Aurélie Boullet a écrit un pamphlet sur son quotidien de haut fonctionnaire dans un conseil régional. Elle a été suspendue pour deux ans, sans traitement.
C'est sous le pseudonyme de Zoé Shepard qu'elle a lancé son pavé dans la mare bureaucratique, "Absolument dé-bor-dée !"
Puisqu'en définitive on a appris que le conseil régional d'Aquitaine était le "modèle", force est de constater que sous le scalpel de l'auteur, il n'est pas sorti vivant. Son analyse est, nous dit-on, totalement fondée sur la réalité qu'elle a pu observer, nombre d'épisodes encore plus criants de médiocrité ayant été éliminés par ses soins.
Les hauts fonctionnaires et les élus de la Région Aquitaine, dénonçant une violation de l'obligation de réserve, sont incapables de démontrer que ce pamphlet fait référence à quoi que ce soit de précis qui permettrait d'identifier leur institution.
Sur les sept membres du conseil de discipline, cinq ont reconnu ne pas avoir lu l'ouvrage et pourtant le conseil n'a pas été gêné pour suspendre deux ans, sans traitement, "sa" victime (Le Figaro Magazine, Marianne).
Il faut soutenir la cause de cette jeune femme pour plusieurs raisons.
Cela commence à "bien faire" que ce retour ici ou là d'une conception très élargie de l'obligation de réserve qui interdirait, dans la Fonction publique, de penser, d'écrire et de parler dès lors qu'un discours utile mais critique sortirait de cet exercice de liberté. Il convient de récuser vigoureusement ce paradoxe qui voudrait qu'au moment où les élites politiques, administratives et gouvernementales s'affranchissent de leur réserve, celle-ci ne soit plus imposée qu'aux fantassins et soutiers de la Fonction publique. Le silence serait pour eux et l'expression pour les autres qui ont déjà, en quelque sorte, le langage que leur autorise le Pouvoir sous toutes ses formes.
Apparemment Aurélie Boullet a mis en lumière, avec ses ridicules et son incurie, le fonctionnement d'un conseil régional socialiste. Mais que la gauche se rassure, il n'est pas un des traits et des dysfonctionnements que l'auteur révèle qui ne puisse s'appliquer aux conseils régionaux de droite et plus généralement à l'ensemble de l'administration française, à nos institutions de pouvoir et d'autorité, voire à nos services publics parfois si peu "au service" qu'on s'interroge sur le droit d'être "public". L'absence d'efficacité, les heures de travail sur lesquelles peu sont effectives, le droit d'accomplir une tâche en une semaine quand elle prendrait, avec intensité, deux heures, le refus viscéral de tout ce qui pourrait donner élan, impulsion et dynamisme, le fait que la mauvaise volonté et l'impolitesse acquises ne doivent surtout pas être déstabilisées - autant de tares qui ne relèvent pas d'une quelconque idéologie mais d'un tempérament collectif qui ne s'honore pas d'être au service des autres mais préfère son petit train-train à l'enthousiasme créateur et actif.
Les Palais de justice, en tout cas celui de Paris, tribunal et cour d'appel, sont de parfaits exemples (à rebours) de cette détérioration au quotidien d'une exigence à la fois technique et humaine. Parce qu'au fond tout le monde "s'en fiche". Ce sont de trop petites choses pour qu'on s'y intéresse alors qu'elles sont à mon sens capitales et à l'origine de tout ! Les chefs ont tant de missions importantes à assumer mais l'expérience démontre qu'ils ne réussiront pas davantage dans ces domaines qu'ils acceptent que dans les activités dérisoires qu'ils méprisent. Le talent, c'est de savoir d'abord traiter celles-ci pour être dignes des autres. Mais cette terrible vanité éloigne du bon sens, du plus proche qu'on peut résoudre au bénéfice du flou lointain qui demeurera virtuel.
Enfin, et c'est l'argument central en faveur d'Aurélie Boullet, si celle-ci n'avait pas existé ni écrit ni dénoncé, qui aurait fait connaître aux responsables la réalité de leur univers jusqu'aux plus petits détails, jusqu'aux infimes imperfections ? Personne. Pour qui connaît l'administration et ses méandres, les institutions et le cloisonnement qui les sépare en tranches autonomes et autarciques, personne jamais n'alerterait les chefs sur l'état catastrophique ou au moins déficient de ce qu'ils administrent, puisqu'eux-mêmes ne cherchent pas à s'en informer, ce qui serait pourtant la moindre des choses. Ainsi, la charge de connaître mais de demeurer ignorant se délègue et personne n'est à même, jamais, de dévoiler le vrai. Le vrai des choses et des comportements professionnels ne serait-il pas d'ailleurs un impressionnant réquisitoire contre ceux qui font semblant de maîtriser les situations ?
Mais quand une Aurélie Boullet a une vision globale et le courage de mettre l'indignation, la causticité et la vérité au premier rang, cela change. C'est une bienfaitrice publique. L'avoir suspendue est une honte. C'est aggraver un état qu'elle a permis de soulager.
Plutôt que de la combattre, ce conseil régional et toutes les structures qui pâtissent des mêmes vices feraient mieux de s'attaquer aux maux qui sont les leurs et qu'elle a heureusement nommés.
@ Axelle D | 30 octobre 2024 à 19:30
Ce jour-là Robert Ménard a douché un Hervé Morin qui voulait faire pleurer dans les chaumières parce qu'on lui retirait un peu de mauvaise graisse. Le mammouth est gras mais personne ne veut le voir, les politiques en place s'en tamponnent le coquillard, c'est l'État qui régale... Enfin, qui vous savez.
Demain on peut retirer 30 % de dépenses de fonctionnement personne ne s'en apercevra, surtout pas les dirigeants de ces boutiques territoriales, à l'image de Morin qui n'a jamais planté une pointe de sa vie. Ils ne connaissent ni la frugalité ni la loi de Pareto dont ils se fichent éperdument, ils ne sortent pas leur portefeuille, jamais.
Rédigé par : Giuseppe | 31 octobre 2024 à 21:14
@ jamin | 04 décembre 2016 à 19:23
Vous oubliez un problème de taille. Tous ces gens qui profitent de la manne à des degrés divers et mangent dans la même gamelle ne vont pas se dénoncer entre eux ! La corruption se répand de haut en bas et non l'inverse. Le quidam de base même s'il constate des comportements troubles et des faits qu'il réprouve, la boucle pour garder son job et non par malhonnêteté foncière. C'est donc à la tête de la pyramide qu'il faut s'attaquer en TOUT premier. Et le reste suivra...
Rédigé par : Mary Preud'homme | 04 décembre 2016 à 20:47
Je me suis délecté de tout ces commentaires, j'ai lu "Absolument dé-bor-dée !" il y a trois ans, c'est le programme de François Fillon qui m'y a fait replonger.
J'espère qu'il va s'attaquer à ce fléau d'incompétences, et dégraisser pour de bon le "Mammouth", de façon à redonner du pouvoir d'achat et à renforcer les effectifs de ceux qui croulent sous la surcharge de travail : les infirmières, les policiers et militaires, etc.
Si François Fillon était élu, il pourrait prendre Aurélie Boullet dans son gouvernement comme secrétaire d'Etat à
la réforme de la fonction publique...
Rédigé par : jamin | 04 décembre 2016 à 19:23
Je connais ce système car je travaille dans un Conseil Général, moi non plus je n'arrive pas à comprendre comment on peut se permettre de gaspiller l'argent public de cette façon, je n'arrive pas non plus à supporter de voir des gens n'avoir rien à faire des semaines entières et quand enfin ils ont un peu de travail on embauche des renforts car ils sont fatigués.
J'ai lu les livres d'Aurélie et lieu d'être sanctionnée, elle devrait avoir une médaille.
Je pense que les politiques devraient lire ses livres !
Si ça peut la rassurer moi aussi j'ai le gang des chiottards, coconne et tous les autres et mille fois je la soutiens.
Rédigé par : Thibaut Brigitte | 09 octobre 2016 à 11:19
Je soutiens Aurélie Boullet ! Fonctionnaire à la retraite par force due à un congé de longue maladie, j'ai été reconnue en inaptitude totale et définitive à toutes fonctions. J'ai moi-même déposé une plainte contre un premier adjoint au maire PS pour harcèlement sexuel, il a été condamné en appel. A mon retour j'ai été mise au placard sans travail dans un couloir à faire des photocopies de temps en temps, on me disait que je n'avais qu'à partir, on donne des responsabilités à des gens simplement parce qu'ils ont la carte PS et qu'ils distribuent des tracts, oui il y a des gens qui ne fichent rien, et poussée à bout j'ai fait une TA. J'ai porté l'affaire au tribunal administratif de Bordeaux, pour une reconnaissance accident de travail. Le maire ayant le pouvoir ne m'a pas reconnue en accident du travail et là j'ai été jugée avec des dossiers médicaux d'une autre personne travaillant dans le privé, le juge de Bordeaux a pris les dossiers de cette personne et j'ai perdu mon procès, aujourd'hui je suis en cassation depuis 21 mois, toujours sans réponse. Je regrette qu'il y ai des gens qui jettent les vies en l'air pour avoir des promotions, d'ailleurs ce juge a été muté où ? Et pourquoi ? Je n'ai pas le talent de cette jeune femme, moi aussi je pourrais en raconter de la promotion canapé et du reste, et je suis là à attendre une décision de justice qui n'arrive pas, je me dis que des gens sont en train de tout faire pour que je perde aussi ce procès et même si vous voulez raconter votre galère à des journalistes, ils vont vite rencontrer le maire pour avoir son avis. Confiance en qui ? Bravo Aurélie je pense à toi et je sais que pour toi ça ne doit pas être facile tous les jours j'y suis passée, tiens bon.
Rédigé par : Dossier rouge | 11 juin 2014 à 01:20
Le proverbe chinois le résume en disant :
"donne un cheval à celui qui dit vérité, il en aura besoin pour s'enfuir"...
Rédigé par : bernard Illien | 24 février 2013 à 17:58
J'ai été personnellement révoqué du Conseil général du Nord (également PS) pour une histoire de cornecul suite à la haine tenace d'un supérieur hiérarchique.
Il m'a accusé d'avoir envoyé des tracts satiriques à partir de mon poste informatique de travail et d'avoir installé un fond d'écran pornographique sur le poste d'un collègue (dont je ne connaissais pas le mot de passe).
Or, le prestataire informatique du Département ayant mené l'enquête m'a reconnu un bénéfice du doute.
Ses découvertes ont été de plus faites sur des données brutes (ni date, ni heure) et les connexions impliquées n'ont pu être déterminées techniquement.
Ca n'a pas plu à la direction informatique qui m'a alors reconnu coupable de manière irréfutable car on ne se serait pas servi de console réseau pour accéder à mon poste.
Je n'ai jamais eu les preuves techniques de cet affirmation.
De plus, rien ne mettait de côté une intervention directe sur le poste, ni un acte de piratage.
Surtout que le Département a connu une sérieuse attaque virale l'année des faits (2009).
A ma demande, un officier de police spécialisé, ancien collaborateur d'INTERPOL et ayant effectué des expertises judiciaires en la matière a considéré que l'ensemble du dossier prenait partie en ma défaveur et qu'aucune règle de l'art liée à une enquête informatique n'était respectée. Il a d'autre part jugé l'enquête informatique menée par le Département du Nord très légère.
On m'a aussi accusé sans preuves d'un vol d'une fiche et de l'exploitation de ses données pour insulter la fille handicapée d'un collègue (alors que l'enquête du prestataire départemental tendait à m'innocenter de ces faits), de consulter des sites nazis (alors qu'il y avait un filtre informatique).
Le conseil de discipline a prononcé ma révocation sur cette base alors que la DRH demandait une suspension d'un mois. Par ailleurs, aucune jurisprudence antérieure ne pouvait conduire à prétendre faire prononcer une telle sanction.
Le Président du Conseil Général a suivi.
Ainsi que le TA de LILLE.
A noter aussi que malgré ces accusations graves, la police n'a jamais été saisie des faits, ni la justice pénale.
En conséquence, au regard d'une affaire loufoque où aucune mise en cause sérieuse n'a été établie, on peut se permettre de rayer d'un trait de plume 10 ans de carrière sans soucis et bien notée.
Nonobstant mon vécu personnel suite à cette triste mésaventure, en tant que juriste et innocent des faits, je suis particulièrement choqué d'être condamné sur de tels éléments.
Pour rappel, j'ai été condamné sur la foi d'une enquête privée alors que le prestataire qui m'accordait de plus un bénéfice du doute n'avait pas remporté un marché prévoyant la conduite de telles enquêtes.
Il n'y a pas eu de contradictoire, n'ayant pas été prévenu de l'enquête et un huissier de justice n'y ayant même pas assisté. La police ni la justice pénale n'ont été alertés alors que les faits s'y prêtaient.
Si une telle chose s'était passée devant une juridiction pénale, c'aurait été un tollé. Mais là, rien.
De surcroît, même si les faits présentent une certaine gravité, il est tout de même à rappeler que sous les auspices de la jurisprudence administrative, des agents publics ayant commis des faits relevant du droit commun notamment dans le domaine du trafic de stupéfiants n'ont jamais été révoqués mais exclus un ou deux ans.
Je peux vous apporter toutes les preuves de mes affirmations.
Cela fait peur et pose question sur la vision actuelle de la présomption d'innocence.
Rédigé par : Xavier MALLET | 18 juin 2011 à 16:07
Bravo pour le courage d'une fonctionnaire qui ose critiquer certains de ses confrères. Cela donne l'espoir de voir peut-être un jour les fonctionnaires qui travaillent prendre le pas sur les autres.
Merci de redonner espoir aux citoyens qui subissent l'inertie des "glandeurs" de l'Etat.
Une lectrice reconnaissante
Rédigé par : Evelyne | 01 mars 2011 à 00:20
Il faut vraiment aller au plus profond de l'hypocrisie ou de l'inconscience pour penser qu'Aurélie Boullet est de droite puisqu'elle montre comment dysfonctionne une institution tenue par la gauche. Chacun peut voir chez soi que c'est bien ainsi que ça se passe à droite comme à gauche. En France, comme on ne "vire" pas les personnels quand une collectivité locale change de bord, on fait du mille-feuilles, les copains du vaincu vont dans un placard plus ou moins doré et on ajoute les amis du gagnant à la pile.
Oui, il faut remercier Aurélie Boullet. Il faut suggérer à Albin Michel de faire une collection complète sur le sujet, en commençant par les ministères, les "cabinets" si bien nommés, les services interministériels et en terminant par les grandes mairies (par la taille de la ville, uniquement), en passant par les Conseils Régionaux, Départementaux, les communautés urbaines, mais aussi l'Université, le parapublique... On pourrait parler de tout ces secteurs. Bien sûr.
Mais surtout que l'on aille pas mettre en cause les personnels. S'ils ne sont pas à leur place, c'est qu'il ont été embauchés en dépit du bon sens, s'ils ne font rien, et que cela n'ait aucune conséquence, c'est que leurs responsables, comme leur nom l'indique, en sont responsables ou plutôt sont irresponsables. Le mal français, c'est bien cette absence de culture du management, parfaitement illustrée par Zoé-Aurélie Boullet. On ne sait pas, en France trouver quelqu'un capable de gérer un service de dix personnes simplement et efficacement.
Et quand on veut faire du management, "comme dans le privé", on n'en retient que les aspects les plus négatifs, les plus nocifs pour les personnels, comme à France Télécom ou ailleurs. Pitié pour les fonctionnaires, qu'ils soient territoriaux ou nationaux. Changez les formateurs des écoles de tout poil qui "préparent" ces gens-là à manager. Qui fera un bouquin sur ces établissements, la perversion de certain, l'érotomanie de quelques-uns, l'insuffisance suffisante de beaucoup ?
Rédigé par : Chenier | 15 février 2011 à 15:38
Ce qui est franchement étonnant dans le texte de "Zoé Sheppard", ce n'est pas qu'il dénonce les dysfonctionnements de l'administration territoriale, c'est que moi qui ai fréquenté l'administration et le privé, j'y ai trouvé des ressemblances dans les deux cas.
J'ai bien connu des gens cooptés dans le privé, qui n'avaient d'autres mérites que d'être ce qu'on appelle des fils d'archevêques, des gens avec qui personne ne voulait travailler et qui faisaient systématiquement renvoyer ceux qui leur faisaient de l'ombre.
Qu'on ne s'y trompe pas, le népotisme, l'abus de biens sociaux, la "combinazione", je les ai croisés dans le privé et dans le public, et je dirai qu'ils font partie de ce que j'appelle le mal français du monde du travail...
Rédigé par : Aumont | 23 janvier 2011 à 14:06
Ne dit-on pas que seule la vérité dérange?
N'est-il pas également étonnant de voir qu'un conseil régional socialiste, parti défenseur de la sacro-sainte liberté d'expression s'il en est, tente d'y faire ainsi obstacle lorsque cette expression le dérange?
Oui, il faut soutenir Zoé Shepard. Parce que dans les moments que nous vivons, où chacun est obligé de faire de plus en plus attention, il est sain et salutaire de se demander si les finances publiques - qui n'ont d'autre origine que la somme des efforts de chacun - sont réellement utilisées dans l'intérêt collectif.
Si les faits révélés dans cet ouvrage sont exacts, alors ce n'est certes pas elle qu'il faut sanctionner. Bien au contraire il faut l'en féliciter, et demander des comptes à ceux qui en sont responsables, et devraient en être redevables envers la société.
Rédigé par : françois | 16 janvier 2011 à 22:33
BRAVO Aurélie, encore bravo, car depuis presque trois ans de FPT j'avais l'impression chaque jour de vivre dans "la cinquième dimension". Chaque matin je me motive pour me mettre à niveau c'est-à-dire "le nivellement par le bas". Merci je me sens beaucoup moins seul.
Rédigé par : MARTINE | 06 octobre 2010 à 17:42
Bonjour,
Plusieurs questions me taraudent dans cette affaire : ça concerne l'aspect légal des choses. J'espère que des juristes ici-présents pourront m'aider.
1- Quelles preuves la relient-elles au livre ? Sachant qu'elle a tout crypté jusqu'à son nom, comment a-t-elle été identifiée ? Une enquête a-t-elle été diligentée ? Par qui et sur quelle motivation ?
2-Quel poids accorder au témoignage de celles et ceux qui prétendent s'être reconnus ? Que dire de gens qui se présentent pour raconter s'être identifiés à tel personnage fictif de roman "travaillant" dans une administration fictive et décrit par un auteur sous pseudonyme comme un fainéant qui n'a pas inventé l'eau tiède ? Aucun amour-propre ? N'ont effectivement pas inventé l'eau tiède ? Ordres ? Pressions ?
Même si ce n'est qu'un conseil de discipline, je trouve que lancer une procédure sur de telles bases et obtenir une condamnation relève plus des pratiques de la justice soviétique des années 30 que de celles de la justice française d'aujourd'hui.
En tout cas, il me semble que ça montre que les méthodes de ces conseils de disciplines s'affranchissent du droit.
Rédigé par : Zénon d'Elée | 03 octobre 2010 à 19:50
@fifi | 28 septembre 2010 à 17:55
« Donc s'ils se sont reconnus c'est que ce que dit Aurélie est vrai et bien vrai. »
Ça se discute.
On peut très se reconnaître non pas du fait de la vérité des faits allégués et dans cette dernière, mais tout bonnement par tout un certain nombre de détails qui vous renvoient à votre image, notamment de façon caricaturale, et qui vous donnent à entendre que c'est à vous que les faits allégués sont imputés ou encore qu'on vous reproche quelque chose que, par ex., vous pouvez savoir pour vous même parfaitement inexact, mais auxquels, dit de cette façon implicite par laquelle c'est dans l'image négative de vous-même qui vous est renvoyée, vous ne pouvez opposer de contredit explicite, à peine, précisément, de vous voir aussitôt renvoyer, par ex. : « Donc si vous vous êtes reconnus c'est que ce que ce que vous prétendez qu'on vous reproche ainsi hors langage, est vrai et bien vrai. », ce qui est à la fois d'une perversité et d'une violence extrêmes, parce que le corolaire en est: « Vous (il, elle) est fou(folle). »
Poussé un peu loin, le jeu, qui fondamentalement est par ailleurs fait pour cela, peut effectivement aboutir à déstabiliser complètement les personnalités peu solides et revient à bourrer de coups de poing invisibles qui font à l'âme des plaies sanguinolentes, les autres.
Jusqu'où certains services ont-ils, en France, carte blanche pour aller trop loin sur ce terrain, c'est ce qu'il serait fort intéressant à savoir.
Aurélie Boullet a-t-elle été manipulée à son insu dans un but inavouable, c'est ce qui serait tout aussi intéressant à déterminer!
Rédigé par : Catherine JACOB@fifi | 29 septembre 2010 à 10:25
Le Conseil Régional d'Aquitaine s'est reconnu dans ce livre alors qu'en aucun cas ils ne sont cités. Le livre parle d'une mairie. Donc s'ils se sont reconnus c'est que ce que dit Aurélie est vrai et bien vrai. Puisque c'est forcément vrai, on ne peut qu'en déduire que ce mode de fonctionnement est honteux. En conséquence le droit de réserve d'un fonctionnaire ne peut être mis en avance quand il s'agit de défendre l'intérêt général. Etre au service du public c'est agir comme l'a fait Aurélie, être dans l'attitude du CR Aquitaine c'est défendre le népotisme et l'incompétence et surtout aller à l'encontre de l'intérêt des citoyens.
Espérons que le CR va revoir sa copie et surtout se remettre en question car sinon nous serons dans l'obligation de penser que tous ces individus sont d'une bêtise extrême et ont une très haute image d'eux-mêmes. Vu leur réaction, je ne suis pas sûr qu'ils aient l'intelligence de méditer...
Rédigé par : fifi | 28 septembre 2010 à 17:55
Bravo Aurélie, je suis moi-même dans l'administration et plus exactement à l'université de Nice Sophia Antipolis.
Ce que je vois tous les jours est affligeant. Que des bras cassés qui obtiennent des promotions. Quant à ceux et celles qui travaillent véritablement malheureusement pour eux, ils n'avancent guère dans leur carrière.
Cette médiocrité me donne la nausée et je partage vos idées.
Rédigé par : Michèle Culcasi | 23 septembre 2010 à 11:18
Les administrations cantonales (cantons : petits Etats suisses constituant ensemble la Confédération Helvétique) connaissent les mêmes fléaux. La frontière entre le politique et l'administratif n'existe pas. Mieux, l'administration instrumentalisée est le théâtre de tous les drames que se jouent les partis politiques entre eux, par les agents interposés et disposés comme de vulgaires fusibles qu'on remplace sans état d'âme.
J'ai fait connaître à nos magistrats, élus du peuple, le livre d'Aurélie et les ai invités à appuyer sa défense. Chez nous, les magistrats, quelle que soit leur appartenance politique, pratiquent tous le népotisme. Ils sont dévorés par leurs ambitions et leur appétit au gain. Les hauts fonctionnaires, extrêmement bien payés, d'abord les relais des polit-bureaux, travaillent pour leur propre compte, ensuite pour le compte de leur partis respectifs. Ils sont souvent incompétents et peu qualifiés.
Voilà pourquoi nos institutions sociales et culturelles sont des foyers réservés aux élites qui en découragent l'accès à celui qui n'y est pas autorisé ou non accompagné de notables. Nos administrations détestent la bonne organisation, la communication éthique et la transparence !
Rédigé par : Olbia Lawson | 10 septembre 2010 à 22:31
S'il n'y avait que les C.R... ; mais c'est aussi (ou ce fut, puisque privatisation "partielle" il y eut) le cas d'A.D.P. (Aéroports de Paris). On (la DRH de l'époque) estimait que 20% travaillaient "trop", que 60% "suivaient comme ils pouvaient" et que le reste ne faisait rien : "ce sont les bonnes oeuvres"... à l'égard des municipalités riveraines dont nous cassons les oreilles.
Mais, où le sujet vient conforter Aurélie BOULLET, c'est quand on sait qu'à travers des organismes comme Entreprises et Personnel, à l'époque, l'ensemble des représentants d'entreprises publiques faisaient le même constat. (A.F.; R.A.T.P.; E.D.F.; S.N.C.F.; Elf Aquitaine)
Rédigé par : Jacques DOUDEUIL | 08 septembre 2010 à 15:33
Au nom de la liberté d'expression il est possible d'écrire dans la presse nationale que le Président est le "voyou de la république" mais il est interdit d'écrire (d'une manière déguisée) un pamphlet sur l'administration qui permet de voir ce que l'on fait des impôts de chaque citoyen !
Rousset deviendra ministre de la Justice du prochain gouvernement de Martine Aubry...
Félicitations !!!
Rédigé par : J.H.17 | 07 septembre 2010 à 10:17
@ ELFIKA
Rien que votre propension à accumuler les acronymes que personne ne connaît montre que vous avez décollé de la réalité. Le seul point du programme de Sarkozy que je garde, c'est le dégraissage du fonctionnariat qui plombe notre économie et notre fiscalité. Et je suis fils de fonctionnaires, qui furent consciencieux et travailleurs. Le problème, c'est que la droite va virer en priorité les plus gênants, les plus expérimentés, les plus compétents, pour ne garder que les esclaves et les assujettis sociaux. J'espère donc que vous pourrez exercer vos talents ailleurs que dans la fonction publique. Après, vous pourrez faire bénéficier vos collègues de votre expérience de la vie réelle. Courage ! :-)
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 01 septembre 2010 à 16:53
Il est très facile de désigner les fonctionnaires comme responsables des gaspillages de l'Etat ! Encore faut-il connaître les différentes fonctions publiques et leurs fonctionnements respectifs ! Je suis totalement en désaccord avec les propos de cet ouvrage caricatural, que j'ai bien sûr lu. Tous les fonctionnaires territoriaux ne sont pas identiques aux portraits que Melle "Zoé Shepard" dresse. Il existe des fonctionnaires qui travaillent encore plus de 40 h par semaine pour un salaire inférieur à celui qu'ils percevraient dans le privé !... La FPT ne regroupe pas que des CG, CR et de grosses collectivités ! Les mairies qui doivent avoir un SDM à temps partiel faute de moyens, les EPCI qui fonctionnent à effectif très réduit,... Les exemples ne manquent pas ! Je parle en connaissance de cause : je suis contractuelle dans la FPT depuis une dizaine d'années et j'ai travaillé dans plusieurs types de collectivités sur des postes variés. Généraliser la "flémingite aigüe" dont souffrent certains fonctionnaires est une grossière erreur ! Le rapport effectif/charge de travail varie d'une collectivité à l'autre. Par contre, faire l'amalgame entre les agents des Fonction Publique d'Etat, FPT et Fonction Publique Hospitalière est une aberration ! Les premiers ne croulant pas sous le travail et les derniers en étant totalement inondés !
Il est certain que l'auteure de ce livre n'a pas respecté ses obligations de fonctionnaire et il est tout à fait justifié qu'elle soit sanctionnée. La loi s'applique à tous, Melle Boulet y compris. Elle n'a pas respecté ses obligations, pourtant vu le niveau de cette jeune femme, je ne comprends pas pourquoi elle n'a pas pensé aux conséquences de cet ouvrage tel qu'il est paru...
Rédigé par : ELFIKA | 01 septembre 2010 à 13:43
@ Michel Gouy : cf le premier livre de Boris Vian, "Vercoquin et le Plancton", qui raconte ses débuts d'ingénieur à l'AFNOR, et dont s'est fortement inspiré Georges Perec pour "L'Augmentation"... C'est édifiant.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 31 août 2010 à 14:07
Je découvre cette affaire par une information à la radio il y a quelques minutes, et par là même, que Zoé Shepard est en réalité Aurélie Boullet.
J'ai acheté et lu le livre il y a deux semaines.
A l'heure où la France est à la limite de la cessation de paiement, tous les gaspillages sont encore plus immoraux que dans les phases d'aisance financière.
On n'arrive plus à financer nos retraites, nos hôpitaux et l'assistance aux personnes âgées dépendantes.
De voir, face à ces réels problèmes, cette indifférence, ces égoïsmes et ce carriérisme exacerbé, si bien décrits dans ce livre témoignage, est scandaleux.
La Cour des Comptes ne dénonce pas grand-chose. Heureusement des citoyens à l'image d'Aurélie Boullet prennent un relais indispensable.
Ainsi elle doit être, non pas sanctionnée mais décorée de la médaille du Mérite. A l'inverse ce sont ses censeurs qui devraient être poursuivis.
Rédigé par : BERNARD Jean-François | 31 août 2010 à 13:37
Il y a une vingtaine d'années, ou plutôt trente... un cadre fonctionnaire en Seine-et-Marne avait déclaré occuper un bureau depuis plusieurs mois sans qu'aucune tâche ne lui soit attribuée... Il avait été sanctionné...
Qui en a gardé le souvenir ? URSSAF, Sécu ???
Rédigé par : Michel Gouy | 31 août 2010 à 11:47
Sanctionner quelqu'un sans avoir pris la peine de vérifier la justesse des reproches mérite un second opus.
Si tous les fonctionnaires se mettaient à écrire...
Rédigé par : Annie | 30 août 2010 à 20:41
C'est tout le conseil général d'Aquitaine qui devrait être mis à pied et Aurélie rester à son poste pour assurer l'intérim en attendant une fonction à au moins 5 voire 6 échelons au-dessus de l'actuel pour services exceptionnels rendus à la République.
Rédigé par : zelectron | 17 août 2010 à 12:00
Bravo pour le courage de cette personne qui a osé dévoiler les dysfonctionnements d'une administration.
Rédigé par : teeshot | 17 août 2010 à 10:25
Je n'ai pas encore eu le temps de lire le
livre de cette personne.
Par contre, lorsqu'il arrive de raconter
l'une ou l'autre bourde de "flemingite administrative", il est fréquent de s'entendre rétorquer que les personnes à
problème c'est "nous". Tout un monde qui
se dissocie tranquillement mais sûrement
de ce qu'il affiche en lettres sculptées
sur ses frontons.
Rédigé par : calamity jane | 05 août 2010 à 11:31
Je soutiens à 100% cette jeune femme courageuse, c'est une triste réalité des collectivités territoriales. Et que dire du recrutement des agents, des annonces bidons où les postes sont déjà pourvus par le cousin ou le fils de...
Allez voir le site (malheureusement fermé) des reçus-collés de l'administration.
Rédigé par : stéphanie | 05 août 2010 à 09:59
Je ne peux que soutenir Aurélie Boullet ! Fonctionnaire cadre A de l'Education nationale, j'ai avec d'autres collègues porté plainte pour harcèlement moral contre un supérieur hiérarchique INCOMPÉTENT ! J'ai longtemps songé à écrire un livre sur la bêtise administrative et j'ai toujours voulu le faire dans un style humoristique. D'ailleurs dans ma déposition j'ai dit à la police que si cette personne avait vraiment du boulot elle aurait moins de temps pour "emmerder" le monde !! C'est vrai il y en a marre du cache-misère appelé "droit de réserve". Eh oui nous sommes "absolument dé-bor-dés", pour preuve ma hiérarchie a réglé mon problème en une heure : "mettez-vous en congé longue maladie", pas de problèmes, tout est aux frais du contribuable ! C'est cela qui a conforté ma décision de porter plainte et mes collègues ont suivi. Eh oui malheureusement il y a des zinzins qui arrivent à accéder à de hautes responsabilités et là comme ils s'ennuient leurs méchanceté et bêtise ont tout loisir pour se développer ! Dommage que je n'ai pas le talent de cette jeune femme car j'en aurais pas mal à raconter aussi ! Exemple : comment deux experts bloquent une machine pendant deux mois ! Comment ne pas reconnaître un nom dans la colonne nom ! Etc. etc. Mille fois bravo !!
Rédigé par : Fonctionnaire ZELE | 05 août 2010 à 00:48
Le Conseil de discipline qui a jugé Aurélie Boullet n'est pas conforme à la Constitution.
Il faut faire appel devant la juridiction compétente et dénoncer cette irrégularité.
Il faut "dégager" toutes ces juridictions disciplinaires qui constituent autant de juridictions d'exception où sont rendues des décisions toutes plus scandaleuses les uns que les autres à l'issue de procédure dans lesquelles on se fait un plaisir de violer les droits de la défense et le contradictoire.
Rédigé par : François DANGLEHANT | 31 juillet 2010 à 08:13
J'ai vécu tout cela dans toutes les collectivités que j'ai pu étudier. Bien qu'ayant occupé toutes sortes de postes - attaché parlementaire, directeur, collaborateur de cabinet -, à 37 ans j'ai tout lâché et appris à faire tout dans le bâtiment du sol au plafond. C'est ce qui m'a sauvé de l'ensemble d'un système inféodé non à la compétence mais à la médiocrité, dont nos élus sont les pires représentants (je les ai fréquentés pendant quinze ans) ; et il faut espérer un jour qu'ils n'existent tout simplement plus pour respirer enfin... Mais je crains que cela n'arrive jamais, la soupe est trop grasse.
Cordialement
Rédigé par : pascal bernini | 26 juillet 2010 à 16:51
Je ne connaissais pas le Principe de Peter et je viens de le lire sur Wikipédia.
Il n'y a aucune parcelle d'intelligence dans ce texte. C'est désolant que des êtres humains puissent arriver à pondre des théories pareilles.
Rédigé par : nolout | 24 juillet 2010 à 00:02
Elle a du courage et du talent, c'est apparemment ce qui déplaît aux "nantis" de l'administration.
La vérité fait mal, mais elle est nécessaire.
Rédigé par : Paul Camilleri | 23 juillet 2010 à 12:55
Tout le monde sait apparemment qu'elle dit LA VERITE.
Bravo à tous vous êtes les plus forts.
C'est à croire que tous les gens qui laissent des messages ont travaillé dans la FPT.
Rédigé par : nolout | 23 juillet 2010 à 00:07
Je viens de prendre note du livre de Zoé/Aurélie et je pense me l'offrir trèèèès rapidement. Je travaille au sein d'un conseil régional, moi aussi. Et tout ce que j'ai pu lire sur ce livre me parle énormément. Le conseil dans lequel j'essaye de travailler est à l'image de celui d'Aquitaine. Soutenons Zoé/Aurélie. Et comme on dit, il n'y a que la vérité qui dérange !
Rédigé par : Anaïe | 22 juillet 2010 à 14:22
J'aimerais que ce livre d'intérêt général et d'utilité publique soit diffusé gratuitement par Zoé afin que les Français soient au courant de ce qui paralyse la productivité et les investissements pour le plus grand bonheur de cette caste de fonctionnaires qui se reproduisent entre eux et favorisent leurs enfants à suivre le même chemin de la glandouille et des privilèges d'un autre temps. Merci les socialos pour le budget le plus important en France les traitements et indemnités de nos chers fonctionnaires (300 milliards d'€ par an) et tout ça au détriment du privé qui crèvent sous les impôts et taxes car n'oublions pas que c'est nous qui payons ces fainéants qui ont pris le pouvoir au sein des institutions républicaines depuis 30 ans.
Rédigé par : culturissimo | 22 juillet 2010 à 04:14
Bonjour,
Je vis un peu la même situation. J'ai osé critiquer les pratiques douteuses des équipes de PMI au sein du Conseil général des Alpes-Maritimes. Depuis plus de 3 ans je me bats pour faire reconnaître mes droits. Je ne peux pas travailler. Mais peut-on agir contre le Conseil général ? Le système est bien verrouillé. Y a-t-il un contre-pouvoir ?
Aurélie Boullet doit gagner car tout ce qu'elle décrit est vrai et l'opinion publique est avec elle.
Cordialement.
Rédigé par : GARNERY | 21 juillet 2010 à 15:51
Bonjour,
Signez et faites signer la pétition de défense d'Aurélie Boullet, alias Zoé Shepard :
http://le-cri-du-contribuable.pro-petition.fr/il-faut-defendre-aurelie-boullet
Merci,
Le Cri du Contribuable
PS : remerciement spécial à M. Bilger, qui nous a donné l'idée de cette pétition.
Rédigé par : Le Cri du Contribuable | 21 juillet 2010 à 15:36
@ Thierry Bruno
Je ne faisais que citer wikipédia.
"Le Principe de Peter, également appelé "syndrome de la promotion Focus" de Laurence J. Peter et Raymond Hull, est un principe satirique relatif à l'organisation hiérarchique..."
Evoluant au milieu de ce marasme administratif, je sais bien qu'il n'a rien de satirique !
Rédigé par : Chanoir | 21 juillet 2010 à 01:36
Chanoir,
Le principe de Peter n'a rien de satirique et devrait être connu et décortiqué dans tout système hiérarchisé, afin d'éviter à ceux qui progressent dans l'échelle sociale d'attraper la grosse tête en se demandant à chaque avancée s'ils ne viennent pas de franchir leur seuil de compétence.
Rédigé par : thierry bruno | 19 juillet 2010 à 21:17
Pour ceux qui ne connaissent pas, je les invite à se rendre sur wikipédia au "principe de Peter". Même si ce principe est dit être satirique, il est parfaitement représentatif de l'administration française et j'en sais quelque chose puisque je travaille dans une collectivité locale. J'y fais d'ailleurs l'objet de sanctions pernicieuses pour m'être opposé à un élu dont les principes étaient tout sauf républicains (vous savez: "liberté, égalité, fraternité"...) ainsi que pour avoir fait connaître ouvertement ce Principe de Peter par un affichage interne. Oui l'administration française est malade et ceux qui le disent doivent être exécutés pour que la majorité puisse continuer à paître paisiblement dans le pré du Panurgisme.
Rédigé par : Chanoir | 18 juillet 2010 à 23:22
Il y a une chose qui me choque particulièrement dans cette affaire, c'est le silence radio total observé par les médias. Le site de P. Bilger ne serait pas dans mes favoris, j'ignorerais la sanction infligée à cette fonctionnaire. La liberté d'expression est-elle à ce point à géométrie variable pour la presse française ?
Rédigé par : thierry bruno | 17 juillet 2010 à 18:39
A toutes fins utiles :
JORF du 8 février 1959 page 1747 ORDONNANCE
---------------
Ordonnance n°59-244 du 4 février 1959 RELATIVE AU STATUT GENERAL DES FONCTIONNAIRES
Art.13
« Le dossier individuel du fonctionnaire doit contenir toutes les pièces intéressant sa situation administrative. Celles-ci doivent être enregistrées, numérotées et classées sans discontinuité. Ne pourra figurer au dossier aucune mention faisant état des opinions politiques, philosophiques ou religieuse de l'intéressé.
Les décisions de sanctions disciplinaires sont versées au dossier individuel du fonctionnaire. Il en est de même des avis ou recommandations émis par les conseils de discipline ou le Conseil supérieur de la fonction publique et de toutes pièces et documents annexes.»
Fac-similé consultable au besoin ici : http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19590208&numTexte=&pageDebut=01747&pageFin=
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 juillet 2010 à 20:01
C'est sous le pseudonyme de Zoé Shepard qu'elle a lancé son pavé dans la mare bureaucratique, "Absolument dé-bor-dée !"
Renseignements pris relativement à ces métiers au service de la décentralisation (cf. notamment http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnDocument?base=LEX&nod=1DX9871098 ) «À la fin de la scolarité, l'administrateur est recruté par une collectivité ou un établissement public assimilé, en tant que stagiaire pour une durée de six mois.
Pour les stagiaires qui n'étaient pas fonctionnaires, la rémunération comprend le traitement de base auquel s'ajoute le régime indemnitaire. Celui-ci peut représenter jusqu'à un tiers du traitement de base. Le traitement de base correspond à un traitement brut annuel de 23 793 euros environ.
Pour ceux qui étaient fonctionnaires, il y a maintien du traitement perçu dans l'ancien emploi si ce dernier est supérieur à celui de l'administrateur stagiaire auquel s'ajoute le régime indemnitaire.
Au fur et à mesure de leur déroulement de carrière, les administrateurs ont vocation à passer progressivement du grade d'administrateur à celui d'administrateur hors-classe.
La rémunération progresse d'un traitement brut annuel d'environ 23 793 euros en début de carrière à un traitement brut annuel d'environ 55 485 € en fin de carrière, auquel s'ajoute le régime indemnitaire qui peut constituer une part importante de la rémunération.»
Deux ans de suspension sans solde ça revient à la taxer à son tout début de carrière (≦ cinq ans) d'une amende minimum de 47 586€ hors indemnités, donc moins que le maximum prévu dans le cas des écoutes illicites qui nous occupaient dernièrement.
Une avance sur ses droits d'auteur permettra-t-elle de compenser? Si c'est le cas, il y aura moindre mal mais reste la terrible sanction morale et la casserole à son dossier Ad vitam æternam qui la désignera probablement comme une occupante privilégiée du placard si elle persiste dans la voie des AATF.
On notera en premier lieu le rapport entre la sanction et l'objet du pamphlet. Mlle Boullet (dont le nom fleure bon de délicieux macarons, bien que dans une orthographe différente, mais qui entendu depuis le japonais 無礼 signifie Sans (無) cérémonie (礼) = qui ne prend pas de gants' –ce qui est manifestement aussi mal vu ici que là-bas lorsqu'on est en bas de l'échelle... – ), se plaignait de ne point travailler assez, qu'à cela ne tienne elle ne travaillera plus du tout a décrété le conseil de discipline du conseil régional d’Aquitaine (dans un avis certes purement consultatif ), conseil dont les membres étaient, dit-on, trop occupés pour lire par eux-mêmes le texte objet de ce délit que nul texte cependant ne formalise véritablement comme tel, s'agissant du « code de Justice administrative », en dehors de l'art. L131-3 qui dit que : « Tout membre du Conseil d’État, en service au Conseil ou chargé de fonctions extérieures, doit s'abstenir de toute manifestation de nature politique incompatible avec la réserve que lui imposent ses fonctions. ».
Or, il ne s'agit pas ici d'une manifestation de nature politique.
On fera rapidement observer que « En dehors de textes particuliers, et de date assez récente, concernant les magistrats, les membres du Conseil d'État, les fonctionnaires honoraires, les policiers et les militaires, l'obligation de réserve a été définie par la jurisprudence. D'une façon générale, elle apporte des limites à la liberté d'opinion des fonctionnaires, dont le principe, conforme à notre droit constitutionnel, est cependant garanti actuellement par l'article 13 de l'ordonnance du 4 février 1959, portant statut général des fonctionnaires.
Que ce soit dans l'exercice de ses fonctions ou en dehors de celles-ci, un fonctionnaire ne doit jamais se départir de la réserve à laquelle il est tenu dans l'expression de ses opinions. Il ne doit rien dire ni faire qui soit de nature à gêner le fonctionnement du service. C'est ainsi que la réserve exclut les propos injurieux ou les critiques sévères contre l'administration ou le gouvernement. Un fonctionnaire ne saurait, par exemple, participer aux luttes électorales avec une violence par trop incompatible avec cette réserve. Il ne saurait non plus divulguer publiquement les difficultés internes du service, encore moins les dissensions graves qui concernent ce dernier. (Encyclopédie Universalis)
Dans tous les cas évoqués, il semble donc que, de façon purement jurisprudentielle, la réserve soit considérée comme enfreinte dès lors qu'un fonctionnaire adopte le comportement reproché, sous son nom et d'une façon permettant d'identifier des faits avec précisions qui en font en somme un témoin devant le tribunal de l'Opinion publique qu'il est susceptible de mettre en émoi et de lever contre une administration et/ou un service précis et en enrayer le fonctionnement. Tandis que nous avons affaire tout au contraire avec "Absolument dé-bor-dée !" à un ouvrage donné comme écrit par une dénommée non pas Aurélie Boullet sortie d'une prépa ENA et fonctionnaire d'une collectivité locale (≠ d'état ) dont le service pourrait cependant voir son fonctionnement gêné (ce qui fait tout de même doucement rigoler lorsqu'on songe à la nature des critiques en cause, mais bon..), mais un dénommée Zoé Shepard, donc sous un pseudonyme.
Le poste occupé est toutefois identique. L'héroïne est sortie de l’INET (Institut National des Études territoriales. Il accueille les lauréats du concours d’administrateur territorial et les prépare à intégrer les équipes de direction des collectivités territoriales) puis a trouvé un emploi dans un conseil régional qui lui laisse le temps d'écrire un bouquin sur son quotidien: « ABSOLUMENT DÉ-BOR-DÉE ou le paradoxe du fonctionnaire », dans lequel elle raconte avec humour qu’elle réalise difficilement ses 35h dans le mois.
Enfin, elle prend soin de modifier tous les renseignements permettant d’identifier cette collectivité et un petit conseil régional du sud ouest devient une grande mairie d’Île de France. Des surnoms sont donnés à tous. Des personnages sont fusionnés (trois en un), etc.
Par voie de conséquence, le fonctionnement du service d'Aurélie Boullet ne pouvait en être gêné tant que personne n'avait identifié Bordeaux sous l'Île de France et ainsi de suite. Mais c'eût été sans compter sur la sottise d'un animateur radio doublée de l'envie de nuire d'un ex co stagiaire.
En effet : (c'est indiqué sur http://raphaels.blog.lemonde.fr/2010/07/15/zoe-shepard/ : ) :
« Acte 1 : le coup foireux d’un animateur de radio.
Une radio souhaite l’interviewer. Elle accepte sous réserve que l’on respecte son anonymat. Elle arrive à la station de radio avec une cagoule de ski et des lunettes de soleil. L’animateur s’était engagé à modifier sa voix. Anonymat parfait garanti.
Sauf que, durant l’interview, le “journaliste” voulait connaître le vrai nom de Zoé, la collectivité pour laquelle est travaillait, bref, lever l’anonymat. Ce qu’elle refuse. En échange, le gentil animateur n’a pas vraiment tenu parole : vexé de ne pas avoir eu son scoop, il décide de ne pas “héliumiser” la voix de Zoé.
Acte 2 : le petit monde des administrateurs.
Le monde des administrateurs territoriaux est tout petit. Étant donné que tous les anciens de l’INET ont dû écouter l’interview, la voix fut vite identifiée.
L’effet “réseau” fit le reste. »
Parmi les passages reproduits dans un quotidien que je n'ai plus sous la main et que donc je cite de mémoire, il y avait cette anecdote dans laquelle son chef lui remet un dossier en lui demande de lui rédiger une note. Il lui fixe une limite de temps en lui disant, « Si je vous donne une semaine, vous ne me prendrez pas pour un esclavagiste ». Or, il se trouve que ce genre de tâche correspond à la troisième épreuve du concours des administrateurs territoriaux qui en comporte cinq ( Cf. http://www.administrateurs-territoriaux.asso.fr/index.php?id=63 ) , laquelle épreuve consiste en la « Rédaction d'une note à partir d'un dossier soulevant un problème d'organisation ou de gestion rencontré par une collectivité territoriale. » Or, on a rarement vu une épreuve de concours durer une semaine (ou peut-être à l'agrégation de droit? Je ne sais pas.) De fait, il me semble que cela lui a pris une heure et demie.
«Plutôt que de la combattre, ce conseil régional et toutes les structures qui pâtissent des mêmes vices feraient mieux de s'attaquer aux maux qui sont les leurs et qu'elle a heureusement nommés.»
En effet, il leur était tout aussi simple de considérer le pamphlet comme une note dont la rédaction aurait pris en effet le temps habituellement alloué à la rédaction des notes objet de la 3ème épreuve du concours et dont le dossier un peu inhabituel aurait consisté en son expérience du terrain!
Reste bien évidemment la question de la déontologie du journalisme de radio ainsi que celle de la légèreté avec laquelle la paresse dénonce le courage!
Il existe en fait un autre opuscule aux éditions Michalon d'avr. 2004, intitulé « Bonjour paresse », sous titré : « De l'art et de la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise » qui est Corinne Maier (économiste à temps partiel à l'EDF, se consacrant essentiellement à la psychanalyse et à l'écriture) et qui a vocation thérapeutique :
Extrait de la quatrième de couverture: « A présent les cadres moyens, petits boulons dans une machine grotesque, n'attendent qu'une chose : le solde à la fin du mois. Mais alors, que faire? Rien surtout! Affirme le livre. Soyons individualistes et inefficaces en attendant que ça s'effondre et qu'une nouvelle société advienne où chacun cultivera essentiellement son jardin et conservera un à côté accessoire dans une grande structure, en vue d'obtenir une petite feuille de paie indispensable à la survie. » Ex. peut-être bien via une extension de la transformation du lisier en électricité... qui sait!
Ce que, mutatis mutandi, la jeune Aurélie Boullet a cependant le tort de n'avoir pas compris, c'est que: «Le 'jeune', qui a le mérite de ne pas avoir de poignées d'amour autour des hanches et de porter le costume cravate sans bourrelets disgracieux, arrive dans le monde du travail le bec enfariné. Il croit que les mots « proactif » et « benchmarking » signifient quelque chose, pense que la sacro-sainte injonction « soyez autonome » est à prendre au pied de la lettre, espère voir ses mérites reconnus et attend... qu'on l'aime. Ah! Jeunesse, jeunesse! Le 'jeune' est d'autant plus précieux que la firme en attend tout et son contraire, qu'il se taise et qu'il conteste, qu'il apprenne et qu'il propose, qu'il rentre dans le rang et qu'il sorte du lot... »
Elle a fait le second choix et grâce à la sottise et à la vanité de petits m.....x, elle risque de la payer fort cher à moins qu'André Rousset, le président de la Région Aquitaine, se souvienne qu'il a d'abord été remarqué par sa capacité de...travail et ne cherche pas à faire payer à une prépa ENA ayant réussi, son propre échec à ce même concours!!
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 juillet 2010 à 18:07
@csp
C'est vrai, quand on a un bon job peinard, pourquoi se révolter contre le gaspillage et la glandouille ? Autant fermer les yeux en attendant la retraite. Peut-être devriez-vous lire le livre pour le comprendre au lieu d'en parler sans l'avoir ouvert ?
Quant à votre post sur votre blog, il est hallucinant de mauvaise foi : pour avoir fait sciences po avec elle, celle que vous décrivez comme fifille à papa était l'une des rares à cumuler tous les petits boulots possibles et inimaginables pendant que nous révisions/glandions au soleil. Non, vraiment, vérifiez vos sources la prochaine fois car là, c'est l'aigreur et la jalousie qui vous guident.
Rédigé par : maxime | 16 juillet 2010 à 17:56
@Achille
Aïssa n'en a nul besoin. Il n'est ni veuve ni orphelin, donc indéfendable.
Catherine non plus ? ah bon... j'ai dû rater un épisode.
Alors disons pour faire court que c'est une femme, donc à défendre.
Z'avez lu ? même pas dix lignes :-)
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 16 juillet 2010 à 16:44
Au fait, avez-vous lu récemment dans la presse française des articles sérieux analysant le fonctionnement de l'administration, centrale ou territoriale ?
Je pense que non.
Il est plus facile à nos bons journalistes de recopier les dépêches du Canard ou des Canard light, plutôt que de briser cette omerta.
On est vraiment mal informé en France sur l'état réel de cette administration, lourde, inopérante, coûteuse, sclérosée, à bout de souffle...
Rédigé par : Polochon | 16 juillet 2010 à 14:18
Et puis quoi encore ?
Mademoiselle Boullet manifeste un tel mépris pour ses collègues et subordonnés, une telle arrogance quant à la haute idée qu'elle se fait d'elle-même, crache dans la soupe avec un tel toupet que la défendre ? Non merci. Faisant partie de ces cadres formés au néo-management qui a si bien fait ses preuves à France-Télécom et la Poste, systématiquement "défendue" par les franges les plus poujadistes de la France la plus rancie et la plus obtuse, mademoiselle Boullet avait un poste qui lui laissait au moins espérer une évolution professionnelle et un salaire décent pour patienter : on aimerait que les mêmes personnes qui hurlent à "l'injustice" dans son cas se mettent à déployer autant d'énergie devant les conditions de travail des caissières ou des infirmières ; mais celle-ci n'ont sans doute pas cette si haute opinion d'elle-même que cette pauvre jeune femme qui est déjà en train de se reconvertir dans le privé. Travaillant 50 heures et bien pressurée comme il faut, elle pourra assurément déployer toute l'étendue de ses à coup sûr immenses capacités.
Rédigé par : CSP | 16 juillet 2010 à 14:08
Que lis-je ? Une pétition en faveur de Catherine Jacob ?
On pourrait également en faire une pour Aïssa Lacheb-Boukachache dont la longueur des textes n’a rien à envier à ceux de Catherine Jacob.
A eux deux ils doivent occuper 80% du contenu des commentaires consacrés au billet de PB.
Ceci étant, vu que généralement je me limite aux 10 premières lignes et aux 10 dernières de leurs circonlocutions, quelle que soit la longueur consacrée au sujet, cela me prend toujours le même temps pour les lire... mais parfois beaucoup plus pour arriver à comprendre où ils voulaient en venir.
Rédigé par : Achille | 16 juillet 2010 à 13:57