Ne pas aimer des personnalités qui n'ont rien - ou très peu - pour elles est trop facile. On s'ennuie alors devant un paysage humain qui n'offre pas le bonheur et l'ambiguïté de la complexité.
C'est sans doute à cause de cela que j'apprécie, en dépit de tout ce qui nous sépare, les êtres capables de susciter une sorte d'hostilité admirative, une critique qui n'exclut pas l'estime ou le respect, un agacement presque doux et familier, comme une habitude dont on ne cherche pas à se déprendre. Je pense notamment à Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, Alain Badiou ou Bernard Kouchner. Il y en a d'autres, même dans le domaine judiciaire.
Aujourd'hui, c'est le ministre qui m'intéresse. Je n'ai pas envie de répéter tout ce qui lui est imputé à charge, en particulier ce reproche qui englobe l'ensemble : il serait trop épris de lui-même et s'imaginerait que sans Kouchner le monde serait appauvri. Pourquoi pas ? Même si, pour lutter contre cette vanité singulière, il convient de rappeler que le propre de l'humain est précisément de manquer partout où il fait défaut.
Bernard Kouchner a déclaré sur RTL - propos repris (nouvelobs.com, Marianne 2, JDD.fr, lepoint.fr) - qu'il avait "pensé" à démissionner lors de la polémique sur les Roms, que ce n'était pas la première fois mais qu'il ne fallait pas "accepter", "déserter". Bref, les présents auraient toujours raison !
Il paraît que François Mitterrand avait fini par être exaspéré par Jacques Delors qui lui présentait sa démission quasiment chaque matin, faisant de cette menace suprême, dont la force est de savoir demeurer exceptionnelle, un pli, un réflexe banalisant et faisant rire à la longue. Je ne crois pas que Bernard Kouchner soit dans ce registre qui se fondait d'abord sur des divergences politiques et techniques.
Kouchner, lui, est préoccupé par l'image de soi et l'éthique, à l'évidence, reste une obsession, une exigence qui ne lui permettent pas d'absorber, toujours et à tout coup, la réalité sans mal. Non qu'il soit naturellement voué à l'écartèlement, me semble-t-il, mais parce qu'il y a des moments où la conciliation de ses paramètres de vie devient quasiment un tour de force.
Donc Bernard Kouchner, pour les Roms aujourd'hui comme hier sur d'autres sujets, est l'homme qui pense à, qui a failli. Mais qui reste. Au bord de la démission, pour se donner sans cesse bonne conscience, pour ne pas désespérer de lui-même, pour continuer à apparaître au moins à ses propres yeux comme un ministre taraudé par l'éthique, les états d'âme et les scrupules. Il n'est pas comme les autres. Puisque lui, il a laissé venir en son for intérieur l'idée de son départ. Ce virtuel est noble comme un sacrifice. C'est déjà beaucoup que de s'imaginer capable de s'en aller. D'un côté, il a payé sa dîme au pouvoir de l'allure. Il a rendu grâce à la vertu.
Mais, de l'autre, il y a l'allure du pouvoir. Le fait qu'on y est bien, même si on souffre. Inconcevable de fuir, de quitter le navire. Le syndrome du capitaine courageux en pleine tempête sauf qu'il n'est pas le capitaine et qu'il n'y a pas de tempête mais seulement une démocratie turbulente et difficile à apaiser. Bernard Kouchner, empruntant un peu d'Antigone, voudrait faire illusion, par ailleurs, en prétendant se parer de beaucoup de Créon. Ne pas déserter certes, mais encore faudrait-il être persuadé de laisser quelque chose de fondamental en restant, en stagnant ? Encore faudrait-il convaincre ses concitoyens que son départ du gouvernement laisserait un vide, une béance politique, marquerait un coup d'arrêt brutal à une action souhaitable ? Qu'en "acceptant" de continuer à en être, il représenterait, pour l'humanisme concret, sa dernière chance ?
Bernard Kouchner ne se leurre plus. Il sait, sent - et c'est le pathétique de sa destinée intellectuelle et politique - qu'il devient un peu court de se servir de sa personnalité et de son aura pour emplir l'espace et justifier son rôle. Il bouge, il parle mais qu'a-t-il accompli, quelle influence décisive a été la sienne ? On ne peut pas toujours compter sur la place qu'on occupe pour inventer et imposer un message de dynamisme. Elle ne démontre rien. Sinon qu'on attend vos oeuvres.
Je ne me moque pas. Il est triste que Kouchner ait quitté un camp où ses talents étaient absurdement inexploités pour un autre où il ne sert à rien.
Il est condamné à faire du vent avec les miettes qui lui sont concédées. Il est blessé mais il tient. Il se maintient. Jusqu'au prochain départ qui ne dépendra plus de lui ?
Bernard Kouchner : l'homme qui a failli...
L’expérience avec Bernard Kouchner a au moins le mérite d'avoir été tentée.
On peut vraiment regretter qu'il n'ait pas plus brillé dans sa fonction. Je le regrette.
Hubert Védrine avait ma préférence...
Incompréhensible qu'il ne soit pas allé au bout de son idée.
Rédigé par : jpledun | 07 septembre 2010 à 03:36
En plus,
Connaître assez,
Si Ondes, Roi et Profs
ont la voix embrumée des amants,
Celle qu'il faut emprunter.
Et même,
Conne est tracée,
sillon droit et profond,
la voie empruntée des votants,
Celle qu'il faut ébruiter.
Rédigé par : zenblabla | 02 septembre 2010 à 07:09
Puisqu’on a beaucoup parlé de Cassiopée ces derniers temps, ci-joint une information intéressante :
"Jacques Chirac, le roman d'un procès" a tenu en haleine les lecteurs du Monde cet été. Cassiopée, la plume qui a signé ce roman-feuilleton, dévoile aujourd'hui son identité : il s'agit du pseudonyme de deux journalistes du quotidien, Françoise Fressoz, chef du service France, et Pascale Robert-Diard, chroniqueur judiciaire. (source Le Monde)
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/09/01/jacques-chirac-le-roman-d-un-proces-cassiopee-devoile-son-identite_1400905_823448.html
Rédigé par : Achille | 01 septembre 2010 à 16:33
A propos de récompenses honorifiques et de non-désertion (Un prix Nos Belles vaut bien une Légion-donneur)
Les révélations qui tombent jour après jour sur les petits arrangements entre amis de M. Woerth me laissent perplexe : comment des gens apparemment désabusés comme des journalistes du Canard ou de Mediapart arrivent-ils encore à s'étonner d'un trafic de Légion d'honneur ? Comment pourrait-il en être autrement ? Ici même une piqûre de rappel salutaire nous fait souvenir du premier scandale de 1887, si je me souviens bien.
Je vois à peu près ce qu'est une Légion. J'ai fait un peu d'histoire romaine au collège, du latin jusqu'en première, et étudié Napoléon comme tous mes condisciples... Je ne comprends toujours pas ce qu'on entend communément par le mot "honneur". Cela me paraît le type même du concept flou et inopérant sans contexte.
Quant à l'association "Légion d'honneur", je me perds en conjectures... Que Napoléon ait voulu faire plaisir aux plus méritants de ses traîne-sabres en les décorant, j'arrive encore à suivre. Tout ça se passe entre massacreurs. Comme dit Boris Vian : "dire que certains se font militaires, ou, un peu mieux, bouchers". Qu'on décore le personnel des abattoirs de la Villette, je comprendrais... Après, j'ai du mal à suivre.
François Truffaut , après Luis Bunuel, règle le problème dans une scène de "La mariée était en noir", où Michael Lonsdale essaie de convaincre la fausse institutrice de ranger son directeur parmi son électorat : "Entre nous, il n'a pas inventé la poudre, mais c'est sûrement un brave bougre. Tâchez de savoir s'il est décoré. On pourrait toujours lui glisser une plaque. Ca ne coûte rien, et ça fait toujours plaisir."
Les gens qui acceptent d'être traités ainsi , pour moi, n'ont d'autre place sociale que dans les films de Claude Chabrol. Qui disait de Raffarin "Il a une gueule, mais on ne sait pas de quoi".
Michel Simon, lui, jubilait " J'aime mieux avoir une sale gueule que de ne pas avoir de gueule du tout".
Pagnol me semblait déjà avoir réglé le problème avec "Les marchands de gloire", "Jazz", et "Topaze" , qui contient la fameuse réplique : "Il fait des affaires d'après guerre avec une mentalité d'avant-guerre". Même Maurice Leblanc avait étudié ça de façon chirurgicale dans "Le bouchon de cristal", faisant remonter le scandale du Canal de Panama à la chute de l'empereur et la Restauration.
C'est méritoire de sa part du bon bourgeois Flaubertien, surtout quand on sait qu'il a écrit après 1914 des romans patriotards dignes de Déroulède. Mais que je sache, même "anar de droite", il n'a jamais fait partie de la moindre Légion. C'est tout à son honneur.
Quant à ce que cette breloque est devenue, je pense à François Nourissier : "Ne tombez pas dans le travers des boutiquiers, qui gaussent les salons parisiens, et qui rêvent d'y être invités" (L'Empire des nuages)
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 01 septembre 2010 à 14:56
@ tous les commentateurs
Certainement vous avez raison : B K n'a que ce qu'il mérite, parmi vos condamnations unanimes.
Ne perdez cependant pas de vue qu'il a pour épouse Christine Ockrent. Cela ne mérite-t-il pas quelque compassion de votre part ?
Rédigé par : Christian C | 01 septembre 2010 à 14:18
Si Ondes,
Rois et Profs
ont l'Heur du mélange,
pas de doute qu'ici
Philippe est leur Archange !
Rédigé par : zenblabla | 01 septembre 2010 à 05:48
Le jour où, Savonarole, on vous greffera des trous de balle un peu partout sur le corps, y compris à la place du nez et ce, sans votre consentement cela va de soi... j'espère que l'outrage ressenti, ainsi que votre amour-propre vous éclairera un peu sur le bien-fondé du droit de l'homme à ne pas avoir à se faire ainsi percer !...
Rédigé par : Herman | 01 septembre 2010 à 01:04
Le problème du caritatif, c'est bien un problème d'obédience!
Pas qu'en politique:
Par exemple, il y a quelques années, quand je suis allé visiter le "Secours Populaire" pour connaître à quels programmes de construction je pourrais aider, m'y connaissant en la matière, on m'a expliqué que l'organisation disposait d'architectes, et que pour l'architecture dédiée aux sans abris, le terrain sur lequel construire, ce terrain était d'abord juridique.
Normal, étaient là en majorité des juristes en retraite!
Ensuite, quand il y a quelques jours je suis allé à la "Croix Rouge" pour déposer des vêtements trop grands et trop petits, ayant constaté que la benne de dépôt était pleine, j'ai eu la chance de croiser un monsieur très affable qui sortait des bureaux et qui me dit alors:
" Entrez donc au sous-sol, c'est ouvert aujourd'hui, profitez, allez y donc!"
Normal, c'est pas tous les jours ouvert le sous-sol...
Au sous-sol, parmi l'amoncellement de sacs triés amoncelés mais rangés, je m'avance à la recherche d'âme qui vive vers une lumière au débouché d'un couloir, mes sacs de vêtement et une veste en cuir passablement défraîchie en mains.
Une dame au regard transparent et pétillant m'interpelle, et je sens son regard transparent qui me transperce bien au-delà de moi: "Que faites-vous là, vous ne pouvez pas être là, etc..."
"Mais cette veste?" lui dis-je?
"Ramenez-là à la maison!" ce fut le verdict entre ces faits finalement rendu.
Je ne comprendrai jamais M. Kouchner..., sauf votre éclairage!
Rédigé par : zenblabla | 31 août 2010 à 23:46
Je suis pour l'euthanasie symbolique de Bernard Kouchner. Depuis 40 ans il palabre dans le seul but de servir sa cause.
Rédigé par : SR | 31 août 2010 à 23:06
Pauvre B. Kouchner !
S'il vous lisait tous, il plongerait certainement dans l'abîme de la dépression.
Vous n'êtes pas très humanitaires avec lui.
Que lui reproche t-on exactement ? Son absence de résultats, sinon d'actions tangibles ?
Allons, allons.
Tout ce qui touche aux affaires étrangères est, soit trop éloigné des préoccupations des Français pour que les gesticulations de leur ministre retiennent l'attention médiatique ou populaire, soit au contraire tellement sensible que les chefs d'Etat (tous les chefs d'Etats et non pas simplement celui qu'on taxe trop souvent d'omnipotence) prennent directement les choses en mains.
Ministre des Affaires étrangères est aujourd'hui à mon avis plus un titre honorifique qu'une fonction réelle aux attributions touffues...
Le titre honorifique lui sied à merveille et de ce fait, il remplit très bien sa tâche.
Rédigé par : Judith | 31 août 2010 à 21:57
"... avec une absence de droits, de sanitaires."
françoise et karell Semtob
J'ai ma bombe à étrons et j'ai mes droits de l'homme
Et j'ai ma panoplie de pantin déglingué
Et j'ai ces voix débiles qui m'gueulent dans l'hygiaphone :
"Ne vous retournez pas, la facture est salée !"
Ne te retourne pas, lady... Prends tes distances.
Rédigé par : Alex paulista | 31 août 2010 à 21:38
@ semtob
Ne faites pas votre parisienne sur le conflit sri lankais, c'est plus compliqué. Pendant des années les Tamouls ont subi une discrimination qui venait aussi de leur difficulté à reconnaître les valeurs d'un Sri Lanka multi-confessionnel et respectueux des femmes car à dominante bouddhiste. Les terroristes tamouls mettaient des bombes dans le Temple de la Dent de Bouddha, au coeur du marché de Colombo, pour ne vous parler que des centaines de débris humains civils éparpillés pendant les semaines que j'y ai passées.
Des gens charmants ces tigres tamouls.
Vous nous parlez de sanitaires. Je suis pris d'un doute : avez-vous une fois soulagé la nature hors d'un hôtel de luxe au Sri Lanka ?
Pour les familles, le plus important n'est pas le nombre de sanitaires mais l'accès à une rivière salubre (même si une simple baignade de rivière peut flanquer un occidental au lit deux jours : il vaut mieux résister aux invitations du soleil, des enfants... et des sangsues).
C'est d'ailleurs une chose étonnante: les Sri Lankais arrivent à rester très propres, parfois d'un blanc immaculé, dans un environnement où tout est sale. Au bout de dix minutes à la gare, mon visage et mes habits étaient couverts d'une suie grasse. Dans la nature, j'étais vite plein de boue.
Puisque vous me semblez fort à l'écoute des minorités en exil, un autre conseil : méfiez-vous des associations de Péruviens que vous pouvez rencontrer à Paris. Surtout évitez d'aborder le sujet du Sentier Lumineux.
Pour revenir au billet, le pauvre BK ne pourra pas changer grand-chose à la digestion de la guerre civile au Sri Lanka.
Ce serait hypocrite, la France ayant toujours soutenu le gouvernement sri lankais contre les rebelles.
Que notre ministre en ait conscience et préfère s'indigner (ou pas) des expulsions de Roms en France ne peut être que porté à son crédit.
Rédigé par : Alex paulista | 31 août 2010 à 21:05
Françoise et Karell Semtob : ""Aujourd'hui encore des centaines d'hommes sont entassés avec une absence de droits, de sanitaires""
___________________________________
Et Dieu sait que lorsqu'on est 15 dans une chambrée, les sanitaires c'est primordial !
Je me passerais bien des "droits de l'homme".
Rédigé par : Savonarole | 31 août 2010 à 20:02
Cher Philippe,
Bernard Kouchner a plus que failli dans son voyage éclair au Sri Lanka.
J'ai compris que vous n'aviez que peu d'espoir dans le rôle de l'ONU, mais tout de même, les droits de l'homme sont les droits de l'homme. Il devait être possible de lier certains emprunts européens consentis au Sri Lanka au respect des droits de l'homme. Des atrocités ont été commises. Nous n'arrivons pas à digérer la passivité de la France alors que la tragédie était hurlée à Paris. Aujourd'hui encore des centaines d'hommes sont entassés avec une absence de droits, de sanitaires.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 31 août 2010 à 19:28
@ Bikobimbo | 31 août 2010 à 17:34
Excellent pseudo !
"Notre vie est un voyage
Dans l'hiver et dans la nuit
Nous cherchons notre passage
Dans ce ciel ou rien ne luit"...
Rédigé par : Savonarole | 31 août 2010 à 19:06
"M. Longequeue. Véridique."
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 31 août 2010 à 16:45
Ahhh, queue d'approximation, il fallait lire :
very dick !
AO
Rédigé par : oursivi@JYB | 31 août 2010 à 18:57
Pas de naïveté svp !! Si certains parlent maintenant de Kouchner, Amara, Morin, c'est parce qu'ils savent très bien qu'il n'est pas prévu de les reconduire dans leur fonction!!!
Rédigé par : Bikobimbo | 31 août 2010 à 17:34
@ Savonarole
J'ai personnellement connu une Mme Courtecuisse, qui était la secrétaire du maire de Limoges, M. Longequeue. Véridique.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 31 août 2010 à 16:45
Triste fin de partie. Je ne comprends même plus pourquoi, alors qu'il n'a que quelques mois de survie probable au quai d'Orsay, il se refuse à un ultime beau geste qui aurait de la gueule. Que lui fait-on encore espérer ? Un rôle pour le G20 prochainement présidé par la France ?
Oh, le personnage n'a jamais cessé d'être ambigu. A gauche oui, mais socialiste jamais et dans l'appareil du PS il n'y avait pas de place pour lui. Ca n'est pas le PS qui n'a pas voulu de lui, au contraire. Individualiste viscéral.
Je fais souvent le parallèle entre lui et son alter ego Rony Braumann. Si Kouchner avait eu la forte conscience de Braumann... A moins qu'il n'ait manqué l'ambition de Kouchner à Braumann.
Oui, pauvre Kouchner, ce naufrage doré.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 31 août 2010 à 16:40
Rédigé par : Alex paulista | 31 août 2010 à 01:36
On dira Badiou, parce qu'il a une tête à la Francis Heaulme, version Louis halte tu serres.
AO
Rédigé par : oursivi@AP | 31 août 2010 à 16:06
"Elle lui a répondu : Arrête de raconter des âneries et reprends un morceau de poulet. »
Rédigé par : Achille | 31 août 2010 à 07:33
Tandis que si cela avait été DSK, la belle Anne et âme l'eût exhorté "à reprendre une cuisse de poulette" ?
AO
Rédigé par : oursivi@Achille | 31 août 2010 à 16:02
Cher Philippe
Je recommanderai la lecture de "Hammerstein ou l'intransigeance" de H-M Enzensberger. Ce livre questionne et étonne. On y découvre ce qu'est ne pas faillir et, définitivement, avoir du "caractère", plaçant ses principes et sa conception de l'intérêt général au-dessus de son intérêt propre. De ce "caractère" en sont clairement dépourvus ceux que vous citez.
Rédigé par : nicolas | 31 août 2010 à 15:24
Alex Paulista : "Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, Alain Badiou ou Bernard Kouchner"
Cherchez l'intrus.
Oui, dans ces cas-là je rajoute toujours un Gérard Courtecuisse, ça passe très bien et personne ne va vérifier s'il existe.
Rédigé par : Savonarole | 31 août 2010 à 14:36
@ Catherine Jacob
Un sillon droit, peut-être parce que "la Terre ne ment pas". Pardon, Philippe, c'est méchant, mais je n'ai pas pu résister. :-) Mais cela peut être pris comme un hommage au retour à la terre, à la sagesse Géorgique, et à un certain pragmatisme.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 31 août 2010 à 14:04
Bijour you !
Dites-moi voir pourquoi, même si j'ai du mal à bien le discerner, j'ai l'impression que loin de suivre les aléas de l'actualité au gré du vent, du vol des papillons et de l'humeur du jour, vos billets tracent dans la jungle des événements un sillon profond et droit ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 31 août 2010 à 11:44
..................
Je connais !!!,
c'est pas la fable du "laboureur et du patureur" ?? ceux qui ont deux mamelles ???
Rédigé par : Sylvain | 31 août 2010 à 13:28
Le songe d'une nuit d'été...
Rédigé par : Patrick Handicap expatrié | 31 août 2010 à 13:22
M. Kouchner, s'il vous plaît, retournez à gauche rejoindre vos anciens amis. Vos états d'âmes permanents, vos bafouillages incessants, démontrent que Sarkozy s'est trompé en vous prenant dans son gouvernement. Le pouvoir actuel doit faire face à une curée ignoble, un acharnement nauséabond comme on n'avait jamais vu en France. Par conséquent il nous faut des individus taillés et carrés, droits dans leurs bottes, pas des mous du genou ; idem pour Morin ancien socialo faiblard.
Suivez mon conseil et restez à gauche, bien à gauche. Ils ont besoin de gens comme vous en ce moment.
Rédigé par : Sylvain | 31 août 2010 à 12:59
@Catherine Jacob
Dites-moi voir pourquoi, même si j'ai du mal à bien le discerner, j'ai l'impression que loin de suivre les aléas de l'actualité au gré du vent, du vol des papillons et de l'humeur du jour, vos billets tracent dans la jungle des événements un sillon profond et droit ?"
_________________________
"On attache les hommes par les lois, comme les boeufs par les cornes, afin qu'ils tracent un droit sillon"...
Antoine Loisel, mort en 1617- Jurisconsulte.
Rédigé par : Savonarole | 31 août 2010 à 12:51
BK a dit, la main sur le coeur, penser démissionner !
Ce qu'il n'a pas dit c'est que la main avant d'atteindre le coeur a rencontré le portefeuille intercalé dans la veste retournée...
Et la pensée fugace à dessein dans le coeur s'en est elle aussi retournée...
Le portefeuille, lui, est resté !!!
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 31 août 2010 à 12:47
Odi et amo...
"Je hais et j'aime.
Je ne sais comment cela est possible, mais je le sens et je suis déchiré." Catulle
Rédigé par : Frank THOMAS | 31 août 2010 à 12:40
Bernard Kouchner personnifie l'erreur la plus commune qui soit, celle qui consiste à penser qu'on est du côté du bien, des victimes, que le mal vient des autres, que ce sont eux les bourreaux... (travers dans lequel on tombe soi-même lorsqu'on le rejette, lui, dans le camp du mal...)
Le monde est plein d'idées chrétiennes devenues folles, disait Chesterton (il aurait d'ailleurs pu dire d'idées juives et chrétiennes devenues folles). Les meilleures idées, mal digérées, mal comprises... conduisent en effet au pire. La pensée Kouchner, mais aussi et surtout la formidable popularité qu'il en tire et qui l'a propulsé là où il est, illustrent ce si tragique engrenage.
La question est : comment en sortir ?
Demander à Kouchner de démissionner, le critiquer de ne pas le faire, c'est se donner bonne conscience à moindre frais.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 31 août 2010 à 12:19
Dites-moi voir pourquoi, même si j'ai du mal à bien le discerner, j'ai l'impression que loin de suivre les aléas de l'actualité au gré du vent, du vol des papillons et de l'humeur du jour, vos billets tracent dans la jungle des événements un sillon profond et droit ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 31 août 2010 à 11:44
Kouchner n'est pas intéressant.
Son physique n'est pas plaisant.
Kouchner est un peu négligé : cravate mal nouée, col de chemise pas impeccable, etc.
Pour moi, Sarkozy s'est trompé en le choisissant comme responsable d'un département ministériel aussi important pour la France que le ministère des Affaires étrangères.
Kouchner n'aime pas les gens, contrairement à l'image qu'il veut donner de lui.
Il ne pense qu'à lui et il ne fait rien s'il n'a pas l'assurance de tirer politiquement un bénéfice personnel d'une action publique.
Il n'a aucune éthique. La preuve en est que le rigoureux Jospin ne lui donna rien.
Kouchner a animé à sa façon la Françafrique en devenant, dans le domaine de la santé publique, une sorte d'intermédiaire des dictateurs francophones africains, ainsi que l'a montré Pierre Péan. Cet auteur a cherché à prouver que Kouchner, pour permettre à ces dictateurs de voir leurs pays accéder à l'aide publique française destinée à la santé publique, devait leur offrir ses services - excessivement rémunérés - de "consultant" en matière de réforme des systèmes de santé.
Les observateurs sérieux qui ont pu lire dans la presse les consultations rédigées par Kouchner pour le Gabon et la République du Congo n'ont pu retenir leur rire devant les criantes lacunes des rapports rédigés par le french doctor : en particulier, ils se sont demandés comment un type, certes titulaire d'un doctorat en médecine, pouvait revendiquer le statut d'expert des systèmes de santé publique africains, alors qu'il avait passé ses 25 dernières années à faire en France le travail de politicien.
Sarkozy ne doit surtout pas tomber dans le piège que lui a tendu hier Kouchner en se faisant désirer. Il n'a aucun intérêt à conserver dans son gouvernement un ministre qui ne lui apporte rien politiquement.
Rédigé par : LABOCA | 31 août 2010 à 11:02
@Alex paulista
Tout pareil. La présence d'A. Badiou dans cette liste est plutôt saugrenue.
Le billet commence mal, mais se termine bien ; l'histoire de Kouchner, c'est l'inverse.
Rédigé par : Antoine | 31 août 2010 à 09:54
Vous êtes sûr que Bernard Kouchner est guidé par l'éthique, Philippe ? Je vous avoue que j'ai du mal à le croire... Les photos successives dans "Génération" donnent une idée de l'ego du jeune homme, mais il y a prescription. Si l'éthique le taraude à ce point, comment peut-il accepter un emploi fictif au Quai d'Orsay où il étoffe son carnet d'adresses pendant que son épouse dirige le service de télévision française vers l'étranger, alors même qu'on supprime tous les moyens culturels de la France à l'extérieur, Alliance Française, AFAA... et j'en passe ? Drôle d'éthique. Je crois qu'il est beaucoup plus intéressé par l'éthiquette et les bons dîners entre gens célèbres.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 31 août 2010 à 08:47
« Je ne me moque pas. Il est triste que Kouchner ait quitté un camp où ses talents étaient absurdement inexploités pour un autre où il ne sert à rien. »
Il est vrai qu’il est pathétique Bernard Kouchner dans son rôle à contre-emploi. On sent bien qu’il est mal dans sa peau de « ministre d’ouverture ».
Allez "Nanard" encore un mois à tenir et c’est fini. Ensuite vous pourrez retourner faire le French doctor dans les pays du tiers-monde. C’est encore là que vous êtes le meilleur à défaut d’être le plus sincère.
Comment dit-on déjà ? Ah oui un tiersmondiste, deux tiers mondain : c'est tout lui !
Rédigé par : Achille | 31 août 2010 à 08:45
Bonjour Philippe Bilger,
Vous nous dites : « Bernard Kouchner a déclaré sur RTL - propos repris (nouvelobs.com, Marianne 2, JDD.fr, lepoint.fr) - qu'il avait "pensé" à démissionner lors de la polémique sur les Roms, que ce n'était pas la première fois mais qu'il ne fallait pas "accepter", "déserter". Bref, les présents auraient toujours raison ! »
Bernard Kouchner a songé à démissionner, c’est vrai. Il l’a même confié à Christine Ockrent un soir à table.
Elle lui a répondu : « Arrête de raconter des âneries et reprends un morceau de poulet. »
Rédigé par : Achille | 31 août 2010 à 07:33
Bon, ce bonhomme pas grand-chose à en dire
sinon constater. Mais aujourd'hui je prèfère
fêter celui qui écrit, de très loin et sans
ambiguïté. Bonne journée Monsieur Bilger.
Rédigé par : calamity jane | 31 août 2010 à 07:24
Il fait partie de ceux qui donnent le sentiment de vouloir quitter le navire bientôt…
Et se donner des raisons de se justifier après, pour tenter de rebondir.
Lui, Fillon, Morin, etc.
Tout ce que vous dites me paraît juste. Sauf que ces personnalités ne trouvent plus de lieux ou s’exprimer… ni à gauche, ni à droite ; isolés, leur voix est inaudible.
Pour la gauche, il aura trahi et pour la droite il aura été incapable…
Reste l’humanitaire, le lieu de départ.
Cela promet un beau tapage en octobre. Assourdissant.
Il faudra à nouveau trouver des motifs de politique maximalistes pour pouvoir avancer.
Rédigé par : Alain | 31 août 2010 à 03:44
Quelle coïncidence!
Je venais juste de poster une note sur mon site concernant quelques emplois fictifs. Je ne peux que vous proposer un des paragraphes en réponse à votre note :
"Sans vouloir jouer au Saint-Just, ce coupeur de têtes que je n'aime guère, j'apprécie peu ces consciences soudain inutiles dans leur emploi, devenu fictif également, qui s'affirment choquées d'une politique sécuritaire menée contre une minorité, s'en dédouanant par l'excuse simpliste d'avoir côtoyé ces exclus de longues années, avouer avoir songé à démissionner d'un gouvernement où ces bonnes âmes ne sont plus qu'enseigne publicitaire, mais qui restent, plus attirées par des guirlandes lumineuses que par la cohérence d'une pensée.
Ministre néon, ministre néant, Kouchner, il fallait partir et non en avoir la velléité et parader, comme vous savez si bien le faire, pensant nous convaincre par votre air péremptoire, n'abusant que vous-même. Vous êtes devenu pitoyable."
Rédigé par : Patrick Pike | 31 août 2010 à 01:54
"Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, Alain Badiou ou Bernard Kouchner"
Cherchez l'intrus.
Rédigé par : Alex paulista | 31 août 2010 à 01:36