Je vais encore une fois décevoir ceux qui voudraient ne me voir traiter que de sujets sérieux ou de choses graves. Mais on n'en trouve pas tous les jours sauf à plonger carrément dans l'arène politique. Et ce n'est pas l'envie qui m'en manque... J'ajoute qu'il y a des richesses infinies dans les "petits" sujets. Souvent, ils ouvrent l'esprit sur des considérations qui les dépassent et représentent une "grille" applicable à des problématiques essentielles.
Vous avez compris que je vais revenir à ma passion de sportif en chambre : le foot.
Ces dernières semaines, on a eu tout de même quelques bonnes nouvelles dans ce domaine. Jean-Michel Larqué a laissé la place sur TF1 à Bixente Lizarazu et Laurent Blanc a remplacé Raymond Domenech. Il y a encore quelques points noirs médiatiques, notamment à Canal Plus. Les commentaires sont toujours partiaux quand l'équipe de Marseille joue. On dirait que l'adversaire ne touche jamais la balle ! L'insupportable Pierre Ménès continue, plus que jamais, à prendre toute la place au détriment de ce journaliste sympathique et compétent qu'est Hervé Mathoux. Elie Baup est toujours aussi ennuyeux. Aimé Jacquet et Gérard Houllier, qui n'ont pas eu un très beau rôle depuis quelque temps, vont continuer à nous être imposés. Les bavardages deviennent à ce point lassants qu'ils parasitent l'essentiel : les buts marqués. Avant le grand match du dimanche soir et après celui-ci, un monceau de rires, d'informations inutiles et de banalités. On s'amuse, on s'esclaffe mais le téléspectateur trouve que le temps passe lentement. C'est très simple, j'attends 21 heures et j'éteins à la fin du match. Quant à la langue française, elle est torturée ! Je suis Monsieur Ronchon mais il y a de quoi.
L'équipe de France a perdu ses deux premiers matchs sous l'égide de Laurent Blanc. Demain, elle jouera contre la Bosnie. Tout est à reconstruire, à réinventer. Il fera sans doute un jour revenir quelques joueurs - pour Lloris, c'est déjà fait - même s'ils ont sombré, eux aussi, dans le naufrage en Afrique du Sud.
Laurent Blanc a la grâce. J'ai beaucoup appris en lisant un portrait qui lui avait été consacré et qui mettait l'accent sur ses parents cévenols et aux fortes convictions politiques. Blanc appartient à cette catégorie d'êtres qui ne sont pas détruits par les résultats négatifs parce que la confiance qu'ils inspirent constitue un tel capital qu'il faut beaucoup de temps pour l'entamer. Ce qui est vrai pour certains dans le sport vaut aussi pour la politique ou la culture. Je suis frappé de constater que certaines personnalités sont "plombées" par ce qu'elles sont et que le moindre échec les anéantit à vie quand d'autres, royales, surplombent les difficultés et persuadent ceux qui les regardent agir de leur quasi infaillibilité. Domenech s'est vu assimilé aux catastrophes sportives. Blanc, sauf si elles sont chroniques, parviendra à nous faire espérer des aurores, une renaissance. C'est injuste mais c'est comme ça. Prenons un exemple en politique : Claude Guéant nous révèle que le président de la République a un style de vie "monacal". C'est sans doute vrai puisqu'il nous le dit mais je doute que beaucoup en soient persuadés. Laurent Blanc, si ses oeuvres atteignent son aura, deviendra une gloire nationale. Bien au-delà du triomphe de 1998 !
Et il a bien commencé sur le plan psychologique. Il a fait venir Zidane à Clairefontaine avant le match contre la Biélorussie - la défaite qui a suivi n'infirme pas la justesse du procédé - pour que celui-ci s'entretienne avec les joueurs, qui en ont été ravis. J'espère que Zidane ne leur a pas seulement appris à porter des "coups de tête" ! Laurent Blanc m'a également très agréablement surpris par l'invitation qu'il a adressée à Raymond Kopa dans le même but d'encouragement, de soutien et de conseil . Excellente initiative mais qui connaît encore Kopa ?
Pour moi qui l'ai vu jouer et regardé à la télévision, c'est un mythe. Kopa, Platini et Zidane, c'est un trio magique dont le premier est indiscutablement l'élément phare. Ce n'est pas pour rien qu'on l'avait surnommé le Napoléon du football. Un génie du dribble et de la passe en profondeur. Un organisateur altruiste et déroutant. Un être dont la destinée constitue une belle réplique aux années fric d'aujourd'hui et aux réussites vulgaires et ostensibles qui les accompagnent. Kopa - de son vrai nom Kopazewski - a d'abord travaillé dans les mines avant de devenir un footballeur exceptionnel et emblématique, en 1958 notamment. A Reims, au Real de Madrid, dans l'équipe de France, il a étincelé. Aussi bien son existence, sa morale, sa rigueur que sa carrière sportive pourront être utilement enseignées aux "vedettes" qui se croient arrivées quand elles sont à peine parties. J'espère que Kopa acceptera ce que l'intelligence et la sensibilité de Laurent Blanc ont su proposer (L'Equipe, Marianne 2, Le Parisien).
Il faudrait généraliser cette démarche qui permettrait aux "anciens" de dialoguer avec les "jeunes". Je me souviens de mon entretien de deux heures, un jour, à la Cour de cassation, avec Marcel Dorwling-Carter, longtemps formidable avocat général aux assises de Paris qui, bien sûr, n'avait jamais été convié à faire part de son irremplaçable expérience aux auditeurs de justice et aux magistrats débutants. Pourtant, comme cela aurait été plus efficace que certains cours et travaux dirigés de Bordeaux, mortellement insipides dans le souvenir que j'en ai ! Pourquoi pas Me Henri Leclerc en face des jeunes avocats, leur apprenant qu'il ne suffit pas d'être avocat et de se croire bon pour l'être ! On pourrait même dénicher en politique des précédents éthiques et exemplaires qui mériteraient d'être rapportés.
En tout cas, maintenant, j'ai envie de soutenir les Bleus. Un Blanc fait le printemps.
Deux ou trois remarques :
- Lizarazu maltraite la langue française et dégage une impression générale de vulgarité.
- ce qui s'est passé en Afrique du Sud n'est que le résultat de la victoire de 98 et la starification des joueurs qui en a suivi. A partir du moment où vous invitez Henry et Djorkaeff sur un plateau, il faut s'attendre à tout, même au pire.
- les écouteurs ont été le symbole de la période et leur disparition la manifestation de l'éclatement de la bulle "footbalistique".
Rédigé par : achtungbaby | 21 juillet 2011 à 11:56
A l'inverse de Christian C, on peut cultiver le goût d'une histoire du football et se prendre à regretter l'absence de Raymond Kopa, retenu par le Real Madrid, sur la vénérable pelouse de Wembley le mercredi 27 novembre 1957. Aurait-il pu à lui seul éviter la débâcle du onze tricolore sous l'incessante pluie londonienne ?
Aurait-il su semer le trouble parmi les défenseurs anglais qui usaient encore, sous la direction du vieux Wright, du marquage traditionnel WM dont Kopa se jouait si aisément ?
Ou aurait-il été, comme les autres joueurs français, frappé par la même stupeur admirative devant l'omniprésence du demi gauche de Manchester United, le phénoménal Duncan Edwards, à peine âgé de vingt et un an ?
Maudite à jamais soit la neige boueuse qui recouvrait ce jeudi de février 1958 les pistes de l'aérodrome de Munich...
"Stay stuck, lads !"
Rédigé par : Stenaisien | 16 septembre 2010 à 21:13
Rédigé par : zenblabla | 08 septembre 2010 à 00:17
Mais c'est du J.D Salinger dans "l'Attrape-coeurs" !
Cela fait du bien à lire de bon matin !
Rédigé par : Savonarole | 08 septembre 2010 à 08:31
Victoire magnifique de l'équipe de France.
Benzema nous a fait du Benzema. Ce joueur insupportable est redoutable, même boiteux, quand les autres se mettent à son service.
Surtout quand ces autres sont un Malouda en forme dans son registre et un Diaby des grands soirs.
Le tout avec une défense solide de joueurs jouant à leur poste de prédilection, et un respect des consignes.
Pour toi Raymond (pas Kopa, l'autre...).
Rédigé par : Alex paulista | 08 septembre 2010 à 04:05
Justement, c'est le match.... 0-0 à 20mn de la fin... ah, si seulement j'avais la télé par ici...
Alors, les commentaires qui n'ont rien à voir avec le jeu peuvent, sans vraiment en gêner le déroulement, ressembler ou faire croire à des bruits de bouche, c'est égal.
Mon deuxième grand-père par ordre alphabétique, celui qui s'y connaissait en enseignement, il m'expliquait que le foot-ball n'était pas vraiment un sport.
Lui était passionné de rugby, et pas celui à treize qui restait une sorte de plat maigre.
J'aimais bien taper du pied dans le ballon rond, alors j'insistais, et invariablement il cédait en nos débats théosophiques: "Bon, bon... y'a bien eu Raymond Kopa" disait mon grand-père.
Coppa ? c'était pour moi l'image en noir et blanc d'un joueur avec un ballon gris foncé et sans coutures, ainsi qu'un ballon de plage.
Il était fixé sur la photo en action de tir, mais avec un caleçon de jeu blanc si long que j'aurais dit un pantalon.
A l'époque du short, je pensais que Kopa jouait autre chose qu'une partie de football, tout cela ne m'inspirait guère sur le terrain.
En plus, France-football proposait des vignettes en couleurs...
Quant à mon entraîneur, un de l'ancienne école, le jour où j'ai perdu deux dents pendant un match, comme il n'avait rien vu de l'affaire puisqu'il s'entretenait dos au terrain avec une jeune prof de sport, il inventa dans son rapport au sujet de l'accident que je regardais les filles au moment du choc.
Par ailleurs, cet entraîneur était extrêmement fort pour transmettre les valeurs d'un sport singulier: le grimpé à la corde.
Il fallait, pour obtenir de droit de jouer au football, être parmi la moitié de la classe qui montait le plus vite à la corde.
Chaque classe était nombreuse, et le terrain petit et saturé avec les autres classes.
Inutile de dire que je montais très vite à la corde.
A bien y regarder en arrière, avec tous ces anciens qui m'inspiraient en football, je dois reconnaître qu'ils ne se sont pas trompés à ma place.
Mon terrain de foot s'est arrêté aux frontières de la cour de récréation.
Et je n'ai jamais joué au rugby.
Reste par ailleurs, très loin ailleurs...qu'il "y a bien Kopa"!
...Ouf !
J'ai bien fait de commenter... 2-0 !
Le don de soi, et à chacun sa compétence, c'est quand même précieux.
Rédigé par : zenblabla | 08 septembre 2010 à 00:17
Le football des Kopa, Ujlaki, Vincent, Fontaine, était moins physique, moins rapide, moins collectif, que celui d'aujourd'hui.
Kopa dribblait beaucoup (trop parfois) et était souvent très "personnel".
A son époque c'était le meilleur.
(url]http://www.ina.fr/sport/football/video/AFE85006432/football-urss-france.fr.html[url]
Rédigé par : bernard | 07 septembre 2010 à 20:31
Faites attention à la poutre Sylvain !
Aïe !...
Rédigé par : Herman | 07 septembre 2010 à 18:57
Monsieur Bilger
Je trouve que laurin blin est très surcoté. Son bilan avec Bordeaux cette année est calamiteux. De plus faire venir Zidane à Clairefontaine est d'un total mauvais goût, surtout pour parler éthique, c'est un peu comme si Mesrine était devenu VRP chez kalachnikof. Quant à Ménès, il peut tout se permettre dans la mesure où personne n'osera lui dire que c'est un énorme "con". Et puis monsieur Raymond Kopa, quelle époque épique, il fut ma première idole !!
Rédigé par : bruno | 07 septembre 2010 à 18:54
Ok pour Laurent Blanc. Etonnant comme les deux défaites de l'équipe de France n'entament en rien la confiance misée sur le nouveau sélectionneur !
Néanmoins, je me souviens d'un commentaire au billet sur Taddéï relativisant les qualités que vous trouviez à ce dernier, en soulignant le bénéfice qu'il pouvait tirer de la nullité crasse de la concurrence.
Laurent Blanc ne bénéficierait-il pas de sa succession au mouton noir ?
Rédigé par : Herman | 07 septembre 2010 à 18:51
"Il faut virer les 68tards, en faire des
roms au mieux, au pire des apatrides"...
Elle est belle la France !
Rédigé par : calamity jane
_________________________________________
"Plus de pères ! Rien que des fils !"
C'est ça ?
Rédigé par : Savonarole | 07 septembre 2010 à 18:35
@: Savonarole | 07 septembre 2010 à 13:20
"Il faudrait généraliser cette démarche qui permettrait aux "anciens" de dialoguer avec les "d'jeunes".
_______________
Sous un chêne ou sous un baobab ?
.....................
wouaaaaaah vas-y lui... sa casquette Nike en verlan sur la teutée, discend di ta moubiletteu...
mi cé Quick Hallal ou Kebab ??
Rédigé par : Sylvain | 07 septembre 2010 à 15:19
Finalement j'aimerais savoir combien de ceux
de 68 "tant controversés" sont aux manettes ?
Et puis qui sont ceux de 68 ? Ceux qui arrivent aujourd'hui à la retraite ou bien
ceux qui l'ont déjà depuis dix ans ?
"Il faut virer les 68tards, en faire des
roms au mieux, au pire des apatrides"...
Elle est belle la France !
Rédigé par : calamity jane | 07 septembre 2010 à 14:36
@ jmarcio
Dá arrepios
@ SR
Ahh la qualité de la pensée de gauche. Vous êtes prête à porter l'alternance de F. Lefebvre.
Rédigé par : Alex paulista | 07 septembre 2010 à 13:49
"Il faudrait généraliser cette démarche qui permettrait aux "anciens" de dialoguer avec les "jeunes".
___________________________________________
Sous un chêne ou sous un baobab ?
Rédigé par : Savonarole | 07 septembre 2010 à 13:20
Proverbe cévenol : "Si l'expérience des anciens pouvait se transmettre aux plus jeunes, nous serions arrivés depuis longtemps à l'âge d'or" (Jacques Bonnal)
.................
Encore un slogan ; ça dépend quelle expérience, quels anciens, quelle époque...
Si c'est ceux de 68, on voit à quel point l'idéologie de l'époque a délité la société, qui n'est pas près de s'en remettre.
Non merci, ce genre d'expérience, je n'en veux pas...
Mais il y en aura toujours qui se coucheront devant les slogans et les phrases puisées dans les livres d'or des maîtres en prêt-à-penser idéologique...
Rédigé par : Sylvain | 07 septembre 2010 à 13:03
@Alex
"Bien jouer. Elle est là la morale du football : le haut niveau est suffisant par lui-même pour écarter les fumistes et les ingérables."
Pour vous faire plaisir :
http://macariocampos.blogspot.com/2010/06/o-ultimo-gol-de-pele-aos-70-anos.html
Le message de Pelé : "Si je pouvais rejouer ma vie, j'aurais aimé avoir marqué mon dernier but (le 1284ème) avec l'équipe brésilienne.
Rédigé par : jmarcio | 07 septembre 2010 à 12:24
Bonjour Monsieur Bilger. A défaut de sonder les coeurs vous voulez sonder le ballon ! Vous êtes resté silencieux sur le Mondial, vous avez eu raison, le foot rend fou... Des sommes folles, pour si peu de résultat ! Et que de tristesse dans nos âmes ! Les télés, "Maîtres d'oeuvre de l'ouvrage" sauront le moment venu apprécier le chef d'oeuvre à sa juste valeur ! Et nous pourrons parler de sport. Je précise que Monsieur Kopaszewski n'a pas été invité au Mondial par la FFF. Merci bien !
Rédigé par : J.A | 07 septembre 2010 à 10:42
@ Pierre-Antoine
Proverbe cévenol : "Si l'expérience des anciens pouvait se transmettre aux plus jeunes, nous serions arrivés depuis longtemps à l'âge d'or" (Jacques Bonnal)
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 07 septembre 2010 à 08:25
L’excellence est une chose rare et précieuse qu’il convient d’utiliser comme référence.
Je pense que Laurent Blanc, en faisant appel à ces joueurs « de légende » pour redynamiser une équipe de France en déshérence a montré qu’il avait l’étoffe d’un vrai manager.
Ce n’est que par l’exemplarité et les conseils de ceux qui ont su porter leur talent au plus haut niveau qu’il sera possible de redonner aux Bleus l’état d’esprit et la motivation qui leur permettra de créer les conditions de la réussite et nous faire oublier les moments calamiteux de la coupe du monde en RSA.
Il en est ainsi d’ailleurs dans toutes les professions et on aimerait, ainsi que vous le faites remarquer « dénicher en politique des précédents éthiques et exemplaires qui mériteraient d'être rapportés ».
Ceux-là existent bien sûr, mais hélas ces faits sont déjà fort anciens et leurs auteurs sont morts depuis bien longtemps.
Il semble que dans le domaine de la politique, la source soit tarie et que l’on soit en dessous de l’étiage. La meilleure preuve est que nos politiciens sont tellement en mal d’inspiration pour nous exposer leurs idées qu’ils se croient systématiquement obligés de citer Jaurès, Blum, voire de Gaulle ou Churchill.
Difficile aujourd’hui de se référer à une personnalité vivante qui ait une véritable dimension politique... peut-être Gorbatchev.
La politique est orpheline et la relève tarde à montrer de réels talents.
Rédigé par : Achille | 07 septembre 2010 à 05:21
@PB
"Il faudrait généraliser cette démarche qui permettrait aux "anciens" de dialoguer avec les "jeunes".
Excellente initiative ! dans tous les métiers et toutes les activités de quelque nature que ce soit, il y a des "anciens" qui ont une place qui leur revient de droit à côté des jeunes.
"On pourrait même dénicher en politique des précédents éthiques et exemplaires qui mériteraient d'être rapportés.
Là je suis plus dubitatif... J'essaie d'imaginer un vieux briscard de la politique (président ?), rompu à toutes les compromissions et habile aux coups de jarnac, donnant des conseils avisés dans l'art de faire des promesses et au maniement de la langue de bois.
Rêvons mon cher PB, rêvons, c'est encore permis et gratuit.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 06 septembre 2010 à 23:53
Moi ça me parle Raymond Kopa, toute une époque. Et détrompez-vous, dans les quartiers populaires le nom de ce joueur signifie honneur et respect. Après, dans les quartiers chics où les ados pratiquent le tennis c'est autre chose.
Rédigé par : SR | 06 septembre 2010 à 21:07
"Claude Guéant nous révèle que le président de la République a un style de vie monacal".
Ah bon ? Peut-on lui suggérer d'adopter la règle de l'ordre cartusien, plus connu sous le nom de Chartreux : les religieux observent une clôture perpétuelle, un silence presque absolu, de fréquents jeûnes et l'abstinence complète de viande. Ils ne reçoivent la visite de leur famille que deux jours par an. Ils portent une robe de drap blanc, serrée avec une ceinture de cuir, et un scapulaire avec capuce du même drap, appelé cuculle. Ils portent en permanence le cilice maintenu à la taille par une corde appelée lombar. Bon je sais c'est du wikipedia mais ce n'est pas faux.
On en est encore un peu éloigné, ne trouvez-vous pas?
Rédigé par : Ludovic | 06 septembre 2010 à 18:29
Vous avez raison sur l'essentiel et notamment sur l'agaçant et envahissant Pierre Ménes, avec ses analyses à l'emporte-pièce.
Jacquet et Houiller se sont décrédibilisés en soutenant de façon injustifiée l'ancien sélectionneur Domenech.
En revanche, je trouve que le propos d'Elie Baup est souvent pertinent et argumenté, loin d'être ennuyeux il met un peu de rationalité dans un milieu avide de commentaires rapides et partiaux.
En outre, je ne trouve pas qu'il y ait un parti pris pour l'OM, peut-être que ce n'est pas l'équipe que vous supportez...
Rédigé par : Labetoule | 06 septembre 2010 à 18:17
Comme on dit au F.N. : on va pouvoir regarder les Bleus, entraînés par un Blanc, en buvant du rouge.
Rédigé par : Ludovic | 06 septembre 2010 à 18:15
2006
27 mars 2006. Réquisitoire du procureur Cimamonti dans le procès de l'OM. Je retiens ce passage :
"Il manque des investigations et des mises en examen" a-t-il lancé. "S'il n'avait tenu qu'à moi, Laurent Blanc (...) et les dirigeants du FC Barcelone auraient été là".
Vous avez raison Monsieur Bilger, "Laurent Blanc a la grâce", la "grâce judiciaire" en tout cas. Comme votre collègue, je ne suis pas convaincu qu'il méritait pareille mansuétude !
2010
On apprend que Blanc remplace Domenech !
On apprend aussi que Blanc ne touchera pas le salaire déjà exorbitant de Domenech soit 49.000 euros par mois mais le double : 100.000 euros par mois !
Alors que l'augmentation du salaire de Sarkozy - qui partait pourtant de beaucoup plus bas - avait fait hurler les médias, là pas de réelles protestations. L'indignation médiatique est décidément à géométrie très variable.
Pour moi, le comportement de Blanc, analysé dans le procès de l'OM en 2006 m'avait déjà semblé fort peu glorieux ! Cette augmentation somptuaire et cynique en pleine crise d'un salaire déjà excessif, bras d'honneur à tous ceux qui éprouvent aujourd'hui les pires difficultés économiques, ne fait que confirmer l'opinion déplorable que j'ai de ce personnage !
Et ce ne sont pas les quelques banalités ânonnées par Blanc d'un air grave et sentencieux devant l'inévitable panneau de publicités qui me feront changer d'avis !
Rédigé par : Francois F. | 06 septembre 2010 à 16:58
Je ne connais pas bien Kopa. J'ai vu une interview de Just Fontaine qui relativisait l'importance d'être les meilleurs amis du monde pour bien jouer ensemble.
Il racontait qu'à son arrivée en équipe de France il s'est retrouvé par hasard compagnon de chambrée avec Kopa, qui était déjà une star au Réal. Au début, ils ne s'aimaient pas beaucoup: Fontaine remplaçait un joueur blessé qui s'entendait bien avec Kopa, Fontaine était couché à dix heures quand Kopa faisait la fête jusqu'à des heures avancées.
C'est sur le terrain qu'ils ont commencé à s'apprécier, à se trouver. Les événements sportifs les ont rapprochés, ainsi que leur engagement commun pour la défense des droits syndicaux des joueurs. Jusqu'à en faire des amis de 50 ans. Ensemble, ils ont fait levier de leur poids personnel pour négocier des conditions favorables à tous les joueurs professionnels.
Bien jouer.
Elle est là la morale du football: le haut niveau est suffisant par lui-même pour écarter les fumistes et les ingérables. On veut ceux qui sont les meilleurs ensemble sur un terrain.
Si on aime les prises de poses sans aucun rapport avec l'efficacité sur le terrain, on peut toujours regarder les hommes et les femmes politiques.
Malouda et Benzema portent nos espoirs devant. Pour être positifs, disons qu'au vu des performances en club de ses joueurs et de leur jeune âge, notre équipe a encore une marge de progression...
Rédigé par : Alex paulista | 06 septembre 2010 à 16:57
Cher Philippe Bilger,
Je ne peux résister, face à votre référence à Marcel Dorwling-Carter, au plaisir de ce rappel d’un extrait de texte du sus-cité, publié, entre autres textes, sous le titre « Le justiciable face à l’institution judiciaire » :
« Le prétendu « laxisme » des juges
Un second grief, non négligeable par sa répétition et sa persistance, est formulé à l'égard de la Justice, pénale cette fois-ci : c'est sa prétendue mollesse ou son apparente bienveillance, réunies sous le vocable moderne de « laxisme » si souvent entendu. Selon ce qui se dit, en effet, les juges ne feraient pas montre de la sévérité que nécessiteraient la criminalité
et la délinquance, et seraient en quelque sorte en partie responsables de la recrudescence des infractions et de I'audace des malfaiteurs qui ne seraient nullement impressionnés par leurs décisions. Dans ce reproche global seraient également impliqués, par une partie de I'opinion publique, l'Etat et le Législateur dont les lois et règlements, selon elle, ne seraient pas suffisamment rigoureux pour faire face à la criminalité et à la délinquance, et par conséquent paraîtraient inadaptés à ces fléaux de la société actuelle. Que faut-il en penser ? »
www.u-picardie.fr/labo/curapp/revues/root/17/dorwlingcarter.pdf
Mais passons.
Je suis également un admirateur de Raymond (Kopaszewski), comme je le suis devenu ensuite de Pelé, de Platini, de Zidane, et de quelques autres.
Je suis pourtant convaincu que cette volonté de référence à des footballeurs historiques est une erreur.
Le football est une forme d’expression qui ne se vit, ne s’exerce qu’en direct, de façon totalement dynamique, et dont les références à des constructions passées sont, pardonnez-moi, sans grand intérêt.
On peut admirer ou détester Napoléon, il ne renouvellerait certainement pas ses erreurs de Waterloo, mais il est illusoire à jamais de vouloir refaire cette histoire.
J’ai beaucoup d’admiration pour Laurent Blanc et beaucoup d’estime pour le travail de reconstruction qu’il mène avec beaucoup d’intelligence et de pugnacité. Je persiste à penser que les actuels titulaires n’ont aucune sérénité à trouver dans cette référence, trop prégnante encore, aux exploits partagés par l’actuel sélectionneur avec Zizou, ou dans le rappel qu’en 1958, une équipe menée par Kopa était au sommet - à la grande surprise des membres de la sélection eux-mêmes - de la hiérarchie mondiale.
Il en est du sport comme de l’art : il n’existe ni modèles, ni copies. Le plus sublime des footballeurs sera le prochain qui nous fera exulter d’admiration, avant d’être supplanté par le suivant. Ni Zizou ni Raymond n’y seront pour quoi que ce soit.
Rédigé par : Christian C | 06 septembre 2010 à 16:25
"...Kopa - de son vrai nom Kopazewski"
...Il fallait s'y attendre : contamination jacobienne à soigner en milieu stérile.
"Je me souviens de mon entretien de deux heures, un jour, à la Cour de cassation, avec Marcel Dorwling-Carter, longtemps formidable avocat général aux assises de Paris"
...et étrilleur féroce de jeunes secrétaires de la conférence, mangés tout cru avant même d'avoir plaidé ! Orateur exceptionnel, Danton des Assises ! Merci à vous d'avoir évoqué ici ce magistrat d'envergure.
...Et pourquoi pas PB chargé de cours à l'ENM ? Le stade du Haillan n'est pas loin, comme le chasse-spleen.
Rédigé par : sbriglia | 06 septembre 2010 à 16:03
"Je suis Monsieur Ronchon mais il y a de quoi."
PB
Oui, assez d'accord avec vous sur la conclusion mais pas sur ce qu'elle cerne.
Vous trouve trop sévère sur Larqué et Ménès, le premier est un des rares de ce niveau à avoir dézingué l'immonde Raymond comme le méritait, le second, à le lire de temps en temps, défend avec un certain talent un style de jeu et de comportement qui n'est pas méprisable, bien au contraire.
"les résultats négatifs parce que la confiance qu'ils inspirent"
PB
Qu'est-ce à dire ?
Pas compris...?!
"C'est injuste mais c'est comme ça."
PB
Ce n'est pas injuste, c'est juste le reflet de leur personnalité, l'une solaire, l'autre lunaire et tordue comme une interprétation des tarots qui se prendrait pour une science parce qu'elle n'aura jamais le commencement d'une idée de ce que cela peut signifier. Mais la cartomancienne a enfin fait son baluchon, on va faire ce qu'aurions dû faire depuis des lustres, l'oublier.
"Claude Guéant nous révèle que le président de la République a un style de vie "monacal"."
PB
Claude Guéant est un homme de communication, il est par définition un homme d'image et donc de manipulation.
"Excellente initiative mais qui connaît encore Kopa ?"
PB
Me revient l'émotion respectueuse avec laquelle mon père en parlait, jeune lui-même en 58 et fier de voir ceux-là seulement défaits par Pelé, la référence ultime !
"J'ajoute qu'il y a des richesses infinies dans les "petits" sujets."
PB
Tu m'étonnes, John, comme disait José Garcia avant de devenir autre chose qu'un faire-valoir de quasi génie.
Devriez lire le "Petit traité de désinvolture" de Denis Grozdanovitch, pour voir que le diable n'est pas seul dans les détails, le paradis l'a suivi.
AO
Rédigé par : oursivi | 06 septembre 2010 à 15:31
Merci pour cet hommage inattendu aux "cévenols" aux engagements forts, Philippe... Je me permets de rajouter que Laurent Blanc, quelques années après moi, a fréquenté un lycée presque unique en France par sa taille, (6000 élèves) qui était une "ville dans la ville", et a produit un nombre surprenant d'hommes et de femmes de spectacle, grâces en soient rendues aux profs qui animaient le club théâtre et les ciné-clubs... outre la tradition d'accueil des réprouvés en Cévennes, des cathares aux protestants jusqu'aux enfants juifs, il y avait dans ces années-là des fréquentations intéressantes dans la région, accessibles même aux adolescents : il était facile de partager un verre avec les Rolling Stones, Georges Brassens, Jean-Pierre Chabrol, Jacques Higelin, et bien d'autres... Cela rend peut-être un peu plus tolérant, en période de formation...
Cela dit, je refuse de continuer à m'intéresser à l'équipe de France de foot. Elle sature mes ondes, puisque je n'ai pas la télévision. Je ne peux plus écouter France Infoot : la moitié des bulletins lui est consacrée. Pour masquer quoi ? Quel vide, quelle incurie, quels scandale ? Panem et circenses, soit . Mais Panade et cirque médiatique assez !
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 06 septembre 2010 à 14:38