Bill et Melinda Gates forment un couple unique. Milliardaires certes mais avant tout deux personnes d'exception. Comment ne pas le reconnaître quand on peut lire dans Le Monde Magazine leurs propos recueillis par Frédéric Joignot ?
D'abord, il est rassurant d'entendre Bill Gates proférer un certain nombre d'affirmations qui dans un monde normal sembleraient des banalités. Mais dans notre époque de gabegie et d'élitisme vulgaires, elles constituent des pensées fortes. Par exemple : "avoir acquis de grandes richesses donne de grandes responsabilités", "en définitive, ce qui compte pour nous, c'est d'avoir sauvé le plus grand nombre de vies avec l'argent que nous investissons", "clairement il existe un niveau de richesse où il devient impossible de tout dépenser soi-même".
Les actions universelles du couple Gates sont évidemment fondées sur une générosité que leur fortune permet mais qui demeure au sens propre extra-ordinaire tant elle dépasse de très loin les bienfaisances mondaines et artistiques dont "nos riches" raffolent. Il y a, chez Melinda et Bill, une volonté clairement affichée de changer le monde dans ses profondeurs injustes, inégales et douloureuses. Non pas au nom d'un humanisme bêlant et stérile, encore moins en invoquant une idéologie de subversion révolutionnaire mais au contraire en se servant d'un capitalisme intelligent et moral pour cet objectif. Certes, ce pragmatisme à la fois éthique et efficace est une caractéristique de la mentalité américaine, qui préfère oeuvrer que parler. Mais ce couple emblématique - le tour de force, c'est que depuis quelques années on retient plus les projets et les réussites humanitaires de Bill Gates que le triomphe de l'entreprise qui les a permis - ne se contente pas d'une solidarité honorable mais par certains côtés se pose en véritable créateur d'une gouvernance attachée à une qualité de vie pour les pays pauvres. C'est bien plus que de la politique, c'est un acharnement pour satisfaire les besoins fondamentaux d'une humanité qui, sinon, serait condamnée à mourir plus vite, plus jeune, de faim ou de maladies auxquelles on aurait laissé le champ libre.
La multitude et la diversité des opérations et des assistances rendent confiance à ceux qui, pessimistes faciles, auraient pu être tentés de dénoncer ces gouttes de bonheur, de santé et d'instruction dans un océan de misère. Melinda Gates participe aussi bien en Inde à une séance de sensibilisation à la santé des mères et des nouveau-nés qu'elle s'investit, avec son mari, dans l'agro-alimentaire en favorisant les innovations de nature à combattre le fléau de la malnutrition. La santé représente l'obsession prioritaire du couple Gates, avec des avancées déjà considérables puisque la mortalité infantile a été réduite des deux tiers dans le monde. Il cherche maintenant, grâce au vaccin, à éradiquer la polyomyélite en Afrique. Bill et Melinda Gates prennent l'univers et ses terribles gouffres non pas tel qu'il est mais tel qu'il devrait être au regard d'un humanisme modeste mais plausible. Ils refusent le constat désabusé et apparemment impuissant devant les fausses évidences d'une terre condamnée à ces clivages de la misère, de la mort et de la faim, ils se battent avec les infinies ressources de leur argent pour démontrer que rien n'est fatal, que l'action est le remède parce qu'il serait intolérable de considérer - c'est le coeur de leur philosophie - que "toutes les vies humaines n'ont pas la même valeur".
Le contraste est éclatant entre cette politique du coeur qui s'acharne à obtenir des résultats au bénéfice des plus pauvres et notre petit monde français avec ses bénéfices. Je ne suis pas sûr que chez nous, la chance d'avoir une grande fortune soit un stimulant pour assumer de plus importantes responsabilités. Ce n'est pas par hasard si Bill Gates qui a appelé "les ultrariches à devenir ultraphilanthropes" a été écouté partout sauf en France. Il suffit déjà de regarder et de comparer les personnages. Avons-nous déjà lu un entretien avec Bernard Arnault où celui-ci ferait preuve d'une ouverture d'âme, d'une empathie pour les démunis, d'une vision généreuse ? Jamais. Certes, il parle de profits, de la Chine et des affaires à mener avec elle, du caractère relatif des droits de l'homme, du luxe et des manifestations que LVMH sponsorise. C'est tristounet et étriqué en dépit de l'immensité des biens. Le bien, le désir du bien n'y est nulle part. C'est l'image d'une France opulente qui, si elle peut susciter l'envie, ne donne pas envie, pourtant, d'en être.
Pourtant, il y aurait beaucoup à entreprendre dans notre beau pays où un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté (Le Parisien). Mais cette blessure sociale est sans doute de peu d'importance pour nos milliardaires plus préoccupés de justifier des "jackpots" à la fois légaux et profondément choquants que de combattre, en solidarité avec les politiques, ce qui offense l'équité collective. Le numéro deux de LVMH, Antonio Belloni, a empoché en une seule journée près de 18 millions d'euros et le porte-parole du groupe nous a assuré que "Antonio Belloni a parfairement respecté les règles". C'est l'essentiel, apparemment. Voilà qui consolera ceux qui vivent mal et qui le supportent seulement quand on veut bien ne pas leur présenter trop ostensiblement le somptuaire d'autrui ! La morale a à voir même avec ces processus prétendument admissibles parce qu'ils seraient conformes. A quoi ? A un monde lui-même déjà vicié.
Revenons au couple Gates qui fait respirer, donne de l'espoir et, comme Lula hier sur le plan politique, montre que les carences structurelles de notre planète peuvent, doivent être attaquées de front et pour certaines vaincues. Je rêverais que l'ONU soit assez lucide et avisée pour confier au couple Gates la charge, la mission, l'honneur d'assurer une administration mondiale cohérente, efficace, réaliste pour la santé, la nourriture et l'instruction de tous ceux qui en sont privés.
Ce serait autre chose que nos bienfaisances mondaines sponsorisées et affichées dans les pages glacées de nos magazines. A la dévotion d'un "fric" impur à force de ne servir à rien.
Merci monsieur ! je suis étonnée et ravie.
Depuis toujours, je me dis qu'en effet il y a bien des milliardaires sympathiques, sans comprendre toutefois pourquoi l'idée de se rendre utile ne leur vient que rarement à l'esprit. L'abondance doit porter à tant de désillusion et de désabusement... que même l'élémentaire sentiment de compassion semble vain... puisque le monde leur paraît si sombre !
Alors vive Bill et Melinda ! Oui c'est une lueur !
Rédigé par : regina | 21 novembre 2010 à 21:51
@GRRD
C'est justement pour cela qu'Arnault nous est précieux : il sait défendre l'industrie du luxe des prédateurs habituels des petites marques prestigieuses. Il sait leur apporter la puissance d'un grand groupe tout en préservant chaque marque. Il faudra se lever tôt pour le berner sur le droit des marques ou la prédation industrielle. Son habileté à diviser pour mieux régner est au service de l'identité de chaque élément du groupe.
Bref, un loup pour protéger les brebis, ce n'est pas si mal, on n'est pas chez Disney.
Rédigé par : Alex paulista | 18 novembre 2010 à 12:32
Ce qui est curieux dans tous les commentaires, c'est qu'aucun ne s'interroge sur l'origine réelle des deux fortunes que vous mettez en exergue. Bill Gates, qu'on l'aime ou pas, est un entrepreneur qui avec son entreprise, a créé des emplois plutôt bien rémunérés. Le second, Bernard Arnault, a constitué sa fortune sur la reprise de Boussac à l'aide de subventions d'Etat, en s'engageant à sauvegarder les emplois. Tous les employés de Boussac ont été licenciés, mais le patrimoine de l'entreprise récupéré par Monsieur Arnault. Monsieur Arnault a, il est vrai, créé deux entreprises dont une dans l'Internet, elles ont toutes les deux fait faillite. Le dernier épisode en date, la tentative de prise de contrôle d'Hermès, illustre bien la stratégie prédatrice de M. Arnault.
Vous comparez deux capitalismes sans rapport, un créateur et l'autre prédateur, ceci explique cela.
Pour ceux que ça intéresse lire : http://www.acrimed.org/article3437.html
Rédigé par : GRRD | 18 novembre 2010 à 09:18
Bill Gates a réussi son aventure, il ne faut pas le nier. Je n'approuve pas la façon dont il a construit le monopole Microsoft Windows, mais légalement on ne peut rien dire.
Mais entre lui et l'autre milliardaire de l'informatique, Larry Ellison (quelqu'un a mentionné le PDG d'Oracle...), je préfère, de loin, Bill Gates, par la méthode moins agressive, par la classe et aussi par le personnage.
Un petit extrait de Larry Ellison, qui traite un reporter de "scum bag" - je vous laisse regarder dans le dictionnaire ce que ça veut dire et suivre les références...
http://tech.fortune.cnn.com/2010/08/10/mark-hurd-larry-ellison-steve-jobs
J'avoue que ça me choque. Décidément, je vis dans un autre monde !!!
Rédigé par : jmarcio | 16 novembre 2010 à 21:53
Cher JDR
Vous écrivez quand même:
"Windows est une belle cochonnerie incomparablement inférieure aux systèmes Mac (de très loin le meilleur) ou Linux"
C'est une belle c...erie, a fortiori si vous êtes dans l'info depuis quinze ans.
Mais bon ce n'est pas le débat. Pour revenir sur notre Bill bien-aimé, je ne crois pas que son futur soit dans les téléphones, où Google va tout manger avec Android. Ils ont tellement cartographié le monde que mon téléphone sait où il est sans même allumer le GPS, juste en reconnaissant les noms des réseaux Wi-Fi aux alentours.
C'était pour cela que Google écoutait les wifis au passage de ses voitures. Pas pour espionner les données personnelles... Très très malin, quand on y songe, surtout qu'en ville les GPS ont besoin d'aide au démarrage.
Moi, je vois bien revenir Microsoft dans la domotique, pour justement standardiser tous les réseaux sans fil visibles depuis la rue, et redevenir un passage obligé.
Rédigé par : Alex paulista | 16 novembre 2010 à 19:34
Ce cher Bill, quel humaniste !
Vacciner des populations avec des vaccins achetés à qui ?... à des multinationales de la chimie... non ?
On ne donne pas l'argent aux miséreux, qui pourraient l'utiliser selon leur choix, non... ces nouveaux "dieux" savent ce qui est bon pour eux.
Les multinationales se financent les unes les autres pour raison "humanitaires".
On pourrait appeler ça "autofinancement du capitalisme" non ?
Quel humaniste ce Bill !
Rédigé par : jean michel | 16 novembre 2010 à 18:23
"pronoms"
JDR
PB, il me semblait que ce blog était modéré et que les gros mots en étaient bannis ?
Rédigé par : Alex paulista | 16 novembre 2010 à 12:36
Ce que vous dites est exact, mais si vous croyez que notre Bilou (ne pas confondre avec notre Bilgou) a encore quoique ce soit à prouver en devant rebondir sur d'hypothétiques gadgets fluos très mach..intoshiens et bien peu mach...iavéliques, je crains que vous ne vous égariez dans le Mato(s) Grosso...
Il semble s'occuper de choses plus importantes que le téléphone remplaçant celui qui ne faisait "que" transmettre la voix les photos les videos + réveil matin bloc-note connexion internet, par un qui fera téléphone, appareil photo, caméra bloc-note, liaison Internet et réveil-matin mais surtout... fera le café et beurrera les tartines !
Pour la douche, ils sèchent encore...
Et tout cela sous un look 2010, que je te dis pas !
AO
PS Plus sérieusement, Nokia avait créé dès 2004 (à vérifier en ses détails) une version absolument similaire aux smartphones type Apple-iPhone, version enterrée à l'époque car jugée sans avenir par un des brillants décideurs qui managent toujours si bien ce que d'autres qu'eux ont créé.
Rédigé par : [email protected]&AP | 16 novembre 2010 à 16:27
Oursivi, sont-ce les pronoms qui vous empêchent de comprendre un texte normalement écrit ? Je n'ai pas vanté la qualité des machines Apple mais seulement noté qu'Apple avait choisi de fabriquer ses machines à l'inverse de Microsoft qui s'est greffé sur les PC d'IBM, sans lesquels, et je ne dis rien d'autre, Microsoft n'aurait pas conquis le marché. (En vérité, le marché a explosé avec l'autorisation de fabriquer des compatibles PC, flinguant au passage la stratégie de prix d'Apple)
Ça ne fait que 15 ans que c'est mon métier, soyez indulgent, je débute.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 16 novembre 2010 à 13:28
@ JDR / Oursivi
L'os des Mac est aujourd'hui une surcouche graphique sur une couche OS de type unix/linux.
Une simple distribution ou presque, d'ailleurs c'est bien pratique, grâce au terminal j'arrive à l'utiliser.
D'ailleurs, NT4 et ses successeurs de MS sont basés sur un noyau similaire, bien que beaucoup plus enfoui dans les entrailles du système.
Mais Mac a su se renouveler dans les gadgets et les téléphones. Bill doit encore trouver sa voie de sortie: il ne pourra pas éternellement réitérer l'exploit de vendre des traitements de texte qui rament sur des multicoeurs cadencés à plusieurs GHz.
Au Brésil, la fonction publique a déjà opté pour la suite bureautique gratuite concurrente. Ce n'est pas anodin: dans tous les qcm des petits concours publics il y a des questions sur les menus de l'outil gratuit BrOffice.
Cela signifie que même si vous offrez la suite Office à un Brésilien qui prépare des concours publics, il risque de la refuser.
Le passage sous Linux est pour bientôt, sous Mandriva ou Ubuntu, qui tirent mieux parti des PCs un peu anciens.
Bill a encore des défis à relever.
Dans la domotique ?
Rédigé par : Alex paulista | 16 novembre 2010 à 12:36
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=12132
Je cite la dernière phrase :
La fondation Bill & Melinda Gates, c’est à la fois la privatisation de l’action humanitaire au profit des multinationales et le cheval de Troie de l’impérialisme américain.
Rédigé par : BeTa | 16 novembre 2010 à 00:36
"Windows est une belle cochonnerie incomparablement inférieure aux systèmes Mac (de très loin le meilleur)"
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 novembre 2010 à 19:00
Si vous n'étiez pas si ignare en info, vous sauriez que Mac c'est deux choses, des designs réussis avec leur propre limite ontologique, rien de plus qu'un truc propre à exciter les snobs qui veulent se démarquer de la masse avec des gadgets, l'humour de Boris Vian en moins le surcoût en plus, un gogo cela se plume, Jobs l'a compris et depuis longtemps, le second trait est ce qu'il y a dedans, sur le fond les composants furent presque les mêmes que ceux des PC (ce qui tourne sous Windows, ou Linux) un temps à l'exception notable du processeur, Motorola, mais surtout il n'y a que l'OS qui change, le noyau qui coordonne le tout.
Ses créateurs en étaient tellement fiers qu'ils l'ont à peu près - non totalement abandonné - mais mixé à un noyau BSD Unix-Linux...
Ces machines qui n'ont jamais rien eu de techniquement extra sauf à considérer comme tel leur positionnement commercial et esthétique à part - ce qui est sympathique mais anecdotique - étaient presque aussi instables sous certaines utilisations que le presque exécrable W98, j'ai eu les deux, m'en suis également désespéré, mais l'un était sensiblement moins onéreux moins tendance, moins attrape gogo.
Depuis, Microsoft a bâti avec XP - dès 2001 - un noyau grand public basé sur celui de NT4 pour pallier aux instabilités de W98, et celui-là a donné toute satisfaction de suite... Vista comme Seven sont gadgétisés à la manière Apple, rien de bien nouveau sous le soleil, cela marche mais n'apporte rien de déterminant, fait marcher le commerce, rêver les gogos.
Nombre de développeurs travaillent encore sous XP, et en sont bien heureux.
"Le marketing de Microsoft s'est greffé sur le démarrage des PC d'IBM, profitant de la qualité des matériels pour imposer des logiciels médiocres."
Jr
Sac d'âneries. Gates a été le premier avec ses copains d'alors à créer le noyau adapté au processeur ancêtre de la famille 86x. Exactement comme le ferait Torwald avec Linux. A dix-douze ans d'intervalle, leur rôle est crucial et étrangement similaire, même s'ils ne sont pas arrivés au même moment au sens économique et que l'un a surfé parmi les premiers sur la vague mondiale qu'ils initiaient eux-même, surfeur et Poséidon tout à la fois, là où l'autre est arrivé à un moment où - en leurs grandes lignes - les fortunes immenses nées de ces technologies - de fait universelles - étaient constituées et protégées d'armées de commerciaux et de juristes, le premier marché à visée mondiale créé de toute pièce par une poignée de geeks était né. Personne ne l'avait inventé pour eux.
Vous rappelle aussi que quand tous ces nouveaux impétrants prêchaient leur troupe comme le fit Jobs avant la symbolique année 84, l'ennemi nommé était IBM et donc le
"d'IBM, profitant de la qualité des matériels pour imposer des logiciels médiocres"
fait plus que sourire quand on songe à ce qui s'est réellement passé :
"However, in his 1983 Apple keynote address, Steve Jobs made the following comment before showcasing a preview of the commercial to a select audience:
It is now 1984. It appears IBM wants it all. Apple is perceived to be the only hope to offer IBM a run for its money. Dealers initially welcoming IBM with open arms now fear an IBM dominated and controlled future. They are increasingly turning back to Apple as the only force that can ensure their future freedom. IBM wants it all and is aiming its guns on its last obstacle to industry control: Apple. Will Big Blue dominate the entire computer industry? The entire information age? Was George Orwell right?[13]"
in
http://en.wikipedia.org/wiki/1984_%28advertisement%29
C'est au contraire et la qualité de MSDos et son faible coût qui ont rendu possible l'évolution phénoménale que l'on a connue et a - de fait - mis l'informatique à la portée de tous.
Quant à "logiciels médiocres", c'est vraiment l'argument en chewing gum de Mr tout le monde. Mac a bien pris les avancées ergonomiques fondamentales issues des recherches du Xerox park de Palo Alto pour les siennes... et est surtout parvenu à en convaincre un sacré paquet de... gogos encore, fortune de Bill et confus mélange des genres des idées et des indignations aidant.
AO
Rédigé par : oursivi | 15 novembre 2010 à 23:52
@ Claude L | 15 novembre 2010 à 16:09
J’allais écrire une phrase de ce genre mais vous m’avez devancé.
Je n’ai donc rien à ajouter.
Rédigé par : Achille | 15 novembre 2010 à 19:46
Je comprends bien qu'il faille grincher, c'est sans doute excellent pour la santé de certains, mais enfin, peut-on parfois faire la part des choses en usant des deux hémisphères de son cerveau ?
Microsoft, je n'aime pas. Windows est une belle cochonnerie incomparablement inférieure aux systèmes Mac (de très loin le meilleur) ou Linux. Le marketing de Microsoft s'est greffé sur le démarrage des PC d'IBM, profitant de la qualité des matériels pour imposer des logiciels médiocres. Parce que les fondateurs d'Apple ont refusé le "bundle" proposé par IBM et ont préféré développer leurs propres machines.
Pour autant, la fortune de Bill Gates est là. Constituée, comme toutes les fortunes sans la moindre exception, à partir de manoeuvres pas claires, d'entourloupes et de flinguage sans concession des concurrents. Combien se sont contentés d'amasser cette fortune, de la faire grossir et grossir, pour n'en rien faire d'autre qu'en jouir péniblement, tant il est vrai qu'au deuxième saladier de caviar, on sent poindre un vague écœurement.
Bill Gates a choisi de redistribuer sa fortune. Pas une fraction, pas une infime partie, non, toute sa fortune.
On peut râler, grincher, chercher des poux, mais le fait est là. La soupe est bonne même si l'assiette est ébréchée.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 novembre 2010 à 19:00
Oh la la, dire du bien de riches ? Vous cherchez les ennuis avec tout le boboland !
Comment ? Ignorez-vous que l'argent c'est sale, surtout quand ce sont les autres qui en ont ?
Rédigé par : Surcouf | 15 novembre 2010 à 18:25
@Sylvain
Au lieu de "y en a qu'un (ou une) qui suit ici utilisez la conjonction de coordination "et" comme ça cela personne ne se sentira exclu...
En plus vous risquez de passer pour un misogyne ou un misandre :-)
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 novembre 2010 à 17:44
Une fortune bâtie sur l'arnaque, le vol et le mensonge, sur des dizaines de brevets violés, la vente liée voire forcée d'un pc vendu forcément avec windows...
Quant à sa fondation ne nous prenez pas pour des imbéciles, des riches entre riches pour des projets de riches.
On écrit noir sur blanc le refus de soin des dépistés du sida tout en fourguant des licences windows aux pharmacien US, des réductions d'impôts drastiques.
Un juge qui vous ment et vous fait le service après vente d'un ultra libéral, voleur, qu'il le laisse aux salariés qui ne mangent pas à leur faim pour extraire les minerais utilisés dans les pc de ses copains fondeurs de la silicone et autres, au lieu de la leur rendre 40 ans plus tard.
Bientôt un article sur le pdg d'oracle et comment qu'il est gentil quand il caresse son chien ?
Rédigé par : erk | 15 novembre 2010 à 16:52
Quelle idée que de mettre M. Bill Gates sur un piédestal, lui qui a fondé sa fortune sur la vente forcée (liée) de ses logiciels - d'une qualité très discutable - dont, par ailleurs, de nombreuses composantes ont été piratées. La moindre des choses est qu'il fasse profiter les nécessiteux de ses gains, bien que ses fautes ne lui seront pas pardonnées pour autant.
Rédigé par : SCHWEITZER Raymond | 15 novembre 2010 à 16:44
"N’est-ce pas une démarche désintéressée et l’émanation d’une générosité exemplaire ?"
Rédigé par : Achille | 14 novembre 2010 à 16:27
Bah non justement, nos glorieux en short espèrent se refaire une vertu en se composant l'image du généreux donateur avec un argent qu'ils n'ont su mériter.
On les imagine d'ici distribuant force "biftons" et bonbons sous les objectifs attendris des caméras au moins hexagonales, eux, tout sourire, bien contents de récupérer par l'image ce qu'ils ont perdu dans le pourtant simple exercice de leur dur métier, déjà si mal rémunéré...
Pourquoi ne débarqueriez-vous pas chez Bill Gates en lui demandant un milliard de dollars pour pouvoir les distribuer vous-même et vous en attirer célébrité et sympathie ?
Il faut vraiment être sot comme un footballeur pour n'y avoir songé seul, à ce que penserions de cette grotesque tentative de récupération.
AO
Rédigé par : [email protected] | 15 novembre 2010 à 16:25
@ Sylvain
J’ai bien compris que votre hauteur de vue et votre ouverture d’esprit vous préservent du crétinisme ambiant que vous vous efforcez de débusquer avec constance. Méfiez-vous tout de même, la tâche étant immense, d’y épuiser votre belle énergie. Réservez-en un petit peu pour argumenter.
Rédigé par : Claude L | 15 novembre 2010 à 16:09
Tenez, meme si je donne l'impression de distribuer les bons points en ce lundi, je continue sur ce sujet qui me tient a coeur.
Rédigé par Monsieur Frank THOMAS le 15 novembre 2010 à 09:10
"Mais qui les oblige à le faire ainsi savoir ?"
Cette anecdote sur Monsieur Guitry, sous reserve de veracite, est magnifique et sans doute exceptionnelle.
"Donner est bien. Donner en silence et hors du champ des médias, c'est nettement mieux.
Sinon, qui nous empêchera de penser que ces générosités ne sont que le plan-com. d'une grande entreprise, une façon pour elle de se rendre sympathique, donc encore plus performante ?
N'oublions tout de même pas que ces sympathiques américains sont aussi les inventeurs de ce peu ragoûtant concept de charity business.
Donner plus pour gagner plus, en quelque sorte..."
J'ajouterais, pour ma part, que les Anglais sont imparables pour leur "charity business degoulinant" et pour afficher leur bonte en bandouliere ; meme apres toutes ces annees, je suis toujours choquee de leur attitude que je n'avais pas vraiment constate en France du temps ou j'y vivais.
Rédigé par Monsieur Temoignagefiscal le 15 novembre 2010 à 12:04
Je clame haut et fort "VIVE LES STRUCTURES" et je ne voudrais pas retourner en arriere lorsqu'elles n'existaient pas.
A ce propos, je m'inquiete beaucoup du programme de "Grande Societe" dont Monsieur C. nous rebat les oreilles !!! (qu'il ne compte d'ailleurs pas sur moi) et je crains le pire pour les structures sociales anglaises.
En effet, ces structures sont payees par nos impots ; ce n'est pas une faveur qui nous est faite et on n'a pas a etre humilie(e/s) d'y avoir recours si necessaire.
Des impots justes OUI pour une meilleure redistribution des richesses, la charite NON et NON aux aumones.
Sur ce, je vais prendre l'air.
Rédigé par : Valerie | 15 novembre 2010 à 15:16
Cher P-A
Vous avez raison, j'oubliais cet espoir des Protestants d'être choisi pour faire partie d'un club dès la naissance (ou avant ?).
Mais cela revient au même, car les Protestants passent leur vie à essayer de se comporter comme ces "élus" sont supposés le faire, pour se convaincre et convaincre les autres qu'ils appartiennent à cette caste supérieure.
C'est juste un raisonnement tortueux, par contraposée.
Pour un Catholique, une hérésie totale basée sur une lecture littérale de St Paul : à travers le Bon Samaritain, les contradictions apportées aux orthodoxes et le procès final mené par les Pharisiens, Jésus réfute par ses paraboles et son sacrifice la notion même de peuple supérieur. La réintroduire en lisant littéralement une phrase de Saint Paul, c'est - pour moi - une erreur fondamentale.
Ce n'est pas le sujet mais je tenais à le souligner.
Rédigé par : Alex paulista | 15 novembre 2010 à 15:00
Rédigé par Madame Catherine JACOB le 14 novembre 2010 à 17:11
Merci pour votre commentaire et tout particulierement ce passage :
"...mais qui pense à combien c'est difficile de recevoir, qui pense qu'il y a toujours un prix à payer même si l'étiquette est presque effacée..."
Rien n'est gratuit en ce bas-monde ; pour l'au-dela, attendons de voir !
Rédigé par Monsieur Claude L le 14 novembre 2010 à 20:38
"...Mon indécrottable mauvais esprit me pousse à m’interroger sur un système qui fabrique des (très) riches et des (très) pauvres, et qui permet à une poignée de milliardaires qui dictent déjà leur loi à l’économie mondiale, de s’octroyer le pouvoir de sauver le monde..."
Tres juste
Rédigé par Monsieur Alex paulista le 15 novembre 2010 à 00:51
"La vraie générosité, qu'on soit riche ou pauvre, c'est donner de son temps"
Ah bon ?! Certes, pour les personnes qui gagnent leur vie facilement !!!
Pour les "modestes" de mon espece ; chaque centime est gagne a la sueur de notre front, je peux vous l'assurer... Les humiliations professionnelles en plus et gratos par-dessus le marche !!!
Quand je donne £1, je vous assure que ca me coute !
Votre proposition, je la rejette completement ; je paye mes impots, mes assurances et le reste ; je n'ai jamais beaucoup ete aidee (je vous le garantis). Je n'ai pas l'impression d'etre en dette vis-a-vis de qui que ce soit... alors c'est NON.
Desolee pour ces "je" a repetition mais mon illustration vaut sans doute pour beaucoup de nos concitoyens moins favorises par le sort que d'autres...
Rédigé par : Valerie | 15 novembre 2010 à 14:42
@Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 novembre 2010 à 13:59
"Excellente nouvelle, nous savons donc "enfin" dans quels partis trouver des hommes et des femmes politiques intègres.
Youpeeeeeee !
Cordialement
Pierre-Antoine"
............
Oui oui c'est bien ce que je disais dans un message précédent :
les méchants : à droite qui surveillent avec caméras miradors et fichiers les gentils de la sainte gauche de l'enfant jésus pôv'... victimes de la société.
D'ailleurs je ne cite que des pléonasmes bien entendu.
A droite : les pourris
A gauche : les modèles d'intégrité
Je peux vous le refaire si vous voulez ; y en a qu'un (ou une) qui suit ici ; les autres... j' ai les noms !!!
Rédigé par : sylvain | 15 novembre 2010 à 14:41
@Sylvain
"Mme Bettencourt aurait arrosé la gauche, je suis sûr et certain qu'on en n'aurait pas entendu parler..."
Il n'y aurait donc que dans la droite que les politiques se soient faits arroser ?
Excellente nouvelle, nous savons donc "enfin" dans quels partis trouver des hommes et des femmes politiques intègres.
Youpeeeeeee !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 novembre 2010 à 13:59
@temoignagefiscal | 15 novembre 2010 à 12:04
« Car, si chacun ne faisait même que son devoir, le parent vers l'enfant, l'enfant vers le parent, il est évident que misère et pauvreté seraient jugulées. »
N'oublions pas le cas de l'orphelin ou encore celui du célibataire dont les obligations vis-à-vis du don et du contre don, se pensent nécessairement autrement.
« La massification a permis de croire que cette obligation individuelle envers nos proches pourrait être remplie par des "STRUCTURES". C'est ici que se pose le problème, là est la bifurcation fatale. »
Oui et non. C'est surtout quand la structure excède son emploi utile en monopolisant le rôle d'assistance, dès lors sans réciprocité autre que codifiée par l'impôt de façon purement réthorique, et qu'elle se met donc sur le dos une mission impossible qu'elle devient néfaste. Mais quel antidote ?
@sylvain | 15 novembre 2010 à 11:09
Il n'y a pas de crétinisme collectif, il n'y a qu'une somme de crétins individuels.
Malheureusement j'ignore quel diagnostic précoce du crétin lambda qui empêcherait qu'il se retrouve à un poste de responsabilité à un niveau où même la solution judiciaire n'aura plus aucune vertu thérapeutique !
Rédigé par : Catherine [email protected]&sylvain | 15 novembre 2010 à 13:44
@ Rédigé par : Claude L | 15 novembre 2010 à 12:45
"...ou à Madame Bettencourt de donner un milliard d’euros à un gigolo plutôt que de sauver quelques milliers d’enfants de la famine.
Il n’est pas interdit de penser que ce système pourrait être changé"...
Merci Monsieur de confirmer et d'illustrer parfaitement par un argument issu de la crétinisation ambiante... Vous avez raison, changeons le système : piquons tout le pognon aux riches, puisqu'ils ne veulent pas nous le donner...
Mme Bettencourt aurait arrosé la gauche, je suis sûr et certain qu'on en n'aurait pas entendu parler...
Rédigé par : sylvain | 15 novembre 2010 à 13:36
@Alex paulista
"Il faut se garder des raisonnements du style: si je ne peux pas faire 100%, je ne commence pas à faire les premiers pas possibles dès maintenant."
Je m'en garde, puisque je mets en exergue le petit ruisseau et la petite goutte de pluie... Si je voulais faire dans le spirituel je préconiserais la piécette de la pauvre veuve (Marc ch.12 v.41à44).
Mais je ne le fais pas, vous devez avoir assez de soucis avec vos consultants, qui comme chacun le sait, ne sont pas des princes arabes imbéciles.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 novembre 2010 à 13:22
M. Bilger,
Je ne saurais que trop vous recommander, avant de dire tant de bien des Gates, de vous intéresser à leur fondation.
Suivant la loi américaine, les fondations ont le droit de générer des activités lucratives pour s'auto-financer.
On arrive donc à des situations merveilleuses :
La fondation est propriétaire de l'usine X, grosses pollueuse en Afrique, et de laquelle ils tirent un substantiel bénéfice ; et, dans le même temps, finance le plan de dépollution pour les pauvres gosses atteints de saturnisme, saturnisme provoqué par l'usine X précédemment évoquée.
Et, malheureusement, les exemples sont légion.
A ce sujet, un grand journal US dont j'ai malheureusement oublié le nom, avait publié il y a une vingtaine de mois une étude édifiante sur cette fondation.
Rédigé par : Aymeric | 15 novembre 2010 à 13:20
@Alex paulista
La faute n'en revient pas à la balise, mais une précipitation de clic. :-)
J'ai cliqué sur envoyer avant de cliquer comme à mon habitude sur aperçu.
Quant à la culpabilité, désolé de ne pas pouvoir rentrer dans votre schéma, mais je ne suis pas catholique, donc aucun problème de culpabilité, puisque je ne suis pas dépendant de mes "oeuvres" mais de la grâce seule.
Lisez donc le fondement de ma foi dans ce que dit l'apôtre Paul aux Romains (ch.8 v.1)"Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus–Christ."
C'est le "gratia sola" de Luther.
Mais ne vous sentez pas coupable de cette erreur d'analyse à mon encontre :-)
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 novembre 2010 à 13:14
@ Sylvain,
Il y a tout de même des gens qui font de gros efforts pour ne pas tomber dans le crétinisme, et qui ne reprochent pas aux riches d’être riches, aux fonctionnaires d’être fonctionnaires, aux cheminots d’avoir leur statut de cheminot, ou aux chômeurs d’être chômeurs. Nous vivons, en France, dans un pays démocratique, fait de citoyens. Le citoyen milliardaire n’a aucune responsabilité de plus, quant au fonctionnement de la société, que le citoyen smicard. Tout au plus a-t-il plus de responsabilités dans sa fonction de patron d’entreprise ou de multinationale.
Je ne connais bien sûr pas Monsieur Bernard Arnault, mais je ne suis pas Philippe Bilger quand il le dit coupable de ne pas utiliser les moyens dont il dispose pour combattre les dysfonctionnements de notre société. Désigner des coupables, encore une fois, fussent-ils milliardaires, c’est nier notre responsabilité collective.
Je relève que Philippe Bilger parle de politique du cœur. Je trouve la formule mal choisie, l’action d’un homme ne fait pas une politique. Et c’est la politique justement qui donne les orientations de notre vivre ensemble. Or, tout acte politique est idéologique, n’en déplaise aux adorateurs du « pragmatisme ». Ceci a été expliqué et démontré depuis longtemps.
J’ai fait référence, plus bas, à Roosevelt et Reagan, car ils représentent deux idéologies opposées. De Roosevelt, tout le monde connait le new deal. Il a voulu répartir les efforts réellement en fonction des possibilités de chacun, dans une société plus solidaire. Les tranches d’imposition sont montées jusqu’à plus de 80% pour les plus riches, et l’utilisation des ressources a été décidée par des gens qui avaient une légitimité pour ça.
Le système libéral actuel, qui entraîne systématiquement une accumulation de la richesse, permet à Monsieur Belloni d’empocher 18 millions d’euros en une journée, ou à Madame Bettencourt de donner 1 milliard d’euros à un gigolo plutôt que de sauver quelques milliers d’enfants de la famine.
Il n’est pas interdit de penser que ce système pourrait être changé.
Rédigé par : Claude L | 15 novembre 2010 à 12:45
Bonjour,
Voilà un sujet consensuel, il fâche, sans exception.
Globalement, chacun s'accorde à penser que le milliardaire est antipathique, puisque il "y en a même des sympathiques". Est-il si difficile de faire la part de l'argent consommation et de l'argent outil de travail ?
La richesse affichée de nos milliardaires est bien souvent le reflet de la valeur de leur entreprise, donc très relative et instable. En réalité, cette richesse est au service de tous les collaborateurs et clients de l'entreprise, que diraient-ils si largement dépensée en dons, y compris utiles, elle mettait en danger la vie même de l'entreprise. Ni plus ni moins que ce que fait l'Etat avec nos impôts. Car, chez nous, la ponction fiscale est plus importante qu'ailleurs, l'Etat revendiquant le rôle du mécène, régulant la richesse, aidant les arts, éradiquant la maladie et la pauvreté. Tout cela avec les résultats que l'on connaît, pour une lourde et injuste fiscalité appauvrissant gravement le pays.
Un peu de lucidité ne ferait pas de mal.
Au début serait l'acceptation de sa propre responsabilité dans la misère globale. Car, si chacun ne faisait même que son devoir, le parent vers l'enfant, l'enfant vers le parent, il est évident que misère et pauvreté seraient jugulées. La massification a permis de croire que cette obligation individuelle envers nos proches pourrait être remplie par des "STRUCTURES". C'est ici que se pose le problème, là est la bifurcation fatale. Tout simplement. H. Dumas
Rédigé par : temoignagefiscal | 15 novembre 2010 à 12:04
Bonjour
Un milliardaire en France n'est catalogué sympathique que s'il est "de gauche".
Les Bolloré et son yacht "diabolique", les amis du Fouquet's, ce resto qui a rendu la gauche parano, du CAC 40 et autres riches soupçonnés de droite font partie des méchants aux grosses canines, vampires assoiffés de sang.
Si vous parlez de Bergé par exemple, le "gentil" milliardaire rose, sponsor de Royal, vous aurez toutes les gratitudes et faveurs de vos "amis" de gauche.
Nous ne sommes pas près de nous débarrasser de cette schizophrénie infantilisante pour une très grande partie de la population :
A droite, les méchants
A gauche, les gentils
Un bel exemple de crétinisation collective orchestrée par nos "élites".
Rédigé par : sylvain | 15 novembre 2010 à 11:09
@P
Il semble, en effet que Philippe Bilger nous fasse une petite crise d’atlantisme caractérisé, ces derniers temps. Les Etats-Unis et les grandes stars du cinéma d’abord, les gentils milliardaires ensuite.
Qu’en sera-t-il demain ? La liberté d’entreprendre, la lutte contre les forces du mal, leurs prestigieuses universités, usines à Prix Nobel. Les sujets ne manquent pas...
Rédigé par : Achille | 15 novembre 2010 à 11:03
Je vois que le 14 novembre 2010 à 17:11, j'ai omis les italiques suivantes :
cesser de rechercher de nouvelles jouissances terrestres, cesser de désirer encore et encore autre chose et pouvoir dire paresseusement à l'instant qui passe « Arrête-toi, tu es si beau ! » qui eussent permis de distinguer la citation de Faust entre guillemets, du commentaire wiki qui la cite et qu'y souscrivant j'avais repris. Je comptais même aller plus loin en posant que nous avions là en ce qui concerne Faust, une opposition assez classique entre le 'temps dévorant' et 'l'éternité immobile' pour la rapporter à celle moins classique qui oppose le consumérisme dévorant au point de satisfaction atteint qui en dégage (avatar de l'opposition Eros/Tanathos) et qui sans doute peut se lire aussi dans les motivations inconscientes de ces donations dont les bénéficiaires ont cependant, vu le monde tel qu'il est, tant besoin et qui génère donc cette situation paradoxale qui fait que nous nous voyons plus ou moins contraints de louer ce que dans le même temps nous condamnons, ou de condamner (du point de vue général du système qui engendre le tragique du besoin) ce que dans le même temps nous louons (du point de vue du besoin particulier, ou encore du point de vue particulier du besoin), indépendamment du fait qu'en effet, comme l'ont fort justement fait remarquer quelques uns, le don qui s'affiche profite aussi parfois au donateur plus qu'au bénéficiaire.
Mais bon, Pierre-Antoine | 15 novembre 2010 à 08:31 qui a oublié de refermer sa balise d'italiques, compense ainsi le fait pour certains, dont moi-même, d'avoir omis de l'ouvrir.
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 novembre 2010 à 11:00
Cher P-A
Il faut se garder des raisonnements du style: si je ne peux pas faire 100%, je ne commence pas à faire les premiers pas possibles dès maintenant.
Certains consultants me le servent quand ils tardent à entamer la rédaction d'un document ou plus généralement la réalisation d'un travail qui a déjà pris du retard.
Vous faites grand cas de la culpabilité, en bon chrétien. Essayez de l'oublier un peu, cela vous détourne de fermer vos balises.
Rédigé par : Alex paulista | 15 novembre 2010 à 10:54
À quand votre prochain billet qui pourrait être intitulé : "Bonjour François" ?
Rédigé par : Caliméro | 15 novembre 2010 à 09:59
Apparemment, Monsieur Bilger, vous avez décidé de faire monter les USA sur la première marche du podium et de reléguer bien bas notre pauvre France !
Déjà, j'ai trouvé saumâtre que, pour exprimer votre grande admiration (justifiée) pour Catherine Deneuve, vous jugiez que rien ne pourrait être plus honorable que d'en faire la Meryl Streep française.
Voici à présent que vous portez le couple Gates au pinacle.
Certes, il est évidemment souhaitable que les plus grandes fortunes que l'humanité ait connues dans son histoire détournent un peu de cette incommensurable richesse pour en donner l'aumône aux pauvres.
Mais qui les oblige à le faire ainsi savoir ?
Sacha Guitry, une grande partie de sa vie, donna secrètement de l'argent à une vieille actrice qu'il continua régulièrement d'éreinter dans les salons afin qu'elle ne pût jamais se douter de l'identité de son sauveur et qu'elle ne fût pas obligée, seconde humiliation, de lui en savoir gré.
Donner est bien. Donner en silence et hors du champ des médias, c'est nettement mieux.
Sinon, qui nous empêchera de penser que ces générosités ne sont que le plan-com. d'une grande entreprise, une façon pour elle de se rendre sympathique, donc encore plus performante ?
N'oublions tout de même pas que ces sympathiques américains sont aussi les inventeurs de ce peu ragoûtant concept de charity business.
Donner plus pour gagner plus, en quelque sorte...
Rédigé par : Frank THOMAS | 15 novembre 2010 à 09:10
@ Alex paulista
"chaque citoyen donnerait un an de sa vie"
Et le reste du temps ce serait un chèque en blanc pour un égoïsme déculpabilisé... "J'ai déjà donné"
Apprenons plutôt à nos enfants, par l'exemple, ce que c'est que de donner ce qui nous coûte et non ce qui nous rapporte.
Cordialement
Pirre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 novembre 2010 à 08:31
La vraie générosité, qu'on soit riche ou pauvre, c'est donner de son temps.
On pourrait inventer la notion de service humanitaire: chaque citoyen donnerait un an de sa vie, nourri logé blanchi, sur le modèle du service militaire.
Les filles seraient sollicitées autant que les garçons, il n'y a pas de raison, et certaines opérations pourraient être organisées à l'étranger.
Rédigé par : Alex paulista | 15 novembre 2010 à 00:51
Pour un milliardaire qui donne de son superflu, il y a combien de pauvres gens généreux qui donnent de leur nécessaire sans convoquer les médias ?
Ils donnent de leur main droite sans que leur gauche ne le sache.
Heureusement qu'il y a aussi des riches qui donnent sans tambour ni trompette. Je connais le cas d'un banquier luxembourgeois qui a agi ainsi. Personne ne parle de lui, alors permettez que je le fasse sur votre blog.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 14 novembre 2010 à 23:17
En France ? Mmm... Odon Vallet ?
Rédigé par : valentine | 14 novembre 2010 à 21:49
Cher Philippe,
Nous sommes bien obligés de reconnaître, comme vous le faites fort bien, que la générosité et l’humanisme de Bill et Melinda Gates, auxquels s’ajoute une grande efficacité, permet des actions magnifiques auprès de populations confrontées à des besoins vitaux.
C’est vrai aussi que chez les gens modestes, beaucoup acceptent des petites privations pour donner à telle ou telle association caritative, mais qu’est-ce que cela pèse face à la générosité de Bill et Melinda.
Mon indécrottable mauvais esprit me pousse à m’interroger sur un système qui fabrique des (très) riches et des (très) pauvres, et qui permet à une poignée de milliardaires qui dictent déjà leur loi à l’économie mondiale, de s’octroyer le pouvoir de sauver le monde. Dans un film de Bruce Willis, ça amuse. Dans la vraie vie, moi, ça me fait peur.
Pour rester aux Etats-Unis, entre Roosevelt et Reagan, je préfère le premier. A chacun ses valeurs.
Rédigé par : Claude L | 14 novembre 2010 à 20:38
Le capitalisme n'est pas moral (il est amoral), voire A. Comte-Sponville.
B. Gates devrait aussi, si ce n'est avant tout, s'attaquer à la pauvreté et à la santé des Etats-uniens, en bien piteux état.
Sur le fond du billet, d'accord avec vous.
Rédigé par : bob | 14 novembre 2010 à 20:25
Premiers mots de Borloo après sa mise au vert (durable) :
"Arlette Laguiller vient de trouver son directeur de campagne !
Hips !!" (o facto, sans H mais avec du 20)
AO
Rédigé par : oursivi | 14 novembre 2010 à 20:08
Il fut un temps pas si lointain, quelque 2500 ans, où les hommes riches d'Athènes étaient priés de financer les équipements et les activités sociales de la cité. Bon an mal an, cela continua jusqu'à la fin de la République romaine. Non contents de sortir les talents d'or, nos Mécène antiques revendiquaient cette fonction : la gloire d'un homme riche ne résidait pas dans sa richesse ou ses biens, mais dans la redistribution publique qu'il mettait en oeuvre.
La féodalité, initiée dès l'empire romain tardif, très en amont de son appellation officielle, a mis fin à ce comportement. Il n'y avait plus des hommes riches et d'autres pas riches, il y avait désormais des hiérarchies multiples et complexes où la richesse individuelle déterminait le niveau de pouvoir relatif des personnes. Cette lutte acharnée pour le classement et le pouvoir qui en résultait, engagea les intéressés à accumuler les richesses, à les confisquer et à ne rien distribuer pour détenir le maximum de pouvoir.
Et nous ne sommes pas vraiment sortis de la féodalité, au moins pour ce qui concerne les mentalités et les rivalités qu'elles induisent. L'arrivée du capitalisme, au moment même où les idées démocratiques progressaient en Europe, a permis de transférer le féodalisme vers le monde économique encore protégé de la démocratie. L'égalité a fait son apparition dans la sphère politique tandis que la mentalité féodale prospérait dans l'entreprise.
L'Amérique du Nord a été protégée de la féodalité, tandis qu'au sud, Espagne et Portugal exportaient durablement cette organisation sociale.
Nombreux sont ainsi les riches Américains qui, au travers de fondations, financent des oeuvres sociales, culturelles ou universitaires.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 14 novembre 2010 à 19:33
Pas besoin d'être milliardaire pour être généreux. Ne nous défaussons pas systématiquement sur les plus riches. La petite pièce donnée par un RSAiste a plus de valeur que ce que ne donnent pas Bernard Arnault ou Liliane Bettencourt.
Rédigé par : Polochon | 14 novembre 2010 à 18:28
Oui mais.
Oui mais les choses ne sont pas si simples qui nous tirent par la manche pour nous demander: "Combien ça coûte?"
Autrement dit combien ça va nous coûter d'être l'objet de la sollicitude de ces sympathiques milliardaires en leur permettant ainsi de déculpabiliser vis-à-vis de ce qui a fait leur fortune, le ligotage juridique des entreprises concurrentes à travers une mondialisation d'un droit des affaires auquel on a laissé la bride sur le cou jusqu'au jour où cette monture s'est emballée : crise mondiale.
Nos milliardaires bleu blanc rouge qui ont plus de mal à déverrouiller le tiroir caisse des largesses en direction du quart monde, nous montrent en effet que ce n'est pas si facile de donner, de redonner aussi quelque part, mais qui pense à combien c'est difficile de recevoir, qui pense qu'il y a toujours un prix à payer même si l'étiquette en presque effacée, qui pense aussi que ce prix peut parfois avoir de fortes ressemblances avec le marché passé par Faust avec le diable pour, en ce qui le concerne, cesser de rechercher de nouvelles jouissances terrestres, cesser de désirer encore et encore autre chose et pouvoir dire paresseusement à l'instant qui passe « Arrête-toi, tu es si beau ! »?
Pas grand-monde sans doute, les uns parce qu'ils n'imaginent même pas la corruption (au sens aristotélicien du terme) du don sans retour et les autres parce qu'une fraction de cette redistribution leur est plus nécessaire pour leurs enfants que de penser le système qui permet à Antonio Belloni de gagner 18 millions d'€ en une journée en respectant ses règles tout en laissant l'estomac dans les talons dix-huit millions de futurs kamikazes partagés entre perdre leur âme dans la globalisation de tout, ou ne plus se satisfaire de simples oboles.
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 novembre 2010 à 17:11
Bonjour Philippe Bilger,
« Pourtant, il y aurait beaucoup à entreprendre dans notre beau pays où un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté (Le Parisien). Mais cette blessure sociale est sans doute de peu d'importance pour nos milliardaires plus préoccupés de justifier des "jackpots" à la fois légaux et profondément choquants que de combattre, en solidarité avec les politiques, ce qui offense l'équité collective. »
Tout laisse à penser que nos valeureux Bleus dont on a tant décrié le comportement en Afrique du Sud, aient entendu le message lancé par le couple Gate.
Ne se sont-ils pas proposés, après y avoir renoncé dans un premier temps, de réclamer leurs primes de match, droits à l’image et autres gratifications diverses en provenance de leurs sponsors afin de les offrir à des œuvres caritatives ?
N’est-ce pas une démarche désintéressée et l’émanation d’une générosité exemplaire ?
On aimerait que des personnalités richissimes comme Bernard Arnault ou encore Liliane Bettencourt suivent leur exemple. Mais le feront-ils ?
Rédigé par : Achille | 14 novembre 2010 à 16:27
Pourquoi les milliardaires ne seraient-ils pas sympathiques ?
Parce qu'ils ne distribuent pas leur argent ?
Si une campagne de vaccination est quelque chose de finançable de l'extérieur, il n'en est pas de même pour la plupart des actions dont l'Afrique a besoin. Elle est gangrenée par la corruption.
Quant à Lula, il n'a pas la même conception de l'héritage que Bill : lui son fils récupèrent 5 millions qui viennent de nulle part. Ou plutôt de la revente d'une boîte bidon par un "entrepreneur" à la Jean Sarkozy, l'élection en moins.
Rédigé par : Alex paulista | 14 novembre 2010 à 16:20
Gates est toujours celui dont fais usage quand je veux aider à expliquer pourquoi il faut mépriser les Bébéar de tous poils, qu'on ne déteste pas les milliardaires parce qu'ils sont plus riches que nous, mais parce que la plupart ont réussi non à créer mais à capter, BG est des rares exceptions à cette règle d'airain.
L'évolution du fondateur de Microsoft me conforte encore dans cette foi en la pertinence du manichéisme de ma vision.
Oui au roi Bill, non à la reine Claude !
A jamais.
AO
Rédigé par : oursivi | 14 novembre 2010 à 15:29