Il y a des colloques qui ne servent à rien. Je l'avoue, je suis même intervenu dans certains. On espère toujours mais la lucidité impose parfois le triste constat d'un temps gaspillé.
Quel contraste avec "Les Assises de la Prévention de la Délinquance Juvénile" proposant de "se mobiliser autour de nouvelles réponses", organisées et présidées par Jean-Marie Bockel, Secrétaire d'Etat à la Justice avec le concours à la fois efficace et aimable de son directeur de cabinet Laurent Marcadier.
Pour être rebattu, ce thème demeure capital et le tour de force a été de passionner alors qu'une forme d'inéluctabilité morose pèse sur les esprits et laisse croire à tort que le combat est déjà perdu. Ce n'est pas en tout cas une mince affaire sur le plan social que de s'affronter à une problématique (Libération) concernant 370 000 mineurs pour l'année écoulée, aussi bien en matière éducative que pénale.
D'emblée a été évacuée cette fausse question de l'opposition absurde entre prévention et répression comme si l'une et l'autre n'étaient pas nécessaires mais n'avaient pas le même rythme et le même impact, la première étant destinée à modifier le tissu des destinées singulières et collectives à long terme et la seconde à intervenir dans l'urgence pour réparer les déchirures causées par de multiples transgressions, crimes et délits, à la fois de plus en plus graves et commis de plus en plus précocement. Rien n'est plus incohérent, comme on l'entend souvent dans les discours sulpiciens, que d'exiger de la prévention une action répressive et de la répression des conséquences durablement préventives. Ce sont deux mondes complémentaires mais qu'il convient de ne pas mélanger. Cette méthode salubre a été clairement adoptée par ces Assises et Jean-Marie Bockel l'a souligné dans son propos introductif.
Toutefois, ce qui a marqué les débats est une double réflexion sur les instances capables d'assurer et d'assumer la prévention de la délinquance juvénile (17% de la délinquance totale) et sur les modalités de leur action.
A la première interrogation, la réponse est facile puisque naturellement la famille, l'école et la citoyenneté constituent les terreaux et les structures susceptibles de favoriser ou d'imposer le cours paisible de parcours qui, sans leur aide et leur chaleur, dériveraient. Cette identification des forces positives de cohésion et de solidarité ne suffit plus, à elle seule, en dépit de la bonne volonté des uns et des autres, pour considérer qu'un barrage solide a été construit et que la délinquance juvénile va se trouver limitée.
Il y aura, pour celle-ci comme pour l'adulte, le poids, évidemment, des tempéraments individuels et de la liberté du "je" même s'il est permis de supposer que pour les mineurs les influences ont encore toute leur chance.
Plus profondément - et cette seconde interrogation prise de plein fouet a fait la richesse rare du colloque -, l'incertitude, si elle ne se rapporte plus aujourd'hui aux outils et aux agents de la prévention - parents, enseignants, citoyens -, est suscitée, en quelque sorte au second degré, par ce qui mine de l'intérieur les familles, l'école et la société. Ces forces que je qualifiais de positives sont elles-mêmes, et de plus en plus, corrodées, déstabilisées et détournées de leur mission. Loin de pouvoir aisément se consacrer aux tâches préventives pour sauver les plus jeunes, elles sont obligées de se concentrer, en désespoir de cause, sur elles-mêmes pour reprendre pied et vigueur. Malades, elles se doivent de guérir et de recouvrer une légitimité contestée pour redevenir, à part entière, des acteurs performants de la prévention de la délinquance juvénile.
On a entendu, sur le rôle des parents, des interventions remarquables, d'abord du procureur Jean-Claude Marin faisant état d'une pratique relative à des "stages parentaux" puis du président Jean-Pierre Rosenczveig soulignant la nécessité de tenir compte des nouvelles configurations familiales nées de l'évolution.
Pour l'école, est-il besoin d'insister sur le malaise de cette dernière chargée d'enseigner et d'éduquer quand au contraire, en certaines zones et pour certains établissements, la loi est faite par ceux auxquels elle devrait s'appliquer ? Les professeurs, la hiérarchie scolaire sont trop occupés à ne pas sombrer ici ou là pour s'offrir le luxe de remplacer les familles dans un travail préventif gâché en amont et que la communauté nationale aura du mal à réparer en aval.
Le civisme est atteint, lui, de toutes parts. Il n'est pas un quotidien qui ne se plaigne de l'incivisme, reprenant les doléances de beaucoup de nos concitoyens. "Un peu de civisme, s'il vous plaît", titre sur deux pages Le Parisien qui fait appel, pour les remèdes, à cinq personnalités. La plus farfelue est évidemment Alexandre Jardin qui souhaite "donner un rôle aux petits caïds" et la plus avisée Michel-Edouard Leclerc qui rêve "que les élites soient exemplaires". Le Figaro nous apprend que "65% des Français pensent que l'incivisme a progressé depuis dix ans... et ce sont les violences à l'école et le manque de politesse qui inquiètent le plus". Je ne m'amuserais pas de ces sombres perspectives qui, pour une large part, sont l'oeuvre de ceux qui les dénoncent mais je verrais plutôt dans ce consensus la marque d'une société atteinte en son coeur et qui, incapable d'être authentiquement citoyenne, est forcément inapte à apprendre la citoyenneté aux mineurs en danger.
Baisser les bras, l'esprit aurait été une tentation. Le contraire de la démarche initiée par Jean-Marie Bockel. Il est des colloques si utiles et réussis qu'ils sont déjà des actes.
La délinquance juvénile, si elle ne relève pas que de la responsabilité des mineurs, n'est pas irrésistible. Mais il ne faut pas laisser se dégrader les puissances bienfaisantes qui seules peuvent la prévenir.
« La délinquance juvénile (…) n’est pas irrésistible. » Puissiez-vous avoir raison ! Permettez-moi de douter. Le spectacle de notre société m’offre tous les jours des occasions de vérifier la justesse du constat de Huysmans : « Le pire arrive toujours. » Les progrès de la violence, la régression de la civilité, l’abandon de la transmission, la dilution du sentiment national, la désacralisation de la culture, la faillite de l’Etat… Autant de motifs – et la liste est loin d’être close – de démoralisation. Espérer est-il autre chose qu’une marque d’inconscience alors même que la raison pointe notre impuissance ? Notre président actuel s’est notamment fait élire sur sa réhabilitation du volontarisme politique. On allait voir ce qu’on allait voir et les fatalistes auraient le bec cloué. Moi, ces derniers jours, j’ai vu des millions de personnes vociférer dans la rue contre un début de réforme des retraites. Et chez mon kiosquier préféré, je viens de tomber sur ce titre du nouvel Express : « Pourquoi la France est impossible à gouverner ».
Rédigé par : Le Chouan des villes | 23 octobre 2010 à 20:10
Ah Lacan... Il en connaît un rayon sur le KI KI à COCO !
Je vous laisse méditer !
Rédigé par : regina | 23 octobre 2010 à 18:33
@regina | 20 octobre 2010 à 18:12
« Vous êtes joueuse, mais je vous laisse réviser la règle, pour trouver les partenaires ! »
Ce n'est pas une table de poker que j'ai commentée! Qui plus est on peut aussi y lire des dimensions, par ex. celles qui permettent de calculer la contenance d'un puits. Ce qui est passionnant quand on s'y intéresse ou encore aux plis du réel dont PB avait un jour parlé, style ce que la topologie appelle ruban de Möbius (aussi appelé bande, anneau ou ceinture de Möbius ), qui n'a rien à voir avec un colifichet quelconque mais qu'on trouve, bien que de façon erronée, jusque chez Lacan.
« Captivez-moi ! »
J'ai omis de mentionner que le KI de KI_REI peut signifier aussi le monstrueux, ce qui permet de désigner dans l'archive de la lettre une problématique tout ce qu'il y a chez nous, en occident, de plus moderne!!
Cf. http://lesjeuneschercheurs.forumculture.net/annonces-f4/info-fabula-le-beau-et-le-monstrueux-t1450.htm
Rédigé par : Catherine JACOB@regina | 21 octobre 2010 à 18:00
Apparemment... aucun politique n'a l'intention de résister à la délinquance juvénile... en fusil à pompe ! Ce n'est même pas dans les programmes électoraux ! c'est dire !
Rédigé par : regina | 20 octobre 2010 à 18:51
Catherine Jacob : "Dans ce cas, voici de quoi spéculer un peu et briller en société en exerçant votre sagacité vis-à-vis d'un rapprochement inédit"
Vous êtes joueuse, mais je vous laisse réviser la règle, pour trouver les partenaires ! Captivez-moi !
Rédigé par : regina | 20 octobre 2010 à 18:12
"regina, je n'ai, de ma vie, jamais aussi bien respiré qu'á Séoul et au Japon (et je ne suis pas ici comme touriste)."
Cela vous donne du poumon pour apostropher sur la délinquance juvénile en France… en effet ! Ainsi que les gens qui ne se sont pas adressés à vous, comme moi, sur ce post ! C’est bien... vous avez conservé votre arrogante identité, et votre esprit contestataire français ! Restez ou vous êtes !
Rédigé par : regina | 20 octobre 2010 à 17:59
jpledun fait des phrases courtes de là ou il est ! Il manque d'oxygène ?
regina, je n'ai, de ma vie, jamais aussi bien respiré qu'á Séoul et au Japon (et je ne suis pas ici comme touriste).
Je me suis réconcilié avec le "human been" (tendance asiatique)...
Rédigé par : jpledun@regina | 20 octobre 2010 à 17:17
Comme je l'avais posté sur votre rubrique "Oh! les filles", la violence des jeunes (et moins jeunes) provient de la déliquescence de nos institutions; je suis heureux de voir que les colloques commencent à l'évoquer car chercher du côté de "la violence des autorités ou des riches..." ne donnera rien. Il ne faut pas oublier la décomposition en cours de la justice, autre institution; dans son livre "Le temps des victimes", Maître Soulez Larivière le décrit fort bien. Alors, la question qui se pose est : d'où vient cette déliquescence? afin d'y apporter remède.
Rédigé par : Loumi | 20 octobre 2010 à 14:03
Merci a Messieurs Surcouf et Reffait... ainsi qu'a Madame Jacob pour leurs contributions sur ce sujet, sans oublier la poesie des messages de Monsieur Zenblabla.
Rédigé par : Valerie | 19 octobre 2010 à 14:37
@Mary Preud'homme.
Comme vous dites, et cela est bien mon cas entre parenthèses, et votre prêche en "allègement" n'y changera rien, ainsi que je vous le dis.
Quant au suffixe "post-", cet élégante convenance pour désigner la période qui serait d'aujourd'hui, l'impossible modernité et le renoncement conséquent qui imagine la nature éternellement semblable, elle relève d'un confort indicible pour qui s'en est défait.
Rédigé par : zenblabla | 18 octobre 2010 à 23:06
Vous ignorez sans doute le sens du préfixe "post". Ne vous déplaise Zenblablateur, de nombreux "post" soixante-huitards ont toujours à charge leurs enfants, qu'il s'agisse de grands adolescents ou de jeunes adultes, sachant que les jeunes quittent le foyer familial de plus en plus tard. Ainsi beaucoup de jeunes sexagénaires vous diront qu'ils doivent à la fois gérer leurs grands enfants... leurs petits-enfants (et parfois leurs propres parents très âgés, mais cela est un autre problème).
---
Rédigé par : Mary Preud'homme | 18 octobre 2010 à 11:59
@ Mary Preud'homme
"Il faudrait peut-être commencer par "alléger" nos jeunes du poids de notre expérience - post soixante-huitarde - imbécile, dont nous savons vraiment ce qu’elle vaut, et moins que cela encore, et nous appliquer à ne pas être nous-mêmes (bien souvent) l’illustration de ce qu’ils ne veulent surtout pas devenir..."
Et les jeunes, ils comptent sur qui pour s'"alléger", de qui vont-ils s'alléger?
Sur et des ante-soixante-huitards peut-être?
Devenez sérieuse!
Les jeunes, c'est leurs grand-pères qui étaient soixante-huitards!
Rédigé par : zenblabla | 17 octobre 2010 à 23:37
"Un seul remède à tout cela : les effectifs des classes ne doivent pas dépasser 15 ou 20 élèves pour l’école primaire. Que les maîtres puissent valablement s’occuper de leurs élèves !"
Pour très bien connaitre le milieu de l'enseignement je peux vous dire une chose: imaginer que l'E.N. puisse résoudre le "problème" est un leurre.
Au point ou nous en sommes dans les ZEP, vous pouvez mettre un prof par élève cela ne changera pas grand-chose.
Tout ceci dépasse complètement le cadre de l'E.N.
Rédigé par : Zarathoustra | 17 octobre 2010 à 20:50
@ Catherine A (votre commentaire du 16 octobre 12h 29)
«Au passage faut-il que ce Monsieur se sente peu à l'aise dans ce dossier pour se laisser aller à de tels propos sur une magistrate. »
Il y a lieu de s’interroger s’il a qualité pour parler au nom de Madame Liliane Bettencourt !
Quand l’état de vulnérabilité de Madame sera avéré quelle sera donc sa place dans ce procès ?
Madame Liliane Bettencourt n’a pas à se sentir humiliée, elle doit aller se reposer dans les bras de sa fille et laisser tomber tout ce monde qui la harcèle. Elle a d’ailleurs courageusement défendu sa fille quand Maître Kiejman l’avait insultée (voir l’interview par Claire Chazal sur TF1).
Je m'interroge toujours : de qui Maître Kiejman est-il l'avocat ?
Et si Madame Liliane Bettencourt voulait le dessaisir de cette affaire de famille, le pourrait-elle ? et comment ?
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 17 octobre 2010 à 15:44
@ Véronique Raffeneau
Je dois que dire que "le jeune ne correspondant pas au projet de l’établissement" m'a laissée très, très perplexe. »
Il ne faut pas vous en étonner.
On a psychiatrisé l’Education nationale pour s’en décharger.
Les établissements spécialisés sont une forme d’élimination rationalisée.
Un seul remède à tout cela : les effectifs des classes ne doivent pas dépasser 15 ou 20 élèves pour l’école primaire. Que les maîtres puissent valablement s’occuper de leurs élèves !
C’est tout ce qu’il y a de plus économique, puisque tout le monde parle de « coût ».
Vous allez dire que je radote mais il faut enseigner le « Contrat Social » dès la maternelle.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 17 octobre 2010 à 15:36
@ Catherine Jacob
« Aidons donc à notre jeunesse à connaître ses pieds, à savoir jusqu'où aller dans l'automutilation du talon pour rentrer dans la pantoufle de verre afin de devenir princesse, autrement dit encore jusqu'où aller dans la barbarie et l'incivilité avant de devoir le regretter. »
C’est tout à fait ça mais comment ?
Quand la ministre de la santé pense que le rêve de millions d’enfants est de devenir des « ZIDANE » et qu’elle pleure la destruction de ce rêve !
Bébés, Bébés méfiez-vous les grands n’ont plus rien à manger dans ce navire !
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 17 octobre 2010 à 15:32
"Incivilités" (ou incivisme comme vous voulez...).
Voilà un mot issu de la novlangue que ne peux plus entendre.
Faire "tomber" des portables à la techno parade; cracher, insulter, frapper, sur des passants qui ne baisseraient pas les yeux; balancer des pétards mammouth sur la tribune adverse lors d'un match de foot retransmis au stade Charlety etc etc.
Voilà quelques exemples (vécus) parmi d'autres que notre société a choisi de qualifier comme de simples "incivilités".
"Eh oui ma ptite dame! Les jeunes maintenant... Faut bien que jeunesse se passe!"
Quelle lâcheté! Quelle pusillanimité!
Rédigé par : Zarathoustra | 17 octobre 2010 à 13:48
Il faudrait peut-être commencer par "alléger" nos jeunes du poids de notre expérience - post soixante-huitarde - imbécile, dont nous savons vraiment ce qu’elle vaut, et moins que cela encore, et nous appliquer à ne pas être nous-mêmes (bien souvent) l’illustration de ce qu’ils ne veulent surtout pas devenir, des tricheurs, des frustrés ou des assistés à vie. En d’autres termes, éviter à tout prix le contre-témoignage, le mensonge et la tromperie qui constituent (pour l’essentiel) le trépied de la pré-délinquance juvénile et que nous adultes leur déversons à pleins jets depuis trente ans dans une société devenue de plus en plus individualiste, inhumaine et sans repères ni valeurs. Ne jamais perdre de vue que le mauvais exemple (et donc le ferment de toute délinquance) vient d’en haut et que c’est uniquement en s’attaquant au mal à la source et en remettant en bonne place lesdits repères et valeurs trop longtemps galvaudés ou jetés aux orties que l’on pourra redonner à notre jeunesse une véritable espérance et par conséquent sa vraie place en tant que force vive et de proposition, y compris dans les plus hautes sphères de l'Etat.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 17 octobre 2010 à 13:41
Je relève que vous n'évoquez pas les fonctions "médiatiques", prises en tant qu'intermédiaires voire écrans entre les acteurs que vous citez, la famille, l'école et la citoyenneté. La responsabilité écrasante des médias dans la diffusion de modèles pervers semble invisible ou plutôt, impossible à dire. La croyance encore établie dans le libre-arbitre nous interdit d'imaginer que nos actes les pires ou les meilleurs soient dictés par un discours de communication. Je prendrai une analogie : chacun de nous est invité à trier ses déchets, geste citoyen entre tous. Nous sommes évidemment comptables de la propreté de la planète, c'est notre responsabilité. Sauf que, ce faisant, nous acceptons qu'une bouteille de verre soit refondue avec force dépense énergétique plutôt que consignée, cela pour complaire aux objectifs de marge des industriels. De même pour l'inflation de cartons d'emballages, que nous trions consciencieusement, pour permettre aux industriels de mieux délocaliser en Asie : le sur-emballage a pour cause principale le transport maritime et la manutention. Bref une cause extérieure, dissimulée malgré son écrasante responsabilité, engendre une part importante de nos déchets polluants mais nous impose de surcroit d'y remédier sans la remettre elle-même en question.
Il en est de même pour les modèles médiatiques diffusés depuis des décennies à des générations d'enfants, amplifiés aujourd'hui par internet. Cette pollution, nous sommes priés, famille, école, institution, de la trier et d'en gérer les conséquences sans qu'il ne soit demandé simplement aux industriels de cesser le trouble. Il ne seraient aucunement responsables des désordres dont ils délivrent le mode d'emploi. On cache bien une fesse trop tentante, mais derrière une forêt de kalachnikov crépitantes. L'hémoglobine tient lieu de cache-sexe.
Mais de cela, l'institution judiciaire ne veut pas tenir compte : le libre arbitre de l'individu doit le tenir éloigné des modèles médiatiques de la violence ordinaire, tout comme nous serions libres de ne rien acheter qui ne soit sur-emballé ou non-consigné. Libre arbitre illusoire, nous sommes prisonniers, contraints. Le Larzac est trop étroit pour tous nous accueillir avec nos chèvres et nos pulls en laine vierge.
Il faudra bien qu'un jour l'institution judiciaire, dans le cadre d'une juste prévention, se saisisse de cela.
Oui, Philippe, l'opposition entre prévention et répression est vaine. Mais la prévention, contenant une part de ce qui précède, intervient sur certains usages coupables du marché économique : insupportable à beaucoup. Exit la prévention, on réprime.
J'habite un lieu hors d'âge : Champigny-sur-Marne. Violence, drogue, BAC, terrible. Bizarrement, c'est encore un lieu où, comme hier, l'on dîne entre voisins. Nous étions une bonne dizaine autour de la table d'une voisine libanaise. L'un d'eux, Emile, vieux flic à la retraite, ne parle pas d'incivilité. Il ne parle que de sans-gêne. Autre mot, autre génération. Et tous les exemples qu'il citait, cette ancienne hirondelle qui avait connu le képi et la pèlerine, concernait de bons sexagénaires. L'incivilité, héritière du sans-gêne, est parfaitement partagée par des générations plus anciennes, celles des Trente Glorieuses, bien individualistes, les modèles du beauf de Cabu. Les jeunes ne font que suivre.
Nous avons bu un sacré bon bourgogne sorti de sa cave troglodyte de Bougival par un retraité de la SNCF et je faisais pâle figure avec mon Saint-Julien. A Champigny, oui.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 octobre 2010 à 12:52
@regina | 16 octobre 2010 à 19:33
« Mais j'aime vos métaphores et je les transmettrai ! Sait-on jamais ! :)
Dans ce cas, voici de quoi spéculer un peu et briller en société en exerçant votre sagacité vis-à-vis d'un rapprochement inédit:

La Tsukubaï ou bassin d'ablutions/purifications du pavillon de thé du Ryôanji, le temple du Dragon, supporte plusieurs lectures dans divers sens :
La lecture Une flèche cinq oiseaux, n'est pas sans rappeler, du moins pour la Lorraine que je suis, les trois alérions du blason de la région qui seraient dus à la dextérité de Godefroid de Bouillon, lequel lors de la prise de Jérusalem, aurait réussi à prendre sur une même flèche trois oiseaux.
On donne également l' « alérion » qui ne désigne que ces oiseaux, pour une anagramme de « Lorraine », ce qui est ignorer qu'à l'époque ( G. de Bouillon serait né vers 1058 ? - + 18 juillet 1100 ), le duché de Haute-Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1047, Lorraine du latin Lotharii Regnum ou Royaume de Lothaire, se disait dans la langue vernaculaire: „Reich Lothars“, ou encore Mittelreich, Royaume du Milieu; Autrement dit au centre du partage en 959, de l'ancien territoire des tribus franques; et enfin Lotharingien. Mais bon. Le duc de Lorraine est en 1047, Gottfried III. der Bärtige (vers 997-1069) , soit Godefroy le Barbu, duc de 1044 à 1047 .Or donc, sous Godefroy le Barbu, Godefroy de Bouillon n'était pas encore né. Le premier duc à porter l'écu de Lorraine que nous connaissons aujourd'hui, est Ferry Ier de Bitche

(v.1143 † 7 avril 1206) . Il souhaitait succéder à son frère Simon lequel avait désigné comme son successeur, son neveu Ferry II, le fils de Ferry1er. D'où, petit problème. Il était lui-même le neveu de Frédéric Barberousse par sa mère, la sœur de cet empereur.
Sans autre supputation qu'une certaine pensée de la relations du nombre avec le Sujet, on notera qu'on a Cinq oiseaux dans le cas du bassin d'ablutions Zen Rinzaï du Temple du Dragon, et que le Dragon impérial est représenté dans l'Empire du Milieu avec cinq griffes.
On notera également que présumé issu de l'étrusque, le talon (d'où est issu le mot 'chaussure') est en latin, un homonyme du mot 'borne', deux notions auxquelles renvoie un même, idéogramme: 足 (celui gravé au sud du tsukubaï), en japonais du moins.
Rédigé par : Catherine JACOB@Regina | 17 octobre 2010 à 12:24
@ Alex Paulista
Je n’ai fait que lire ce que vous avez écrit. Alors disons que vous avez écrit ce que vous n’avez pas pensé. Je vous en donne acte.
Vous expliquez cette fois-ci (mais est-ce vraiment votre pensée) que ceux qui se révoltent sont ceux qui ne sont pas à la hauteur. CQFD. Rentrez chez vous, les nuls. L’idée que des gens (je refuse de différencier des catégories d’âge) expriment leur révolte, manifestent pour des idées, des valeurs, avec une conscience politique affirmée, comme citoyens concernés ne vous effleure pas ?
« On ne lui donne pas sa chance…On exige toujours plus… »
Lancez-vous, et dites-nous ce qui se cache derrière On.
Je ne suis qu’un modeste citoyen qui cherche à comprendre le monde dans lequel il vit. Mon opinion a peu d’intérêt. C’est pourquoi je citerai le passage d’un petit article de Marianne consacré à Maurice Allais, prix Nobel d’économie, dont beaucoup découvrent qu’il a existé depuis qu’il est mort.
« La chienlit laisser-fairiste contraire au vrai libéralisme, organise une guerre économique mondiale qui enrichit les multinationales et les milieux boursiers et bancaires tandis qu’elle appauvrit la majorité de la population française, mais aussi mondiale ».
Constatons que face à la pensée unique politico-médiatique, la conviction d’un prix Nobel n’a pas pesé lourd.
J’ajoute pour finir que je connais beaucoup de fonctionnaires. Aucun ne l’est devenu pour les « avantages liés au statut ».
Rédigé par : Claude L | 17 octobre 2010 à 11:42
"On a entendu, sur le rôle des parents, des interventions remarquables, d'abord du procureur Jean-Claude Marin faisant état d'une pratique relative à des "stages parentaux" puis du président Jean-Pierre Rosenczveig soulignant la nécessité de tenir compte des nouvelles configurations familiales nées de l'évolution." (votre billet)
"...que par la recherche de voies alternatives au prétendu "socle commun de connaissances et de compétences"
(; - je pense qu'il s'agit d'un post de Ludovic).
Eh bien, sans vouloir briser votre enthousiasme, je dois dire que je reste toujours sans voix quand j'entends ou que je lis le genre de prose de votre paragraphe auquel j'associe le paragraphe de ;- Ludovic.
Sans vouloir non plus évidemment discuter plus que de raison ces deux paragraphes, il me semble que nous avons là une traduction de toute l'impuissance face à une délinquance juvénile qu'on nous décrit de plus en plus violente.
Je ne doute pas une seconde que M. Marin, l'homme et le professionnel, se considère comme très concerné et investi dans ce domaine d'une mission particulière, lourde de sens et responsabilité.
Mais bon, ces stages parentaux - et encore, Dieu merci !, vous nous avez évité l'expression "stage de parentalité" - m'apparaissent appartenir à ces contenus très incertains, qui ne s'adressent au fond qu'aux professionnels du social, de l'éducatif et de la justice, histoire de justifier toute une littérature dans l'air du temps, les structures et les intervenants qui vont avec.
Il y a quelque temps dans le blog d'Eolas deux auteurs ont parfaitement décrit à mes yeux au moyen d'une fiction vraie comment se traduit dans le réel ce que vous nommez :
"un travail préventif gâché en amont et que la communauté nationale aura du mal à réparer en aval."
Je me permets donc de citer ce billet :
"C'est la faute à mon père (justice fiction)" - Dadouche, Gascogne 21-08-2010 :
où nous découvrons, par exemple, qu'une décision d'un juge pour enfants sera à mon sens laminée par "le projet d'établissement (?)" que font valoir les équipes éducatives:
"... Le lundi matin, l’éducateur de la PJJ qui suit Matthieu à Framboisy vient le chercher et réussit à le convaincre de monter dans la voiture. Il en sautera quasiment en marche quelques centaines de mètres plus loin. Dans le même temps, le foyer de la PJJ fait savoir que le jeune “se met en danger et met en danger les autres” (il a déjà provoqué trois bagarres en une semaine) et demande la mainlevée du placement, “le jeune ne correspondant pas au projet de l’établissement”...
Je dois que dire que "le jeune ne correspondant pas au projet de l’établissement" m'a laissée très, très perplexe.
Je place ce genre de contenu dans le très incertain, le sommairement bricolé et défini. Avec les stages parentaux qu'affectionne M. Marin.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 17 octobre 2010 à 09:19
Chère Ceejy !
Magnifiques contributions.
Rédigé par : zenblabla | 17 octobre 2010 à 08:05
Irrésistible ?!!!! Tiens ! Ce n'est pas le mot que j'aurais utilisé dans ce contexte !
Rédigé par : marie | 17 octobre 2010 à 07:36
@ Claude L
Vous me faites dire ce que je n'ai pas pensé. Honte à vous !
Je ne dis pas que la jeunesse est nulle, mais au contraire qu'on ne lui donne pas sa chance. On exige toujours plus qu'elle fasse ses preuves, et ceux qui ne se sentent pas à la hauteur peuvent parfois virer à la révolte.
Quant aux fonctionnaires, je n'ai rien contre eux en général. Je dis juste que ceux qui veulent conserver leur statut et leur régime de retraite se moquent de l'iniquité entre travailleurs du public et du privé.
Rédigé par : Alex paulista | 17 octobre 2010 à 04:59
Comme Herman, je fais des phrases sans arguments.
Rédigé par : jpledun@Regina | 17 octobre 2010 à 02:24
Bonsoir M. Bilger,
Depuis quelque temps je n'ai pas posté de commentaire bien que je n'ai manqué aucun de vos billets. Je dois dire que votre blog m'intéresse vivement dès lors qu'il s'agit de questions de justice et de droit, un sujet qui me passionne, mais beaucoup moins dès lors qu'il s'agit d'exploits sportifs, de littérature, de philosophie ou de cinéma, sujets qui certes m'intéressent mais qui me semblent très éloignés du thème de la justice.
Pour rebondir sur le sujet du jour, et parce qu'en tant que chef d'établissement concerné par les problématiques que vous soulevez, je dois vous avouer que je m'incline.
Encore faut-il évoquer les ravages que la culture de l'enfant-roi a générés dans le cadre scolaire. Chaque jour, je reçois des parents qui pour s'être fourvoyés sont dépassés et ne parviennent plus à gérer leurs propres enfants, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de jeunes filles, qui aujourd'hui sont plus difficiles à gérer que les garçons. Le rejet de l'autorité de l'école, et intrinsèquement le rejet de toute forme d'autorité, passe d'abord par l'absence de règles au sein même de la famille. Je m'efforce d'éviter de recourir, autant que faire se peut, au conseil de discipline et à l'exclusion définitive d'un élève, non pas par démission, mais parce que j'ai le sentiment de ne parvenir à rien sinon à transférer le problème à un autre établissement qui gère déjà les mêmes problématiques.
Je voudrais toutefois être optimiste comme on se doit de l'être devant des jeunes en devenir, moins par le renforcement de l'arsenal pénal répressif qui semble être la seule réponse que le pouvoir ait trouvée, que par la recherche de voies alternatives au prétendu "socle commun de connaissances et de compétences" qui dans les collèges ne correspond qu'à du vent.
Les procédures disciplinaires scolaires, régies par une circulaire de juillet 2000, calquées sur les procédures de droit pénal, nous paralysent et sont totalement inadaptées à la réalité à laquelle nous sommes confrontés.
Rédigé par : ; | 17 octobre 2010 à 00:26
Catherine Jacob ! Votre post, beau et juste !
L'on ne peut espérer mieux en éducation en matière de langage... pour les jeunes. Mais...
Quels référents, quelle icône, quels parents, peuvent présenter la question avec cette esthétique du langage, comme de celle de leur vie ?
Mais...
Les parents deviennent plus acnéiques que leurs enfants et se prêtent les strings, les animateurs télé sont obsédés sexuels, les profs font les cours en rap, les politiques sont pour beaucoup incultes...
Rama Yade est toujours sur le fil du rasoir, quant à ses connaissances politiques... Rachida s'exprime comme une racaille, etc.
La culture et les moeurs tiennent dans le culte de l'imposture, du cynisme et de l'apparence !
Peut importe la taille de la chaussure, pourvu qu'elle porte l'étiquette !
Mais j'aime vos métaphores et je les transmettrai ! Sait-on jamais ! :)
Rédigé par : regina | 16 octobre 2010 à 19:33
@ Achille | 16 octobre 2010 à 15:16
« @ Catherine Jacob
Ce que j’aime bien dans vos posts, c’est qu’[...] on apprend des tas de choses qui ne nous servent pas à grand-chose, mais c’est pas grave[...]. »
Merci.
Hum! « Pieds nus sur la terre sacrée », je ne vois guère l'utilité du cordonnier.
Ceci étant, la chaussure actuellement la plus ancienne au monde, remonte à 5500ans. Elle a été découverte dans une grotte en Arménie. Son quasi contemporain autrichien, Ötzi, lui aussi était équipé de mocassins. Nous pouvons en conclure qu'à cette époque où ne devait pas s'embarrasser d'objets inutiles, le cordonnier et son savoir faire avaient eux aussi une utilité. Laquelle? En ce qui concerne Ötzi, de toute évidence celle de lui permettre de cheminer sur la glace sans se geler les pieds, mais en ce qui concerne le ou la propriétaire de la chaussure de taille 37 qui vivait dans la province de Vayotz Dzor à la frontière de l'Iran et de la Turquie , autrement dit un endroit de climat continental où les températures varient de 41 °C à -35 °C, sans doute avait-elle la même utilité. Et comme on l'a découverte empaillée d'herbes, peut-être servait-elle à permettre de continuer de cheminer avec des blessures aux pieds que les herbes servaient à soigner, qui sait. Comme quoi, même 5 millénaires après le décès de son propriétaire, sa chaussure continue de servir à quelque chose, elle nous pose des énigmes et si on les résout, elle nous renseigne.
Accessoirement, elle sert à nos poser des questions comme « A quoi sert une chaussure? ». Par ex. à connaître ses pieds. Si en effet elle est trop petite, ou seulement un peu petite, comme par ex. celle de Christine Lagarde sur un cliché où par ailleurs elle pose magnifiquement en compagnie de son mari, c'est que, tout comme les sœurs de Cendrillon, la propriétaire de sa chaussure ne connaît ou ne veut pas ou ne cherche pas à connaître, ses pieds et préfère l'élégance perchée sur un support dès lors nécessairement instable au confort d'un support à sa taille.
Une variante du « connais-toi toi-même » grec est en effet le (足を知る・Connais tes propres pieds) dont la version exacte est le 「吾唯足知(われただたるをしる)」 gravé sur la margelle du bassin de pierre inscrivant le carré dans le cercle, et est réservé aux ablutions/purifications à l'orée du pavillon de thé du Temple du Dragon, le temple zen Rinzaï de Kyôto. Le tout fait pendant au fait que de quelque endroit que l'on contemple les quinze pierres de son jardin sec (jardin de pierres), on n'en verra jamais que quatorze à la fois.
Le caractère « pied » renvoyant ici à « ce qui est suffisant ». Il s'agit d'une façon d'inviter à la connaissance de notre seuil d'incompétence (quadrature du cercle), et à se satisfaire de ce qui est, tel l'arbre élevé en Bonzaï dans son petit sabot ou, mutatis mutandi, à se chausser à sa taille.
Aidons donc à notre jeunesse à connaître ses pieds, à savoir jusqu'où aller dans l'automutilation du talon pour rentrer dans la pantoufle de verre afin de devenir princesse, autrement dit encore jusqu'où aller dans la barbarie et l'incivilité avant de devoir le regretter.
Rédigé par : Catherine JACOB@Achille | 16 octobre 2010 à 19:02
jpledun fait des phrases courtes de là ou il est ! Il manque d'oxygène ?
Rédigé par : regina | 16 octobre 2010 à 18:30
Cher Sylvain,
Comme vous le dites : « tout lui est reproché à notre cher Président : ce qu'il fait, ce qu'il ne fait pas, ce qu'il aurait dû faire, là où il aurait dû aller, là où il ne faut pas qu'il aille... » C‘est pas juste, hein ?
Comme vous le dites encore : "Sarkozy n'a pas envoyé les chars contre les d'jeuns comme l'a fait le régime chinois place Tian'anmen... » Ah bon, vous croyez qu’il aurait dû ?
Ah, non, je ne vous avais pas lu jusqu’au bout, là où vous corrigez votre propos - si j’ose dire - par cette phrase inoubliable : « Ca prouve que Sarkozy est un grand démocrate, a un grand esprit d'ouverture et est très attentif aux messages citoyens que lui envoie la jeunesse".
Ca, nous sommes très nombreux à avoir remarqué ses qualités d’écoute aux messages citoyens que lui envoie la jeunesse. Ca crève les yeux, comme dirait le jeune de Montreuil à l’hôpital.
Rédigé par : Christian C | 16 octobre 2010 à 17:50
Le mouvement contestataire qui ébranle la France depuis plusieurs semaines est en train de prendre un virage décisif.
Après la large mobilisation des lycéens et collégiens cette semaine, on sent un frémissement social inattendu dans les écoles primaires et maternelles de France.
Un tract syndical, qui est parvenu dans toutes les rédactions, le disait en ces termes :
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« Il faut renverser Sarkozy kikoo lol ! Descendons dans les bacs à sable, les cours de récrés et les confiseurs pour faire entendre nos droits ! Vite fait ! La réforme des retraites c pourri»
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Le petit Kévin, 8 ans, scolarisé en CE2 au groupe scolaire René Goscinny de la Ferté-sous-Jouarre, qui est le leader de cette fronde enfantine a déclaré à l’AFP :
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« J’ai peut-être 8 ans mais je me sens concerné par la question des retraites.
Avec les copains nous distribuons des tracts de mon papa qui est cheminot et qui a déjà trop travaillé dur à cause de la pénibilité ambiante ! »
-
La presse s’est vite enthousiasmée pour ce vaste élan de solidarité des culottes courtes pour leurs aînés syndicalistes chevronnés :
Libé a titré « La fronde des bouts-de-chou » et l’Huma « La révoltes des totottes ».
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Une journaliste de France Info a même indiqué qu’un cortège de la CGT des 7-12 ans est passé sous les fenêtres de la Crèche municipale Pierre Dac d’Ermont-Eaubonne en scandant :
« Sarko t’es foutu, les mômes sont dans la rue ! Les bébés, avec nous ! Les bébés, avec nous ! Les bébés avec nous ! ».
-
Disons-le tout net :
Nicolas Sarkozy n’est pas à l’abri, désormais, d’un camouflet des mouflets.
Rédigé par : sylvain | 16 octobre 2010 à 16:45
Personnellement je n'apprends pas grand-chose ici non plus, surtout d'utile, y compris à ma réflexion (quoi d'autre !). L'outil de polémique des désoeuvrés nantis, m'apparaissant inconstructif, je n'aurai pas même l'occasion de replacer des remarques de bon goût. Je fuis les meeting mondains, et j'essaie de fréquenter des gens avec un bon esprit à l'humour inventif, pour qui avancer a du sens. Je suis privilégiée.
Comme "l'amour de la transcendance" est un non sens grossier jusqu'à l'étymologie, il eut été plus juste de parler "d'ivresse métaphysique" pour la transcendance, ou que sais-je d'un peu plus éthéré, le mélange des émotions avec la Méta !! Cela donne un effet très "touche à tout !"
Je reste... où je suis ! Ou pas ! je vais ! Ou pas ! Je décide cela moi-même... comme pour mes opinions.
Je ne vais sûrement pas perdre davantage de temps ici... pour les raisons citées plus haut et parce que je sens poindre l'ennui...
Rédigé par : regina | 16 octobre 2010 à 16:44
@ Catherine Jacob
Ce que j’aime bien dans vos posts, c’est qu’il y a plein d’images... et on apprend des tas de choses qui ne nous servent pas à grand-chose, mais c’est pas grave, on peut toujours essayer de les replacer à l’occasion.
Rédigé par : Achille | 16 octobre 2010 à 15:16
@ Sylvain
Sylvain, voulez-vous que je vous dise le fond de ma pensée ?
Vous êtes con... sternant !
Rédigé par : Achille | 16 octobre 2010 à 15:13
Très bien, regina, restez où vous êtes !
Rédigé par : jpledun@Regina | 16 octobre 2010 à 13:52
Très bien, Florence, restez où vous êtes !
Rédigé par : jpledun@Florence | 16 octobre 2010 à 13:50
@catherine A et le naufrage de la vieillesse | 15 octobre 2010 à 20:30
«Imaginez des paroles semblables sur un juif, un arabe : toutes les associations de France seraient déjà montées au créneau, à juste titre d'ailleurs. »
Vous faites allusion je pense à la Conférence de presse organisée par Me Kiejman à son cabinet du boulevard St Germain et que le journal Marianne2 qui n'était pas invité relate notamment en ces termes : «Une dernière vanne (machiste) avant de partir, histoire de mettre les rieurs (machos) de son côté : après avoir évoqué la vie privée de la juge, il dévie sur son physique (« son rouge à lèvres débordant, le poids qu’elle a pris et qui la rend plus humaine que la harpie desséchée qu’elle a été »). Puis conclut : « Le ministère de la justice devrait lui offrir une année sabbatique pour se calmer ». Classe.»
Personnellement, du rouge au bec d'une harpie féroce ça m'inquiéterait plutôt, mais chacun ses délires.
«Au passage faut-il que ce Monsieur se sente peu à l'aise dans ce dossier pour se laisser aller à de tels propos sur une magistrate. »
En effet, alors qu'il suffisait de rappeler que les informations médicales ne peuvent être communiquées en dehors de l'accord d'un patient en ayant bien compris l'enjeu, et que si l'on estime nécessaire de connaître l'état de santé de ce dernier, on convient de nommer un expert en lui posant une question précise à laquelle il n'aura pas à répondre par des informations hors sujet que ne saurait de toute façon apprécier quiconque n'est pas de la partie!
Pour en revenir à un aspect de la délinquance juvénile qui serait irrésistible, ne pourrait-on pas dire que comme dans le cas des colonnes en forme de fût de pièce d'échec qui alternent ci-dessous de façon inversée, la délinquance juvénile dessine (et se dessine irrésistiblement sur fond de) la société de ses exploits? Autrement dit encore, la pomme ne tombe jamais loin de l'arbre et si on préfère les poires, il ne faut pas planter de pommiers! Soit dit pour exprimer ma pensée dans la forme prosaïque qu'affectionne Savonarole.

, un thème que l'on trouvera encore fronton du Parthenṓn (de παρθένος: « jeune fille, vierge »), soit au sens littéral« l'appartement des jeunes filles».
ou dans le fond on peut lire ce type de formes:
Rédigé par : Catherine JACOB@catherine A | 16 octobre 2010 à 12:29
J’imagine que vous n’ignoriez pas l’inventivité d’Alexandre Jardin, venu faire son numéro. Son intervention, heureusement, ne pouvait avoir aucune conséquence. Dans la succession des réformes de l’Education Nationale, il y a bien dû y avoir quelque Alexandre Jardin qui a glissé une idée farfelue et quelque enseignant qui en a fait une application « personnelle ». On est certes dans la fiction, mais faisons un retour sur l’extravagant succès réservé au film « Entre les murs ». Philippe Claudel (Le Monde 14 Octobre 2010) vient, avec bon sens mais sans prendre de gants, de remettre les choses à l’endroit. Simple extrait : « On voit un type (l’instituteur) à la ramasse qui essaie d’intéresser ses élèves, mais qui, dans un invraisemblable foutoir, est incapable de transmettre quoi que ce soit. On y a vu un film sur l’éducation. Il montre en réalité la faillite d’un individu qui ne comprend pas comment exercer son métier ». Outre le problème individuel de l’instituteur, le film permet d’entrevoir le chemin à parcourir pour introduire un peu de respect à l’égard de l’enseignant et pour inculquer quelques notions de civisme aux jeunes citoyens. C’est peut-être son aspect positif.
Rédigé par : Fariolet | 16 octobre 2010 à 11:08
@ Alex Paulista
« Il est plus facile de s'imaginer rejeté pour son tempérament qu'à cause de sa nullité ».
« …quand des vieux fonctionnaires à des postes bidons sont confits… ».
Force m’est de constater que votre réflexion véhicule les clichés les plus éculés d’un indécrottable libéral.
Les gens exclus du système le seraient à cause de leur nullité. Honte à vous.
Curieux raisonnement que celui qui consiste à reprocher aux fonctionnaires leur statut. Il n’y a pas que chez les fonctionnaires qu’il y a des vieux. Il n’y a pas que chez les fonctionnaires qu’il y a des postes bidons. Allez vous promener dans les grandes entreprises. Vous avez entendu parler du principe de Peter et de son corollaire ?
Au fur et à mesure que le système libéral fait des ravages dans le secteur privé, les fonctionnaires apparaissent de plus en plus comme des privilégiés. Ce n’est qu’une conséquence de plus de la perversion du système. Et ça permet à des gens comme vous de désigner des coupables faciles, à portée de main, en détournant pudiquement le regard du monde de la finance qui se goinfre en appauvrissant le pays. Peut être que les jeunes manifestent en ce moment parce qu’ils ont compris le truc. C’est le système (ultra ou néo comme vous voulez) libéral qui les exploite et les précarise à la sortie de leurs études et pas quelques vieux fonctionnaires qui pantouflent dans leur coin.
Rédigé par : Claude L | 16 octobre 2010 à 10:59
En accord avec votre tribune de ce jour dont je confirme les propos au sujet de l'Ecole, je suis beaucoup plus réticent sur la crédibilité de Michel-Edouard Leclerc en héraut de "l'exemplarité des élites".
De quelle exemplarité s'agit-t-il?
Vise-t-il, comme je le pense, les dérives financières et morales des "élites"? Si c'est bien le cas, peut-il lui-même s'excepter aussi facilement de la liste des hommes d'influence auxquels on peut adresser le reproche de ne pas donner le bon exemple ?
Ses magasins peuvent-ils sérieusement passer pour des abbayes de Thélème ?
Courir après l'écologie et le "commerce équitable" pour vendre toujours plus, serrer les agriculteurs à la gorge en achetant leurs produits à bas prix, les revendre cher, favoriser le surendettement des ménages en proposant des crédits sur les voyages ou les bijoux, placer près des caisses tout un tas de sucreries mauvaises pour la santé des enfants, faire payer les sacs en plastique pour "sauver la planète", est-ce éthique ?
Peut-on sérieusement compter sur l'organisateur de tout ceci pour être un bon professeur de morale ?
N'avons-nous pas plutôt affaire à un lointain cousin de Tartuffe?
Rédigé par : Frank THOMAS | 16 octobre 2010 à 10:48
"Instances capables d'assumer la prévention"... Justement hier la discussion en famille est venue sur ce terrain. Les jeunes nous firent remarquer que - pour partie - ils comprenaient parfaitement une dérive délictuelle car ils se souvenaient tous et toutes d'une jeune camarade de classe (dont
le père avait un comportement caractériel et
délinquant familial) qui avait demandé de
l'aide en racontant un fait précis et que
personne n'avait bougé. La mère avait (en son
temps) porté plainte mais il lui fut signifié
de surseoir car les procureurs avaient
d'autres chats à fouetter.
Ils estiment (les jeunes) que cette enfant,
donc djeun' aujourd'hui, a toutes les raisons de manquer de civisme à l'égard des
adultes et encore paraît-il "ils sont gentils" !
pour dire que même en faisant légalement le
nécessaire pour signaler des abus, c'est
in fine, le bon vouloir arbitraire des
"instances capables d'assumer la prévention"
qui vous signifie la notion d'irresponsabilité.
Loin des réalités, encore plus loin, toujours
plus loin...
Rédigé par : calamity jane | 16 octobre 2010 à 09:11
J'adore la comparaison Obama/Sarkozy pour la méthode de communication avec les d'jeuns.
Encore un message slogan pour donner dans l'antisarkozysme ; tout lui est reproché à notre cher Président : ce qu'il fait, ce qu'il ne fait pas, ce qu'il aurait dû faire, là où il aurait dû aller, là où il ne faut pas qu'il aille...
Ca devient d'un pathétique...
Ben moi aussi je me permets un slogan inverse à la bien-pensance :
"Sarkozy n'a pas envoyé les chars contre les d'jeuns comme l'a fait le régime chinois place Tian'anmen... Ca prouve que Sarkozy est un grand démocrate, a un grand esprit d'ouverture et est très attentif aux messages citoyens que lui envoie la jeunesse".
Ca vous va comme ça ??
J'ajoute en option qu'Obama est toujours considéré comme le "Ségolène Royal" américain.
Et qu'il est venu chez nous copier le programme du PS.
MDR !
Rédigé par : sylvain | 16 octobre 2010 à 09:02
J’ai lu dans Le Figaro que jeudi dernier, Obama s’était adressé directement aux jeunes, et avait répondu en direct à leurs questions sans concessions via Twitter.
Voilà qui est une opération courageuse et qui est l’empreinte d’un Président responsable.
Sarkozy, lui, préfère envoyer Benjamin Lancar devant les lycées distribuer des tracs.
Chacun sa méthode. Il semble toutefois que notre Président ait définitivement rompu le lien avec la jeunesse française et ce n’est certainement pas les membres des « jeunesses sarkoziennes » qui endigueront le flot de protestation.
Alors c’est un peu facile de tout mettre sur le dos de notre jeunesse et d’attribuer les désordres actuels sur la délinquance juvénile
On peut reprocher beaucoup de choses à notre jeunesse, mais certainement pas de se désintéresser de leur avenir qui se présente sous de sombres augures avec chômage et précarité de l’emploi pour beaucoup d’entre eux, y compris les mieux diplômés.
Reste maintenant à savoir comment arrêter le mouvement de protestation qui s’amplifie au point d’amener la paralysie du pays dans les jours qui viennent.
Là il ne suffira certainement pas de quelques phrases prononcées avec force agitation comme nous en avons entendu depuis plus de trois ans.
Il faudra du courage, un sentiment qui fait tragiquement défaut chez nos politiciens.
Rédigé par : Achille | 16 octobre 2010 à 07:38
Quand une personne un peu fière se sent exclue d'un système qui la méprise, la réaction normale est l'agressivité.
Il est plus facile de s'imaginer rejeté pour son tempérament qu'à cause de sa nullité.
Et si la délinquance juvénile était la conséquence ultime et irrésistible d'un pays qui propose à ses jeunes des périodes d'essai de 2 ans après des stages non-payés de 1 an, quand des vieux fonctionnaires à des postes bidons sont confits dans l'hyper-protection et ne pensent qu'à sauver une retraite à taux plein plus longue que leur vie active.
Une société qui s'assoie toujours plus sur sa jeunesse ne peut s'étonner d'en voir en sortir une frange de délinquants supérieure chaque année.
Rédigé par : Alex paulista | 16 octobre 2010 à 06:22
Tenez bon M. Sarkozy !
Si vous arrêtez la réforme des retraites, pour quels motifs vont-ils pouvoir manifester, nos révolutionnaires boutonneux en culottes courtes ?
Sarko, ce ne serait pas gentil ça...
Ils vont faire quoi les mômes après ? Retourner à leurs jeux vidéo ? Fumer du teuchi confinés dans leurs piaules ?
Alors qu'il n'y a rien de tel qu'une bonne manif pour prendre l'air et se faire les poumons en braillant des slogans antisarko...
Quand notre jeunesse sera amorphe et souffreteuse, M. Sarkozy en portera la lourde responsabilité...
Rédigé par : sylvain | 15 octobre 2010 à 23:09
P. Bilger a écrit : "Michel-Edouard Leclerc, qui rêve "que les élites soient exemplaires".
Les élites politiques, et économiques aussi :
http://patrons-voyous.fr/
Que risquent ils, ceux là ? peu, finalement...
Pour des millions de travailleurs, la loi est bafouée. Je ne suis pas dupe : il y a aussi des employés voyous.
Mais dans la pyramide du travail, l'ascension (apprenti, compagnon, maître) marquait l'habileté mais beaucoup plus : une part de sagesse qui éloignait l'homme de l'art de la boue. On les appelait les prudes (d'où les prud'hommes...)
Où en sont les valeurs de nos maîtres du travail ?
Patron, du latin patronus, même étymologie que pater, le père...
Si les enfants dérivent, les pères (élites, modèles) sont-ils indemnes de toute responsabilité ?
Rédigé par : patrons-voyous | 15 octobre 2010 à 22:41
A titre purement personnel, je pense que tout commence dans la famille. Là est le creuset du civisme et du respect d'autrui. Partant de là on pourra peut-être diminuer les risques de délinquance juvénile. Être parent c'est difficile, c'est une sorte de combat quotidien contre soi-même et la facilité.
C'est inculquer mais aussi faire comprendre à ses rejetons que la vie est régie par des règles et des lois qui nous permettent normalement de vivre ensemble, en société, avec le moins de désagréments possible.
Certes le jeune, l'adolescent, a sa propre indépendance. Les parents auront beau prôner certaines règles, il est un moment où son libre arbitre fera la différence. Mais il n'aura pas l'excuse de facilité de dire "ah bon pourquoi ?".
On parle de l'école pour éduquer. De grâce laissez au corps enseignant son rôle principal, qui est d'instruire. Il n'est pas là pour éduquer. Il a ses propres enfants pour ce faire. Pour éduquer il y a les parents et vous ne me ferez pas croire qu'une famille monoparentale n'en est pas apte. L'éducation se fait dès le plus jeune âge mais bien souvent on voit des familles traiter leur bambins comme des jouets savants et leurs ados comme des copains. Certes cela peut fonctionner pour certains mais dans l'immense majorité des cas c'est négatif pour l'enfant.
Allez je retourne dans ma cuisine. ;)
Rédigé par : Surcouf-Lucullus | 15 octobre 2010 à 22:20
"La délinquance juvénile, si elle ne relève pas que de la responsabilité des mineurs, n'est pas irrésistible. Mais il ne faut pas laisser se dégrader les puissances bienfaisantes qui seules peuvent la prévenir".
L'incivisme qui a progressé, je ne suis pas d'accord.
La politesse qui a régressé, je suis d'accord. Le civisme et surtout la politesse, se démontrent bien au-delà des cours de justice.
Pour qu'il y ait civilité, il faut une société, avec ses lois conséquentes.
La politesse devrait s'en passer, et même balbutiante, la nouvelle politesse s'en passerait d'une nouvelle civilité...
Comment entériner qu'elle le fasse?
Que l'incivisme ait progressé, c'est benoîtement que la civilisation envisage de moins en moins d'inclus. Allez voir du côté de la "guerre des monnaies", vous comprendrez facilement que si la monnaie est "en guerre", cette monnaie qui propose dès l'origine les modalités de l'échange et le rachat des culpabilités, elle est au moins en préparation de guerre.
La politesse serait au refus de cette guerre absurde.
La politesse serait au refus de cette guerre absurde...
La politesse serait au refus de cette guerre absurde.
La politesse serait au refus de cette guerre absurde !
Rédigé par : zenblabla | 15 octobre 2010 à 21:46
@ Herman
Oui ! Là-bas, c'est le shintoïsme et aussi le bouddhisme.
Qu'il prenne un peu de la graine, pas toujours la même !
Rédigé par : GL | 15 octobre 2010 à 20:49