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29 octobre 2010

Commentaires

claude

Concernant le rôle du procureur dans l'affaire dite Bettencourt, j'aurais aimé que l'on parle sérieusement du contenu de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées adoptée en 2006 à l'ONU et ratifiée par la France le 31 mars 2010. On y lirait qu'est écartée la possibilité de priver de ses droits une personne handicapée par l'âge.

Mary Preud'homme

Pour quelqu'un qui se dit historien de formation, comparer le bref engagement d'Arno Klarsfeld dans l'armée israélienne au parcours du mercenaire français Bob Denard relève d'une hargne sectaire indécrottable, à moins qu'il ne s'agisse de délire confusionnel pur et simple.

Alex paulista

Cher Jean-Dominique

Désolé, je ne trouve pas dans le texte l'interdiction explicite de s'engager en active dans l'armée d'un des deux pays après son service militaire. Mais peut-être qu'elle est implicite, comme vous semblez le dire.
Si un juriste pouvait trancher, je serais curieux de connaître le mot de la fin, même si ce n'est pas le sujet.

Puisque le sujet c'est Philippe qui rit, je mets un sketch de Dieudonné. Sur ses thèmes habituels, mais c'est drôle.

http://www.youtube.com/watch?v=h-G5QrMOrwQ

oursivi

"juste une nuance très subjective de nature morale."

Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 02 novembre 2010 à 09:42

No comment.

AO

Jean-Dominique Reffait

Alex, lisez bien le document, complètement, sur la notion d'engagement : quelles sont les conditions pour s'engager (ne pas avoir fait son service militaire, etc.)
Oursivi, je ne puis vous empêcher de trouver du sous-texte là où il n'y en a pas. Non, Bob Denard n'avait pas d'autres casseroles que le mercenariat. Non, je ne trouve pas anormal que des binationaux fassent leur service militaire en Israël. Oui c'est illégal pour un Français de s'engager dans un conflit armé, sans y être expressément autorisé soit par une convention militaire (qui doit avoir une quelconque utilité) soit par les autorités françaises. Quel que soit le conflit. Les djihadistes français sont condamnables, AK est condamnable. Il n'y a aucune différence de statut, juste une nuance très subjective de nature morale.

Alex paulista

Cher JDR

Merci pour proposer le document. J'ai beau le lire, je ne vois pas clairement d'interdiction. Je pense que vous faites référence à l'article 7, qui stipule:

En cas de mobilisation partielle ou totale, les deux États contractants n'appelleront sous leurs drapeaux les double nationaux que dans les conditions suivantes :
1. En cas de mobilisation dans un seul des deux États, l'État considéré pourra
appeler sous les drapeaux tous les double nationaux visés par la présente Convention
quels que soient le lieu de leur résidence et les Forces Armées dans lesquelles ils ont
accompli leurs obligations légales d'activité.

Ce texte est, de ce que je comprends, destiné à limiter les cas pour lesquels un citoyen français puisse être contraint à aller faire la guerre pour un pays étranger au titre de sa double nationalité.
Mais il n'interdit pas à un Français de s'engager dans l'armée de son choix.
Le cas est même envisagé à l'article 3, dans le cas particulier d'un engagé qui n'a pas encore fait son service militaire:

Le temps de service actif qu'ils auront ainsi accompli en qualité d'engagé viendra en déduction de la durée de leurs obligations légales d'activité dans l'État où, en application des dispositions de l'article 2 ci-dessus, ils auraient dû normalement accomplir le service militaire actif.
Cela montre bien que s'engager d'un côté n'est pas du tout exclu, et que l'optique générale de ce texte est de limiter les obligations à leur minimum pour empêcher qu'un Français soit forcé à partir sans motif justifié.

Après, je ne connais pas bien Bob Denard mais je crois qu'il traînait quelques casseroles, non ?

oursivi@JDR

"Ne mêlez pas mon opinion sur la politique israélienne"
JDR

Bah... le problème est que celle-là crie tellement par en dessous qu'il est dur de trouver les boules Quies adéquates...

Alex est - comme moi, si puis me permettre - juste à tenter de faire miroir à qui se déforme de haine sans le savoir.

Sans distance, sans ironie, sans humour.

Ce que vous proposez là, c'est du frontal, comme le coup de boule. Sauf que le coup de boule se justifiait, tandis que là, il, comme moi et sûrement un paquet d'autres, nous interrogeons, c'est tout...

Maintenant votre argumentaire juridique est probablement fondé, mais il est criant à tous que cela n'est pas de ça dont vous parlez. Et ce que j'ai dit en critique d'Israël devrait vous informer sur mon impartialité...

AO

Jean-Dominique Reffait

Alex, il existe des conventions entre Etats visant les binationaux et leurs obligations militaires. Ce type de convention existe en ce qui concerne Israël, ce qui permet, par exemple à des citoyens français comme Gilad Shalit d'effectuer le service militaire en Israël légalement. Et là-dessus, Israël ou pas, je n'ai rien à dire.

Dans le cas d'Arno K., c'est bien différent. Lorsqu'il a acquis la nationalité israélienne, il avait dépassé l'âge du service militaire israélien. Il a obtenu une dérogation pour servir volontairement, en situation de guerre, à Gaza et en Cisjordanie. Or la convention franco-israélienne n'autorise que le service militaire et la mobilisation de jeunes binationaux.
Nous ne sommes plus dans le cadre de la convention, il s'agit d'un engagement volontaire, et non plus d'un service militaire obligatoire ou d'une mobilisation, dans une armée étrangère en situation de guerre ce qui ne peut se faire sans un mandat strict des autorités françaises. Je vous rappelle que c'est sur cette base juridique que Bob Denard a été traduit devant le tribunal correctionnel pour "association de malfaiteurs", le caractère combattant de sa troupe n'ayant aucun statut militaire reconnu par la France bien qu'intégré à l'armée comorienne.

Ne mêlez pas mon opinion sur la politique israélienne, mon propos serait absolument identique dans des circonstances analogues avec un autre pays. Un Français n'a pas le droit d'aller faire la guerre pour le compte d'un autre pays sans mandat de la France sauf dans le cadre strict des conventions sur les obligations militaires des binationaux.

Convention franco-israélienne

ronan

"...qui pouvait soupçonner, outre le mensonge d'origine, que ce pays serait la proie si longtemps de dévastations, de désordres et de violences ?"

Il se trouve qu'en août 2002 j'ai fait le voyage Amman-Paris en compagnie d'une diplomate de l'Ambassade de France en Irak (alors sous pavillon roumain, du fait de la rupture des relations diplomatiques entre nos deux pays). Ce qui allait se passer à partir de 2003, elle me l'a prédit par le menu :
Saddam était un salaud, mais au moins le parti Baas garantissait l'absence de terrorisme religieux sur son territoire, et une stabilité politique dans la région. Il n'y avait plus d'armes de destruction massive en Irak depuis la première guerre du Golfe. L'invasion programmée de l'Irak le serait sous un faux prétexte, et le meurtre de Saddam Hussein allait plonger le pays dans le chaos, dans lequel s'embourberaient les Etats-Unis pour longtemps.

J'ai écouté avec tristesse les tenants d'un engagement militaire de la France dans ce conflit, et malgré mes choix politiques de gauche, j'étais fier que Chirac et Villepin résistent à la pression américaine, même si cela nous a coûté économiquement très cher.

Parfois il est bon d'écouter les conseils des diplomates, et de réfléchir à qui profite le crime, avant de s'engager...

Cordialement

Mary Preud'homme

Autant la désignation d'Arno K. me paraissait incongrue comme chargé de mission en Haïti, autant celle au conseil d'Etat me semble aujourd'hui entachée de favoritisme, autant je compris son désir de s'engager à une certaine époque dans l'armée israélienne.
Comme quoi l'homme n'est pas fait d'une seule pièce et nos fidélités, dans la mesure où elles suivent un fil conducteur et s'inscrivent dans une authentique passion pour la liberté, se doivent de n'obéir à aucune mode ni céder à des pressions médiatiques ou politiques bassement partisanes.

Alex paulista

@ JDR

Vous écrivez :
"Ce mauvais citoyen, Arno Klarsfeld, a servi volontairement dans une armée étrangère en situation de guerre : c'est interdit."

Quand vous proférez une telle règle générale, en êtes-vous convaincu ?

En d'autres mots, les accords entre les pays pour reconnaître la bi-nationalité sont justement faits pour encadrer les mobilisations respectives et le droit à la neutralité en cas de conflit entre les deux pays concernés.

J'ai l'impression que vos convictions assimilationnistes et votre désaccord avec la politique israélienne vous entraînent parfois au-delà du raisonnable.

oursivi

Maintenant, qu'AO veuille foutre le bazar, je m'en t..che.

ak*

et si à ce jeu de mot, qu'AO tique, les choses rentreront dans l'ordre.

*mais non, c'est moi :

AO

oursivi

Maintenant, qu'AK* ait été nommé au conseil des tas, franchement, c'est pas ce que Sarkozy aura fait de pire...

Voyez Rama Yade.

AO

* il m'excusera peut-être ce jeu de mot pas totalement involontaire

oursivi

Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 31 octobre 2010 à 21:50

JDR, oui et non.

Vous savez aussi bien que moi que les Djihadistes (très drôle, le correcteur de texte du navigateur me propose de les remplacer en "Standardistes", mot plus accessible à ses savoirs, les appellerai pour leur demander leur avis) visent n'importe qui, des Israéliens, plus généralement des Juifs où qu'ils soient sur terre, quelle que soit leur opinion, qu'ils s'appellent Tony Judt ou Netanyahu, qu'ils soient ou non pour une nation palestinienne, intégristes ou éclairés, butés ou bienveillants, ce terrorisme-là ne choisit pas ses victimes, ou si peu.

Ils s'en tapent les semeurs de mort, ils visent ceux-là comme les simples passants, blancs noirs jaunes ou avec tous les dégradés imaginables, des gens comme vous et moi, des qui comme moi aimaient - ou comme d'autres devaient y travailler - aller au petit matin au sommet des twins voir la grosse pomme s'ébrouer.

Tuer, sans discernement, voilà leur credo.

De toutes façons le paradis s'ouvre aux martyrs, quelque type de victime qu'ils aient pu faire en bas, pour peu que ce fût pour la cause...

La cause...!???*

Arno Klarsfeld** est très loin d'en être là.

AO

* toujours

** dont on peut sourire des travers de narcisse mondain, des patins, et parfois du drolatique baratin.

Jean-Dominique Reffait

Oursivi, soyons bien clairs, je n'ai ici porté aucun jugement sur la politique israélienne. J'ai apprécié le comportement d'un citoyen français au regard de la loi française et des devoirs que chacun a envers son pays, celui qui l'a vu naître, celui qui lui a fourni l'éducation gratuite et les diplômes pour viatique.

Ce mauvais citoyen, Arno Klarsfeld, a servi volontairement dans une armée étrangère en situation de guerre : c'est interdit. Ce faisant, ce mauvais citoyen a participé à des actes illégaux, aux yeux de la loi française, à savoir des actes d'occupation interdits par des résolutions de l'ONU, qui ont force de loi et qui ont été votés par la France. Ce mauvais citoyen n'a jamais revendiqué la défense d'autres intérêts que ceux d'un pays étranger, y compris quand ces intérêts s'opposent à ceux de son propre pays.

Les djihadistes français sont poursuivis lorsqu'ils s'engagent dans des conflits étrangers et on a raison de le faire. Comment dit-on Djihad en israélien ?

Je ne sache pas qu'on ait nommé Bob Denard au Conseil d'Etat. Maintenant, oui, ça se fait, c'est la rupture. Avec la France.

oursivi@JDR

Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 30 octobre 2010 à 16:45

JDR, vous me trouviez limite dans ma sortie contre Ramachin, là, je dois dire que dans le border line, vous me laissez loin sur le sable.

Sur le fond, oui, on peut s'interroger sur le cas Klarsfeld, quoique un type assez courageux pour s'engager pour un pays en conflit larvé faisant perdre la vie à nombre de ses soldats soit de ce point de vue pas moins respectable que vous avec ce courageux coup de boule évoqué il y a peu.

Mais charger unilatéralement Israël qui a bien évidemment sa part dans ce pitoyable conflit est indigne du débatteur qu'êtes souvent.

J'ai dit assez souvent toutes les réserves qu'on doit souligner à l'encontre d'Israël
- voter en 96 pour ceux ayant appelé à l'assassinat de Rabbin fin 95, engager ces conflits sordides en 2006 au Liban comme deux ans plus loin à Gaza - pour pouvoir souligner que si la classe dirigeante israélienne est presque aussi corrompue que celles de tous les pays arabes, la différence, immense à mes yeux, est qu'en Israël, on finit par foutre les gens en prison pour cela.

Pourquoi à votre avis, Sharon est-il dans le coma, sinon parce qu'il avait rendez-vous avec un juge le lendemain, qu'il savait aussi que son fils ferait de la taule, peu après, ce qu'il a fait.

Citez-moi un seul pays arabe dont le dictateur ait été renversé par le peuple dans le cadre d'un processus éclairant, et je ne parle pas du renversement du Shah visant à mettre à sa place une escouade de barbus tous plus risibles les uns que les autres.

Ce sont des Perses et pas des Arabes, me direz-vous. Eh bien, parlez-moi d'eux, justement.

AO

oursivi@APPA

Rédigé par : Alex paulista | 31 octobre 2010 à 02:24

Oui, j'allais le citer, cet inénarrable clown-là, dont les Guignols - salut Gruno - avaient fait grand cas.

Ce type qui une fois quinze pistolets sur la tempe, disait avec le plus grand des sang-froid qui n'était peut-être que la plus totale inconscience, "qu'il avait cerné ses opposants" et que "le triomphe n'était plus qu'une question de secondes".

Les Moyen-Orientaux sont souvent inénarrables.

Rédigé par : Pierre-Antoine | 29 octobre 2010 à 18:24

Cher PA, oui, vous avez raison, rien qui lave quand une erreur a été faite et que la personne est discrètement réhabilitée après avoir été emmenée entre deux gendarmes, et enfournée dans une camionnette vers on ne sait quel supplice qu'elle l'ait justifié... ou non.

Pourtant...

Rien de plus simple pour compenser l'outrage injustement vécu que de mettre à la vue de tous l'offense injustement subie dans une mise en scène aussi exemplaire et ostentatoire que celle ayant dégradé qui n'aurait dû l'être.

Imaginez un véhicule officiel à deux niveaux, l'un où serait l'ex accusé, et l'autre inférieur, conduit par ceux s'étant d'abord trompés (errare humanum est)

Au Moyen Age et bien après, on faisait démonstration de la culpabilité de qui on pensait juste de le faire, en le menant à travers rues et places, visant l'humiliation comme l'exemple ; lui ou elle, les chaînes aux pieds ou le séant posé à même une charrette crottée qui élevait ce futur supplicié à la vue de tous en son chemin vers l'échafaud, le bûcher, la corde.

Avec de jolies variantes exotiques et locales, comme celle que subit notre ami Tintin en ce premier chef d'oeuvre que fut "Le lotus bleu".

Alors pourquoi ne pas s'en inspirer et faire circuler un ex accusé, suspecté, sali à tort quand c'est le cas, au faîte d'un véhicule qui loin de le marquer négativement, le promènerait avantageusement, sorte de bus à impériale au sommet duquel, confortablement installé et la mine enfin réjouie d'être mené par qui s'était fourvoyé, il surplomberait ceux qui, même plein de bonne volonté et du désir d'être utile, ayant conduit à la ruine de sa réputation, diraient là leur humble pénitence, comme leur honnêteté et leur grandeur d'âme que de le savoir confesser.

Cela aurait de la gueule, réconcilierait le peuple et sa justice.

Cela n'a donc aucune espèce de chance de voir le jour.

AO

Alex paulista

Désolé Herman

J'ai le même problème avec les citations latines de calamity.
Difficile de traduire sans dénaturer.
L'accent, les pauses, le style, plein de choses se perdent déjà à l'écrit.

En gros, quand Bagdad se faisait enfoncer, il disait que c'était un piège. Il disait tantôt qu'il n'y avait pas d'Américains dans Bagdad, tantôt qu'ils se suicidaient par centaines.

Herman

Sinon bravo, M.Bilger d'avouer votre erreur sur le sujet irakien... en espérant toutefois qu'il ne s'agisse pas d'une "manière noble de se glorifier une seconde fois", enfin... au moins une première fois !...:-)!

Alex paulista

@ Achille

"il faut aussi citer Claude Allègre qui lui aussi a été désavoué par ses pairs de l’Académie des Sciences et qui tient exactement le même discours."

Pas vraiment.
Claude Allègre critiquait plus la méthode et les arguments du GIEC que les conclusions. Il faisait juste valoir que ce qui était avancé comme des certitudes était contestable.
Entretemps d'autres études semblent confirmer l'importance du CO2, mais aussi d'autre mécanismes incriminant d'autres gaz.
Le rapport final est donc plus consensuel que ce qui est annoncé comme un désaveu, tout en étant plus rigoureux dans l'approche. Et plus multidisciplinaire, ainsi que le souhaitait Allègre.

Jean Salençon, petit homme sec au regard brillant, exigeant et rigoureux, était l'homme de la situation. Il manie les tenseurs d'ordre 5 en imaginant les structures mécaniques possibles.
Quand Jean Salençon parle, les moutons et le vieil éléphant se taisent et écoutent.
Et signent à la fin.

Catherine JACOB

"Le procureur de Nanterre répond, dans une interview, aux questions stimulantes et pertinentes de Stéphane Durand-Souffland (Le Figaro). Il le fait avec brio et intelligence mais sans me convaincre. »

Stéphane Durand-Souffland:
« Vous avez toujours revendiqué votre amitié avec le président de la République. Peut-on être procureur de Nanterre et ami du chef de l'État ? »

Philippe Courroye:
« Je n'ai jamais rien revendiqué de tel. Votre question est sans objet. Le travail que j'ai toujours fourni parle de lui-même. »

Donc, le procureur n'est pas l'ami de NS et il suffit de jeter un œil sur son travail pour s'en convaincre. Ce qui a contrario signifie que les amis du président se reconnaissent également à leur façon de faire leur travail. Sans doute « travaillent-ils plus pour gagner plus »!

SDS: « Vos détracteurs disent que vous parlez parfois de vous-même à la troisième personne : est-ce le cas ? »

PC: « Alors, donnez-moi vite l'adresse d'un bon psychiatre ! Soyons sérieux. Si je suscite de tels fantasmes, c'en est risible. C'était déjà le cas quand j'étais juge d'instruction. »

Ça c'est intéressant. Les gens qui suscitent en permanence des fantasmes, par ex. le fantasme de celui qui parle de soi en disant « Lui », ou le complexe d'Alain Delon qui recoupe sans doute aussi le complexe du Samouraï qui est une certaine forme du rapport au Soleil, et donc n'est pas n'importe quel fantasme, ont un rapport social qui n'est pas neutre.
« Il sont le soleil de (l)a vie
Il sont le soleil de (nos) jours
Il sont le soleil de (nos) nuits
Il sont le soleil de la (cour)

C'est comme si tout avait commencé
Depuis plus d'un million d'années
C'est comme si (en eux) nous nous étions trouvés
En nous cherchant
Depuis la nuit des temps

C'est comme si (on les) avai(t) attendus
Dès le matin du premier jour
C'est comme si (on les ) avait reconnus
Quand (on les) a vus
Venir à (notre) secours...
»

Jean-Dominique Reffait

Il faut donc demander au petit conseiller d'un bien petit Etat, le nullissime Arno, va-t-en guerre s'il en fut, casseur d'arabes militant dans l'armée israélienne, son désormais avis de juriste éminent sur la pendaison de Tarek Aziz.

Arno Klarsfeld a pris la nationalité israélienne, c'est son droit. Ayant dépassé l'âge du service militaire en Israël, il a cependant voulu servir dans l'armée israélienne et a obtenu une dérogation pour pouvoir s'engager notamment dans l'occupation des territoires palestiniens, en violation des résolutions des Nations-Unis votées par la France. Voilà un bien beau conflit d'intérêt, qui fut jadis passible de la cour martiale mais qui est aujourd'hui récompensé. Ce gugus s'est engagé plus longtemps dans une armée étrangère en guerre que dans l'armée de son propre pays d'origine, la France : sa biographie s'étale sur ses faits d'armes illégaux en territoires palestiniens tandis qu'on ignore tout de la planque où il aurait effectué son service militaire en France, s'il l'a seulement fait. Et le voilà, conseiller d'Etat, ayant à juger des différends entre l'Etat et des justiciables dont on ne peut que souhaiter qu'ils ne s'appellent pas Mouloud.

Il fut évidemment l'un des premiers à appeler à la guerre contre l'Irak. Pour défendre les intérêts français ? Ah non, bien sûr, mais exclusivement pour la sécurité d'Israël.

L'on a raison de poursuivre les citoyens français qui s'engagent dans des conflits extérieurs, qu'il s'agisse de mercenaires façon Denard ou de djihadistes en Afghanistan. Doit-on récompenser ceux qui, en violation des intérêts français exprimés légalement au Conseil de Sécurité de l'ONU, s'engagent dans l'armée israélienne, uniquement celle-ci, pour y mener des actions de guerre ? Je ne comprends pas ou alors je comprends trop.

Oui, Philippe, la situation de l'Irak d'après-guerre était parfaitement prévisible, pas un diplomate, pas un expert du monde arabe n'a manqué de décrire précisément le chaos qui adviendrait. Vous ne les avez pas entendus, vous les avez considérés comme d'embarrassantes Cassandre. Vous n'avez pas entendu Bernard Guetta décrire quotidiennement les différentes phases par lesquelles passeraient nécessairement l'Irak et la région, pronostics réalisés aujourd'hui dans le détail. Vous n'avez pas entendu le discours précis de Dominique de Villepin. Vous n'avez pas entendu les déclarations étayées de l'AIEA sur l'absolu bidonnage des causes prétendues de la guerre. Qui connaît un minimum cette région savait où allait cette guerre. La plus grande responsabilité dans ce conflit idiot n'est pas américaine - les USA sont ignorants du monde arabe - mais britannique, oui, eux connaissaient parfaitement l'Irak, ils en ont été chassés et voulaient y remettre le pied, coûte que coûte. Sans la caution britannique, plus morale que militaire, les USA n'y seraient pas allés.

Le mal est fait. Arno Klarsfeld peut être satisfait, des milliers d'Arabes sont morts. On rit jaune et on pleure à sec.

phthoreux

Monsieur Bilger, vous pointez à juste titre l'arrogance des puissants de notre République, leur caricaturale propension à considérer que tout est sous contrôle dans les meilleures conditions ce qui est la marque de régimes archaïques. Pour autant, cela n'est pas nouveau hélas et on reste sur sa faim car vous en dites trop ou pas assez. Cette affaire Woerth-Bettencourt a fait l'objet d'un monstrueux boursouflement médiatique dans lequel les vicissitudes d'une vie privée auront surtout servi la cause de fous furieux qui cherchent par n'importe quel prix à dégommer l'actuel président de la République. Dans cet imbroglio nauséabond, madame Bettencourt est la vraie victime de cette curée qui ne mène à rien. Pendant ce temps, des minorités agissantes continuent de tout casser, de tout bloquer, de salir l'image de notre pays aux yeux du monde, au nom d'a priori ineptes, en toute impunité. Triste spectacle...
S'agissant de l'Irak, même si à titre personnel je ne comprends pas bien le verdict abrupt qui frappe Tarek Aziz, il ne doit pas à mon sens servir à asséner comme s'il s'agissait de vérités intangibles, des points de vue discutables. De grâce, n'utilisez pas les artifices que vous reprochez à M. Courroye.
Vous avez une opinion sur la peine de mort ce qui est votre droit mais cela ne vous autorise pas à considérer péremptoirement qu'il s'agisse d'une "inadmissible offense aux principes qu'on a invoqués pour la justifier". Cette affirmation très réductrice ne saurait en tout cas clore le débat. En l'occurrence je ne vois pas bien la différence en terme de principes et de cruauté, entre condamner à une mort lente un vieillard dans une geôle, et interrompre sa vie brutalement...
Enfin, je ne vois pas ce qui vous permet de qualifier d'erreur le fait d'avoir été favorable à la guerre contre Saddam Hussein et l'Irak. Selon vous peut-être, mais pour ma part j'aurais plutôt tendance à voir le contraire, avec le recul du temps. Avec un peu d'humilité, les tenants des deux options devraient s'accorder sur le fait que rien n'est encore définitivement joué...

Herman

Alex Paulista, z'auriez pu traduire en français quand même! Suis pas bilingue, moi!

Herman

A la question d'Elkabbach sur la recevabilité de la perte des facultés cérébrales de L.Bettencourt, le procureur répond que la comptable ayant témoigné en ce sens avait perçu une somme considérable de la fille de L.B. Mais quand Elkabbach comprend donc que ce témoin aurait été acheté, le procureur lui répond qu'il n'a jamais dit cela. Mais c'était pourtant la seule réponse qu'il venait de lui donner ! Pourtant les journalistes de Marianne en ont trouvé des éléments allant dans le sens d'une manipulation de L.B...
Mais ce qui m'a le plus énervé dans cette interview c'est à quel point Courroye avait préparé celle-ci. Ce n'était pourtant pas Fogiel qui l'attendait, mais le docile Elkabbach !
Sa symphonie inachevée, dont "pour les mélomanes, celle de Schubert n'est pas la moins réussie", m'a paru s'adapter plutôt à sa présente prestation.

temoignagefiscal

Bonjour,
Le billet de Véronique Raffeneau est excellent. Si bon, que je suis jaloux de ne pas l'avoir écrit.
J'ajouterais qu'en démocratie, la plupart du temps, l'élu n'est qu'une potiche. Le pouvoir appartient à la pensée dominante. C'est cela qui entretient la confusion avec son exercice. Aujourd'hui le pouvoir est entre les mains de la fonction publique, les magistrats ne sont pas les seuls à mélanger service public et pouvoir politique, la même dérive existe, par exemple, en urbanisme. Dans ma jeunesse, en 1960, le pouvoir était entre les mains de la bourgeoisie affairiste, elle se comportait de la même manière. C'est ainsi qu'avant de perdre le pouvoir à partir de 1968, elle concoctait déjà ce que serait la loi Royer. Un oubli total de leurs clients au profit de leurs seuls intérêts, qui a abouti à ces monstres de la distribution que sont les grands distributeurs français, une spécialité qui oublie complètement la base même du commerce... le client. C'est le même phénomène qui fait oublier, à de nombreux magistrats, tout simplement le droit et le justiciable au profit d'une idée personnelle, souvent politisée, de la justice.
Cordialement. H. Dumas

Véronique Raffeneau

Au risque de vous surprendre Philippe, je pense que cette affaire Woerth-Bettencourt n'est pas politique, genre le procureur Courroye obéit aux ordres du ministre.

En réalité pour moi la question très grave qu’elle soulève n'est que judiciaire, au sens où la gestion de cette affaire fait apparaître au grand jour la totale confusion, l'aspect on ne plus peut plus interchangeable, entre l'exécutif et le judiciaire.

Le procureur général de Versailles et M. Courroye ne sont pas aux ordres du politique. Ils sont devenus eux-mêmes des politiques.

Ils ont agi et géré - ou plutôt non agi et non géré - cette affaire comme des lieutenants politiques de premier plan. Ils ont traité cette affaire avec comme seul horizon et bordure ceux du temps politique. Je renvoie au post de Ludovic sous votre note "Guerre et paix dans la justice". A mon avis ce commentaire développe très bien l’idée selon laquelle cette affaire n'a été gérée qu'en fonction d'une échéance du pouvoir: le vote de la loi des retraites.

Je pense qu'il n'est nullement besoin d'interventions pour parvenir et obtenir le résultat escompté par le pouvoir représenté ici par MAM.

Je pense également que l'exécutif se duplique en autres à travers la nomination des procureurs généraux. Je sais, ce n'est une révélation pour personne.

Mais croyez-moi, ce qui me fait le plus bizarre à travers cette affaire est le fait de me dire que M. Ingall-Montagnier et M. Courroye sont des Xavier Bertrand, des Michèle Alliot-Marie, des Nadine Morano, des Frédéric Lefebvre etc.

Des politiques qui ne font qu'une carrière politique. Tout ce que vous voulez. Sauf des magistrats.

Contre la condamnation à mort de Tarek Aziz, naturellement, je vous approuve à 100%.

Achille

« Ce qui me gêne chez ce grand magistrat - et qui pourrait l'être encore davantage s'il avait moins d'indulgence à son égard -, c'est tout de même une arrogance singulière et collective (qui n'est qu'une manière noble de se glorifier une seconde fois). Ne pas pouvoir admettre une seconde qu'on s'est trompé, ne pas même envisager cette possibilité, comme si elle était honteuse, s'inscrire dans un monde où le contentement de soi et de ce qu'on a accompli tient lieu de tout représente, à mon sens, une grave faiblesse plus qu'une force. »

Eh oui, refuser d’admettre que l’on s’est fourvoyé est une réaction finalement assez banale lorsqu’on est enfermé dans ses certitudes. Attitude qui dénote une absence évidente d’empathie et surtout un orgueil démesuré.

C’est ainsi, qu’outre le procureur Courroye, il faut aussi citer Claude Allègre qui lui aussi a été désavoué par ses pairs de l’Académie des Sciences et qui tient exactement le même discours.

L’intelligence ne sert à rien lorsqu’elle est mal employée. Elle peut même conduire au ridicule. Heureusement ce dernier ne tue plus depuis longtemps...

Achille

Je sais bien que ce n’est pas le sujet du jour mais quand même :

- Perquisition du domicile, garde à vue (avec sans doute l’incontournable TR) et présentation devant un juge, en référé, pour une plaisanterie tout ce qu’il y a de plus gauloise et donc bien française.

- Gérald Dahan viré sans préavis pour une pastille humoristique un petit peu plus acidulée que d’habitude à destination de MAM.

La fonction de garde des Sceaux semble donner la grosse tête à ces dames...

calamity jane

MDR !
Un type en garde à vue pour avoir rebondi
sur un lapsus ! C'est dire si le niveau
est au ras des pâquerettes ! Et encore
mille excuses les pâquerettes qui caressez
humblement nos yeux de vos couleurs pures...
Dans la série voir et revoir il paraîtrait (!) car retardataire pour ce genre de nouvelles, qu'une secrétaire d'Etat aurait
dit "qu'il faut que les Français cessent
de battre leur poulpe".
Philippe qui pleure suggère-t-il que ce
monsieur de 75 ans devrait passer quelques
années à réfléchir ? En a-t-il vraiment
les moyens ?

jpledun

Arno ou Georgette ? choisis ton camp camarade.

(Je sais. Ce n'est pas une excuse)

En juin 1989, sur l'intercession de François Mitterrand, président de la République, elle est nommée membre du Conseil économique et social, au titre des « personnalités qualifiées dans le domaine économique, social, scientifique ou culturel »

zenblabla

Oui, la peine de mort, venue de là-bas pour qui s'y conviendrait est ici ridicule, j'espère le plus longtemps possible.

Non, le procès intenté à l'Irak justifiant la peine d'une intervention démesurée n'était pas une surprise soudainement apparue.

Non, le terrorisme "particulaire", comme l'ignoble malfaisance d'un Saddam, le procès jour à jour mené contre des civilisations qui ne sont qu'autres, ce simple procès fait à l'altérité scellant verdict pour l'intervention de l'occident, n'est pas un enjeu en mesure des réalités.

De qui se moque-t-on, avec la peine de mort collatérale infligée aux civils?
Pas des morts de là-bas vaguement, mais des vivants d'ici sûrement!

Quand l'occident se réveillera-t-il, quand se défera-t-il de sa consternante attitude, celle d'être commandeur des croyants?

Alex paulista

Moi, mon préféré de tous les ex Ministres irakiens, ce n'est pas Tarek Aziz. Je préfère de loin son collègue Muhammed Saeed al-Sahaf, son successeur au Ministère des Affaires Étrangères qui a fini au Ministère de l'Information.

Son style particulier lui a fait piquer la vedette à tout le monde.

Quelques citations mémorables:

"We besieged them and killed most of them, and I think we will finish them soon."
"Our farmers, they are targeting accurately the enemy." (shooting at helicopters)
"Their forces committed suicide by the hundreds.... The battle is very fierce and God made us victorious. The fighting continues."
"Yes, the american troops have advanced further. This will only make it easier for us to defeat them"
"I triple guarantee you, there are no American soldiers in Baghdad."
"I can say, and I am responsible for what I am saying, that they have started to commit suicide under the walls of Baghdad. We will encourage them to commit more suicides quickly."

Il coule des jours heureux avec sa famille aux Émirats. De quoi vous redonner le sourire, j'espère.

oursivi

"En 2003, Tarek Aziz, aujourd'hui âgé de 75 ans, s'est livré aux Américains"
PB

Alors là, Monsieur PB, c'est la première fois depuis la quinzaine de mois que je me suis invité en vos lieux que je vous prends en flagrant délit de candeur...!

J'en tomberais bien de ma chaise si avais les bras assez longs pour continuer à pianoter ces lignes un fois le cul par terre, parce que là, vraiment, vous m'avez scotché. Sincèrement, Philippe, c'est vous qui l'avez écrit, celui-là ?

Vous croyez les Américains incapables de le trouver seul, le moustachu mauvaise imitation de Groucho Marx.

Combien de temps ont-ils mis pour mettre la main sur l'autre moustachu - sont tous moustachus, là-bas, dans ce pays de bayadères de carnaval -, le Saddam, 3 mois, 6 mois ? Je ne sais plus, mais juste le temps de le laisser s'acoquiner avec la peur et la mort, lui qui les avait tant dispensées à tant.

"... tous ceux qui ont commis l'erreur d'être favorables à la guerre contre Saddam Hussein et l'Irak ont une dette à l'égard de Tarek Aziz"
PB

Une dette...???

Il prend la carte bleue, le Tarek ? Non parce que si j'ai une dette, autant éviter de passer au distributeur. Quoique, je ne fais pas partie de ceux ayant appelé à cette guerre dont la bêtise, la contre productivité et l'iniquité crevaient tellement les yeux que Michel Strogoff va finir par demander des royalties !

Les conseillers du Bush père (du Bushou), James Baker en tête, avaient eux parfaitement compris en 91 quel mer.ier naitrait d'une excursion conduisant les troupes de libération du Koweit jusqu'à Bagdad et à la dépose de Saddam Hussein ; leurs alliés turcs (pour les Kurdes) et Saoudiens (pour la majorité Chiite d'Irak), avaient dû les aider à penser, aussi...

"doivent tout tenter aujourd'hui pour sauver Tarek Aziz"
PB

Non, non et non, le Tarek, on s'en tape.
Si tout doit être tenté pour quelque chose, c'est pour sauver et nourrir des centaines de milliers d'Irakiens maltraités et mal nourris, ou pour quelques enfants ou d'autres humbles coupables de rien et, pauvres d'eux dans notre monde spectaculaire, parfaitement inconnus.

Les peines de mort par effets de bord, les victimes collatérales sont tellement nombreuses que cela rend dérisoire toute symbolique attachée à l'éviction de la peu puissante et spectaculaire mort d'Etat ; je ne parle pas de celle qu'infligeaient en masse Saddam et ses affidés dont Tarek, je parle de celle qui sévissait ici ou qu'un gouvernement occidentalisé installera là-bas.

Si j'osais et oserai cette plaisanterie, celle-là, c'est de la petite bière.

Quant à Mr Courroye, que dire ?

Rien.

Il ne mérite pas davantage.

AO

bruno

Tarek Aziz était à Saddam ce que fut Hoveida au shah d'Iran, ils auront le même sort, quoique Aziz n'a pas eu à supporter l'ignominieuse interview de madame Ockrent.

Ludovic

Bonjour Philippe,

J'allais écrire comme à l'accoutumée bonjour M. Bilger, je ne me suis jamais permis la familiarité de vous saluer par votre prénom, mais puisque le titre nous y invite, je vais faire une exception pour cette fois.
La première partie de votre billet me confirme que je ne me suis pas trompé lors de mon commentaire sur "guerre et paix dans la justice", je n'y reviendrai donc pas. Quant à la nomination d'Arno Klarsfeld au Conseil d'Etat, j'avais écrit que décidément rien ne nous serait épargné. Au nom de quel talent, de quelle maîtrise exceptionnelle du droit administratif, le fringant avocat à roulettes doit-il sa promotion? Nous aurait-on caché un quelconque passé d'énarque? A-t-il au moins préalablement été premier conseiller d'une cour administrative d'appel ou maître des requêtes au Conseil d'Etat? Non rien de tout cela, juste le fait du Prince, encore une fois, sans doute une fois de trop, les polémiques suscitées par les précédentes nominations ou tentatives de nominations choquantes n'auront donc servies à rien. A ce compte-là pourquoi ne pas nommer Me Szpiner, premier président de la Cour de cassation?
Mais il y a moins drôle, Mme le garde des Sceaux prend ouvertement les citoyens pour des imbéciles patentés. Ainsi l'affaire Woerth-Bettencourt ne serait pas politique, et elle réussit à le dire sans rire, l'affaire Clearstream ne devait pas être politique non plus. Mais qu'elle se taise à la fin, c'est bien ce qu'elle a fait jusque-là, non? S'imagine-t-elle que les justiciables sont sots au point de n'avoir pas compris ce qui crève les yeux de tous? Même le plus idolâtre des militants UMP ne peut un instant la croire.
Cette instrumentalisation de la justice par le pouvoir, même si elle n'est pas nouvelle, m'écoeure profondément tout comme je suis écoeuré lorsque le droit est bafoué par ceux-là même qui sont chargés de veiller aux libertés individuelles.
Ainsi ce mercredi, un habitant de Bourg-de-Péage dans la Drôme a été interpellé et placé 48h en garde à vue, et ce en toute illégalité, pour avoir dans un mail adressé à Rachida Dati suggéré à cette dernière de lui faire "une inflation". Cette blague de potache, même si elle est de mauvais goût, vaut à son auteur d'être appelé à comparaître en Correctionnelle pour "outrage à personne chargée de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions". Me Eolas dans son billet du jour explique longuement les motifs pour lesquels cette garde à vue était arbitraire, mais aussi que le délit d'outrage n'est légalement pas constitué en l'espèce et que par ailleurs un député européen n'est pas une "personne chargée de l'autorité publique". Il était du devoir du parquet de s'opposer à cette garde à vue et de son devoir encore de qualifier les faits correctement et d'éviter des poursuites abusives. Est-ce là oeuvre de justice?
Je reviendrai plus tard sur la condamnation de Tarek Aziz pour laquelle je ne souhaite pas réagir dans le même commentaire.

patrons-voyous

"Et sa proposition, couronnée de succès, de nommer Arno Klarsfeld au Conseil d'Etat ! "

et Georgette Lemaire au Conseil économique et social !

Et les anciens présidents au Conseil Constitutionnel !

Christian C

Cher Philippe Bilger,
Je suis tenté de ne commenter l’intégralité de votre billet que d’un : « pas mieux », tant j’adhère à celui-ci dans sa quasi-totalité.
Je ne résiste pas, concernant notre encore garde des Sceaux, à compléter votre billet par cette information : Gérald Dahan a livré jeudi 28 octobre, en présence de MAM, sa « pastille humoristique » consacrée à cette dernière ; il a été reçu, aujourd’hui, par Philippe Val, qui lui a signifié la fin immédiate de son contrat à France Inter (dépêche AFP du 28-10-2010 à 17h55).
Il ne faut voir dans cette décision aucun lien de causalité avec le ton assez impertinent dudit billet de Gérald Dahan.
Gérald Dahan a en effet déclaré, après avoir été informé de son éviction : « Philippe Val m'a dit que j'avais un positionnement qui n'était pas le bon, que ma chronique n'avait pas pris".
On peut au moins concéder à Philippe Val la rectitude de sa ligne éditoriale.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Et sa proposition, couronnée de succès, de nommer Arno Klarsfeld au Conseil d'Etat ! On devine comme cette prestigieuse institution va l'accueillir et va s'en trouver grandie. C'est n'importe quoi ! »

Ben oui, jusqu’à présent les membres du Conseil d’Etat étaient choisis parmi les premiers de l’ENA, bref la crème de l’élite.

Mais Sarkozy n’aime pas les « forts potentiels », un peu comme il n’aime pas ceux qui le dépassent d’une tête. C’est sans doute son complexe d’infériorité qui le tourmente.

Alors il choisit parmi ses copains. Ceci étant Klarsfeld n’est pas le plus bête de ses copains.

Pierre-Antoine

@Monsieur l'Avocat Général
" Ne pas pouvoir admettre une seconde qu'on s'est trompé, ne pas même envisager cette possibilité comme si elle était honteuse, s'inscrire dans un monde où le contentement de soi et de ce qu'on a accompli tient lieu de tout représente, à mon sens, une grave faiblesse plus qu'une force."

Excellente analyse de la psychologie profonde de la magistrature et de l'état d'esprit que nous les justiciables avons en face de nous quand nous sommes confrontés à ces hommes et femmes censés rendre justice en notre nom !

Combien de magistrats se sont excusés d'une erreur judiciaire, ou pire ont rendu une décision faite de non sens pour ne pas reconnaître l'erreur en amont.

Ce qui me rassure (un peu) c'est que ce soit un magistrat qui fasse ce constat :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

Francois F.

A ceux qui s'étonneraient que Nicolas Sarkozy n'ait pas fait aussi nommer son fils Jean Conseiller d'Etat pour le récompenser d'avoir (enfin !) obtenu sa 2ème année de droit, il faut rappeler que les Conseillers d'Etat en service extraordinaire, en plus d'éminentes compétences comme Jean et Arno, doivent avoir au moins 45 ans, âge que seul Arno né en 1965 venait d'atteindre en août dernier.

Je ne crois pas que les centaines d'exécutions qui ont émaillé le règne de Saddam Hussein et de son fidèle serviteur aient jamais coupé l'appétit, gêné le sommeil ou simplement attristé Tarek Aziz.
S'apitoyer maintenant sur le sort d'un tel personnage est un peu paradoxal.
En tout cas, moi, il m'indiffère.

nicolas

Cher Philippe,
Et moi qui pensait ingénument que vous alliez consacrer votre billet aux 48 heures de garde à vue infligée à un quidam suite à une demande électronique "d'inflation" faite à Rachida Dati.
L'interview de Ph.Courroye m'a mis mal à l'aise comme à chaque fois qu'une personne supposée être - de par ses fonctions, son intelligence etc. - au dessus de la moyenne doit justifier une attitude toute de petits arrangements pour être correct. Vous le dites bien mieux que moi !
En ce qui concerne Arno K, que vous êtes sévère, sa nomination est moins choquante que celle de son cheval au Sénat par Caligula.
Pour ce qui est de M Aziz, résolument opposé à la peine de mort je vous rejoins, car pour ce qui est du droit, de la justice etc. je ne suis pas certain que nous soyons les mieux placés pour donner des leçons même à l'Irak c'est dire !

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