Yacine, Hamidi et Majid : des héros sans nom

Nous voyons ces trois jeunes gens, Yacine, Hamidi et Majid, photographiés par Le Parisien.

On ne sait rien d'eux sinon que des liens d'amitié les unissent et que dans la nuit de vendredi à samedi, à Tarare dans le Rhône, ils ont porté secours aux habitants d'un immeuble en feu, dont une mère et sa petite fille prisonnières des flammes. Le père de l'enfant, Sofiane, les qualifie de "vrais héros" puisque sans eux, sa fille "aurait pu succomber aux fumées".

Ils sont sympathiques, leur visage est avenant. Mais qui sont-ils vraiment ? Qui sont leurs parents ? Où sont-ils nés ? Sont-ils étrangers, d'origine étrangère, français ? Ont-ils des frères, des soeurs ? Quel est leur âge exact ? A quoi, à qui croient-ils ?

Tout ce qui est venu jusqu'à nous, c'est leur courage et ces prénoms : Yacine, Hamidi et Majid.

Ils ont une consonance maghrébine et le visage de ceux auxquels ils renvoient ne rend pas invraisemblable cette appartenance.

On leur a consacré à juste titre une page et ils sont à l'honneur parce que des actes aussi intrépides, assumés ensuite avec naturel et sans aucune "esbroufe", sont rares. Dans un monde qui se penche plus volontiers sur le vulgaire, voire le nauséeux, ils doivent être célébrés comme il convient.

Ces exemples pour notre société, comme on a bien fait de les faire briller !

Si demain, dans la rubrique des faits divers, où que ce soit, un autre Yacine était soupçonné d'un cambriolage, un autre Hamidi d'une agression, un autre Majid d'un crime, de grâce qu'on n'oublie pas les nôtres, nos héros d'une nuit. Ils compensent s'il y a à compenser. Le racisme est une honte qui oublie la diversité de l'humain. La lumière de ces trois garçons est indissociable, ailleurs, dans d'autres existences, des ombres. Exprimer la première comme les secondes, c'est accepter la formidable imprévisibilité de la vie sociale, les hasards heureux ou malheureux des destins familiaux, le cours rassurant ou inquiétant des trajectoires personnelles. C'est donner du prix au meilleur, aux meilleurs puisqu'on n'a pas occulté le pire, les pires.

Des héros sans nom mais les prénoms suffisent.

Comments

[Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot]

Waow !... De mieux en mieux ! "Les nôtres" N'oubliez pas les "NOTRES". Les autres, ils ne sont pas à nous. Mais ça fait du bien de s'approprier de bons petits contre-exemples, histoire de dire qu'on les aime bien quand ils sont héroïques, ils nous dédouanent de toute oppression sociale organisée... Barthes aurait adoré (cf Mythologies, "Bichon chez les Nègres") Quelle magnanimité ! Monsieur a ses oeuvres. C'est quand il y en a beaucoup que ça pose un problème... Qui disait ça ?

[Rédigé par : Catherine [email protected]]

@sbriglia | 03 juin 2010 à 08:48
« Méditez Flaubert, Madame Jacob : "La bêtise c'est de conclure". »

« Quel est l’esprit un peu fort qui ait conclu, à commencer par Homère ? Contentons-nous du tableau, c’est ainsi, bon." - Lettre du 4 septembre 1850 à Louis Bouilhet.
Correspondance (1973), Gustave Flaubert, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1980, t. I, p. 679-680 (Source wikiquote)

En effet, « la sottise reçoit et émet un nombre infini de messages. La sottise est de nature interventionniste : elle ne consiste pas à mal ou à ne pas déchiffrer, mais à continuellement émettre. Elle, parle, elle ne cesse d'en rajouter. » (Inspiré de Nietzsche? Mais assez juste visiblement) Clément Rosset (Philosophe normalien)

[Rédigé par : Ninon75]

Félicitations à ces trois jeunes gens pour leur courage et ce, quelle que soit leur origine. Mettre l'accent à ce point sur le fait qu'ils soient vraisemblablement d'origine méditerranéenne me choque. Dans les faits de délinquance il faut éviter de citer les prénoms, sauf à se faire taxer de raciste...

[Rédigé par : Cyril]

Quelle plaie d'être obnubilé par la discrimination. Soit parce qu'on ne veut la voir nulle part, soit parce qu'on la voit partout.

Noir/blanc, femme/homme, homo/hétéro, juif/arabe, riche/pauvre brave ou pleutre et ayant un nom étranger ou français on est tous différents. C'est déjà une bonne chose de le savoir.

Discriminons, et discriminons bien.
Si par malheur on se découvrait raciste je n'aurais pas la sévérité de M. Bilger à demander d'avoir honte, mais seulement d'être digne du respect que chacun mérite.

Ce qui me gêne profondément à ce sujet, c'est qu'on nous colle de la discrimination sur la figure à longueur de temps, pour nous dire ensuite de tous nous aimer.
Je n'ose croire que ceux qui font cela ignorent les tentions que cela crée.

Ceux qui parlent, au nom de la nation, des minorités, devraient s'évertuer à laisser le peuple tel qu'il est : indivisible.
Pour le reste, je me moque de qui que vous soyez.

[Rédigé par : Jean-Dominique Reffait]

Sbriglia, oh oui ce billet de Philippe est à lire sous différentes dimensions, évidemment rattaché à la polémique Zemmour.

Philippe serait évidemment tenté de dire : "pourquoi mettre en exergue l'origine de héros du quotidien ?" Mais il renonce lui-même à ce principe laïque dans la mesure où ayant, à juste titre mais non sans s'être pris une bordée, noté la sur-représentation de groupes ethniques dans la délinquance, il lui apparaît dès lors légitime, voire nécessaire, de mettre en avant, quoi qu'il en ait, l'appartenance ethnique de nos héros du moment.

J'imagine les sueurs de l'auteur à chaque phrase, notamment lorsqu'il s'agit d'imaginer que des prénoms peuvent être le reflet de, comment dire, soyons précis sans l'être trop, non pas ce mot-là, je rature, évitons les ambiguïtés. La tête devient lourde, hein, Philippe, à force de rechercher l'expression juste qui ne sera pas déformée ? Les mains hésitent sur le clavier.

Et cela ne suffit pas à certains. Que faisaient donc ces trois jeunes dans un immeuble évacué ? Tentaient-ils de récupérer leur stock de coke ou l'arsenal du dernier braquage ?

Eh bien moi je me réjouis de cette nature humaine à géométrie si variable. Qu'un ancien braqueur devienne un bel infirmier dévoué à la plume alerte et vive emporte bien davantage mon enthousiasme que trop de parcours linéaires et prévisibles.

J'aime beaucoup la dernière phrase : "Des héros sans nom mais les prénoms suffisent."

[Rédigé par : Achille]

@Savonarole

Il est vrai que quelqu’un, un jour, a dit un truc du genre : « il vaut mieux passer pour un imbécile en se taisant que de ne laisser aucun doute en s’exprimant »...

[Rédigé par : Savonarole]

Un blog n'est pas un forum.
Halte au narcissisme !
Soit on est d'accord avec P. Bilger et on lui envoie un mot sympa, soit on n'est pas d'accord avec lui et on s'explique.
Et quand on est en mal de publication on va chez L'Harmattan ou on publie à compte d'auteur.

[Rédigé par : sbriglia]

Méditez Flaubert, Madame Jacob : "La bêtise c'est de conclure".

[Rédigé par : Catherine [email protected]ïssa]

@Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 juin 2010 à 21:26
« Tenez, pour faire bonne mesure moi aussi non avec cet acte de bravoure mais avec votre "bonne mesure", on trouve dans toutes les bonnes feuilles, Le Parisien compris, ceci, "en marge de l'article principal" (à moins qu'il soit l'article principal): Laurence Ferrari, 43 ans, est enceinte actuellement de son futur troisième enfant... »

44 en fait. Mis à part le fait que comme moi, et aussi Shannen doherty dans Charmed, elle est l'aînée de trois sœurs et divorcée d'un premier mari, je n'ai absolument rien de commun avec cette Laurence Ferrari qui a obtenu 143 000€ de dommages et intérêts en seize condamnations pour atteinte à sa vie privée, et tant cette dernière que sa vie publique ne m'intéressent en aucune façon.
En revanche, les heurs et malheurs du Vendéen, une région qui regorge encore de guérisseurs et sorciers en tout genres, m'intéressent assez.

«Cela devient franchement inquiétant que votre problème - car manifestement vous avez un problème -, je vous l'assure.»
Vous vous y connaissez sans doute bien en « grands malades », I presume...!
Ceci étant, mettez donc des guillemets!  «Dans les palais des rois cette plainte est commune, /On n'y connaît que trop les jeux de la Fortune, /Ses trompeuses faveurs, ses appâts inconstants ; / Mais on ne les connaît que quand il n'est plus temps.[..] La plus belle victoire est de vaincre son cœur. […] il est assez puni par son sort rigoureux et c'est être innocent que d'être malheureux... ».
"Il" c'est le vicomte de Melun et de Vaux, marquis de Belle-Isle, Procureur général du parlement de Paris, surintendant des finances de Louis XIV, le grand mécène Nicolas Fouquet'S...!

[Rédigé par : Catherine [email protected]ïssa]

Mis à part le fait que comme moi, et aussi; elle est l'aînée de trois sœurs et divorcée d'un premier mari, je n'ai absolument rien de commun avec cette Laurence Ferrari qui a obtenu 143 000€ de dommages et intérêts en seize condamnations pour atteinte à sa vie privée, et tant cette dernière que sa vie publique ne m'intéressent en aucune façon.

En revanche, les heurs et malheurs du Vendéen, une région qui regorge encore de guérisseurs et sorciers en tout genres, m'intéressent assez.

«Cela devient franchement inquiétant que votre problème - car manifestement vous avez un problème -, je vous l'assure.»

Vous vous y connaissez sans doute bien en « grands malades », I presume...!

Ceci étant, mettez donc des guillemets!  «Dans les palais des rois cette plainte est commune, /On n'y connaît que trop les jeux de la Fortune, /Ses trompeuses faveurs, ses appâts inconstants ; / Mais on ne les connaît que quand il n'est plus temps.[..] La plus belle victoire est de vaincre son cœur. […] il est assez puni par son sort rigoureux et c'est être innocent que d'être malheureux... ».

[Rédigé par : Achille]

@ Catherine Jacob

On se demande quel est le rapport entre l’acte de bravoure de ces jeunes issus de l’immigration et cette affaire de viols dans une grande et célèbre famille française.

Fallait-il vraiment faire le parallèle ? Un peu de cohérence (et de concision) dans vos propos serait bien venu. D'avance merci.

[Rédigé par : Achille]

Bonjour Philippe Bilger,

Hé oui, Yacine, Hamidi et Majid ce ne sont pas des prénoms qui figurent dans le calendrier de la Poste.

Ils fleurent bon la banlieue EST parisienne et la « minorité visible » et généralement on les trouve plus dans la rubrique délinquance, car jacking et dealer.

Certains appellent même ces Français issus de l’immigration de la « racaille » qu’il convient de nettoyer au kärcher...

Et pourtant, cette jeunesse dévoyée, oubliée, livrée à elle-même, est peut-être capable du pire, mais elle est aussi capable du meilleur. Il suffit pour cela de lui donner les moyens de vivre comme tout bon Français « de souche ».

Il est bon de le souligner.

[Rédigé par : jpledun]

Oui, c'est triste d'en être arrivé là.
Se croire obligé (oh-bilger !) de souligner que ces jeunes courageux ont des prénoms maghrébins.
Pour compenser ? Compenser quoi ? Compenser toutes les injustices quotidiennes que leur pays leur inflige ? Oui je trouve cela triste.

Mon père était pompier volontaire de la commune de Wambrechies dans le Nord. Il a dû, dans sa carrière, sauver huit personnes de la mort.
Il n'est jamais passé au JT de France2…

Bravo aux trois héros du jour, évidemment.

[Rédigé par : zenblabla]

@Cyd, il décroche le pompon !
Y'a des fournisseurs de délinquants !

Les "définisseurs" de délinquance, ne fournissent-ils pas meilleur paquet, et quel panier garnissent-ils, en quels emplacements ?
Vivement l'automne, on y est presque, y'aura du champignon !

Le délinquant d'aujourd'hui, c'est celui qui ne trouve pas à stationner, celui qui fume sur le seuil de la porte, celui qui sort de son ghetto... potentiel.
L'œil de Moscou, il se jette depuis drôles de fenêtres, celles par lesquelles il revient là ou on ne le craignait plus.

Heureusement que la justice, cette vieille dame qui garde tout son esprit...

[Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache]

Vous êtes fatigante, Catherine Jacob, avec vos âneries à ce point déplacées... Est-ce que vous vous en rendez compte au moins ? Que viennent faire ici, sous votre rapport, Philippe de Villiers et ses fils ? "Pour faire bonne mesure ..." écrivez-vous... Vous auriez pu ajouter que cet homme est atteint d'un cancer de l'oeil et votre "bonne mesure" aurait été en l'espèce exhaustive pour faire pendant (on se demande encore comment et pourquoi mais enfin...) aux propos de PB... Cela devient franchement inquiétant que votre problème - car manifestement vous avez un problème -, je vous l'assure. Connaissez-vous ceci, vous qui savez tout : il est assez puni par son sort rigoureux et c'est être innocent que d'être malheureux... Un peu de décence et de dignité, madame, pour l'intelligence utile, c'est pourtant peu demander il me semble...

Tenez, pour faire bonne mesure moi aussi non avec cet acte de bravoure mais avec votre "bonne mesure", on trouve dans toutes les bonnes feuilles, Le Parisien compris, ceci, "en marge de l'article principal" (à moins qu'il soit l'article principal): Laurence Ferrari, 43 ans, est enceinte actuellement de son futur troisième enfant...

A vous lire, parfois...

Allez, musique diva Divine...

Aïssa.

[Rédigé par : Florence]

Franchement, ce qui m'étonne, ce n'est pas que ces trois jeunes gens, noirs ou arabes je ne sais, aient eu un geste courageux. Ce qui me surprend, c'est que ça étonne quelqu'un !

Que tout le monde soit là en train de s'extasier me paraît assez curieux et presque un peu raciste.

Il me semble pourtant complètement évident que des actes de bravoure de ce genre ne sont pas réservés aux Blancs. Des gens de toute couleur de peau commettent tous les jours des actes admirables. Y en a -t-il qui en doutait encore ?

De plus, quand on y réfléchit, être délinquant et sauver des personnes d'un incendie, ce n'est pas incompatible, et ce quelle que soit la couleur de peau...

[Rédigé par : Alex paulista]

@ Catherine JACOB

Pas classe et totalement gratuit, le rappel de cette histoire entre ados.
Mon Dieu que c'est bas !

[Rédigé par : SR]

Les magistrats devraient être "infiltrés" dans une cité pour se retenir d'écrire un post teinté de fausse candeur. Ils retiendraient la débrouillardise, l'entraide, les vieux ne sont pas abandonnés à leur sort en pleine canicule, les gamins vont acheter le pain des paralysés, des bagnoles sont brûlées, les lampadaires servent de défouloirs... Rien n'est simple, mais on touche à l'humain.

[Rédigé par : Savonarole]

M. Bilger : C'est pas de chance, votre billet est paru le jour même ou de "braves petits héros français" ont été arraisonnés par Israël...

[Rédigé par : Catherine [email protected] « le bâton »..]

@Scipion2009 | 02 juin 2010 à 18:13
«Par ailleurs, si j'interprète bien tous les prénoms, nous sommes en présence d'un acte de courage intégralement "communautaire"...»

Mon dieu que c'est petit!
Pour votre gouverne : «Quand les pompiers sont arrivés, l'immeuble était quasiment évacué», a souligné le l'adjudant Eric Denis, de la brigade de gendarmerie de Tarare, confirmant une information du Progrès.
Le gendarme a salué leur «réaction inhabituelle, remarquable et courageuse, d'autant qu'ils ne connaissaient pas ces gens», est-il expliqué dans l'article du Parisien accessible par ce lien:http://www.leparisien.fr/faits-divers/tarare-trois-ados-sauvent-une-mere-et-sa-fille-des-flammes-30-05-2010-943101.php

«  Exprimer la première comme les secondes, c'est accepter la formidable imprévisibilité de la vie sociale, les hasards heureux ou malheureux des destins familiaux, le cours rassurant ou inquiétant des trajectoires personnelles. »

Pour faire bonne mesure avec cet acte de bravoure, on trouve dans les marges de l'article principal, ces informations:

«Il est reproché à Guillaume de Villiers (fils du président du conseil général de Vendée Philippe de Villiers), 31 ans aujourd'hui, des faits de "viols" sur son frère Laurent, 25 ans, entre janvier 1995 et décembre 1996.
Laurent de Villiers, fils cadet du président du Mouvement pour la France (MPF), avait déposé plainte en 2006 contre son frère aîné, qu'il accuse de viols durant leur enfance. Ce dernier avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
En juin 2007, Laurent avait adressé une lettre au juge d'instruction dans laquelle il ne "souhaitait pas donner suite à la plainte déposée par ses soins contre son frère", disant faire "le choix d'une réconciliation familiale.[...] Consultant pour le développement international des entreprises, marié et père de trois enfants, Guillaume de Villiers a toujours nié les faits que lui reproche son frère.»

[Rédigé par : Allow]

Polo :
"le racisme est une honte qui oublie la diversité de l'humain"... mouais, bof.
Vous avez déjà eu une plus belle plume Monsieur le Procureur !"

Je suis d'accord ! Effectivement, ça aurait mérité une analyse plus fine...
M. PB, sauf votre respect, je crois que vous voulez vous donner bonne conscience ; non pas que vous ayez mauvaise conscience, mais le racisme est, pour vous, une insulte tellement grave qu'elle ne mérite même pas d'être analysée et remise en question finement.

[Rédigé par : Pierre-Antoine]

"Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt"

Que nous montre cet exemple ?
Que des jeunes sont capables d'actes sortant de l'ordinaire pouvant mettre en péril leur vie.

Que regarde l'imbécile ?
Que peut-il bien regarder d'autre que ce que l'action montre ?

Pour ma part j'ai déjà posté par anticipation mon commentaire sur le billet "le président n'est pas un juré"

Rédigé par : Pierre-Antoine | 31 mai 2010 à 11:08

Il faut aussi le dire

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/30/97001-20100530FILWWW00065-incendie-2-ados-sauvent-2-personnes.php

Majid T., 18 ans, et Samir H., 17 ans, originaires de la commune, et aussi de la diversité.

Deux pères (et mères) qui peuvent être fiers de l'éducation donnée à leurs enfants. Rien de surprenant comme le souligne l'un des pères.

Cordialement

Pierre-Antoine

[Rédigé par : Alex paulista]

"Des héros sans nom mais les prénoms suffisent."

C'est du second degré cher Philippe ?
Soit on respecte l'anonymat, soit on donne aussi les noms.

[Rédigé par : Alex paulista]

PB n'a pas rappelé que le parti de l'UMP a jugé opportun de féliciter les jeunes gens...

Cette histoire de prénoms me rappelle une anecdote.
J'étais jeune étudiant à Lyon, et je regardais passer les manifs anti-CIP. C'était proche du Pont Bonaparte, il y avait un attroupement.

En première ligne les lycéens et étudiants criaient, mais ce n'était pas agressif.
Tout d'un coup quelques CRS sortent de leur pose figée et s'enfoncent dans les premiers rangs d'étudiants/lycéens.
Ils en chopent deux qui ne faisaient rien de particulier, pourtant un rang derrière les plus excités, les traînent par terre jusqu'au fourgon en leur attendrissant la viande à grands coups de matraque, certains portés au visage.

Un silence s'installe, une inquiétude. Puis quelques huées.
Une vingtaine de secondes plus tard, j'entends la foule scander de plus en plus fort (le temps qu'elle propage les prénoms de proche en proche):

"Libérez Rachid et Mouloud"
"Libérez Rachid et Mouloud"

Bon, ça n'a rien (ou tout) à voir avec le billet, c'est selon...

[Rédigé par : Scipion2009]

De toute manière, on ne doit pas perdre de vue que si les racailles sont le prix à payer pour bénéficier de la présence de ces héros, et bien cela reste beaucoup trop cher... Par ailleurs, si j'interprète bien tous les prénoms, nous sommes en présence d'un acte de courage intégralement "communautaire"...

[Rédigé par : Surcouf]

Ce qu'il y a de bien avec la nature humaine c'est qu'elle ne tient pas compte de l'"identité" de la personne.
Il y a des gens ordinaires qui parfois de par leurs actions bonnes ou mauvaises sortent de cet état.
Toute personne mettant en avant une possible appartenance de classe, d'ethnie ou que sais-je encore n'aurait rien compris à cette nature qui fait que certains peuvent devenir des héros et d'autres des salauds, parfois mêmes les deux.
Voilà donc dans cette histoire que trois jeunes ont sauvé des vies au péril de la leur.
Félicitations messieurs.

[Rédigé par : thrasymaque]

Saluons en effet le courage de ces trois jeunes gens.

Mais mon esprit terriblement mal tourné ne peut s'empêcher de remarquer que lorsqu'il s'agit de relater des faits beaucoup moins valorisants il devient alors très difficile d'accéder aux prénoms des délinquants...

Je me souviens même d'affaires relatées par la presse où les prénoms et leurs consonances furent carrément modifiés !
Quand Yacine devient Pierre ou Steve...

Alors ? On ne donne les (vrais) prénoms que lorsque cela va dans le sens du politiquement correct ?

[Rédigé par : do]

Etrange qu'ils soient passés à ce moment là tout de même et à cette heure là en plus, avec un mineur !!!!
Télé réalité quand tu nous tiens.

[Rédigé par : sbriglia]

J'ai envie de chanter comme Faust "Quel trouble inconnu me pénètre !" à la lecture de votre post, cher Philippe... trouble parfaitement relevé par Cyril dans le premier commentaire...

"Ils ont une consonance maghrébine et le visage de ceux auxquels ils renvoient ne rend pas invraisemblable cette appartenance."

L'ennui, avec les hommes intelligents, c'est qu'on ne sait jamais si on est dans le premier ou le second degré...

L'ennui avec vous, cher PB, c'est que nous pouvons être certains que l'ellipse et la litote étant des figures de style que magistralement et au-delà du raisonnable parfois, vous pratiquez, avec j'en suis convaincu le sourire aux lèvres en tapant sur votre clavier, le troisième degré n'est pas du domaine de l'impossible...

[Rédigé par : Polochon]

Oui, c'est bien, voilà de braves garçons. Mais le fait de s'attarder sur leur origine ethnique me gêne. Vous n'auriez rien dit s'ils s'étaient appelés Steve, Jérôme ou David. Mettre ces trois héros en valeur, n'est-ce pas, d'une certaine façon, stigmatiser tous les autres, les Mohamed, Ali et Aziz ?

[Rédigé par : Mary Preud'hommme]

Une bonne action est une bonne action. De même un acte de courage et de dévouement reste un acte de courage dont il convient de ne pas faire un éloge démesuré ou au contraire amoindrir suivant des clichés raciaux ou nationaux, qui même partant de bonnes intentions restent des clichés. Ce qui paraît singulier, c’est qu‘aux yeux de certains, il semble plus important de souligner la supposée origine ethnique ou nationale que l’acte lui-même. Peu importe d’ailleurs la nature de cet acte. Qu’il soit positif (comme ici) ou négatif (et relevant de la délinquance), tout jugement objectif se devrait de ne pas être partisan.
Que l’on souligne l’âge de ces jeunes. Soit. Que leurs noms ne soient pas cités sans les précautions d’usage, d’autant que l’un des trois est mineur. Normal encore.
Mais, pour le reste, il convenait de rester dans la mesure, ne serait-ce que pour éviter de déclencher des réactions sectaires, voire hostiles à l’image de celles d’un Cyril sur ce même forum.
Oui ces jeunes ont été très courageux et d'un sang-froid exemplaire avec une palme pour Majid et Samir. Oui, plutôt que de nous abreuver de mauvaises nouvelles et de voyous qui dérapent, les médias devraient s’intéresser davantage aux centaines de milliers de jeunes (toutes origines confondues) qui ont des projets d'avenir, qui travaillent dur, réussissent, s’engagent, ont le sens des valeurs et parfois comme ces trois là font honneur à leurs parents, à leurs familles, mais aussi à la France.
Et pour finir, un grand bravo à ces petits gars !
Hip-hop et hip, hip, hip, hourra !

[Rédigé par : Jean-Dominique Reffait]

A trois cents mètres de chez moi, il y a une vieille bicoque insalubre louée par un propriétaire peu scrupuleux à des jeunes plus ou moins marginaux sans danger.

Le feu y a logiquement pris il y a un an, dans une chambre. L'un des jeunes demi-squatter, visiblement seul à disposer de tout son esprit à ce moment dans la maison, a sorti pas moins de 5 personnes dans la rue, dont une jeune femme bien enceinte. Les restes de la maison calcinée ne laissent aucun doute sur le sort qui attendaient ses occupants. Ce jeune homme s'est évaporé ensuite. Retrouvé par l'édition locale du Parisien, il déclare anonymement qu'il avait préféré éviter le contact avec la police, même s'il affirmait n'avoir strictement rien à se reprocher. L'héroïsme ne protège pas du racisme institutionnel.

J'habite non loin d'une cité de Champigny illustrée dernièrement par une méga-descente de police. Il y a là quelques belles ordures, mais elle sont bien rares, une poignée. L'ensemble de ce quartier, malgré cette réputation sulfureuse qui ferait craindre de croiser tous les Majid du coin, est formidablement calme. Majid, Yacine et consorts y sont de très braves garçons, dont je déteste la musique et la tenue vestimentaire mais que je vois immanquablement porter les sacs de provisions des femmes du quartier. Beaucoup tentent de décrocher laborieusement un BT ou BTS. Quelques-uns, on le découvre, au milieu de tout cela, sont dans une école d'ingénieur où, quand ils y parviennent, les jeunes de cette origine réussissent particulièrement. Je pense que la plupart ont un reste de barrette de shit dans la poche.

Pour quelques crétins parfaitement identifiés, toute une population de braves gens vit sous une surveillance humiliante, des contrôles au faciès, des fouilles et subit le racisme institutionnalisé. Les voyous, ils ne sont pas là, pas fous, ils sont plus bas, hors la cité, avec les retraités français dans le bar PMU qui sent si délicatement la bière rotée. C'est là que se recrutent les gangs pour les braquages, pas dans la cité.

Votre billet, Philippe, répond évidemment à celui qui vous avait attiré les foudres du buzz médiatique. Car s'il y en a trop de ces jeunes d'origine étrangère à sombrer dans la délinquance, combien sont-ils, l'écrasante majorité, à tenter de se constituer une vie digne et tranquille ? Combien de jours le héros Majid pourra-t-il circuler sans se faire contrôler ?

[Rédigé par : cyd]

En parcourant internet, on tombe parfois, et je ne sais si c'est vrai, sur des articles qui affirment que pour ne pas stigmatiser les petits Yacine, Hamidi et Majid dans les journaux, les noms sont transposés en Kevin, Nicolas et Jean.

Il semblerait que se soit le cas pour l'agression récente par une jeune fille, "Laura", d'une conductrice de bus.

On ne peut que s'étonner de ces manquements à l'éthique journalistique, dont l'équité de traitement. On pourrait même y voir une sorte de propagande.

Certains esprits chagrins se demanderaient même si l'information aurait été publiée
si les "héros" n'étaient pas aussi politiquement correct.

Mon commentaire ne s'adresse pas à vous cher M. Bilger, vu votre courageuse position dans "l'affaire Zemmour", mais voyez-vous, cette information tombe fort opportunément lorsque paraît un sondage "montrant" que les Français seraient de plus en plus "racistes".

On entend par raciste qu'ils considèrent que les Africains fournissent la majorité des délinquants.

[Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache]

Ah, je vous tiens par la barbe, monsieur l'avocat général Philippe Bilger ! Ainsi vous avouez enfin : il s'en passe de drôles et de singulières au tribunal français, question racisme et méchantes simplifications et sordides arrangements de la sorte aux dépens et du Droit et de l'équité et de l'égalité et de l'accusé quand celui-ci n'est que, sic, celui-là… Vous niez ?! Voici vos aveux : «Si demain, dans la rubrique des faits divers, où que ce soit, un autre Yacine était soupçonné d'un cambriolage, un autre Hamidi d'une agression, un autre Majid d'un crime, de grâce qu'on n'oublie pas les nôtres, nos héros d'une nuit.». Si Majid, Hamidi et Yacine étaient Robert, Marcel, Léon, auriez-vous eu l'idée pour le coup absolument étrange d'écrire la même chose … « … un autre Léon, un autre Marcel, un autre Robert … de grâce qu'on n'oublie pas les nôtres, nos héros d'une nuit.» … Vous l'écrivez aussi clairement, c'est donc la preuve magistrale qu'on attendait tous que cela repose sur du vrai ; votre longue expérience ne pouvant vous aveugler plus longtemps et c'est un triste constat en forme d'espérance que vous formulez aujourd'hui pour la Justice que vous aimez. Je signe avec vous des deux mains cet appel en forme de confession et profession de foi. Encore un effort, mesdames et messieurs les juges et vous serez dans l'idéal républicain ou pas loin… C'est pourtant plus agréable de traiter tout le monde de la même façon… Et puis, tant qu'on y est, quelques Yacine et Majid et Hamidi dont les noms et prénoms dans l'urne enfin puis jurés à vos côtés, si ce n'est pas trop demander… C'est cela que cette phrase de ce cher PB veut dire : «La lumière de ces trois garçons est indissociable, ailleurs, dans d'autres existences, des ombres»...

Aïssa.

[Rédigé par : Duval Uzan]

Merci.
Si on héroïsait un peu plus les bienfaits au lieu des méfaits nous aurions peut-être un peu plus de ces rafraîchissantes nouvelles. Malheureusement, comme vous dites dans votre billet de janvier 2008:
« C'est toujours pareil. Cette litanie monotone est d'autant plus choquante que peu, au fond,
peuvent se dire véritablement informés et que ceux-ci se taisent. Alors, tout le reste, c'est du vent, de la parole, du lynchage par précaution. De peur de sembler marquer un temps d'hésitation, un instant de scrupule, pour ne pas laisser la moindre place au doute et à l'enquête, pour dégainer plus vite que les autres en condamnant à tout hasard, on est au premier rang des péremptoires et des justiciers…. »
« Lynchage par précaution »
(janvier 2008)
Duval Uzan

[Rédigé par : Jiel]

Cher Philippe,
Votre billet est particulièrement bienvenu.
Il me paraît pourtant amputé d'un développement évident qui fait le pont avec celui titré "Un journalisme qui voile".
Vous écrivez : "Si demain, dans la rubrique des faits divers, où que ce soit, un autre Yacine était soupçonné d'un cambriolage, un autre Hamidi d'une agression, un autre Majid d'un crime,"... Mais c'est une fiction !
Où avez-vous vu que dans des cas de cambriolages, de crimes, de viols, de professeurs poignardés, etc., qu'un seul journaliste nous livre le prénom à consonance exotique du PRÉSUME coupable ? La bien-pensance de la "presse qui voile" impose l'omerta ! Omerta qui ne trompe plus grand monde et laisse l'impression amère qu'on tente encore et toujours de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Dans un monde plus libre côté média, où on nous dirait sans pudeurs militantes ce que sont les faits divers, on aurait été affranchi, en apprenant l'héroïque comportement de ces trois garçons, du parfum "discrimination positive" de ces trois prénoms proclamés en lieu et place de l'habituel "jeune", et l'admiration aurait pu se tourner plus exclusivement et plus naturellement vers leur seul courage. Et ça aurait été mieux. Une vraie médaille olympique, pas une médaille handisport !
Le journalisme qui voile n'a décidément que des inconvénients.
Chapeau bas sans circonlocutions, Yacine, Hamidi et Majid.

[Rédigé par : polo]

"le racisme est une honte qui oublie la diversité de l'humain"... mouais, bof.

Vous avez déjà eu une plus belle plume Monsieur le Procureur !

[Rédigé par : jeanne]

Michel Huyette partage votre analyse ici:http://www.parolesdejuges.fr/

[Rédigé par : JM]

Les héros ont-ils besoin d'un nom ? Un prénom (qui, ici, en dit long) ne leur suffit-il pas ?

Merci, Monsieur Bilger pour l'hommage rendu.

[Rédigé par : Savonarole]

M. Bilger

Votre billet va faire un tabac sur votre blog.
Qui pourrait vous contredire ?
Vous nous mettez dans une telle conduite forcée, que le flot des émotions promet de rompre toute la robinetterie sous la pression du politiquement correct.

Toutefois, attention au syndrome "Ol Man River" (1927), qui marque le rétropédalage des Américains sur leur attitude vis-à-vis des noirs.
- Passés du stade de "bateliers sur le Mississipi", les acteurs noirs américains sont arrivés à Hollywood au stade de "President of the Untited States" (série TV "24 heures"... deux ans avant l'élection de B. Obama !)...Il aura fallu 80 ans...
- Il y a fort à parier que, dans les années à venir, on va nous relater par le menu les exploits de "bons arabes" ou de "bons noirs" dans des faits divers anodins et montés en épingle.
- J'y vois une forme perverse de racisme, peut-être involontaire mais pavé de bonnes intentions...
- Bien évidemment, ce n'est pas votre propos mais il me semble exaspérant par ailleurs de voir suinter dans la presse cette nostalgie "Savrognan de Brazza"... faisant embrasser à un noir en pagne, et agenouillé, le drapeau français et lui disant : "Va ! Tu es un homme libre !"

[Rédigé par : Prisme]

Bonjour,

S'ils s'appelaient Christophe et Edouard, en aurait-on autant parlé ?
J'ai senti dans cette focalisation médiatique une volonté manifeste de donner le change, de faire passer un message subliminal du type :
"Regardez, ils peuvent aussi être des héros".

Cette idée est appuyée par l'insistance de donner leur prénom, alors que pour des méfaits, on préfère le fameux terme de "jeunes".
Dans notre cas, ce ne sont pas des jeunes qui ont sauvé cette fillette, mais Yacine, Hamidi, et Majid. Cherchez l'erreur.

[Rédigé par : Christian Dulcy]

Quelle lumineuse leçon de vie !
Merci, cher Philippe, de l'avoir mise en valeur.

[Rédigé par : Cyril]

Je ne suis pas toujours d'accord avec vous, mais cette fois j'ai trouvé l'ensemble étrange.

Penser que des "héros" qui portent leurs noms pourraient compenser les méfaits de certains autres, si c'est de l'honnêteté intellectuelle, c'est aussi s'enfoncer dans l'erreur.
"Sont-ils étrangers, d'origine étrangère, français ?"
Je le dis sans bien-pensance, on peut entrer en même temps dans deux des trois catégories que vous faites. Cette distinction à trois colonnes n'est pas tenable.

Et vous dites enfin que le racisme est une honte qui oublie la diversité de l'humain.
Bien sûr je ne pense pas une seconde que vous le soyez.

Je pense que c'est oublier la diversité de l'homme que refuser de penser qu'on a naturellement des aversions et/ou des préjugés envers ceux qui sont différents, que nous ne comprenons pas.
Depuis la diversité nous discriminons.

Pour le reste, oui, ces héros rafraîchissent.