Le Nouvel Observateur ne
recule devant rien : il tente de découvrir « le secret des couples
qui durent ». On aurait tort de rire. Si c’est l’un de ces « marronniers »
qui reviennent chaque année durant les vacances, il n’en demeure pas moins que
je le trouve passionnant. Rien de plus excitant que d’analyser la psychologie
des êtres, la nature des sentiments et l’histoire des couples. Pourquoi vit-on,
comment aimer, la passion va-t-elle durer, autant d’interrogations qu’on a le
droit de se formuler en même qu’on tente d’y répondre par sa propre existence.
C’était la poétesse Louise Labbé qui glissait au creux des cœurs que « le
délicieux après l’amour c’était d’en parler ».
Dans le dossier que le NO
a établi, un entretien avec Pascal Bruckner mérite une attention toute
particulière. Parce que celui qui répond jouit d’une très vive intelligence et
qu’il parvient à échapper aux banalités sans fuir les évidences.
Je lui rends d’autant
plus hommage qu’en l’occurrence je ne suis que partiellement en accord avec
lui. En effet il souligne que « la tragédie du couple contemporain, c’est
le désir fou de lier l’intensité et la durée. Il ne veut renoncer ni aux bénéfices
du temps long, apanage du mariage d’antan, ni aux beautés de la passion qui
flambe ».
Ce qu’il qualifie de
« tragédie » est en réalité une chance, une fabuleuse opportunité.
Vouloir concilier intensité et durée, en quelque sorte la passion du corps et
la quiétude de l’amour, les mots et les gestes, les complicités et les élans,
ce qui attise le feu et permet l’harmonie serait une tentative dramatique parce
que vouée forcément à l’échec et en tout cas créatrice de troubles et
d’antagonismes - un ferment de discorde au sein de l’unité souhaitable de
l’univers doux et tranquille de l’amour.
Je crois absolument
l’inverse. Non pas que l’entreprise humaine soit simple qui consiste à relier
la fulgurance à la sérénité mais quelle vie vaut la peine d’être vécue sur un plan
intime si elle ne tente pas de relever ce défi et de l’emporter sur l’ordre
naturel qui nous contraindrait à exclure, paraît-il, de la balance de la
plénitude l’intensité ou la durée ?
Quel changement,
d’ailleurs, depuis des années et quel signe éclatant de l’évolution des
caractères que cette énonciation lucide formulée par Pascal Bruckner ! J’ai
encore en mémoire la dérision, les sarcasmes lorsque tel ou tel s’avisait de
soutenir que non seulement l’intensité et la durée étaient conciliables, la
chair et l’essence, l’immédiat incandescent de l’instant et la longue et
paisible théorie des années mais que les uns étaient nécessaires aux autres et
réciproquement. L’ordre au désordre et le lyrisme fou à la sagesse tranquille.
Aujourd’hui personne ne se moque de cette ambition qui, pour beaucoup, semble
au-dessus des capacités humaines.
Pourquoi ? Non pas à
cause de l’impossibilité intrinsèque de cette formidable alliance. Plutôt parce
qu’elle impose, pour être menée à bien, une volonté de vivre, une exigence de
perfection et de totalité, un besoin de ne rien laisser en dehors du champ et
du chant amoureux- du plus dérisoire au plus grave -, bref le contraire de la
paresse du cœur et du corps qui saisit trop souvent les tièdes et les
réalistes. Il est fatiguant d’aimer durablement et à la fois intensément. Il
est épuisant de jouer sur toute la gamme de nos virtualités physiques et
psychologiques pour se réaliser, alors qu’il est si confortable de justifier
les limites qu’on s’assigne et les modérations dont on use au nom de ce qu’il
est convenu d’appeler l’âge adulte.
C’est peut-être cela que
je récuse dans l’appréciation de Pascal Bruckner. Le « désir fou de
lier l’intensité et la durée » ne serait l’apanage que d’une période
infantile de la vie, que la manifestation d’une immaturité que l’existence
saura très vite transcender en conscience et connaissance. L’adulte ne rêve
plus de l’impossible, non pas parce qu’il serait plus avisé mais à cause d’une
dégradation, d’un délitement qui l’ont conduit à faire de « ses idées les
succédanés de ses chagrins ».
Le bonheur, l’honneur du
couple contemporain, c’est de croire que tout est possible et de tenter de le
vivre. Mais il faut être deux, avec le même enthousiasme, pour pouvoir gagner.
Autre problème, l’addiction à la cocaïne s’accompagne très souvent de la consommation d’autres substances, principalement dans le but de limiter les effets de la «descente», cet état dépressif qui s’empare du consommateur une fois les effets recherchés passés (en moyenne une heure après la prise): seulement 10% des patients ont une dépendance isolée à la cocaïne. Le plus fréquemment, à la prise de cocaïne s’ajoute l’alcool, le cannabis et les tranquillisants. La consommation et la descente s’accompagnent également souvent d’une surconsommation de tabac (75% des cocaïnomanes sont dépendants au tabac).
Rédigé par : jerome | 31 janvier 2011 à 00:37
Dénoncer la construction de Freud, c'est beaucoup plus facile que de la construire, en outre cela s'opère facilement même étant toute dé-construction procédurale mise à part.
Le fait que la difficulté ne fait pas preuve, l'apparente facilité dans les dires de M.Onfray démontre-t-elle évidence, cela semble le pari de M.Onfray.
Il me déçoit alors, mais agit en quelque vulgarisation peut-être...
Est-ce utile comme il fait ?
J'ai beaucoup écouté les conférences radiophoniques de Michel Onfray.
J'aime bien le personnage, son emphase faite à la raison surtout.
Toujours il taille court en mon sens, il dresse simple procès en légitimité diffuse, oublie systématiquement choses advenues en effet réel étendu, hourdie la rhétorique du jet du bébé avec l'eau du bain en quelque sorte.
Il profite du fait que la terre n'étant pas plate, en attendant mieux, elle est ronde.
Tandis qu'un véritable scientifique ne fait que la supposer ronde !
Quel ovale pour la terre, et quelle apparition quantique instigue-t-il ?
Aucune, et là le bât blesse, il ne rend pas grâce à l'autorité de Sigmund Freud ce que l'autorité de Sigmund Freud procure à la sienne :
Jamais il y consent, comme si cela ne comptait pas, alors que seulement cela compte en démarche scientifique... fusse-t-elle fausse !
Là, comme dirait ma fille, "Il s'l'a pète" !!!
Dénoncer sans la moindre scientificité la prétendue scientificité d'une démarche, c'est terriblement simple, voire trop simple...
Au fond, sachant les rouages de la science autant qu'il les ignorerait à bon compte, ainsi que parmi ses lecteurs-contempteurs, il fait comme M. Allègre, il fait en terres peu scientifiques mais revêt l'habit du philosophe se moquant de la science :
Il ne déçoit pas qui ne peut l'être, supposé parmi les plus nombreux !
Il devrait colporter, puisqu'il paraît colporter, qu'il n'est pas si simple de
rejeter l'héritage d'un Freud ainsi qu'il le fait.
Hélas, cela le précède en média-cratie !
Il n'a pas à lever le petit doigt !
Qu'avons-nous à faire si la découverte de l'inconscient ne revient pas à Freud en média-cratie !
Faut-il devenir créationniste si Darwin a usurpé la paternité du convenu propos du darwinisme ?
Onfray se garde de détourner son auditoire de telle manifestation, mais préfère instiguer ce genre de manifestation semble-t-il, faute certaine alors remise à l'auditoire !
Tout cela est bien spécieux.
On a pas besoin d'être aidé à ne pas croire, et pourtant Onfray croit pouvoir faire violence d'une telle intimité.
Rédigé par : at | 14 août 2010 à 01:37
@ Herman et M. Bouchicot
Il me semble peu judicieux de reprocher à Freud l'utilisation de drogues.
- c'est anachronique. Souvenez-vous des années 50 où de nombreux médecins considéraient que fumer était bon pour les poumons.
- c'est absurde de reprocher à un médecin l'usage de drogues, quand c'est la base de la médecine actuelle.
- c'est injuste: Freud a au contraire réduit l'utilisation de drogues. Freud n'est pas le père de la psychiatrie, que je sache. Psychiatrie qui distribue aujourd'hui aux masses des drogues bien plus abrutissantes que la cocaïne, avec la dépendance physique en plus. Drogues que ces psychiatres n'essaieraient sur eux pour rien au monde. Pas fous les gars, veulent pas se mettre le cerveau en compote.
Je n'aime pas beaucoup les théories de Freud, mais vos attaques donnent envie de le défendre.
Rédigé par : Alex paulista | 11 août 2010 à 15:01
@-Catherine JACOB@Savonarole | 10 août 2010 à 19:55.
Je plaisantais, je vous lis toujours attentivement et avec plaisir.
Rédigé par : Savonarole | 11 août 2010 à 13:40
@Savonarole | 06 août 2010 à 18:36
"Tout le monde aux abris!"
Vous pouvez ressortir, le commentaire a dû s'égarer vu qu'il n'aurait fait l'objet d'aucune censure. Mais c'est pas grave.
Rédigé par : Catherine JACOB@Savonarole | 10 août 2010 à 19:55
Jean-Yves Bouchicot,
La cocaïne comme stimulant intellectuel, ok, mais il ne faut pas en abuser... et rendre une personne dépendant de la coke en substitution d'une dépendance à l'héroïne est une idée de quelqu'un qui subit la première mais n'a jamais connu la seconde.
Rédigé par : Herman | 08 août 2010 à 19:17
Permettez-moi d'ajouter une anecdote vécue sur la psychanalyse Freudo-Lacanienne. Analysé moi-même depuis plus de 15 ans, mais dans une perspective plus Jungienne et "ouverte", que j'ai relativisée aussi, j'ai eu comme étudiante une jeune fille très traumatisée qui avait entamé une analyse freudienne à seize ans. Comme beaucoup de patients en souffrance (dont je fus), elle avait l'impression que l'analyse lui avait sauvé la vie. Etudiante en Cinéma, elle me proposa un sujet de film écrit comme un hommage à Sigmund Freud, ce "Grand Savant" comme dit Valérie. Elle me demanda d'en lire le script et d'en faire son sujet de diplôme. Je lui répondis que c'était sans doute un sujet où elle manquait de distance, étant en début de cure, et qu'elle était un peu trop lyrique... Elle le prit mal. Je lui montrai alors son propre texte, relu et corrigé de nombreuses fois (elle écrivait très bien) : dans le premier paragraphe du script, un lapsus calami résistant à toutes les corrections lui avait fait écrire "PsychanalyRique" au lieu de "Psychanalytique". Elle éclata de rire et renonça à son projet. Nous sommes toujours bons amis, elle a changé de psy et va beaucoup mieux.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 08 août 2010 à 10:50
@Alex Paulista
Merci de cette précision, car s'il est bien une chose que je ne reprocherai jamais à Sigmund Freud,(pas plus qu'à Sherlock Holmes) c'est d'avoir utilisé la cocaïne comme stimulant intellectuel. Au reste, que serait Johnny sans ce merveilleux adjuvant ? Je vous renvoie à un ouvrage appelé "Zut, on a oublié Madame Freud", où l'auteure, ayant lu l'intégralité de la correspondance du couple, démontre avec brio que c'est Martha Freud, tout en faisant la vaisselle et en s'occupant de leurs cinq enfants, qui a synthétisé calmement les intuitions de son pauvre mari perdu dans ses doutes existentiels et névrotiques. Guy Bedos, il y a quelques années, s'était amusé à lancer la rumeur selon laquelle Jacques Chirac se poudrait le nez, juste pour rire. Il concluait en disant : "Pour lui, il n'y a plus de différence entre Droite et Gauche, en tous cas au niveau de la cloison nasale..."
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 08 août 2010 à 10:33
Pour conclure mon commentaire, et c'en est fini, promis cher Philippe...
Je ne nie pas le rôle très important que pourraient jouer les drogues dans certaines thérapies, ni d'ailleurs leur simples bienfaits sociaux, et parfois psychiques, mais ce qui marche chez l'un ne marche pas forcement chez l'autre !...
Rédigé par : Herman | 08 août 2010 à 00:42
Je suppose, cher Alex, que par gaz, vous entend gaz... mais par gaz, je voulais dire la chose que vous savez... désolé pour l'orthographe, j'ai pris celui du premier gaz venu à l'esprit...
C'est vrai, les dépendances ne sont pas les mêmes, et c'est pour cela que l'héroïnomane devra combler aussi fortement, voire plus, son manque physique sous cocaïne.
Une chose est sûr, Freud se sentait bien sous cocaïne... et comme pour le reste, et comme beaucoup de gens, il a pris ses désirs subjectifs pour une réalité objective...
Rédigé par : Herman | 08 août 2010 à 00:23
En contrepoint à votre billet l'avis d'une sexologue, Esther Perel, qui remet en cause le principe de fidélité dans le couple. Il est vrai qu'il s'agit d'une New Yorkaise et qu'à voir les téléfilms pour le bon peuple sur la vie de cette cité le contraire eut étonné.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/08/07/la-sexologue-esther-perel-reinvente-le-couple_1396484_3224.html
En m'inspirant de la formule de Clemenceau selon laquelle la guerre est chose trop sérieuse pour la confier aux militaires, je m'interroge : et les déclarations d'amour, à qui les confier ?
Surement pas aux sexologues ... encore que , parait-il, notre sexologue new yorkaise serait tout à fait craquante .
Rédigé par : monpostdemocrate | 07 août 2010 à 23:29
Cher Herman
À la grande différence de l'héroïne, la cocaïne ne provoque pas de dépendance physique, ce qui ne veut pas dire qu'il est facile d'arrêter (comme la cigarette).
En plus, il est assez anachronique de lui reprocher aujourd'hui d'avoir utilisé ce qui était vu comme un stimulant à l'époque.
Quant à mettre des gaz dans le nez des patientes...
Rédigé par : Alex paulista | 07 août 2010 à 22:46
J'ajouterai au commentaire de J.Y.Bouchicot que M.Onfray ne pensait pas s'attaquer ainsi à Freud avant de préparer ses cours. Plusieurs fois, j'ai pu lire sous sa plume des références à la psychanalyse en des termes élogieux, ou des explications de tel ou tel comportement par le complexe oedipien.
Seulement voilà, il travaille son sujet en historien, et il est le premier à avoir pris une baffe en découvrant la supercherie freudienne !
Ce que vous dites, Alex, sur l'importance que le "psychanalyste" aurait accordé à la négativité d'un remède, il aurait été intéressant d'en discuter avec une de ces patientes dont il avait oublié de retirer un gaz de cinquante centimètre dans le nez... et je ne sais si l'accoutumance à la cocaïne vaut mieux que celle à l'héroïne, car pour soigner cette dernière, c'est ce qu'il préconisait !!
Valérie, vous avez une drôle de façon de concevoir le sado-masochisme !
Rédigé par : Herman | 07 août 2010 à 19:43
Rédigé par Monsieur Alex paulista le 06 août 2010 à 22:24
Rien a oter, rien a rajouter.
Rédigé par : Valerie | 07 août 2010 à 17:15
Rédigé par Monsieur Jean-Yves Bouchicot le 06 août 2010 à 23:16
Merci de votre longue reponse et soyez rassure que je n'ai aucun penchant pour baillonner qui que ce soit !
Dans mon commentaire, je vous assure que je ne me moque de personne ; mon seul objectif etant de manifester mon admiration pour ce Grand Savant, objet de tant de rejets aujourd'hui.
Enfant des Annees 70 et dotee d'une bonne memoire pour le passe (et le mien en particulier !), je n'ai rien oublie de cette epoque, ni de l'ambiance qui la baignait...
Si je ne peux pas faire de reponse plus elaboree c'est tout simplement que je suis loin d'avoir la culture necessaire pour le faire et que de surcroit, je suis parfois atteinte de "flemingite aigue".
Ce qui m'interroge enormement c'est le pourquoi de tant de haine et ce manque de respect pour cet homme ne au milieu du 19eme siecle. Il faut replacer les choses dans leur contexte historique, surtout en ce qui concerne l'etude du psychisme. Que savait-on a cette epoque des pathologies mentales ? Il me semble que meme apres la Seconde Guerre Mondiale, on pratiquait encore des electrochocs a tout va ; ca me donne des frissons d'angoisse rien que d'y penser !
Aussi, il me semble avoir lu recemment que les neurosciences actuelles pourraient confirmer certaines de ses decouvertes... a suivre, il faudra encore des decennies pour le verifier.
Ah, j'allais oublier, je suis une tres mauvaise "soeur" pour la cause feministe puisque issue d'un milieu modeste, ce courant n'a que tres peu apporte aux femmes de ma condition.
Un exemple tres concret ; faire le menage ou garder les enfants des femmes des classes superieures (pour une remuneration modique, voire ridicule ! associee a une exploitation maximum...) pour que ces dames privilegiees puissent s'epanouir dans une occupation gratifiante et magnifiquement remuneree, je dis tres clairement "Je passe mon tour". C'est d'ailleurs le propos de Monsieur Zemmour qui m'a le plus interpelle puisqu'il formulait mon secret point de vue. Le lien qu'il etablit entre feminisme et consumerisme me semble tres juste ; cela vaut veritablement la peine d'etre ecoute.
Ah, aussi, lorsque j'ai commence a travailler, j'ai souvent ete sous la ferule de patrons et non de patronnes... j'ai "senti ma douleur" lorsque le monde du travail s'est feminise en masse. Malgre tout, je vous epargnerai mes dernieres mesaventures avec une compatriote en territoire etranger...
Ainsi, ne serait-ce que pour cette seule raison, il me serait regrettable de vouloir contribuer a la disparition du genre masculin.
Une derniere chose, je vous mets en lien
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucian_Freud
Vous n'avez pas aime le grand-pere, vous allez apprecier le petit-fils !
Rédigé par : Valerie | 07 août 2010 à 17:12
@ Alex Paulista
Qu'est-ce que c'est que cette antienne sur ce pauvre M. Freud qui "ne peut pas se défendre" ? Vous aussi ? Mais non seulement il se défend encore, mais il nous attaque ! Vous n'avez jamais entendu Mme Elisabeth Roudinesco sur France Culture ? Vous ignorez le poids de la "Cause Freudienne", et du lobby psychanalytique médiatique des Miller, le médiatique et le juridique, Gérard déblatérant chez Ruquier et Jacques-Alain gérant la caisse et l'héritage ? Eux qui spéculent sur la souffrance et parlent sans honte dans leurs congrès de tel client qui va leur payer maison de campagne et piscine ? Eux qui sont capables d'infléchir par pur lobbying le projet de loi de ce pauvre M. Accoyer qui confond encore sectes, amateurisme et médecines holistiques ? Pincez-moi, je rêve ! Devenue aux Etats-Unis un marché, la psychanalyse Freudienne est en France une Doxa encore difficilement critiquable dans les milieux "autorisés" comme disait Coluche, et je ne parle pas du milieu universitaire... Foin des "leaders d'opinion" autoproclamés , le courage et la rigueur du travail de Michel Onfray n'en sont que plus admirables. Dans l'émission d'avant-hier, il expliquait qu'au mépris de toute déontologie, Freud avait "traité" sa propre fille pendant neuf ans, à raison de cinq à six séances par semaines. Tout en mentant sciemment de 1906 à 1924 sur la "guérison" d'Anna O., que Breuer souhaitait voir mourir plutôt que de continuer à souffrir tant elle était détruite. Mais, ajoute Onfray, "je pense qu'il ne la faisait pas payer, elle". Ici et maintenant, d'autres payent encore, et fort cher, cette "médecine" de la dépendance organisée. L'université de Michel Onfray est gratuite. Evidemment, la lucidité est laïque, mais pas obligatoire...
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 07 août 2010 à 06:56
@Valerie
"un defunt Genie qui ne pourra evidemment plus debattre."
Vous vous f... du monde, vous ! Ignoreriez-vous qu'une génération et demie d'étudiants a été dressée au freudo-marxisme, qui était devenu dans les années 70 un véritable Appareil Ideologique d'Etat, inquestionnable et incritiquable si on voulait avoir son diplôme, et vous voudriez nous bâillonner encore de vouloir questionner ce "génie" autoproclamé ? Cela ne m'étonne guère que vous "ne trouviez pas les mots" pour répondre : votre servilité aux charmantes intellectuelles homosexuelles qui ont réussi , en 1971, à déposer à l'INPI les mots MLF est "Des Femmes" vous classe d'emblée. Ces pâles émules parisiennes de Valérie Solanas, qui veulent nous expliquer comment éradiquer les hommes de la surface de la terre pour le bien de l'humanité mais ont tout de même besoin de graines d'homme pour se reproduire, vous auront au moins conduit à ce splendide oxymore : chaque fois que vous citez dans vos écrits "des femmes", vous risquez un procès en propriété industrielle, comme quand vous écrivez le mot "caddy"(r). Si vous n'aimez pas les hommes, on vous donnera autre chose, comme on dit dans mes Cévennes natales.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 06 août 2010 à 23:16
Un festival de références livresques que je
ne vais pas re-citer, pour un sujet tout
ce qu'il y a de plus personnel et intime...
Presque comme au cinoche, où l'on tente
de nous montrer (apprendre) neuf fois sur
dix comment on doit faire...
Quelque chose serait-elle absente de nous
pour pouvoir donner à l'autre ?
Rédigé par : calamity jane | 06 août 2010 à 23:12
@ Jean-Dominique Reffait
Ah, merci, monsieur, qu'en termes précis ces choses-là sont dites !! J'aurais voulu avoir écrit ce post. C'est pour cela que je ne peux m'empêcher d'avoir une attitude non-agressive envers Eric Zemmour et son goût pour la provocation. Il dit des choses justes au fond, mais, lié par le carcan des formats télévisuels, est obligé dans l'urgence organisée de résumer excessivement. Et bien qu'à mon sens il dise aussi des choses justes pour de mauvaises raisons personnelles, immergé qu'il est dans son contrat médiatique, je ne me sens pas le droit de l'accabler. Même si je ne le suis pas partout dans l'accord fond-forme, je me battrais pour qu'on le laissât développer un peu...
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 06 août 2010 à 22:58
@ Herman
Je ne suis pas un disciple de Freud, mais de ce que j'ai lu de lui, un de ses grands principes est que la psychanalyse ne doit être appliquée que sur les gens malades, et qu'il faut toujours se demander si le remède ne sera pas pire que le mal.
Il me semble dont inapproprié d'attaquer Freud qui ne peut pas se défendre, alors qu'il y aurait beaucoup à dire de tous ceux qui s'en réclament et nous font de la mayonnaise avec sur le bonheur.
Je crois que Freud avait des défauts, mais pas celui de vouloir utiliser ses théories pour uniformiser les comportements. Il était au contraire assez ouvert sur les comportements possibles...
Et puis, chaque époque a ses maladies mentales. Freud vivait à l'époque des névroses. Sans épouser ses théories sur l'organisation mentale, on peut comprendre aisément que certains de ses patients aient évolué positivement en prenant conscience de leurs frustrations.
L'erreur est sans doute d'en faire l'alpha et l'oméga.
Rédigé par : Alex paulista | 06 août 2010 à 22:24
"Je vois que mon commentaire semble être passé à la trappe ou alors il se trouve sur un autre billet? Je vais vérifier".
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 août 2010 à 15:53...
Tout le monde aux abris !
Rédigé par : Savonarole | 06 août 2010 à 18:36
Rédigé par Monsieur Herman le 05 août 2010 à 19:52
Malheureusement, je deplore (et ce avec beaucoup d'amertume) mon manque de talent a rediger une reponse pertinente a votre penchant pour le sadomasochisme.
Je laisse donc la voie et la voix a un/e autre.
Aucune envie d'ecouter le "philosophe dezingueur" qui a trouve une proie facile en la personne d'un defunt Genie qui ne pourra evidemment plus debattre.
Rédigé par : Valerie | 06 août 2010 à 16:50
Je vois que mon commentaire de
"C’est peut-être cela que je récuse dans l’appréciation de Pascal Bruckner. Le « désir fou de lier l’intensité et la durée » ne serait l’apanage que d’une période infantile de la vie, que la manifestation d’une immaturité que l’existence saura très vite transcender en conscience et connaissance. pas du tout hors sujet malgré ses liens hypertextes vers des fichiers images de présentation de réalités culturelles différentes et ses ex-cursus vers les thématiques d'autres billets encodés de façon à ne pas gêner la lecture du texte; Et même en plein dans le sujet même si le traitement n'en est pas aristotélicien, semble être passé à la trappe ou alors il se trouve sur un autre billet? Je vais vérifier.
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 août 2010 à 15:53
D'accord avec vous, Jean-Yves Bouchicot. Je ne rate pas une émission ! Délicieux... et cruel pour la caste des freudien(nes), dont les paires de claques infligées chaque soir devraient les conduire direct vers une analyse...!
Et ceux-ci ne manquent pas, à entendre le monsieur qui présente l'émission précédente, et qui ne manque pas d'en placer une en faveur de Freud, juste avant l'entreprise de démolition (différée...) du philosophe, du jamais vu (ou entendu) ! Le soir de la première conférence, celle-ci fut même suivie d'un débat sur le bonheur dans lequel sévissait une certaine Roudinesco... Je ne sais ce que cette dernière a développé ce soir-là, mais gageons qu'une place aura été faite à la défense de la psychanalyse...
Désolé, cher Philippe, pour cette sortie de route. Pourtant, aucun refoulement pour ce sujet...
Rédigé par : Herman | 05 août 2010 à 19:52
Cher Aïssa
Après votre aveu sur les commentaires dont vous dites abreuver vos conquêtes, j'ai bien ri en imaginant notre chère CJ faire de même, la tête penchée de côté pour consulter Wikipedia, rebondissant sur des détails.
Ou SR qui affectionne la concision vacharde.
Les deux sont désarmants, de quoi partir fumer avant la fin !
Rédigé par : Alex paulista | 05 août 2010 à 14:07
Louise Labbé tentait sans doute d'explorer
l'immense champ des possibles qui devait
se compléter par l'usage de la parole.
Mais il est un silence qui plonge dans d'autres possibles lorsque l'infinie tendresse a tellement dit...
Rédigé par : calamity jane | 05 août 2010 à 09:47
"Après l'amour, le premier qui parle dit une connerie"... Reiser faisait dire à une fille délurée à son compagnon de lit qui faisait le commentaire du commentaire : "Tu vois, pour moi, l'amour c'est comme le ciné-club. Le film, en général, j'aime bien, mais le débat..." Cela me fait penser qu'en ce moment on peut entendre en fin d'après-midi sur France Culture Michel Onfray démonter avec une rigueur implacable et drôle le "mythe scientifique" construit par Freud sur ses propres névroses incestueuses : c'est Lumineux et Libérateur. Et aussi à ce merveilleux personnage de "La tache" de Philip Roth, une femme prolétarisée qui est la maîtresse d'un doyen de fac hyper-cultivé, et qui fait croire à tout le monde qu'elle est illettrée, pour que les discours de son amant ne polluent pas l'animalité pure de leur amour. Une vraie leçon de vie, qui donne envie de se taire, parfois.
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 05 août 2010 à 08:07
@ Achille | 04 août 2010 à 09:13
«Je ne sais pas si vous avez été amoureuse dans votre vie, mais si tel a été le cas, je crains que votre partenaire n’ait eu l’impression de subir une véritable psychanalyse lors de vos moments d’intimité.»
Je ne parlais pas de moi, je tressais juste des mots autour du tableau. Dans la vraie vie, rassurez-vous, l'homme auquel il arrive de partager ma couche a parfaitement le droit de « p...r au lit » sans que ça déclenche obligatoirement son analyse...
Rédigé par : Catherine JACOB@Achille | 04 août 2010 à 18:31
Je vous parle de l'amour vrai, pas de coup de foudre, pas de l’éphémère, non, celui qui dure jusqu'à la mort.
Ceux qui se sont aimés toute une vie, qui ont su respecter leur contrat de mariage, ils se tiennent par la main, souvent sur un banc public, pour être plus près l'un de l'autre ; les mots ne sont pas nécessaires, quand le premier part le second suit, c'est normal, croyant ou pas, il est prêt à rejoindre son conjoint, ce n'est pas un suicide, c'est le dernier acte de l'amour avec un grand A.
Voilà le véritable amour.
Rédigé par : Sylvain | 04 août 2010 à 17:28
Cher JDR
Quand ça fonctionne ça fonctionne malgré les défauts des deux (ou grâce à eux).
De là à y voir des règles générales dictant ce qu'il faut faire... Vous fanfaronnez un peu, je trouve. Vous allez devoir offrir des fleurs.
Rédigé par : Alex paulista | 04 août 2010 à 13:47
Quel écart formidable! Du Conseil constitutionnel où comme à l'Académie on doit pas souvent faire galipette là-dedans aux histoires de fesses via Pascal Bruckner philosophe autant que moi je suis cosmonaute, il faut oser … Mon cher PB, ne seriez-vous en train de dire à la foultitude qu'un avocat général reste et demeure un homme ou une femme avant tout capables de tout ce que d'autres qui ne le sont pas sont capables? C'est une façon comme une autre et certes honnête, sincère et respectable de rapprocher le peuple de son accusateur … J'ai éclaté de rire à la lecture de la formulation de cette chère Louise Labbé; il y a des jours comme ça … Je me suis dit!: mais c'est vrai, ça! qu'est-ce que tu fais, toi, après l'amour? Et j'ai réfléchi … Oh, je suis arrivé à des conclusions qui m'ont fait me tordre … C'est que soudain, je venais de comprendre qu'après l'amour, je ne disais rien, absolument rien et elles non plus; j'avais à chaque fois tout dit pendant l'amour et soûlé mes chères compagnes de mes longs commentaires … C'est ainsi, c'est ma constitution … L'idéal c'est quand une répond à mes discours par des discours plus pertinents; alors là, je ne vous raconte pas les débats et leur qualité … La durée s'installe, plus de six mois parfois, jusqu'à ce que nous ayons épuisé le sujet, digressions incluses car toujours des digressions viennent s'immiscer, c'est la loi du genre ... Une suivante parfois me fait douter de la validité de la thèse de la précédente ou ébranler absolument la mienne, ce qui n'est pas sans m'affaiblir momentanément puis me forcir pour la prochaine conversation avec une autre ... Parfois, il m'arrive d'éclater de rire mais je n'en perd pas pour autant mes arguments et le fil de notre explication. Le silence, c'est l'horreur; on entend le bruit des corps … Quant à l'obscurité, c'est effrayant … Pour conclure, je n'aurai qu'un seul mot: l'essentiel est que ça s'emboîte bien! Que cela fasse feu! Tout le reste n'est qu'artifice et … merde à Bruckner!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 août 2010 à 11:50
Erratum :
J'entends vos clameurs et vous prie d'excuser mon erreur : il s'agit du livre "Le Sanglot de l'Homme Blanc" de Pascal Bruckner. Et non pas du "fardeau de l'homme blanc" (Kipling), comme je l'ai écrit..
**Le Sanglot de l’homme blanc. Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi est un essai polémique écrit par le philosophe, romancier et essayiste français Pascal Bruckner en 1983.
Ce livre est consacré à ce que l’auteur décrit comme le sentimentalisme tiers-mondiste d’une frange de la gauche occidentale qui, toujours selon l’auteur, se complait dans une auto-culpabilisation à bon compte. (Wikipedia)
Rédigé par : Savonarole | 04 août 2010 à 10:56
Le couple contemporain, c'est 1 mariage sur 3 en province, et 1 sur 2 à Paris qui échoue.
Mais ça c'est pas bien grave, ça concerne des adultes responsables de leurs choix et erreurs.
Mais ça signifie autant de "familles monoparentales" ou "recomposées" où les enfants sont ballotés de parents en beaux-parents, d'absence de parents en grands-parents. Et dans bien des cas, ça signifie surtout une certaine carence éducative.
Enfin, le mariage jusqu'à très récemment n'a jamais été une question d'amour, mais seulement un cadre juridique pour élever des enfants dans une certaine sécurité.
Ainsi dans les pièces de Molière, lors de mariages, c'est toujours le notaire qui est amené, jamais le prêtre.
Rédigé par : cyd | 04 août 2010 à 10:22
@Catherine Jacob
Vous dites : « Mais peut-être que c'est cela, en fin de compte, l'amour, ce qui n'est plus ou pas encore, qu'on passe son temps à pleurer ou à espérer, et qu'on ne voit déjà plus quand il est toujours là, cette inquiétude, cet Eros (de la famille de eromai, demander), cet être en demande de, de l'ontologie heideggerienne, cette tension vers que rien jamais ne saurait vraiment épuiser et donc finalement satisfaire, dont le bouddhisme nous conseille de nous défaire si l'on souhaite être heureux... »
Je ne sais pas si vous avez été amoureuse dans votre vie, mais si tel a été le cas, je crains que votre partenaire n’ait eu l’impression de subir une véritable psychanalyse lors de vos moments d’intimité.
Rédigé par : Achille | 04 août 2010 à 09:13
Je préfère Bruckner lorsqu'il nous parlait du "fardeau de l'homme blanc".
On veut bien s'extasier sur la moindre vignette ou décalcomanie de nos ex-nouveaux philosophes, mais franchement ça prend l'eau de toutes parts...
-Finkielkraut qui ne pense plus qu'au foot,
-Onfray qui découvre, en 2010, que Freud est une quincaillerie digne d'Ali Baba,
-Régis Debray qui nous fait une "crise de la cinquantaine" tous les 10 ans,
-Glucksmann, qui voit des Poutine sous son lit,
Comme disait mon Adjudant-chef : "ça pisse pas loin !"...
Rédigé par : Savonarole | 04 août 2010 à 08:43
@Catherine Jacob : « le délicieux après l’amour c’était d’en parler ».
______________________________________
Je préfère : "après l'amour, le premier qui parle dit une bêtise"...
Rédigé par : Savonarole | 04 août 2010 à 08:27
Bonjour Philippe Bilger,
Vous nous dites : » C’était la poétesse Louise Labbé qui glissait au creux des cœurs que « le délicieux après l’amour c’était d’en parler ».
Henry de Montherlant lui, disait : « Après avoir fait l'amour, le premier qui parle dit une bêtise ». Bien qu’étant poète lui aussi, il faut reconnaître que sa conception de l’amour était d’une autre nature que celle de Louise Labbé...
Plus sérieusement, je pense que l’ardeur des amours de jeunesse s’estompe avec le temps. Par contre, malgré les orages inévitables qui surgissent au cours d’une longue vie de couple, se tissent une complicité et un besoin l’un de l’autre qui peuvent durer toute une vie. Et même quelques écarts au détour du chemin ne peuvent détruire cette belle harmonie des couples qui ne se séparent que dans la mort.
Rédigé par : Achille | 04 août 2010 à 08:17
Gageons que ce billet vous vaudra une convocation par votre hiérarchie (pas Place Vendôme mais à la maison, au fond du couloir à droite) et vous ne couperez pas aux sanctions disciplinaires, mon lascar, mais cela devrait être assez doux.
Il faut être deux, dites-vous, et c'est quand même bien le problème. Oh, il m'a fallu bien des années, une petite quarantaine disons, pour dénicher le coupable des séparations vécues. J'ai été féministe longtemps. J'ai tout fait bien, sans lésiner, la vaisselle et le repassage bien avant la mode ridicule des nouveaux pères. J'ai pris ma moitié de ménage, de biberons de nuit et de changements de couches. J'ai su mettre de côté certaines ambitions que mes multiples talents me rendaient accessibles pour faire passer Madame devant et sa toujours plus poussive carrière. Et tout cela dans la fantaisie, pétri d'amour que j'étais, toujours à me demander quelle surprise j'aurais pu imaginer pour la soirée. Et même pas fatigué la nuit venue, hardi ! Et un jour, Madame dit stop. Trop gâtée sans doute qu'elle était, trop habituée aux attentions de son homme. La routine du bonheur et de l'équilibre n'est qu'une routine.
J'en ai donc fini avec le féminisme, vacciné, immunisé définitivement et du côté de ma barbe est désormais la toute-puissance. Oignez vilaine, elle vous poindra, poignez vilaine, elle vous oindra ! Le féminisme, messieurs, est cette calamité qui vous conduit aussi bien devant le juge aux affaires familiales avec le sentiment supplémentaire de vous être fait escroquer pire qu'avec Madoff. Et l'homme amoureux n'a pas vocation à remiser son autorité naturelle pas plus que sa flemme domestique. D'où viendrait donc qu'un bouquet de fleur ne saurait récompenser une chemise bien pliée ? Et s'il faut tempérer les effets trop voyants d'une phallocratie retrouvée, c'est à moi, en ma sagesse, d'en juger ! Si je rince trois verres, c'est à ma mansuétude qu'on le doit et je puis exiger des câlineries ineffables pour avoir, de ma propre initiative, rangé mes chaussettes une fois dans la semaine. Mon petit-déjeuner sera servi le premier puisque je suis le dernier levé sans que je néglige de flatter généreusement la croupe de celle qui l'a préparé.
Il en va de même des douceurs dont les migraines sont bannies. L'amour ne suggère pas de tempérance en la matière, c'est quand je le décide étant entendu comme une évidence que mes attentions sont attendues impatiemment à quelque moment qu'elles se produisent.
Le féminisme, voilà l'ennemi de la conjonction idéale de la durée et de l'intensité. Cette sotte idéologie qui vise à régler le tempo de l'un et l'autre sur le même métronome. Ni trop, ni pas assez, le féminisme fait dans le pastel et le délayage. Madame n'est plus vraiment Madame, Monsieur plus tout à fait Monsieur. A porter alternativement la culotte et le tablier, on ne sait plus ce qu'il y a dessous. Le couple devient une paire. C'est fichu.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 04 août 2010 à 03:20
Répondre á ce billet, c'est se découvrir inévitablement.
Je n'ai pas votre courage.
Rédigé par : jpledun | 04 août 2010 à 02:48
Le titre du Nouvel Obs est impropre. Il est facile de faire durer un couple, il suffit de consentir à le subir quand la vie en couple ne s'avère pas satisfaisante et cela, beaucoup de couples en maîtrisent la méthode.
Mais ne chicanons pas, j'avais bien compris l'ambition du NO.
Je ne sais pas combien d'exemplaires seront acquis mais il est évident que le NO touchera un public beaucoup plus large que la presse féminine qui titre régulièrement ses magazines "Comment garder Jules".
La question (celle du NO) intéresse tout le monde, y compris ceux qui, comme moi, ne l'ont pas acheté.
Contrairement aux ambitions sociales, financières ou sportives, l'amour a ceci de particulier que personne ne renonce totalement à l'idée d'y avoir droit.
Tout le monde n'a pas le même potentiel de séduction mais s'il est un domaine où les recettes du succès ne s'appliquent pas, c'est bien ce domaine-là, de sorte que personne n'y renonce vraiment définitivement.
C'est peut-être là la difficulté et la magie de la question posée : il n'y pas de recette, il n'existe aucune réponse.
Admiration, respect, entente sexuelle, plastique et connivence sont évidemment des atouts majeurs, mais qui peut vraiment affirmer que ce sont les détonateurs et non la simple conséquence de l'amour ?
Je connais des couples névrotiques qui s'entendent très bien, ayant trouvé un équilibre dans leurs névroses respectives.
Inversement, le couple de ma petite soeur vient de rompre, les intéressés s'étant rendu compte qu'ils n'étaient que "très bons amis, le sexe en plus."
Naïvement (il m'arrive de l'être), je pensais que les 5 atouts cités plus hauts cumulés ne pouvait que donner un Amour durable.
Eh bien non, et je n'ai plus une piste.
Finalement, ce n'est pas plus mal.
Ce n'est pas plus mal que les couples réussis ne sachent pas précisément comment ils en sont arrivés là, le couple y gagne certainement en fantaisie.
Ce n'est pas plus mal qu'il n'y ait pas que des gens dits équilibrés qui connaissent ce bonheur-là.
Monsieur Bilger, vous avez écrit dans deux de vos livres (pour ceux qui ne les ont pas encore lus, pub ci-contre) que vous aviez rencontré l'Amour lors de votre second mariage et que la passion était encore vive.
Vous avez tous deux trouvé le Graal, FELICITATIONS !
Rédigé par : Judith | 03 août 2010 à 20:45
"Plutôt parce qu’elle impose, pour être menée à bien, une volonté de vivre, une exigence de perfection et de totalité, un besoin de ne rien laisser en dehors du champ et du chant amoureux"
Je ne ressens pas du tout les choses comme cela. L'intimité est encore le seul endroit qu'il nous reste pour laisser de côté l'"exigence" que nous impose le monde extérieur.
C'est justement ce mépris de l'extériorité qui définit en partie le couple.
Ainsi l'attachement se définit en négatif: d'abord une sensation de manque quand on est séparé, manque de la personne et de cet univers intime.
Pareil pour l'alchimie des corps. Les odeurs fabriquées ne me font rien.
Pour le plaisir charnel, ces exigences venues de "ceux qui en parlent" sont à mon sens les pires poisons. Il s'agit au contraire de jeu et de la joie de ressentir son animalité transborder. C'est comme le sport: si on le pratique pour garder la ligne, on s'arrête vite. Il faut savoir redevenir gamin et courir derrière la balle. Et là, je vous assure que le côté "fatigant" disparaît.
Et votre dernière phrase, qui transfère cette exigence du monde extérieur vers la partenaire... c'est le stress !
Heureusement chacun trouve son pendant, chaque pot a son couvercle. Mais je ne suis pas bien sûr que le couple moderne corresponde au standard que vous décrivez.
Ce billet donne l'impression de positiver une séparation, j'ai l'impression. Une manière de transformer un défaut en qualité. Alors qu'il n'y a rien à positiver: si on se sépare, c'est avant tout parce qu'on n'était pas compatible sur le long terme, et qu'on a les moyens de l'assumer. Point.
Rédigé par : Alex paulista | 03 août 2010 à 18:49
« C’était la poétesse Louise Labbé qui glissait au creux des cœurs que « le délicieux après l’amour c’était d’en parler ».
Ce n'était cependant manifestement pas le cas du couple du tableau de Hopper
comme attend aussi, peut-être, cette autre Solitary Figure in a Theatre devant une scène vide...
Excursion into Philosophy dont la femme (en tout cas c'est la même nuisette) se retrouve seule à attendre encore devant la fenêtre ouverte
Mais peut-être que c'est cela, en fin de compte, l'amour, ce qui n'est plus ou pas encore, qu'on passe son temps à pleurer ou à espérer, et qu'on ne voit déjà plus quand il est toujours là, cette inquiétude, cet Eros (de la famille de eromai, demander), cet être en demande de, de l'ontologie heideggerienne, cette tension vers que rien jamais ne saurait vraiment épuiser et donc finalement satisfaire, dont le bouddhisme nous conseille de nous défaire si l'on souhaite être heureux...Qui sait.. Mais sommes-nous faits pour être heureux ou seulement pour désirer l'être...
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 août 2010 à 18:29
Bonjour,
Je suis devenu un lecteur "intéressé" à deux titres.
Au sens trivial puisque j'espère un commentaire et un appui dans ma lutte contre l'oppression fiscale.
Au sens intellectuel car votre blog, que je ne connaissais pas, me ravit.
Alors concernant l'amour, l'intensité et la durée, vous avez mille fois raison.
Mon épouse et moi-même sommes mariés depuis 44 ans, chaque jour qui passe est motif de conquête et de nouveauté, je veux dire en amour. La vie matérielle et professionnelle n'arrive pas au dixième de ces émotions. Cependant, si elles permettent la construction perpétuelle du couple et de ce qui va avec, famille et enfants, il faut reconnaître qu'il y a un prix à payer en performances sociales, inévitablement un peu délaissées.
Cordialement. H. Dumas
Rédigé par : Henri Dumas | 03 août 2010 à 18:26
"...pour pouvoir gagner."
Symptomatiquement votre propos, M. Bilger, se termine par ces mots, "pour pouvoir gagner".
Je récuse pour ma part l'idée de victoire, de réussite, qui les sous-tend.
Mais sans doute suis-je trop "tiède" et trop "réaliste" pour avoir un point de vue digne d'intérêt en la matière.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 03 août 2010 à 16:20