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03 octobre 2010

Commentaires

regina

...un intellectuel assis ne produit rien, et coûte beaucoup plus cher à la société !
Mais c'est quand même le plus stupide ! Car s'il est prévisible, pour la plupart d'entre eux, et qu'il n'ose pas tout, à défaut de faire perdre autant de temps à autrui qu'il le souhaiterait, il ne s'est pas encore aperçu qu'après des lustres de paroles, colloques et maltraitances de mouches... que le monde et les moeurs continuent de se dégrader ! Nous OUI !!

Tiberius

L'intellectuel est un pionnier.

C'est un individu qui après avoir progressé comme tout le monde plus ou moins loin sur les chemins tracés de la connaissance, va ensuite s'en écarter pour ouvrir une nouvelle voie du savoir que d'autres pourront ensuite emprunter facilement.

Pour moi, les intellectuels, ce sont tous ces gens qui nous ont donné les outils intellectuels dont nous nous servons pour appréhender et contrôler notre monde. Il y en a dans tous les domaines de l'activité humaine. Il y en a des grands et des petits mais surtout beaucoup qui se prennent pour des intellectuels et n'en sont pas. Car ce sont simplement des gens qui se contenteront toute leur vie de mettre en pratique les connaissances reçues sans jamais rien apporter de nouveau au monde.

Véronique Raffeneau

@ Pierre-Antoine

" Dommage qu'il soit avocat général, son habit ne fait pas le moine qu'il est."

En même temps, un avocat général qui, à travers son blog et ses livres, ne ferait que dans le particulier de sa sphère d'influence... bof, bof.

En même temps, cette photo n'est pas terrible, terrible.

Vous n'avez pas mieux en magasin ;-) ?

Pierre-Antoine

@Véronique Raffeneau

Mille excuses si je vous ai touchée dans votre application, mais mon allusion à Madame était suivi du smiley ;-) qui signifie "clin d'oeil souriant"... non, non ce n'est pas le nom du chef de guerre de la tribu des webiens.

La vie est trop courte pour l'encombrer de considérations trop sérieuses. Et "l'intellectuel", tel que s'en gargarise l'intelligentsia médiaticoparigobobo ne correspond pas à l'image que j'ai de PB.

Il a un développement des sujets qu'il aborde qui sort du cadre de sa sphère d'influence pour flirter avec la philosophie. Il a un petit côté "penseur visionnaire". Dommage qu'il soit avocat général, son habit ne fait pas le moine qu'il est.


Mais chut... ne répétez pas ce que je vous dis en confidence, paraît-il que son épouse lui fait lire les commentaires ;-)

Cordialement

Pierre-Antoine

Mary Preud'homme

@ MS

Auriez-vous omis de voir les trois petits tirets qui séparaient à dessein l'avant-propos ironique, du texte proprement dit qui est effectivement introduit par : plus prosaïquement etc.

MS

...vous avez cru bon de n'en extraire que deux lignes qui ne servaient en fait que d'introduction, afin de taxer arbitrairement en négatif un développement de vingt-cinq lignes...

Mary Preud'homme,

Il suit naturellement que je n'ai pas taxé arbitrairement en négatif ces deux lignes introductives : "C’est fou ce que l’on apprend de choses dans les cafés du commerce reconvertis en cafés philo".
Y a des gouttes à vous colorer amèrement un sirop.

Passons l'éponge.

Mary Preud'homme


@ MS

"Toute personne peut donc être accessoirement philosophe pour peu qu’elle sache regarder un peu plus loin et un peu plus haut que son nombril, qui ne doit pas lui servir de prompteur."
avais-je écrit dans un post qui récapitulait ma pensée. Or vous avez cru bon de n'en extraire que deux lignes qui ne servaient en fait que d'introduction, afin de taxer arbitrairement en négatif un développement de vingt-cinq lignes, d'où il ressortait clairement que toute vraie philosophie se doit d'être incarnée et de ne pas uniquement tourner éperdument autour d'elle-même.
Exemples : N. Berdiaev, Paul Valéry, Simone Weil, Jacques Ellul... mais il y en a bien d'autres...

Véronique Raffeneau

@ Pierre-Antoine

Votre mention au sujet de Mme Bilger m'apparaît totalement incongrue.

Il va de soi qu'il ne me vient pas à l'idée une seconde de commenter les billets de Philippe Bilger avec l'intention de bêtement gêner qui que ce soit, en plus, à vous lire, avec ridicule et inconséquence.

L'écriture d'un commentaire, en général, me demande trop de concentration, d’investissement en temps et en travail - je sais, tout cela fait très laborieux, mais c’est la vérité, et réagir pour juste réagir ne m’intéresse pas beaucoup -, pour considérer ce blog comme une vulgaire salle de jeux à deux balles.

"Accessoirement, pouvez-vous me dire quelle différence vous faites ou points communs que vous trouvez entre "quelqu'un dont la parole compte dans l'espace public" et un intellectuel ?"

J'ai écrit en premier commentaire que pour moi, l'intellectuel est - était ? - celui ou celle dont, très précisément, la prise de parole dans l'espace public, à tort ou à raison, fait autorité et compte bien au-delà des cercles restreints de ses pairs ou de ceux de sa famille artistique, idéologique ou intellectuelle d'origine.

Je m'en tiens à cette définition que vous pouvez bien entendu juger incomplète, sommaire, voire degré zéro. Elle me paraît, à moi, à tort ou à raison juste, et elle me convient.

"Mais il me semble qu'un intellectuel serait aussi un levier dans sa sphère d'influence. Il me semble que ce n'est pas le cas de PB et la Justice Française."

Sur le plan des idées judiciaires, il me semble que si Philippe Bilger se contentait de reproduire dans ses billets les doctrines les plus habituelles promues dans son milieu professionnel, hors cette famille très restreinte, personne, je pense, ne prêterait la moindre attention à ce qu'il écrit.

Je ne crois pas que PB écrive des livres et un blog pour complaire ou espérer follement agiter l'esprit de ses pairs, avec la ferme intention et l'espérance de les distraire de leurs ronrons.

Je pense que son projet intellectuel est construit billet après billet en repoussant très loin les limites de son cercle judiciaire, et en direction d'un espace et d'un auditoire qui dépassent largement son quant à soi strictement professionnel.


Eugénie

Je ne sais qui mérite d'être qualifié d'"intellectuel" et qui ne le mérite pas...

Très sincèrement, je m'en moque !

Les personnes (bien vivantes !) qui m'aident à m'interroger sur la vie, l'Homme, le monde, moi-même, etc... sont discrètes et peu médiatisées...
Boris Cyrulnik, André Comte-Sponville, Pascal Picq, Hubert Reeves, Michel Serres, Aldo Naouri, Jean-Didier Vincent, Albert Jacquard, etc.

Pardon à celles que j'ai oubliées !

Herman

Le sujet de votre billet, ce soir chez l'excellent Pierre-Louis Basse.

MS

Mary Preud'homme,

Le ton de votre message est un peu déplaisant. Personne ici ne se suppose intellectuel ou philosophe, ce qui n'empêche pas d'essayer d'apporter à l'échange (je n'ai pas lu de querelles) quelques éléments de réflexion.
On peut ne pas vouloir y participer, mais renverser la table d'une certaine hauteur de dénigrement fait un peu songer pour le coup aux joueurs sans jeu du café du commerce.

Catherine JACOB@Pierre-Antoine

@Pierre-Antoine | 06 octobre 2010 à 15:25@Véronique Raffeneau :
« Heureux homme qui a une si zélée avocate !
Mais chut, ne le dites pas trop fort, il a une charmante épouse qui lit tous les commentaires que nous faisons. ;-)
 »

Aïe, aïe, aïe ! Mais c'est vrai aussi que d'un autre côté, on ne pense peut-être pas assez à Mme Bilger qui peut se trouver parfois blessée de certains commentaires ou réflexions qui par ailleurs doivent glisser comme de l'eau sur l'épaisse cuirasse de l'avocat général. Enfin pour certains, moi, ce serait sûrement le cas !

Pierre-Antoine

@Véronique Raffeneau
"Je me sens et je me sais ici suffisamment libre et affranchie pour vous présenter Philippe Bilger comme(...)"

Heureux homme qui a une si zélée avocate !

Mais chut, ne le dites pas trop fort, il a une charmante épouse qui lit tous les commentaires que nous faisons. ;-)

Accessoirement, pouvez-vous me dire quelle différence vous faites ou points communs que vous trouvez entre "quelqu'un dont la parole compte dans l'espace public" et un intellectuel ?

Je ne conteste pas, et les reconnais volontiers avec plaisir, les qualités "hors normes dans la sphère publique" de PB. Mais il me semble qu'un intellectuel serait aussi un levier dans sa sphère d'influence. Il me semble que ce n'est pas le cas de PB et la Justice Française.

Mais je ne demande qu'à avoir tort.

Toutefois je crois qu'il vaut mieux un authentique et efficace homme à la parole libre qu'un obscur intellectuel.


Cordialement

Pierre-Antoine

Mary Preud'homme

C’est fou ce que l’on apprend de choses dans les cafés du commerce reconvertis en cafés philo, comme en témoigne cette maxime pleine de saveur qui servira de pensée du jour :
«Les tôles ondulées les vaches aussi»
---
Plus prosaïquement, vous aurez compris que les querelles philosophiques m’ennuient profondément, de même que ceux qui se revendiquent comme penseurs, intellectuels et philosophes, de pacotille compris, ces derniers aspirant sans doute à être loués deux fois, ainsi que l’écrivait non sans pertinence et malice La Rochefoucauld.
Toute personne peut donc être accessoirement philosophe pour peu qu’elle sache regarder un peu plus loin et un peu plus haut que son nombril, qui ne doit pas lui servir de prompteur.
Quant à l’intellectuel mondain faisant partie de la petite dizaine qui a son siège réservé dans les médias, je ne puis mieux le décrire qu’en empruntant un titre à un livre paru une quinzaine d’années plus tôt sous la plume d’Yves Berger : "Immobile dans le courant du fleuve".
Un intellectuel mou ou un philo soft donc, tout en postures maniérées et qui ne se mouille que pour la forme, un opportuniste de bon aloi avec des tonalités de circonstance et des trémolos dans la voix (de son maître) -en veux-tu en voilà- mais rien qui atteste d’une volonté ferme et délibérée d’aller à contre-courant et de prendre quelque risque que ce soit.

zenblabla

@Savonarole

Conviendrait-il, pour l'intellectuel, le confort placide de cocher une case?
C'est le plaisir du formulaire!
Je suis sûr que vous m'autorisez un petit coup de billard à multi-bandes...

-Y'a l'intellectuel-raccord, celui qui répare. C'est Jaspers, Zola, De Gaulle...
-Y'a l'intellectuel-monteur, celui qui cloisonne. Marinetti, Grosz, Breton, Sartre...
-Y'a celui qui démolit, histoire de construire sur des bases saines, cachant qu'il prépare le terrain pour ses équipes de bœufs. Marx, Freud, Coca-Cola...
-Y'a l'intellectuel finisseur, le préféré, celui qui ne subsiste pas à son œuvre. Des génies en grandes choses, mais la plupart des philosophes, ces presque polisseurs.
Vous voyez, ce que c'est que cocher des cases!

Quant à Sartre, il a au moins tenté, et c'est heureux, comment faire avec la phénoménologie en son temps. Le retour en force de la causalité avec les sciences économiques, et la néo-philosophie s'y employant, enterrera-t-elle et pour combien de temps Husserl?
Comment le capitalisme sans Marx, sinon notre mercantilisme-corporatisme, risée de notre propre passé s'il n'est est puissamment intégré aux pays émergents ?

Comment sont les formes viables?
Combien de néo-penseurs...et leur formes envahies, et celles des autres par eux envahies, pour combien d'invitations, mais combien de convocations, et pourquoi conçoivent-ils l'universel qui serait en chacune, alors que toujours l'universel vaut pour être dehors, comme il faut le penser?
Qu'est-ce que cette illusoire injonction de Maîtrise, cette erreur à l'œuvre, ce constat d'échec alors remis chez l'autre pourvu qu'il soit autre?
Combien de metteurs en empathie avec les médias, ce que déplore notre hôte, je crois?
Il y a comme une difficulté, un manque d'invention pour exprimer sa politesse, tandis que lui le sait encore!

Ce qu'il y a de dramatique, avec le parallélisme entre aujourd'hui et l'entre deux guerres, c'est que, nous bassinant avec Pétain et pour cause, les média oublient de nous raconter le futurisme, le modernisme, le surréalisme, le confucianisme,....,Malaparte et ...la macro-économie, comme autant d'intellectualités qui ont fermenté entre deux guerres entre trop peu nombreux, qui n'ont jamais été présentées alors suffisamment en intelligence, cette intelligence dont la mise en œuvre s'est révélée à la reconstruction, même si les intellectuels faisaient entre eux-mêmes, et par avance, l'économie d'une guerre.
L'Histoire! dirait M. Gallo, ...et faites la place aux politiques.

On peut rejeter et rejeter encore, le meilleur moyen d'y parvenir n'est-il pas de choisir finalement quelques complices?
Alors, comment se faire complice d'un intellectuel?
Ou bien,"Voulez-vous adopter un intellectuel?"
La potentialité du "devoir" de rejet est consternante, elle se conjugue avec l'ostracisme le plus réactionnaire.
L'intellectualité déserte ou se resserre en chaque formes intimes, car elle ne se réfléchit plus aussi d'évidence qu'hier pour l'englobant, et elle se démontre alors toujours moindre aux médias.
Sans l'intellectualité, le devoir de rejet opère en actes...

Véronique Raffeneau

@ Catherine

C'est bien avec l'acception "Honnête homme. Autrement dit un homme." que j'ai tenu à présenter Philippe Bilger à Pierre-Antoine comme un intellectuel, dans la famille des moralistes.

Voici, selon moi, le portrait intellectuel que je pense être le plus proche de PB :

"Ce que j'aime en ma folie, c'est qu'elle m'a protégé, du premier jour, contre les séductions de "l'élite" : jamais je ne me suis cru l'heureux propriétaire d'un "talent" : ma seule affaire était de me sauver - rien dans les mains, rien dans les poches - par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m'élevait au-dessus de personne : sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l'œuvre pour me sauver tout entier. Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui" (J.P. Sartre - Les Mots)

@ Pierre-Antoine

Je me sens et je me sais ici suffisamment libre et affranchie pour vous présenter Philippe Bilger comme quelqu'un dont la parole compte dans l'espace public, qui peut "faire grandir un enfant, exploser des barrières, unir des hommes... sans critiquer, démolir, contester ou avilir les autres."

Alex paulista

Finalement, on a peut-être tort de vouloir retrouver les intellectuels au sens de jadis.

C'est un peu comme les grands acteurs. Aujourd'hui on s'intéresse plus aux films qu'à la tête d'affiche, et le cinéma ne s'en porte pas plus mal.

L'époque est révolue où un homme comme Fermat pouvait embrasser un domaine des mathématiques après sa journée de travail. Cela commence à être vrai pour les sciences humaines également. Un intellectuel sérieux ne peut plus butiner sur tous les sujets, s'il a un peu d'ambition il doit se concentrer sur l'un d'eux. Et sa modestie l'empêche de se répandre sur les autres.

Intéressons-nous aux idées.

Valerie

Un billet et des echanges de la plus haute volee... tout simplement MERCI !

...Et un remerciement particulier a Monsieur Pierre-Antoine, le 05 octobre 2010 à 09:32 pour la procedure d'insertion de photos.

Cela fait longtemps que je cherchais... (bien que n'ayant aucune illustration a afficher) et n'avais jamais ose le demander !

Sur ce, je continue ma lecture...

parmenide

Votre article constate globalement la faillite et l'absence d'une culture nationale. Et d'un certain côté c'est tant mieux. D'un autre ce vide est l'absence de "chose", cette RES de la République. Cet ensemble de citoyens nommé France se tait. Il n'a plus d'intellectuels derrière lesquels se rassembler. Croyez-vous que Mai68 soit sorti du néant ? Nous étions derrière des grands esprits, des esprits de jadis mais aussi des contemporains comme Sartre, Camus ou Debord, et derrière nos classiques, puisqu'en ce temps-là on y était intelligemment invité. Pourtant nous avons fait l'expérience, les intellectuels ne sont pas des pionniers dans la Chose publique, ils sont des guides pour l'esprit de chacun. Après, chacun fait de sa liberté ce qu'il veut.

Pierre-Antoine

@Véronique Raffeneau

Il ne se présente pas comme tel... ne lui accordons donc pas cette étiquette que sa modestie refuserait :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

Savonarole

Affaire Sokal

(Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre)

L'Affaire Sokal est constituée de la publication d'un canular par le physicien Alan Sokal dans la revue Social Text, ainsi que de toutes les controverses qui en résultèrent.

Social Text est une revue d'études culturelles postmoderne, chef de file dans son domaine, publiée par Duke University. En 1996, Sokal, un professeur de physique de l'Université de New York, soumet un article pseudo-scientifique à la revue dans le cadre d'une expérience visant à (selon les dires de Sokal) « Publier un article généreusement assaisonné de non-sens qui (a) sonne bien et (b) flatte les préconceptions idéologiques des éditeurs »[] et à voir si les éditeurs accepteraient l'article proposé.

L'article, intitulé "Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique", a été publié au milieu de 1996 dans le numéro Science Wars de Social Text, sans avoir subi préalablement un processus d'examen par les pairs, ni avoir été soumis à une quelconque critique externe. Le jour de sa publication, Sokal a annoncé dans le magazine Lingua Franca que l'article était un canular.
Il décrit celui-ci comme « un pastiche du discours cryptique de la gauche, des références laudatives, des citations grandioses et d'un non-sens pur, structuré autour des citations les plus stupides possibles d'universitaires spécialistes de sciences sociales se rapportant aux mathématiques et à la physique ».

Depuis on a eu droit à Botul (BHL).
Comme quoi rien n'y fait, la fumisterie se porte bien et le ridicule triomphe.

Catherine JACOB@@Véronique Raffeneau&sylvain

@Véronique Raffeneau | 05 octobre 2010 à 10:06
« "Quelqu'un peut-il me présenter un intellectuel ?" Pierre-Antoine, permettez-moi de vous présenter M. Philippe Bilger.
Je ne sais pas. Plutôt qu'un intellectuel babillard qui détient la vérité sur tout, ou encore un philosophe en mal de l'Être comme du Néant, je dirais pour ma part qu'il me paraît juste un « Honnête homme ». Autrement dit un homme. À cette époque de robots lobotomisés qui ne savent pas affirmer sans marteler, ou encore de moulins à parole, ce n'est pas une mince qualité. Ensuite 'honnête', à savoir un homme de conviction, cultivé sans prétention donc ouvert à l'esprit d'autrui, qu'on peut présumer de bonne compagnie et d'un commerce agréable, qui me paraît assumer ses fonctions de façon fort estimable, lesquelles ne sont ni la quête philosophique, ni la fresque intellectuelle, même si ces chemins de traverse paraissent parfois le tenter et le tenteront sans doute de plus en plus.

@sylvain | 05 octobre 2010 à 08:56
« Au concours Lapine (sic !), je fus classé hors concours... suis-je un intellectuel pour autant ? »
Moi qui vous prenais pour une grande gueule madrée, certes, mais sympathique! Ne me dites pas que vous faites aussi partie de la tribu des faussaires et autres faiseuses d'embrouilles, voleurs, empoisonneuses et vieux renards arroseurs de consciences, tout de même. Vous me verriez déçue.

sylvain

La vision de l’intellectuel, c’est selon…

Tout dépend de quel côté de la société on a évolué : dans les années cinquante/soixante, le milieu rural employait ce terme comme une sorte de tare, de malchance : j’entendais les solides paysans qui se désolaient de voir leurs enfants éprouver des difficultés à soulever une botte de paille de 25 kg : « bah, il ira faire des études, on en fera un intellectuel »
Dans le milieu industriel : les chefs d’équipe traitaient de poètes, d’intellos ceux qui traînassaient à leurs postes : « arrête de réfléchir et fais travailler tes bras ! »
Idem à l’armée quand les bleus arrivaient, les sous off ‘ paniquaient à l’idée d’avoir des « gens trop cultivés »... Le mien soupirait : pourvu que j’ai pas d’intellos dans mes rangs, tous ces maoïstes, trotskystes, léninistes, marxistes ça me fait gerber ». Il en voulait à Fernand Raynaud d’avoir trouvé avant lui le temps qu’il fallait au fût du canon pour refroidir.
Il est vrai qu’à ces époques, le monde tournait bien sans les intellectuels, on n’en voyait que sur la petite lucarne ORTF en noir en blanc, assis, bras croisés, blablater indéfiniment jusqu’à l’anesthésie totale des auditeurs… Enfant, je pensais même qu’ils étaient nés avec une chaise rivée à leur derrière, hommes troncs figés, seules leurs lèvres remuaient ; jusqu’à ce que le « vieux » se lève, éteigne le poste : « bon il nous a assez saoulé çui-là, demain debout 5 heures ! »
Aujourd’hui on a de la chance d’en avoir à profusion nous expliquer sur toutes les chaînes télé, sur le Net, du matin au soir, tous les jours, la vision de leur monde « à eux », comment nous devrions le voir nous aussi, quelle sont les fautes que nous aurions pu éviter de commettre si nous les avions écoutés… De vrais prophètes de ce qui aurait du être fait dans le passé...
Aujourd'hui encore ce mot est péjoratif :
dans mon quartier, Robert, patron du troquet , remugle de ces années glorieuses citées plus haut, nous ressort souvent cette formule quand il est « vesqué » (c’est de lui) : « est-ce que j’ai une tête d’intello moi ??? »

calamity jane

@Pierre-Antoine

L'éminent professeur Jacquard ?

Catherine JACOB

@Achille | 05 octobre 2010 à 07:47
« @ Catherine Jacob « Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche." (Michel Audiard)» - Mary P - Et, le philosophe dans l'histoire ? -CJ- Le philosophe , c’est le con. -Achille - »
Les quatre saisons de l'«Allée du Philosophe - 哲学の道 » à Kyôto
1.
2.
3.
4.
5. Alors, lequel est Luc Ferry et lequel est Jean-Luc Mélenchon: ? Une réponse peut-être avec Guillaume Durand et 'Face aux Français... conversations inédites' ce soir à 22h15 sur France2 qui sait?!

Véronique Raffeneau

"Quelqu'un peut-il me présenter un intellectuel ?"

Pierre-Antoine, permettez-moi de vous présenter M. Philippe Bilger.

Bernard Delloue

Je crois que Sartre a clairement distingué l'intellectuel et le clerc. Le premier étant celui qui sort de sa qualité de technicien du savoir pour porter des jugements critiques sur le fonctionnement du pouvoir et de la société. Le second est celui qui reste dans son rôle de spécialiste d'une discipline conformément à ce qu'un pouvoir attend de lui. Minc est plutôt du côté des clercs. Ne pas oublier la dénomination de journaliste transcendental, tel que se définissait Maurice Clavel.

Pierre-Antoine

Quelqu'un peut-il me présenter un intellectuel ?
Je ne parle pas de ceux qui se prétendent, qui paraissent ou qu'on encense comme tel.

Je parle de ceux qui par leur parole peuvent faire grandir un enfant, exploser des barrières, unir des hommes... sans critiquer, démolir, contester ou avilir les autres.

Sont bien sur exclus les amuseurs de galerie et autres abêtisseurs de neurones.

Cordialement

Pierre-Antoine

MS

Ma "contraction de minuit" me laissait supposer une possible incompréhension.

Si nous reprenons les trois ordres pascaliens, il est clair que nous ne sommes pas égaux dans l’ordre des corps et pas non plus égaux dans l’ordre de l’esprit. Tout le monde n’a pas les qualités physiologiques naturelles d’un possible grand sprinter ou la capacité d’abstraction d’un futur grand mathématicien. Nous ne sommes pas des graines clonées qui donneraient des fruits absolument identiques dès lors qu'elles bénéficieraient du même terreau, engrais, niveau d'irrigation et taux d'ensoleillement. En ce sens donc et en ces deux ordres, nous ne sommes pas égaux.
Nous le sommes par contre, et en cela d’une égale infinie dignité, dans un troisième ordre (appelez-le celui de la sagesse, de l’amour, de la charité, peu importe) et qui correspond à notre capacité à produire autour de nous, si nous le voulons, du bien et du vrai, du beau et du juste. Il y a mille façons infiniment égales de le faire et donc – dans cet ordre – pas de hiérarchie possible entre celles d’un dit « intellectuel » ou d’un dit « manuel ».
Tout aussi clairement, il y a mille façons de ne pas le faire. On peut être un plombier sagouin, un dentiste charlatan, un pâle écrivain. Mes propos ne débouchent sur aucun relativisme. La hiérarchie des œuvres ou des performances dans un domaine donné est souhaitable. Tout ne se vaut pas, en effet, dans les deux premiers ordres !
Evidemment, cela impacte le troisième ordre, parce que notre égale dignité de nature appelle mais ne conditionne pas notre liberté de personne. Selon l’usage que nous faisons de cette liberté, il nous peut nous arriver de nous sentir indigne. Mais indigne de quoi ? Et bien, précisément, de ce que nous sommes…

Pierre-Antoine

@Frank Thomas
Pour mettre en italique ou en gras pas besoin d'être un intellectuel, il suffit d'utiliser des balises HTML.
<*i*>met en italique <*/*i*>
<*b*>met en gras <*/*b*>
Attention j'ai rajouté des * sinon les balises sont invisibles. Il faut enlever les * et surtout ne pas oublier de FERMER la balise en mettant / juste après < sinon tous les commentaires des autres commentateurs suivants auront la même mise en forme.

Je ne connais pas la balise utilisée par le blog de PB pour souligner. le "s" ne souligne pas il raye et le "u" est sans effet.

La balise
<*img src="http://site.com/repertoire/image.jpg">
placera un image du web à l'endroit exact où elle se trouve dans votre commentaire.
Pour ne pas perturber le blog de notre hôte n'utilisez qu'un format maximum de 400x400.
sinon, indiquez l'adresse URL où elle se trouve sur le web. N'oubliez pas d'enlever les * mis dans les exemples et surtout de fermer les balises avec / juste après le <

Cordialement

Pierre-Antoine

sylvain

Au concours Lapine (sic !), je fus classé hors concours... suis-je un intellectuel pour autant ?

Achille

@ Catherine Jacob

« Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche."
(Michel Audiard)»
Et, le philosophe dans l'histoire ?

Le philosophe , c’est le con.

Achille

Je ne saurais trop vous recommander de voir (ou de revoir) cet échange entre Alain Finkielkraut et Alain Badiou dans l’émission de Taddéï. Sont-ils des philosophes ou bien des intellectuels ? Peu importe. C’était un très grand moment de télévision.

http://www.dailymotion.com/video/xde2j4_14-badiou-finkielkraut-chez-frederi_news

http://www.dailymotion.com/video/xde2x8_24-badiou-finkielkraut-chez-frederi_news

Jean-Dominique Reffait

Voui Marc, chacun est d'une égale dignité, mais pas d'une égale importance, pardonnez-moi. Serait-ce à moi, supposé égalitariste niveleur, de dire l'évidence de l'inégalité des talents et des mérites ? Usurper le titre d'intellectuel pour que s'opère la confusion, bien visible dans nombre de commentaires ici, entre philosophe et intellectuel constitue une imposture, éventuellement bénigne mais qui efface la véritable pensée du débat public pour y substituer un ersatz fadasse et univoque.
C'est très républicain, et je vous en félicite, de placer chacun sous le niveau de l'égalité mais j'aime personnellement que soit reconnues les vraies hiérarchies parmi les élites véritables ou supposées de la pensée. Non tout le monde ne se vaut pas.

MS

Jean-Dominique Reffait,

Vous me semblez demeurer prisonnier de quelques préventions et opérer finalement une discrimination renversée. Chacun est d'une égale infinie dignité, raison pour laquelle il est impossible de rehausser les uns en rabaissant les autres.
Le sujet, puisque vous y tenez tant, n'est pas de savoir si les intellectuels d'aujourd'hui ne sont ou pas que des publicistes, mais de tenter de définir leur profil, pour hier ou pour demain. Rien de plus, rien de grave.
Amicalement.

Catherine JACOB@sylvain

@ sylvain | 04 octobre 2010 à 22:11
« J'ai remarqué que les panneaux routiers indiquant la direction de là où on veut aller sont des Intellectuels, un peu comme des directeurs de conscience ils pensent pour nous... »

Il n'y a pas que la direction à devoir être pensée...!

Jean-Dominique Reffait

Marc Servera, vous excuserez mes non-réponses ou mes pirouettes quand vous saurez que je m'interdis autant que possible d'être hors sujet sur les billets de Philippe Bilger. Si votre question s'y rapporte, j'y réponds volontiers, sinon, il faut bien attendre que le sujet du billet s'y prête. Je reviens vers vous après un passage par :

Denis Monod-Broca, c'est amusant, mais en souhaitant éliminer la floraison d'étiquettes, vous en ajoutez une nouvelle, celle de publiciste, et vous tombez juste. En vérité, ce que nous nommons aujourd'hui des intellectuels et qui n'en sont pas, sont en fait des publicistes. C'est ainsi que l'on aurait nommé la sphère des intellectuels médiatiques d'aujourd'hui et avec beaucoup plus de justesse : ceux qui publient sans être ni philosophe, ni artiste, ni scientifique ou écrivain.

Et je reviens vers vous, Marc Servera, parce que cette distinction faite de l'intellectuel et du publiciste, soufflée par D. Monod-Broca, m'amène à penser que le terme d'intellectuel, créé ponctuellement, a été pérennisé pour affubler d'un plus joli nez les publicistes à une époque où il est de bon ton de mépriser le travail manuel.

Or, vous le savez, tout métier manuel exercé avec excellence, talent voire génie, suppose des capacités intellectuelles absolument équivalentes à celles de tout intellectuel patenté. Un grand couturier, un ébéniste, un luthier, lorsque de trop rares interviews les mettent en avant, se révèlent de véritables penseurs, concevant leur art dans un mouvement du monde qu'ils tentent de comprendre et de traduire.

sylvain

J'ai remarqué que les panneaux routiers indiquant la direction de là où on veut aller sont des Intellectuels, un peu comme des directeurs de conscience ils pensent pour nous...

MS

Un rebond nourri de certains commentaires.
Pardon de citer d’abord en point de départ la fin de mon premier post sur ce fil :
"On pourrait ainsi déduire que l’écrivain est d’abord un acteur de beauté, le philosophe un penseur de justice.
L’intellectuel serait peut-être celui qui parviendrait à être penseur et acteur à la fois de justice et de beauté".

Alex Paulista a utilisé le mot "incarner". Cette incarnation requiert sans doute des circonstances particulières. Il faut peut-être un Dreyfus pour un Zola, pour que la force et la beauté du verbe s’incarnent aussi dans la justice, forgeant à cette occasion le terme d’intellectuel pour la première fois appliqué à Zola.

Inversement, en écho à d’autres commentaires, penseur de beauté me paraît assez bien qualifier les mathématiciens ou les physiciens théoriciens en quête de la parfaite harmonie explicative de leurs équations. Mais il faut en outre qu’elles s’incarnent dans une action de justice, que l’esthétique de la pensée rejoigne l’éthique de l'application, pour que l'inventeur soit élevé au rang d’intellectuel plutôt que d’apprenti sorcier.

Il me semble observer enfin quelques réticences à tenter de définir ce terme "d'intellectuel", comme s'il introduisait un élitisme et de facto une discrimination. A tort. N'est finalement digne du terme "d’intellectuel" que celui qui parvient à se hisser à hauteur d'un "manuel" qui fait du beau d'un geste juste.

Alain

Bonsoir Philippe Bilger,
Les intellectuels ont toujours un aspect inquiétant et énervant à vouloir expliquer que les traditions sont des changements d’habitude que l’on veut conserver ou des habitudes que l’on veut ériger en traditions, ou des projections aventureuses que l’on pourra toujours démontrer, qu’elles se produisent ou qu’elles échouent.
Aujourd’hui - à mes yeux - seul Alain Finkielkraut tient un langage clair, qui correspond à la réalité sociale, comportementale, événementielle.

Catherine JACOB@Savonarole

@Savonarole | 04 octobre 2010 à 19:34
« A lire, avant de parler :"Les Impostures Intellectuelles"(Sokal & Bricquemont) »

Je pense que le billet de PB mérite des commentaires sur lesquels on puisse rebondir pour creuser plus loin, c'est ce que j'ai maladroitement essayé de faire, comme souvent d'ailleurs, en évitant d'épuiser l'idée comme le ferait une intello, plutôt qu'un bête renvoi aux mages de service qui ne sont pas réellement porteurs d'échanges dans la mesure où ils ne suscitent qu'un oui, bon, ok et alors? Maintenant que vous avez mis le nez de certains dans leur "caca", où on va? Malheureusement, la plupart du temps, plus le commentaire est ouvert est moins il trouve écho et inversement. Curieux.

Bon, allez ! Pour moi, il y a aussi ce genre d'opposition entre l'Intellectuel et le Philosophe, et dire cela ne n'est pas du tout dire par ex. ceci: Pour moi, il y a aussi ce genre d'opposition entre l'Intellectuel et le Philosophe.

Franck Boizard

Je remercie celui qui prend le temps de m'insulter : il renforce, par sa bassesse, le sentiment de supériorité dans lequel je me complais.

*********
On ne peut pas vouloir une société démocratique et déplorer la perte de la distinction. La démocratie porte en elle le nivellement.

Je suis beaucoup plus navré que notre société démocratique entraîne la perte du goût et donc des artistes (voir notre «art» contemporain) que celle des intellectuels, dont l'utilité me paraît avoir été de beaucoup surévaluée.

A vous lire, ramener les intellectuels à plus de modestie, ça serait être «anti-pensée». Les intellectuels ont-ils le monopole de la pensée ? Sont-ils la pensée à eux seuls ?

Je crois que les remettre à une place plus juste est un moyen d'échapper à ce que Julien Benda avait baptisé la trahison des clercs.

La pensée abstraite des intellectuels n'est pas faite pour être livrée au grand public. Croire ou faire croire le contraire revient à les transformer en saltimbanques.

Après quoi vous pourrez pleurer, la bouche en cœur et l'âme en peine, sur l'«anti-intellectualisme».

A propos de n'importe quel sujet, internet permet désormais de s'informer à peu de frais, de tirer sur le fil de la connaissance pour devenir un amateur éclairé, d'aller de référence en référence, acheter un livre, puis un autre, puis encore un autre, quelquefois à l'autre bout du monde.

Laissez donc s'informer ceux qui le souhaitent et les autres en paix.

Catherine JACOB@Mary Preud'homme

@Mary Preud'homme | 04 octobre 2010 à 19:21
« Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche."
(Michel Audiard)
»

Et, le philosophe dans l'histoire ?

Savonarole

A lire, avant de parler :

"Les Impostures Intellectuelles"

(Sokal & Bricquemont)

Robert

Existe-t-il plus pur intellectuel que le mathématicien ? Mais son impact sur la société ne se mesure par au nombre des médailles Fields !
Toutefois l'acception d'intellectuel me semble devoir s'appliquer aux personnes dont les idées ont un impact sur la vie de la société. Penseurs certainement, mais aussi "philosophes" au sens des Lumières. Par leur réflexion, ils ont profondément modifié la pensée de leur temps et orienté les choix fondamentaux de l'organisation et de la vie sociale ou politique de leur temps.

Ce type de "penseurs" me semble toujours exister. Toutefois, le problème est d'arriver à ce que leur propos, leur voix soient audibles dans le concert médiatique. Dans un système caractérisé par l'ostracisme sous tous les motifs, de préférence se référant à "Vichy" et au nazisme, insultes suprêmes, de ceux qui ne vénèrent pas la pensée conforme du moment ou refusent de s'y mouler, force est de constater qu'ils sont rendus muets par le système...

Mary Preud'homme

"Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche."
(Michel Audiard)

MS

Mon message est long. Vous n'avez lu qu'un mot. JDR

Soyez assuré de ma lecture attentive de vos messages.
Attentif aussi, à regret, à vos non-réponses ou pirouettes tangentielles à mes questions.

Achille

Où sont les intellectuels ? Certainement pas dans les ministères.

D’ailleurs peut-on être un intellectuel quand on fait de la politique ? Je m’interroge...

Denis Monod-Broca

Intellectuel, philosophe, penseur, écrivain, essayiste, romancier... est-il si important de faire des catégories ? de ranger les gens dans des cases ?
J'aime assez le terme désuet de publiciste qui les regroupe toutes.
Une société a certes besoin de gens qui pensent juste, de gens qui pensent, parlent et agissent juste, autant que faire se peut, chacun dans sa fonction, dans son métier, dans sa situation. Autrement dit la société a besoin de citoyens responsables. Si parmi eux certains parviennent à vivre de leurs réflexions et de la publication de leurs réflexions, grand bien leur fasse. Mais force est d'admettre que 2 conditions sont à réunir pour qu'il en soit ainsi : la première vous l'avez mentionnée, M. Bilger, c'est l'orgueil de l'intéressé, la seconde c'est le suivisme de l'opinion.
Les intellectuels prospèrent sur le besoin des foules d'avoir un guide.

Encore un mot. Vous opposez l'idée, "ce dont on débat", qui serait noble et la croyance, "chargée d'une subjectivité dangereuse" qui le serait beaucoup moins. Vous n'êtes pas loin du contresens me semble-t-il. L'idée contient le risque si dangereux de l'idéologie. Au contraire la croyance a en elle-même le double sens de doute (je crois qu'il pleut) et de certitude (la foi qui déplace les montagnes). Comme dit le grand rabbin Sitruk "croire en Dieu, c'est douter de lui tous les jours". Je ne suis pas loin de croire que la floraison des idées (et des intellectuels), floraison aussi abondante que vaine, est le symptôme de l'affaiblissement de la croyance. Et que ce symptôme est bien inquiétant...

Raslesbeaufs

La componction avec laquelle M.Finkielkraut singe les concepts levinassien, sa défense d'une idée de la France complètement rétrograde, quasiment aussi délirante que celle de M.Tillinac qui voit une continuité entre les Gaulois et nous, le personnage même de M.Minc comme d'autres me font dire que les intellectuels s'ils existent aujourd'hui pâtissent de médias impatients et réducteurs... L'intervention de M.Detienne sur Mediapart au sujet de l'identité nationale est lumineuse. Elle est d'un intellectuel, comme il en est d'autres... Aujourd'hui, les marchands sont au pouvoir et leurs excès sont visibles dans les médias. Salutations.

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