Ce serait comique si ce n'était pas grave. En ce temps de crise, de morale affichée et d'austérité proclamée, les privilèges sont maintenant remis en cause le lendemain même de leur octroi. Les missions à foison, les commissions en surabondance, les inspections à tout bout de champ et les nominations sans discontinuer : quel formidable terrain de manoeuvre !
Deux exemples sont venus troubler la démocratie en poussant jusqu'à la caricature un système de prébendes qui donnerait envie à quiconque d'être "viré" si le salaire du renvoi était le même pour tous.
Christine Boutin, femme courageuse et estimable au demeurant - et ses convictions, plus composites qu'on le croit, ne me gênent pas -, a bénéficié d'une mission grassement rétribuée sur "les conséquences de la mondialisation". La présidence de la République, en effet, pour des motifs politiques ou compassionnels, on ne sait, ou les deux à la fois, a mis à sa disposition ce hochet intellectuel et profitable après qu'elle a dû quitter le précédent gouvernement, sans dissimuler son mécontentement. Ce type de mission serait le bienvenu pour tous ceux qui aspirent à dépenser peu d'eux-mêmes et à gagner beaucoup. Je me serais très bien vu mandaté pour rédiger un rapport sur des thèmes aussi passionnants et originaux que "la justice doit-elle être égale pour tous" ou "faut-il sanctionner les criminels".
Ce qui est très singulier aujourd'hui dans ces phénomènes, c'est qu'on passe avec une vitesse vertigineuse de l'avantage indu, de sa constatation, puis de l'indignation à la contrition de l'intéressé, à la commisération des collègues et, enfin, à des élans de bonne conscience généralisée. En un trait de temps on fait un tour complet qui conduit de l'exorbitant au moralisateur. Celui qui est pris en flagrant délit d'abus se couvre la tête de cendres. Ainsi, Christine Boutin : "Je comprends que ça puisse choquer". Valérie Pécresse propose de faire l'inventaire des missions libéralement ou lucidement confiées et d'évaluer les rétributions. En fin de parcours, Eric Woerth s'en mêlant, Christine Boutin fait le sacrifice de 9 500 euros en espérant que tous, dans les mêmes conditions qu'elle, suivront son exemple (Le Parisien, Le Canard enchaîné, Le Monde). Le Premier ministre annonce de nouvelles règles. On a le droit de rêver. Force est de considérer que ces voltes précipitées ne donnent pas l'impression d'une République apaisée et sûre d'elle. Pourquoi faut-il commencer par de l'aberrant avant de s'en détourner ? Pourquoi avoir besoin toujours de l'intercession médiatique et de la réprobation civique pour appréhender les conséquences délétères des privilèges quand rien ne les justifie ? Pourquoi le désordre du scandale, sans cesse, avant l'ordre de l'équité ?
On peut dire que Christine Boutin s'est sortie sans trop de mal de ces péripéties qui jettent l'argent par les fenêtres sans faire entrer par la porte une contribution fondamentale. Mais nous avons aussi un parcours récent sur lequel on n'insiste pas assez. Celui de Xavier Darcos. Ce dernier représente ce que l'on pourrait appeler la victoire des vaincus ou l'impérialisme redoutable de ceux qui, ayant perdu beaucoup, peuvent se permettre d'exiger la lune. Avant lui, comme Thomas Legrand l'a souligné sur France Inter, il y avait déjà eu Roger Karoutchi et d'autres encore avant ce dernier. C'est une sorte de rite : on est chassé du Pouvoir, le Pouvoir vous doit quelque chose. Qu'on ait réussi ou non dans sa fonction, il ne serait pas tolérable d'être renvoyé sans être remercié. Le grand art, et Darcos a su en user comme Christine Boutin, c'est de montrer une légère irritation et de le faire savoir. Pas trop, ce serait offensant. Un peu tout de même, pour être crédible. Sinon, on ne serait pas loin de considérer que, sans récrimination, vous n'êtes rien et n'avez donc aucun titre à prétendre avoir quelque chose, après.
Xavier Darcos a bien joué. On ne veut plus de lui comme ministre du Travail. Il est déçu, amer, fait pleurer sur la perte de ses revenus. Il aspire à la présidence du château de Versailles. L'ennui, c'est qu'il y a déjà un président, Jean-Jacques Aillagon, qui n'a pas démérité et, coup de chance paradoxal pour lui, il est tout de même reconduit. Xavier Darcos, prenant tous les risques, refuse d'entrer au prestigieux Conseil d'Etat, ne le jugeant pas "à sa hauteur". Une telle attitude, ailleurs que dans le monde politique, aurait suffi pour couvrir de ridicule à vie l'important l'ayant adoptée. Pas chez les anciens ministres. Puisqu'en définitive il a été nommé ambassadeur chargé de diriger "l'action culturelle extérieure" de la France, à la place d'Olivier Poivre d'Arvor. Et à terme l'Institut français dont la création n'a pas encore été approuvée par le Parlement (Le Figaro).
Ce qui offense, certes pas de manière fondamentale, la République avec "ses petits arrangements entre amis", ce n'est pas que de nouvelles affectations soient offertes à ceux qui ont été renvoyés. C'est la nécessité de les rendre exceptionnelles à proportion même de l'étendue de l'échec antérieur. La tristesse doit être à toute force consolée et la déception réparée. Et nous, alors ? L'Etat devient une sorte d'Agence de placement. Quand une multitude de modestes peinent à trouver un emploi, des puissants d'hier voient une énergie publique mobilisée pour leur assurer un présent et des lendemains qui dans tous les cas auraient été riants.
Il y a une manière ostensible et provocatrice de rendre fou le peuple. Et méchant. Il serait temps de comprendre ses possibles frustrations pour prévenir ses éventuelles fureurs. On vit dans une société qui ferait des plus conservateurs des frondeurs.
Bonjour
"Ce type de mission serait le bienvenu pour tous ceux qui aspirent à dépenser peu d'eux-mêmes et à gagner beaucoup. Je me serais très bien vu mandaté pour rédiger un rapport sur des thèmes aussi passionnants et originaux que "la justice doit-elle être égale pour tous" ou "faut-il sanctionner les criminels".
Il est préférable que vous ayez pour mission ce que vous évoquiez dans votre billet "Survol" en l'an 2006.
"Quotidiennement, ici ou là, je suis frappé non par l'inculture juridique de la société française - personne n'est obligé de faire des études de droit - mais par son défaut de culture judiciaire, ce qui n'est pas la même chose. Il y a en effet, à tous les niveaux, même ceux de responsabilité et de pouvoir, de formidables lacunes sur ce plan qui me semble pourtant relever de ce que devrait connaître tout citoyen qui se respecte, désireux de demeurer à l'écoute de son temps et de la démocratie. Comme si la justice faisait seulement peur et ne pouvait appeler aucune curiosité désintéréssée, alors que ce sujet surabonde dans les médias.
Les campagnes engagées à ce sujet par le ministère de la Justice - je crois qu'il y en a eu quelques-unes - ont été beaucoup trop ambitieuses et, au lieu de "faire" dans la sophistication, auraient du se contenter de diffuser des informations de base sur le monde judiciaire, sa structure élémentaire et ses acteurs principaux. On aurait ainsi pu éviter, par exemple, les confusions permanentes entre les fonctions d'avocat et de magistrat"
Il y a là tout un travail à faire d'intérêt général.
Ce qui est tout à fait urgent c'est de créer un décret qui ferait obligation à la Cour d'apposer son cachet sur toute pièce jointe, et sur toute page des conclusions transmises à la Cour.
L'enseignement du Droit dans les écoles comme avait commencé à le faire Monsieur Chevènement. Vous ne pouvez pas vous imaginer l'état d'ignorance des citoyens à ce sujet.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 28 juin 2010 à 11:30
Oh mais vous nous gâtez, cher Philippe, ce mois-ci ! Quel festival de perles ! Je suis ravi d'apprendre que Jean-Jacques Aillagon "n'a pas démérité". C'est précisément pour éviter ce genre de bourdes que je ne commente presque jamais les chroniques sur un sujet judiciaire, ou plutôt sur telle ou telle personnalité de la catégorie "gens de Justice" : je n'y connais en effet pas grand-chose et n'ai sur eux que des informations "médiatiques". A chacun son métier.
J'aurais été curieux de voir mentionner l'opinion des employés de M. Aillagon, au Château de Versailles ou au Ministère ou il géra avec la maestria que chacun se rappelle le dossier des intermittents en 2003. D'ailleurs je propose qu'il soit nommé directeur du Festival d'Avignon : il y sera accueilli en triomphe, surtout s'il applique les recettes de gestion à l'américaine transformant Versailles en parc d'attractions avec lapins en plastique géant et autres minables imitations d'un Claes Oldenburg mal compris mais bien exploité... Avec les budgets qu'on sait... enfin si on cherche un peu.
Quelle Culture, quelle érudition, pour un professeur d'histoire et géographie qui a eu la chance de rencontrer l'UMP sur sa route !... On se prendrait presque à croire à l'ascenseur social. Enfin, on ne peut pas être spécialiste de tout. Mais je continue à préférer vos chroniques judiciaires.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 21 juin 2010 à 15:45
Quelle ironie que le destin des hommes. Le jour du 70ème anniversaire de l'appel du 18 juin, le général Bigeard s'en est allé pour rejoindre ses anciens compagnons de lutte...
Heureusement que ces valeureux hommes, en des instants critiques, n'ont pas bassiné les autres Français avec leurs retraites et le cumul des mandats, ce, uniquement pour toucher un maximum alors qu'ils sont inefficaces et que la plupart des retraites sont volées !
Mais qui fait les lois ??? Pour ensuite s'y référer, comme l'a fait si bien Alliot-Marie !
Rédigé par : Marie | 18 juin 2010 à 12:13
@Achille
Eh bien, si je ne fais pas de différence entre l'argent privé et l'argent public, c'est que l'argent est bien plus confondant que je ne suis confus, sans doute...
Les plaintes sont générales, depuis l'exemplarité du gain de Mme Boutin, pour mettre en rapport les valeurs, par où la morale intervient, et les contre-valeurs comme avec l'argent elles seraient.
Qu'en argent comptabilité puisse justement et même exactement se tenir, cela est bien certain, mais cela suffit-il, depuis cette exactitude à rendre compte de toutes valeurs en cours?
L'instance qui résout ce problème, c'est la bourse des valeurs, ce sont les marchés, ainsi que coure la doctrine économique.
Que la bourse intime à nos vieux pays, quelles seraient les valeurs véritablement en cours, et en déduise nos représentants de l'état être surpayés, c'est ce qui actuellement se passe.
Et nous relayons les propos de la bourse, en notre sein même, nous nous auto-persuadons de leur actuelle pertinence alors que tout accédant aux classes moyennes du Brésil (par exemple si tant d'autres) joue chaque matin 1000$ à la baisse de l'euro afin de fixer les salaires des états de l'euro en juste cause.
Comme vous le dites, que les Etats aient sauvé leurs institutions financières pour que cela puisse ainsi perdurer, cela est bien difficile à comprendre, car cela s'apparente à une démarche suicidaire...
Il me semble que cela va bien plus loin...
L'argent, s'il ne se réforme en nos vieilles doctrines et nos vieux pays, ce serait genre de sang trop neuf pour de vieux organisme, à moins que cela ne reste sang trop vieux pour ce qui en notre organisme réclame rénovation.
Pas de confusion, de mon côté!
Un problème très basique se pose, celui de la représentativité de l'argent:
Il confond entre autres diverses propositions:
-Les valeurs ont contre-valeurs en argent, en principe.
-Il en est beaucoup qui ne répondent pas à cet axiome...
-L'économie des valeurs en argent doit être compatible pour l'ensemble du corps social- j'irai même jusqu'à prétendre pour chaque individu.
-Dans l'exercice des voies de la finance, est incompressible -hormis épisodes de spéculation et explosions avenantes- l'hypothèque foncière, car elle détermine l'intégrité territoriale des populations, et même...des Etats!
-L'intervention des Etats, avec les banques centrales, peut paramétrer la représentation de la valeur...
-Etc,etc...
Dans une telle représentation comptable des choses, ce n'est pas étonnant que tout paraisse confus!
...Si se rajoute que la territorialité britannique est très différente de la nôtre, que les biens fonciers sont détenus conventionnellement par des Lords et que l'industrie financière peut là se développer à l'extérieur tant que l'extérieur l'accepte.
...Si les territoires à acheter sont l'enjeu actuel...
Qu'il soit moralement, voire justement résolu en monde réel, cela n'empêche pas l'argent d'offrir son spectacle au jeu de la "juste" représentation, et faire advenir autant de commentaires sur ce jeu.
Alors, s'il tient toujours ce jeu aux règles impossibles pour nos vieux pays, est-ce à cause du salaire de leurs ministres?
Il y a l'ironie du sort ou la tactique politique, au sujet...de la mondialisation avec Mme Boutin!
Il y a la tactique politique ou l'ironie des temps avec l'apparition du "care", le sujet de la contre-valeur en argent pour son très anglo-saxon sujet.
Et il y a, en France, l'ambiguë considération de l'argent, alors que l'argent servit à son apparition, en Justice même pour le rachat des fautes évitant le talion, l'élimination des autres et leur promesse de richesse, celle qui est en eux bien mieux qu'en portefeuille
Décidément,l'argent est bien confus!!!
Rédigé par : zenblabla | 18 juin 2010 à 00:29
En tant que cartésien, ce qui me dérange dans l'histoire c'est qu'on proclame abusif le montant d'un salaire, et inutile une commission, sans avoir vraiment de point de repère.
Qu'englobe cette rémunération ? Combien touchent les autres membres des commissions en France ? A l'étranger ?
En quoi va consister le boulot ? Quelles sont les compétences de la personne concernée (qui en a nécessairement si elle est arrivée à cet échelon du pouvoir, que son dernier bilan soit bon ou pas) ?
J'aime bien aller consulter les sites qui parlent de tous les intervenants dans cette histoire. Il y a une belle liste de cumul de mandats, et autres activités plus ou moins lucratives.
"Ce qu'attendent la majorité des contribuables" c'est que les médias leur disent que tout va bien en France. Je ne dis pas qu'il faut passer sous silence tout ce qui ne va pas, mais a contrario il faudrait se demander si toutes les polémiques, dans le fond et dans la forme, sont justifiées.
Je trouve dommage qu'aujourd'hui un homme politique dise que toucher 9500€ c'est anormal dans l'absolu, alors qu'il doit probablement toucher autant si ce n'est plus, et que cette simple affirmation suffise pour déclencher une chasse aux sorcières, attisée par le "et vous, vous ne touchez que le smic".
Rédigé par : Baal | 16 juin 2010 à 12:23
Le Figaro :
"Après la polémique suscitée par la double rémunération de Christine Boutin et à la veille de la présentation de la réforme des retraites, le Premier ministre entend montrer que le pouvoir politique ne sera pas épargné par les mesures de rigueur."
VIVE LES ESQUIMAUX
EST-CE RETROACTIF ?
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 15 juin 2010 à 16:01
@ Olympe
Les Savonaroles seront toujours présents, comme les profiteurs, car tous deux sont des manifestations de la nature humaine. Il n’y a pas lieu, à mon sens, de confondre le désir d’une plus grande transparence en matière de gestion et/ou d’utilisation des deniers publics avec une exigence de totale transparence, comme dans la cité utopique. Ce qui suscite cette aspiration à plus de clarté c’est l’écart entre les promesses, faites à grands renforts de discours pompeux - relatives à la restauration de valeurs telles que la droiture, l’équité, l’exemplarité - et la réalité des actes et des faits, où se succèdent les renoncements, revirements et autres trahisons. La saine indignation qui en résulte est l’expression de ces vraies gens qui ne font que prendre leurs élus au mot, ne leur disant rien d’autre que « chiche ! ». En fait, il ne s’agit pas de métamorphoser les gaulois rebelles, les latins gouailleurs et querelleurs que nous demeurons au fond, en scandinaves austères… juste, peut-être, s’inspirer de certaines des chicanes dont nos voisins du nord ont balisé le parcours de tous ceux qui ont charge publique, en les obligeant à rendre compte de ce dont ils ne sont que dépositaires. Ce qui me fait froid dans le dos, en matière de transparence, ce n’est pas tant une prétendue montée en puissance de la presse, devenant à son tour un pouvoir non contrôlable. C’est plutôt la généralisation des caméras de surveillance dans les résidences, sur lesquelles on peut zapper depuis son salon : on a dans son poste de télévision les allées et venues de ses voisins, des petits bouts de vraie intimité accessibles à tous, sous couvert de sécurité. Voilà la vraie tyrannie, le voilà le vrai excès de transparence, la voilà la vraie dérive, la voilà la vraie menace.
Rédigé par : Epaminondas | 14 juin 2010 à 21:41
Merci pour le lien.
Très drôle comme ce type se contredit en deux phrases.
"Il n'y a pas de misère en France..."
"Il y a des sdf qui sont dans la misère mais ceux-là, l'Etat s'en occupe"
Il faudrait savoir...
Rédigé par : [email protected]ïssa | 14 juin 2010 à 02:46
N'en parler jamais mais y penser toujours.
Plus cela va - et je mesure mes propos - après 75 ans sur cette terre et 60 d'études attentives des moeurs politiques dans ce pays depuis l'éviction de De Gaulle, d'enquête sur la corruption - ordinaire et décentralisée ou de haut niveau - plus je viens à penser qu'on ne pourra pas faire l'économie d'une nouvelle période de style robespierriste, de gauche ou de droite extrêmes.
A nos politiciens et autres pollués dans leur tête, et inconscients de leur propre
amoralité, il faut conseiller de n'en parler jamais mais d'y penser toujours.
Pas à la ligne bleue des Vosges, mais à la guillotine.
Rédigé par : Le coquillard | 14 juin 2010 à 00:41
Toutes ces choses "politiques" sont comme les vuvuzelas, mon cher PB... Ca bourdonne, ça bourdonne mais ça ne les empêche pas de jouer et nous, stupides, assourdis et hébétés de regarder...
Cf lien, c'est génial...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 13 juin 2010 à 20:19
L'été 2007, les députés se sont votés une assurance chômage de luxe, au niveau de ce qu’ils ont déjà en matière de retraite.
Les députés ont substantiellement réévalué leur assurance chômage qui sera portée de 6 mois à 60 mois.
Très exactement, les « battus » de l’élection législative toucheront leur traitement mensuel à taux plein (5 400 €) pendant six mois, puis l’indemnité, pudiquement appelée "revenu de transition", deviendra dégressive pendant quatre ans et demi :
70 % les six mois suivants,
60 % jusqu’à un an et demi,
50 % jusqu’à deux ans,
20 % au bout de quatre ans et demi...
http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=411
Rédigé par : Marie | 13 juin 2010 à 17:27
Les députés ont généreusement reculé leur âge de retraite de 55 ans à 60 ans.
Or le rendement de la retraite des députés est sans équivalent. Pour 1 € cotisé, ils touchent 6 € à la retraite, contre 1 ou 1,5 € dans les régimes du privé.
Dans ce système censé fonctionner par répartition, si les cotisations des députés ne couvrent pas le financement des retraites – et c’est systématiquement le cas – les contribuables épongent l’ardoise.
Leur régime n’est autofinancé qu’à hauteur de 12 %. Les 88 % restants - c’est-à-dire 53 millions d’euros - sont abondés par la « solidarité nationale » !
Retraites des députés
"La rolls" des régimes spéciaux
http://www.sauvegarde-retraites.org/docs/larollsdesregimesspeciauxetude22.pdf
**********
Tandis que le ministre des Affaires sociales, Eric Woerth, annonce que les régimes spéciaux seraient épargnés par la réforme, le Sénat planche sur une hausse de la CSG pour les retraités.
http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=642
Ces sénateurs qui bénéficient d’un régime de retraite « très spécial ». Mais, une fois n’est pas coutume lorsqu’il s’agit de régime spécial, ils en assument eux-mêmes la charge.
http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=607
Les sénateurs sont assis sur un tas d'or. Leur très généreuse caisse de retraite disposait, fin 2008, de 575 millions d'euros de réserves. De quoi financer 23 années de prestations ! (Le Figaro)
Compte tenu de l'espérance de vie et de son âge de départ en retraite (67,5 ans), un sénateur «moyen» percevra, avant son décès, 4,90 euros de pension pour chaque euro cotisé pendant sa carrière - contre 1 euro de pension environ pour un salarié du privé et 2 pour un fonctionnaire.
Un ex-sénateur ayant effectué un unique mandat de six ans perçoit ainsi 1 932 euros de retraite mensuelle. Soit «30 % de plus que la retraite moyenne d'un salarié du privé après une carrière complète». Seule condition, presque toujours remplie : avoir cotisé double, comme tout sénateur en a la possibilité pendant ses quinze premières années dans la «maison» (480 euros de cotisation «salariale» par mois).
La réversion (retraite de veuf et veuve d'élus) est aussi bien plus favorable que dans le régime général.
Enfin, «les plus vernis sont les sénateurs issus de la fonction publique (39 % de l'Hémicycle)». Ils peuvent continuer à cotiser 7,85 % du salaire qu'ils auraient touché dans leur administration d'origine, l'État ajoutant 60,14 % comme pour tous ses agents. Au final, ils cumulent donc retraite pleine de fonctionnaire et retraite de sénateur, sans plafond.
La caisse des sénateurs n'affiche aucun déficit, malgré sa mauvaise situation démographique : 1,7 pensionné pour 1 cotisant (contre 1 retraité pour 1,4 actif dans le régime général)!
La cotisation «employeur», versée par le Sénat, représente 2,4 fois la cotisation «salariale» des sénateurs. C'est davantage que dans le privé mais nettement moins que dans la fonction publique ou tout autre régime spécial (pour les députés, le contribuable verse 7 fois plus que les élus eux-mêmes !)....
http://www.lefigaro.fr/retraite/2009/12/22/05004-20091222ARTFIG00003-les-senateurs-beneficient-d-un-regime-special-de-retraite-trop-bien-gere-.php
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Et...
Primes des fonctionnaires
http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=640
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La justice européenne a accordé à un fonctionnaire des droits réservés aux mères. Et plus de 37 000 euros aux frais des contribuables…
http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=627
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La Cour des comptes épingle les 100 jours de travail par an des aiguilleurs du ciel. Le bon moment pour rappeler que leurs pensions de retraite ont doublé en 20 ans.
http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=622
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L’Etat s’apprête à piller nos caisses de retraite pour financer le régime spécial de la RATP.
http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=582
Rédigé par : Marie | 13 juin 2010 à 17:17
Aïssa,
Je trouve que vous détournez les faits.
On n'est pas hors-la-loi lorsqu'on se refuse un droit immoral, puisse-t-il être clairement légal.
Et ce n'est pas un honneur non plus, malheureusement, d'attendre des regards jaloux et accusateurs pour s'abstenir de recevoir de telles rentes.
Pour le reste, beaucoup de commentaires évoquent de façon égale l'argent gagné par une fonction libérale et celui gagné au service de l'Etat.
Je pense effectivement qu'il est normal d'être riche quand on use de fonctions importantes. Non pas pour éviter la corruption (ça ne marche pas) mais pour le mérite, la responsabilité, et la précarité de ces fonctions obtenues par élection ou nomination.
Aussi le rapport à l'argent doit-il être différent dans ce cas. Il m'insupporte que l'élite étatique prétende avoir droit à une rente aristocratique.
On doit tous pouvoir répondre de notre salaire.
Rédigé par : Cyril | 13 juin 2010 à 14:07
De tels exemples finissent par donner un pouvoir inquiétant à la presse, et permet à quelques petits Savonaroles de prendre l’habitude de la dénonciation systématique et maligne. Quelle satisfaction morale de jouer les redresseurs de tort et de voir tel ou tel cloué au pilori de la bonne conscience publique, reculer et se repentir. Ah ! la repentance… qui rime avec transparence, deux notions devenues aussi odieuses l’une que l’autre.
Le plus navrant est effectivement de constater qu’aucun de ces prébendiers n’a même le courage d’assumer ce qu’il ou elle a demandé ou accepté, et d’affronter la meute. Ce qui laisse craindre qu’ils sont les premiers persuadés de l’inconvenance de leur démarche.
Pour autant, une société à la scandinave a des côtés parfaitement insupportables, et le nivellement pratiqué ne me semble pas particulièrement attractif. La morale, dans son acception la plus détestable, est érigée en principe suprême, sans qu’aucune place soit consentie aux faiblesses et aux failles humaines. C’est terrifiant.
Rédigé par : Olympe | 13 juin 2010 à 13:14
@zenblabla
J’avoue ne pas bien avoir compris ce que vous avez essayé de nous dire. On dirait du Jacob en plus concis mais en plus confus.
Une chose est sûre, vous êtes bien une des rares personnes que j’entends dire ne pas faire la différence entre l’argent public et l’argent privé... surtout à une période où l’argent public est utilisé pour renflouer des banques privées.
Rédigé par : Achille | 13 juin 2010 à 12:50
Personnellement, je ne demanderai pas au DRH autoproclamé de l'Elysée de recruter le moindre laveur de glace de peur qu'il ne me sorte un ambassadeur en déshérence pour 10000 euros mensuel. C'est la ruine du CAC 40 un garçon comme ça et s'il compte, après son passage à l'Elysée, se faire recruter par des entreprises sur la base de telles préconisations, je crains que même Bolloré ou Lagardère le prient de rester chez lui.
Qui se serait douté que Christine Boutin, tout estimable petite mémère qu'elle soit mais qui n'est tout de même pas l'ultime lumière des Nations se serait vue confier une mission aussi capitale que la pacification mondiale. Même elle, a dû croire à un gag. J'ai eu la chance de me procurer en avant-première les conclusions du rapport de Madame Boutin :
"Pour atteindre à la pacification mondiale, il convient de charger chaque habitant de la terre d'une mission sur la pacification mondiale rémunérée 9500 euros mensuels.". Imparable.
Le plus énervant, c'est le jaillissement miraculeux de la vertu au contact des médias. Tant que cela s'ignore, je n'ai pas pêché, Dieu et les médias, c'est tout un, fi de la morale transcendante que je vante, adonnons-nous au seul principe qui vaille : "pas vu pas pris". Cachons ce salaire indu que les pauvres ne sauraient voir et puisons dans la caisse, puisons puisque c'est, nous dit-on, légal, viatique de toutes les turpitudes officielles qui maquillent un camion volé en 2CV chrétienne-démocrate. Echangerait faux Tartuffe vendéen authentique contre vraie Tartuffette de contrefaçon.
Darcos, ah Darcos ! Quel toupet ! Non content de se planter à son ministère en mettant tous les lycéens dehors, ajoutant la débâcle électorale chronique (la mairie, les régionales) à l'échec national, toute honte bue, il lui faut le fauteuil du voisin en apanage. Ejectez-moi ce type que je prenne sa place et peu me chaut qu'il soit compétent à ce poste. Il n'a finalement pas eu tort d'y aller au culot, certes il n'est pas duc, mais il a été fait marquis.
Vous manquez d'ambition dans vos projets, Philippe. Vous vous limitez à des thèmes de missions juridiques de fin de grande section maternelle alors que vous pourriez envisager, pour 9500 euros je vous le rappelle, d'embrasser des sujets largement périphériques en tant qu'avocat général : "Démocratie chrétienne : un petit pois = une voix", "Influence de la vinaigrette sur les réquisitions du ministère public", "Contribution du guacamole à la pacification mondiale", "Oui, non et pacification mondiale", "Perdre 2 trous de ceinture en vue de la pacification mondiale d'été". Mais avez-vous seulement un suffisant pouvoir de nuisance à rémunérer ? Non ? Passez votre chemin.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 13 juin 2010 à 12:39
Lorsque je suis entré dans la magistrature, au choix, j'avais ma toge de professionnel libéral. Je l'ai donc fait garnir des simarres, et on m'en a refusé le remboursement, alors que j'aurais été payé d'une toge neuve. C'est drôle et misérable, bien sûr, mais c'est ce genre de rigueur qui permet aux ministres et ex-ministres de froncer le sourcil, à l'administration fiscale de vous agonir de menaces à la moindre incartade, plus rarement de sanctions, il est vrai, aux politiques de s'enduire de vertu, et aux prébendiers de roucouler la romance de la pudeur outragée. Faut-il en concevoir de la colère ? du mépris ? En relisant mon cher Léautaud, cet anarchiste aristocratique et ses vitupérations contre les radicaux de la III° R. il me vient à l'esprit que, vous, cher PB, êtes dans une mesure de l'écriture qui vous rapproche de Chamfort. C'est toujours cela à opposer aux olibrius associés qui entendent faire régner un ordre moral dont ils seraient les seuls à connaître les canons.
Mais voilà, même aux esprits les plus accomplis, viennent des pensées sombres, et la colère les accompagne, la colère porteuse de tous les excès, de toutes les erreurs, qui falsifiera plus tard l'Histoire avant que l'hagiographie ne s'en empare et transforme les acteurs indécis de notre époque en héros dédiés à l'inculture populaire.
Il est vrai que certains régimes, très portés sur le copinage et l'avantage matériel qui bâillonne, sont plus aptes que d'autres à engendrer la colère.
A tel point, cela, que la seule mention de l'appel "aux armes citoyens"' est aujourd'hui censuré dans beaucoup de commentaires réputés libres sur des blogs politiques, enfin, politiciens.
Rédigé par : Jean-Marie Thiers | 13 juin 2010 à 12:30
Monsieur Bilger,
Nous sommes encore loin de la république apaisée dont vous nous parlez. Ce triste épisode nous indique une fois de plus que le leadership par l’exemple ne fait plus partie de la panoplie de notre classe politique. Si on met en parallèle les déboires de madame Boutin avec les propos de monsieur Chatel, qui estime qu’il ne faut surtout pas toucher au salaire des ministres, même pas symboliquement, on ne peut alors reprocher au citoyen lambda certains raccourcis faciles. Tout ceci nous ramène au jeu du « pile je gagne, face tu perds », sauf qu’il est question ici de milliers d’euros, quand la masse des trimards fait face au spectre du chômage.
Le président de la république avait suscité un espoir sincère chez de nombreux français en 2007, avec ses discours empreints de volontarisme lorsqu’était abordée la question de la restauration des valeurs républicaines de respect, d’équité, de droiture. Pareille revalorisation devait s’appliquer à la valeur travail.
Force est de constater que de telles pantalonnades sapent les fondements de ce type de discours, et seront sûrement à l’origine d’une méfiance profonde et durable chez nos concitoyens. Autant le verbe pré électoral était porteur d’espoir en 2007, autant les exemples de mépris, de gabegie qui se sont multipliés depuis ont dégradé cette parole, pour longtemps je le crains.
Cette pratique constante, systématique, du grand écart entre principes affichés, proclamés, et actes se situant aux antipodes, produit un écœurement, une nausée qui risque d’amener de nombreux électeurs à se boucher les oreilles lors des prochains grands rendez-vous.
Rédigé par : Epaminondas | 13 juin 2010 à 09:32
Excellente analyse de Philippe Bilger dont les réactions qu'elle suscite ne manquent pas d'intérêt.
Pour faire court "Travailler plus pour gagner BEAUCOUP PLUS" quitte à verser dans l'indécence.
En outre, je me demande si l'objet de la mission confiée à Mme Boutin n'a pas déjà fait l'objet de nombreuses études réalisées par des économistes réputés ?
Rédigé par : Claude | 13 juin 2010 à 09:21
@sbriglia | 12 juin 2010 à 19:37
« S'ils sont mauvais, ils n'ont pas de clients, s'ils sont bons ils arrivent à survivre et ils ne reçoivent rien de l'Etat. »
C'est faux!
«S'ils sont mauvais, ils n'ont pas de clients, s'ils sont bons ils arrivent à survivre. »
Ne jugez pas tout à l'aune de votre propre profession. Dans certains cas, c'est le contraire.
Prenez le secteur médical. Un généraliste qui fait entre 4 et 6 patients à l'heure et ignore la signification des trente-cinq heures survit en effet.
En particulier s'il n'a pas fait d'emprunts à la base et s'il n'a pas beaucoup de frais de fonctionnement, avec deux patients à l'heure certains spécialistes tel le psychiatre dont l'investissement indispensable de départ en libéral se limite quelque part, au canapé ainsi qu'à son propre fauteuil peut survivre s'il travaille jusqu'à 20h ou 21h et s'il est en secteur 2.
Mais un spécialiste dont l'investissement de départ est lourd, ne peut plus survivre de nos jours en libéral en secteur1 s'il consacre le temps nécessaire (1heure parfois, en particulier s’il travaille avec des handicapés), donc s'il est bon et consciencieux, et il doit souvent faire le choix de la reconversion salariale en clinique. S'il a fait du lising, bonjour les dégâts!
Pour comprendre les tarifs des médecins : (http://sante-medecine.commentcamarche.net/contents/systeme-sante/01_comprendre-les-tarifs-des-medecins-le-secteur-1-et-le-secteur-2.php3 )
Dans d'autres secteurs également, il ne suffit pas du tout d'être bon, ni même excellent pour survivre quand on souhaite rester dans la légalité, en particulier dans des secteurs où sévissent des pratiques anticoncurrentielles auxquelles il est extrêmement difficile de faire mettre un terme par les inspecteurs de l'URSSAF locale ou encore de la DGCCRF en particulier lorsque les infractions viennent du secteur associatif, qu'elles sont difficiles à prouver ou à circonscrire, que les choses paraissent en ordre le temps du contrôle et que les professionnels libéraux victimes ne peuvent se permettre de porter plainte donc d'être indemnisés pour le préjudice subi etc. etc. ou pour toute autre raison, le schwartz comme on dit ici pour le travail au noir, le type de réseaux de circulation de l'information surtout, le piratage, la captation d'image, et autres procédés sangsues, sans compter des choses tellement inimaginables qu'il faut en avoir été soi-même le témoin pour le croire.
Si vous voulez couler un concurrent avec lequel vous ne pouvez pas rivaliser par la qualité intrinsèque de vos prestations, il y a tellement de façons d'y parvenir que vous n'en croiriez pas vos oreilles.
Mais bon, c'est juste pour dire que, parfois hélas, le sérieux et l'excellence de la prestation elle-même, son rapport qualité/prix etc. ne sont pas du tout la condition de la survie du professionnel libéral et même au contraire! Comme dans l'agriculture le bon produit, la bonne prestation est souvent victime des conditions qu'elle exige pour être ce qu'elle est.
«et ils ne reçoivent rien de l’État. »
Ce n'est plus tout à fait vrai si votre chiffre d'affaires annuel est inférieur à 32 000€, mais bon, encore faut-il satisfaire à tout un certain nombre d'autres conditions.
Rédigé par : Catherine [email protected] | 13 juin 2010 à 03:08
C'est très dommage cette appréciation sous-tendue dans les commentaires par l'argent, comme elle perdure, entre partisans s'il existait le parti des "tireurs d'épingle du jeu".
Or, nous le savons tous, ce parti n'existe pas formellement en politique, inévitablement et heureusement.
Par exemple, pourrait s'éviter de remettre toujours sur le tapis, la distinction a priori (@Achille) entre argent public et argent privé.
La moindre des choses avec l'argent, c'est admettre qu'il est le même pour tous, et qu'il ne soutient pas d'autres cohérence que celle de la doctrine qui lui fait foi.
Les doctrines parfois démontrent quelques failles, et si l'intérêt scientifique par exemple distingue la cause de l'effet, l'intérêt tout court en "tirage d'épingle" ne me paraît distinguer que l'effet.
La généralisation est périlleuse, en sciences au moins, autant que toutes conclusions au sujet d'un intérêt qui serait "général".
Il n'y a un début de certitude, qui fait attendre la suite...en investigation, bien plus qu'en conclusion ou même préjugés.
Rédigé par : zenblabla | 13 juin 2010 à 01:49
Jean-François Probst s'explique sur la "jurisprudence Boutin", ainsi que sur les appartements de fonction des ministres...
Video sur Bakchich.info
http://www.bakchich.info/Probst-et-la-jurisprudence-Boutin,11082.html
Je signale par ailleurs que ce fut monsieur de Villiers qui proposa "un projet de loi portant sur l'alignement du régime de retraite des parlementaires sur le régime général des salariés du secteur privé."
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 30 janvier 2003.
Et qui se fit conspuer par quelques parlementaires mécontents de cette initiative ! On s'en douterait !
http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0587.asp
Ont plus de 60 ans et doivent donc actuellement toucher une retraite et un salaire : Kouchner, Alliot-Marie, Darcos, de Raincourt, Devedjian, Bachelot, Boutin, F Mitterrand, Mercier, Blanc, Novelli, Marleix, Falco, Santini... Bientôt : Bockel, Borlot, Lellouche...
Sans parler des autres avantages...
Rédigé par : Marie | 12 juin 2010 à 20:42
A madame Boutin,
... "Et votre compétence, en regardant votre carrière, en matière de mondialisation, je pense qu'on la cherche... !"
Jean-Michel Apathie
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3078
Rédigé par : Marie | 12 juin 2010 à 19:48
"Les professionnels libéraux (médecins, avocats, experts comptables, etc.) fixent eux-mêmes leur salaire" a écrit Laboca.
Les professionnels que vous évoquez n'ont pas de salaire, étant justement "libéraux"... Ils se rémunèrent sur ce qu'il leur reste après avoir payé leurs charges diverses et variées... et leurs impôts. S'ils sont mauvais, ils n'ont pas de clients, s'ils sont bons ils arrivent à survivre et ils ne reçoivent rien de l'Etat.
Vous avez sans doute voulu écrire "honoraire" ?...
J'ai comme l'impression qu'il y a dans votre esprit confusion entre salaire, traitement, honoraire et bénéfice...
Rédigé par : sbriglia | 12 juin 2010 à 19:37
@ LABOCA
Merci pour vos précisions. Je vous comprends tout en étant persuadé que le pouvoir médiatique est le plus à même de faire cesser ces abus.
Les professions libérales c'est différent: l'entreprise leur appartient et le fait de se rémunérer plus ou moins en salaire est un choix entre cotiser des charges sociales ou payer plus d'impôts sur le bénéfice de la société.
Dans une grosse entreprise, le salaire des dirigeants est connu et défini par les actionnaires. Le salaire est parfois élevé mais c'est au contraire pour acheter une compétence demandée ailleurs.
Et les emplois fictifs ne sont pas une pratique normale.
Seuls les escrocs y ont recours.
Rédigé par : Alex paulista | 12 juin 2010 à 19:20
L'argent de nos impôts n'a pas uniquement servi à renflouer le fiasco des banques et permettre aux cupides traders de continuer à toucher leurs (nos ?) bonus, il sert aussi à engraisser ceux qui sont censés représenter le peuple mais qui de fait, et depuis des lustres, ne représentent que leur propre porte-monnaie.
Honte. Ressortons les guillotines.
Rédigé par : bob | 12 juin 2010 à 19:06
Alex [email protected] Savonarole
"Il y a quelques politiciens honnêtes.
Ils préfèrent l'anonymat et l'ambiance de travail du Conseil européen.
Mettez-vous à leur place : être passé derrière Sarkozy au budget, devoir défendre publiquement Jean Tiberi à la télé...
Des traumatismes dont on se remet difficilement".
________________________________________________
Je suis bien d'accord avec vous !
Ce qui est tout à fait désolant c'est l'impunité de nos politiciens.
Une impunité qui s'apparente à une sorte "d'immunité diplomatique" dans leur propre pays, la France.
Rédigé par : Savonarole | 12 juin 2010 à 17:47
Comment ne pas être d'accord avec vous !
L'exemple devrait venir d'en haut. Hélas, quand seuls les honneurs et les avantages associés guident certains, on peut dire que l'on en est loin.
Je me souviens d'une remarque que j'avais faite au DG de mon entreprise quand, en pleine période de réduction de coûts, un directeur s'était offert une belle berline étrangère.
En 14/18, les planqués étaient à l'arrière alors que maintenant, ils n'ont même plus honte d'occuper le devant de la scène. Et malheureusement pour nous, ils sont de plus en plus nombreux.
Rédigé par : Polochon | 12 juin 2010 à 14:34
@ Savonarole
Il y a quelques politiciens honnêtes.
Ils préfèrent l'anonymat et l'ambiance de travail du Conseil européen.
Mettez-vous à leur place : être passé derrière Sarkozy au budget, devoir défendre publiquement Jean Tiberi à la télé...
Des traumatismes dont on se remet difficilement.
Rédigé par : Alex paulista | 12 juin 2010 à 14:25
Il est grand temps que le Pouvoir remette de l'ordre dans toute ces prébendes et autres libéralités. Bien sûr que ce n'est pas nouveau, et que toutes les sensibilités ont rendu service aux copains et à ceux qui disposaient d'un pouvoir de nuisance, mais à la veille d'un nouveau serrage de ceinture, toute ces dérives deviennent de plus en plus impopulaires et éminemment périlleuses.
Servir oui, se servir non !
Il me semblait pourtant que lors d'une certaine nuit du 4 août les privilèges avaient été abrogé mais que nenni !
Heureusement que l'on peut encore compter sur un certain journal satirique paraissant le mercredi pour veiller au grain et c'est tant mieux.
Si la rigueur est nécessaire, l'esprit de justice et d'équité est incontournable.
C'est ce qu'attendent la majorité des contribuables.
Rédigé par : Jabiru | 12 juin 2010 à 14:11
Darcos, tout instituteur qu'il a été, n'a jamais prétendu à être un modèle de vertu ou d'éthique … Il est bien gras et serein, l'homme, il fait son bonhomme de chemin, passant à la caisse ici, repassant à l'autre caisse là, c'est son dada … Ils et elles sont nombreux ainsi (tiens pour exemple, j'offre un merle blanc à qui me dira ce qu'est le travail de Rama Yade sinon faire potiche, représentation publique politique de minorité visible en somme pour donner le change à celle-ci et à tous même ...); la gamelle est bonne en politique; on ne se foule pas, on amasse, la retraite facile et grasse, ceux qui m'aiment et ceux que j'aime, droite et gauche confondues, personne n'innove dans le fond et il n'y aura pas plus de réelle indignation populaire voire révolte aujourd'hui qu'il y a 25 ans sous Mitterrand et même sous Giscard il y a 35 ans … Le Peuple français est à bout de souffle; il n'a plus rien de cette fibre révolutionnaire séculaire, de cette capacité à exiger et à imposer l'égalité pour tous devant la loi, une loi juste et digne pour tous et de ses dirigeants le mieux et le bien pour le plus grand nombre; il est trop bien soumis désormais, abruti et asservi en somme, c'est ainsi … Ceux qui désormais disent NON pour lui, se révoltent en son nom en somme et par cela le secoueront peut-être de sa torpeur résignée et lamentable, sont ceux-là de plus en plus nombreux qui -paradoxe mais historiquement vérifiable- ont précisément à charge de soutenir et consolider l'Etat de Droit; ainsi un très haut magistrat avocat général à la Cour d'appel de Paris (vous) par un blog quotidien où les choses sont dites et dénoncées, invitant tous ceux qui le souhaitent à s'y exprimer ou simplement prendre connaissance de ces informations disséquées; ainsi encore ces jours-ci (Cf l'Union de Reims aujourd'hui) un colonel de gendarmerie refusant que ses hommes et femmes servent de mannequins et d'acteurs lors de reconstitutions de crimes souvent sordides au détriment de leur réelle mission et présence auprès de la population et condamné pour cela par un Siège judiciaire à ne plus avoir d'habilitation d'OPJ et autres annexes durant un an et ce s'appuyant pour juger et condamner cet homme sur une loi de 1903 abrogée pourtant depuis 2009 … Ainsi encore ces policiers tournant ostensiblement le dos au chef de l'Etat lors de son discours d'hommage à Aurélie Fouquet leur consoeur tuée … Etc. (le danger pour l'Etat que ces insubordinations à ce niveau de ses serviteurs les plus notables, insubordinations frontales et directes ou par d'autres moyens et supports, lui font courir est tellement perçu par lui qu'il n'ose de moins en moins sévir et que de plus en plus il soutient officiellement et publiquement ces «dissidents» institutionnels contre … contre lui-même exactement).
Boutin, c'est différent … Toute sa politique et sa profession de foi publique n'ont toujours eu pour socle que l'éthique, la morale et encore l'éthique. Ethique et morale catholiques de plus … Ses combats notamment celui pour la dignité des détenu(es) dans les prisons est sincère et son engagement y est total, on ne saurait le nier ...C'est elle aussi, je crois, qui milite ardemment pour un revenu minimal universel qui permettrait à tous de n'être jamais dans une indigence absolue, quoiqu'il leur arriva de fâcheux durant leur vie. Elle est trop morale en somme (en ces choses-là s'entend …) et c'est ce trop de morale qui l'a mise aujourd'hui dans cette position délicate qui a contrario ne nuira jamais à un Darcos par exemple dont la morale est pour ce qui le concerne absolument élastique … C'est la loi qui embarrasse aujourd'hui Christine Boutin, elle qui pourtant ne jure que par la loi comme moyen d'imposer la morale. Elle tombe dans un piège par trop d'intégrité morale et se corrompt sans s'en douter en acceptant ce que la loi lui permet. En refusant maintenant ces 9500 euros mensuels légaux, elle se met en quelque sorte hors-la-loi pour préserver sa morale ou la morale, comme on voudra … On est bien obligé à partir de là de se poser la question de savoir si la morale est nécessairement dans la loi ou s'il se peut qu'il y ait des lois expressément votées à cet effet, scélérates donc, qui autorisent pour une certaine partie de la population (les politiciens nationaux, comme on dit …) le vol tout simplement car ces sommes reçues pour ce genre de «travail» ne sont rien moins que le fruit du vol des deniers publics par l'Etat lui-même qui les recycle d'une certaine façon de cette manière.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 12 juin 2010 à 14:07
Voilà une promesse non tenue. Voilà un vrai manque de volonté de la part de Sarko, de ne pas avoir remis le système á plat dès 2007.
Tout cela fait désordre et moi je n'aime pas le désordre.
Aura-t-il le courage de mettre de l'ordre dans cette fourmilière ? Deux ans avant l'échéance présidentielle, j’en doute.
A moins qu'il ne se représente pas.
Rédigé par : jpledun | 12 juin 2010 à 12:30
@Laboca,
Vous parlez du renoncement de Boutin à son salaire comme d'une vertu de sa part :
"Boutin travaille ainsi gracieusement pour le gouvernement. Combien de Français sont capables de travailler pour la fonction publique, c'est-à-dire pour l'intérêt général, sans recevoir en contrepartie de rémunération ?"
C'est vraiment n'importe quoi ! Comme s'il ne s'était rien passé, qu'elle avait toujours refusé son salaire.
Et soit dit en passant, moi je connais beaucoup de gens capables de travailler gratuitement pour l'Etat, avec une retraite à 6000 euros !...
Je rejoins le commentaire d'Alex Paulista à votre encontre :
"La vraie question est de savoir s'ils vont continuer longtemps à se foutre de la gueule du monde."...
Rédigé par : Herman | 12 juin 2010 à 12:12
Bonjour,
@ Laboca
Je vous remercie pour cette précision:
« Mais la vraie question est celle de savoir si, juridiquement, Boutin pouvait cumuler les deux sources de revenus.
Boutin avait, d'un point de vue juridique, droit à ces deux sources de revenus. »
Elle mérite donc bien le statut d’esquimau comme je l’ai dit dans mon commentaires sur le billet de Monsieur Bilger « L’argent a une odeur »( 28février 2010):
Si l’on pouvait trouver un autre moyen de s’affirmer qu’en accumulant ?
Nos amis les Esquimaux eux l’ont trouvé. En effet (je l’ai lu quelque part) en cas de
conflit si l’on veut triompher de son adversaire c’est à qui jette le plus de biens !
Le riche c’est celui qui jette le plus et c’est lui le gagnant.
Il semblerait que cette coutume commence à s’installer en France et c’est Christine
Boutin qui en est l’instigatrice.
Elle jette 18 000 euros par mois ! A qui veut bien les ramasser.
J’espère que cela va faire jurisprudence !
Qui peut jeter PLUS ?
Une tout petite rectification il s’agit de 9500 euros mensuel et non de 18000.
Veuillez bien m’excuser je croyais qu’elle voulait jeter tout, mais cela n’est pas le cas. Ce n'est tout de même pas négligeable.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 12 juin 2010 à 11:49
@Alex Paulista
Je suis d'accord avec vous pour dire que les politiciens et les hauts fonctionnaires s'accordent des avantages exorbitants depuis trop longtemps, et que cette situation est insupportable. Mais, je ne trouve pas ces gens suffisamment vertueux et rigoureux pour faire la réforme nécessaire. On ne va quand même pas nous dire que la situation date seulement d'aujourd'hui.
Je pense simplement qu'on ne peut pas chercher à résoudre les problèmes de la société en ignorant sciemment les règles de droit qui permettent de les appréhender.
Si on était dans un vrai Etat de droit, le cas Boutin n'aurait pas été réglé comme l'a fait le gouvernement, qui a cédé à une forme de populisme. En effet, le gouvernement, au nom du droit, n'était pas fondé à faire pression sur Boutin en lui demandant de faire un choix, alors que la législation ou réglementation lui permettait de cumuler les deux sources de revenus. Il aurait dû réformer les textes applicables en s'appliquant à donner un effet immédiat (absence de régime transitoire) à la nouvelle règle.
Le gouvernement actuel a pris l'habitude de proposer un changement de législation ou de réglementation dès qu'un problème surgit. Cette semaine encore, Brice Hortefeux, qui n'est certes pas le ministre de la Justice, a évoqué la possibilité de changer le droit de la nationalité afin que la France puisse faire face au type de problèmes posés par la situation de « délinquant » du mari de cette femme verbalisée pour conduite avec visage voilé. Pourquoi donc ce gouvernement qui d'ordinaire est prompt à réformer, n'est pas resté fidèle à sa façon de faire, alors surtout qu'une unanimité, certes de façade, s'est formée contre Mme Boutin ?
Je n'ai jamais soutenu que le fait d'évaluer à son gré un bien ou une prestation était légal.
Ne soyons pas hypocrites.
On sait que, par exemple, les chefs des petites entreprises, des SARL, les professionnels libéraux (médecins, avocats, experts comptables, etc.) fixent eux-mêmes leur salaire.
Sous la Vème République, le Président de la République fixe en fait lui-même son traitement, puisqu'il a autorité juridique à la fois sur le Premier ministre et les autres ministres - donc aussi sur les hauts fonctionnaires, chargés d'élaborer les décisions gouvernementales - et autorité politique sur l'Assemblée nationale (en raison de son influence sur le parti ayant la majorité parlementaire). S'il veut voir élevé son traitement à tel niveau, il y parviendra facilement en raison de cette double autorité. Seuls donc le bon sens et la sagesse peuvent assigner des limites à sa probable tentation d'être excessivement payé.
Je veux dire par là que le droit n'est qu'une forme : c'est l'enveloppe de l'équilibre des relations humaines ou sociales, qu'il consacre.
Pour terminer, je préciserai que je ne suis pas avocat. Simplement, mes responsabilités associatives m'amènent régulièrement à recourir à des services d'avocats.
Dans tous les cas, le droit est l'affaire de tous, puisque ce sont les règles communes à la société dans laquelle nous vivons. Chaque citoyen doit s'en approprier. Les juristes - tels, par exemple, Monsieur l'Avocat général Bilger et les avocats, chercheurs ou enseignants intervenant sur ce blog - ont pour seule légitimité de dire la grammaire du droit en tant que norme. Je veux dire par là qu'à la différence de nous les profanes, ils ont la capacité d'interpréter le droit - puisque leur métier est de le pratiquer au travers du conseil, du contentieux ou de l'enseignement officiel.
Rédigé par : LABOCA | 12 juin 2010 à 10:43
@ LABOCA
« Boutin travaille ainsi gracieusement pour le gouvernement. Combien de Français sont capables de travailler pour la fonction publique, c'est-à-dire pour l'intérêt général, sans recevoir en contrepartie de rémunération ? »
Vous savez que vous êtes amusant vous ?
Je vous répondrai : tous ceux qui bénéficient d’un cumul de pensions (députés, conseiller général, etc.) qui font qu’au final ils gagnent, ainsi que l’a avoué madame Boutin elle-même, de l’ordre de 28000 € / mois.
Avec ce genre de revenu, je pense qu’on peut consacrer un peu de temps au bénévolat...
Rédigé par : Achille | 12 juin 2010 à 09:06
Bonjour Philippe Bilger,
Vous nous dites : « Christine Boutin, femme courageuse et estimable au demeurant - et ses convictions, plus composites qu'on le croit, ne me gênent pas -, a bénéficié d'une mission grassement rétribuée sur "les conséquences de la mondialisation". La présidence de la République, en effet, pour des motifs politiques ou compassionnels, on ne sait, ou les deux à la fois, a mis à sa disposition ce hochet intellectuel et profitable après qu'elle a dû quitter le précédent gouvernement, sans dissimuler son mécontentement »
Il semble, en effet, que suite à son éviction sans ménagement du gouvernement, « on » ait trouvé cette solution qui consiste à offrir une mission grassement rémunérée à madame Boutin.
Il est plus que probable que le rapport, s’il est remis un jour, finira directement à la poubelle comme le fût sans doute, celui de madame Tiberi et de quelques autres d’ailleurs, vu qu’il ne présente aucun intérêt.
De même étant donné qu’il n’existe pas de poste correspondant à ses compétences pour l’instant (sans doute l’effet de la politique consistant à supprimer un poste de fonctionnaire sur deux...) « on » a trouvé une fonction honorifique à Xavier Darcos, nomination qui a tout d’un emploi fictif.
Il faut toujours récompenser les fidèles serviteurs, même lorsqu’en l’occurrence on ne sait plus quoi en faire...Ça fait partie des us et coutumes en politique, à gauche comme à droite.
Je ferais remarquer toutefois, concernant la mission confiée à madame Boutin, qui est au demeurant une femme respectable et aux convictions affirmées, que bien des missions effectuées par des personnalités du monde de la politique ont été faites bénévolement : C’est le cas notamment de certaines missions confiées à MM. Attali, Juppé, Lang, Rocard et quelques autres. Ces derniers n’ont reçu aucun salaire pour effectuer leurs investigations.
Il est vrai cependant qu’ils profitaient généralement du fruit de leur travail bénévole pour écrire un bouquin et se payaient du produit de la vente de celui-ci (Attali est un spécialiste du genre).
D’ailleurs généralement quand ils ont sorti leur bouquin, on les voit aux différents JT et sur tous les plateaux TV pendant au moins 15 jours.
Donc finalement leur rémunération s’est effectuée avec de l’argent privé, ce qui finalement est beaucoup plus moral qu’avec de l’argent public.
On eut aimé que madame Boutin, catholique convaincue en eut fait de même spontanément, sans que ce petit arrangement entre amis ne soit dévoilé par ce foutu Canard Enchaîné qui met son nez partout où ça sent la magouille.
Rédigé par : Achille | 12 juin 2010 à 08:15
« Je me serais très bien vu mandaté pour rédiger un rapport sur des thèmes aussi passionnants et originaux que "la justice doit-elle être égale pour tous" ou "faut-il sanctionner les criminels".
Ah mais, moi aussi, je me sens tout à fait ok pour rédiger des rapports en pagaille.
Maintenant, curieux quand même d'attendre 2010 pour réfléchir aux conséquences de la mondialisation, sachant que la crise économique traverse notre pays depuis, mettons 1973, et que les effets de la mondialisation ont été ravageurs depuis plus de trente ans dans des secteurs entiers de notre économie qui taxe abusivement le travail depuis des décennies.
"Pourquoi le désordre du scandale, sans cesse, avant l'ordre de l'équité ?"
Vous savez nos gouvernants, politiques et hauts fonctionnaires me font penser à ces stagiaires des Fonctions publiques qui, en deux jours de stage, se croient obligés et parfaitement à même, sans douter de rien, d'assimiler et de répéter comme des slogans les réalités qu'on n'apprend et qu'on ne traverse que dans le secteur privé de l’économie.
Ils répètent inlassablement les mots magiques comme : "les conséquences de la mondialisation..." mais sans la véritable connaissance et le poids écrasant des abîmes du réel.
L'équité ?
Une très, très vague notion totalement embrumée quand l'habitude pour l'esprit est de ne répéter et encore répéter que ce qu'on ne connaît pas.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 12 juin 2010 à 08:15
@ [email protected]
"A ce petit jeu on peut aisément multiplier les exemples...il faut en finir avec ces pratiques"
_______________________________________
Ludovic,
De grâce, ne rejoignez pas le club des censeurs sourcilleux et péremptoires de ce blog.
Les exemples que je donne étaient censés vous faire comprendre que l'affaire Boutin a été démesurément enflée et que les moeurs de la République n'ont guère évolué.
De plus, je donne un exemple "de gauche" et un exemple "de droite" afin de pointer que la Vertu n'a pas encore adhéré à un parti politique.
Rédigé par : Savonarole | 12 juin 2010 à 06:30
M Bilger, j'ai remarqué que depuis cette fameuse crise, comme beaucoup, vous ne voyez que par elle lorsqu'il s'agit de justice sociale. Soit parce qu'avant elle ne vous importait pas, soit parce qu'il faut absolument que tout le monde en souffre.
Mais j'aimerais tenter de retourner La crise contre vos propos.
Les ministres et autres ont toujours été riches, il y a toujours eu de ces emplois que je qualifierai de fictif.
Cela ne me dérange que par l'arrogance avec laquelle ils assurent mériter leur "dû".
Malheureusement cela ne nous sauvera pas, je ne leur reproche pas cette situation et j'ai pitié pour leur incapacité, technique ou morale, à établir l'équilibre.
Qu'ils les gardent leur rémunérations, qu'ils s'accrochent à ce milieu, qu'ils fassent ce qu'ils veulent, si seulement ça peut nous rendre un peu préoccupants, nous !
D'ailleurs ne serait-ce pas intelligent de leur part de nous pointer du doigt,
les gouvernants ne sont certainement ni les pires, ni les plus lâches, ni les plus fortunés.
Bien sûr il faudrait rêver que d'espérer donner le pouvoir aux plus travailleurs, aux plus braves et aux plus désintéressés.
Rédigé par : Cyril | 12 juin 2010 à 01:17
@ LABOCA
"Mais la vraie question est celle de savoir si, juridiquement, Boutin pouvait cumuler les deux sources de revenus."
Ben non, pas du tout.
La vraie question est de savoir s'ils vont continuer longtemps à se foutre de la gueule du monde.
Et juridiquement, je suis surpris d'apprendre d'un avocat qu'évaluer à son gré un bien ou une prestation est complètement légal. C'est super, je vais pouvoir déclarer que la maison que je donne à ma nièce vaut 10 euros.
Ça va m'économiser des impôts sur la donation et je pourrai récupérer ce que Boutin et ses amis m'ont volé...
Rédigé par : Alex paulista | 12 juin 2010 à 00:51
Sans doute que tant que le peuple reçoit l'indélicat message à son endroit que l'Etat est presque autant obscène en quelques représentations que déficitaire généralement et parfois délictueux s'il se pend les pieds dans le tapis de ses propres lois, la réduction de l'État s'imposera en suffisamment d'esprits, pour qu'Il se conduise à l'avenir le plus simplement du monde en tout simple carrosse doré !
Un carrosse réduit, avec une mini-voiture par ci, un mini-jet par là, mais des chauffeurs choisis par procédures de marchés publics comme il se doit...
Alors en interne, il n'y serait plus guère question que de distribution des rôles !
Autant je n'en crois rien, autant combien le ressente, et où est l'intérêt ?
Auprès un peuple délégataire est déléguée la tâche de s'auto-gouverner désormais sans financements, pire est à craindre que la frustration, qui ne concerne qu'entre sachant, car est plus redoutable le simple ressentiment.
La frustration est un événement, généralement intime et détaché des affaires médiatiques où ne sont que transferts, jeux politiques en toutes leurs élégances.
Le ressentiment fait de cet événement un capital s'il s'en rajoute des semblables, et autant que vous le faites heureusement encore juger un événement cela n'est plus utile en ressentiments.
Le ressentiment, c'est un potentiel fort en motif d'action, la frustration, c'est pas encore extériorisé.
Je crois que si la frustration est incapable d'engager quelconque représentativité politique solide, le ressentiment, lui, il en recèle bien plus forte tentation, celle faite pour tout futurs gourous, tout futurs factieux, mais tout futurs illuminés !
Il est grand temps qu'avec l'argent, qui ne représente plus guère de contre-parties sinon hypothécaires mais territoriales, alors que sa requête en partage s'effondre pour ce qui est salaires, appointements production et représentativité, les attendus attendent réforme.
Il est grand temps que se réhabilite la monnaie, non pas comme en logique et technique libérale il s'agirait de transformer morale en éthique, justice en équité, et main aveugle du marché en caressante manipulation, mais en réfléchissant à un argent qui représente en morale puis justice, comment véritablement il lui revient de représenter pour l'échange en nos volontés et en nos activités, toutes catégories mais personnes considérées.
Avec notre argent comme il court avec ces volontés et ces activités, que veut dire en effet "renoncer à 9500€/mensuel" ?
Ce sacrifice, s'il en est, s'offre sur quel autel, et parmi quels dévots?
Pour bien plus de non dévots,c'est un point de plus en ressentiments...
Rédigé par : zenblabla | 12 juin 2010 à 00:33
Le billet de Monsieur l'Avocat général Bilger ne manque pas d'intérêt. Je trouve cependant qu'il mélange des problèmes distincts.
Il est juste de dire qu'en cette période de crise, de disette, de fins de mois de plus en plus difficiles, la situation de Christine Boutin fait désordre.
Mais la vraie question est celle de savoir si, juridiquement, Boutin pouvait cumuler les deux sources de revenus.
Boutin avait, d'un point de vue juridique, droit à ces deux sources de revenus.
J'aurais approuvé la situation de Boutin même dans l'hypothèse où elle n'avait pas été conforme au droit. Je m'explique.
Boutin, en tant qu'ancienne membre de l'Assemblée nationale, avait droit à sa pension de parlementaire : j'espère que tout le monde est d'accord avec moi pour dire qu'on ne peut contester ce droit.
Mais le fait d'être retraité de tel ou tel service ou institution n'oblige pas à rester ensuite inactif. De ce point de vue, on n’est pas fondé à reprocher à un retraité de travailler. Et si l'on conçoit qu'un retraité puisse travailler, il faut admettre, c'est-à-dire accepter, que ce retraité soit rémunéré.
Boutin, retraitée parlementaire, a le droit de travailler pour le compte du gouvernement et d'être rémunérée pour ce travail : aucun être humain digne ne peut s'opposer à ce double droit.
La seule question qu'il me semble légitime de poser est celle du niveau de la rémunération de Boutin relativement à ce travail, sachant qu'il s'effectue dans le cadre de la fonction publique. Autrement dit, le gouvernement devait-il verser par mois à Boutin l'équivalent de 9000 euros ? Ma réponse à cette question est négative. Je pense, en effet, que la rémunération de Boutin aurait dû être symbolique, c'est-à-dire rester à un niveau relativement bas.
La question de savoir si Boutin possède la compétence technique nécessaire pour réaliser un travail sur la mondialisation est une question distincte. Je ne suis pas gêné qu'on pose cette question. Ce qui me gêne en revanche, c'est que la compétence technique de Boutin soit la seule à être mise en doute, alors qu'on peut également s'interroger sur celle d'autres hauts fonctionnaires ou ministres.
Il y a donc deux poids et deux mesures. C'est pourquoi je ne peux m'associer à ceux qui s'en prennent à Boutin.
Voici ce que je pense : les politiciens et les observateurs qui attaquent Boutin n'aiment pas le peuple ou les catégories humaines qu'ils prétendent défendre. Ils parlent pour eux-mêmes. En vérité, ils sont jaloux de Boutin et de ses 18000 euros mensuels. Ils ne sont pas sincères, sinon ils auraient dénoncé publiquement la situation de leurs amis ou connaissances qui cumulent des revenus.
Il faut s'élever au-delà des considérations de rémunération des politiciens et des hauts fonctionnaires pour aborder la QUESTION FONDAMENTALE : celle de savoir si les politiciens ont vocation à ne faire que de la politique durant leur vie.
On pourrait poser la même question relativement aux magistrats, aux syndicalistes, aux avocats, aux professeurs et à d'autres corps de métier.
Nous parlons des politiciens qui font tout pour continuer à faire seuls, c'est-à-dire entre eux, la politique. Mais nous pourrions en dire autant de quantité de Français faisant autre chose.
C'est cette situation qu'il faudra changer, la question des rémunérations étant secondaire.
Pour terminer, je tiens à souligner la sagesse de la décision de Boutin de renoncer à sa rémunération, au mépris des règles de droit.
Boutin travaille ainsi gracieusement pour le gouvernement. Combien de Français sont capables de travailler pour la fonction publique, c'est-à-dire pour l'intérêt général, sans recevoir en contrepartie de rémunération ?
Rédigé par : LABOCA | 11 juin 2010 à 23:18
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A ce petit jeu on peut aisément multiplier les exemples à l'infini. De gouvernements de droite comme de gouvernements de gauche, la République a toujours eu de doux égards pour les recalés du suffrage universel du moment, ou pour les virés du gouvernement pour lesquels il faut bien trouver un point de chute.
Je ne mets nullement en cause la véracité des exemples que vous citez, mais on pourrait en trouver cent autres.
Il faut en finir avec ces pratiques, le contexte ne s'y prête plus.
Cordialement.
Rédigé par : Ludovic | 11 juin 2010 à 22:52
Bonjour M. Bilger,
Comment ne pas applaudir votre bon sens.
Ces privilèges ne sont pas récents mais sont devenus indécents.
De nombreux ministres aujourd'hui et par le passé cumulent ou ont cumulé leur traitement avec une retraite de parlementaire et un mandat local, sans omettre les avantages en nature. Ce qui était tolérable autrefois ne peut plus l'être dans un contexte de crise où le pouvoir demande à chacun de faire un effort, avec une baisse probable des salaires liée à l'augmentation des cotisations retraites et une augmentation de l'âge légal de la retraite, entre autre.
Faut-il être totalement dénué de sens politique pour oser entretenir de tels privilèges tout en imposant au peuple austérité et rigueur?
Aux salariés de payer les conséquences d'une mauvaise gestion de la crise, du contrôle des économies nationales par les marchés, d'une incurie des institutions bancaires qui après avoir provoqué une crise financière sans précédent se sont renflouées à grand coup de fonds publics pour reprendre de plus belle une spéculation incontrôlée.
L'antiparlementarisme et le rejet des partis traditionnels de droite comme de gauche risque fort d'être la conséquence de l'inconséquence de ceux qui nous gouvernent. Marine Le Pen doit bien se réjouir, elle devrait logiquement être la grande bénéficiaire d'une irresponsabilité politique ahurissante associée à une politique du tout sécuritaire qui ne peut faire que ses choux gras.
A trop se moquer du peuple, le risque d'une insurrection ou la tentation du totalitarisme n'ont jamais été aussi imminents.
Attendons encore un peu, lorsque après la Grèce, l'Espagne, le Portugal et l'Irlande, la France passera sous contrôle du FMI.
Mais pour l'heure ce qui importe ce sont les gugusses qui jouent à la baballe en Afrique du Sud pour des salaires modiques il va de soi, le pouvoir peut tout se permettre, le peuple a droit à ses jeux.
Rédigé par : Ludovic | 11 juin 2010 à 19:52
On ne s'en sortira qu'en instaurant un système à la norvégienne.
C'est excessif, mais aujourd'hui l'indécence est telle qu'on ne peut laisser le bon sens fixer les limites.
Rédigé par : Alex paulista | 11 juin 2010 à 19:07
@PB
" Il serait temps de comprendre ses possibles frustrations pour prévenir ses éventuelles fureurs."
Et la génération qui monte ne va pas s'embarrasser de préjugés. Elle s'aguerrit sur des théâtres d'opérations extérieurs et apprend comment gérer une banlieue. La police croyant, comme une force d'occupation, la soumettre, bien au contraire l'entraîne et lui apprend à en tirer de profitables leçons...
Cette génération sait occuper le terrain, elle est chez elle et bénéficie de la complicité passive générée par les frustrations que vous soulignez.
Rassurez-vous, ils n'auront pas la culture politique nécessaire pour prendre le pouvoir, mais cela préparera la route à ceux qui font de l'insécurité leur pain béni.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 11 juin 2010 à 18:58
Pour ceux qui détestent Wikipedia car il leur rappelle trop de mauvais souvenirs, voici deux exemples :
1- En juin 1989, sur l'intercession de François Mitterrand, président de la République, Georgette Lemaire, insurpassable interprète de la chanson "Quand on refait l'amour" (sic), est nommée membre du Conseil économique et social, au titre des « personnalités qualifiées dans le domaine économique, social, scientifique ou culturel » nommées par décret en conseil des ministres, sur le rapport du Premier ministre.
Cette nomination au Conseil économique et social donne l'occasion, le 27 octobre suivant, au député d'opposition Ladislas Poniatowski, de s'élever contre cette nomination, à la tribune de l'Assemblée nationale, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1990, lorsque sont examinés les crédits alloués au Conseil économique et social. Le député estimait qu'il y aurait, selon ses vues, « un côté un peu surréaliste dans sa présence parmi les autres conseillers représentant les forces économiques et sociales de notre pays » et ajoutait que, à ses yeux, une telle nomination, dont il avait précédemment annoncé qu'elle serait l'illustration « d'un genre kitsch », aurait « malheureusement renforcé l'image d'une institution qui joue, au moment des renouvellements, un peu les « soupes populaires » au profit d'un certain nombre de notables ratés, qui sert trop souvent à caser des élus battus ».
2- Jean-Christophe Le Duigou. Ce cégétiste bon teint se prépare en effet une retraite dorée après une carrière syndicale bien remplie. Et ce, grâce à un petit coup de pousse du secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant qui vient de le nommer conservateur des hypothèques, avec un salaire net de 9.000 euros par mois.
Voir de telles informations révélées au grand public n’a pas, on s’en doute, été du goût de l’intéressé. Dans Le Monde du 2 janvier, celui-ci s’est estimé victime d’une « attaque » et des « fausses informations ».
Tout cela nous renvoie à ce bon vieux dicton franc-maçon : "Les avantages pour mes amis, la Justice pour les autres !"
Rédigé par : Savonarole | 11 juin 2010 à 18:53