Je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais été un inconditionnel d'Eva Joly. L'expression de cette opinion somme toute admissible va déclencher, j'en suis persuadé, de nombreuses protestations sur ce blog comme si marquer de la distance à son égard revenait à ne plus croire en la morale publique, à douter de la vertu et à dénigrer la justice. C'est le tour de force qu'a réussi cette femme. Instiller dans les têtes qu'elle absente, la justice française a forcément sombré. Qu'elle présente, le combat éthique est gagné et que ses simplismes parfois fulgurants vont faire gagner la République. En effet, il s'agit d'un véritable exploit car à analyser le fond de ses interventions et de ses déclarations, il est facile d'en faire le tour et personne n'a mal à la tête en cherchant à les retenir. C'est fait d'une démagogie subtile où les puissants et les riches ont toujours tort, où leur corruption est évidemment présumée et où la justicière flamboyante qu'elle rêve d'être s'appuie sur son existence contrastée pour tenter de nous démontrer qu'elle a plus de légitimité que tout autre pour gouverner la France.
Parce que le comble, c'est qu'on en est là. Il paraît, selon Daniel Cohn-Bendit, que c'est pratiquement fait pour "Eva" en ce qui concerne l'élection présidentielle de 2012. Elle sera la candidate des Verts et d'Europe Ecologie puisque Cécile Duflot - que j'apprécie mais je n'ai rien à dire dans ce débat - semble accepter une distribution des rôles qui laisserait à notre ancienne collègue la place prédominante (Le Monde, jdd.fr). Quel immense bonheur sans doute pour Eva Joly dont la modestie ostensible et toute récente cache mal le regard flatteur qu'elle porte sur elle !
Je n'aurais pas éprouvé le besoin de mettre un peu d'acidité dans l'eau bénite qui ces dernières semaines, est déversée par les médias en général les plus lucides sur la personnalité d'Eva Joly, si un portrait d'elle par Sylvia Zappi dans le Monde 2 n'avait pas attiré mon attention. Techniquement bien fait par une journaliste de talent, il n'était pourtant qu'un hymne sans aucune fausse note à la gloire d'Eva, parée de qualités dont à l'évidence, pour certaines, elle était dépourvue quand elle foulait le terrain judiciaire. Pour quel motif était-il nécessaire de brosser une image aussi superbement sulpicienne et humainement invraisemblable ? Mon interrogation était d'autant plus vive qu'un petit texte complémentaire de Jacques Follorou - un heureux syndrome de l'investigation sur la "Brise de mer" ? - lui prêtait tout de même des failles minimes mais il allait de soi, au regard de l'esprit de la page, que l'idole n'avait pas à être écornée. Un autre exemple, plus ancien, confirme cette intuition. L'excellent Jean-Michel Thénard nous a offert dans Le Canard enchaîné, pourtant dans "Prise de bec", un portrait à l'eau de rose d'Eva !
Il me semble que trois raisons sont susceptibles d'expliquer ces hyperboles constantes sur Eva Joly "la politique".
La première tient au fait - outre que sa personnalité véritable n'est pas appréhendée, dissimulée qu'elle est par son armure publique - qu'un hiatus a été décrété entre son activité judiciaire et son rôle politique. Les ombres d'hier ont été occultées au profit des superficialités brillantes d'aujourd'hui. On a décidé de nous offrir une Eva Joly qui serait née avec l'écologie, délestée de ce qu'elle était et qui pesait !
La deuxième, c'est que les médias ont une verve, une intelligence et une objectivité sans pareilles quand il s'agit de plonger dans l'anti sarkozysme et de vilipender les ministres qui, il faut l'admettre, pour la plupart, y mettent du leur ! Un millième de cet esprit lucidement critique appliqué à l'opposition et à ses représentants emblématiques rétablirait l'équilibre et Eva Joly, comme d'autres, aurait droit à des éloges plus nuancés et à des descriptions plus plausibles. On porte aux nues ce qui fait feu sur Sarko et au nu ce qui le soutient. La lutte est inégale entre une inconditionnalité de principe et une démolition confortable. Personne ne la voit président de la République mais on fait comme si. On joue avec elle. On lui permet de s'idolâtrer.
La dernière consiste à nous "vendre" Eva Joly. Comme si avant l'heure il fallait nous intoxiquer et nous persuader que la France n'attend qu'elle. Autant la morale publique constitue le point terriblement faible de ces trois années de présidence, autant le recours à Eva Joly comme redresseuse de torts et dispensatrice de bienfaits républicains me paraît aléatoire au regard de sa personnalité. La présidence bling-bling d'hier ne mérite pas d'être remplacée demain par une démocratie tristement puritaine. Je préfère les impurs de bonne foi et de bonne volonté aux purs corsetés, tout armés et autoproclamés (car je n'ose penser que la mise en examen et la mise en détention puissent être une preuve de cette intégrité !).
J'ose à peine soutenir qu'Eva Joly a des défauts. Qui se donne le droit de le dire ?
@ Jean-Yves
Eh bien, vous n'allez pas le croire !
Figurez-vous que le parquet avait demandé l'incarcération provisoire de J.Y. Le Floch Prigent... demande à laquelle a accédé bien volontiers Eva Joly.
Mais si !
Dans le livre Aron-Etchegoin est relatée la réunion "préparatoire" qui a eu lieu au Palais de justice de Paris en vue de l'incarcération de M. Le Floch-Prigent.
C'est vrai que M. Marin n'était pas chaud, chaud, mais bon, finalement, il s'est rangé au désir de son substitut en phase avec les intentions de Mme Joly.
"Je disais juste que, même si elle est sortie de son rôle en tant que juge d'instruction, elle fait le travail que le parquet ne fait pas dans certains cas, comme avec des Philippe Courroye..."
Mais en aucun cas, un juge d'instruction ne peut faire le travail du parquet.
Dans notre système pénal actuel les fonctions de poursuite et d'instruction sont totalement séparées.
C'est comme ça.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 août 2010 à 12:30
@ Véronique Raffeneau
C'est limpide. C'est sûrement comme ça que cela DEVRAIT marcher. Reste que le manque d'indépendance du Parquet donne des zèles à certains juges d'instruction, qui dépassent leur compétences, estimant que le parquet protège les puissants ou temporise. La légitimité leur fait passer les bornes de la légalité. Vieux débat. Nous sommes d'accord. Mais je persiste à penser que sans quelques-un(e)s, certaines affaires n'auraient jamais été jugées ni même instruites. C'est la dure réalité, il me semble. La justice est humaine, donc imparfaite comme la démocratie. Elle a besoin d'anticorps, tels que les définit Umberto Eco dans "apocalyptiques et intégrés". Je sens que nous allons bientôt mélanger nos bibliothèques respectives. C'est charmant. Cordialement. JYB :-)
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 24 août 2010 à 12:00
En complément de mon post adressé à Jean-Yves.
Il peut être très utile de lire :
" Le Juge d'instruction " - Renaud Van Ruymbeke - PUF - collection Que sais-je, édition 2008.
En 126 pages, vous avez très clairement exposés l'essentiel de la place et du rôle du juge d'instruction.
Au hasard...
p.25
"La séparation des fonctions d'instruction et de jugement
Le juge d'instruction a pour mission exclusive d'instruire. (...) Il s'agit là d'une garantie essentielle. Ceux qui jugent ne sont pas ceux qui instruisent."
Vous voyez, votre idée d'un juge qui instruit, juge et condamne est totalement erronée.
Quand des juges d'instruction facturent au moyen de la détention provisoire des acomptes sur des éventuelles sanctions à venir, ils font du très grand n'importe quoi.
P. 31
"Les infractions en matière économique et financière. - La création de cabinets d'instruction spécialisée a été engagée par une loi du 6 août 1975, qui a créé au sein de chaque cour d'appel, un ou exceptionnellement plusieurs tribunaux de grande instance spécialisés pour l'instruction et le jugement des affaires économiques ou financières qui apparaissent d'une grande complexité."
Vous voyez, personne n'a attendu Mme Joly pour engager une lutte anti-corruption.
p.99
"La détention provisoire
" (...) L'examen de ces critères (ceux que j'ai mentionnés, issus de l'article 144 du CPP) révèle la volonté du législateur de dissocier la détention provisoire de la peine qui sera éventuellement prononcée par la juridiction de jugement. Elle ne se fonde pas sur la culpabilité de la personne mise en examen, mais sur la nécessité de s'assurer de sa personne, d'éviter qu'elle n'entrave l'information ou qu'elle ne récidive."
Vous voyez, la pression et le chantage à la détention provisoire sont totalement exclus.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 août 2010 à 09:44
@ Véronique Raffeneau
Je crois qu'au fond nous ne sommes pas loin d'être d'accord. Je n'ai jamais qualifié Eva Joly d'héroïque, et je sais parfaitement que c'est Renaud Van Ruymbeke ou d'autres qui ont bouclé ses dossiers mal engagés. Je disais juste que, même si elle est sortie de son rôle en tant que juge d'instruction, elle fait le travail que le parquet ne fait pas dans certains cas, comme avec des Philippe Courroye... Quant à votre collègue avocat de Denis Gautier-Sauvagnac, je ne le visais pas personnellement, mais j'aimerais qu'il me dise un jour comment il défend son client sur la "caisse noire" du MEDEF, qui met tant d'huile dans les rouages... M. Gautier-Sauvagnac a reçu, un jour, un coup de téléphone d'un journaliste américain nommé John Rovero, qui disait travailler pour le Wall Street Journal. Interrogé sur la liquidation des intermittents, il s'est lâché sans complexe : c'est édifiant, dans le genre "droite décomplexée". Malheureusement, John Rovero n'existe pas. C'était une "imposture", il suffit d'avoir l'accent américain. Nous avons publié la transcription de son interview téléphonique, si cela vous intéresse, je dispose du texte. Je ne vois pas d'autre mot que "délinquance en col blanc" à ce sujet. Mais il a évidemment le droit d'être défendu.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 24 août 2010 à 08:27
@ Jean-Yves
Je ne suis pas juriste.
Mais bon.
Quand Eva Joly hérite du dossier de ce qui deviendra l'affaire Elf c'est qu'il y a eu préalablement ouverture d'une information judiciaire par le parquet.
C'est une erreur d'attendre d'une Eva Joly qui, selon vous, en gros, serait un juge héroïque, courageux, qui n'a peur de rien, qui n'a pas froid aux yeux, sera celle qui, toute seule, envers tout et contre tous, grâce à ses super qualités et à ses vertus exceptionnelles, rendra possible que des affreux coupables assistés par "des avocats véreux" * aillent enfin en prison.
Un juge d’instruction est saisi non pas parce que l'heure des justiciers a sonné, mais plus banalement et plus prosaïquement parce que le dossier est important, complexe, etc., etc.
Le rôle du juge d'instruction n'est absolument pas de pré-juger ou de juger des faits et des mis en examen.
Considérer qu'Eva Joly est le chevalier blanc qui, grâce à ses ordonnances de mises en détention provisoire facture de cette façon un acompte dû sur condamnation à venir, dont le tribunal plus tard ne servira qu'à réclamer le solde de tout compte, est totalement tordre et dénaturer la mission et le rôle d'un juge d'instruction.
C'est ce que Philippe Bilger appelle une justice sommaire et péremptoire.
Extrait du billet "C'est du Joly !" 23-09-08 :
"Je n'ai pas honte d'avouer que je n'ai jamais été enthousiaste, contrairement à beaucoup de mes collègues, de ce "monstre sacré", à en croire des médias fonçant tête baissée dans le panneau de cette justice aussi sommaire et péremptoire que l'autre était aux ordres. Si j'ai envie de rester dans le registre des "stars", à tout prendre et de très loin, je privilégie Renaud Van Ruymbeke qui a d'ailleurs terminé ce qu'elle avait indéfiniment poursuivi."
* Euh, Philippe, il va être content votre ami Jean-Yves Le Borgne d'être qualifié d'avocat véreux dans votre blog !
Me suis informée. JYLB est l'avocat de D. Gautier-Sauvagnac cité par notre ami Jean-Yves.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 23 août 2010 à 20:50
@ Véronique Raffeneau
Merci pour ces précisions éclairées, je ne jongle pas aussi bien que vous avec le CPP. J'entends bien vos arguments mais ils ne me convainquent toujours pas. Parce que j'ai eu tellement à connaître, non comme juriste mais comme simple citoyen, d'abus de "délinquance en col blanc" que je me réjouis qu'un Tapie, un Le Floch-Prigent ou un Gautier-Sauvagnac connaissent ou craignent quelques jours de détention. Pas par esprit de vengeance, mais tout simplement parce que des armées d'avocats d'affaires véreux sont toujours prêts à se concerter avec eux pour les tirer d'affaire quand on ne les a pas sous contrôle. Pardon de le rappeler, mais il y a encore en France une justice des riches et une justice des pauvres, une des puissants et une des exclus. Le moindre récit d'audience correctionnelle montre que les juges ne s'adressent pas à un immigré, un Rom ou un intermittent du spectacle comme à M. Chirac ou M. Emmanuelli. La Constitution nous rappelle à "l'égalité devant la Loi. Qui est le plus naïf ? C'est malheureux, mais pour que la Justice "passe", il faut parfois forcer un peu le destin et la Sainte Procédure. Pour l'instant, c'est ça ou l'impunité. Heureusement que des juges comme Eva Joly existent, même si ce sont des confrères qui finissent le travail. Elle instruit à charge, soit. Elle fait ce que le parquet ne fait pas, par connivence ou par lâcheté.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 23 août 2010 à 14:10
@ François F
Vous serez gentil de comprendre que dans mon précédent post, SELON les auteurs du livre que j'ai mentionné, la loi sur la présomption d'innocence de 2000, volet création du Juge des Libertés et de la Détention, doit BEAUCOUP à l'activisme forcené d'Eva Joly, notamment, en matière de détention provisoire.
Les auteurs m'ont convaincue du bien-fondé de leur intuition.
C'est sans la moindre difficulté et bien volontiers que je retire le NOS et le NOUS de mon paragraphe.
Je reformule de cette façon.
" Ce n’est tout de même pas rien que la pratique d'un juge soit de cette façon invalidée et sanctionnée... par le vote d'une loi voulue pour mieux protéger les droits de la défense et protéger les justiciables de l'arbitraire, des obsessions et des abus de pouvoir..."
Par ailleurs si j'ai cité le code pénal c'était bien dans le but de démontrer très simplement et très clairement à un commentateur que la pression et le chantage à la détention provisoire est un critère totalement absent parmi ceux qui encadrent une décision de détention provisoire.
Un magistrat qui se refuse à utiliser de telles méthodes ne fait pas une lecture restrictive du code de procédure pénale et selon votre propos ne récite pas le CPP à cloche-pied et ne l'applique pas à la lettre sans état d'âme. Il ne fait que remplir son rôle qui est celui d'être un garant de la loi.
Pour finir, libre à vous de considérer les instructions d'Eva Joly comme exemplaires.
J'estime pour ma part que si la loi Guigou a représenté un progrès important dans les droits de la défense, et que si la création du JLD - dans son principe d'origine - a été voulue comme un contrôle du pouvoir et une limite des tentations du juge d'instruction en matière d'arbitraire et d'obsession, les instructions spectacle façon Eva Joly y sont pour BEAUCOUP.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 22 août 2010 à 17:49
Je me permets de commenter votre prose car cette phrase m'a un peu gêné :
"par le vote d'une loi voulue pour mieux protéger NOS droits et NOUS protéger de l'arbitraire, des obsessions et des abus de pouvoir."
Libre à vous de traiter Eva Joly de "petit juge" ou de "caricature de magistrat" et de laisser penser qu'un grand juge, c'est sans doute celui qui sait réciter le CPP à cloche-pied et l'appliquer à la lettre sans état d'âme - quitte à faire allégeance à Vichy en 41 par exemple.
Libre à vous de refaire l'histoire et rendre Joly responsable de la loi Guigou !
Libre à vous de juger les instructions de Joly "extravagantes" et de vous attacher au respect scrupuleux de la moindre virgule de la loi face à des gens qui la bafouent cyniquement.
Libre à vous de penser que Joly fut injuste avec Tapie et de préférer le traitement que lui ont réservé trois vieillards octogénaires en lui accordant 45 millions d'euros de préjudice moral justifiés par un argumentaire confus d'une demi-page.
Libre à vous de pleurnicher sur le sort de Le Floch-Prigent et son psoriasis ou de Dumas, ses Berluti et sa "P... de la République" face à la cruelle Eva J.
Mais évitez d'employer dans vos écrits les mot "NOS" ou "NOUS" qui entendent ME mêler à vos élucubrations. Parlez pour vous ! C'est bien suffisant ! Moi je ne confonds nullement mes droits avec ceux de Tapie, Le Floch-Prigent ou Dumas ! Et je reste plus choqué par l'intervention de Chirac pour protéger Dumas ou de la bande de Sarkozy pour aider Tapie que par leur traitement par Joly !
Vous lire m'évoque ces paroles d'Alain Souchon :
"Tu la voyais pas comme ça ta vie. Tu la voyais grande et c'est une toute petite vie..."
Une petite souris grise toute fiérote de connaître et de citer les numéros des articles du CPP et de mordre ceux qui s'en éloigneraient, sans s'interroger plus loin...
Rédigé par : Francois F. @Véronique Raffeneau | 22 août 2010 à 14:15
Par contre, ça
"L'Iliade et l'Odyssée entre Dingli & Reffait est un monument de fâcheries boudeuses qui nous interpelle sur la virilité de leurs auteurs"
Savonarole
m'avait beaucoup fait rire, et pas qu'en surface.
Ahhh s'esclaffer, quel bonheur !
AO
Rédigé par : oursivi@Savo | 22 août 2010 à 13:41
Rédigé par : oursivi@Sylvanorole | 21 août 2010 à 21:40
Oui, tu as raison !
Quand j'ai lu ses autres contributions, j'ai compris qu'il n'avait eu qu'un éclair de lucidité au comptoir du bistrot, sur Eva Joly.
Comme disait Ferdinand : " La forme c'est le fond qui remonte".
Rédigé par : Savonarole | 22 août 2010 à 06:46
Messieurs, rangez vos ombrelles et faites comme Sylvain !
Rédigé par : Savonarole | 19 août 2010 à 17:06
Savo, çavo, ça vaut, ça n'y vaut, caniveau, pas grand-chose.
J'aime pas le politiquement correct, parfois Sylvain m'amuse, mais jamais ma muse.
C'est un peu le Plenel de la partie adverse avec le travail de fond en moins ; reste pas grand-chose, donc.
AO
Rédigé par : oursivi@Sylvanorole | 21 août 2010 à 21:40
Mes hommages M. Bouchicot.
Vous voulez nous quitter ? non pas ça !
Tant pis, on accusera le coup puisque c'est ça nous ne vous retenons pas et même nous vous encourageons à rejoindre le staff "Merdiapart" où vous aurez tout loisir de vous ressourcer idéologiquement.
Et comme vous devez être généreux, je n'en doute pas, n'oubliez pas de leur envoyer vos dons (déductibles des impôts), il ne faudrait pas qu'ils végètent comme beaucoup de médias sous perfusion de cet Etat qu'ils vilipendent à longueur de temps.
Quant à l'équipe d' EE, j'y suis allé un peu fort, c'est vrai : je ne crois pas qu'ils ouvriraient des camps de rééducation mentale du genre stalinien ou khmer mais plutôt des "séjours" de probité ou bien des stages de recyclage intellectuel dans des endroits style "camping des flots bleus".
Ils sont aussi spécialistes en tri sélectif.
Bon vent M. Bouchicot... dans l'Ile aux enfants.
Rédigé par : Sylvain | 21 août 2010 à 08:54
@ Jean-Yves
"Si un juge ne peut pas peser sur un prévenu ou un mis en examen par la possibilité de l'écrouer, cela veut dire qu'il n'est plus qu'un commentateur, ou alors où est la force de la loi ?"
La force de la loi dans le domaine de la détention provisoire, comme je l'ai mentionné dans un post, reste l'article 144 du code de procédure pénale. Ni plus, ni moins.
En aucun cas ce code n'autorise la détention provisoire comme moyen de pression et de chantage sur la personne mise en examen.
Et c'est bien parce que des juges comme Eva Joly ont utilisé, usé - usé jusqu'à la corde - et abusé de la détention provisoire comme moyen de pression et de chantage qu'un Juge des Libertés et la Détention a été créé par Elisabeth Guigou en 2000.
Je vous renvoie au livre de Matthieu Aron et de Marie-France Etchegoin publié en 2002 :
"Eva ou la justice est un roman"
Il s’agit d’un récit qui n’est pas franchement hostile, même plutôt empathique vis-à-vis d'Eva joly. Cependant ce livre a le mérite de bien décrire et de détailler les pratiques, les méthodes très contestables, contestées à ce moment-là dans le débat public, ainsi que les procédures pour le moins hasardeuses à mettre "à l'actif" de Mme Joly, que les journalistes veulent nous vendre aujourd'hui comme une référence et un symbole d'éthique et de morale publique...
L'intérêt du livre d'Aron et Etchegoin est que publié en 2002, les auteurs ne se censurent pas trop pour décrire les instructions pour le moins extravagantes du juge Joly.
A elles toutes seules les méthodes et les pratiques douteuses de Mme Joly - disons qu'Eva Joly à elle toute seule y a mis beaucoup du sien - ont eu pour conséquence le vote de
"La loi sur la présomption d'innocence, aussi appelée Loi Guigou votée le 15 juin 2000 qui modifie le Code de procédure pénale. Cette loi a pour but de mieux protéger les droits des personnes mises en examen, notamment en réformant la détention provisoire." (wikipédia).
Ce n’est tout de même pas rien que la pratique d'un juge soit de cette façon invalidée et sanctionnée... par le vote d'une loi voulue pour mieux protéger nos droits et nous protéger de l'arbitraire, des obsessions et des abus de pouvoir.
"je tentais de faire le distinguo entre la détention arbitraire et la MENACE de la détention" écrivez-vous.
Dans le cas des instructions du juge Eva Joly, les deux se confondent.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 21 août 2010 à 08:51
@ Sylvain : "Noms d'oiseau , amalgames, caricatures, calomnies, tout était bon pour salir leurs cibles et elles sont nombreuses, ce qui fait froid dans le dos et rappelle de tristes souvenirs"
"La peste brune n’a rien à envier à la vérole rouge ..."
"Ce que je dis n'est encore qu'une opinion.
Mais je la partage..."
Eh bien, heureux d'apprendre que ce ne sont encore que des opinions. Que sera-ce quand vous aurez envie d'invectiver...
Vous vous relisez, ou vous dictez vos billets ?
Moi, ce que j'en dis, hein... Je vous tends juste le miroir. Je crois que je vais laisser tomber ce blog pour Mediapart.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 20 août 2010 à 16:35
"La dernière consiste à nous "vendre" Eva Joly. Comme si avant l'heure il fallait nous intoxiquer et nous persuader que la France n'attend qu'elle. La présidence bling-bling d'hier ne mérite pas d'être remplacée demain par une démocratie tristement puritaine. Je préfère les impurs de bonne foi et de bonne volonté aux purs corsetés"
On sent la jalousie et l'aigreur poindre dans ce billet, M. Bilger. Elles viennent rarement de votre part, sur ce blog, et c'est dommage que cela vous arrive maintenant. Vous avez appelé de vos vœux plus de discrétion, une république irréprochable, moins de collusions entre politiques, médias, affaires... et si quelqu'un porte cela, et que l'on dit du bien de cette personne, ça ne va pas ?
De plus, la technique du "je sais qu'on va me critiquer mais c'est que des bien-pensants d'abord, hop, perché", est nulle et non avenue. Vous valez mieux que cela.
Je n'ai découvert Éva Joly qu'assez récemment, elle m'a d'abord agacé par ses grands airs et ses lunettes un peu clown, et j'ai vu cette superbe émission chez @si à propos de Courroye-Woerth-Bettencourt. C'était clair et limpide, se passant des circonlocutions dont vous vous délectez quand votre cran pourtant abondant ne vous permet pas d'affronter votre propre camp.
Cette femme, ainsi que d'autres "personnalités" d'Europe Écologie comme Augustin Legrand, comme les jeunes de Jeudi Noir, a reçu une image "conforme aux médias et bobo" qui m'agace, et qui, je le ressens, vous agace plus encore car vous jalousez cette accession ; il ne faut pas oublier cependant les programmes, les valeurs, pour ne se concentrer que sur l'image.
Vous attaquez l'image médiatique plutôt que de comprendre l'attente civique. C'est dommage, et décevant de la part de quelqu'un comme vous, que je verrais bien en Éva Joly de droite. Si seulement les personnalités politiques en vue étaient des Joly, Bayrou, Voynet, Laurent, Buffet, Bilger, Badinter, Hollande et autres, et pas des Estrosi, Sarkozy, Copé, Valls, Hortefeux, DSK, Fabius, Lang...
D'ailleurs en voyant cette liste rapide de possible panthéon républicain actuel, je vois que le B se porte Bien =).
Rédigé par : Irfan | 20 août 2010 à 15:25
Je sais ça fait un peu répétitif ; mais ce que j'ai entendu ce matin à France Info confirme mes propos d'hier ; suite à leur réunion d' EE :
une avalanche d'antisarkozysme de la part de l'équipe de pieds nickelés qui la compose
à défaut de programme, bien sûr...
Mamère suintant ses fientes verbales de tous ses orifices.
Cohn-Bendit en "bouffon du roi".
Plenel, le tristement célèbre rédacteur de tabloïds mortuaires (cf Baudis), directeur de "Merdiapart" fosse à purin de tous les frustrés gauchistes revanchards haineux.
Et le bouquet final, le "tiscours" de l'obersturmbahnfuhrer Efa Choly...
Leurs masques sont tombés.
Noms d'oiseau , amalgames, caricatures, calomnies, tout était bon pour salir leurs cibles et elles sont nombreuses, ce qui fait froid dans le dos et rappelle de tristes souvenirs
Pour sûr que s'ils prennent le pouvoir, ils nous feront regretter Sarkozy...
Ce que je dis n'est encore qu'une opinion.
Mais je la partage...
Rédigé par : Sylvain | 20 août 2010 à 09:13
@ Véronique Raffeneau
Eh bien non, ce n'est toujours pas évident pour moi. Essayons d'être clair : je tentais de faire le distinguo entre la détention arbitraire et la MENACE de la détention. Ce n'est pas la même chose, il me semble. Si un juge ne peut pas peser sur un prévenu ou un mis en examen par la possibilité de l'écrouer, cela veut dire qu'il n'est plus qu'un commentateur, ou alors où est la force de la loi ? Que des juges trop zélés aient abusé et abusent encore de la préventive, c'est évident. Que cela soit contrôlé collégialement, amen. Mais peut-on laisser cette décision à la seule police ? Je préfère que ce soit un magistrat qui décide. Sans rancune pour nos OPJ, mais vu leur niveau de formation, on se demande quelquefois comment ils ont obtenu une capacité en Droit. Rien que l'orthographe et la syntaxe... Les épreuves doivent être orales.
Quant à Sylvain, je suis ravi qu'il me renvoie à la "Vérole Rouge", cela me rappelle les plus belles pages de James Ellroy sur le McCarthysme. C'est un honneur pour moi. "Etre pris pour un con par un imbécile, c'est une volupté de fin gourmet" a dit Flaubert. Désolé pour les gros mots, Philippe, mais c'est pas moi, c'est Gustave... :-)
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 20 août 2010 à 08:28
Heuuu ... si vous permettez :
"La peste brune n’a rien à envier à la vérole rouge ..."
Comme ça ... en passant.
Bonsoir.
Rédigé par : Sylvain | 19 août 2010 à 20:29
@ M. Jean-Yves Bouchicot
Pourquoi demandez-vous à Polochon une définition que vous maîtrisez parfaitement ?
Pas plus tard que le 16 août dernier, vous nous avez fait part de ce qui caractérise selon vous un juge exemplaire: sa capacité et son aisance à user de la menace et de la pression de la détention.
"ça alors ! User de la menace de détention vous paraît indigne d'un magistrat ? Avec un coco du calibre de Tapie, par exemple ?"
A mes yeux vous nous avez donné là une exacte définition d'un "petit juge".
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 19 août 2010 à 17:16
@ Sylvain :
"j'ai déjà trop donné avec les marchands de bonheur qui se sont succédés durant le siècle dernier...
Rédigé par : Sylvain | 19 août 2010 à 12:19
Bravo Sylvain.
Voilà enfin un vrai blogueur...
C'est court et ça claque !
Enfin un uppercut dans ce fatras de pontifes bavards, qui nous assomment avec leurs états d'âme, anti ou pro Sarkozy: "chuis pas d'accord".
L'Iliade et l'Odyssée entre Dingli & Reffait est un monument de fâcheries boudeuses qui nous interpelle sur la virilité de leurs auteurs : ça manque de sabres et mousquetons !
Messieurs, rangez vos ombrelles et faites comme Sylvain !
Rédigé par : Savonarole | 19 août 2010 à 17:06
@ Sylvain
"sa haine chevillée au corps contre la France et ses institutions."
Ha ! L'Anti -France, en somme ? C'est la meilleure de la semaine. Une expatriée qui fait le ménage chez nous... Votre nom de code sera "Superdupont". pour ce qui est de la haine, le ton de votre billet sue l'aigreur...
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 19 août 2010 à 16:57
Oui, Catherine, les moules ont parfois beaucoup de charme (je veux dire les animaux marins, ne soyons pas triviaux, surtout moi, pour changer), mais surtout en hiver.
Me revient ce cuisant d'être mal cuit souvenir qui remonte - ce fut le cas de le dire - à 2002, juillet 2002.
J'avais décidé an old pal ex office mate de thèse de venir faire le GR20 avec moi.
Le TGV nous crachat en moins de temps que celui nécessaire à l'achèvement de la lecture d'un journal en haut des marches de St Charles, celles-ci en haut de la Canebière, celle-là au vieux port.
Le soir, un bateau nous chargeait pour nous lâcher à Bastia, frais et reposés avant de gagner Corte en train.
J'eus la légèreté de faire fi du vieux proverbe sur les mois en r et de me goinfrer de ces choses vivantes dont l'évocation vous aura inspirée.
Du GR20 devint digère en vain.
Quant aux huîtres, c'était à la Coupole, en 90, février pourtant, c'était avec une délicieuse amie, c'était l'appel du large en un, "je trouve que mes huîtres ont un goût, donne-moi ton avis", et moi sottement de faire comme on me le demande...
C'est certes pas du Joly que tout cela, comparaison n'est pas raison.
Même si elle est estimable, la trouve trop probe sur elle, pas qu'ai la moindre sympathie pour la canaille, mais celle-là m'ennuie ; c'est bête, je sais.
AO
Rédigé par : oursivi@CJ | 19 août 2010 à 16:12
Bonjour
C'est effectivement une juge anticorruption.
Faut-il avoir une auréole pour vous satisfaire ? La lutte contre la corruption ne vous agrée peut-être pas... Je conseille à tous vos lecteurs de lire le site anticor.org
pour se faire une idée plus objective (certains commentaires me semblent plutôt inquiets en fait).
Personnellement cette Dame me semble présenter toute la compétence pour remettre à flot notre pauvre République qui souffre de trop de scandales financiers pas clairs du tout.
Avec mes salutations citoyennes.
A.N.
Rédigé par : Anne Nymette | 19 août 2010 à 15:59
Je suis effaré que des gens puissent autant être aveugles concernant l'équipe d' Europe-Ecologie.
La plus belle brochette de démagos arrivistes opportunistes, arrivés là où ils en sont par la provocation, l'enfumage de citoyens niais naïfs...
Joly et sa haine chevillée au corps contre la France et ses institutions.
Mamère, Bové, tricheurs menteurs et provocateurs de très haut niveau...
Ils ont enfin réussi à se caser confortablement députés européens grâce ce qui restera dans l'histoire comme la plus belle entourloupe politique :
"l'écologisme"... et ses futurs diktats et dérives.
Perso ces gens me font beaucoup plus peur que Sarko, surtout que ce matin sur France Info j'ai entendu l'interview de Cécile Duflot : slogans, amalgames, caricatures, démagogie...
Une horreur !
Mais ce n'est que mon opinion ;
j'ai déjà trop donné avec les marchands de bonheur qui se sont succédés durant le siècle dernier...
Rédigé par : Sylvain | 19 août 2010 à 12:19
@ Polochon
C'est quoi la différence entre un "petit" juge, un juge, et un grand juge ? L'adjectif est-il explétif, comminatoire, dénonciateur, ironique ? Expliquez-nous ça, que l'on comprenne d'où vous parlez. Parce que comme ça, abruptement, ça ressemble à de la réthorique berlusconienne... Méfiez-vous, il paraît que c'est contagieux...
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 19 août 2010 à 11:54
Monsieur Bilger,
Je ne suis pas inquiet en ce qui concerne les défauts de madame Joly : elle est tout aussi humaine que vous et moi, elle a donc son lot d’imperfections. Ne faisons pas semblant de prêter une attention trop grande à tous ceux qui se retrouvent pris de diarrhée hagiographique, comme c’est le cas chaque fois qu’un frémissement se produit à la surface des eaux de cette mare, dès lors qu’une nouvelle grenouille pointe le bout du museau. Peut-être notre princesse, notre bonne fée, se cache-t-elle sous ses traits ?
Pour ma part, je n’ai aucune envie de voir notre pays converti au rigorisme nordique ou anglo-saxon. Et je n’ai aucune crainte à ce sujet : seuls ceux qui recherchent le frisson fade et facile peuvent se laisser aller à imaginer une France subitement convertie à la mode puritaine façon Etats-Unis par exemple, où un Jacques Chirac devrait publiquement battre sa coulpe de monsieur « trois minutes, douche comprise ». Dieu (ou diable !) merci, le fond Gaulois grivois et Latin querelleur de notre vieille nation est suffisamment fort pour nous préserver de ces funestes métamorphoses.
Je ne pense pas que la greffe d’une certaine rigueur franco-norvégienne concernant les affaires de notre république produirait un phénomène de rejet massif. Et je me félicite de l’irruption de madame Joly au sein de ce créneau. Se pourrait-il que nous puissions y prendre goût ? Et pourquoi pas ?
Quand aux allusions insultantes relatives à la nationalité de madame Joly, je les laisse aux goujats de service. Je la considère comme elle doit l’être : Française à part entière. Que nos inquisiteurs de pacotille fassent donc la tournée des exilés fiscaux de Suisse et d’ailleurs, artistes et autres, s’ils tiennent tant à recenser ceux de nos concitoyens qui vivent leur appartenance au corps de la nation comme un exercice de gymnastique.
Rédigé par : Epaminondas | 18 août 2010 à 21:20
De Pologne...
Est-ce que vous confieriez la gestion du bateau France a un petit juge ?
Moi, NON.
Rédigé par : Polochon | 18 août 2010 à 20:10
@ Catherine Jacob : "Or donc, même la moule fournir de passionnants sujets de conversation." Amen deux fois, ma soeur. Il y a même quantité de sites internet qui en vivent. Vous n'y allez pas avec le dos de la cuillère, vous. Merci pour l'éclat de rire... :-)
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 18 août 2010 à 17:46
De belles phrases creuses ; cet article ne contient rien et pouvait se limiter à votre conclusion : "J’ose à peine soutenir qu’Eva Joly a des défauts. Qui se donne le droit de le dire ?"
Pas vous en tout cas : aucun fait, aucune info, aucune analyse autre que cette femme doit avoir des défauts, ce dont personne ne doute, car nous n’avons pas encore vu Bouddha ou quelque autre saint candidat à la présidence.
La rubrique du Canard enchaîné "Prises de bec", qui chaque semaine fait une présentation caustique d’une personnalité, rappelle au moins quelques éléments de la carrière du malheureux égratigné.
Quant à penser que l’honnêteté (sous-entendue dans le non-bling-bling à mon sens) sied mal à la France, " La présidence bling-bling d’hier ne mérite pas d’être remplacée demain par une démocratie tristement puritaine.", c’était le thème de mon dernier article, sauf que moi je le disais en plaisantant. Pourquoi ne pas essayer un président qui ne ment pas en permanence, qui dit que les gouvernements ne luttent pas contre les paradis fiscaux, l’évasion fiscale et que le nôtre a réduit à néant l’abus de biens sociaux ?
Votre article ne procède que par insinuations, ce qui est pour le moins curieux pour un avocat général censé apporter l’accusation, et ce n’est pas non plus du journalisme, vu l’absence de faits ; au mieux une tribune libre clamant votre préjugé envers elle et vos doutes, ce qui est votre droit. Le nôtre étant de juger ça un peu court et peu constructif.
Rédigé par : Krokodilo | 18 août 2010 à 14:40
"La présidence bling-bling d'hier ne mérite pas d'être remplacée demain par une démocratie tristement puritaine. Je préfère les impurs de bonne foi et de bonne volonté aux purs corsetés, tout armés et autoproclamés (car je n'ose penser que la mise en examen et la mise en détention puissent être une preuve de cette intégrité !)."
Franchement je ne saisis pas la contradiction que Ludovic et Bob pointent au regard de votre billet consacré à l'Etat suédois.
Comme si Eva Joly pouvait incarner un millionième de début d'un "Etat irréprochable" !
Il est quand même acquis aujourd'hui que les instructions du juge Joly ont dû être travaillées, rattrapées, revues et corrigées par le juge Van Ruymbeke.
Je veux bien admettre que comme magistrat gaspiller son énergie à fabriquer de la justice spectacle soit tentant et enivrant.
Mais bon, passer en un an du métier de conseiller juridique d'un hôpital à celui de substitut au tribunal d'Orléans - En 1980, selon ses dires, EV voit une affiche incitant à devenir magistrat, un an plus tard elle est nommée à Orléans - n'indique pas selon moi une préparation, une maturation et un apprentissage du métier de magistrat conséquents, crédibles et suffisants.
Le culot - genre je mets en prison des grands patrons ou du moins ceux qualifiés comme tels - peut faire illusion un moment.
Mais sur la durée, les baudruches ont éclaté lamentablement.
Pour moi Eva Joly est juste une publicité. Comme Claire Chazal l’est pour TF1 (cf. billet consacré à CC). A l'échelle et à la mesure des journalistes du Monde 2.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 18 août 2010 à 08:23
Bonjour,
Toujours le même problème. L'image d'Eva Joly se brouille, par le seul fait que ce n'est qu'une image pour tous ceux qui ne la connaissent pas personnellement.
A l'occasion des élections présidentielles, nous aurons à choisir entre des images.
Ces images sont fabriquées par les partis politiques, donc, l'élection au suffrage universel est trahie.
Insoluble.
Quelle que soit la sincérité des lois, des règlements, des règles du jeu, ils sont systématiquement pervertis par l'homme.
Ce constat est douloureux, parce qu'il s'appuie sur les résultats qui sont les guerres et la misère.
Aujourd'hui éloignés, hier ici même, demain peut-être de retour.
Moralité, bien fous ceux qui pensent que quelqu'un ou un système pourraient rendre la vie en société acceptable.
Non, elle est l'affaire des petits efforts de chacun, tous les jours.
Donc, ceux qui participent à l'idée d'une solution venant d'en haut, et notamment d'eux si on les met en haut, sont des escrocs.
Cordialement. H. Dumas
Rédigé par : Henri Dumas | 17 août 2010 à 21:26
Ce billet manque par trop de critiques objectives pour être recevable (sans doute une inimitié personnelle de notre hôte à l'encontre d'Eva Joly en est-elle la cause).
En outre, Ludovic rappelle à juste titre la contradiction avec votre billet admiratif (envieux ? pouvait-on alors se demander) sur l'Etat irréprochable suédois pour que celui-ci trouve grâce à mes yeux.
Certes, Eva Joly n'est sans doute pas la panacée au poste brigué. Mais pensez-vous vraiment en votre for intérieur que "la présidence bling-bling d'hier [ah bon, c'est fini, vraiment, aujourd'hui ?] ne mérite pas d'être remplacée demain par une démocratie tristement puritaine" ? Moi, je crois que si, je dirais même plus : je ne vois aucunement pourquoi il faut forcément trouver de la tristesse à la vertu. L'une appelle-t-elle nécessairement l'autre ? Dites-nous donc : vous rigolez en ce moment ?
Les fanges de corruption dans lesquelles ce "régime" nous fait baigner depuis 3 ans ont-elles davantage votre faveur ?
Rédigé par : bob | 17 août 2010 à 19:01
Cher Philippe Bilger,
La coïncidence est trop belle pour ne pas être soulignée : Luc Rosenzweig publie, sur le site « Causeur» une chronique titrée : « La France de petite vertu. Le peuple rejette le terrorisme moraliste. C’est grave ? »
Ci-dessous quelques citations de cette chronique. Je recommande chaleureusement aux détracteurs d’Eva Joly la lecture des deux derniers paragraphes cités.
Je ne connais pas bien Luc Rosenzweig, pas mieux qu’Eva Joly d’ailleurs, qui a certainement de nombreux défauts. Je préfère néanmoins ces défauts à ce que suggère le galimatias de M.Rosenzweig. A chacun ses goûts.
« Peut-on reprocher aux détenteurs du pouvoir dans un régime démocratique, disposant aujourd’hui de méthodes fiables pour sonder les cœurs et les reins de leurs électeurs, de tenir des discours qui plaisent au plus grand nombre ? En démocratie, les hommes politiques, contrairement aux clercs, n’ont pas comme mission de rendre les hommes meilleurs, mais de les gouverner en conciliant au mieux l’intérêt général et l’exercice des libertés individuelles. C’est pourquoi, comme l’a brillamment démontré le sociologue Jean Baechler , la démocratie est, par essence, un régime qui marche mal. Heureusement, ce fonctionnement bancal, où se heurtent sans cesse la force des égoïsmes individuels et l’intérêt du plus grand nombre est compensé par une capacité à se réformer pour éviter le chaos.
Ceux qui exigent de la République française qu’elle soit une démocratie modèle d’où seraient bannis abus de pouvoir, corruption et autres vilenies dont se rendent coupables les élus, devraient se souvenir qu’en France on ne connut qu’une seule dictature réellement totalitaire, la Terreur, et qu’elle fut exercée par Robespierre et ses amis au nom de la Vertu. »
…………..
« On parle beaucoup ces dernier temps de l’éventuelle candidature d’Eva Joly à l’élection présidentielle de 2012. J’avais déjà exprimé ici, à la grande fureur de quelques commentateurs, le peu de considération que m’inspirait cette ex-juge hissée par Dany Cohn-Bendit vers les sommets de la politique française. Elle sera probablement la candidate « anti-corruption » proposée aux suffrages d’électeurs éprouvant un ras-le-bol bien compréhensible devant des « affaires » que les médias lui offrent en pâture. Contre la corruption, rien ne vaut le balai nordique pour nous élever jusqu’à l’ascèse vertueuse de la vie politique scandinave. Tel est le message qui sera délivré à un peuple qui n’a de cesse de pratiquer les combines, chacun à son échelle, pour ruser avec le fisc, travailler au noir ou promouvoir ses proches. Le niveau de corruption acceptable dans une démocratie n’est pas une constante universelle, ni même nationale : on n’a pas les mêmes critères pour le définir à Oslo et à Palerme, à Strasbourg et à Toulon.
Les lois, bien sûr, sont là, mais il y a la jurisprudence et les considérations « d’opportunité » qui les adaptent aux mœurs locales. La seule chose sensée que l’on peut affirmer en matière de corruption dans la vie publique est : qu’il y en ait le moins possible, en tenant compte du contexte anthropologique local. Les Monsieur ou Madame Propre, de gauche, de droite ou d’extrême droite, sont des démagogues comme les autres. »
Rédigé par : Christian C | 17 août 2010 à 17:56
"Qui nous vendait Ingrid Bétancourt en sainte et martyre de la démocratie, il y a quelques mois ? Rafraîchissez-moi donc la mémoire, messieurs...
On croit rêver, c'est vraiment "Le chant du Partisan", l'Hymne de ce Blog, quelquefois.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 17 août 2010 à 11:05"
Exact Bouchicot. Même chose pour l'insoupçonnable Conseil Constitutionnel, que Devedjian avait osé mettre en cause...
Rédigé par : Savonarole | 17 août 2010 à 16:58
@ LABOCA | 17 août 2010 à 09:53
« Avec Eva Joly, la France se dotera d'un ministère de l'ordre moral, destiné à ramener le pays sur le droit chemin. »
Il y a aussi quelqu'un qui a parlé de Khmer vert à son propos. Il me semble qu'il faut donc lui poser sans ambiguïté la question de sa position relativement à la torture, torture physique, torture morale et autres actes de barbarie couramment pratiqués par certains alliés de la France, afin de déterminer si une barbarie d'état aurait droit de cité pour ramener les gens dans le droit chemin étant bien compris qu'il n'y en a qu'un et que ce n'est ni le vôtre ni le mien bien sûr, mais celui de qui détient le pouvoir de l'infliger et de ses satellites gravitationnels. Il me semble que c'est là la première possibilité de dérive, vers laquelle la plupart des hommes (et des femmes), sont enclins à glisser dès lors qu'ils en ont et l'opportunité et le prétexte, le fondement de leur éthique se résumant dès lors à « après moi, le déluge. »
Est-ce qu'un acte de barbarie quelconque commis par un représentant de l'autorité se déclarant motivé par la recherche de la manifestation de la vérité et ses complices, serait susceptible ou non de faire d'eux des français indignes au sens sarkoziste du terme, par exemple...! Voilà la question essentielle à propos de laquelle tout futur candidat à une élection quelconque devrait se positionner, la seconde étant celle du degré de coopération de l'État dès lors qu'un citoyen qui aurait à s'en plaindre chercherait à en faire établir et recevoir la preuve. La troisième étant la définition exacte de ce qu'est un secret d'État et la quatrième celle de la raison d'État « admise à attenter aux » et/ou « prétendre à une restriction des » droits les plus élémentaires du citoyen lambda de ce pays ou encore dans quels cas on peut devoir souffrir sans pouvoir s'en plaindre un déni de justice, parce que l'État irréprochable ce sont aussi ces fondamentaux. Une fois acquis, le reste semble devoir couler de source, vu qu'il y aura toujours une solution entre gens de bonne compagnie et/ou de bonne foi.
Qu'on paie un peu plus ou un peu moins d'impôts ou de cotisations sociales diverses, tant qu'après s'en être acquittés, on peut continuer à se nourrir, se vêtir, se loger décemment, soi, sa famille et ses animaux, maintenir son entreprise à flot, payer ses dettes, boire une tasse de thé au lieu de frimer et emmerder ses voisins, enfin dire à un con qu'il est con et à un beauf que c'est un beauf, en particulier lorsqu'ils disposent arbitrairement de ce qui ne leur appartient pas, je serais assez pour que, dans le respect du patrimoine des générations futures, les efforts des ministères du travail et de l'économie se portent en priorité sur la question suivante: « Comment permettre à chacun l'accès à l'impôt; Autrement dit de pouvoir engranger de façon licite un revenu annuel suffisant à lui permettre de payer sa quote part du Vivre ensemble citoyen et d'y survivre. ».
@anne l. | 17 août 2010 à 01:20
« Qu'elle s'investisse en politique est donc plutôt une bonne nouvelle. Mais ce ne sera pas Jeanne d'Arc. »
Heureusement pour elle.
@oursivi@LDsoitEva | 16 août 2010 à 19:11
« Qu'elle fera pschitt, l'Eva, par la faute d'avoir un prénom de pécheresse (Retable de Gand, Jan van Eyck -1432, détail-) et de ne pas assez fauter, d'avoir le charisme d'une moule et le sucré d'une huître. Next. AO »
Vous auriez tort de penser que la moule n'a aucun intérêt. Il se trouve qu'il y a quelque temps, j'ai découvert un naissain de moule encore vivant dans une coquille St Jacques. Que faisait-il là et comment y était-il arrivé? Mystère. Néanmoins, respectueuse d'un Karma qui lui avait permis de survivre à la pêche des coquilles St Jacques, à leur transport, à l'étal du poissonnier et amené encore vivant dans mon évier, j'ai entrepris de voir combien de temps cela pouvait encore durer et je lui ai trouvé une petite coupelle dans laquelle j'ai mis un peu d'eau salée et que j'ai disposée ensuite près d'une fenêtre entrouverte permettant de ventiler l'eau et d'y amener des larves de moucherons dont notre petit essaim a commencé à faire son ordinaire.
L'autre jour, j'annonce à l'un de mes neveux qui se destine à une carrière de vétérinaire et venait de fêter sa réussite au concours en obligeant sa petite amie et sa mère à parcourir le zoo dix heures d'affilée en passant à la loupe tous les animaux et leurs pancartes, que j'avais entrepris l'élevage d'un nouvel animal qu'il n'y avait certainement pas vu.
Tout suite, et tout heureux d'avoir sans doute deviné ce que c'était, il me dit: « C'est un serpent! ». Je réponds: « Eh, non. C'est une moule. » Je crois avoir déclenché chez les jeunes gens (moins chez ma sœur plus lente à saisir le sel d'une histoire), l'hilarité du siècle.
Celle-ci un peu calmée, ils me demandent: « Mais quel intérêt? » Et là je réponds que lorsque le niveau de l'eau baisse, elle se ferme, alors je lui en rajoute un petit peu ce qui la fait s'ouvrir et je constate qu'elle est toujours en vie. Le futur véto s'est alors fendu d'un petit conseil pour augmenter le bien-être du naissain et qui était de le mettre dans un baquet qui recueille de l'eau de pluie où croupissent quelques feuilles.
Or donc, même la moule fournir de passionnants sujets de conversation.
@Achille | 17 août 2010 à 08:34
«@Ludovic « Magnifique commentaire, votre parcours mis en parallèle de celui d'Eva Joly est digne de Plutarque. »
« Faut pas non plus exagérer. »
En effet, « Les Vies parallèles des hommes illustres (en grec Βίοι Παράλληλοι / Bíoi Parállêloi) rassemblent cinquante biographies, dont 46 sont présentées par paire, en opposant un Grec et un Romain célèbres (par exemple Thésée et Romulus, Alexandre le Grand et César, Démosthène et Cicéron). À la fin de chaque doublet, la plupart du temps, un bref texte (σύγκρισις / súnkrisis) compare les deux personnages. » - Wiki -
Et je n'ai certes rien d'un homme illustre, Mme Joly non plus d'ailleurs, mais bon, avouez que le seul contre-jour susceptible de lui être opposé sans offenser personne, ne pouvait être que celui de ma modeste personne. En revanche, je veux bien revendiquer l'étiquette de béotienne du droit et de la politique...
« Mais je dois reconnaître que Catherine Jacob se donne du mal dans ses commentaires. C’est à n’en pas douter une laborieuse. »
« C’est la difficulté même à penser le travail qui a donné son point de départ au chapitre de la Condition de l’homme moderne que Hannah Arendt lui consacre. On connaît l’amorce du thème : les penseurs de la condition humaine, au dire de Hannah Arendt, ont manqué l’originalité du travail : le pur temps contraint improductif dans la productivité même. Il fallait distinguer entre le travail et l’œuvre, distinction que toutes les langues portent, car ce qu’ignorent les théoriciens, le langage le sait. De là suit une très brillante interprétation de l’activité humaine (la vita activa) et par voie de conséquence de l’anthropologie tout entière, où il convient de distinguer par strates successives de plus en plus élevées et de plus en plus nobles l’animal laborans, l’Homo faber, l’action, ce dernier terme étant réservé à l’action politique, à la mise en œuvre du vivre ensemble par une action concertée et consciente. Si l’on veut : le travailleur (ou l’ouvrier), l’artiste (ou l’artisan), le citoyen (celui qui par la parole vit parmi d’autres êtres parlants).» -Résumé Web -
Il y avait donc une distinction qu'Hannah Arendt avait manifestement manqué à établir, celle du labeur de la parole à distinguer je pense, de la parole laborieuse!!
Rédigé par : Catherine JACOBLABOCA&anne l.& «oursivi@LDsoitEva»&« Achille@Ludovic | 17 août 2010 à 16:17
« Eva Joly a-t-elle des défauts ? »
Je crois bien qu’elle est comme vous et moi, elle n’en a pas...ou alors si peu.
Rédigé par : Achille | 17 août 2010 à 14:09
@ JP Ledun et Ph. Bilger : "Un millième de cet esprit lucidement critique appliqué à l'opposition et à ses représentants emblématiques rétablirait l'équilibre..."
Qui nous vendait Ingrid Bétancourt en sainte et martyre de la démocratie, il y a quelques mois ? Rafraîchissez-moi donc la mémoire, messieurs...
On croit rêver, c'est vraiment "Le chant du Partisan", l'Hymne de ce Blog, quelquefois.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 17 août 2010 à 11:05
"C'est l'âge qui vient, le traître, et nous menace du pire"...et pas forcément d'Alzheimer.
Mais qu'ont-ils donc tous ces sexagénaires qui découvrent la lune ?
- Voyez les images télévisées du psychodrame tibétain à Paris lors du passage de la flamme olympique : pas un jeune. Que des retraités...
- Voyez ces reportages sur les "bonzes français" qui nous parlent du Dalaï Lama : pas un jeune...
- Voyez ces "associatifs" qui manifestent contre tout ce qui est pour, et pour tout ce qui est contre : pas un jeune...
Que voyons-nous ? Des retraités en baskets et doudoune Go Sport, souvent en surcharge pondérale (alcool/tabac) qui découvrent à un âge avancé, l'injustice, la prière bouddhique, la SPA, les immigrés, les mal logés, et j'en passe...
Mais quelle est donc cette ivresse narcissique qui saisit nos sexagénaires, que l'on n'a pas entendu pendant 45 ans, qui ont fait les "30 glorieuses", queue basse et coudes au corps ?
"Mai 68" ? Roupie de sansonnet !
Allez, Madame Joly, il est grand temps d'aller taquiner le goujon dans un petit patelin du Lubéron.
PS : Saint Sulpice ..
Une querelle sémantique oppose crétins et incultes sur le terme "sulpicien". Et il est difficile de les départager...
A l'origine il désignait les "bondieuseries" qui sont vendues dans les boutiques du quartier (beaucoup ont disparu ce qui par conséquent affaiblit l'utilisation d'un tel terme )
Depuis quelque temps le terme "sulpicien" tend à désigner un style, voire un comportement, qui exprimerait une grande rigueur morale, distanciée et hautaine, un peu à l'image glaciale de l'église du même nom (ou de Mme Joly, par exemple...).
Quoi qu'il en soit, ne jamais oublier que c'est à Saint-Sulpice que fut baptisé Charles Baudelaire
Rédigé par : Savonarole | 17 août 2010 à 10:44
A voir cette hostilité des gens à l'égard de la belle et intelligente Eva Joly, je commence à me persuader qu'il y a beaucoup de délinquants dans la bonne société française, y compris les avocats, les magistrats, les universitaires, les affairistes et les politiciens.
C'est la panique à bord ! Eva Joly va devenir présidente et tous ceux qui ont quelque chose à se reprocher doivent maintenant aller se dénoncer auprès de l'Administration et de l'institution judiciaire.
Avec Eva Joly, la France se dotera d'un ministère de l'ordre moral, destiné à ramener le pays sur le droit chemin.
Rédigé par : LABOCA | 17 août 2010 à 09:53
@Ludovic
« Magnifique commentaire, votre parcours mis en parallèle de celui d'Eva Joly est digne de Plutarque. »
Faut pas non plus exagérer. Mais je dois reconnaître que Catherine Jacob se donne du mal dans ses commentaires. C’est à n’en pas douter une laborieuse.
Rédigé par : Achille | 17 août 2010 à 08:34
Cher Philippe Bilger,
Faut-il donc conclure de la lecture de votre billet que vous ne trouveriez aucun défaut à Eva Joly si deux zélés journalistes ne lui avaient attribué tant de qualités ?
Sans doute en fait-on un peu trop dans la louange à son égard ; mais pourquoi symbolise-t-elle tant - et certainement à tort - dans l’esprit des Français le respect de la moralité en politique ? Cette personnalisation, abusive si j’en crois les turpitudes que lui attribue Bruno Morin, est le symbole d’un certain discrédit des habitudes de nos politiques en la matière. Elle est aussi liée au rôle qu’elle a pu jouer dans quelques affaires emblématiques ; Renaud Van Ruymbeke ne bénéficierait-il pas d’une aura identique dans la même situation ?
Mais votre billet stigmatise, par le biais d’un certain angélisme attribué à Eva Joly la verte, un antisarkozysme primaire latent. Vous attigez quelque peu ; pour ne prendre que le dernier exemple en date, la dernière sortie de route de Christian Estrosi et la levée de boucliers qui s’en est suivie, y compris dans son camp, ne doivent rien à un antisarkozysme présupposé.
Pour prendre quelques exemples au sein du gouvernement, je n’ai pas le sentiment que les François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin ou Chantal Jouanno soient des victimes de cette stigmatisation.
Faut-il donc conclure que la démonstration d’une certaine indépendance puisse être considérée comme une qualité ? Allez savoir.
Rédigé par : Christian C | 17 août 2010 à 07:44
"C'est fait d'une démagogie subtile où les puissants et les riches ont toujours tort, où leur corruption est évidemment présumée" ou encore "les médias ont une verve, une intelligence et une objectivité sans pareilles quand il s'agit de plonger dans l'anti sarkozysme et de vilipender les ministres qui, il faut l'admettre, pour la plupart, y mettent du leur ! Un millième de cet esprit lucidement critique appliqué à l'opposition et à ses représentants emblématiques rétablirait l'équilibre..."
I LOVE IT !
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Madame Joly a l'air de bringuebaler partout sa frustration contractée á La Haye.
Sinon bienvenue au club des prétendants.
Philippe, pas tenté ?
Rédigé par : jpledun | 17 août 2010 à 02:25
En osant toucher un icône, vous étiez certain d'agiter le chiffon rouge devant nombre de vos lecteurs.
Eva Joly n'était sans doute pas le modèle de juge d'instruction que beaucoup ont décrit mais elle est honnête, sérieuse et sincère. Par les temps qui courent, c'est déjà beaucoup. Enfin, il faut toujours se réjouir que des personnalités qui ne sont pas des "professionnels de la profession" (pour parler comme Godard) s'investissent en politique. Cela "recrédibilise" la politique dans son ensemble, confisquée par des hommes et des femmes qui refusent de céder leur place. Qu'elle s'investisse en politique est donc plutôt une bonne nouvelle. Mais ce ne sera pas Jeanne d'Arc.
Rédigé par : anne l. | 17 août 2010 à 01:20
Je suis content de lire votre article. Le papier sur Eva Joly dans le Monde 2 était vraiment dithyrambique, et l'on se rend compte que la campagne présidentielle commence déjà. Pour atténuer vos propos néanmoins, les articles du Monde 2 vont généralement "dans le sens du poil". Les derniers articles sur Cécile Duflot ou Christine Lagarde donnaient plutôt une bonne image de ces personnalités. On sent cependant que le Monde a fait son choix en ce qui concerne le candidat des verts pour 2012. Merci et bravo pour la qualité de votre blog.
Rédigé par : Samuel Djian | 17 août 2010 à 00:17
Suivant les media, je me demandais si votre prochain billet serait à Mme Joly, ou à la femme lapidée.
Entre deux expectatives, je me rappelle toujours l'adage: "les deux mon général!".
Alors, ici, je me rappelle que Schopenhauer fonde la morale dans la pitié...
A moins qu'en manière de puritanisme, les choses ne soient pas aussi orthodoxes !
J'imagine quant à moi, autant que vous semblez instruire avec trois attendus remis en généralités...
Mais chacun par exemple a bien constaté qu'un candidat est toujours poussé assez tôt afin qu'il se contourne à temps, etc...dans l'ordre de ces généralités.
J'ai discuté avec Mme Joly, au sujet d'action politique, précisément en ce qui concerne l'histoire de la législation des banques.
Si Eva Joly réussit à mettre sur pied le Crédit Ecologique Européen, et même si elle se contente de l'instiguer en juste action politique, je la vote !
Évidemment que la France est pour elle un terrain propice, pour nous une opportunité avec elle qui s'agite en toute légitimité médiatique par la grâce des idées reçues, depuis son puritanisme supposé donc, celui-là même qu'elle repousse avec délice dans son aventure politique, cela se comprend très simplement.
Et cela ne ramène pas au puritanisme indélébile !
Si la Norvège a démontré l'étendue du puritanisme avec Bergman, cet Auteur malgré sa grandeur n'aura pas pu, en son pays, orienter l'action de la justice au point qu'elle condamne l'état norvégien à dédommager plus loin que leur salaire initial, quelques dizaines de scaphandriers sous-traitants œuvrant par grand fonds à sa veine pétrolifère, intoxiqués qu'ils furent mais n'en ressentant les graves séquelles que bien plus tard, alors devant engager de coûteux soutiens médicaux.
Peut-être un effet du puritanisme, mais peut-être une parmi les raisons qui fait Mme Joly ne pas exercer son métier en façons de puritanisme.
Rédigé par : zenblabla | 16 août 2010 à 23:12
@ calamity jane sur "sulpicienne":
La définition de Philippe Bilger sera la mienne, vu que je ne connais personne d'autre qui utilise cet adjectif.
Notez que j'apprécie l'attention faite à ces mots que l'usage oublie. Je note juste que notre hôte aussi, puisque c'est au moins le troisième billet où je le remarque.
Comme dirait AFD, les mots font de nous ce qu'ils veulent...
Sur le fond du billet:
Je crois que les idéologues me font encore plus peur que les corrompus, à la justice comme au gouvernement.
En plus, les valeurs sympathiques prônées par Eva Joly ne font pas un programme.
Rédigé par : Alex paulista | 16 août 2010 à 22:22
"C'est fait d'une démagogie subtile où les puissants et les riches ont toujours tort, où leur corruption est évidemment présumée
...
Ah ! si nos amis Ludovic, Jean-Dominique Reffait et Oursivi pouvaient vous entendre !" Rédigé par : Laurent Dingli | 16 août 2010 à 09:11
Arghhh !
Je ne crois pas coquins de nous trois, n'ait écrit quoi que ce soit d'aussi sommaire, mais vous vous plaisez à lire entre les lignes ce qui n'y est pas, sauf en ce que contenterait votre vision bien plus secta(et eu)risée que les nôtres.
N'avez qu'à lire ce qu'écrit avec juste ironie Junior de la pas divine Eva et de la bonne âme poitevine pour vous en convaincre.
Vous ai déjà dit, la prochaine fois cela sera en recommandé avec AR, que les fortunes faites par création et pas par captation m'étaient des plus sympathiques.
Vous ai même expliqué la différence entre un assureur enrichi à rembourser le moins possible et un biologiste un chimiste... tout homme de sciences ou de techniques qui aident les autres de ses créations et qui en devient riche que de les commercialiser, ce qui est en fait en faire bénéficier le plus grand nombre...
La prochaine fois je vous le chanterai, pour faire plaisir à Alex, essayerai même d'atteindre le 5ème étage !
Sinon, quant à la note de notre hôte, que dire...?
Qu'elle fera pschitt, l'Eva, par la faute d'avoir un prénom de pécheresse et de ne pas assez fauter, d'avoir le charisme d'une moule et le sucré d'une huître.
Next.
AO
Rédigé par : oursivi@LDsoitEva | 16 août 2010 à 19:11
@BRUNO | 16 août 2010 à 17:40
« A madame Jacob, je pose la question : pourquoi le mari de la si parfaite Eva Joly s'est-il suicidé ? »
Vous faites sans doute allusion à ce qu'on peut lire par ex. Ici où sont donnés à lire deux articles sur la question que vous évoquez mais dont rien ne vient véritablement garantir l'exactitude.
Le suicide et la perfection sont deux vastes questions qui n'ont pas nécessairement rapport ensemble ou en tout cas, pas sous le rapport sous lequel vous semblez les envisager.
Il y eu récemment un suicide de médecin généraliste également, particulièrement dramatique puisque le médecin a également fait en sorte que toute sa petite famille l'accompagne dans la mort. Mme Joly et ses enfants auront au moins échappé à cela.
Je dis simplement que pour aller ainsi contre sa famille, le Dr Pascal Joly a dû beaucoup aimer sa femme et s'il l'a beaucoup aimée, c'est sans doute qu'elle lui convenait telle qu'elle était. Comment savoir, si avec le profil qui nous en est présenté, cette famille n'aurait pas été la cause d'un suicide plus précoce, si le Dr Pascal Joly n'avait pas rencontré sa femme.
Il ne faut pas croire non plus que la médecine, en particulier pour les généralistes qui voient trop de misère brute de toute sorte de trop près, soit un parcours tranquille, surtout s'ils ont tendance à se poser beaucoup de questions auxquelles le fait de soigner et guérir beaucoup de rhumes ne permet peut-être pas toujours de pouvoir répondre. Le médecin d'un village alsacien que je connais, s'est lui aussi suicidé au même âge que le Dr. Joly alors que pour son entourage, rien ne laissait prévoir cette fin tragique et brutale.
J'imagine quel drame cela a pu être pour une épouse aimante, même si elle était devenue très occupée et au fond d'elle-même essayait peut-être simplement d'être digne de l'amour qu'on lui portait, et, à sa manière, se donnait du mal pour qu'on soit fière d'elle, et je ne me permettrais en aucun cas de juger de la vie privée de gens que je ne connais pas, déjà que je ne le fais pas quant à celle de ceux que je connais, d'ailleurs. A moins qu'ils ne me courent particulièrement sur le..., mais bon.
Pour ce qui me concerne, lorsque je pense que je peux faire quelque chose d'utile je le fais, parfois je me trompe, parfois il se trouve que c'était effectivement utile. Je n'ai donc d'opinion à émettre que sur des cas théoriques ou dès lors que la vie publique est concernée.
Quant à la perfection, je me souviens que mon propre mari m'avait reproché un jour d'être « trop parfaite ». Donc si vous êtes « trop parfaite », comment faire pour améliorer les choses et faire que cela aille mieux sans augmenter votre défaut de perfection? Surtout si vous êtes trop jeune pour comprendre ce que votre désir de bien faire et vos efforts pour y arriver peuvent sans en avoir l'air, avoir pour autrui de culpabilisant...!
Rédigé par : Catherine JACOB@Bruno | 16 août 2010 à 18:41
Faisons la liste des qualités incontestables de Madame Eva Joly qui devront la propulser immanquablement à la suprême magistrature :
- Elle est une femme (elle appartient donc à une minorité persécutée) ;
- Elle possède une pointe d'accent, un brin exotique et tout à fait charmant (voilà pour Saint-Germain) ;
- Etrangère, elle a été naturalisée par mariage (voilà pour l'ouverture à la société des diversités, en attendant son érection en modèle d'intégration) ;
- Elle symbolise la bonne conscience de Gauche face au naufrage moral de la Mitterrandie des années 90 (mais ne pas trop en parler avant que qu'Eric W. n'ait démissionné) ;
- Elle a rejoint les Verts, (quoique par opportunisme, mais on ne peut pas toujours avoir le courage des ses convictions) ;
- Elle a été la marraine d'une promotion de l'E.N.M. (dont la clairvoyante pubescente dans le choix de ses saints patrons a toujours confiné au prophétisme un peu éventé).
Par ces motifs, vous comprendrez mieux la théorie de superlatifs du MONDE II.
Rédigé par : Accursius | 16 août 2010 à 18:33
Bonjour M. Bilger,
Vous avez sans doute raison au sujet de votre ex-consoeur mais je me demande parfois si vous savez vraiment ce que vous voulez.
Il y a quelques semaines, vous publiiez un billet intitulé "l'Etat irréprochable existe" dans lequel vous faisiez l'éloge de la Suède; et aujourd'hui vous nous dites:" La présidence bling-bling d'hier ne mérite pas d'être remplacée demain par une démocratie tristement puritaine. Je préfère les impurs de bonne foi et de bonne volonté aux purs corsetés, tout armés et autoproclamés ".
Certes Eva Joly est norvégienne, mais les us politiques norvégiennes et suédoises sont tout de même assez proches. Je ne saisis pas bien pourquoi ce que vous présentez comme un modèle de rectitude dans l'exemple suédois devient tout à coup chez Eva Joly une tare, une forme de rigidité, un triste puritanisme.
De toute façon, candidate ou pas en 2012, les chances de Mme Joly d'être élue sont assez proches de zéro, donc il n'y a pas lieu de vous inquiéter.
Reconnaissez tout de même, qu'elle a toujours dénoncé la soumission de la magistrature au pouvoir politique et qu'elle s'est vigoureusement érigée contre le projet sarkozien de dépénaliser le droit des affaires. Et puis elle ne manque ni de courage, ni de panache.
Enfin, l'idée de voir une franco-norvégienne candidate à l'élection présidentielle à l'heure où d'autres voudraient déchoir certains naturalisés de leur nationalité française n'est pas pour me déplaire.
@Catherine Jacob,
Magnifique commentaire, votre parcours mis en parallèle de celui d'Eva Joly est digne de Plutarque.
Rédigé par : Ludovic | 16 août 2010 à 18:02