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08 septembre 2010

Commentaires

Djinn

Il convient de rectifier ce que Stenaisien a écrit à propos du maintien en détention prolongée, voire à vie, de certains criminels sexuels dans l'état d'Arizona.
Cette mesure ne s'applique, hélas, qu'aux pédophiles.

Djinn

Il faut conseiller à Zenblabla d'écouter la remarquable conférence du Professeur Jean-Pol Tassin sur l'addiction.

zenblabla

Apparemment, en Arizona, on ne commettrait alors pas d'erreur de jugement, mais reconduirait en parti pris l'imprécision scientifique.
En effet la science,"ce qui est bien connu", indique pour toutes sortes de motifs l'addiction et explique en partie suivant votre contribution.

Rien ne distingue, suivant "la" science comme vous dites, l'addiction du violeur de celle du fumeur.
Tient alors le fait que ayant violé l'addiction au viol s'envisage, puisque vous suivant être la science incomplète avec ses propositions de guérison, automatiquement la récidive doit être supposée.
Les experts ne sont que des relais quant aux sciences, ce ne sont généralement pas des chercheurs, et souvent ils retrouvent ce que déjà l'institution judiciaire a répertorié.
Démontrer avec la science, c'est quand même le propos de la science. Et cela reste à faire, toujours.

En inventant, celui qui tous les soirs remet sa montre à l'heure, de peur sans doute de perdre du temps, ne faut-il pas le contenir pour autant, étant le risque que sa manie synaptique n'entraîne l'annulation éventuellement dramatique du temps des autres.
Et la satisfaction de retrouver le monde comme on l'imagine, faut-il la guérir, la pénaliser?
Désignation, quand tu nous tiens!

Quid des violences apparues?
La perversité est-elle "synaptiquement" semblable à l'addiction?
Et quid de la "disparition" du champ public des violences répertoriées, avec ce qu'entraîne cette disparition?
Il ne faut pas perdre de vue que l'ignorance est l'un des chemins de la violence.
On en revient à l'adage suivant lequel au sens commun, la délégation de la sûreté n'est qu'une partie pour résoudre ce problème.

Dominique Raffeneau a raison avec PB, mener dénonciation.
L'impossible manifestation préalable de la vérité, celle remise tantôt à la Science, tantôt à la Justice, il faut encore plus qu'en dénoncer l'impossibilité, cerner des possibilités, et tenter de rendre mieux opérantes entre elles Sciences et Justice.
En ce sens, affirmer la sûreté de la peine c'est la démonstration d'une possibilité, qu'il ne faut pas nier être efficace peut-être, mais qui peut savoir déjà cette efficacité à coup sûr?

Ce qui m'engage à dire, c'est qu'aujourd'hui, l'amalgame entre toutes sortes d'efficiences, que ce soit avec le scientisme, l'élitisme, le populisme, et autres "véridismes", "originalismes" et "authenticismes" est si fort, qu'il entend condamner bien des chemins, propose communément trop peu d'autres qu'il faudrait emprunter.

Et reste aussi que:
La prudence, celle en soi-même d'abord, est mère de sûreté.
Et puis, être toujours meilleur américain du nord, est-ce ici notre lot?

Stenaisien

Philippe Bilger utilise la métaphore de la possession démoniaque pour décrire une forme rare d'addiction sexuelle: le viol volontiers suivi de meurtre.

Ce que le criminel sexuel recherche est un dérèglement sécrétoire cérébral traduit par l'inhibition de la recapture de la dopamine au niveau des jonctions synaptiques. Ce dysfonctionnement de la neurocrinie caractérise toutes les formes d'addiction (alcool éthylique, drogues dérivées de l'opium, tabac, parmi les plus fréquentes).

Ces troubles mettent en jeu les neurones des circuits dits de la récompense. Les centres se trouvent dans l'archéocortex, le fameux cerveau reptilien.

Si la physiopathologie de l'addiction est maintenant bien connue, les traitements sont loin d'avoir une efficacité constante, notamment en ce qui concerne la forme criminelle de l'addiction sexuelle.

Sans doute faudrait-il, comme dans l'état d'Arizona, que les juges gardent les violeurs en détention prolongée, pour éviter des tragédies comparables à celle de la jeune joggeuse nordiste.


Mary Preud'homme

@Djinn

Je vous recommande le Grévisse où vous trouverez rapidement les réponses correctes à toutes vos questions. Vous pouvez même le consulter en ligne (par.1290)
--
nota : eu égard au ton persifleur de votre message, la consultation d'un manuel de savoir-vivre ne serait pas de trop non plus.

Stenaisien

Véronique Raffeneau propose une réponse pertinente à la question: la justice doit-elle laisser aux psychiatres et psychologues la responsabilité de la remise en liberté des criminels sexuels?

Malheureusement, son intervention suscite beaucoup moins d'intérêt que les efforts répétés de Mary Preud'homme pour justifier un improbable usage du subjonctif dans une subordonnée temporelle introduite par la conjonction "après que".

La sagesse populaire - génétiquement transmise depuis les temps préhistoriques - ne supporte sans doute pas l'imprudente course solitaire d'une jeune femme à travers les bois.

Jean-Dominique Reffait

Oups, Mary, j'avais lu que vous aviez des attaches tahitiennes (et non haïtiennes), d'où l'ultramarinisme que je vous attribuais.

Djinn

Pour consoler Mary Preudhomme, Joseph Hanse dans son "Nouveau dictionnaire des difficultés de la langue française" écrit, en conclusion de son article sur la qualité du mode que gouverne la conjonction "après que" :

"On ne peut donc prétendre justifier le subjonctif par une idée de condition ou d'éventualité. On peut moins encore imaginer qu'il s'est employé d'abord ou surtout dans de tels cas: très souvent les faits appartiennent au passé, ils sont donc bien réels. Le subjonctif est dû à une mécanisation qui ne tient compte ni de la différence d'optique entre "avant que" et "après que" ni de l'opposition fondamentale entre l'indicatif et le subjonctif; celui-ci devrait toujours être évité après "après que", en dépit de sa fréquence croissante dans la langue parlée et même écrite. Je continue à recommander l'indicatif, mais je n'accuserai pas d'ignorance ceux qui, influencés par un usage croissant, emploient le subjonctif."

Mary Preud'homme

Petit rappel pour les nuls en histoire géo :
"nonobstant mes attaches haïtiennes (et créolisante)"
avais-je écrit...
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Je ne vois guère en quoi le fait d'avoir des attaches haïtiennes (du côté de mon mari décédé) et de parler le créole ferait de moi une ultramarine, terme à la mode pour désigner - essentiellement - les Français des départements et territoires d'outremer, dont Haïti pays souverain depuis 1804 ne fait pas partie, pas plus que le Venezuela, la Colombie ou Cuba.
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Herman

Bravo Jean-Dominique pour votre : "De la carte et du territoire" sur lequel je ne m'étais pas attardé à la première lecture...

sylvain

La photo de l'opuscule du SM est du même niveau que celle qu'affichaient les nazis à leurs débuts : le juif Süss, repris au théâtre. Les gens ordinaires de l'époque venaient en famille la contempler ; ensuite ça a dérapé ; pas chez nous, les personnes visées sont d'un niveau d'intelligence supérieure pour ne pas répondre à leurs provocations primaires.

Jean-Dominique Reffait

Mary, on profite de ce que le taulier est aux antipodes pour digresser. Torturer la langue, la malaxer, la déniaiser, se permettre toutes les licences, banco ! Rabelais n'écrivait pas deux fois le même mot de la même façon car il lui plaisait d'ajouter un "y" de temps en temps. J'adore San Antonio (première époque) qui est bourré de fautes parfaitement assumées, voire revendiquées.

Ce qui m'a fait réagir, c'est que vous vous êtes réfugiée derrière l'autorité imaginaire de grammairiens, non ! Dites qu'il vous plaît à vous de coller un subjonctif là où la grammaire n'en prévoyait pas jusque-là, que vous trouvez cela joli et que c'est votre liberté d'expression et de création : tant que vous êtes comprise autant que vous l'espérez, allez-y ! Ne cherchez pas à justifier ce qui est injustifiable et qui, de surcroît, n'a pas besoin d'être justifié.

Votre origine ultramarine que j'apprends est un vrai bonus tant est bien supérieure la littérature d'outre-mer, féconde et baroque, face à une littérature hexagonale poussive qui ne nous permet qu'une opposition lourdingue entre Houellebecq et Angot quand des Glissant, Confiant, Maximin ou Condé foisonnent sous la statue de l'immense Césaire dans l'indifférence parisienne.

zenblabla

@Sylvain

... pour "démoniaquer" ?

sylvain

@Catherine JACOB

Merci de confirmer par la photo de l'opuscule en question la bassesse de cette personne.
Ca étaye nos arguments.
Je dis encore bravo à la police pour la retenue dont elle fait preuve face à ce genre d'individus.

Mary Preud'homme

Vous au moins, Savonarole, ne brûlerez pas sur le bûcher des vanités la pauvre Mary, de même que tous ceux qui, avant moi (longtemps, longtemps...) et avec les titres éminents de poète ou d’écrivains ont persisté dans l’erreur, en offensant - soi-disant - la langue française et, cerise sur le gâteau, ont échappé à la correction maniaque d’illustres éditeurs. Un français figé depuis Vaugelas, étroitement gardé par des adeptes de la "purification linguistique" pour qui la poésie et la musique de la langue sont sujets à hauts risques tant est grande leur crainte de voir échapper à leur contrôle tatillon, sinon à leur compréhension tout court, ce qui par essence est incontrôlable, parce que vivant. Comme les langues « vivantes » du même nom, dont quelques-unes (anglais, espagnol) que je pratique presque aussi bien, ou en tout cas pas plus mal que le français.
Quand je pense que le premier texte connu en français mentionne mon nom de famille, il y a de quoi être jaloux. N’est-il pas ?
---
Toutefois, quelle que soit l’étymologie de mon patronyme et nonobstant mes attaches haïtiennes (et créolisante) dont je n’ai pas fait mystère sur ce blog, je n’irai pas jusqu’à nommer discrimination par le Bled les attaques verbeuses et les clopinantes galopades pseudo intellectuelles d’un rhétoricien à bout d’arguments qui en vient à perdre son sang-froid au point de donner dans le sarcasme en guise d'arguments.
Comme l’écrivait Jacques Ellul dans l’une de ses œuvres majeures : "Nous sommes actuellement au stade d'évolution historique d'élimination de tout ce qui n'est pas technique".
Et dois-je ajouter pour conclure, y compris, hélas, dans le langage parlé et écrit.

Cordialement.

Jean-Dominique Reffait@Mary

Mary, vous aurez fort à faire si vous souhaitez dresser la liste de toutes les fautes commises par de grands auteurs. Proust ne terminait pas toujours ses phrases, Balzac aligne les solécismes. C'est une chose parfaitement excusable de faire des fautes (pour ma part, j'en fais plus qu'à mon tour), c'en est une autre de les justifier coûte que coûte. Il ne s'agit pas de règle figée ou non, il s'agit de sens. La grammaire, ça n'est que du sens, rien d'autre. Mettre un subjonctif après "après que", ça n'a pas de sens, la règle on s'en fiche. Cette citation de Mauriac prouve que personne n'est infaillible et le contexte de sa phrase imposait à l'évidence l'indicatif puisque le fait est avéré. C'est une bourde, illustre certes, mais une bourde.
De la carte et du territoire...

Catherine JACOB@sbriglia

@sbriglia@Sylvain | 11 septembre 2010 à 20:43

@Sylvain : La triste Sire-Marin est à la justice ce que le "pasteur" Terry Jones est à la religion : illuminé(e) et inconséquent(e)...
Avoir édité un opuscule "Police, vos papiers" en représentant un policier avec une tête de porc restera à jamais une tâche indélébile sur sa "présidence".

Vous l'avez lu ?
En fait, ce n'est pas une tête de porc ( les oreilles, par ex. sont normales et pas en forme d'écouteurs et les yeux font plutôt penser à des rondelles de Kiwi en forme de petites haltères dans une macédoine de fruits), c'est une hure de policier, comme on dit hure de sanglier. C'est plus noble.

Par ailleurs vous aurez observé les moustaches ainsi que la mention de « l'esprit frappeur ». Autrement dit le syndicat de Mme Sire-Marin pense sans doute que la police est très affectée par les esprits de personnes décédées de mort violente ou Poltergeist, est sans doute trop sensible et perméable aux familles des victimes. Il faudrait faire entendre les familles et les suspects par des services différents et qui auraient laissé écouler un certain temps entre les auditions et leur passage sur les lieux. Ils seraient sans doute moins émotifs, plus rationnels et donc plus efficaces. Gageons que c'est ce que l'inconscient de son syndicat a voulu dire.

Ceci étant et en dehors de tout humour, de très mauvais goût je vous l'accorde, il m'est arrivé de percevoir chez quelqu'un qui venait juste de discuter avec une personne venant elle directement de ce que les anglo-saxons appellent une « scène de crime », qu'elle lui avait transmis ce qu'il faut bien appeler faute de mieux, une sorte de « fantôme» de la victime, vu que je suis parfois assez sensible à ce que les orientaux appellent Zanshin, une sorte de rémanence du Ch'i et qu'il s'agissait dans les deux cas de pratiquants d'arts martiaux donc des personnes sensibles, elles aussi, of corse, à ce même type de phénomène.

sylvain

@zenblabla | 11 septembre 2010 à 15:59

Vous demandez :

..."Comment pouvait être Landru, et comment la science le détecte-t-il aujourd'hui ?"

...............

Je peux vous répondre :

Landru pensait que la place des femmes était au "foyer"...

C'est dimanche. Bonne journée !

Véronique Raffeneau

@ Catherine

"Or, comme l'a bien compris Mme Sire-Marin, au-delà des services de police et de justice, il y a la société qui décide si elle préfère maintenir 1800 détenus en rétention au-delà de leur peine pour sauver 30 victimes statistiquement potentielles, ou ramener le laps de temps de récupération des douze points de permis de trois ans à un an, au mépris de la baisse de 4,9% de tués sur les routes; autrement dit sans se soucier de ces seulement 412-392 = 20 victimes virtuelles."

Non, Catherine.

Je ne pense que la question de la libération conditionnelle des 1800 détenus condamnés pour viols ne soit à mettre en perspective qu'avec la question du permis de conduire retiré à des personnes également condamnées et reconduisant sous l'emprise de l'alcool.

Ce qui est d'abord en cause dans le billet de Philippe Bilger est la confiance accordée par les autorités judiciaires aux expertises psychologiques et psychiatriques et la prépondérance, voire l'exclusivité du regard psy dans la prise de décision de libération conditionnelle.

Si je me réfère aux différents commentaires publiés dans la presse suite à cette tragédie, il reste que l'évaluation d'un suivi socio-judiciaire semble ne se résumer qu'à contrôler si la personne remise en liberté honore ou non les RV programmés avec les médecins et les psy.

Il me semble que si les commissions chargées d'étudier les libérations conditionnelles étaient également composées de citoyens-jurés, des questions plus pragmatiques comme celles ayant trait au quotidien du condamné: travail, logement, entourage familial, bref ayant trait à ce qui structure ou défait une existence au quotidien, seraient, je le pense, plus détaillées et prioritairement prises en considération par des citoyens-jurés dans l'évaluation du projet et de la situation post-détention de la personne.

Je ne dis pas du tout que ces éléments ne sont pas pris en compte actuellement. Ils le sont. Mais j'ai l'impression que leur importance reste marginale si nous considérons le poids invraisemblable du crédit apporté aux analyses et aux préconisations de nature psychiatrique et psychologique.

Sur le fond de la question d'ordre général - très importante et grave - posée à la société, Mme Sire-Marin a raison.

Mais ce qui est prioritairement en cause aujourd'hui est la méthode d'évaluation des risques de récidive et le fait qu'elle semble s'appuyer de façon inconsidérée sur des éléments pour lesquels leur fiabilité est totalement surestimée par l'institution judiciaire et le pouvoir politique.

Savonarole

@-Catherine Jacob -12 septembre-2H33.

"....quand bien même Monsieur J.-C. Delage ne souhaitait l'entendre d'aucune oreille, ni de la gauche, ni de la droite. Mais peut-être que cela s'explique par le fait que son syndicat se veut apolitique. Qui sait ?!"

C'est précisément ce qui me surprend dans ces divers "syndicats de Police", qui surgissent subitement au journal télévisé du 20 H, lorsqu'il y a soupçon de bavure, et qui se bousculent chez Laurence Ferrari ou D. Pujadas, 30 minutes après un drame.

En effet, une feuille de papier cigarette les différencie politiquement. Il n'y a pas vraiment de syndicat de Police de "gauche" ou de "droite".
Si on devait leur attribuer un fil conducteur, un guide spirituel, un "grand architecte", commun à tous, on pourrait se risquer à évoquer Alain Bauer.

En revanche, au pays des Loges, la Justice a son mot à dire :

PS : Dans la presse anglaise un policier qui avait bousculé une personne âgée lors d'une manif (qui est décédée peu après) risque sa carrière.

Et aujourd'hui : " The police sergeant jailed after he was caught on CCTV flinging an innocent woman on to a concrete cell floor was investigated two years previously over another alleged assault.


Keith Turner, 52, said he was punched and kicked by Mark Andrews in 2006.


The incident was investigated by senior officers under the supervision of the Independent Police Complaints Commission (IPCC),

Read more: http://www.dailymail.co.uk/news/article-1311229/Police-sergeant-punched-kicked-Civil-servant-tells-previous-attack-officer-jailed-assaulting-woman.html#ixzz0zIB3ems6

Catherine JACOB@Savonarole

@Savonarole | 11 septembre 2010 à 16:22 Je sais qu'elle est très, très à gauche... mais un sourire ça pardonne tout.

Lors de son dernier déjeuner (ou petit-déjeuner?), mettons brunch, avec Ségolène Royal, Laurent Fabius, qui, soit dit entre parenthèses, ne sera candidat aux primaires que dans le cas où DSK ou cette bonne Martine ne se présenteraient pas, est tombé d'accord avec Mme Royal sur les résultats des prochaines élections présidentielles. Cela a donné un scoop dont il a réservé la primeur tantôt à Laurent Ruquier : la Gauche unie va passer. Donc plus de candidature Joly dès que les choses deviendront sérieuses, j'imagine, mais une balance judiciaire penchant peut-être un peu plus d'un côté que de l'autre, qui peut savoir?!
Bref, en tout état de cause, Mme Sire-Marin a tout de même essayé d'expliquer la différence entre le droit et la démagogie, le principe du contradictoire et le diktat ainsi qu'effleuré les notions de contre-pouvoir et d'indépendance, et quelle que soit la couleur politique dont les mots du discours peuvent s'habiller pour se faire entendre selon les circonstances, il est clair que les pendules ont besoin de temps à autre d'être remises à l'heure sur ces quelques points, quand bien même Monsieur J.-C. Delage ne souhaitait l'entendre d'aucune oreille, ni de la gauche, ni de la droite. Mais peut-être que cela s'explique par le fait que son syndicat se veut apolitique. Qui sait?!
Personnellement je pense que apolitique ne veut pas nécessairement dire tout mettre dans le même panier... à salade, mais plutôt s'abstenir de dépasser les limites de ses compétences.

Or, comme l'a bien compris Mme Sire-Marin, au-delà des services de police et de justice, il y a la société qui décide si elle préfère maintenir 1800 détenus en rétention au-delà de leur peine pour sauver 30 victimes statistiquement potentielles, ou ramener le laps de temps de récupération des douze points de permis de trois ans à un an, au mépris de la baisse de 4,9% de tués sur les routes; autrement dit sans se soucier de ces seulement 412-392 = 20 victimes virtuelles.

Mary Preud'homme

* Un siècle et demi après que cette parole ait été prononcée, nous savons que le bonheur en Europe est une illusion perdue (Mauriac, «le cahier noir»)
Vous avez bien lu : "ait été prononcée"…
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Philippe Bilger vous confirmera que le subjonctif présent était exactement la forme que j’avais employée dans mon texte initial et dont j‘avais demandé le rétablissement à la modération.
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En conséquence, MM. Paulista et Reffait, avant de venir me chambrer alors que c’est vous qui n‘avez pas suivi le fil, commencez par lire calmement quelques auteurs et non des moindres comme Mauriac cité plus haut. Oui messieurs les censeurs, je répète que les règles ne sont pas figées et l’usage peut parfois tolérer la transgression de certaines règles académiques. Et que dire de toutes les traductions de l’anglais au français où l’on retrouve fréquemment cette forme, soit le subjonctif ou le conditionnel après la locution après que.
Et avant de revenir m’attaquer billes en tête, commencez par vous en prendre aux auteurs du lexis de la langue française édité par Larousse auquel je me suis référé. Le dictionnaire des difficultés de la langue française édité chez le même recommande quant à lui la construction avec l’indicatif ou le conditionnel.
---
Fermez le ban !

sbriglia@Sylvain

@Sylvain

La triste Sire-Marin est à la justice ce que le "pasteur" Terry Jones est à la religion : illuminé(e) et inconséquent(e)...

Avoir édité un opuscule "Police, vos papiers" en représentant un policier avec une tête de porc restera à jamais une tâche indélébile sur sa "présidence".

Savonarole

@- sylvain | 11 septembre 2010 à 13:42

Mme Sire-Marin est très séduisante. J'ai cessé de l'écouter au bout de 5 minutes, j'ai préféré observer son charme indéniable. Un sourire presque moqueur devant le beauf syndicalisé, qui n'a pas vu un commissariat depuis qu'il a pris un mandat syndical. Sourire diabolique également, qu'elle ne doit pas souvent arborer dans son dur métier.
Je sais qu'elle est très, très à gauche... mais un sourire ça pardonne tout.

MS

Jean-Dominique,

Votre propos est d'autant plus convaincant qu'il dépasse la règle pour la règle et tente de la justifier par le simple bon sens.
Mais précisément, que la règle ne soit plus gravée dans le marbre mais trouve sens dans la sémantique d'une phrase n'introduit-il pas davantage de souplesse d'interprétation et d'usage ?

Un exemple :

"Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues",
écrivait qui vous savez.

Le subjonctif servant aussi à suggérer implicitement un questionnement, un doute, une incertitude, ne pourrait-on pas "légitimement" écrire :

"Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes aient disparu
Leurs chansons courront-elles encore dans les rues ?"

"Longtemps" ne renvoie alors plus au deuxième mais au troisième vers, "poète" non plus seulement à la personne mais à la sensibilité poétique, et le questionnement implicite est : quand le goût des poètes aura peut-être un peu disparu, leurs chansons d'hier pourront-elles encore courir longtemps dans les rues ?

Il faut sauver le soldat Mauriac !!

zenblabla

@Mussipont

Bonjour,
Entre l'âne et l'extraordinaire envie de maîtrise comme il s'éparpille parmi nous, en ce champ accueillant de notre hôte, il y a un lien que vous soulignez et que je m'empresse de surligner.
http://www.onpeutlefaire.com/forum/index.php?showtopic=6373
Merci bien en tout cas!
On va enfin pouvoir se défouler, et à la récré arguer de choses simples "J'en ai rien à braire, s'il a dit ceci, le singe cela, et pis..., etc"

Faut dire que les commentaires très argumentés s'ils ne nous parviennent plus qu'en sorte d'objets rarissimes, c'est qu'avant que le sujet du billet eut été lancé les faits furent accomplies, eux-mêmes en extrême rareté, et si toutefois après que la cause grammaticale aurait pu soumettre à l'examen des propos outranciers, néanmoins pas après qu'elle a pu le faire, car se serait sue manière exagérée.

"Alors, tu viens ?!!!
Car suer tes manies, hier exagérer, demain recommencer, trop c'est trop !"
Allons, à la suite du "vingt heures", et pourquoi pas avant que vint le vin, mais après que l'actualité est cernée, je vais remettre en peine mon bonnet de nuit. Un bonnet, ça protège mieux qu'on croit.

Merci aussi à @Marius,
qui en terres de "démons", pense aussi aller y voir avec la science, ne pas se contenter avec l'ignorance, au nom de laquelle il s'agirait d'appliquer "une plus juste ignorance".
Connaître la malfaisance, c'est au moins la traquer.
Comment pouvait être Landru, et comment la science le détecte-t-il aujourd'hui ?
Le bon sens populaire réuni en jury d'assises, indépendamment de la science, le peut-il détecter Landru communément ?

Pour raisonner...
Contre l'assurance de ne pas se tromper, on troquerait l'équilibre d'un monde où le savoir à sa place avec ses errements, contre celui d'un monde dont on ignore des caractères en risque d'apparaître.
Prudence est mère de sûreté, grand-mère d'ignorance ?

L'enjeu politique est ailleurs dira-t-on, et avec raison, avec un peuple qui gronde en ses déséquilibres, mais que l'on démontre gronder en certains pour l'exemple, alors jeter un os... pour l'infiniment grand mécontentement, vers l'infiniment rare événement.

La navigation des culpabilités en mer d'ignorance a-t-elle de beaux jours ainsi, et se construisent-ils les nouveaux ports d'attaches ?
Secret médical, Secret d'état, Secret de l'instruction et tant d'autres secrets qui remette à l'écart le peuple en son savoir.
Que secrètera-t-il, de son côté, ce peuple frustré avec son savoir, mesurant son pouvoir délégué ?
Les réponses intestines à des questions secrètes qui devront apparaître dans n'importe quel port ?
L'évidente question "mais qu'est-ce que je fais ici, qui m'y a mis?" peut-elle être englobée du simple "mais que fait la police?" fondant le "que fait-il ici, lui?"

Et merci à Catherine JACOB, revenir sur les faits.
Mis à part, des nouvelles du "tueur de l'Oise" peut-être ?

Savonarole

@ Mary Preud'homme,

Ne t'inquiète pas, "petite Mary", la discrimination par l'orthographe ou le Bled, j'ai connu ça, quand je suis rentré en France à l'âge de 20 ans, après avoir appris l'anglais, l'arabe, le portugais, l'espagnol, en suivant mes parents.

Ton nom est déjà un attentat aux yeux de ces TDC du Bled : tu te serais appelée Majumba Sékou-Traoré, personne n'aurait pipé mot sur ce blog. Personne.

Et les Musclors du Bled auraient fermé leur grande gueule.

"Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
La foule les chante un peu distraite
En ignorant le nom de l'auteur
Sans savoir pour qui battait leur cœur
Parfois on change un mot, une phrase
Et quand on est à court d'idées
On fait la la la la la la
La la la la la la"


sylvain

Bonjour

J'ai eu la mauvaise idée de regarder "C dans l'air" hier soir : justice/police .
Que vis-je ? qu'ouïs-je, qu'acoustiqué-je ?
Notre très respectable Mme Sire-Marin... Débat serein de bonne tenue, je ne reconnaissais pas la dame du Syndicat de la Magistrature qui donnait "à donf" dans l'anti Sarko à l'époque. Je me disais : elle a pris de "la bouteille", elle s'est posée... Ben non, erreur ; à moment donné elle s'est lâchée car sa retenue feinte lui était devenue insupportable : "vous voulez que les juges soient plus sévères et pour l'affaire d'Outreau, vous réclamiez le contraire..."
Un morceau d'anthologie dans la démagogie de cette personne qui friserait le ridicule si ce n'était pas morbide. Comme dirait Julio : "non non tou n'as pas chingé"...
On ne la voyait plus depuis qu'elle s'était fait "moucher" par Sarko lors d'un débat télévisé : Mme Sire-Marin trouvait atroce qu'on inflige à des criminels des contrôles supplémentaires qui s'apparenteraient selon elle à une double peine traumatisante... Sarko répondit : "ce que vient de dire cette dame est monstrueux, allez dire à la mère des deux fillettes violées et assassinées que ce malheureux agresseur risque d'être perturbé", etc.

En temps que fan et SUPPOT de Sarko j'avais applaudi ; dans toutes les chaumières aussi.

Désolé de perturber encore une fois les décréteurs de "comment-il-faut-bien-penser" avec mes "caricatures"...

Alex paulista

@Mary

Vous aggravez votre cas en confondant conditionnel passé deuxième forme et subjonctif passé. Par pitié, faites des fautes mais ne les justifiez pas en invoquant des grammairiens, surtout quand il s'agit de conjugaison.
Massacrez vos procès-verbaux avec des "eût" pompeux et erronés, c'est mignon et sympathique. Mais ne faites pas du prosélytisme.

Jean-Dominique Reffait@Mary

Mary Preud'homme,

Quel grammairien perdu dans le désert, abandonné de Dieu et des hommes, pourrait énoncer la stupidité que vous suggérez ? Beaucoup d'âneries sont passées dans les usages des ânes sans que cela ne constitue le début d'une justification pour un esprit vaguement éduqué. Beaucoup de choses sont passées dans les usages de ceux qui ne maîtrisent pas la langue et vous pouvez cumuler les sottises : "après que je soyes victime d'un infractus" tant qu'on y est, c'est l'usage en bas de ma rue.

"Après que" ne peut pas être suivi d'un subjonctif, ça n'est pas une question de règle mais de bon sens. "Après que" indique que je vais parler d'un fait passé. Or si un fait est passé, il n'appartient plus au probable, au possible, au subjectif, mais bien au réel : il a eu lieu, c'est une notion indicative, d'où l'indicatif, mais pas seulement, un indicatif passé. Ca n'est pas négociable puisque c'est le sens même qui impose le mode verbal. Comme le fait évoqué est nécessairement antérieur à l'action principale, il faut que le verbe soit conjugué à un temps du passé antérieur à celui du verbe de l'action principale.
Quant au conditionnel, il peut être utilisé pour signifier un fait éventuel :
"Après que nous aurions dîné ensemble, Mary et moi serions allés à l'hôtel ? Pure conjecture !"

Catherine JACOB

Impossible de prévoir les démons on en effet dû penser les fonctionnaires de police qui ont contrôlé Gilles Dufeigneux, ainsi que le zélé commissaire qui l'a raccompagné chez lui. Mon dieu, mon dieu mais comment est-ce possible ! Surtout dans le contexte actuel. Il faut donc un coach pour apprendre aux collaborateurs de Matignon à distinguer le diable des anges. Je suggère de leur envoyer Sylvain qui leur apprendra je pense, que si les anges ont des plumes sur leurs ailes, le diable en revanche a une peau de velours comme les ptérosaures genre quetzalcoaltus, et ses ailes sont toutes petites et quasiment cachées derrière les oreilles. Voyons !
Ceci étant j'ai regardé Cdans l'air hier, le débat sur la guerre Justice/Police. Passionnant et fort instructif mais je m'abstiendrai de jeter de l'huile sur le feu.

Mary Preud'homme

Frank Thomas :
Que cela vous plaise ou non, cet emploi du subjonctif après la locution "après que" est passé dans l'usage. N'importe quel grammairien vous le confirmera. J'ajoute que le conditionnel est aussi admis.

Pierre-Antoine

@Jean-Yves Bouchicot
"dans l'armée,"ON" avait droit à 7 % de pertes"

La vérité sur ce pourcentage (sans prendre fait et cause pour le commentaire qui l'expose) concerne les "exercices de simulation de combat".
Quand les coups ne sont pas portés, comment savoir le nombre de morts ?
Alors après chaque accrochage entre "bleus et rouges" on estimait un pourcentage de perte à généralement 10%.
C'était du temps où la guerre se faisait en rangs serrés et le kil de rouge dans la musette.
Cela n'a plus cours. L'ordinateur se charge de ce calcul.
Donc celui qui emploie cette formule a dû naître entre les deux guerres mondiales.

Il y a donc des excuses à son "enthousiasme" sur ce blog :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

josi

Bonjour,

Il y a dans le milieu de la médecine psychiatrique un EGO très puissant qui fait développer un manque de discernement certain et une absence de pensée pour la population, c'est très grave, mais le milieu médical est très puissant... et si la loi ne change pas il y aura d'autres meurtres.
Josi

Véronique Raffeneau

@ Jean-Dominique

"La peine votée par un jury d'assises est choisie par les jurés en toute connaissance de cause. C'est le rôle notamment du président d'expliquer aux jurés qu'une peine de 10 ans revient à n'exécuter éventuellement que la moitié de la peine."

Je ne suis pas d'accord avec vous, Jean-Dominique.

Selon moi le président n'explique pas aux jurés qu'une peine de 10 ans revient à n'exécuter éventuellement que la moitié de la peine, mais il explique que la personne condamnée pourra faire une demande de libération conditionnelle à la moitié de sa peine.

Le président ne peut absolument pas s'engager de façon certaine sur l'avenir de la peine et sur la forme que celle-ci sera susceptible de prendre.

La libération conditionnelle est soumise à des conditions :

"La libération conditionnelle ne peut être accordée que si la personne condamnée manifeste des efforts sérieux de réadaptation sociale. Le JAP doit apprécier les efforts du condamné en fonction de sa personnalité, de son comportement en détention, de son projet de sortie (situation familiale, professionnelle et sociale)." - vie-publique.fr

Je pense que le juré populaire a tout lieu de considérer qu'en l'absence d'une validation des obligations que j'ai citées, la libération conditionnelle ne sera pas automatiquement accordée à la moitié de la peine.

Donc, je ne pense pas du tout qu'un juré, quand il dit 10 ans, choisit en réalité 5 ans en toute connaissance de cause.

Jean-Yves Bouchicot

C'est drôlement bien, ce blog, depuis que Sylvain vient s'y soulager. Le niveau de débat est encourageant. Quand je pense que "les commentaires sont modérés" (ce que je crois, ayant été modéré d'une épithète un peu crue mais pas méchante : "connerie" remplacé par "bêtise") je me dis que la personne chargée de la modération doit en voir passer de cruelles. Une piste se dessine, toutefois : dans un de ses derniers textes si suaves et si nuancés, Il nous dit : dans l'armée,"ON" avait droit à 7 % de pertes". Je crains de comprendre. Je vais donc m'abstenir, il est peut-être encore armé. Au revoir à tous :-)

Olivier

@M. Reffait

Votre dernier commentaire est juste et limpide. Je ne crois pas moi-même à une sagesse immanente des jurys populaires, l'étrange variété de leurs décisions m'y invite. L'empathie peut prendre le pas sur la raison, un juré populaire peut également se montrer trop clément, car il a la lourde tâche de juger un semblable.

Vos observations sur la peine précédente prononcée contre ce récidiviste font écho à une impression personnelle fugace, quant à la justesse de ce verdict. Certes, il ne m'appartient pas de critiquer l'issue d'un procès sans rien connaître des débats, mais, si, comme tendent à l'affirmer aujourd'hui les parties civiles de l'époque, l'homme avait en lui un potentiel néfaste, susceptible d'exploser à nouveau avec une gradation dans le crime, cette donnée aurait dû trouver une conséquence dans l'échelle de la peine infligée. Etrangement, j'ai eu cette même réflexion, il y a un an et demi, lors d'une affaire similaire de violeur devenu meurtrier à la suite de sa libération conditionnelle. Lui-même avait auparavant écopé d'une peine mesurée, alors que les contours de l'acte pour lequel il avait été jugé présentaient quelques aspects inquiétants.

Je m'accapare à peu de frais l'énorme privilège de pouvoir juger après coup, sans aucun doute, mais je crois que dans cette affaire la teneur de la condamnation infligée à cet homme a révélé une fragilité, quelque chose de non commensurable à sa personnalité. La faille réside ici, autant que dans les circonstances et motivations présidant à sa libération conditionnelle. A moins que la faille réside tout autant dans la législation en vigueur en matière de crimes sexuels, à laquelle le gouvernement actuel n'a apporté aucun amendement, quoiqu'il en dise - j'excepte la rétention de sûreté, machinerie absurde et inapplicable, les Allemands ont été eux-même contraints d'abandonner une loi similaire suite à un arrêt de la cour de Strasbourg ; ils se retrouvent comme nous-même, au même point de départ, alors que les attentes sociétales dans cette problématique pénale complexe deviennent chaque jour plus impatientes.

Et oui, vous avez raison de rappeler que les jurés prennent connaissance des mécanismes de réduction ou d'aménagement de peines, et en tiennent compte. Ce condamné à 10 ans de réclusion n'aurait de toute manière et dans toutes les situations effectué que 7 ans et demi, on lui a offert un crédit de réduction de peine automatique de 3 mois par an, conformément aux dispositions des différentes lois pénitentiaires promulguées par le législateur depuis 2002. Pour "valider" ces crédits, il lui suffisait de se tenir à carreau en prison, une attitude généralement observable chez les détenus pour affaire de moeurs, car ils préfèrent l'administration pénitentiaire à leurs codétenus, souvent animés à leur égard de la même vindicte que les gens honnêtes.

Frank THOMAS

Clafoutis est moins drôle que son pseudonyme.
En mélangeant la syntaxe et l'idéologie juridique qui est la sienne, il concocte un lourd ragoût.
Par délicatesse, je ne soulignais pas que Mary Preud'homme faisait, en effet, deux fautes en une. Il a cru bon de le souligner, lui.
Mais ce n'est pas pendable.

Quant à Mme Preud'homme, elle a raison d'opposer la règle à l'usage qui, on le sait depuis Grevisse, tolère à peu près tout lorsque des auteurs reconnus l'écrivent.
N'importe, il faut bien l'indicatif après "après que".

Mussipont

@ Véronique Raffeneau

Non, il faudrait dire "Le viol est POTENTIELLEMENT puni de 15 ans de prison".

Pour lever l'ambiguïté du prononcé de la peine, peut-être faudrait-il (comme cela se pratique au Canada il me semble) tout simplement rédiger les verdicts en indiquant clairement le minimum à effectuer et le maximum de la peine : "vous êtes condamné à effectuer un maximum de 10 ans de prison avec possibilité de conditionnelle au bout de 4 ans".

N'oublions pas non plus d'être pragmatique : les réductions de peine sont bien utiles pour la gestion de la détention (carotte/bâton).

jpledun

Ce qui fait vraiment peur, après l'horreur du crime sur cette jeune femme, c’est qu'apparemment ce présumé coupable a fait tout ce que l'on lui a demandé de faire (soins, contrôles, suivi...)

Alors que faire de plus ?

A part les caricatures des uns et des autres je ne vois pas ici de propositions poindre á l'horizon.

Je me mets dans le même sac.

Claude L

@ sbriglia

Vous avez tout à fait raison. A une nuance près, l’âne est un animal docile qui contrairement à une idée reçue avance très facilement. Le bélier, lui, fonce tête baissée. Ce qui en fait un animal dangereux pour les autres et pour lui-même. Les béliers sont sarkozystes.

Frédéric

M. Bilger,

1% de taux de récidive dans la catégorie des délits criminels à caractère sexuel, contre 40% dans la moyenne générale.
Le 1%, serait-ce benoîtement la teneur de votre verbiage, ou l'irrépréhensible désir de fonction ministérielle ?
De nos jours, il est vrai, l'hermine se porte ostensiblement aux quatre saisons.

Véronique Raffeneau

@ Mussipont

C’est vrai, j'aurais dû m'en tenir à reproduire l'expression de Philippe Bilger que, par ailleurs je trouve juste : cuisine pénitentiaire.

"mais je crois que figer dans le marbre une décision aussi lourde que 10, 20 ou 30 ans de prison est faire injure à la nature humaine, évolutive par nature (dans un sens ou dans l'autre) et que bonne justice ne s'exécute que dans le temps."

Alors, changez la formulation (et le sens) du code pénal qui, lui, fige les choses.

Exemple :

"Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle"

Transformez par :

"Le viol est VIRTUELLEMENT puni de quinze ans de réclusion criminelle"

Quand Philippe Bilger demande dans ses réquisitions 8 ans ou 10 ans de réclusion criminelle, dans son esprit il demande véritablement 8 ans ou 10 ans de réclusion criminelle. Je pense qu’il a raison.

Car quel sens donner à un procès et à une condamnation si l’ensemble des acteurs savent que la signification des mots qu’ils utilisent ou qu’ils entendent est indifférente et virtuelle ?


Mussipont

@ Véronique Raffeneau

Je trouve que l'expression "arrière-cuisine pénitentiaire" montre un certain mépris des juges professionnels, mais bon...

Je crois que ce que M. Bilger, avocat général de talent aux dires de tous ceux qui l'ont vu à l'oeuvre, ne supporte pas, c'est l'idée que le procès ne constitue pas l'apogée du processus judiciaire mais qu'il n'est finalement qu'un élément du parcours judiciaire. C'est bien sûr l'élément le plus important de ce processus mais je crois que figer dans le marbre une décision aussi lourde que 10, 20 ou 30 ans de prison est faire injure à la nature humaine, évolutive par nature (dans un sens ou dans l'autre) et que bonne justice ne s'exécute que dans le temps.

Par ailleurs, j'aimerais beaucoup connaître le ratio du nombre de demandes de libération conditionnelle par rapport au nombre de demandes, peut être cela battrait-il en brèche la notion du JAP-qui-fait-rien-qu'à-libérer-les-méchants ?

Sur les jurés populaires en correctionnelle : pourquoi pas ? Simplement j'aimerais savoir sur quoi notre estimé président se base pour dire que les jurés populaires sont plus sévères que les magistrats professionnels vu qu'ils ne jugent pas les même infractions. Encore un mystère de la statistique sarkozienne...

Mussipont, âne qui s'assume.

Clafoutis

@ Frank Thomas répondant à Mary Preud'homme

"Après que" appelle obligatoirement non pas le subjonctif mais l'indicatif, certes, mais pas nécessairement le présent.
Dans le cas présent c'est au passé "qu'il lui a passé..."
Donc
- "après qu'il lui eut passé..." (sans ^)
- ou "après qu'il lui avait passé"
- ou "après qu'il lui a eu passé"
- voire "après qu'il lui avait eu passé".

En l'occurrence il me semble que "après qu'il lui eut passé..." est le plus adapté.

Comme on n'"entend" pas la différence entre "eut" et "eût", la faute n'est pas pendable - ni guillotinable, tant pis pour vous.

Et re-bravo Mussipont - et quelques autres.

Marius

@ Sylvain

Moi je veux bien débattre, mais essayez de fournir des arguments, arrêtez de verser dans la caricature.

Il me semble qu'il n'y a pas eu, lorsque la gauche était au pouvoir (je sais cela remonte), une augmentation exponentielle des crimes de sang ou des viols. Actuellement les socialistes sont à la tête de nombreuses villes dans lesquelles ils sont confrontés à de graves problèmes de délinquance, je vous rappelle que les maires ont compétence en matière de police administrative (c'est-à-dire maintien de l'ordre public) et qu'ils ne s'en tirent pas mieux ni moins bien que les élus de droite.

Sortez de votre carcan idéologique, que vous fustigez vous-même par ailleurs quand il s'agit des autres, et discutons !

sylvain

Rédigé par : Marius | 10 septembre 2010 à 13:07

Vous dites :
".......Mais une aggravation des peines me semble une solution illusoire mais surtout inutile, car les dispositifs légaux aboutissant à une perpétuité réelle existent d'ores et déjà...."
..........................

Bonjour Marius, je vais vous poser des questions façon "Olive" :

"Ben alors ?? pourquoi vous ne les appliquez pas ??

-Peur des "droits de l'hommistes", bobos, bien-pensants et autres saltimbanques moralisateurs ?

-Peur du Syndicat de la Magistrature, de gauche (pléonasme), qui "lutte" contre les "dérives" d'une politique répressive ? lol
-Peur de passer pour un juge facho, suppôt de Sarkozy comme dirait notre "cher" Barella ?

-Peur d'être reconnu coupable d'avoir collaboré à la politique "sécuritaire" instaurée par Sarkozy et d'être tondu à la Libération en 2012 lors de l'avènement de la Sainte-Gauche de l'Enfant Jésus ?

Dites-nous, qu'est-ce qui vous gêne ??

Palabrer en exposant des états d'âme sur des blogs, des plateaux télé ou dans des médias, c'est comme les manifestants dans la rue qui défilent en chantant l'Internationale, ça fait de belles photos, de beaux slogans mais pas bouillir la marmite...


Jean-Dominique Reffait

Dominique Barella ne manque pas de culot de se référer à Outreau quand on sait qu'il a été le premier à noyer le poisson judiciaire dans cette affaire. Ca n'était pas la faute de Burgaud. Philippe qui lui n'a pas esquivé la responsabilité judiciaire dans cette histoire se prend Outreau en revers, c'est un peu fort de café.

L'introduction de jurés populaires pose un problème de fond insoluble : celui de la motivation des décisions de justice, que ce soit en correctionnelle ou dans d'autres juridictions, notamment la détention. Aux assises, la tradition magique du jugement immanent permet au jury de n'avoir à se préoccuper d'aucune contrainte juridique : son intime conviction suffit, le droit s'efface devant cette souveraineté. Il succède ainsi à la toute-puissance du jugement de Dieu, infaillible, puis celui du roi, représentant de Dieu. Le peuple remplace cette immanence dans les procès où, lorsque le jury populaire a été institué, il était question de vie ou de mort.

Introduire le jury populaire dans d'autres juridictions, c'est faire reculer le droit. C'est substituer à la raison une justice de l'intime conviction. La démagogie rejoint ainsi la magie d'un jury qui, parce qu'il représente le Peuple, est infaillible comme Dieu.

Il faut enfin cesser de prendre les gens pour des imbéciles. La peine votée par un jury d'assises est choisie par les jurés en toute connaissance de cause. C'est le rôle notamment du président d'expliquer aux jurés qu'une peine de 10 ans revient à n'exécuter éventuellement que la moitié de la peine. Les jurés ne sont pas abusés, il savent ce qu'ils font. Dans le cas qui nous occupe, la peine encourue était de 15 ans avec la possibilité d'une période de sûreté des 2/3, soit 10 années effectives. Le jury n'a pas choisi cette solution. Il savait ce qu'il faisait. Par la suite, en l'absence de ces dispositions, le droit commun sur les réductions de peine s'applique.

C'est dommage, Oursivi, que vous vous refusiez à user d'une langue française commune en préférant vous singulariser au travers des sottises de l'analyse sémantique littéraire anglo-saxonne qui nous est arrivée en France par le Canada (les actants, les adjuvants, quel fatras !). Ca n'est ni élégant ni clair de maltraiter la langue, c'est imbitable.

sbriglia@Claude L.

"je doute qu’il y ait sur terre un seul âne sarkozyste."

"A la différence du bélier, qui est un entêté de l'avant-train et qui refuse de reculer, l'âne est un entêté de l'arrière-train: il refuse d'avancer ; on voit bien là toute la différence" (Vialatte)

Il n'y a donc pas d'âne sarkozyste... que des béliers.

Mary Preud'homme

A Frank Thomas :

Dans le lexis de la langue française, il est indiqué que la loc. conj. - après que - est suivie de l’indicatif ou du subjonctif... (cf citation de FM)
Avec cette remarque en exergue : le subjonctif après - après que - est critiqué par quelques puristes.
---
« Un siècle et demi après que cette parole ait été prononcée, nous savons que le bonheur en Europe est une illusion perdue » (Mauriac, le Cahier Noir.)

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