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10 novembre 2010

Commentaires

regina

De l'avantage de voir partir des ministres, l'inconvénient est qu'ils sont remplacés.
Pour environ 6 millions d'euros de salaires annuels, il eut mieux valu réserver cette enveloppe au clonage d'organes pour rafraîchir ceux déjà en place. Nous sommes à l'époque de la récup. tout de même !
(d'après mes comptes mais je ne compte pas les frais annexes)

Pierre-Antoine

@Ludovic et les autres...

"errare humanum est" !
Je voulais écrire "sarkopte" au lieu de "sarkorcopte".
Chacun sait, sous sa bonne orthographe, ce qu'est un sarcopte :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

jpledun

48h de non-stop pour "documenter" un non événement (et ce n'est pas fini).

Mais qu'arrive-t-il á nos journaleux ?

Pierre-Antoine

@Ludovic
"dites-moi donc ce qui a été remanié"
Vous donnâtes vous-même la réponse juste au dessus (je vous cite)
-retour de Juppé
-fin de l'ouverture
-centristes réduits à la portion congrue
Si c'est pas un remaniement ça lui ressemble pas mal non ?
Je rajouterai "barre à droite toute". A défaut de remaniement ça ressemble à un changement de cap.

Quant à Borloo et Morin, ce ne sont pas des "sarkophages" mais des "sakorcoptes" qui ont bien profité de leur "hôte" et amusé la "gale-rie"

Cordialement

Pierre-Antoine

Catherine JACOB @ Ludovic

@ Ludovic | 15 novembre 2010 à 17:11
« Entre nous, huit mois de tergiversations pour aboutir à ce résultat, ce remaniement n'est-il pas une douce plaisanterie ? »

Meûh non meûh non. Pur calcul mon cher, pur calcul permettant de faire avancer le chariot des retraites en situation de 'Broken Arrow' jusqu'au vote final de la loi sans verser dans l'ornière puis, dans la plus pure tradition des grandes manoeuvres de politique politicienne, de se débarrasser de son encombrant cocher une fois le but atteint.

Surcouf

@Ludovic

Soyons sérieux trois minutes !
Mais où donc y a-t-il eu humiliation ?
Chacun des impétrants a certainement fait ses listes et établi ses projets et en a parlé avec le président.

Comme le dit la Constitution le président a nommé sur proposition de son Premier ministre. Bref Sarkozy a fait son boulot de président, il a choisi. Je n'ai jamais entendu monsieur Borloo dire que le poste de Premier ministre lui avait été promis.
Les journalistes en ont fait leur chou gras et l'opposition a encore frappé au niveau des personnes. Si feuilleton il y a eu il fut entre l'opposition et la presse. Il était normal que chacun défende ses ambitions, c'est quand même quelque chose de naturel.

Gouverner ce n'est pas faire plaisir à un tel ou à un autre, même si parfois cela aide un peu. C'est faire des choix et ils ont été faits.
Maintenant il convient de voir l'équipe nouvellement nommée à l'œuvre. Je pense qu'il faut être pragmatique. La politique faite sur le sentiment n'apporte que des mauvais résultats et tous les gouvernements ont déjà pu le mesurer, y compris celui-ci.
Wait and see.

Allez, je file à la cuisine. Il me reste trois douzaines de spéciales pour ce soir ;)

Ludovic

@Pierre-Antoine,

"Ils viennent à peine d'être nommés que déjà ils sont critiqués, démolis, jugés, enterrés.

Ah les "Sarkophages" ils n'ont vraiment rien d'autre à se mettre sous la dent."

Vous devriez aller expliquer cela aux deux "sarkophages" que sont devenus Messieurs Borloo et Morin.
Il faut dire que le premier a été humilié comme jamais après qu'on lui eut promis Matignon pendant plus d'un mois.
Entre nous, huit mois de tergiversations pour aboutir à ce résultat, ce remaniement n'est-il pas une douce plaisanterie ? En dehors du retour de Juppé, de la fin de l'ouverture et des centristes réduits à la portion congrue, dites-moi donc ce qui a été remanié ?
Cordialement.

Pierre-Antoine

Ils viennent à peine d'être nommés que déjà ils sont critiqués, démolis, jugés, enterrés.

Ah les "Sarkophages" ils n'ont vraiment rien d'autre à se mettre sous la dent.

Cordialement

Pierre-Antoine

jpledun@Surcouf

Ach... Surcouf,

S'il y a bien quelque chose qui empoisonne la vie politique française, c'est cette technique de dénigrement que maîtrisent á la perfection les partis d'opposition, le PS en tête.
Je regrette que les critiques du PS soient calées sur "ce que disent les journaux", calées sur le 20h...

Ici, (Autriche, Allemagne) quand l’on n’est pas d'accord l’on répond par une proposition alternative, jamais ou très rarement par la méthode citée ci dessus.


Surcouf, bonne dégustation.

Surcouf

Rentrant de l'île d'Oléron ce matin, j'écoutais la radio dans ma voiture mais j'eus beau zapper on ne parlait que de "ça". Par "ça", entendez le remaniement.

Par contre j'ai bien rigolé en écoutant nos chers socialistes.
Ce que j'aime bien dans l'opposition actuelle c'est que le remaniement n'est pas encore terminé et les ministres nommés, que déjà, elle le critique. Non pas sur le fond, ce serait trop leur demander mais elle ignore tout des intentions de messieurs Sarkozy et Fillon, mais dans la soi-disant attitude insultante du président envers ses ministres et l'attitude méprisante du même président envers les Français.

En quoi est-ce insultant pour les ministres que de leur dire dans 6 mois je relève les copies. Je trouve au contraire cela très bien, car il ne sont là que pour mettre en œuvre le programme présidentiel. Ils se doivent de bien le faire.

En quoi faire un remaniement serait une action méprisante envers les Français ?
Restructurer ses équipes afin d'y trouver plus d'efficacité n'a rien de méprisant sauf à vouloir que la politique d'un pays se fasse dans la rue, au son des vociférations syndicales.

Chez nos camarades socialistes, tout est dans le factuel, l'apparence et la posture. Mais quand donc ces gens arrêteront-ils de faire de la politique par le dénigrement des personnes ? Je sais bien qu'il est plus facile de cracher à la tête des gens plutôt que de réfléchir à un programme de gouvernement qui tienne la route, mais je trouve leur attitude bien plus méprisante pour les Français que de laisser croire que la politique ce n'est que l'invective, l'insulte envers le pouvoir en place.

Cette attitude infantilisante et condescendante envers la population française lui a déjà coûté plus d'une élection présidentielle. Elle n'a décidément rien compris. Au moins cela me rassure pour 2012.

Bon je m'en vais ouvrir mes huîtres.

Catherine JACOB

Fini de danser:
"AFP - 13/11/2010 à 21:06
Sarkozy a accepté la démission du gouvernement et mis fin aux fonctions de Fillon
Le président Nicolas Sarkozy a "accepté (samedi soir) la démission du gouvernement et a ainsi mis fin aux fonctions de François Fillon" ouvrant la porte au remaniement, a annoncé l'Elysée dans un communiqué."

Franck Boizard

@ Ludovic

Machiavel écrit qu'un prince doit savoir faire le lion et le renard. Pareto, lui, montre que les deux espèces sont séparées.

Quant à la question que je pose, pourquoi les Français sont plus crédules que d'autres vis-à-vis des renards, j'ai quelques pistes, mais pas de réponse ferme.

Ludovic

@Franck Boizard,

Intéressant votre post, la métaphore du lion et du renard est en fait directement empruntée au "Prince" de Machiavel et tout particulièrement au passage intitulé "in che modo è Principi abbino a mantenere la fede" que l'on pourrait traduire en français moderne par "en quelle mesure les princes doivent-ils tenir leur promesse ?"
Machiavel passe pour être l'un des tout premiers théoriciens de la raison d'Etat et en l'occurrence il voyait plus d'habileté politique au comportement du renard, la ruse, plutôt qu'à celui du loup ou du lion, la force.
Son modèle politique était alors le pape Alexandre VI Borgia, qu'il a beaucoup servi, et qui n'était certes pas exemplaire en tant que Vicaire du Christ (c'est même le moins que l'on puisse dire) mais qui a su très habilement dominer la diplomatie européenne au mieux des intérêts de l'Eglise et de l'Espagne, puisqu'il était Espagnol et ce par tous les moyens, assassinats y compris.
Cordialement.

Mary Preud'homme

Véronique R. a écrit :
"Mais en quoi cette mascarade du remaniement est-elle utile ?"
---
Attendez au moins le remaniement avant de porter un jugement aussi négatif.
Personnellement, j'ai apporté mon soutien à ce gouvernement depuis le début, tout en gardant ma faculté de critiquer le cas échéant, et je n'entends pas en changer, y compris si les entrées pressenties se concrétisaient.

Véronique Raffeneau

"Il s'est passé la même chose pour la réforme des retraites : ça fait trente ans qu'on passe son temps à houspiller les gouvernements successifs pour qu'ils se hâtent de faire cette réforme et maintenant qu'on a enfin un Président qui s'est retroussé les manches..."

Juste pour tempérer quelque peu l'enthousiasme de Sylvain.

Extrait de "Sarkozy, Mitterrand et la retraite à 60 ans" - Libération, 26-05-2010

"(…) Et au cours d’un débat avec Dominique Strauss-Kahn, en janvier 1993, sur les acquis sociaux, le même Sarkozy assure que son parti, le RPR, n’a «pas l’intention, bien sûr, de remettre en cause la retraite à 60 ans». «J’ai voté pour le RMI et pour la retraite à 60 ans, que les choses soient claires», confie même ensuite Sarkozy qui n’a été élu député qu’en... 1988, soit cinq ans après l'ordonnance du 26 mars 1982 fixant l’âge légal de la retraite à 60 ans.
Il ajoute enfin: «Nous avons toujours été pour la retraite à 60 ans, nous avons simplement dit aux Français: "Attention à ce que celle-ci soit payée".» (…)"

Sans rien enlever au fait que oui, indéniablement, un gouvernement a dit enfin non aux pressions de la rue, bien qu’il me semble que sur la question des retraites une large majorité de nos concitoyens somme toute, soient prêts pour des réformes, et ce depuis longtemps, le souci prioritaire numéro un restant la question du travail, il serait tout de même plus loyal, Sylvain, de préciser que Nicolas Sarkozy a défendu le principe de la retraite à 60 ans jusqu'en... 2008.

Par ailleurs, les retraites en France ce sont 37 régimes différents créant des écarts et des privilèges invraisemblables. Je n'ai pas eu le sentiment que cette disparité et l'iniquité hallucinante qui en découle, étaient le moins du monde remises en question par la réforme du gouvernement.

Par ailleurs, quid de la pénibilité, quid des parcours professionnels plombés par les précarités de toute sorte, quid de l'insertion professionnelle des plus jeunes - je rappelle que NS s'était opposé au CPE, la pression de la rue ayant été alors, disons, fort persuasive pour le futur président, quid de celle des plus âgés bannis des entreprises après 50 ans ?

Et puis, Sylvain, au même moment, pour bien marquer "l'happy end" de la réforme, est nommée toute une pléthore de favoris au Conseil économique et social et au Conseil d'Etat, avec la bénédiction de l’ensemble du gouvernement dit "de rupture", œuvrant normalement à l’instauration d’un Etat et d’une République irréprochables. Nominations entérinées également avec l’assentiment du Premier ministre.

"Attention à ce que celle-ci soit payée"

avait dit NS.

Mais, dites-moi, comment seront payées ces rémunérations pour des figurations que pour ma part, pour une écrasante majorité d'entre elles, je pense parfaitement inutiles pour un mieux collectif ?

Comment et qui va supporter le coût de ces retraites-là ?

Franck Boizard

Bonjour,

Déjà beaucoup de commentaires. Je vais donc faire court (et non cour !).

J'avais publié sur mon blog une recension de la tentative de PM Couteaux de dégager une philosophie politique gaullienne :

http://fboizard.blogspot.com/2010/02/le-genie-de-la-france-de-gaulle.html

Certes, il y a unanimité pour diagnostiquer la grande médiocrité des politiciens français, les ministres en tête, mais à qui la faute ? A quand remonte la dernière fois où les Français ont porté au pouvoir un homme qui ne fût pas uniquement un démagogue professionnel ?

La France est une caricature du paradoxe démocratique : les qualités pour être élu ne sont pas celles pour gouverner.

Pareto illustrait cela par l'image des lions et des renards.

Les renards, habiles à repousser les problèmes devant eux plutôt qu'à les résoudre, flattent le peuple en lui proposant la facilité. Les lions, incommodes et exigeants, n'ont aucune chance.

Puis, à force de repousser les problèmes devant soi, on est coincé et on doit en catastrophe faire appel aux lions (qu'on s'empressera d'éliminer aussitôt les problèmes résolus).

C'est ainsi dans toutes les démocraties, mais pourquoi est-ce pire chez nous ? Pourquoi les uns élisent-ils Reagan et Thatcher, des lions, quand nous élisons Mitterrand, un renard s'il en fut ? Pourquoi avons-nous préféré Chirac à Balladur ? Pourquoi, demain, si ce choix nous était proposé, préférerions-nous Sarkozy à Fillon (malgré ce que disent les sondages d'aujourd'hui) ?

sylvain

Bonjour !

J'ai lu bien sûr le texte de M. Bilger, très bon comme d'habitude.
Et puis j'ai lu les commentaires, je retiens : "ce spectacle affligeant qui dure depuis plusieurs mois... fautes... cynisme... etc."
S'il avait fait le contraire, remaniement rapide par exemple, vous auriez tous dit : "ce gouvernement panique... branle-bas de combat... dans l'urgence... poussé par les sondages très bas, il perd son sang-froid... etc.

Et vous auriez rajouté : "au lieu de prendre le temps de la réflexion, de se concerter dans le calme et la durée"... etc.

Quoi qu'il fasse, c'est mal et ce sera toujours mal.

Il s'est passé la même chose pour la réforme des retraites : ça fait trente ans qu'on passe son temps à houspiller les gouvernements successifs pour qu'ils se hâtent de faire cette réforme et maintenant qu'on a enfin un Président qui s'est retroussé les manches, n'a pas eu peur de l'impopularité pour la faire, la basse-cour politico-médiatique hurle en choeur : "il est passé en force... il n'a pas pris le temps... en urgence.... regardez les Suédois qui ont mis des années pour faire cette réforme", etc.

De toutes façons, quoi qu'il fasse ce Sarko sera toujours critiqué : pour un verre mal levé, une cravate mal nouée ; dès qu'il éternue ça fait la une des journaux pendant une semaine.
En ce moment "ils" en ont après le nouvel avion Airbus ; ça va nous occuper quelques jours, en espérant que ce satané Président nous fasse encore un calembour, un lapsus ou un scoop pendant le G20...

Mais au fait, je me suis relu et qu'ai-je fait ?? : ben tout simplement critiqué ceux qui critiquent ; je n' ai émis aucun argument solide, j'ai brassé du vent, j'ai parlé pour ne rien dire à ceux qui sont venus pour nous dire qu'ils n'avaient rien à dire de plus...

Sinon en ce moment je fais de la pâte à pizza maison ; sur la recette il y a : "maniez la pâte, etc. et puis au bout de deux heures, remaniez la pâte une deuxième fois et ainsi de suite..."

Vous voyez ? même les pizzaiolos sont concernés par le remaniement, et leurs invités sont pressés...

Véronique Raffeneau

@ Mary

Mais en quoi cette mascarade du remaniement est-elle utile ?

Tous les observateurs sont d'accord pour dire qu'en fait de gouvernement, seul le gouvernement bis composé par des conseillers, avec à leur tête Claude Guéant, dirige pour de vrai le pays.

Par dessus le marché, le Parquet de Paris vient d'accorder à ces conseillers l'impunité pénale, jugeant que celle-ci protégeant la fonction présidentielle doit être élargie aux "conseillers-Premier ministre et ministres" de l'Elysée.

Alors que dans le même temps ces conseillers disposent de toute la puissance publique pour faire valoir leurs droits en justice.

cf. Claude Guéant contre Mediapart

Je vous renvoie à la tribune d'Olivier Beaud, professeur de droit public, publiée sur le monde.fr:

"L'inique immunité des conseillers du président".

Extrait :
"Dans le premier cas, l'autorité publique (président ou conseiller) invoque un statut dérogatoire au droit commun pour bénéficier d'une prérogative exorbitante (immunité) et, dans le second cas, elle se débarrasse du statut de représentant de l'Etat pour agir comme n'importe quelle personne privée."

Il ne s'agit pas de se moquer sottement, pour le plaisir, des ministres, mais simplement de dire à travers le blog de Philippe Bilger que ce remaniement, au fond, personne ne le prend au sérieux.

Personne d’un peu sensé ne peut y accorder la moindre importance, ni le moindre crédit.


A. Thomas

Cher Monsieur Bilger, vous avez oublié notre cher La Fontaine chez qui vous avez, plus que La Bruyère, trempé votre plume.

P

@ Mary Preud'Homme

" Grandeur, dignité, fidélité, loyauté "!.... De Gaulle.
Ne croyez-vous pas que tout ceci mériterait un examen à tête reposée, sans a priori, sans passion ?
Mais est-ce encore possible lorsqu'il s'agit d'un culte avec ses sectateurs fanatisés et ses inquisiteurs ?
Et moi qui vais devoir expliquer à mes élèves les Mémoires de Guerre ! Vais-je être forcé de leur faire croire que c'est de la littérature ?

jpledun

Ce spectacle affligeant, mesdames et messieurs, a surtout été entretenu par nos amis les journaleux.

Vos journaux généralistes qui ne passent pas une édition sans se demander « quand cela va péter » (la première fois en 2007 sur France 2 !), quand M. Fillon va partir, etc.

Le populo a droit á cette bouillie journalistique quotidienne. Seul les intéressés, comme Achille, dont j'attends avec impatience le quatrième ou cinquième billet sur le sujet, et évidemment Herman (qui tire sur tout ce qui voyage) ne lisent que des journaux pointus avec des articles de fond et des analyses politiques á l'honnêteté intellectuelle irréprochable.

Ceci étant dit Philippe je partage votre opinion sur le côté grand guignolesque que ce genre de situation amène avec elle.
Je vous suis même sur la quasi-totalité des « Il y a ceux qui ».

Revisionnez la dernière séance des
« Questions au gouvernement ».
C’est d'un grand pénible quand les groupes NC et UMP envoient des compliments en forme de questions á celui qu'ils espèrent voir maintenu…
A ceux-ci je souhaite la porte pour avoir organisé cette piteuse représentation.

Cher Philippe, il me faut ajouter une ligne á votre essai :

Il y a ceux qui disent trop vite "Au revoir François"...

Sans rancune.

Jacques

Toujours aussi lucide, M. Bilger, dans votre analyse de ce spectacle affligeant qui dure depuis plusieurs mois...

Christophe Jung

"Tout ce qui se déroule depuis le mois de mars réjouit les cyniques et désespère les idéalistes."
Pire que ça ! Tout ce qui se déroule depuis mars désespère les cyniques (qui n'ont plus la force de l'être), et réjouit les idéalistes (qui pensent qu'on a touché le fond et qu'il va bien falloir remonter).

Eugénie

Un président qui prétendit être le meilleur DRH…

1. Annoncer des sanctions sans les appliquer immédiatement (Alain Joyandet, Christian Blanc)
2. Annoncer un remaniement… 6 mois à l’avance

constituent, à l’évidence, 2 fautes majeures !

A moins que... Vous avez dit cynisme ? Je réponds perversité

    ;-)

oursivi@PA

Rédigé par : Pierre-Antoine | 11 novembre 2010 à 14:08

Oui, PA, PB ne veut pas nous faire de la peine.
C'est un gentil garçon dans le fond.
Nous l'avions mal jugé.

Qu'il nous pardonne :o))

AO

Robert

A trois siècles et demi de distance, nous nous retrouvons dans du pur La Bruyère.
Ceci ne peut que souligner combien notre système politique en est revenu à ses caractéristiques d'Ancien Régime !
Attendrons-nous un siècle et demi pour voir se jouer une nouvelle Révolution ? Là est la question...

Alex paulista

Comme tous les Français, ce remaniement, il m'en touche une sans faire bouger l'autre.

Mary Preud'homme

A en juger par ces différentes interventions, il reste bien peu de l’esprit gaulliste ici comme ailleurs.
Grandeur, dignité, fidélité, fierté, loyauté, rassemblement, autant de mots qui caractérisaient le Général de Gaulle et que ceux qui se réclament si peu que ce soit de lui feraient bien de méditer. Car lesdites vertus ne sont pas héréditaires, y compris pour ceux qui furent ses très proches.
------
Par ailleurs,
Puisqu’il est aussi question de courtisans et autres taxi-girls, j’en vois de plus en plus venir sur ce blog faire leur cour par devant le maître des lieux et entrer dans la danse de la dérision et du dénigrement sur l’air de la calomnie.
Connaissent-ils un tant soit peu les ministres de l’actuel gouvernement qu’ils torpillent à plaisir et assimilent à la basse cour du roi Pétaud ? On peut raisonnablement en douter.
Personnellement, je ne vois pas en quoi lesdits ministres (à part quelques-uns) auraient particulièrement démérité, en comparaison de beaucoup d’autres qui, placés dans une situation analogue, n’auraient sans doute pas mieux fait, ni même réussi à garder le cap dans un climat de plus en plus délétère et confrontés à une opinion publique littéralement empoisonnée par les médias.
---
Assez d'accord avec l'esprit du post rédigé par Bernard.
Et tournez manège !

Véronique Raffeneau

"Il faut l'admettre : le Pouvoir fait ce qu'il veut de la nature humaine parce que celle-ci n'est jamais assez forte et digne pour résister à ce que celui-ci lui murmure, lui intime ou lui offre."

Belle phrase de conclusion.

Pour reprendre l'exercice d'Achille, et en écho à un de vos billets politiques très récents.

Le nom qui me saute à l'esprit comme illustration de votre conclusion est celui de... François Fillon.

Vraiment, j'apprécie votre aptitude à savoir exprimer avec élégance vos déceptions par rapport à ceux que vous pensiez être, précisément, des caractères.

J'aime particulièrement dans votre blog ce mélange de sincérité et d'humilité intellectuelles.

Humainement, c'est toujours si difficile d'accepter l'idée qu'en réalité on s'est sans doute trompé.

chris guarin

Peu importe un remaniement ministériel ! La seule question à poser est : "quand est-ce qu'on remanie Sarko" ?

bruno

@Véronique R

Par respect pour Malraux, j'espère que Sarko va renvoyer à ses voyages l'actuel ministricucul de la cuculture !!!
De l'air, please, de l'air !!

tueursnet

Psychose pour un remaniement

Je suis censé avoir le pouvoir
Mais est-ce que je l’ai vraiment ?
Inversez ! Inversons !
Je l’ai vraiment… parce que je ne suis pas censé l’avoir
Je vous ai piégé… reconnaissez-le !
Oui, mais pas assez à mon goût
Détrompez-vous maestro !
Mon souci n’est pas de le garder
Mais que vous le perdiez… sinon, je ne prendrais jamais mon pied !

Pierre-Antoine

Il ne vous a pas échappé qu'une fécondation en mars doit attendre décembre pour arriver à terme... à huit mois on parle de prématuré !

Ah l'impatience de la famille et des amis pour savoir si ce sera un garçon ou une fille... même à l'IRM on ne discerne ni le sexe ni le nombre.
IRM = Information Recherchée Médiatiquement.

PS : arrivé à la fin de votre billet, comme Oursivi, je trouvais qu'il manquait l'énoncé de la peine.

Cordialement

Pierre-Antoine

jeanne

Danse ou décadence ?

oursivi

Il ne manque qu'une chose à votre ironique réquisitoire, les peines*...

AO

* notamment celle de Jr qui ve(a)nte jusque chez moi :o)))

bernard

Il y avait cette Mère des Batailles des retraites à mener contre les durs à cuire Thibault, Chérèque et Mailly qui de toutes les façons n'en démordraient jamais de leur 60 ans. Il était donc urgent de mettre en place un système qui neutraliserait ceux de sa majorité qui font d'autant plus les grandes gueules contre lui qu'ils sont prêts à toutes les reculades. Système qui aussi enfumerait les médias si bien attentionnés à son égard.
Ce fut donc l'annonce : il y aura un remaniement en octobre novembre après la réforme. Ah les amis vous voulez me chercher, eh bien macérez.
Sarkozy et ses conseillers ont excellement joué (je loue car je suis d'en bas donc plutôt cynique habituellement, mon seul pouvoir étant le vote). Je ne peux pas croire que Fillon n'était pas complice de cette grande manoeuvre car le revoilà Premier, tout beau tout neuf avec un Quinze de France et non les 30 bras cassés de "Domenech".
Quant à la conclusion de M. Bilger, elle s'applique partout. Y compris au domaine du blog, donc à moi, blog où M. Bilger nous murmure, nous intime, nous propose et nous regarde danser.

Il faut l'admettre : le Pouvoir fait ce qu'il veut de la nature humaine parce que celle-ci n'est jamais assez forte et digne pour résister à ce que celui-ci lui murmure, lui intime ou lui offre. Ce n'est pas vrai qu'en politique.

Dansez, dansez !

Ludovic

Bonjour M. Bilger,

Excellent billet, merci pour le clin d'oeil aux "Caractères" de La Bruyère.
Ce remaniement tant attendu, depuis son annonce en mars dernier, soit tout de même depuis huit mois, a placé les membres du gouvernement dans une situation inédite par sa durée.
Entre les résignés qui comme Bernard Kouchner, tenté par la démission tout au long de l'été, mais qui finalement plutôt que de claquer la porte, attend d'être remercié pour épargner sa compagne Christine Ockrent à la direction générale de France 24 (300 000€ de revenus annuels tout de même), ceux qui s'accrochent et se taisent pour en être encore, celui qui se voyait déjà Premier ministre et dont les états d'âme n'en finissent plus de dégouliner dans la presse depuis 15 jours, l'actuel tenant du titre dont le départ était une évidence pour tous (vous et moi inclus) et qui serait de nouveau le mieux placé à sa propre succession, ceux qui comme Alain Juppé annoncent quasiment leur retour programmé et le porte-feuille correspondant (Défense Nationale semble-t-il), c'est une savoureuse galerie de portraits qui nous est offerte.
Chacun s'essaye de pronostiquer le résultat d'un jeu de chaises musicales.
Juste pour le plaisir de l'exercice, je vais aussi me risquer à un pronostic, qui sera sans doute contredit dans quelques jours, mais parions toujours. François Fillon devrait être maintenu Premier ministre, Jean-Louis Borloo forcément amer restera malgré tout et quoi qu'il ai laissé filtré dans la presse, peut-être à un autre ministère, Valérie Pécresse garde des Sceaux-ministre de la Justice, Luc Chatel restera sans doute à l'Education nationale tout comme Christine Lagarde à l'Economie, mais je crains pour le maintien de Frédéric Mitterrand à la Culture, Claude Guéant devrait passer à l'Intérieur tandis que Brice Hortefeux deviendrait Secrétaire Général de l'Elysée, l'imbuvable Frédéric Lefebvre, incroyablement silencieux pour un porte-parole, devrait faire son entrée, probablement au Tourisme. Parmi les sortants, outre Kouchner qui a déjà fait ses adieux, quelques gaffeurs et gaffeuses patentés comme Fadela Amara, discréditée par l'affaire de son logement de fonction et qui s'est lancée prématurément dans les bras de Borloo (c'est une métaphore bien entendu), Nadine Morano, fidèle amie mais nullité politique, Roselyne Bachelot affaiblie depuis la gestion calamiteuse de la pandémie grippale, Rama Yade et ses rétropédalages à répétition, Marie-Luce Penchard qui devrait payer sa calamiteuse campagne des régionales en outre-mer, Hervé Morin qui semble être seul à croire à un avenir présidentiel possible, j'en oublie sans doute beaucoup.
Attendons donc lundi la fin de cet interminable suspens, mais je gage que la montagne accouchera d'une souris, et pour patienter souhaitons à tous les membres du gouvernement et tout particulièrement à Jean-Louis Borloo un excellent week-end.

Achille

Je me suis permis de mettre un nom derrière chacun de vos « Il y a ceux... » histoire d’illustrer votre propos. Car rien ne vaut un bon exemple. Il y a bien certains ministres qui peuvent remplir plusieurs cases, mais j’ai préféré essayé d’en trouver une pour chacun d’eux.

Il y a ceux qui se vantent de n'avoir rien demandé parce qu'ils ont déjà tout obtenu dans les coulisses. (Luc Chatel)
Il y a ceux qui se déclarent prêts à occuper un poste qui ne leur est promis que par eux-mêmes ou leurs amis. (F. Fillon)
Il y a ceux qui feignent une modestie affectée, jouent les humbles en rêvant qu'on remarque leur modestie alors que c'est leur artifice qui éclate et leur ambition mal masquée qui éclabousse le paysage médiatique. Ils n'auraient pas "les épaules" pour qu'on leur fasse le crédit d'avoir "la tête" ! (Bruno Le Maire)
Il y a ceux qui, au contraire, dans une forfanterie permanente, s'estiment capables de tout sans avoir jamais rien démontré, sinon leur aptitude à l'illusion sur eux-mêmes. (Nadine Morano)
Il y a ceux qui jouent par avance les persécutés pour conjurer le mauvais sort et attendrir qui décidera en définitive de leur sort. (J-L Borloo)
Il y a ceux qui se mettent à disposition en se persuadant, farauds, qu'ils sont indispensables. Et qui doutent chaque jour davantage. (F. Baroin)
Il y a ceux qui se savent nécessaires et dissimulent leur discret contentement derrière une humilité à peu près aussi plausible qu'une Rama Yade ne démentant pas ses propos de la veille ou une Rachida Dati sans histoires ! (Claude Guéant)
Il y a ceux qui aspirent à un grand destin, ont un nom mais cultivent une idolâtrie dont je ne suis pas sûr qu'elle plaise tant au président comparé par un Henri de Raincourt à Louis XIV. (Christine Lagarde)
Il y a ceux qui, à force de louer, ne se font plus vraiment entendre. Quand ils sortent de l'hyperbole et se lancent comme des "grands", on se demande ce qui leur a pris et quelle imprudente audace les a saisis. On ne les apprécie que courtisans. Il y faut aussi du talent. (Frédéric Lefebvre)
Il y a ceux qui se croient habiles en s'abritant derrière un autre pour que la fortune politique qu'ils lui prêtent soit contagieuse. Ils "attrapent" souvent l'échec. (Brice Hortefeux)
Il y a ceux qui se taisent mais qui, manque de chance, ne parviennent pas à faire écouter leur silence ou remarquer leur effacement. Ils ont déjà disparu. (Valérie Pécresse)
Il y a ceux qui sont heureux d'avoir fait un petit tour et puis s'en vont. (Dominique Bussereau)
Il y a ceux qui en ont assez des problèmes d'identité et voudraient voir redorer un blason mis à mal aussi bien à droite qu'à gauche. (Eric Besson)
Il y a ceux qui n'ont rien fait mais en ont abusé contrairement au conseil de Chamfort. (Fadela Amara)
Il y a ceux qui continuent à travailler en se demandant si cela suffira. (Roselyne Bachelot)
Il y a ceux qui tentent de plaire mais n'y arrivent pas. (Michèle Alliot-Marie)
Il y a ceux qui agacent mais plaisent tout de même. (Bernard Kouchner)
Il y a beaucoup d'adultes retombés en enfance et qui attendent tout du maître. (Rachida Dati, Pierre Lellouche et puis tous les autres non déjà cités)

Véronique Raffeneau

Philippe, une amie qui me fait l'amitié de me lire dans votre blog m'a envoyé un mail pour me dire que la liste du gouvernement Pompidou (janvier 1966/avril 1967) était somme toute une horreur, un cauchemar et une honte, affreuse, si nous la comparons avec celle du gouvernement Fillon. Exemple : les personnalités Hortefeux et Besson, en comparaison, sont elles on ne peut plus estimables.

"On ne les apprécie que courtisans. Il y faut aussi du talent."

écrivez-vous en décrivant avec votre ton Grand Siècle notre Ferme célébrités rehaussée par des dîners de cons très justement évoqués par Achille et Jabiru.

La différence c'est que je ne parviens pas à imaginer G. Pompidou, P.Messmer, E. Faure M. Couve de Murville, J. Foyer ou R. Frey QU'EN courtisans.

Ceux d'aujourd'hui, à l'exception de C. Lagarde et de N. Kosciusko-Morizet, SI !

Jean-Marie THIERS

Que voilà du joli style, à la Paul Léautaud, sans adjectif inutile ni adverbe intempestif.
Combien, déjà, ont évoqué l'agitation autour du pouvoir, l'espoir d'en recueillir une miette, d'en exercer un pan ?
Serait-il si proche du veau d'or qu'on s'y rue, le fer en main, dans le sang et dans la fange ?
Encore la sauvagerie s'expose-t-elle dans ses actes, alors qu'il faut chercher sous les gerbes et les brassées le noyau dur de la nature du titulaire, sa faculté d'abaissement, sa capacité de revanche.
On rencontre cela chez certains hauts fonctionnaires aussi, débarrassés de toute crainte matérielle et exerçant, pour leur bénéfice, des fonctions qui les hissent jusqu'aux franges de la gloire.
Combien, par ailleurs, oeuvrent, gentils ou désagréables, sévères ou indulgents, qui sont la couche vivante où croissent les fleurs politiques.
Truisme, certes, décevant, tant s'imbriquent chez nous le bon et le mal.
Tiens, cela me donne une idée : je m'en vais relire Saint-Simon...

Catherine JACOB

« Les ministres dansent sous l'œil ravi et lucide du président. Il tire les ficelles d'un monde où le désir de persévérer dans son être ministériel n'est pas loin de faire sombrer dans le néant sur le plan du caractère et de la personnalité. Le président encourage, décourage, fait sortir de l'ombre ou renvoie dans l'obscurité. Il joue avec eux qui, jusqu'au bout, acceptent ces règles dont le respect les dégrade. Nicolas Sarkozy en sait long, maintenant, sur beaucoup.

Tout ce qui se déroule depuis le mois de mars réjouit les cyniques et désespère les idéalistes. Il faut l'admettre : le Pouvoir fait ce qu'il veut de la nature humaine parce que celle-ci n'est jamais assez forte et digne pour résister à ce que celui-ci lui murmure, lui intime ou lui offre. Ce n'est pas vrai qu'en politique.

Dansez, dansez ! »

Quel est donc ce collègue européen de Corinne Lepage qui lui aurait récemment susurré : « Quand je pense à la France, je suis partagé entre l'envie de rire et celle de pleurer. »
Tout cela est décidément fort fâcheux. Surtout quand à leur petit niveau tous les citoyens Lambda se démènent, nécessairement donc, en vain, pour donner de leur pays la meilleure image.

Christian C

Cher Philippe Bilger,
Votre « danse des caractères » serait du plus bel effet comique si elle n’illustrait le comportement d’hommes et de femmes qui devraient, en principe, ne susciter qu’admiration et estime.
L’évocation de ces saynètes me ramène irrésistiblement à la scène finale d’un film qui ne restera pas à la postérité mais dessinait un portrait féroce de la nature humaine : « Que les gros salaires lèvent le doigt ! »
Ceux qui ont vu ce film ont certainement encore en mémoire les affrontements sournois et malsains entre cadres menacés de licenciement, couronnés dans cette scène finale par un pitoyable et humiliant jeu de chaises musicales.
Jean Poiret, qui y tenait le rôle du dirigeant obligé de se séparer de collaborateurs qu’il ne parvenait pas à désigner, y était admirable de duplicité, de vice, de mépris.
Mais là, c’était du cinéma.

calamity jane

Dansons et chantons sous la pluie de mensonges, de promesses oubliées, de promotions indispensables au décorum de la
pêche aux voix, de promulgation de lois exhibant des discriminations à adjectifs
variables (positive, négative, admissible).
Dansons et chantons sous la pluie d'intention de remaniements et peut-être qu'il
(le président) n'a pas un éventail de personnalités à nommer si fourni que l'on
pourrait le supposer ; la rupture peut
parfois se trouver là où on ne l'attendait
pas !
Profitons donc de cette belle journée; ce
sera toujours ça de pris sur l'adversité.

mike

Oui, Nicolas Sarkozy est le nouveau "Volpone".
Votre post devrait être lu et médité à la rentrée de Sciences Po. Bravo mille fois!

P

Joli billet, Monsieur Bilger.
Un peu à la manière de... vous dites, vous, La Bruyère, je dirais plutôt Saint-Simon ou La Rochefoucauld dans le "Parallèle des hommes et des animaux".
Bien pour la forme, donc.
Pour le fond... il aurait évidemment pu être écrit du temps de François MITTERRAND qui, pour ce qui est de faire danser les courtisans n'était pas le dernier.
Mais aussi du temps du Général où, quoi qu'en dise l'unanimisme actuel, la courtisanerie, la lâcheté et la veulerie avait atteint, si j'ose ainsi dire, des sommets.

Jabiru

Il y a ceux qui se sont d'abord servis avant de servir.
Il y a ceux qui rêvent d'en faire autant etc.
Imaginons un instant qu'un grand patron d'une entreprise privée annonce aux cadres de son staff qu'il vont gicler d'ici 6 mois ! La chienlit à bord assurée.
Et pour départager les challengers, pourquoi pas un dîner de cons ou un week-end à la campagne.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Les ministres dansent sous l'oeil ravi et lucide du président. Tout ce qui se déroule depuis le mois de mars réjouit les cyniques et désespère les idéalistes. Il faut l'admettre : le Pouvoir fait ce qu'il veut de la nature humaine parce que celle-ci n'est jamais assez forte et digne pour résister à ce que celui-ci lui murmure, lui intime ou lui offre. Ce n'est pas vrai qu'en politique.
Dansez, dansez ! »

Ainsi donc vous comparez cette situation ubuesque à une sorte de bal masqué où courtisans qu’ils soient ministres, futurs ex-ministres ou futurs nouveaux ministres se cachent derrière son loup pour mieux arriver à ses fins.

Moi j’aurai tendance à comparer ce spectacle affligeant à l’émission de télé-réalité « La ferme célébrité » avec des participants complètement mégalos du même acabit que Mickaël Vendetta ou encore des écervelées qui n’ont rien à envier à Loana.

Mais à chacun sa métaphore.

Je pense que Sarkozy, qui n’a jamais réussi à être Premier ministre, prend effectivement un plaisir cruel à ce petit jeu. Il fait ressentir à « ses » ministres ce que lui-même a pu éprouver durant le second mandat de Jacques Chirac où il attendait tous les matins en se rasant sa future nomination... en vain.

Il n’empêche qu’en cette période où l’on commémore le 40ème anniversaire du décès du Général, on peut mesurer toute la distance qui le sépare de notre actuel Président.

Dans son livre « Au fil de l’épée », Charles de Gaulle montre tout l’attachement qu’il portait au secret.

Il y dit notamment :

Ne mettre personne au courant de ses intentions.

Le secret doit accompagner toute action ; c’est l’art du chef.

Le chef parle peu et juste. Il pratique souvent le silence.

Rien ne rehausse plus l’autorité que le silence.

On peut certes se dire que ce luxe de précautions lui a été inspiré de situations périlleuses rencontrées en temps de guerre où le secret avait une importance vitale. Il les a reproduites dans sa vie politique.

Il n’en demeure pas moins que Sarkozy lui, fait exactement le contraire. Disant ce qu’il compte faire des mois à l’avance et finalement la conjoncture ayant évolué, faisant exactement le contraire.

On ne saurait comparer ce qui n’est pas comparable.

Véronique Raffeneau

Juste une précision en rapport avec mon premier post.

Je pense qu'on ne manquera pas de m'opposer qu'entre de Gaulle et Sarkozy, Fillon et Pompidou, il faut compter avec les Trente Glorieuses, les environnements alors plus faciles, etc., etc.

Ce qui est accablant pour la période d'aujourd'hui en comparaison du monde d'hier, c'est à mon avis le fait que les personnalités politiques et celles qui exercent présentement des responsabilités de pouvoir ont eu pratiquement, pour certaines d'entre elles, quarante ans, pour d'autres trente ans ou vingt ans d'expérience pour comprendre et affronter en face les réalités d'une société en crise, pour apprendre et s’'efforcer d'agir en hommes et femmes d'Etat.

Au lieu de cela, elles se sont noyées et confondues avec la course effrénée aux honneurs et aux privilèges. Pour au final, ne produire qu’une classe politicienne, présidentiable et ministrable dotée d'un niveau d'éthique, d'un sens de l'intérêt d'Etat et général totalement effondrés, jamais atteints.

Véronique Raffeneau

"Il est évident que sous les présidences précédentes nous n'aurions jamais assisté à un tel déballage démocratiquement obscène."

Je pense que le déballage dont vous parlez est à relier directement à l'insignifiance et à l'ère du vide qui caractérisent la classe politique actuelle et son environnement.

Alain Minc avait totalement raison quand il a dit à Nicolas Demorand il y a quelques mois sur France Inter que les politiques aujourd'hui font exactement le même métier que les médiatiques.

D'accord, je place à part Christine Lagarde et Nathalie Kosciusko-Morizet: je pense qu'il y a du vrai répondant chez ces deux personnalités.

Pour le reste, est-ce parce que je vieillis, est-ce parce qu'à l'échelle mondialisée des enjeux, les choses et notre monde quotidien se sont radicalement transformés, que les personnalités qui composent la présidence Sarkozy et le gouvernement Fillon m'apparaissent si ridiculement minces et si déconsidérées ?

Je pense que nous avons dans la liste que je reproduis, et à une majorité écrasante, des niveaux et des densités de personnalité à la mesure et comparables avec, par exemple, la foule du tout venant récemment nommé par le fait du Prince dans des institutions genre Conseil économique et social ou Conseil d'Etat.

Premier ministre: François Fillon
Ministre d'État, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat: Jean-Louis Borloo
Ministre d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés: Michèle Alliot-Marie
Ministre des Affaires étrangères et européennes: Bernard Kouchner
Ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi: Christine Lagarde
Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales: Brice Hortefeux
Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique: Éric Woerth
Ministre de l'Éducation nationale, Porte-parole du gouvernement: Luc Chatel
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche: Valérie Pécresse
Ministre de la Défense: Hervé Morin
Ministre de la Santé et des Sports: Roselyne Bachelot
Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État: François Baroin
Ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche: Bruno Le Maire
Ministre de la Culture et de la Communication: Frédéric Mitterrand
Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire: Éric Besson
Ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire: Michel Mercier
Ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives: Marc-Philippe Daubresse.

Aussi, en comparaison de la liste qui suit, même en dépit de personnalités naturellement discutables, en réalité, j'ai presque envie de pleurer :

Premier ministre : Georges Pompidou
Ministre d'État, chargé des Affaires culturelles : André Malraux
Ministre d'État, chargé de la Réforme administrative : Louis Joxe
Ministre d'État, chargé des Départements et Territoires d'Outre-mer : Pierre Billotte
Garde des Sceaux, ministre de la Justice : Jean Foyer
Ministre des Affaires étrangères : Maurice Couve de Murville
Ministre de l'Intérieur : Roger Frey Ministre des Armées : Pierre Messmer Ministre de l'Économie et des Finances : Michel Debré
Ministre de l'Éducation nationale : Christian Fouchet
Ministre de l'Équipement : Edgard Pisani Ministre de l'Agriculture : Edgar Faure
Ministre de l'Industrie : Raymond Marcellin Ministre des Affaires sociales : Jean-Marcel Jeanneney
Ministre des Anciens combattants et Victimes de guerre : Alexandre Sanguinetti
Ministre des Postes et Télécommunications : Jacques Marette
Ministre de la Jeunesse et des Sports : François Missoffe
Ministre délégué, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales : Alain Peyrefitte.

Bon, des inventaires reproduits tels quels, je sais, ce n'est pas terrible, terrible pour une mise en page légère.

Mais franchement, même reproduits ainsi, je trouve le contraste si saisissant et tellement consternant...

Mais quelle déception !

Jean-Dominique Reffait

Excellent !
C'est dommage ce style tout de même...

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