Magnifique portrait d'un avocat dans Le Figaro, sous la signature d'Arnaud de La Grange.
Il ne s'agit pas d'un avocat français mais d'un avocat chinois, Zhang Sizhi, auréolé par "la noblesse des causes perdues".
Je ne pouvais pas accueillir avec plus de bonheur l'intrusion de cette personnalité étrangère qu'à l'issue de ces mois qui ont vu se multiplier en France les classements d'avocats... Au point que c'est devenu une mode pour chaque magazine d'offrir aux lecteurs sa liste privilégiée, sa sélection indiscutable (Challenges, Paris Match, GQ, Journal du Dimanche et autres).
Le ridicule de cette compétition avalisée par les décrets médiatiques est d'autant plus vif que, à l'exception de quelques réussites respectées et exemplaires, beaucoup des distingués sont venus à la lumière par un abus de considération, un copinage opportun ou, ce qui est plus grave, par une méconnaissance totale de la part des journalistes des réputations authentiques et des compétences véritables. Ainsi on pouvait remarquer, aux côtés notamment de Paul Lombard, Georges Kiejman, Dupont-Moretti, Pierre Haïk et Hervé Témime qui, qu'on les apprécie ou non, appartiennent indiscutablement au premier cercle, une cohorte de plaideurs rendus illustres par une affaire et rangés à perpétuité dans les tiroirs médiatiques. En prenant connaissance de certains noms, j'ai été effaré de constater comme les critères objectifs comptaient peu mais que seules prospéraient les connivences et les approximations. Le journaliste, trop souvent, aime l'avocat qui l'aime.
Ce qui pervertit l'analyse, c'est que la morale - aussi bien professionnelle que personnelle - ne paraît pas un facteur décisif dans l'évaluation des profils alors que pour moi qui les connais, une discrimination très nette peut être opérée entre les pragmatiques sans scrupules et les enthousiastes lucides, entre les bateleurs superficiels et les intelligents réalistes, entre les menteurs sans dégoût et les sincères autant que possible, entre les cyniques et les épris d'éthique. Il ne s'agit pas tant d'observer à la lettre les règles et la courtoisie judiciaires que de s'imprégner, à l'audience ou hors de celle-ci, des exigences qui constituent l'homme en avocat estimé et l'avocat en homme respecté.
Zhang Sizhi, lui, c'est d'abord le courage, la persévérance, l'entêtement au service de la justice pour faire progresser un Etat de droit encore dans ses limbes. C'est une présence continue et chaleureuse, peut-être impuissante mais fidèle, auprès de coupables ou d'innocents, peu importe, puisque les uns et les autres ont le besoin absolu d'un dernier rempart humain pour être protégés de la cruauté d'un système voué à les broyer. C'est un avocat qui, avec humilité et orgueil, nous déclare, et c'est si juste : "J'ai perdu tous mes procès. Mais je suis sûr que l'histoire prouvera qu'en fait je les ai gagnés". C'est enfin un homme qui, depuis 1979, trouve sa voie et sa voix, accomplit son destin, fait preuve de courage et aussi, parce qu'il le faut, d'habileté politique, soutient les droits de l'homme, met le plus possible d'équité et d'humanité dans une justice soumise à une dictature, représente un avocat tel qu'on le rêve, qu'on le veut. Un modèle donc, du type de ceux que fabriquent les totalitarismes comme si leur bonne conscience était assouvie en contraignant quelques âmes à être d'élite.
Aux qualités que l'épreuve impose à un Zhang Sizhi, connaîtrait-on beaucoup d'avocats français dignes d'être cet avocat chinois ?
Zhang Sizhi, un avocat hors concours.
J'avoue que ce rebondissement m'amuse doublement.
D'abord parce qu'il démontre à quel point la détention provisoire s'avère indispensable pour les crimes et ce, en dépit de la présomption d'innocence.
La présomption d'innocence suppose que le jury aborde l'affaire sans préjugé, pas que l'on prenne le risque de sacrifier l'enquête ou l'instruction en son nom, lorsque risque il y a.
Le risque de pression sur les témoins est toujours énorme, que l'accusé soit ou non innocent.
Ce rebondissement m'amuse également parce que, pour une fois, je prendrais bien la défense de ses avocats.
Je ne serais pas étonnée que l'accusé acculé se soit défaussé en affirmant "j'ai fait cela sur le conseil de mes avocats".
Dans de telles conditions, il est évident qu'ils ne pouvaient faire autrement que de se décharger.
Un avocat un poil expérimenté sait à quel point il doit surveiller ses propos.
Nombreux sont les clients qui leur font dire ce qu'ils n'ont pas dit, histoire de donner de la crédibilité ("mon avocat m'a dit que tu n'avais pas le droit d'emmener le petit au zoo") ou de se défausser ("ce n'est pas mon idée, c'est celle de mon avocat").
Oui je visualise bien notre bonhomme "je n'ai pas tué ma femme et ce sont mes avocats qui m'ont dit que je devais intervenir auprès des témoins pour les convaincre de dire la vérité".
Mon avocat m'a dit que... Ben voyons.
Rédigé par : Judith | 03 octobre 2010 à 11:50
@ Duval Uzan
Oui et non.
C'est aussi pour le lecteur le charme de ce blog que de se souvenir d'un billet plus ancien lequel, pile poil, grâce au parti pris de sincérité intellectuelle, éclaire d'un trait une actualité judiciaire consternante.
"...alors que pour moi qui les connais, une discrimination très nette peut être opérée entre les pragmatiques sans scrupules et les enthousiastes lucides, entre les bateleurs superficiels et les intelligents réalistes, entre les menteurs sans dégoût et les sincères autant que possible, entre les cyniques et les épris d'éthique..."
Je peux comprendre qu'un incident comme celui survenu dans la cour d'assises de Montpellier mette très à mal une stratégie de défense.
Mais un système de défense qui explose d'un coup d'un seul en raison d'un élément présenté par les journalistes comme une sorte de coup de théâtre absolument inouï - en même temps, à mon avis, des accusés terriblement tentés d’échafauder des constructions hasardeuses faites de bric et de broc, avec du tout et du rien, ne doivent pourtant pas être des raretés.
Donc un épisode, somme toute, assez classique, venant contrarier la défense au point de l'exploser révèle, à mon sens, une stratégie de départ bien peu sécurisée et incomplète dans son élaboration.
A mes yeux, le plus grave de la part des deux avocats a été de faire valoir dans la cour d’assises, avec pertes et fracas et roulements de tambour, un pacte de confiance qu'ils ont décrit comme explosé entre leur client et eux.
Parce que vexés et ne maîtrisant pas leur vanité blessée, livrer cet accusé aux abîmes de l'accusation, laquelle avec cet épisode, pour le moment, ne démontre toujours rien, je dois dire que la phrase de Philippe Bilger trouve en moi un écho particulier.
Vraiment, à mon sens, il manque dans le paragraphe du billet que je viens de citer un couple de mots qui s'assortissent très bien : l'inconséquence et la vanité.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 03 octobre 2010 à 08:41
@Duval Uzan
Si mes souvenirs sont bons, cela c'est déjà vu dans un procès, ces mêmes avocats peuvent être commis d'office.
Mais comme le procès est reporté l'accusé aura tout le temps d'en changer.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 octobre 2010 à 23:23
@ Véronique Raffeneau sur "Un avocat hors concours" 26 août 2010
"A la suite du versement de ces documents, les deux avocats de Jean-Michel Bissonnet ont annoncé qu’ils ne pouvaient plus assurer la défense de leur client, tandis que l’avocate de ses deux fils exhortait l’accusé à dire la vérité."
Il y a deux ou trois ans j’aurais dit bravo !
Maintenant si je comprends bien, un tel désistement équivaut à condamnation puisqu’il n’y aurait aucune défense possible. Donc pas de procès.
Mais j’ai vu bien pire. Bien que ce ne soit que lors d’une affaire civile : il y a des avocats qui se trompent de client juste le jour du procès !
Quant à l’honneur c’est quelque chose qui est devenu tout à fait obsolète.
« Ma parole d’honneur », comme on disait si souvent quand nous étions enfants.
Monsieur Philippe Bilger :
Je pense qu'il faudrait faire deux rubriques concernant les commentaires récents.
Celles correspondant aux billets récents et celles aux billets anciens.
Parce que les commentaires concernant les billets récents ont tendance à effacer les autres, comme celui-ci par exemple.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 02 octobre 2010 à 22:45
"Aux qualités que l'épreuve impose à un Zhang Sizhi, connaîtrait-on beaucoup d'avocats français dignes d'être cet avocat chinois ?"
En tous les cas, je pense qu’il y a deux avocats français qui sont totalement hors concours.
Extrait de "Procès Bissonnet, rendez-vous en janvier" -
P. Robert-Diard, 01-10:
"A la suite du versement de ces documents, les deux avocats de Jean-Michel Bissonnet ont annoncé qu’ils ne pouvaient plus assurer la défense de leur client, tandis que l’avocate de ses deux fils exhortait l’accusé à dire la vérité."
Je suis très étonnée et indignée par le lâchage en direct, d'un coup d'un seul, des avocats de ce prévenu.
Chacun peut interpréter comme bon lui semble ce qui a conduit à interrompre ce procès.
Mais des avocats de la défense qui ne savent pas traverser les premières intempéries d'un procès et se tenir droits face aux adversités, je dois dire que cet épisode est totalement consternant.
On se surprend à penser qu'un mal, effectivement, peut devenir un bien. Si nous considérons qu'au fond ce prévenu devait être en réalité bien mal assisté par ceux qui avaient accepté la charge et l'honneur de le défendre - les avocats disent toujours le mot "honneur" au départ d'une plaidoirie...
Je pensais que dans l'esprit d’un avocat, défendre c'est toujours envers et contre tout.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 02 octobre 2010 à 05:22
@ Duval Uzan
Vous savez, même si nous nous sommes éloignées du propos initial du billet de Philippe Bilger, nous sommes au coeur d'une question à mon avis très importante, celle de l'accessibilité à la justice et celle de l'accessibilité de la justice.
Naturellement oui, une culture juridique et judiciaire devrait faire partie d'une culture générale de base avec des enseignements portant sur les principes fondamentaux qui gouvernent le droit et ceux qui structurent les institutions judiciaires.
Avec également des professionnels judiciaires qui ne se contentent pas pour toute réponse d'une fin de non recevoir, mais qui se donnent la peine d'expliquer à un justiciable pourquoi, par exemple, en tant que partie dans une procédure type plainte avec constitution de partie civile, il ne peut pas avoir accès directement aux pièces de son dossier.
Selon moi un professionnel judiciaire respectable est celui qui veut et qui sait donner les clés pour comprendre telle ou telle disposition ou décision de justice.
Alors, bien entendu...
"Il ne s'agit pas tant d'observer à la lettre les règles et la courtoisie judiciaires que de s'imprégner, à l'audience ou hors de celle-ci, des exigences qui constituent l'homme en avocat estimé et l'avocat en homme respecté."
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 août 2010 à 09:57
Ci-après suite et fin des extraits de l'interview de Me Zhang mis en ligne sur Zeit_Online
-15'34''/29'12''-
J'ai eu davantage confiance en moi après l'affaire Wang Juntao. Je prends alors conscience que je peux traiter de tels cas. Lorsque j'ai entrepris l'affaire Bao Tong, j'étais plus conscient de moi qu'auparavant. Au milieu des avocats chinois.
16'04''- Ma vie de famille -
J'ai pour principe de tenir pour tabou vis-à-vis de ma famille, tout ce qui touche à mon travail. Par conséquent, ils se plaignent toujours d'ignorer ce que je peux bien fabriquer.
C'est également l'une des raisons pour lesquelles je me retire/réfugie ici.
Quand je travaille, ce n'est jamais dans un environnement familial. Jamais! C'est en effet vital, vu que je prends toujours des affaires à risque. Après avoir défendu Wang Juntao, je m'étais mentalement préparé à être sanctionné par le gouvernement. Si j'avais dû devenir le codétenu de Wang Juntao, j'aurai eu en somme les mains liées sur tous les plans. Mais je devais penser à ma famille. C'est encore aujourd'hui une habitude en effet que de placer toute une famille en garde à vue. C'est pourquoi je n'évoque jamais mon travail avec mes proches. Ne sachant rien, ils ne risquent pas de se retrouver embarqués/impliqués dans les affaires dont j'ai la charge.
17'15''- Les jeunes avocats en Chine -
Je pense sincèrement qu'il y a en Chine, nombre d'excellents avocats en Chine. Ils font bien leur travail. Il est incontestable que leur niveau technique est élevé. Ils sont très engagés. Beaucoup d'entre eux ont gagné la confiance de leurs mandants grâce à leur savoir-faire et à leurs connaissances, ce qui leur a même permis de faire fortune. C'est une bonne chose. Mais on ne peut éviter de se poser cette question: Est-ce suffisant? Comment les avocats chinois pourraient-ils donc encore s'améliorer? Il nous faudrait de grands tenors. Il ne manque pas bien évidemment d' avocats qui en auraient l'envergure. Je pense qu'en fait nous avons négligé de rechercher de telles personnalités, de les faire émerger et de les guider. En outre, les plus talentueux d'entre eux ignorent eux-mêmes leur propre potentiel. Ils ne savent pas utiliser leurs points forts à bon escient, pour booster l'évolution de leur profession/faire avancer le Schmilblick. Par exemple, la sauvegarde des droits de l'homme, qui est une question politiquement sensible. Nombre de jeunes avocats font preuve dans ce domaine non seulement de vastes connaissances, mais également d'un niveau élevé de déontologie. Malheureusement, il y a aussi beaucoup qui sous couleur de « droits de l'homme » ne recherchent en fait que leur propre intérêt. Il ne s'agit pour eux que d'y gagner réputation et gros honoraires. Mais en réalité, il est de notre devoir malgré tout de chercher à améliorer le sort des droits de l'homme et si possible à brève échéance. Ce ne sera pas simple et ce sera même très difficile. Il y a très peu d'espoir qu'on y parvienne. Je pense que l'erreur judiciaire est un phénomène universel. Le problème en Chine c'est qu'au lieu de chercher à la corriger, on cherche souvent au contraire à la faire naître/susciter (=au lieu de viser à la réduire on s'appliquerait plutôt à l'encourager?). Nous autres, avocats, nous n'avons pas le droit d'entériner le statu quo sur ce point. Mais comment combattre ce fléau? Nous devons faire appel pour ce faire, à notre savoir comme à notre sens stratégique. Il y existe de jeunes avocats pour avoir et le courage et les connaissances techniques à cet effet. Cependant, ils manquent à la fois d'expérience et de discernement. Ils ne comprennent pas qu'il est primordial de commencer par se protéger soi-même dans cette bataille. J'ai dit à Teng Biao (un jeune avocat), que si nous devons risquer notre tête, il faut que cela en vaille la peine. Après les émeutes du 14 Mars 2008, Teng Biao et plusieurs autres avocats ont rendu publique leur volonté de se rendre au Tibet y défendre les tibétains qui avaient été arrêtés. Il n'y avait rien de plus stupide! Je leur ai dit immédiatement ce qui aller se passer: « Il n'y aura pas que vous à ne pas pouvoir y aller; Même lorsqu'à l'avenir les Tibétains auront besoin de recourir à un avocat de Pékin pour les défendre, la conséquence sera qu'aucun avocat de Pékin ne pourra plus se rendre là-bas. Car le gouvernement et la Cour feront tout pour l'empêcher. J'ai moi-même vécu pareille situation. Comme je l'avais prédit, personne ne fut autorisé à se rendre auprès des intéressés. Personne! Je ne m'étais pas trompé. Un avocat doit commencer par faire preuve de sens tactique. Je suis opposé aux déclarations préalables ou préliminaires aux procès. Non seulement il ne devrait pas être question de se contenter d'attirer ainsi l'attention, mais encore, les avocats doivent s'appuyer sur la publicité du procès. La situation des barreaux de Chine est délicate et compliquée. Ce qui explique que l'avocature ait besoin pour exister et se développer davantage et sans à coups, des soutiens et des encouragements susceptibles de lui venir de tous côtés.
23'01''-Le rôle des médias -
Cela ne mène jamais vraiment à grand chose de rechercher le soutien des médias étrangers dans le cadre précis de notre travail. Au contraire, c'est même souvent contreproductif. A contrario les médias étrangers peuvent indubitablement être d'une aide précieuse lorsqu'il s'agit d'attirer l'attention sur certaines difficultés. Et des reportages constructifs comme celui-ci peuvent être très utiles. Mais je ne suis pas également sans savoir à quel point le gouvernement chinois trouve détestable que nous donnions des interviews aux médias étrangers. Bien évidemment, le gouvernement ne me fait pas danser à sa guise au son de la flûte. Ce n'est pas la question. Mais cela ne vaut pas la peine de mettre mes mandants en danger juste pour une interview. En en pesant les avantages et les inconvénients il apparaît souvent préférable de ne pas donner donner d' interview. Alors je peux travailler en paix évitant de me rendre vulnérable. Il me semble que les informations qui paraissent sur la chine dans les médias étrangers restent très superficielles. En occident, les journalistes se rendent bien compte qu'on a des problèmes mais la plupart du temps, ils ne comprennent pas le pourquoi du comment ça se passe ainsi. Parfois même, et cependant avec les meilleures intentions du monde, ils en rajoutent. Malgré tout, je pense que les journalistes et les avocats sont complémentaires et doivent combattre côte à côte . Nous devons nouer des liens et former un réseau de contrôle des organes de la puissance publique. Ce contrôle sera sévère. Ceci dit, trouver une forme de la coopération efficace ainsi que que des procédés tactiques pertinents, c'est là toute la question!
25'45''-Le dialogue sino-germanique relatif au Droit -
Il me semble quel'accord de coopération juridique sino-germanique, y compris la formation des avocats par l'intermédiaire d' experts étrangers en Chine, une bonne chose. Cela permettra d'améliorer pour commencer les compétences des avocats. Ce qui joue un rôle très important dans notre travail. Ensuite, nous pouvons élargir nos horizons. Nous pouvons suivre la manière dont se développent à 'l'international le droit et la politique. La question de savoir si la Chine va ou non emboîter le pas d'une telle évolution, c'est là en revanche, une autre question. Mais au moins, nous sommes tenus au courant du cours des choses. Je ne crois pas que les étudiants soient très nombreux à l'université à en avoir une idée. Notre système éducatif a encore de gros points faibles. Pourquoi les jeunes sont-ils si peu nombreux à se soucier de politique et de développement à l'heure d'aujourd'hui? Sans doute parce que notre éducation n'y incite pas. Dès lors que certains organismes étrangère mènent à bien des programmes de formation en Chine, le point de vue des participants chinois ne devrait pas manquer de s'élargir. La connaissance des tendances et de l'évolution, représente à tout le moins une petite graine qui germera bien un jour.
27'25''-Le Prix Petra Kelly -
S'il vous plaît, faites-moi la grâce de croire que je suis un avocat chinois tout ce qu'il y a de plus normal. Je ne suis absolument pas cette exception que l'on décrit. Et, c'est en tant que cet avocat ordinaire, qu'il me faut avoir le courage d'accepter ce prix. Pour quelles raisons faut-il donc du courage? Le prix de la Fondation Heinrich Böll représente pour les avocats chinois qui travaillent dans des conditions difficiles, une sorte d'encouragement et d'inspiration. En outre, je partage le point de vue de la Fondation, relatif, par exemple, aux questions environnementales, à la paix, aux droits de l'homme et à la démocratie. J'ai donc besoin de cet appui tout à fait nécessaire qu'elle peut m'apporter. Il faut que je continue de m'informer de toutes ces questions. Ce prix ne signifie pas automatiquement en effet, que le travail accompli jusqu'à présent serait amplement suffisant. Non, absolument pas! Je le prends comme un encouragement à m'investir encore davantage sous l'égide de ces idées, pour le Droit et pour mon Pays. 29'12'' Fin des extraits accessibles en ligne.
Je constate incidemment que le « Pays des Lois », ainsi que la Chine nomme la France, a encore loupé le coche d'une coopération qui porterait sur autre chose que sur vent. Vu que les lois et l'international, s'agissant de ce pays dont la croissance est devenue incontournable, ce n'est pas rien ! Enfin, le jour où on comprendra la différence entre 'critique constructive' et 'critique négative' n'est pas spécialement prêt d'arriver dans ce pays où la critique est avant tout une joute et une passe d'armes qui s'occupe rarement de ses possibles aboutissements !
Ceci dit, sans doute suis-je bien la première à devoir faire son mea culpa sur ce point.
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 août 2010 à 17:43
Par un hasard de l'agenda familial, je viens
de visionner les informations sur FR2 avec
Mademoiselle Marie Drucker, qui commence par l'information sur la personne menacée de
lapidation et la manifestation qui a (?) lieu
en ce moment même au Trocadéro !
Information essentielle de ce journal bref
avec correspondante au Trocadéro (Benguigui) qui nous explique que c'est le ramadan et que pendant cette période, etc.
Suit une information quelconque et l'avis
journalier de la rétention des deux journalistes... Puis nous passons à l'info sur
l'université d'été du PS.
Bref, la principale info de ce midi est donc
cette période de ramadan et tout le tintouin
qui va avec !
Un service public qui prend parti délibérément de cette manière, cela me laisse pantoise.
Alors que quarante jours avant Pâques les catholiques (ceux qui pratiquent
l'hygiénique jeûne ou abstinence) ne sont
même pas cités alors qu'ils font partie
intégrante de la culture de ce pays ?...
ça commence à me les briser menu !
Mes ami(e)s et copains-ines pratiquant
la religion musulmane et donc le ramadan
savent combien nous avons pu les aider durant cette période pour le respect de leur
croyance.
Comme moi, ils -elles- relèvent les dérives
qui ne manquent pas en ce temps !
Donc perso, nous nous préparons à n'importe
quelle fascination débilitante de la part
de journalistes, politiques, intellectuels
et autres chercheurs de gloriole venteuse
mettant en garde de ce fait les même instances de réactions vives et regrettables.
Rédigé par : calamity jane | 28 août 2010 à 13:37
1 - Je n'ai parlé d'aucune plainte réelle mais de la possibilité.
Bien sûr que l'avocat sait bien mieux que le tout venant et qu'il ne suffit pas de lire le code pour savoir.
Je dis que le justiciable devrait avoir le droit de raconter son affaire avec ses mots
et que si la plainte est agréée par le doyen des juges d'instruction il doit pouvoir continuer jusqu'à la fin de l'instruction. Comme le dossier est mis à sa disposition après la décision ou après l'arrêt pourquoi ne peut-il le consulter tout seul ?
Quand j'ai dit que c'est le justiciable qui décide, il s'agit de l'appel ou de la cassation, et pour le faire c'est la moindre des choses qu'on le laisse lire les pièces contenues dans le dossier.
Mais comme vous dites il vaut mieux qu'il ne s'embarque pas dans ce processus.
Je ne suis pas juriste ni quoi que ce soit, loin de là, je suis une ignorante ! Mais j'essaie de me cultiver...
J'espère qu'un jour l'Education nationale sera plus active à ce sujet et suivra ce que dit Philippe Bilger dans son billet "SURVOL" ? ou peut-être lui confiera-t-on une mission, une recherche sur la question. Je pense que cela est plus important qu'une recherche sur les effets de la mondialisation.
Il faut poursuivre ce que Jean-Pierre Chevènement a commencé. Il faut aller plus loin et donner la possibilité à l'élève de choisir le droit à la place de la deuxième langue.
Si vous faites une recherche statistique à ce sujet vous constaterez que tout le monde sera d'accord.
Amitiés et grand merci pour vos commentaires que je lis régulièrement.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 28 août 2010 à 10:21
@ Duval Uzan
Votre post du 28-02.
Je n’affirme rien du tout. Je CITE un dictionnaire de droit privé disponible en ligne.
A partir de cette citation, mon idée est de dire que compte tenu de la formulation courante et habituelle des décisions de justice, je souhaite beaucoup de courage et de persévérance à un non professionnel pour comprendre une décision de justice dans tous ses détails, ses implications et ses conséquences, et pour pouvoir le cas échéant la contester.
Personnellement j'aurais beaucoup de difficultés.
Voilà tout.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 28 août 2010 à 09:18
@ Duval Uzan
"Il doit tout de même avoir le droit de consulter les pièces qu’il a demandées !
J’irai plus loin, je dirai que c’est un droit de l’homme les plus fondamental, de ne pas vouloir informer qui que ce soit de son affaire personnelle, qui relève de sa vie privée !
Une plainte s’adresse aux juges pas aux avocats !"
Toujours en deux mots.
Etant entendu que je ne maîtrise absolument pas les grammaires juridiques, étant également entendu que je n'exprime ici que des points de vue et des idées strictement personnels qui, évidemment, n'engagent que moi.
(vous voyez les précautions que je suis obligée de prendre sous peine de me voir reprocher d'infantiliser ou de n'exprimer qu'une vision idéale du fonctionnement de la justice)
Maintenant, intuitivement, avec toutes les marges d'erreur possibles et imaginables, en réponse à votre post.
Vous me parlez d'une plainte avec constitution de partie civile sans intervention d'un avocat. Vous me dites qu'on vous refuse la communication des pièces de votre dossier.
Spontanément, à vous lire, mon HYPOTHESE est que votre demande se heurte au principe selon lequel "une procédure au cours de l'enquête et de l'instruction est secrète.
Toute personne qui concourt à cette procédure est tenue au secret professionnel dans les conditions et sous les peines de l'article 378 du code pénal" (article 11 du CCP).
"C’est le justiciable qui décide s’il veut donner suite ou pas."
Franchement, je pense que le justiciable ne décide jamais de rien. En matière de décision de justice, la ou les décisions appartiennent aux seuls magistrats.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 28 août 2010 à 07:58
"@ Catherine : Je n'ai pas compris le post que vous m'avez adressé"
Normal, Véronique : il n'y a pas de ponctuation, on arrive au bout essoufflé et perdu... Pour quelqu'un qui aime Chopin, c'est surprenant... Madame Jacob, relisez-vous ! Des virgules, des points virgules, des soupirs, quoi ! DE L'HARMONIE !
Rédigé par : sbriglia | 28 août 2010 à 02:35
@ Véronique Raffeneau
Vous dites : "Quand elle a saisi le juge d'instruction, la personne qui en a pris l'initiative est une partie à l'instance répressive, elle a le droit de suivre l'instruction de bout en bout, de remettre des mémoires, et de solliciter des mesures d'instruction. Elle dispose du droit d'utiliser des voies de recours contre les décisions qui lui font grief."
Cela m'étonnerait beaucoup, la consultation du dossier avant l'appel est interdite au justiciable. Il ne peut donc consulter ses pièces que par l'intermédiaire d'un avocat qui comme je vous l'ai dit peut se permettre de demander 3000 euros pour donner accès au dossier dans son cabinet. Le justiciable n'a aucun moyen de faire autrement.
J'aimerais bien que Monsieur Philippe Bilger confirme ou infirme ce que je dis.
Duval Uzan
P.S: Il me semble que personne n'a jusqu'à ce jour porté plainte avec constitution de partie civile sans se "pourvoir" d'un avocat (je n'aime pas le mot "assisté").
Rédigé par : Duval Uzan | 28 août 2010 à 02:00
Rédigé par : sbriglia@Laurent, Oursivi et Savonarole | 26 août 2010 à 09:59
C'est plus maître sbriglia, c'est maître Folace.
Touche pas aux salo..., Gatsby, pardon, Grisbi !
Renversant, non ?
AO
Rédigé par : oursivi@sbrig | 27 août 2010 à 15:00
@Véronique Raffeneau
Vous infantilisez les justiciables !
Sachez que le justiciable a payé une consignation et a pris certains risques que les avocats n’auraient peut-être pas accepté de prendre.
Qu’il a fait une demande d’acte selon l’article 175 du code de procédure pénale, etc. Et que si sa plainte est jugée abusive c’est lui qui payera les condamnations.
Il doit tout de même avoir le droit de consulter les pièces qu’il a demandées !
J’irai plus loin, je dirai que c’est un droit de l’homme les plus fondamental, de ne pas vouloir informer qui que ce soit de son affaire personnelle, qui relève de sa vie privée !
Une plainte s’adresse aux juges pas aux avocats !
C’est le justiciable qui décide s’il veut donner suite ou pas.
Si donc le justiciable ne peut pas aller jusqu’au bout autant ne pas lui permettre de commencer.
Au sujet de ce que dit François F, je crois que nous pouvons instituer quelque chose comme les tribunaux administratifs par exemple.
Il n'est point besoin d'être paranoïaque pour considérer que personne n'est au-dessus de tout soupçon.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 27 août 2010 à 14:28
@ François F.
Merci de l'avoir dit. Véronique Raffeneau me semble avoir, quoique honnête, une conception très idéalisée du fonctionnement de la Justice... On dirait qu'elle n'a jamais vu, dans les audiences correctionnelles, les avocats blaguant ostensiblement avec les magistrats du siège, parfois même sur leurs clients, avec un mépris infini sur ces "cochons de payants", qui de toutes façons doivent passer par eux, ne serait-ce que pour connaître leurs charges et comment elles sont formulées. Quand toutefois ils ont pris la peine de lire le dossier. Le bâtonnier qui a géré ma procédure de divorce par consentement mutuel, m'a dit : "Heureusement que vous étiez mariés. Si vous n'aviez été que concubins, avec deux enfants, cela m'aurait payé ma piscine." Je veux bien que l'aide juridictionnelle ne soit pas un très haut revenu pour un commis d'office, mais ce n'est pas une raison pour mépriser le justiciable parce qu'on a une robe noire et une jabot fendu. Pour moi, ça fait aussi sérieux qu'un habit de torero ou une soutane de prêtre pédophile. "Pour avoir quelque autorité sur les hommes, il faut être distingué d'eux. C'est pour cela que les prêtres ont des bonnets carrés". Voltaire
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 27 août 2010 à 13:49
@ Catherine
Je n'ai pas compris le post que vous m'avez adressé.
@ François F
"Quant elle a saisi le juge d'instruction, la personne qui en a pris l'initiative est une partie à l'instance répressive, elle a le droit de suivre l'instruction de bout en bout, de remettre des mémoires, et de solliciter des mesures d'instruction. Elle dispose du droit d'utiliser des voies de recours contre les décisions qui lui font grief." (Dictionnaire de droit privé - Serge Braudo)
Eh bien, si vous pensez être à même d'assurer la défense de vos intérêts en contestant par exemple les décisions de justice, pas de problème, allez-y, déposez votre plainte sans avocat.
Sans méchanceté aucune contre Catherine, mais bon, la plupart des décisions de justice ressemblent au paragraphe de Catherine. Et en bien pire...
Pour votre 2.
Figurez-vous qu'il y avait de l'ironie dans ma phrase.
Mais je ne suis pas étonnée que vous ne l'ayez pas comprise. Je suis nulle en ironie.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 27 août 2010 à 13:06
1."Sur le sujet particulier d'une plainte avec constitution de partie civile il me semble quand même nécessaire d'être assisté par un avocat, quand bien même son intervention ne serait pas obligatoire."
Nécessaire en quoi ? De quel droit vous permettez-vous de savoir ce qui est nécessaire au justiciable ? Laissez donc les gens décider eux-mêmes. Pour ma part , je persiste a affirmer qu'il est injustifiable (sic!) que les avocats puissent avoir accès aux dossiers et pas les particuliers sans avocat.
Et cette connivence objective entre la Justice et les avocats au détriment des justiciables s'observe partout :
-dans cette "dîme" qu'il faut payer aux avocats quand on veut avoir accès à son dossier pénal.
-dans cette "dîme" qu'il faut payer aux avocats quand on veut divorcer .
-dans cette "dîme" qu'il faut payer aux avocats si notre nouvelle maison a été victime de contrefaçons graves etc.
Comme sous l'Ancien Régime, la "dîme" existe toujours mais ce ne sont plus les mêmes robes noires qui la perçoivent !
La pression qu'exerce la Justice pour inciter le justiciable à "cracher au bassinet" des avocats est constante et navrante.
2."Je ne peux pas être une spécialiste : je me dois d'être à la hauteur dans... tous les domaines."
Dans tous les domaines ? Vraiment ? Je vous laisse VINGT ANS pour m'expliciter en profondeur (ie avec des mots, des phrases, des concepts, des raisonnements dont vous comprenez le sens !) les travaux de Ngô Bao Châu qui lui ont valu la medaille Fields il y a quelques jours.
Sa démonstration du "lemme fondamental" fait environ 150 pages. Ca ne fait même pas une page par mois à étudier !
Et ne répondez pas que le domaine est accessoire : ses travaux entrent dans une vaste fresque dite "programme de Langlands" qui constitue une des plus belles aventures intellectuelles de l'humanité et peut-être la plus grande actuellement.
"Pour l'honneur de l'Esprit humain" comme disait Dieudonné (Jean pas l'autre !)
Rédigé par : Francois F.@Veronique Raffeneau | 27 août 2010 à 10:53
@Véronique Raffeneau | 27 août 2010 à 06:08
Sur le sujet particulier d'une plainte avec constitution de partie civile il me semble quand même nécessaire d'être assisté par un avocat, quand bien même son intervention ne serait pas obligatoire.
Sans doute avez-vous raison ma chère et votre avis est-il de bon sens, mais à condition toutefois que cet avocat n'excipe pas sa conscience à tout bout de champ sans motif, auquel cas nous pourrions légitimement soupçonner quelque chose comme ce que dans certains pays on appelle « des instructions venues d'en haut », cet en-haut qu'en France on appelle par ex. la Chancellerie lors que lesdites instructions s'adressent non pas aux avocats bien sûr, mais aux magistrats du parquet, et qu'en ce qui concerne lesdits avocats on ne saurait nommer vu que dans notre pays, le seul diable existant se résumant en règle générale à la partie adverse dont certaines des méthodes mises en oeuvre sont tout sauf des moyens de droit, il n'y a en principe pas d'en haut, en dehors de ladite bien commode conscience et son excipation abusive!
Rédigé par : Catherine JACOB@Véronique Raffeneau | 27 août 2010 à 10:30
@ sbriglia
"je doute qu'un magistrat payé par l'Etat aurait, dans cette atmosphère délétère, trouvé les mots admirables qui furent alors les siens contre la peine capitale... Il était, ce jour-là, l'honneur de la robe..."
Mais vous savez aussi, cher sbriglia, que dans cette atmosphère délétère, aucun avocat du barreau de Troyes n'avait accepté d'assurer la défense de Patrick Henry, et que ce fut Maître Bocquillon, bâtonnier, qui en assura, en premier, la charge.
Cet avocat, dont l'histoire n'a pas retenu le nom, a été également ce jour-là l'honneur de votre métier. Tout autant et sinon plus que Maître Badinter.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 27 août 2010 à 07:46
@ Duval Uzan
En deux mots.
En réalité mon commentaire n'était qu'une réflexion à caractère très général en réaction à la suggestion de Laboca préconisant des avocats fonctionnaires.
Sur le sujet particulier d'une plainte avec constitution de partie civile il me semble quand même nécessaire d'être assisté par un avocat, quand bien même son intervention ne serait pas obligatoire.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 27 août 2010 à 06:08
"Récemment, j'ai eu une discussion passionnante sur l'histoire du Second Empire et de la Commune de Paris... avec le plombier qui était venu réparer mes toilettes. "
Diablogues :
-M'sieur Dingli, y a un bouchon qui s'est formé, c'est la faute de la commune !
-La commune ?
-Oui, le maire a refusé de changer le tout à l'égout et ça bloque !
-Mais je pourrai utiliser les toilettes du second ?
-Ah non M'sieur Dingli, le second en pire que c'est, ça fait syphon !
-Bon ! va pour la commune et le second en pire ! c'est combien, mon brave ?
(Laurent, j'ai pas pu résister !)
Rédigé par : sbriglia@Laurent | 26 août 2010 à 16:36
Par respect pour le Vénérable Me Zhang et le risque qu'il a pris en s'exprimant en toute franchise, ainsi que pour les commentateurs qui ont daigné l'apprécier, j'ai finalement opté pour ne pas laisser en plan sur le blog, la traduction en français de son interview. Je serai donc tout à fait reconnaissante à Philippe Bilger de bien vouloir l'autoriser. Avec le passage ci-dessous, nous en serons désormais à un peu plus de la moitié. En revanche, vu la longueur, je fais l'économie de la transcription allemande.
7'53''/29'12'' Le procès de la «bande des quatre »(1980)
Je pense qu'il convient replacer l'ensemble dans une perspective historique. La société chinoise sortait d'un temps dans lequel n'existait aucun droit encore moins de loi.
Si nous prenons cela en considération, il nous faut alors concéder que la Chine a fait de grands progrès en direction d'un État de droit.
Ce procès représente une borne/un jalon sur cette voie. Ce fut un procès extrêmement pénible et aussi délicat . Il est à regretter que l'on s'en soit tenu à l'époque à de purs slogans et à des mots vides de sens. Le cœur du problème réside en ce que sa conduite ne se donnait pas la peine de s'appuyer sur le système juridique (sur les codes?). Les hauts fonctionnaires ne respectent pas les lois. Ils se disaient: «Si la loi m'est utile, je l'applique. Si elle s'avère contraire à mes intérêts, elle ne représente plus qu'une entrave.
« La (re)construction du système juridique chinois dans les années 80 me fait l'effet d'une Yangge, c'est une danse paysanne. Quand on danse la Yangge, on va d'avant en arrière. Si une loi paraissait utile à la direction (du Parti?), on faisait alors un pas en avant, dans le cas contraire, on retournait en arrière. Cette cuisine judiciaire a néanmoins porté à de grandes conséquences pour le corps des avoués chinois. C'était la première fois que nous, les avocats chinois, exercions notre métier sous les feux de la rampe mondiale. Ce fut là le début d'un ordre des avocats en Chine.
10'08''-le mouvement étudiant de Tian an men-
Dis en un mot, je me sentais très proche des étudiants de l'époque. Vu d'ici, leur mouvement a bel et bien été la cause d'un recul. La progression démocratique en Chine en a perdu l'espoir pour des décennies. Mais les étudiants ne sont pas à blâmer. Leur passion et leur aspiration à la démocratie étaient parfaitement légitimes, ils avaient absolument raison, et étaient sincère. Quand bien même on devrait tenir à faire observer que l'attitude de certains d'entre eux étaient peut-être trop partiale, ou trop radicale, c'eût été le devoir de pédagogues que d'en faire l'analyse avec eux. Au lieu de cela on leur a envoyé des chars d'assaut. Les responsables ont fait une erreur historique! Ce seront des criminels pour l'Histoire! Et, je le pense toujours. Je vous le dis avec la plus grande franchise, lorsque j'ai vu ces étudiants, j'avais les larmes aux yeux. Chaque fois qu'il m'arrive d'évoquer cette époque, je suis toujours aussi bouleversé. Cela n'aurait jamais du se produire! Même Mao Zedong, le Tyran, savait que qui ouvre le feu sur les étudiants, finira mal. Il le savait intimement. Comment peut-on traiter des étudiants avec autant de barbarie et d'inhumanité? Je dirais la même chose à propos de la place Tian an men. Je suis d'avis que nous devrions en parler ouvertement et crever l'abcès!
12'22'' – La défense des leaders étudiants, Wang Juntao–
le cas de Wang Juntao m'a profondément ému, quelque soit son attitude lors des événements du 4 juin, le réquisitoire de l'accusation affichait un total mépris du Droit. Mais le chemin de la défense était alors pavé d'énormes obstacles. Car, lorsque j'ai été chargé de son dossier, le ministère de la Justice ainsi que les autorités à tous les niveaux, m'ont fait savoir qu'il m'était interdit de plaider l'innocence de Wang. Les autorités savaient que les réquisitions étaient fondées sur un socle d'argile. C'est pourquoi elles ne me laissaient pas plaider non coupable. Leur argumentaire n'avait aucun fondement! C'est pourquoi j'ai dû mettre sur pied une stratégie de défense. Elle a consisté à ne plaider ni l'un ni l'autre, ni coupable, ni non coupable. J'ai fait intervenir entre les lignes un grand nombre de faits et posé beaucoup de questions. Par ex. Quid en définitive du dossier pénal? Je pouvais réfuter l'acte d'accusation paragraphe par paragraphe. Non, pas réfuter, mais plutôt mettre en pièces. L'accusation réfutée, entièrement réfutée, donc ne tenant plus, comment était-il possible encore de condamner l'accusé? Hein, Comment? C'est pourquoi j'étais à l'époque, complètement hors de moi. Je ne me suis pas laissé aller à pleurer devant la Cour. Je ne pleure jamais à l'audience! Jamais! Mais quand je suis rentré chez moi, j'ai tant pleuré, j'ai pleuré comme jamais auparavant. J'ai pleuré sur moi-même: Comment avais-je pu me montrer aussi incompétent, incompétent au point de ne pas pouvoir totalement m'exprimer devant la Cour? Mais, quand j'y repense, je me rends compte qu'il ne m'eût pas été possible d'agir différemment. Si j'avais opposé de la résistance, cela n'aurait pas aidé les avocats chinois à poursuivre leur tâche. Non, vraiment, cela n'aurait pas été profitable (cela n'aurait aidé personne). Par conséquent, je me suis rangé à cet avis que, pour être en mesure de continuer à défendre les gens et à apporter ma petite pierre à l'édification d'un système juridique démocratique, il me fallait d'abord me préserver moi-même, car c'est cela en vérité ce qui importante le plus.
15'34''/29'12'' - L'art de la Défense des barreaux de Chine -
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 août 2010 à 15:57
"C'est curieux chez les (marins) plombiers ce besoin de faire des phrases ..."
Rédigé par : sbriglia@Laurent, Oursivi et Savonarole | 26 août 2010 à 09:59
@ Laboca
Vraiment dans vos différentes interventions sous ce billet vous confondez tout.
Un procès pénal juge un accusé ou des accusés et des faits.
"Ce qui les a séparés, c'est que Maître Szpiner a souhaité une plus grande condamnation de ces accusés que Monsieur l'Avocat général Bilger dont les réquisitions sont apparues au premier comme moins sévères."
Non.
Philippe Bilger a requis au regard des faits et des responsabilités de chacun des accusés.
Un réquisitoire ne peut pas être le fac-similé d'une plaidoirie de partie civile.
C'est là ce qui constitue fondamentalement une cour d'assises, l'espace où la société dépasse sa pulsion à réclamer vengeance.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 26 août 2010 à 09:58
@ Duval Uzan
Magnifique article ! Je suis absolument d'accord avec vous. Notamment pour avoir tenté une fois de me défendre tout seul en correctionnelle, malgré l'adage qui dit que l'homme qui est son propre avocat est défendu par un âne. La marchandisation du droit est aussi scandaleuse que celle de la santé. Les Chinois, malgré le passage du Maoïsme, ont conservé une version de la "sécurité sociale" qui fait mon admiration : les gens paient une petite redevance fixe au médecin du quartier tant qu'ils ne sont pas malades et qu'ils peuvent travailler. S'ils tombent malades, ils sont soignés gratuitement, en tous cas pour les actes médicaux. Donc le médecin a intérêt à avoir des patients bien portants. Pas de trou de la sécu, sauf catastrophes écologiques et industrielles...
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 26 août 2010 à 09:28
@ Véronique
Vous dites :
"Je pense que cette judiciarisation
banalisée, normalisée de l'existence que votre idée sous-entend aboutirait à créer une société totalement irrespirable."
Et pourquoi donc ?
Savez-vous que la plainte avec constitution de partie civile doit être agréée par le Doyen des juges d'instruction ? et que c'est déjà beaucoup que cet agrément !
Il est vrai que c'est très rare quand cela se fait sans l'assistance d'avocat mais cela est possible et c'est bien qu'il en soit ainsi. Il faut donner en plus la possibilité au justiciable de consulter son dossier et ses pièces... Pour l'instant il ne peut le faire. Je trouve cela tout à fait injuste. Pour consulter son dossier et ses pièces il a obligation de charger un avocat qui lui en voudra tant de s'être passé de lui qu'il lui réclamera 3000 euros juste pour lui permettre l'accès à son dossier à son cabinet. Quand le justiciable lui fait remarquer l'absence de certaines pièces, il lui rétorque que c'est de la faute de la greffière qui ne lui a pas envoyé toutes les photocopies !
Pensez-vous que la plainte de Mme Borel (l'épouse du juge assassiné à Djibouti) aurait aboutit sans Madame Sophie Clément, cette remarquable juge d'instruction ?
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 26 août 2010 à 09:26
@sbriglia
"je doute qu'un magistrat payé par l'Etat aurait, dans cette atmosphère délétère, trouvé les mots admirables qui furent alors les siens contre la peine capitale... Il était, ce jour-là, l'honneur de la robe, ...
ET POURQUOI DONC ?
Il aurait pu aussi être l'honneur de l'ETAT !
Duval Uzan
P.S : Excusez mon dernier commentaire j'ai dû faire un mauvais clic, c'est le brouillon qui est passé.
Rédigé par : Duval Uzan | 26 août 2010 à 08:54
@ routa villanova
Si j'ai réagi à l'étalage des diplômes, qui devient ici de plus en plus une manie, c'est uniquement en raison du fait qu'un diplôme brandi comme ça face à un interlocuteur ressemble à s'y méprendre à un décret d'autorité censé légitimer et valider sans contestation possible ce qui est avancé.
Alors, pour moi, oui il y a une faute de goût, une vulgarité, à faire état de ses diplômes en pensant que cela sera suffisant pour convaincre un interlocuteur.
Ce que j'aime par dessus tout trouver chez une personne qui maîtrise un savoir et des connaissances est la générosité pédagogique.
Cela demande un grand talent et en amont nécessite un travail considérable.
J'ai un respect profond, entier et admiratif pour ceux, par exemple, qui écrivent des livres d'histoire : leur rigueur, leur travail de recherche et d'écriture, leur capacité à synthétiser, à exprimer l'essentiel et les lignes de force sans rien dénaturer.
Bientôt je lirai le Robespierre de Laurent Dingli.
Par ailleurs, j'ai beaucoup de plaisir à lire ici les commentateurs réguliers. Ce blog fait beaucoup pour acquérir pour soi une plus grande liberté intellectuelle.
@ Jean-Dominique
J'ai bien compris l'humour de votre post.
Vous savez,ce que j'aime beaucoup dans mon métier est son obligation généraliste.
J'ai toujours à coeur de rechercher pour nos lecteurs ce qui se fait de MIEUX dans telle ou telle discipline.
Je ne peux pas être une spécialiste : je me dois d'être à la hauteur dans... tous les domaines.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 26 août 2010 à 07:37
Message à Véronique :
Mais ils sont tous fous, je ne comprends rien à ce qu'ils disent sur ce blog !
Vous avez vu les engins ! Fous vous dis-je !
Comme vous le sous-entendez ils sont vulgaires.
Je vais être grossier, de loin préférable :
So conni.
Gare à moi.
Bravo Madame (ou Mademoiselle)
brava madama o' signorella !
drv.
Rédigé par : routa villanova | 26 août 2010 à 00:56
@sbriglia | 25 août 2010 à 14:43
« modeste employé d'usine que je suis toujours,[...] non Descartes n'est pas sur ma table de chevet»
@Laurent Dingli | 25 août 2010 à 10:39
« Récemment, j'ai eu une discussion passionnante sur l'histoire du Second Empire et de la Commune de Paris... avec le plombier qui était venu réparer mes toilettes. J'ai été impressionné par cet homme, féru d'histoire, qui s'empressait de dévorer des ouvrages et d'en faire le compte rendu à ses enfants, une fois sa longue journée de travail terminée.»
Vous n'avez pas honte, l'un et l'autre, de stigmatiser ainsi par vos bêtises les consciences chinoises assujetties au dur labeur paysan le temps jugé nécessaire par le pouvoir pour réformer une certaine idée du Sujet, et ce labeur même !
On devrait bien vous envoyer faire un stage dans les provinces du Guizhou et du Gansu pour discuter avec les pompiers de la Weltanshauung propre à la pensée chinoise au terme d'une longue journée passée à méditer concrètement sur les limites de la capacité de certains ouvrages de l'homme à maîtriser les aléas de la puissance de l'Eau !
Rédigé par : Catherine JACOB@sbriglia&Laurent Dingli | 26 août 2010 à 00:45
@ Jean-Dominique Reffait
Vous dites :
« dans ce contexte, l'avocat est pour vous un élément d'éclairage du point de vue de l'accusé, lorsque celui-ci, comme souvent, n'est pas en mesure d'embrasser la synthèse de son propre dossier. Il est la voix de l'accusé mais n'est pas constitutif de la vérité, dans la mesure où c'est au parquet, en tant que puissance publique, d'établir cette vérité. N'y aurait-il donc d'avocats d'exception que dans les pays où le parquet est défaillant ? »
Le ministère d'avocat OBLIGATOIRE est-il compatible avec le plus élémentaire des droits de l'homme ?
JE PENSE QUE NON
François .F
…Un avocat défend des intérêts privés, un fonctionnaire ne saurait le faire. Un fonctionnaire se doit d'être impartial, l'avocat se doit d'être partial.
D'accord mais le justiciable devrait avoir le droit de choisir d'être défendu par le ministère public !
L'avocat général doit pouvoir avoir le droit de dire : la Cour s'est trompée, ou elle a mal jugé !
@ Jean-Dominique Reffait
Un avocat défend des intérêts privés, un fonctionnaire ne saurait le faire. Un fonctionnaire se doit d'être impartial, l'avocat se doit d'être partial. Aussi est-ce une grossière erreur que d'imaginer que des magistrats puissent un jour prendre en charge la défense d'intérêts privés. C'est un contresens.
Non ce n’est pas un contresens ! Le justiciable devrait avoir le droit de choisir d'être défendu par le Ministère Public.
Il doit avoir le droit de dire son MOT !
@ François F
Le ministère d'avocat OBLIGATOIRE est-il compatible avec le plus élémentaire des droits de l'homme ?
Je pense que non ! C’est un déni de justice que d’obliger un justiciable à dépendre du bon vouloir d’un avocat.
(Surtout avec le règlement intérieur des avocats d'après lequel un avocat peut interdire à tout autre avocat de se charger de votre affaire ! et cela en CATIMINI sous le SECRETS DES AVOCATS !
D’ailleurs en civil en cas d’appel le justiciable peut se passer du ministère d’avocat. Encore faut-il que les magistrats le prennent au sérieux.
Le plus souvent quand il ne se fait pas assister d’avocat les juges pensent que sa cause est perdue et que c’est pour cette raison que personne ne veut l’assister alors que ce n’est pas du tout vrai.
Supposez que vous soyez en conflit avec Monsieur Borol ?
Croyez-vous que vous trouverez un avocat qui veuille vous assister ?
Les avocats comme l’a si bien dit Monsieur Coulon dans son livre, ne sont que des marchands de droit ! Or le Droit est un bien public.
Maintenant nous avons les Protections Juridiques et cela est tout à fait appréciable, il faudra créer les écrivains de justice.
La justice ne doit reposer sur la « SANTE ETHIQUE » (l’expression est de Philippe Bilger) de personne ! de personne !
D'ailleurs 50 % des avocats ne vont pas plaider l'affaire et se contentent de leurs écritures.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 25 août 2010 à 22:45
Admirable Zhang Sizhi !
J’ai apprécié la pertinence de l’observation de notre hôte quant à la typologie des avocats : « entre les pragmatiques sans scrupules et les enthousiastes lucides, entre les bateleurs superficiels et les intelligents réalistes, entre les menteurs sans dégoût et les sincères autant que possible, entre les cyniques et les épris d'éthique »
Un grand merci à Catherine JACOB pour son travail de traduction !
Question ;-) Y aurait-il une poussée de testostérone chez les commentateurs ?
Rédigé par : Eugénie | 25 août 2010 à 19:53
Rédigé par : Laurent Dingli | 25 août 2010 à 10:39
Encore une fois vous prenez le parti de la fuite !
Vous confondez Laborit et Lavabo rit !!
Je ne ferai pas votre éloge, moi !!!
Et quoi encore... la prochaine fois vous nous accablerez avec une histoire d'électricien !!!!
AO
Rédigé par : oursivi@LDcoule | 25 août 2010 à 19:21
Ma réflexion portait sur la grande masse des dossiers d'avocats qui ne relève essentiellement pas du pénal et de la cour d'assises.
En ce dernier domaine, extrême, je n'ai sans expérience aucun mal à croire ce que vous en dites.
Il me semble toutefois que pour la masse plus courante des affaires judiciaires, d'autres modalités de rendu de la justice devraient être envisageables qui permettraient aux avocats un moindre porte-à-faux parfois avec ladite justice.
Rédigé par : MS@JDR | 25 août 2010 à 19:19
Un lien très important :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/democratiser-la-monnaie-80183#forum2664111
Rédigé par : Kalki | 25 août 2010 à 18:00
Merci à Catherine Jacob.
C'était bien le sujet que M. Bilger voulait traiter, me semble-t-il...
(De plus on en apprend davantage dans vos extraits que dans l'article du Figaro, qui est par ailleurs excellent)
Rédigé par : Savonarole | 25 août 2010 à 17:49
Bon encore quelque mois de lecture des posts de Catherine Jacob et de Jean-Dominique Reffait et je pense que je pourrai me présenter à l’agrégation de philosophie ou de lettres modernes, j’hésite encore pour l’option.
Rédigé par : Achille | 25 août 2010 à 17:45
@ Savonarole
"É que Narciso acha feio o que não é espelho"
Rédigé par : Alex paulista | 25 août 2010 à 14:35.
é isso mismo ! (Nao falo tam bem que vocé, aprendi o portugues em Moçambique (5 anos !)
Au Mozambique, moi aussi j'avais un plombier qui me récitait du Racine, le chalumeau à la main. C'est assez barbant à la longue.
Les "gens simples" faut les voir un quart d'heure, pas plus.
Rédigé par : Savonarole | 25 août 2010 à 17:36
"...en contraignant quelques âmes à être d'élite."
PB
N'est-ce pas par simple contraste ?
Ne serait-il pas ici, comme nos baveux locaux, capables d'épouser la cause de la multinationale contre la veuve et l'orphelin, comme on le voit ici ?
Ou l'inverse, indifféremment, au hasard des positions d'arrivée...
Mais laissons là ces considérations bien peu unanimes, et ne faisons pas de procès en sorcellerie à celui qui là-bas ne dit en rien ce que serait ici.
AO
Rédigé par : oursivi | 25 août 2010 à 15:18
J'ai longtemps hésité avant de vous répondre, Laboca, tant l'incompréhension abyssale de la profession d'avocat que révèlent vos écrits me paraissait insusceptible d'être battue en brèche dans le cadre d'un simple commentaire...
Jean-Dominique y a pourtant réussi, comme à son habitude, avec talent, intelligence et pertinence en vous exposant l'ineptie d'une fonctionnarisation de ce corps.
Je ne peux qu'y souscrire, tant il est vrai qu'à côté de quelques - rares - "saigneurs" médiatiques, il existe, heureusement, des seigneurs, y compris dans la jeune génération, même si comme Judith le relève, celle-ci a tendance à laisser le rabat de sa robe ramasser la poussière...
Il se trouve que j'ai eu la chance d'écouter les plus grands, d'entendre la plaidoirie de Robert Badinter pour Patrick Henry : je doute qu'un magistrat payé par l'Etat aurait, dans cette atmosphère délétère, trouvé les mots admirables qui furent alors les siens contre la peine capitale... Il était, ce jour-là, l'honneur de la robe, comme tant d'autres, chaque jour, modestement, "obscurs et sans grade", tels Flambeau, portent les droits de la défense au coeur de la Cité et n'en vivent que chichement.
Je pense à Isorni, à Tixier, qui osèrent défier le pouvoir et le payèrent au prix fort, je pense à Bredin, ce civiliste exceptionnel et surtout - et plus prosaïquement - à tous ceux qui, chaque jour, aux prud'hommes, défendent pour un tarif horaire inférieur à celui de votre plombier les droits des salariés humiliés.
Ce qui m'étonne chez vous, à l'âge où l'on regarde un peu plus dans le rétroviseur que dans le pare-brise (je vous rassure: je suis plus âgé, hélas...), à l'âge où l'angélisme et les certitudes de l'adolescence ne sont plus des vertus mais des infirmités, c'est le questionnaire saugrenu et quasi surréaliste dont vous m'avez abreuvé : non, je n'ai pas vos diplômes, modeste employé d'usine que je suis toujours, non je ne vis pas à Paris "capitale des arrogants" (!...), non je ne suis pas professeur, non je ne suis pas courageux, non je ne porte pas mes paternités et grand-paternités en bandoulière, non Descartes n'est pas sur ma table de chevet - et quoique le doute salvateur m'envahisse souvent et que je fasse mal le bien autour de moi... Et alors ?
Vous qui vous dites catholique pratiquant qu'auriez-vous dit de Paul de Tarse qui avant d'avoir sa statue à Damas, persécuta les chrétiens et en lapida quelques-uns si l'on en croit les évangiles ?...
Le moi est haïssable comme nous le rappelle cette chère Véronique, c'est la raison pour laquelle je m'abstiendrai de charger plus avant, en l'état, les commentaires de ce blog...
"Si vous faites l'effort de méditer après m'avoir lu, vous deviendrez intelligent" avez-vous écrit, conscient de votre pouvoir rédempteur.
L'humilité étant l'antichambre de toutes les perfections, je vais m'y employer, mais je doute qu'en l'état de mes neurones faiblissants, et malgré votre talent, je puisse jamais accéder à ce degré où vous voulez me hisser et du promontoire duquel vous contemplez le monde. Je manque de profondeur, il est vrai, la spéléo m'ennuie...
"Ne sutor ultra crepidam"
Rédigé par : sbriglia | 25 août 2010 à 14:43
Maintenant ce sont les avocats, surtout les
nommés d'office, qui choisissent les client(e)s qu'ils veulent défendre ...
Mais surtout pas dans les affaires concernant
un contact quelconque avec le Conseil des
Prud'hommes et notamment lorsqu'ils sup-
putent que l'employé(e) pourrait avoir de
très bonnes raisons...
L'indigestion est à son comble ! Mais ils,
elles ne sont pas citées dans cet article
bien que nombre de ceux cités agissent de
la même manière mais dans la sphère prétendument "intello" à défendre...
ou disons créateurs, créatrices ! une
question de milieu tout simplement et donc
vive l'état de droit et la république.
Rédigé par : calamity jane | 25 août 2010 à 14:42
@ Savonarole
É que Narciso acha feio o que não é espelho.
@ Laurent Dingli
Excellente, l'histoire du plombier. Du Le Luron des grands moments !
Rédigé par : Alex paulista | 25 août 2010 à 14:35
Marc Servera,
Mais ce système n'est peut-être pas une fatalité.
Si, c'est une fatalité ou, du moins, une nécessité. Un procès repose sur l'affrontement de bonnes et de mauvaises foi mêlées intimement. La bonne foi usera de mauvaise foi pour emporter le morceau et réciproquement. Je puis vous assurer que lorsqu'une cause que vous savez juste semble vous échapper, vous n'hésitez à solliciter tous les faux témoignages possibles. C'est valable pour la défense comme pour l'accusation. L'espoir utopique du tribunal c'est que de ce fatras de mensonges et de manipulations sortira la vérité, par l'annulation de toutes les stratégies perverses opposées. De plus, un procès pénal est une sélection, un best of de témoignages, de pièces qui ne rendent pas intégralement compte de l'affaire. Ajouter à cela qu'aux assises, le jury n'a pas accès au dossier et que, sur des milliers de pièces, il n'aura connaissance que de quelques dizaines au mieux. Il faut donc établir des stratégies, des offensives et des évitements. "Sincère autant que possible" est le maximum déontologique que l'on puisse attendre d'un avocat correct. Un avocat qui serait parfaitement sincère serait une calamité.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@MS | 25 août 2010 à 12:51
@Savonarole | 25 août 2010 à 09:21
Le Chinois est retourné au trou !
Seule Catherine Jacob nous en apprend un peu plus sur le bonhomme.
Puis plus rien...
Voici donc pour ceux que ça intéresse un nouveau passage de la suite de l'interview de ce vieux monsieur de 82 ans.
Est-il besoin de préciser que ces années à la campagne m'ont fortement marqué. 3'30'' En particulier sur les deux points suivants:
A savoir en premier lieu, le labeur des champs qui m'a rendu persévérant, coriace et dur à la tâche. Dans la Chine contemporaine, la ténacité est une grande vertu pour les journalistes et les avocats. Sans elle impossible de surmonter l'échec sans se décourager. Et dans ce cas on n'est plus bon à rien. En second lieu, cet exil de 15 ans à la campagne a joué dans ma vie un rôle central. Ces 15 années ont totalement bouleversé ma vision du monde et de la vie ou plus exactement, m'y ont fortement ancré. Aussi amère que puisse se montrer la vie en elle-même, je ne l'éprouve/ressens pas comme rude/comme une violence et je peux faire face calmement, avec une certaine impassibilité. C'est là une faculté très importante pour les avocats chinois. Pour les avocats du nord-ouest de la Chine en particulier, la vie peut se montrer extrêmement rude. Les grandes claques de la vie se produisent dans tous les domaines , dans la politique comme dans l'économie ainsi que dans le domaine culturel. La vie y est difficile. S'ils
s'accrochent à leurs rêves/idéaux en dépit d'un environnement qui y est peu propice et poursuivent leur objectif avec ténacité, ils arriveront à quelque chose.
5'45''-sept ans comme enseignant -
Je suis convaincu que j'étais fait au fond pour l'enseignement. C'est-à-dire pour l'enseignement en collège. Pourquoi ça? Je me trouve bien lorsque je suis avec des jeunes, il existe une bonne compréhension mutuelle et je porte en effet la jeunesse dans mon cœur (la jeunesse en effet est chère à mon cœur). Les seules distinctions que j'ai jamais eues de toute ma vie, l'ont été pendant ces sept ans d'enseignement. Ma classe a en effet obtenu tous les ans d'être distinguée.
5'52'': retour à la profession d'avocat
C'est n'est pas volontairement qu'à cette époque, j'ai abandonné l'enseignement pour revenir à l'advocature. Il y a eu des instructions d'en haut auxquelles il n'était pas pensable de se soustraire. En 1979, le Comité urbain (Conseil municipal?) a communiqué une liste de noms. Il s'agissait des personnels auxquels on demandait d'entendre les anciens gardes rouges. Mon nom s'y trouvait. Après la lecture de la liste, la séance a été levée. Je devais commencer à travailler immédiatement en tant que juge; j'ai fait savoir que je ne le voulais pas. Ils m'ont demandé: «Mais pourquoi non? » J'ai répondu: « Je n'ai plus rien à attendre/retirer d'un travail dans un tribunal. Et de toute façon vous ne pourrez pas m'y supporter/tolérer. Cela fait vingt ans que je n'ai plus été juge. Je ne peux donc accepter une telle responsabilité. » Après une sorte de délibéré, il m'a été annoncé qu'en tout état de cause je devais abandonner l'enseignement pour réintégrer les tribunaux. J'ai alors répliqué: «Si je dois revenir au droit, alors que ce soit comme avocat. » Enseignement ou Advocature? Il ne m'était donc pas possible de me déterminer librement quant au poste auquel je me sentais le mieux à ma place et ce retour n'est que la conséquence de la pression dont je fus alors l'objet
7'53''/29'12'' Le procès de la «bande des quatre »(1980)
Ci-après, transcription de la traduction allemande:
Natürlich haben mich diese Jahre auf dem Land stark geprägt. 3'30''
Zwei Dinge kann ich besonders hervorgeben. Erstens, auf dem Land su arbeiten, hat mich standhaft und zäh gemacht. Für Rechtsanwalten und Journalisten ist Zähigkeit im heutigen China zehr wichtig. Ohne Zähigkeit lässt man sich durch Niederlagen entmutigen. Dann kann man gar nichts erreichen. Zweitens, spielt meine 15-jährige Verbannung aufs Land für mein ganzes Leben eine zentrale Rolle. Diese 15 Jahre haben meine Lebens- und Weltanschauung verändert oder genauer gesagt, mich darin bestärkt. Wie bitter auch immer das Leben ist, ich empfinde es nicht als hart, ich kann ihm mit Gelassenheit begegnen. Diese Eigenschaft ist für chinesische Rechtsanwälte sehr wichtig. Besonders die Anwälte in Nordwestchina haben ein sehr hartes Leben. Die Härten des Lebens begegnen einem dort in allen Bereichen, in de Politik genauso wie in Wirtschaft und Kultur. Das Leben dort ist hart. Wenn si es in so einer Umgebung aushalten, und trotz allen an ihrem Traum festhalten, und ihre Ziel mit Zähigkeit verfolgen, dann werden sie erfolgreich sein.
5'45'' – Sieben Jahre als Lehrer -
Ich bin überzeugt davon, dass ich für den Lehrerberuf geeignet bin. Ich meine als Mittelschullehrer. Warum? Ich verstehe mich gut mit jungen Menschen, ich mag sie, und schliesse sie in mein Herz. In meinem gesamten Leben habe ich nur in diesen sieben Jahren Auszeichungen bekommen. In der Schule ist meine Klasse jedes Jahr ausgezeichnet worden.
5'52'' – Rückkehr in den Anwaltberuf –
Ich habe damals nicht freiwillig die Schule verlassen, um wieder als Anwalt zu arbeiten. Ich musste den Anweiseungen von oben folgen. Im Jahr 1979 gab das Staadtkomitee eine Namensliste heraus. Auf dieser Liste standen die Leute, die die ehemaligen Roten Garden verhören sollten. Auch ich stand auf dieser Liste. Nach der Bekanntgabe der Liste wurde die Sitzung geschlossen. Ich musste sofort anfangen, als Richter zu arbeiten, ich sagte, dass ich das nicht wollte. Sie fragten mich: « Warum nicht? » Ich erwiderte « Ich kann der Arbeit beim Gericht nichts mehr abgewinnen. Und ihr könnt mich doch auch nicht leiden. Ausserdem habe ich schon 20 Jahre nicht mehr als Richter gearbeitet. Ich kann eine solche Verantwortung nicht übernehmen. » Nach einer Besprechung wurde mir geteilt, dass ich in jedem Fall von der Schule ans Gericht zurückkehren musste. Daraufhin erwiderte ich: « Wenn ich zurück muss, dann nur als Anwalt.Es war also keine freie Entscheidung, welcher Beruf besser geeignet ist: Lehre oder Anwalt? Sonderne das Ergebnis des Drucks, derdamals aus mich ausgeübt wurde.
7'53''–Der Prozess gegen die « Vierer-Bande »(1980)–
Rédigé par : Catherine JACOB@Savonarole | 25 août 2010 à 12:48
Véronique,
Est-ce possible d'éviter dans le blog de Philippe cet étalage vulgaire à n'en plus finir des qualités et des diplômes ?
Mais qui êtes-vous, obscure petite bibliothécaire enterrée dans les aigreurs d'entresols poussiéreux, pour qualifier de vulgaire la proclamation lumineuse de tant de mérites enviés ? N'avez-vous pas conscience, petite paysanne à l'esprit tièdement échauffé par des lumières inédites, de la grâce qui vous est accordée de glisser votre âme lourde par le soupirail d'une si belle académie ? Ah, qu'ils sont magnanimes, ces dignes héritiers du Parnasse des universités, de tendre un regard complaisant vers la petite souillon effrontée et de vous glisser à l'oreille, sur l'air d'une confidence qui doit rester à jamais dans votre coeur : "Certes, je suis couvert de lauriers, ma toge croule sous les rubans de mes doctes saillies, d'un coup d'un seul mon verbe terrasse les cuistres et fait surgir un temple à la Vérité, mais je reste un mortel, votre égal en quelque sorte et je ne suis pas de ces vaniteux qui attachent de l'importance à tout cela."
Véronique, je baise vos mains calleuses.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 25 août 2010 à 12:18
Pour Judith et J-DReffait et Véronique Raffeneau
Pour Judith
Vous ne m'avez pas compris : je n'ai pas dit que le parquet a vocation à représenter la partie civile.
J'ai dit que dans un procès pénal, il n'y a pas INTELLECTUELLEMENT, ONTOLOGIQUEMENT, de différence entre, d'une part, la plaidoirie d'accusation faite par l'avocat de la victime contre la personne qui est jugée et, d'autre part, le travail d'accusation du parquet contre cette dernière. La seule petite différence qu'on pourrait trouver, c'est que l'avocat de la partie civile et le parquet peuvent ne pas avoir les mêmes attentes s'agissant de la peine à infliger à cette personne.
Dans un procès pénal, l'avocat de la partie civile et le parquet - surtout lorsqu'il est favorable à la condamnation de la personne poursuivie - ont plus ou moins les mêmes intérêts : ils souhaitent que cette personne soit condamnée.
Le procès pénal - à l'issue duquel est prononcée la condamnation de la personne poursuivie - ne doit pas être confondu avec l'audience civile qui suit immédiatement ce procès et qui permet de situer la réparation civile due à la victime. Il est normal que le parquet ne soit pas concerné par cette audience civile puisque le but de celui-ci n'est pas d'établir la responsabilité pénale, apanage du procès pénal.
Pour Jean-Dominique Reffait
Ce que je viens de dire du procès pénal peut parfaitement être transposé au procès Fofana, qui a été aussi un procès pénal.
Ce n'est pas parce que Maître Szpiner et Monsieur l'Avocat général Bilger ont peut-être en tant qu'hommes un vieux contentieux entre eux, ce n'est pas parce qu'ils pourraient avoir des motifs humains de se détester réciproquement, qu'on serait fondé à prétendre qu'ils n'avaient pas tous les deux intérêt à ce que les accusés dans l'affaire Fofana soient tous condamnés.
Ce qui les a séparés, c'est que Maître Szpiner a souhaité une plus grande condamnation de ces accusés que Monsieur l'Avocat général Bilger dont les réquisitions sont apparues au premier comme moins sévères.
Je maintiens que dans le procès pénal - qu'il faut nettement distinguer de l'audience civile qui lui fait suite - l'avocat de la victime et le parquet ont grossièrement le même intérêt : obtenir la condamnation de la personne poursuivie.
Ce qui peut les opposer, c'est l'ampleur, le quantum de la peine demandée. Il y a une raison simple à cela : ayant un contrat avec la victime, l'avocat est nécessairement plus proche d'elle que le parquet; il a donc tendance à épouser plus facilement que le parquet ce que veut la victime relativement à la peine devant être encourue par la personne poursuivie.
Lorsque le tribunal ou la cour délibère, pensez-vous que les juges ou les jurés qui sont convaincus de la responsabilité de la personne poursuivie ne se réfèrent pas intérieurement aussi bien aux paroles de l'avocat de la victime qu'ils viennent d'entendre qu'aux réquisitions du parquet?
Ayant déjà assisté à maints procès d'assises, je vous jure avoir déjà vu, entre deux audiences, dans un restaurant attenant au palais de justice, l'avocat de la victime et l'avocat général discuter le dossier, échanger leurs impressions et se conseiller mutuellement : c'est la preuve qu'ils ont grossièrement des intérêts communs.
Pour Véronique Raffeneau
J'ai lu avec intérêt vos réflexions.
Rédigé par : LABOCA | 25 août 2010 à 12:06
En ce qui me concerne j’aurais bien aimé un classement des avocats autoproclamés qui viennent directement du monde politique et qui en matière de Droit ne connaissent que ce que leur soufflent leurs conseillers : des gens comme Copé, Lefebvre, de Villepin et consort.
En fait il semblerait qu’avocat ne soit plus un métier mais une sorte de titre, que dis-je une distinction.
Du temps de Mitterrand et même de Chirac nous étions gouvernés principalement par des énarques et autre "crânes d'oeuf". Aujourd’hui nous le sommes par des avocats qui n’en ont que l’apparence.
Avons-nous vraiment gagné au change ? Je crains fort que non.
Rédigé par : Achille | 25 août 2010 à 10:41
Laboca,
Pardonnez-moi si mes propos vous ont semblé un peu durs, mais j'ai été choqué par le parallèle que vous avez établi de même que Ludovic l'avait été avant moi. Si des hommes d'Etat comme de Gaulle et Churchill ont en effet du sang sur les mains - l'expédition des Dardannelles pour l'un, les massacres de Sétif ou les ratonnades de 61 pour l'autre, nous ne pouvons pas les mettre sur le même plan que les pires criminels que l'humanité ait connus. L'amalgame est pernicieux car il dénature les valeurs qui nous sont certainement communes. N'oubliez pas non plus que nous honorons des millions d'hommes, les combattants de 14-18, soldats de troupe et officiers, qui ont eux aussi du sang sur les mains. La question est de savoir dans quel contexte et pourquoi ils en ont eu. Pour le reste, il est sain que nous entretenions débats, réflexions et remises en cause sur certaines pages de notre histoire.
Pour les diplômes, croyez bien qu'il ne me vient jamais à l'esprit d'en faire état pour dénigrer la position d'un contradicteur, même lorsqu'on me conseille sérieusement de prendre des leçons d'Histoire sur Wikipedia (et puis, pourquoi pas, on apprend tous les jours). En vérité, je hais l'arrogance des petits intellectuels narcissiques. Récemment, j'ai eu une discussion passionnante sur l'histoire du Second Empire et de la Commune de Paris... avec le plombier qui était venu réparer mes toilettes. J'ai été impressionné par cet homme, féru d'histoire, qui s'empressait de dévorer des ouvrages et d'en faire le compte rendu à ses enfants, une fois sa longue journée de travail terminée. De même que j'admire mon meilleur ami, ancien ouvrier à la chaîne, qui s'avale d'impressionnantes biographies dont l'accès est souvent difficile. Vous voyez, le complexe de supériorité universitaire, c'est vraiment pas mon truc.
Rédigé par : Laurent Dingli | 25 août 2010 à 10:39
Un avocat défend des intérêts privés, un fonctionnaire ne saurait le faire. Un fonctionnaire se doit d'être impartial, l'avocat se doit d'être partial. Aussi est-ce une grossière erreur que d'imaginer que des magistrats puissent un jour prendre en charge la défense d'intérêts privés. C'est un contresens. JDR
J’ai souvenir d’un billet de Philippe Bilger qui dans un contexte afférent disait : « ce serait au-dessus de mes forces », à rapprocher me semble-t-il de « sincères autant que possible ».
Pour cause d’intérêts privés, un avocat n’est généralement pas d’abord au service de la justice mais de son client via le Droit, ses failles incluses. Ce faisant, il est parfois conduit à obtenir gain de cause alors même qu’il sait (ou est en situation de savoir) que la vérité est celle de la partie adverse.
Ainsi les "meilleurs" avocats peuvent (aussi) être ceux qui indûment vous sortiront d’affaire selon que puissants ou un peu moins vous pourrez faire appel à leurs services.
Les hommes sont évidemment moins en cause que le système qui régit et parfois contraint leur pratique professionnelle à l’encontre de leurs aspirations profondes. Pour certains, « c’est au-dessus de leurs forces », d’autres tentent de rester « sincères autant que possible ».
Mais ce système n'est peut-être pas une fatalité.
Rédigé par : MS | 25 août 2010 à 09:58