Ce n'est pas par hasard que j'ai envie de commencer ce billet, qui rendra hommage à Lula le président brésilien, en dénonçant une nouvelle absurdité provocatrice de Jamel Debbouze pour qui "la délinquance est un signe de bonne santé de la société" (Europe 1, Le Figaro Magazine).
Cette provocation ridicule et dérisoire, elle est le contraire, sur une échelle immense, de ce qu'a voulu et réalisé Lula le "président du peuple". On aurait pu tout attendre, tout craindre de lui. Lorsqu'enfin élu, il est devenu le représentant suprême du Brésil, il est parvenu, à l'étonnement de beaucoup, à mener une politique exemplaire sur tous les plans. Il a pactisé avec le réel mais n'a rien renié. Les idéaux au nom desquels il affirmait vouloir agir n'ont pas été engloutis dans la dévorante "broyeuse" des accommodements puis des trahisons au quotidien. Ses adversaires ont dû ravaler leur mépris initial et ses partisans n'ont jamais eu à rougir de lui. Il a assumé deux mandats et n'ayant pas le droit d'en briguer un troisième, son soutien va permettre sans doute à sa "dauphine" du Parti des travailleurs Dilma Rousseff d'être élue le 3 octobre lors de l'élection présidentielle.
Si Lula depuis quelques jours fait l'objet de portraits positifs, voire enthousiastes ( Rue 89, Le nouvel Observateur, Le Journal du Dimanche), c'est évidemment parce que son bilan, dans le domaine économique et social, est appréciable et qu'il a haussé le niveau de vie et la condition des classes misérables et modestes qui ont fait l'objet de sa sollicitude particulière. L'ancien syndicaliste n'a pas oublié qui il était et pour quoi il se battait, une fois au faîte, mais il n'en a pour autant mis la société brésilienne à feu et à sang, comme ces dictateurs - admirés stupidement par un Oliver Stone - qui ont toujours préféré un champ de ruines à leur initiative que la sagesse et la mesure démocratiques qui leur auraient été imposées. Cela n'a pas interdit à Lula de prendre des positions parfois à mon sens discutables sur le plan international ; mais loin d'apparaître comme les dérives erratiques d'un idéologue, elles représentaient une sorte de jeu d'équilibre entre les compromis internes et les audaces diplomatiques.
Je ne crois pas être naïf en adhérant à cet engouement qui au vrai ne s'est jamais démenti et que les Brésiliens eux-mêmes, dans leur immense majorité, ne cessent pas de valider. De la même manière, en dépit des difficultés et de quelques échecs, il y a quelque chose, chez Barack Obama, qui continue de résister à la banalisation et il demeure dans une sorte d'état de grâce qui le constitue, grâce à sa personnalité, comme plus fort que ce qui "tuerait" ailleurs tout chef d'Etat ordinaire.
Lula, dont l'impeccable déontologie l'a conduit à refuser la fonction prestigieuse de Secrétaire Général de l'ONU, fascine parce qu'il permet, moins à la communauté internationale dans le sens politique qu'à la collectivité humaine, de prendre ou de reprendre enfin espoir. Ce sentiment de pouvoir s'abandonner sans honte ni regret à une estime, à une considération qui dépassent les frontières fait du bien, réjouit le coeur et rassure l'esprit. Ainsi, la lutte politique ne serait pas ce combat voué au désastre, cette inévitable matière à pessimisme et à dérision, l'action ne serait pas cette répétition de réformes annoncées, exsangues à l'arrivée et destinées à mourir dans les plus brefs délais. Il y aurait donc pour une société une chance de pouvoir être vivifiée, enrichie, secourue, véritablement consolée, la misère et l'ignorance ne seraient pas d'irréversibles inégalités. Le pouvoir ne corromprait pas non plus tout ce qu'il touche et sans triomphalisme, à l'issue de plusieurs années d'empirisme progressiste et de pratique démocratique vigilante, un homme, un chef d'Etat, Lula aurait le droit de dire, sans être contredit : J'ai fait tout ce que j'ai pu et je n'ai pas peur d'être jugé.
Célébrer une personnalité qui a relevé sans faillir le défi de l'ancien et du nouveau, de la rupture et de la tradition, de l'ordre et du mouvement, du populaire et de l'élitisme, de la puissance et du partage n'est pas tomber dans l'idolâtrie. C'est nous persuader que le pire n'est pas toujours sûr, que tout est possible et qu'il y a des volontés et des caractères qui rendent fiers d'appartenir au même espace qu'eux.
Oui, décidément, alleLula !
"Lula, dont l'impeccable déontologie l'a conduit à refuser la fonction prestigieuse de Secrétaire Général de l'ONU, fascine parce qu'il permet, moins à la communauté internationale dans le sens politique qu'à la collectivité humaine, de prendre ou de reprendre enfin espoir."
Si vous écriviez votre billet aujourd'hui, je ne suis pas certaine que vous vous attarderiez sur "l'impeccable déontologie" du président Lula.
"Pour moi, la morale professionnelle, qui n'est que la prolongation souhaitable de la morale personnelle, n'est pas un gros mot, une sale notion ou un concept ridicule."
écrivez-vous dans votre tout dernier billet.
A mon avis, la décision de Lula au sujet de C. Battisti risque de faire chuter d'un coup d'un seul la haute estime que vous exprimiez alors pour le président brésilien.
Non ?
Ou alors, vraiment, je ne comprends rien à votre psychologie.
Je vous souhaite une merveilleuse année ainsi qu'à vos commentateurs et à vos lecteurs.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 01 janvier 2011 à 09:54
Ouf... Dilma n'est pas passée dès le premier tour.
Elle bénéficie d'une large avance mais la lutte avec Serra ne sera pas une partie facile: en effet si la candidate verte est plutôt neutre, son parti (le PV) sera à mon avis plus favorable au candidat centriste car le PT a plutôt négligé l'écologie.
Et personne ne sait si les consignes du PV seront suivies.
En même temps, Dilma devra débattre et montrer sa personnalité, elle ne pourra pas surfer sur la popularité de la figure sortante. Serra est très compétent mais a le charisme d'un Jospin ou d'un Fillon. Il a échoué devant Lula mais sera plus éloquent devant Dilma, qui manque souvent de mesure.
Bref, difficile de dire qui va gagner, mais la qualité du débat et par conséquent du choix final dépendaient beaucoup de ce second tour.
Cher Oursivi
J'ai beaucoup d'admiration pour la personne de Lula. Pour autant le billet de Philippe Bilger occulte systématiquement toutes les zones d'ombre et surtout ne rend pas compte du fait que Lula est un OVNI, une "figura" singulière qui n'a pas d'équivalent au PT.
Lula n'est pas au PT, c'est plus le PT qui est lulien.
Le PT ne présente aucun programme, à part de continuer les mesures actuelles de l'équipe au pouvoir. Ça manque de souffle et cela ne sera pas forcément possible, car les personnages d'ouverture qui ont aidé Lula sur le plan économique risquent d'être allergiques à Dilma.
Je vous épargne les scandales et toute la basse politique qui ont surtout concerné tous les seconds couteaux du PT propulsés à des postes importants sous le gouvernement Lula.
On verra bien comment évoluent les débats d'ici la fin du mois...
Rédigé par : Alex paulista | 04 octobre 2010 à 04:31
Rédigé par : Alex paulista | 03 octobre 2010 à 18:20
Vous trouve un peu sévère, bien que vous voyez cela de plus près et en savez plus que moi, mais, Lula comme Obama incarnent de ces rares types qui ont semblé plus valoriser que dévaluer la fonction qu'on leur a confiée et quand on sait la médiocrité de nos dirigeants, la nullité de presque tous ceux d'Afrique, la dureté de ceux d'Asie, de l'Amérique centrale ou du sud, la cupidité des Slaves...
On a envie d'opiner au papier de PB, quelque compléments d'info que nous envoyiez, même si ils sont bien sûr les bienvenus, et on attend même de vous un compte rendu plus étoffé, ne crois pas être le seul à l'espérer.
AO
Rédigé par : oursivi@AP | 03 octobre 2010 à 22:53
Jour de vote au Brésil.
J'ai lu l'édition spéciale Brésil de Mediapart. C'est complétement partial et partiel, à l'image de ce qui sort en France sur le sujet.
Rien sur le passé de Dilma.
Rien sur les scandales de détournements mis à jour autour de Lula.
Rien sur les secteurs délaissés, comme l'université par exemple.
Mais, comme cela était prévisible, retour sur le programme "fome zero" alors que le pays est bien plus touché par l'obésité et la surproduction que par la faim. Le problème est plus qualitatif que quantitatif, et une excellente solution a été mise en place à Curitiba avec le "cambio verde". Mais de cela, personne ne parle.
On s'étonne que Lula ait gardé le cap économique de son prédécesseur après l'avoir tant critiqué. C'est que c'est le seul qui ait su positionner le Brésil comme autre chose qu'un suiveur, jusque dans sa monnaie.
Lula a eu l'intelligence de changer d'avis, de prendre une stature de gouvernant responsable.
Je ne pense pas que Dilma saura en faire autant.
Rédigé par : Alex paulista | 03 octobre 2010 à 18:20
Question à Jamel Debbouze :
Dire des âneries est-il un signe de bonne santé de l'intelligence ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 30 septembre 2010 à 10:57
"C'est mon sacerdoce, ma mission reçue des foules prolétariennes, que d'évangéliser ce blog. Vous résistez encore, vous, mais considérez le peu de temps qu'il aura fallu à Philippe Bilger pour passer du triomphe d'Obama à la grâce de Lula.." dixit J-D Reffait
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Après les révolutionnaires bobos de salon qui prétendent refaire le monde de manifs en manifs, voici un bel échantillon de révolutionnaire de blog armé de sa célèbre plume rouge comme le drapeau et de son clavier interchangeable : "C'est la lutte finale etc..."
A moins que ce ne soit la fin des haricots !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 29 septembre 2010 à 21:35
Marc Servera,
Ah vous avez remarqué aussi que je me fichais comme d'une guigne d'être impartial ? Vous êtes très fin observateur !
Philippe Bilger, que l'on n'attendait pas sur ce terrain-là, publie une louange à Lula et je bouderais mon plaisir ? Je lésinerais à vouloir l'entraîner dans le grand élan révolutionnaire bolivarien ? Je rejetterais le fol espoir de le voir embrasser la noble cause de la conquête sociale ?
C'est mon sacerdoce, ma mission reçue des foules prolétariennes, que d'évangéliser ce blog. Vous résistez encore, vous, mais considérez le peu de temps qu'il aura fallu à Philippe Bilger pour passer du triomphe d'Obama à la grâce de Lula ! Il n'est pas loin le temps où le Procureur de la Révolution, El Bilgero, requerra contre tous les sociaux-traîtres une place de choix dans les mines de sel ! Hasta la victoria siempre !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@MS | 29 septembre 2010 à 18:50
@ MS | 29 septembre 2010 à 12:26
D'accord avec vous.
L'Amérique du Sud vue par les Français, c'est à se taper le fion par terre.
Feydeau et Hergé sont les seules références de nos intellos : "Ma qué yé vé vous touer !" (Le Fil à la Patte), ou l'horrible dictateur de je ne sais plus quel Tintin...
Allende avait ruiné son pays en moins d'un an mais ça, faut pas en parler. Essayez d'aller dire cela à France Inter ou France Culture...
J.F Revel l'a expliqué, démontré, et il était de "gauche" à l'époque. Rien n'y a fait.
Mieux vaut relire "Le Confort Intellectuel", du bon vieux Marcel Aymé...
Rédigé par : Savonarole | 29 septembre 2010 à 17:40
Il vous est loisible d'estimer que le seul fait de ne pas hurler à l'assassin en évoquant certains personnages constitue un éditorial de la Pravda. JDR
Que dire ?! Ce procès sans nuance d'intention s'inscrit dans la continuité simpliste et symptomatique de votre panégyrique des gauches sud-américaines.
Que ce dernier procède en outre d'avis militants de gauche finit de me convaincre de votre belle impartialité.
Rédigé par : MS | 29 septembre 2010 à 12:26
Décidément, Monsieur l'avocat général, votre érudition nous désarme (et nous rassure). Vous ne pouvez mettre en oeuvre la morale, car elle a divorcé depuis longtemps avec la justice. Donc vous suggérez cette même morale sans la confondre avec la justice. Habile homme, mais clairvoyant ! C'est plus nuancé que les propos de notre chère Rachida Dati qui déclare dans l'affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris, sans rire, et avec un oeil plus charbonneux que jamais :
Morale ? Justice ? Rien à voir... Caltez grenouilles !
Evidemment, elle a raison : rien à voir !
Rédigé par : routa villanova | 29 septembre 2010 à 00:22
Marc Servera,
Ravi de vous avoir diverti une fois encore mais, pour le coup, je n'ai pas porté de jugement sur ce que j'évoque. Il m'a semblé utile de préciser sur quel chemin étroit évoluaient les gauches sud-américaines, entre les sorts d'Allende à l'intérieur et de Castro à l'extérieur. Il vous est loisible d'estimer que le seul fait de ne pas hurler à l'assassin en évoquant certains personnages constitue un éditorial de la Pravda.
Oublis, imprécisions, ce n'était pas une conférence dont je suis bien incapable au demeurant mais il me revient seulement de longs échanges avec des militants de gauche sud-américains avec qui je corresponds vraisemblablement plus que vous.
A la prochaine pour les blagues suivantes.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@MS | 28 septembre 2010 à 23:43
@SR
En l'occurrence, ce sont ces inégalités qui ont valu à Lula d'être élu.
Car tel est le dilemme au Brésil: la politique de FH Cardoso était nécessaire au Brésil pour stabiliser l'inflation mais a fait beaucoup de mal aux couches populaires.
Aujourd'hui Lula tire les fruits de cette politique économique (tellement qu'il a laissé en place les mêmes personnes), tout en recueillant l'assentiment populaire dû à la prospérité actuelle.
C'est injuste pour les prédécesseurs qui ont fait le sale boulot contre l'avis de Lula en son temps.
Mais après tout, peu importe de savoir si c'est juste ou pas: le bilan de Lula est un pays qui consolide ses avancées économiques tout en ayant une grand soutien populaire.
Un pas de plus à gauche, spécialement par une Dilma, me semble pourtant très hasardeux.
Le risque est de plonger dans une bulle économique et d'exploser en vol, car tout le monde veut prêter au Brésil et la gauche n'a jamais refusé un budget...
La sagesse de l'équipe de Lula a été de mettre des taxes additives pour les investisseurs étrangers, histoire de freiner la bulle et de laisser le taux de change s'adapter progressivement.
Je doute que Dilma ait la même politique.
Rédigé par : Alex paulista | 28 septembre 2010 à 21:42
Etes-vous déjà allé au Brésil Monsieur Bilger ? C'est plus complexe que ça, il a certes amélioré le sort de nombreux pauvres, mais les inégalités criantes s'observent par les murs de béton et les barbelés électrifiés qui séparent les quartiers chics des favelas.
Rédigé par : SR | 28 septembre 2010 à 19:53
Il est toujours amusant de confronter l'image d'un Chef d'État à l'intérieur et à l'extérieur de son pays.
Cher PB, vous avez raison probablement sur un point : les Brésiliens lui reconnaissent le talent de fédérer le pays derrière lui, de ne pas casser le bel élan économique actuel par trop de décisions idéologiques.
Pour autant, vous passez à côté de beaucoup de défauts.
- son populisme n'est limité par aucune culture. Il dira sans hésiter à une assistance au diapason que l'Europe est opposée à l'alcool comme combustible parce qu'elle n'a pas de surface agraire.
- Il s'est ridiculisé sur certaines initiatives diplomatiques, notamment avec l'Iran et la Turquie.
- Il a été mouillé dans de graves affaires de corruption dans son parti. Il a nié l'existence contre tout et quand les preuves sont sorties il a dû faire une intervention pathétique disant que tout se passait à son insu jusque chez ses plus proches collaborateurs.
- La femme qu'il soutient (Dilma) est fortement soupçonnée d'avoir commis des crimes dans son passé d'opposante.
Je ne vous cache pas que je suis très préoccupé par la probable élection de Dilma. Le bon vieux Serra a malheureusement le charisme d'une huître.
Dilma est assez répulsive mais elle a le soutien de Lula.
Je ne sais pas comment elle le tient.
Rédigé par : Alex paulista | 28 septembre 2010 à 12:42
@ JDR
J'allais commencer à relever dans vos sud-américaines mythologies les oublis, réductions, contradictions, simplismes, quand, devant une telle cordillère de Pravda à la une, soudain, la révélation : mais non mais c'est bien sûr, c'est que de la grosse blague, du nez rouge, une crème de Sylvain renversée, façon JDR, à double détente. Alors là, bravo !
Entre nous, c'est le ton collégien de France qui vous a trahi.
Chapeau bas cela dit à Lula.
Rédigé par : MS | 28 septembre 2010 à 10:21
@Sylvain,
Tiens donc, y aurait-il un dangereux gauchiste qui trouverait grâce à vos yeux ?
Au cas où vous l'auriez oublié le Président Lula, ou plus exactement Luiz Inàcio Lula Da Silva, est de gauche, et issu du milieu syndical qui plus est.
Mais je me réjouis que votre esprit étriqué soit pour une fois en mesure, semble-t-il, de faire montre d'une once de sens du discernement.
Rédigé par : Ludovic | 27 septembre 2010 à 20:59
@sylvain | 27 septembre 2010 à 09:43
"Le cheveu gras dans la soupe..."
Berk! Vous avez décidément le sens du détail qui tue!
Rédigé par : Catherine JACOB@sylvain | 27 septembre 2010 à 20:57
N'ayant pas eu vos préventions d'origine, j'ai été enthousiasmé par la première élection de Lula - que l'on peut soit dit en passant parfaitement désigner par ce nom qui est un sobriquet devenu plus tard son patronyme.
En creux, on décèle dans votre billet les figures de Chavez et de Castro, notamment par le reproche que vous faites à Lula de n'avoir pas rompu avec ces deux dirigeants.
Les gauches sud-américaines sont justement tétanisées par deux figures tutélaires : Allende et Castro. Il faut à tout prix éviter le sort tragique de l'un et la destinée politique de l'autre. Durer et ne pas se laisser enfermer par le grand voisin américain. La stupidité ancienne de la politique américaine à l'égard de Cuba, à l'époque où Castro n'était pas marxiste, constitue une menace pour la gauche sud-américaine. La révolution cubaine était pleine de belles promesses, certaines tenues comme l'éducation et la santé, mais a été tuée dans l'oeuf par le blocus imbécile des Etats-Unis, jetant Cuba dans les bras soviétiques. Autre menace, les forces antagonistes des sociétés sud-américaines qui ont condamné Allende à la chute et à son remplacement par le mal endémique de la région : la dictature militaire. Ces deux fantômes guident les leaders de la gauche sud-américaine et chacun y répond à sa manière. Chavez cumule : une vraie politique de redistribution non exempte de réalisme avec la dictature militaire, apanage de la droite. Au Chili, c'est la social-démocratie extra light qui convient dans un pays où les disparités sont moins criantes. Autre moyen d'échapper à la malédiction Allende-Castro, l'identité indigène avec Evo Moralès. Enfin, le modèle Lula, lui aussi soucieux de durer dans un cadre démocratique : une politique incroyablement audacieuse de redistribution tout en cajolant les capitalistes industriels pour les opposer aux propriétaire terriens. Cette stratégie a permis à Lula de mener une politique d'expropriation et de redistribution de terres aux paysans tout en confortant le décollage industriel brésilien.
C'est de la belle gauche qui fait envie.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 27 septembre 2010 à 17:04
"Monica... au téléphone, alors forcément..."
Rédigé par : Achille | 27 septembre 2010 à 10:53
Encore une histoire de con biné, alors ?
Pour Bill la cravate n'était pas que de notaire, avec notre ex stagiaire ministre, c'est plutôt la fameuse maxime de Paul Féval qu'il faut avoir en bouche, "si tu ne vas pas à... ", Matra "viendra à toi".
En fumante fusée, mieux qu'en fumant cigare.
AO
Rédigé par : oursivi | 27 septembre 2010 à 14:42
Il y avait aussi "Be Bop A Lula", mais la SACEM protège les droits.
Rédigé par : Savonarole | 27 septembre 2010 à 13:02
@Pierre-Antoine
On peut se permettre de rester sceptique quant à la nécessité de faire référence à un acteur raté pour mieux apprécier les efforts, les réussites et les échecs d'un chef d'Etat.
Rédigé par : carotte | 27 septembre 2010 à 12:57
Article intéressant dans Libération concernant la politique qui est menée au Brésil et notamment le sort qui est réservé aux « Indiens ».
http://www.liberation.fr/terre/01012292259-les-raisonsde-notre-colere
A méditer !
Rédigé par : Achille | 27 septembre 2010 à 12:45
On se demande bien où Rue89 et NouvelObs ont trouvé les chiffres de ce miracle ?
Avec des baromètres cassés en 2004 / 2006, il est hardi de crier au génie de Lula.
Après les Che Guevara, les Mao, les Allende, voici venir la mode des "gars sympas" : les Mandela, les Lula... bonne bouille, un peu nounours, pas trop intellos, la main sur le coeur, on allume les briquets et on chante "All you need is Love"...
Rédigé par : Savonarole | 27 septembre 2010 à 12:40
Lula, l'antithèse de Sarko. Pourquoi ne pas le souligner ?
Ceci dit, Lula a également sa part d'ombre, ne serait-ce que l'oubli total du sort des Indiens d'Amazonie abandonnés à leur très triste sort.
Rédigé par : rowalih | 27 septembre 2010 à 12:27
@témoignagefiscal
Il y a beaucoup plus de gens honnêtes (malgré leur défauts et faiblesses) que vous ne le pensez, et qui suscitent l'admiration de ceux qui les côtoient.
Mais on parle plus volontiers des 12 morts dans un accident de car sur une autoroute allemande, que des 50 accidents évités sur le même axe routier et encore moins des millions de voyageurs arrivés à bon port au péage...
Un lapsus fait plus saliver que mille mots dits à propos... Pourtant ce ne sont pas ces genres de mots qui manquent... ne serait-ce que dans votre commentaire.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 27 septembre 2010 à 11:32
@Philippe
Merci pour ce billet.
J'aurais bien vu un I, mais bon... je vais pas faire la fine bouche.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 27 septembre 2010 à 11:13
@Carotte
Non ils ne sont pas comparables, mais l'un permet de mieux apprécier l'autre, comme le froid permet d'apprécier la chaleur, la nuit la lumière, la puanteur la fragrance.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 27 septembre 2010 à 11:11
@ ourvisi
En fait Rachida venait juste d’avoir Monica Lewinsky au téléphone, alors forcément...
Rédigé par : Achille | 27 septembre 2010 à 10:53
Les propos absurdes de J.Debbouze et les succès politiques de Lula sont-ils vraiment comparables ?
Rédigé par : carotte | 27 septembre 2010 à 10:46
Bravo pour ce texte, M. Bilger.
Mais comparer M. Lula à Jamel "deux bouses" ou vice versa c'est vraiment insulter le président brésilien.
Je n'ai pas dit que c'était vous qui insultiez, mais la juxtaposition des deux noms m'a fait sursauter... Le cheveu gras dans la soupe...
Rédigé par : sylvain | 27 septembre 2010 à 09:43
Bonjour Philippe Bilger,
Ne nous enthousiasmons pas trop.
Avant il convient de savoir ce qu'a fait Lula, pour protéger la forêt amazonienne qui conditionne la biodiversité mondiale, contre les grands groupes financiers qui sont en train de la dépouiller sans vergogne des ses richesses.
Qu’a-t-il fait pour les populations autochtones d’Amazonie qui sont sur le territoire brésilien et dont tout le monde se moque ?
Après on discute.
Rédigé par : Achille | 27 septembre 2010 à 08:50
Attention, trop d'enthousiasme expose au ridicule : les politiciens ne sont pas des saints. Lula a surtout été habile à faire sa propagande.
Ces précautions étant prises, je dois quand même dire que Lula me paraît avoir plus de qualités que nos dirigeants français.
Rédigé par : Franck Boizard | 27 septembre 2010 à 08:42
Je connais un peu le Brésil et les Brésiliens du fait d'un de mes enfants qui y vit, de trois séjours effectués là-bas, et du contact noué avec plusieurs Brésiliens.
Ingénieurs, pauvres gens ou magistrats, sur le sol ou en France où ils se rendent en stage ou en voyage d'agrément.
Ce qui m'a frappé chez eux, c'est leur gentillesse, c'est l'impression qu'ils donnent de se positionner "joyeusement" face à l'avenir qu'ils savent ouvert sur leur vaste territoire, en ne ressassant pas le passé, tout en travaillant beaucoup, et pour nombre d'entre eux, en suivant des cours du soir pour s'élever.
En outre, ils se fichent de parler anglais...
Le président Lula da Silva (laissons à nos médiateux vulgaires le soin de
ne jamais citer son nom en entier) est justement décrit par M. Philippe Bilger (qui utilise le raccourci pour faire son heureux jeu de mots) comme homme qui agit en offrant l'espoir, et c'est ainsi que les Brésiliens le perçoivent, sauf les plus riches qui voudraient bien que les choses continuent comme avant, avec l'économie de type colonial (et sans réinvestissement local des bénéfices) mais gérée par les multinationales, américaines ou européennes, dans l'agriculture notamment.
M.Lula da Silva est un exemple de sagesse et de détermination au service de son peuple.
Espérance, espoir, que voici des mots qui sont justes. Là-bas.
Rédigé par : Arobase du Ban | 27 septembre 2010 à 02:19
Il y a des décennies et des décennies qu'on dit du Brésil qu'il a tout pour être un grand pays riche et développé. Il semble que cela soit en train d'arriver. Il y a tout lieu de s'en réjouir. Et il y a tout lieu d'admirer le rôle joué par Lula dans cette remarquable évolution. Je pense, Monsieur Bilger, que vous avez raison de vouloir faire partager cette admiration.
Quant à l'affirmation de Jamel Debbouze, "la délinquance est un signe de bonne santé de la société", aussi provocatrice qu'elle soit, elle n'est pas entièrement fausse. On peut rêver à une société idéale, un royaume des cieux sur terre, d'où toute délinquance aurait été bannie, et nous devons nous efforcer d'aller dans la direction de cet idéal, oui certes, mais force est de constater que les sociétés qui se prétendent capables de le réaliser, hic et nunc, cet idéal, ce sont les sociétés totalitaires. Donc oui, une société humaine en bonne santé me semble inconcevable sans un certain niveau de délinquance et sans une solide capacité à supporter cette délinquance (nos organismes survivraient-ils sans tous les microbes, virus et bactéries qui y prospèrent ?...)
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 26 septembre 2010 à 22:59
"De plus en plus, ces fonds d'investissements étrangers n'ont pour seul objectif que la rentabilité financière à des taux excessifs. Quand je vois certains qui réclament une rentabilité à 20-25%, avec une fellation quasi nulle et en particulier en période de crise (...)"
Rachida Dati
Nom d'une pipe, notre ex ministre qui nous dépoile, pardon, dévoile, les secrets de la réussite de sa fulgurante ascension !
C'est pas de la langue de bois, c'est de celle qui ne laisse pas de bois, quoique...
Comme dirait M. Fillon, l'inventeur du fameux poêle, il faut de la raideur, pardon, de la rigueur, à la tête de l'Etat.
Et pas seulement.
AO
Rédigé par : oursivi | 26 septembre 2010 à 22:10
Bonjour,
Il me semble que peu de Français connaissent autre chose du Président du Brésil, M. Lula, que son nom. Il faut dire que nous avons déjà bien du mal à nous faire une idée vraie de la personnalité de nos hommes politiques, dissimulés derrière leur propagande.
Mais ce que je trouve formidable, dans votre billet, c'est la joie qui vous habite à l'idée que ce Président pourrait être tout simplement un honnête homme.
Je la partage intégralement si vos informations sont bonnes, pourquoi en douterions-nous ?
Mais là n'est pas le fond du problème.
Le vrai problème est qu'il ne viendrait à personne l'idée de "s'esbaudir" de l'honnêteté de son simple voisin, au contraire, il serait sans aucun doute traité de "gentil mais…".
L'honnêteté des êtres simples, ce M. Lula parait en être un, ne commence à mériter le respect qu'arrivée au niveau de la présidence d'un vaste pays.
Pauvre de nous qui ne vénérons, comme toute société décadente, que le cynisme, le vice, l'intrigue, le machiavélisme.
Enfin, qu'il nous reste quelques hommes réputés honnêtes comme spécimen: Lula donc, peut-être Mandela, n'est déjà pas si mal.
Pour les autres, passez votre chemin, l'honnêteté ne vous apportera que sarcasmes, insultes et médisances et vous donnera, aux yeux des autres, l'apparence du coupable non confondu, le pire donc.
Cordialement. Henri Dumas
Rédigé par : temoignagefiscal | 26 septembre 2010 à 18:45