aussi bien envisager que certaines femmes savent user de ce penchant de l'homme pour la chair fraîche.

16 ans ça ne veut rien dire, c'est la maturité psychique qui est importante.
Je connais des femmes qui à 30 ans et + ne savent pas dire non et se retrouvent dans des galères pas possibles. Et là ce sont les hommes qui savent user de la faiblesse de ces femmes.

Je pense que mettre une ligne de démarcation sur laquelle est inscrite femme de 16 ans est une construction intellectuelle illusoire.

Il suffit pour s'en persuader de voir l'émergence de la violence allant jusqu'à la barbarie de ces "femmes de 16ans" et parfois moins.

Serions-nous arrivé là à un point d'égalité avec les hommes ?

Vaste débat qui dépasse le simple constat de société qui mériterait bien plus d'attention que la condition individuelle d'un "génie cinématographique". Reste à définir ce que c'est qu'un génie cinématographique.
Si c'est être un génie parce qu'on surfe sur les fantasmes d'une certaine catégorie de la population, alors oui, parlons de génie !
Ma chèèère hier je suis aller voir le dernier Polanski, une oeuvre fôôôrte géniâââle, tu devrais y aller toi aussi ma chééériiie !

Bof !

Cordialement

Pierre-Antoine

Mary Preud'homme

@Catherine Jacob,
En citant Césaire de mémoire, j’ai écrit un homme qui souffre au lieu d’un homme qui crie… Ce qui ne change en rien l’idée que le poète voulait faire passer dans cette sentence et qui semble vous avoir échappée. Comme quoi il vaut mieux s’imprégner d’un texte, le méditer longtemps, que se contenter de le citer sans en avoir saisi tout le sel. Avez-vous lu intégralement le "Cahier d’un retour au pays natal", une sorte d’hymne national des noirs du monde entier, mais qui a néanmoins une portée universelle… Césaire a un style très particulier tant dans sa prose que sa poésie. Il utilise une profusion d’images qui ont chacune une signification très précise et qu’il convient de décoder, parfois en s’aidant d’un lexique césairien pour comprendre où il veut en venir, sinon le texte reste clos. A en juger par votre remarque un tantinet condescendante et ironique à l’endroit de Césaire - je vous cite : "une oeuvre d'Aimé Césaire qui se serait probablement évité cette comparaison s'il avait connu les ours et le calvaire auquel étaient soumis les ours 'savants' pour apprendre à danser" - il semblerait que son message à haute portée symbolique vous soit resté totalement obscur.
Si je citais à présent un extrait de "Et les chiens se taisaient" iriez-vous me décliner un couplet sur la souffrance des chiens maltraités ?
Mais revenons à nos moutons ou plutôt à notre ours :
Dans la phrase en question, Césaire voulait simplement souligner l’humanité de l’homme noir qui fut longtemps niée, le nègre étant ravalé au rang de l’animal, d’où l’analogie avec l’ours (domestiqué) dressé pour danser, de même que le noir asservi et dompté par un maître cruel devait chanter et danser sur commande pour le plaisir du blanc, lequel ne comprenait d’ailleurs pas le sens profond de la rythmique et des paroles de la musique noire, sa douleur quand il chantait de sa voix rauque et lancinante de trompette bouchée !
Quel rapport me direz-vous avec le billet de PB. Eh bien tout simplement, l’homme, la femme ou l’enfant en souffrance sont d’abord et avant tout des humains, des individus qui ont droit au respect et à la compassion, y compris s’ils nous sont très éloignés en raison de leur âge, leur origine, leur culture ou même leur faute réelle ou supposée. Le moins que l’on puisse faire est de reconnaître leur souffrance, y compris quand ils sont pour partie responsables de ce qui leur arrive. C’est d’ailleurs ce que demandent en premier lieu les victimes quand elles s’adressent à la justice : être crues, comprises et reconnues. Ce qui n’a rien à voir avec l’exhibitionnisme sur médiatisé de plus en plus en plus dans l’air du temps, où tout un chacun est invité à venir déballer ses malheurs devant des journalistes voyeurs et hilares et un public qui en redemande comme s’il était au cirque. Une surexposition à laquelle n’échappent pas bien évidemment les célébrités du show business qui peuvent du jour au lendemain être autant haïes et traînées dans la boue qu’elles furent admirées et portées aux nues par les foules.
En conclusion, Polanski n’a pas à être jugé ni plus ni moins sévèrement qu’un citoyen lambda. Ce qui paraît difficile étant donné que le spectacle du monde que nous projettent les médias en permanence occulte le plus souvent la réalité et ne nous montre que les extrêmes. Soit la jubilation de quelques-uns au fait d’une gloire éphémère et souvent fabriquée, soit des malheurs dégoulinants, cataclysmes, scandales, pollutions, bref la laideur et l’humanité sous son angle le plus artificiel ou le plus rebutant. Alors que notre monde regorge au quotidien de beautés authentiques, de générosité et de signes d’espérance pour peu que l’on veuille se donner la peine de regarder autour de soi.

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Vous avez aussi écrit :
« Mais je ne pense pas que non plus que toute relation où l'on observe un grand écart d'âge dans un sens comme dans l'autre, soit systématiquement déséquilibrée et assimilable à une forme de prostitution déguisée.. »
J’ai eu beau relire mon intervention, je n’ai pas trouvé la moindre allusion susceptible de donner à penser que j‘avais ce genre de préjugé.

Catherine A sciée

Vous avez raison Philippe, Polanski a payé : 450 000 dollars dit-on, à sa victime pour qu'elle retire sa plainte (au passage moins paraît-il que ce qu'il avait convenu de verser). De ce paiement-là personne ne parle, surtout pas BHL ; ni pour infirmer ni pour confirmer. Dommage.
Et une quarantaine de jours de prison pour un viol sur mineure est-ce bien payé ? Les victimes de viol apprécieront.
Quant à cette idée de récompenser celui qui réussit pendant des décennies à fuir la justice, venant de vous, je suis sciée.
Polanski est certes un fantastique cinéaste ; cela fait-il de lui un homme admirable ? Je n'en sais rien mais peut-être pourrait-il le démontrer s'il affrontait - enfin - la justice américaine.
ps : je ne crois pas que la nouvelle accusatrice ait porté plainte ; me trompé-je ?

MOIJE

Polanski a payé ?
Il a payé quoi ?
La classe affaire de l'avion qui le ramenait en France afin de se soustraire à la justice américaine ?

Ben voyons !

Achille

Achille @ Florence

« Finalement, on va finir toutes en burqa : au moins, on ne pourra nous accuser de rien et puis, c'est tout de même vrai que les hommes ne savent décidément pas se tenir en présence de chair fraîche. Pas réjouissant »

Mais non mais non, les hommes ne sont pas tous comme ça, voyons !

Les femmes aiment bien qu’un homme pose son regard sur elles avec dans les yeux une petite lueur qui semble dire « pétard celle-là elle a un sacré beau cul ! »

Ne dites pas le contraire, personne ne vous croira. Même ici où les intervenants sont des gens de qualité.

J.A

Bonjour Monsieur Bilger Quelle que soit l'issue rocambolesque de cette histoire, il serait bon de rappeler qu'il ne devrait pas y avoir de prescription pour le viol d'un enfant. La souffrance n'a pas d'âge. Aucune garantie pour un violeur.

Martin

Je suis en accord avec votre analyse. Dès le début, le DA office a montré une ligne dure en renvoyant le dossier aux accusations (viol,drogue)) plutôt qu'au plaidé coupable (détournement de mineur). Cette présentation plus valorisante a rendu impossible un règlement qui prenne aussi en compte le temps, la volonté de la victime et le sens de la procédure de 1977.
Habille et très politique, la justice américaine a mis l'accusé dans une position où quoiqu'il dise ou fasse, sa parole ne vaut plus rien. Il a été jugé par l'opinion et à moins d'un renversement digne d'un film hollywoodien rien ne pourra changer cet état de fait.
A voir cette nouvelle affaire où une femme qui déclare s'être forcée à coucher pour obtenir un rôle devient par déformation, le second viol de Polanski.

Florence

Comme bien d'autres ici, je ne partage pas votre point de vue concernant Charlotte Lewis. Il se peut qu'elle mente mais il se peut qu'elle dise la vérité. Les choses ne sont pas si simples et il semble que concernant la psychologie féminine, vous en avez encore à apprendre.
Je trouve aussi bien regrettable ce retour en arrière concernant le viol des jeunes filles et des femmes : soit elles mentent, soit elles étaient consentantes. On régresse !

Finalement, on va finir toutes en burqa : au moins, on ne pourra nous accuser de rien et puis, c'est tout de même vrai que les hommes ne savent décidément pas se tenir en présence de chair fraîche. Pas réjouissant.

Ludovic

@Duval Uzan,

Je ne pense pas que ramener la majorité à 16 ans soit très judicieux car les intéressés ont davantage à y perdre qu'à y gagner. La majorité c'est avant tout la jouissance des droits civiques et civils et de lourdes responsabilités juridiques que bien peu sont à même d'endosser à cet âge.
La majorité sexuelle se situe déjà à 15 ans, donc ça ne change pas grand-chose sur ce point.

Véronique Raffeneau

Et je voudrais ajouter qu'évidemment non, Roman Polanski n'a pas à subir les conséquences désastreuses des inconséquences de nos ministres et/ou de nos politiques people.

Véronique Raffeneau

"Il faut laisser les avocats de Roman Polanski répondre. Je pense qu'ils ont de sérieux arguments à faire valoir à ce sujet"

vient de dire Frédéric Mitterrand au sujet de cette affaire.

Seulement voilà, nos people politique (Frédéric Mitterrand hier, Jack Lang et Bernard Kouchner aujourd'hui) ne peuvent s'empêcher de vouloir donner des leçons de droit à la justice américaine, tant il leur paraît inconcevable qu'un procureur des States, fut-il mégalo, populiste ou à la recherche désespérée de son quart d'heure de célébrité médiatique, soit un magistrat indépendant de l’exécutif.

Sur le fond, Philippe, nous sommes à peu près d'accord.

Si j'ai bien saisi l'essentiel de l'affaire Polanski, un plaider coupable il y a 33 ans avait abouti à un accord pour une peine de 42 jours de prison que Roman Polanski a effectués.

Peu importe l'appréciation que chacun peut porter aujourd’hui sur la nature de cette peine, elle résultait d'une négociation entre la justice américaine et les avocats d'alors de Roman Polanski.

Mais de grâce, je pense que le développement que vous faites au sujet de "cette justice qui lui dit toujours non et dont je crains qu'elle persiste dans sa surdité" est dans ce cas précis à côté.

La justice américaine veut solder un contentieux vieux de plus de trente ans qui lie, qu'il le veuille ou non, Roman Polanski à elle.

En soi la volonté d'épurer le compte ne me choque pas.

Et puis nos ministres français indignés en septembre par l'exercice d'une justice indépendante pas concernée par l'impunité qui, dans l’esprit de nos politiques et de nos people, devrait mécaniquement profiter aux célébrités en délicatesse avec la justice, et le faisant savoir si spontanément, avec tellement de candeur et d'irresponsabilité, ont été les soutiens les plus sûrs et les plus efficaces pour compromettre toute possibilité d’un règlement pacifié et par le haut de cette affaire.

@ Aïssa

Une "jurisprudence" François Mitterrand ou qui émanerait de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy n'a, du point de vue strict du droit, aucune légitimité et ne lie en aucun cas des juges chargés, eux, de dire et d'appliquer le droit.

Alex paulista

Je ne suis pas d'accord avec vous cher Philippe. Je crois que, au contraire, Roman Polanski a toujours été malheureux. Au moins en amour.

Je voudrais revenir sur l'argument qui discréditerait la nouvelle plaignante: elle aurait tourné deux ans après avec son violeur.

Je dois dire que je reconnais là un argument classique des hommes qui malmènent leurs compagnes. Certains hommes plutôt brillants ne peuvent s'empêcher de tomber dans des relations qui virent au vinaigre: ils rentrent dans un schéma de domination qui empire d'éclat en éclat. Ces hommes aiment les succès faciles que leur statut implique et n'ont pas le goût de la séduction subtile qui requiert un investissement personnel. En excuse ils vous ressassent un vieil amour qui les aurait meurtri à jamais (mais les vieux amis savent que cette histoire avait déjà des hématomes).

À l'inverse, certaines femmes un peu paumées sont attirées par l'assurance (affichée) qui pare les premiers.
Ces deux archétypes s'attirent l'un l'autre. Ils confondent la passion et les drames. Sans éclat ils s'ennuient. Et là, de proche en proche, tout devient irrationnel.
Un jour vous apprenez qu'elle a déposé plainte le lundi matin sur une dispute qui avait eu lieu le samedi soir alors que le dimanche le couple s'embrassait en société. Et vous comprenez que le fait de se montrer si amoureux en public n'était pas dépourvu d'arrière-pensée pour l'homme, autant pour convaincre les autres que lui-même que, finalement, ce n'était rien. Et qu'au commissariat elle joue la douleur mais est dans le registre de la vengeance et du chantage. Bref, plutôt à la recherche d'une emprise pour s'accrocher quand tourner les talons serait le plus logique.

Et même après le dépôt de plainte, l'homme fait croire à la jeune femme que le conte de fée peut recommencer. Histoire de passer des vacances ensemble et d'avoir des photos à produire étayant le propos "si j'étais tant un monstre que cela, aurait-elle passé les vacances suivantes avec moi ?".

La vérité est que tout cela est très compliqué, que ces personnes seront toujours malheureuses ou mettront une vie à dépasser leur échec sentimental chronique, en rejouant la pièce maintes fois avec des acteurs différents.

Plusieurs aspects de Roman Polanski et de ses conquêtes me rappellent ces stéréotypes et leurs jeux pervers.

Pas grand-chose que la justice puisse résoudre, au fond.

Cinquo

Une suggestion :

Un commentaire se lit de haut en bas.

Vous classez les commentaires par ordre chronologique de bas en haut.

Si l'on veut suivre le fil de la discussion il faut donc pratiquer un yoyo littéraire particulièrement idiot.

Est-ce vraiment difficile de faire comme tout le monde : classer chronologiquement de haut en bas ?

maguy37

Pour trouver des réponses des victimes à vos questions, rendez-vous sur le site de France2 ; revisionnez l'émission de Hondelatte du 16 mai, "Faites entrer l'accusé", et revenez nous parler de Polanski qui a payé.
Il a acheté un silence, il n'a pas répondu de son forfait devant la Justice de son pays.

semtob

Cher Philippe,

"Maman, je suis amoureuse de ce voleur de chevaux qui vient la nuit dans notre enclos".
Si, pour donner son avis il suffit d'entendre un seul son de cloches,il est aussi possible de laisser la justice travailler dans un minimum d'impartialité et de neutralité.
Et la présomption d'innocence...
Parce qu'il ne faut pas croire que pour faire danser un taureau, un chien ou un ours il est nécessaire de disposer de braises.
Il est surtout demandé de dresser l'animal tout petit avec douceur et patience et de trouver du plaisir dans l'acte de dressage.
françoise et karell Semtob

user.von

@ Aïssa, comm. de 23h18 : une erreur historique, commune mais erreur néanmoins : Dominique de Guzman (saint Dominique) n'a pas fondé l'inquisition, étant mort en 1221, soit dix ans avant la fondation de l'inquisition en 1231.

Herman

L'esprit de Catherine Jacob a envahi le corps d'Aïssa... Il va falloir ouvrir des sous-blogs, cher Philippe ! Je rigole Aïssa...
Mais comme beaucoup des commentateurs, je ne suis d'accord ni avec vous, ni avec Philippe... malgré ma détestation de la "justice" telle qu'elle se fait.
Franchement, on s'en fout de R.Polanski ! Une fois de plus, "lémédias" font leur boulot dans un monde où la fabrique de l'information est subordonnée à l'argent. Bon, c'est vrai que l'arrestation du "quidam" s'est déroulée lors d'un événement médiatique...

emmapeel

Monsieur l'avocat général,

Faudrait-il admettre, avec l'écrivain sud-africain Louis-Ferdinand Despreez, que "quelquefois, le prix d'un bonheur plus facile, c'est d'avoir la mémoire courte" ? (La mémoire courte, Phébus, 2006)

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