Bonne nouvelle : MAM n'est plus ministre de la Justice.
Mauvaise : en dépit de son triste bilan elle est récompensée par un poste prestigieux et elle n'a pas oublié son compagnon dans son bonheur public. A décourager ceux qui naïvement relient réussites et promotions (Le Monde, Le Figaro, Le Parisien, nouvelobs.com, Marianne 2) !
Maintenant, Michel Mercier, le nouveau garde des Sceaux, va devoir découvrir, apprivoiser et servir ce corps à la fois conservateur, agité et étrange que constitue la magistrature. Mais pas médiocre, contrairement à ce que croient trop volontiers les politiques qui compensent leurs hommages formels par une lucidité aigre et dépréciative.
Je suppose que, pas plus que ses prédécesseurs, Michel Mercier ne va s'installer place Vendôme avec un programme tout fait dans sa tête. Il observera, écoutera, agira. Réagira, je l'espère, si la situation l'exige.
Puis-je modestement lui suggérer quelques orientations très générales.
Qu'il ne croie pas que la magistrature n'est composée, pour les débats, les consultations et les commissions qui pullulent abusivement - des substituts à l'impuissance ? -, que des syndicats et, à rebours, des "béni oui-oui" de la justice officielle qui défendent des positions plus que des convictions et sont prêts à s'aligner sur le dernier offrant. Il y a de nombreux magistrats qui ne se reconnaissent ni dans les premiers ni dans les seconds. On a le devoir, pourtant, de les considérer aussi. La Justice n'est pas un bloc.
Qu'il ne croie pas que nous attendons avec impatience un ministre omnipotent et omniprésent. Au fond, nous espérons enfin un grand garde des Sceaux de l'abstention qui aura l'intelligence de comprendre qu'il y a une forme de prurit échevelé et vain qui ressemble à de la bêtise. Plutôt que de lancer sans cesse des fusées sans se soucier de leurs retombées, pourquoi ne pas méditer avant ? Pourquoi, par exemple, "déshabiller" la cour d'assises pour "habiller" les tribunaux correctionnels quand la présence des jurés dans la première est irremplaçable et sera au moins très sujette à caution et difficilement réalisable avec les seconds ? Je suggère plutôt que pour toutes les justices qui vont mal, sont trop lentes et découragent nos concitoyens - la pénale, la sociale, la commerciale et la civile -, le ministre fasse établir un tableau d'évaluation, cour d'appel par cour d'appel, et qu'il le rende public. Sa politique alors, toute simple, consisterait à injecter des moyens et à amplifier l'assistance professionnelle dans les univers les plus sinistrés. Pour qu'ils se mettent à niveau.
Qu'il ne croie pas, quand il aura à proposer hommes et femmes pour des postes de haute responsabilité au parquet, que les complaisants seront de meilleure facture que les indociles. Qu'il choisisse ceux qui auront fait leurs preuves - avec ce critère, combien aujourd'hui disparaîtraient de la lumière ! - et méritent d'être soutenus et promus. Qu'il se souvienne que des trésors professionnels existent en province et que le label parisien ne démontre rien, ni pour ni contre.
Qu'il ne croie pas, parce qu'il est dans un gouvernement de droite, qu'il n'a pour mission que le réalisme sec, la sévérité brute et le discours manichéen. Peut-être parviendra-t-il enfin à appréhender les deux bouts de la chaîne et à inspirer des mesures qui se définiront par un humanisme efficace, une rigueur mais fine et pertinente. L'humain et le technique ne sont pas inconciliables. S'ils l'étaient, ce serait à désespérer de la démocratie et de nos pratiques à venir.
Qu'il ne croie pas que le ministre de l'Intérieur doive être nécessairement flatté et courtisé au point qu'hier on avait l'impression désagréable qu'avec le consentement de MAM, il occupait quasiment deux fonctions. Il agissait place Beauvau et proposait place Vendôme. Cela ne signifie pas non plus qu'il faille entrer dans une guerre permanente avec Brice Hortefeux, parce qu'elle serait dévastatrice pour la cohérence et la justesse de notre politique globale contre l'insécurité. Quoi qu'en pensent des magistrats plus prêts à dénigrer la police que la délinquance, la première est confontée à l'immédiat et au choc de la réalité transgressive, une alliée capitale pour la justice et rien ne serait pire que de continuer souvent à la traiter comme si elle était de trop et présumée coupable, quoi qu'elle fasse ou ne fasse pas.
Qu'il ne croie pas que des mots suffiront pour désengorger les prisons et y instiller dignité humaine et décence matérielle. Aussi bien pour la condition des détenus provisoires et condamnés que pour le sort des surveillants qui exercent une fonction remarquable mais qui en ont assez qu'on les paie de promesses. Non seulement une telle politique de bon sens ne serait pas incompatible avec une exécution des peines enfin cohérente, aussi éloignée du systématisme de l'exécution partielle que d'une brutalité sommaire, mais au contraire elle la permettrait, la faciliterait. La honte ce n'est pas la prison. C'est l'état des lieux d'enfermement.
Qu'il ne croie pas à l'utilité de la démarche schizophrénique. La réalité pénible, dérangeante demeure même quand on prétend l'effacer par des dénégations ridicules qui fragilisent encore plus un ministre déjà discrédité. L'affaire Woerth-Bettencourt demeure plus que jamais politique après que MAM absurdement a proféré l'inverse. La justice ne s'est pas améliorée, et le tableau judiciaire ne s'est pas miraculeusement embelli, même après que votre prédécesseur a osé soutenir que tout avait "bien fonctionné" dans la gestion de ces procédures. L'indépendance de la justice est une exigence trop belle pour être invoquée seulement quand elle vise à justifier une passivité qui refuse de se mêler de ce qui la regarde. On a besoin d'un ministre qui ne mente pas et avoue ce qui crève les yeux et l'esprit.
Qu'il ne croie pas, enfin, que les magistrats, toutes tendances confondues, quand ils aspirent à la liberté de leur comportement professionnel dans les dossiers "sensibles" et qu'ils dénoncent les pressions et les influences trop souvent légitimées par ceux qui devraient s'en plaindre et en souffrir, soient de dangereux gauchistes, des trublions pourfendeurs de l'Etat. Ils veulent seulement le respect d'un Etat de droit que les candidats exploitent avant et oublient ou négligent pendant. Les magistrats veulent l'élargissement de l'autonomie judiciaire, de l'espace démocratique, l'approfondissement de la morale publique parce que leur lot quotidien est de composer avec ces notions aussi bien techniques que républicaines. Ils demandent qu'on leur permette ce qu'on leur avait annoncé. La contrepartie de leur pouvoir devrait être naturellement, pour éviter les errements farfelus et incongrus, l'amplification d'un vrai contrôle professionnel (et non pas idéologique) et l'instauration d'un nouveau système de responsabilité. Le magistrat doit être libre, soit, mais pas de faire n'importe quoi quand l'absurdité est avérée.
Nous ne sommes pas seuls dans ce combat légitime. Même si nous oublions trop souvent que c'est lui qui doit donner sens et efficacité à notre action, le citoyen est à nos côtés pour que nous ayons la force, le courage et le savoir en vue de cette incarnation quotidienne de l'Etat de droit. La société nous veut exemplaires, nous souhaite indépendants et nous désire responsables : elle a raison.
Monsieur le garde des Sceaux, vous avez toutes les cartes pour vous consacrer au pouvoir de la justice et non pas à la justice du pouvoir, quelle que soit l'apparence de celui-ci.
« Quoi qu'en pensent des magistrats plus prêts à dénigrer la police que la délinquance, la première est confrontée à l'immédiat et au choc de la réalité transgressive, une alliée capitale pour la justice et rien ne serait pire que de continuer souvent à la traiter comme si elle était de trop et présumée coupable, quoi qu'elle fasse ou ne fasse pas. »
Je viens de découvrir un intéressant article en français bien que signé Kazumichi HASHIMOTO, Université de Tokyo et qui indique que :
Fondée en 1895 à la préfecture de police de Paris, celle-ci a servi de modèle pour la formation des policiers du monde entier. En retraçant son histoire, nous réfléchirons, dans un premier temps, sur le savoir que cette formation a transmis aux jeunes agents de police.
Comme nous le verrons, il s’agissait de distinguer l’innocent du criminel, le récidiviste du délinquant primaire. La suite pour ceux que cela intéresse en cliquant sur : http://utcp.c.u-tokyo.ac.jp/publications/pdf/UTCPBooklet_10_009-019.pdf
- Un peu long, mais fort instructif. L'art. est paru dans 'Philosophie et Éducation II: Le droit à la philosophie (UTCP Booklet 10)' en ligne sur The University of Tokyo Center of Philosophy L'article est tiré du mémoire de maîtrise de l'intéressé intitulé : "De la classification à l'identification: Alphonse Bertillon (1853-1914) et l'anthropométrie judiciaire" et soutenu en 2003 à Nantes.
Rédigé par : Catherine JACOB | 29 décembre 2010 à 11:51
Harry Prouteur et l'ordre du Phénix fait des tours de passe-passe ! Une magie noire cousue de fil blanc, sur son coussin péteur !
Message personnel :
Si vous m'autorisez monsieur Bilger, avec au passage l'expression de mon respect et de mon admiration pour vos billets (entre autres), j'ai écrit "une prose", je cherche
un éditeur (non politique ! non social... etc. enfin tout ce qui n'est pas sujet à polémique). Si passait par là... un sponsor de ce genre ! (J'ai plein plein d'autres idées plutôt drôles ! Mais avec royalties !)
Rédigé par : regina | 21 novembre 2010 à 20:48
L'instauration de jurys dans les tribunaux correctionnels est une absurdité, comme vient de le déclarer Robert Badinter. De plus elle est irréalisable, compte tenu du nombre d'affaires traitées par ces tribunaux. Si cette réforme ne devait concerner que les délits les plus graves, nous assisterions alors à la création de mini cour d'assises et en appel il faudrait faire instaurer de nouveau des jurés.
Le nouveau garde des Sceaux hérite d'un projet démagogique alors qu'il est indispensable d'augmenter le nombre de magistrats, quitte à utiliser le mode de recrutement parallèle en nommant des professionnels du droit, sans oublier le personnel des greffes en nombre très insuffisant et sans parler des locaux !
Nous avons vu en province ce que donnait la réforme de la carte judiciaire : des tribunaux engorgés, des magistrats et des fonctionnaires débordés, des distances importantes à faire par les justiciables.
On a l'impression que toutes les réformes entreprises par ce gouvernement en matière judiciaire ou sécuritaire sont purement électoralistes et ne répondent pas aux défis posés par la délinquance moderne.
Rédigé par : Robert | 21 novembre 2010 à 09:13
Bonjour M. Bilger,
"Angélique" comme on le surnomme déjà à la Chancellerie, a dû omettre de vous lire puisqu'il envisage de créer des jurys populaires en appel des tribunaux correctionnels pour les délits les plus graves.
Oh bien sûr cette brillante idée n'est pas venue toute seule à l'esprit du nouveau garde des Sceaux qui ne fait que relayer la volonté présidentielle en la matière.
Qui se souvient au fait que Michel Mercier, dont l'étonnante promotion a dû le surprendre lui-même, était déjà ministre dans le précédent gouvernement (espace rural et aménagement du territoire) ? Sa discrétion fût telle que personne n'avait même remarqué sa présence.
Quelle grande réforme menée par lui a-t-elle pu motiver cette brillante promotion ?
Serait-il, de par ses interventions médiatiques, soudain devenu un maillon indispensable de ce "gouvernement de combat" ?
Il fallait bien donner un os à ronger aux centristes pour adoucir l'effet de l'éviction de la plupart de ces derniers du gouvernement et le choix d'une personnalité effacée sur un poste régalien n'est sans doute pas anodin au regard des grands dossiers sensibles qu'il va devoir gérer.
Michel Mercier fera ce qu'on lui demandera de faire, ne comptons pas trop sur lui pour faire preuve d'audace.
Je suis sans doute très mauvaise langue, mais je m'interroge sur le classement sans suite par le parquet d'une enquête sur l'attribution d'un marché de transports en commun à Lyon dans laquelle était impliqué Michel Mercier, une semaine à peine avant sa nomination place Vendôme.
Mais que vais-je imaginer ? Ce ne peut être qu'élucubrations de ma part.
Rédigé par : Ludovic | 20 novembre 2010 à 12:02
Lundi P. Bilger faisait péter les bouchons de Mercier et mardi patatras, Karachi sur la table et un peu partout, vite du papier ! Une serpillière !
Rédigé par : Savonarole | 19 novembre 2010 à 19:37
En entendant le remaniement des ministres et que Mme Alliot-Marie quittait sa place de garde des Sceaux j'ai de suite compris qu'elle n'irait pas au procès Fofana.
Rédigé par : marjorie | 19 novembre 2010 à 13:22
Encore du travail pour le nouveau ministre!
Conflits d’intérêts
La justice s'auto-améliore encore avec des magistrats ou épouse de magistrat ancien conseiller juridique du président Chirac, ou épouse l’un des premiers magistrats de France qui fait l'actualité.
Côte d’Ivoire : Comment Bolloré s’assure la complaisance de la Justice
http://matchafa.quebecblogue.com/2007/08/29/malheureusement-pour-bollore-les-togolaises-sont-moins-facile-a-corrompre-que-les-francaises/
Rédigé par : Choubidou | 18 novembre 2010 à 17:29
Oui, bon, est-ce bien l'essentiel ?
Que fait surtout un ministre de la Justice, ou plutôt son cabinet ?
Gérer un budget, un parc immobilier, des cessions, des acquisitions, des concessions (au secteur privé).
Je vous épargne volontiers la seconde partie de l'appréciation de Clinton : It's the economy...
On veut croire que l'abandon des poursuites du parquet de Lyon dans l'affaire du marché de la liaison aéroport Saint-Ex-Lyon-ville, qui visait le nouveau ministre, n'a pas été dicté par des considérations... diverses.
Raminagrobis, le surnom du ministre, est nommé réellement pour quoi ? Pour ce que vous décrivez ? On peut y croire.
Question chiasme, dans votre formule finale, on pourrait souvent remplacer « justice » par « affaires ».
Rédigé par : Jef Tombeur | 18 novembre 2010 à 14:25
Prédécesseurs et conflits d’intérêts.
Je propose au nouveau ministre d’étudier le cas de M. Perben
- qui a eu en tant que garde des Sceaux accès à des informations sensibles et confidentielles
- qui a prêté son serment d’avocat tout en conservant des responsabilités politiques
http://www.lexpress.fr/actualites/1/l-ancien-garde-des-sceaux-dominique-perben-prete-son-serment-d-avocat_899797.html
- et qui a rejoint une start-up dans laquelle on retrouve son beau-fils
http://www.leprogres.fr/fr/permalien/article/3089134/Dominique-Perben-va-bientot-endosser-la-robe-d-avocat.html
Rédigé par : Choubidou | 18 novembre 2010 à 13:16
@Frank THOMAS | 18 novembre 2010 à 09:56
« NB pour les stylistes et philologues amateurs : la figure qui se trouve en conclusion du billet de M. Bilger est une RÉVERSION et non un CHIASME qui, lui, reprend non pas les mêmes mots en les inversant, mais des mots de même catégorie grammaticale. »
Tant que la RÉVERSION ne consiste pas en une RÉTROCOMMISSION, vous ne trouverez personne ici pour vous contredire:-)
Rédigé par : Catherine JACOB@Frank THOMAS | 18 novembre 2010 à 13:07
En 2007, j'ai voté Bayrou au premier tour et nul au second.
Je comprends que vous vous en moquiez, je ne le dis que pour rendre ce qui suit audible.
Autant la constitution du premier gouvernement Fillon m'est apparue comme une opération purement médiatique et démagogique, avec des quotas alléchants, une "ouverture" piège à gogos, etc, autant je serais moins sévère pour Fillon II.
Oui, bien sûr, on peut avoir des réticences sur tel ou telle, mais l'ensemble me paraît cohérent et possiblement efficace.
Les critiques de la Gauche, de ce point de vue, en disent assez long sur sa crainte, à mon avis fondée, que ce gouvernement parvienne à remplir une partie de sa feuille de route, et que les élections de 2012, du coup, ne soient pas la partie de plaisir dont les derniers mois lui ouvraient la riante perspective.
NB pour les stylistes et philologues amateurs : la figure qui se trouve en conclusion du billet de M. Bilger est une REVERSION et non un CHIASME qui, lui, reprend non pas les mêmes mots en les inversant, mais des mots de même catégorie grammaticale.
Rédigé par : Frank THOMAS | 18 novembre 2010 à 09:56
"On se serait cru à une télé réalité antisarko où les trois candidates rivalisaient..."
C'est Sego qui a gagné. Pour une fois...
Vraiment triste de se comporter comme cela.
Rédigé par : jpledun@sylvain | 17 novembre 2010 à 23:36
@ Savonarole
Quand j'entends parler Millon, je devine qu'il est pour la liberté de la Bresse...
Rédigé par : Alex paulista | 17 novembre 2010 à 23:24
Il fallait oser : Le vain nouveau est arrivé.
Rédigé par : Francois F. | 17 novembre 2010 à 23:07
Si on regarde bien, Michèle Alliot-Marie est rentrée dans les cercles restreints du pouvoir grâce à sa relation avec son professeur M. Alliot.
Aujourd'hui elle renvoie l'ascenseur en précédant son compagnon dans ces mêmes cercles.
C'est beau l'égalité des sexes. Pas très efficace au niveau de la progéniture, mais au fond ce n'est pas plus mal...
Rédigé par : Alex paulista | 17 novembre 2010 à 22:43
@Patrick Pike
Notre chère Catherine, plus prompte à coller des étiquettes qu'à donner sa formule, veut garder pour elle seule le secret... mais je vais vous le révéler :-)
Vous repérez une image sur google (pas plus de 400x400... PB vous en remerciera), vous copiez l'adresse URL du site web sur laquelle elle se trouve et vous la
copier ainsi dans cette "balise html" :
<*img src="http://www.siteweb/repertoire/image.jpg">
Prenez soin de tout placer entre < et >, de mettre un espace entre img et src et surtout d'enlever le * que j'ai mis après le < sinon la balise aurait été invisible comme ici :
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 17 novembre 2010 à 20:45
"Puis-je modestement lui suggérer quelques orientations très générales."
Ho! Monsieur l'avocat Général... à votre âge et à votre expérience vous croyez encore au Père Noël ?
Il n'est en fonction que pour 18 mois seulement. Tout au plus servira-t-il simplement des suppositoires pour calmer les inflammations.
Mais bon... il est permis de rêver !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 17 novembre 2010 à 19:30
« Bonne nouvelle : MAM n'est plus ministre de la Justice.
Mauvaise : en dépit de son triste bilan elle est récompensée par un poste prestigieux et elle n'a pas oublié son compagnon dans son bonheur public. A décourager ceux qui naïvement relient réussites et promotions»
Rien de plus normal monsieur Bilger.
On appelle ça le principe de Dilbert dont je joins ici deux règles de base qui justifient cette nomination :
Les travailleurs les plus inefficaces sont systématiquement mutés aux postes où ils risquent le moins de faire de mal.
Rien ne définit mieux l'être humain que sa disposition à faire des choses absurdes pour obtenir des résultats totalement improbables.
Rédigé par : Achille | 17 novembre 2010 à 18:15
« Bonne nouvelle : MAM n'est plus ministre de la Justice.
Mauvaise : en dépit de son triste bilan elle est récompensée par un poste prestigieux et elle n'a pas oublié son compagnon dans son bonheur public »
.
«J'étais ministre et il avait vocation à l'être. Notre rêve, c'était de nous retrouver tous les deux au gouvernement et, là, de nous embrasser sur le perron de l'Élysée devant les photographes, pour mettre tout le monde devant le fait accompli...».Elle, le 26 septembre 2007
Mais c'est pas tout mimi tout ça. Allons, allons, monsieur l'avocat général ne jouez pas les rabat-joie et soyez moins pessimiste. Lorsque le hasard vient à mettre The right man at the right place auprès du right minister, and finally himself at the right place & at the right time, ça ne se limite pas nécessairement à Maple Leaf Rag (a multi-strain ragtime march with athletic bass lines and upbeat melodies), mais c'est également susceptible de faire Sensation. Après tout.
Aah que tout cela me rappelle mon bon vieux Yamaha sur lequel j'avais entrepris d'apprendre à jouer à mon fils, mais ce dernier, d'une part sans doute un peu trop jeune et d'autre part écartelé entre le piano de maman et la guitare de papa a finalement choisi de s'en tenir à l'écoute des CD. Souhaitons donc avec bienveillance bonne chance à MAM et POM avec FillonIII...
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 novembre 2010 à 17:23
@ Christian C 18h28
- Il paraît que "Dura lex sed lex" va être remplacé par "Veni, vidi, vinci".
- Comment faire une bonne cuisine lyonnaise (digne du patrimoine mondial) si les casseroles émigrent place Vendôme ?
Rédigé par : Clafoutis | 17 novembre 2010 à 17:14
MAM, au moins, on peut dire qu'elle a la reconnaissance du ventre....
Pour promouvoir son faiseur de PIB (Plaisir Intérieur Brut)
Wouarf ! Censurez ça Monsieur le proc' : c'est hors sujet.
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 17 novembre 2010 à 17:11
@ Gabriel
« cette figure rhétorique s'appelle un chiasme »
Ainsi donc notre hôte ferait dans l’expression chiasmatique.
Rédigé par : Achille | 17 novembre 2010 à 17:04
Deux mauvaises nouvelles pour lui
Le réveil des juges
http://corinnelepage.hautetfort.com/archive/2010/11/10/le-reveil-des-juges.html
Un parquet à rénover
http://www.slate.fr/story/30109/parquet-justice-contestations
Rédigé par : Choubidou | 17 novembre 2010 à 16:59
Cher Philippe
"La société nous veut exemplaires, nous souhaite indépendants et nous désire responsables : elle a raison."
Oui mais la phrase est terriblement incomplète. Et le problème perdure et ne sera pas résolu par le nouveau GDS. Il faudrait dire:
"La société nous veut exemplaires, nous souhaite indépendants DES DEUX AUTRES POUVOIRS MAIS STRICTEMENT DÉPENDANTS DE SES SOUHAITS A ELLE, PUISQUE C'EST LE PEUPLE ET NON LA CASTE JUDICIAIRE QUI EST SOUVERAIN, et nous désire responsables DEVANT ELLE: elle a raison".
La nuance n'est pas mince!
Rédigé par : Jiel | 17 novembre 2010 à 14:34
Rédigé par Monsieur Savonarole le 16 novembre 2010 à 18:51
Craignez-vous que nous filions un mauvais coton en France ?!
Rédigé par : Valerie | 17 novembre 2010 à 14:02
L'agacement peut-être mais je n'ai pas
du tout le sentiment que ce Monsieur le
Ministre "a toutes les cartes en main"...
La nuance qui fait que vous donnez du "nous"
pour parler de votre corporation, du citoyen
pour "vous" aider et seulement de la "société" (entité non identifiable) pour
exprimer des souhaits à projeter sur le
milieu de la justice, subitement, me gêne.
Rédigé par : calamity jane | 17 novembre 2010 à 14:01
J'aurais préféré que Charles Millon soit nommé garde des Sceaux, au moins avec lui l'affaire du Pakistan avance...
Rédigé par : Savonarole | 17 novembre 2010 à 12:57
Ça y est, les commentaires des uns et des autres ont réussi à me faire saliver. Souhaitons au nouveau ministre de bons gueuletons.
Sur les vendanges tardives, j'aimerais souligner que de l'autre côté de la frontière, en Allemagne, on en trouve dans certains châteaux de délicieux faits à base de nombreux cépages, et notamment de Riesling. Ils ne sont pas donnés mais les viticulteurs (-trice dans mon expérience) sont francophiles et poussent souvent à la dégustation.
Dès les premiers verres le couple franco-allemand se pose comme une évidence, délicatement en haut du palais.
Rédigé par : Alex paulista | 17 novembre 2010 à 12:20
"Et ça continue encore et encore, et ça continue d'accord d'accord"...
En musique, refrain bien connu :
Les policiers de Seine-Saint-Denis sont furieux. Une juge des libertés et de la détention vient de remettre en liberté un trafiquant de drogue présumé et ses deux complices chez qui avaient pourtant été découverts 3,5 kg de cannabis, 1,5 kg de cocaïne, une kalachnikov, un pistolet automatique et son silencieux ainsi qu'une centaine de cartouches. Le parquet de Bobigny va faire appel de ces remises en liberté. Ce n'est pas la première fois que des juges de Bobigny s'attirent les foudres de la police qui les juge laxistes.
.................
A l'allure où ça va, on va même demander de supprimer carrément les juges et ne laisser que les jurés populaires pour faire le boulot.
Ca ne sera pas pire qu'avec les magistrats actuels qui parodient la magistrature avec ces bavures obscènes et insupportables.
Rédigé par : Sylvain | 17 novembre 2010 à 11:45
@Patrick Pike@Catherine Jacob | 17 novembre 2010 à 02:00
« je recommande, en apéritif, un verre de Cognac, avec un glaçon, pour remplacer le sempiternel Whisky, ou, pour les femmes au palais plus subtil, un Cognac-Schweppes (⅓ Cognac - ⅔ soda). Absolument délicieux. »
Quel excellent VRP vous faites.


Dans l'idée de faire essayer votre recette aux invités d'un prochain déjeuner, je viens de constater l'absence ne serait-ce que d'une obscure bouteille de cognac parmi une invraisemblable variété d'alcools blancs. Il faut dire qu'originaire d'une région «au glorieux passé viticole deux fois millénaire qui comptait en effet plus de 2 000 vignerons en 1900 avant que le philoxera ne vienne anéantir leurs vignes», et d'une famille dès lors cantonnée aux alcools blancs issus des fruitiers, tradition oblige (mais cela ne signifie pas pour autant que nous buvions dans la cave... Juste pour offrir...! En particulier la mirabelle, tradition familiale des deux côtés).
En hommage ancestral cependant, j'ai essayé l'automne dernier d'élever sur le balcon, pour voir, un pied de vigne greffé, mais le chien l'ayant aussitôt baptisé, vous imaginez aisément le résultat.
Bref, il nous faudra donc compléter très prochainement cette collection aux fins de pouvoir tester votre recette. Et comme la nature n'a pas été plus tendre avec les cerises:
Pauvres oisillons qui devront se contenter de baies sauvages jusqu'à la saison nouvelle...!
« Il faudra, chère Catherine Jacob, que vous m'indiquiez la procédure que vous utilisez pour coller une étiquette dans votre commentaire »
Est-ce que quelqu'un n'avait pas déjà ici-même posé cette question à laquelle il fut cependant en son temps répondu ?
Rédigé par : Catherine JACOB@Patrick Pike | 17 novembre 2010 à 10:53
HIER SOIR : après le discours du Président, les trois harpies Buffet Royal Aubry nous ont offert un casting de haine, d'invectives, de mensonges, de démagogie nauséeuse comme on n'avait jamais vu dans notre République
On se serait cru à une télé réalité antisarko où les trois candidates rivalisaient dans l'ignoble et le putride pour être retenues en deuxième semaine.
Une infection ! odeurs néo fascistes !
Rédigé par : sylvain | 17 novembre 2010 à 10:43
@Achille: cette figure rhétorique s'appelle un chiasme (de la lettre grecque "chi", ancêtre du "x", dont la forme croisée évoque bien l'effet de style).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chiasme
Rédigé par : Gabriel | 17 novembre 2010 à 10:06
C'est ce GDS qui va devoir mettre le droit français pour juillet 2011 en conformité avec les arrêts de la CEDH au sujet des gardes à vue.
Voyez-vous je sens mal ce M. Mercier avec son charisme de poulpe avoir la carrure pour s'opposer frontalement à M. Hortefeux et aux syndicats policiers pour mettre un place un vrai texte cohérent et non pas un ersatz comme celui que MAM avait présenté.
J'espère me tromper mais je n'y crois guère.
Rédigé par : Mussipont | 17 novembre 2010 à 09:27
Bonjour Philippe Bilger,
« Monsieur le garde des Sceaux, vous avez toutes les cartes pour vous consacrer au pouvoir de la justice et non pas à la justice du pouvoir, quelle que soit l'apparence de celui-ci. »
J’aime encore bien cette figure de rhétorique qui consiste à inverser deux mots afin de mettre en évidence toute la subtilité de la problématique que l’on expose.
Généralement ça a toujours son petit effet. Souvenons-nous de l’enthousiasme d’Harpagon, quand Valère lui dit cette phrase magnifique : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger »
Ceci étant on sent bien dans votre petite phrase comme une pointe de critique envers le pouvoir en place.
Il est vrai que Rachida Dati et dans une moindre mesure Michèle Alliot-Marie, la magistrature a été plutôt malmenée.
Espérons qu’avec le nouveau garde des Sceaux la sérénité qui sied à ceux qui sont amenés à rendre la Justice reprenne enfin toute sa place.
Rédigé par : Achille | 17 novembre 2010 à 05:51
Allez Philippe, encore une chtiote tentative de se faire entendre d'un ministre. Je vous ai lu sur Perben, Clément, Dati, MAM, voilà Msieur Mercier, bonne tête du gars qui n'a certainement pas l'intention de faire une vaguelette dans la soupe aux petits pois. On le sent tout disposé à boire un coup de Juliénas avec tout le monde. Le pauvre malheureux, il lui tombe une tuile à peine arrivé : coller des clampins dans la libération conditionnelle, bazar évidemment infaisable dont il portera l'échec prévisible sur ses bonnes épaules d'amateur de rosette de Lyon. Je prédis que nous en reparlerons avant longtemps.
La sécurité n'ayant pas été rentable dans les sondages, on lâche un os à ronger et on y attache un brave tâcheron comme une chèvre à son piquet. Il ne fâchera personne, M. Mercier, pas même vous Philippe, et il suivra tous vos bons conseils ainsi que ceux des autres, fussent-ils contradictoires. Il a la tête du gars qui attend désespérément le train sans s'apercevoir qu'il est déjà dedans.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 novembre 2010 à 02:43
Il faudra, chère Catherine Jacob, que vous m'indiquiez la procédure que vous utilisez pour coller une étiquette dans votre commentaire avec la même dextérité que sur une bouteille de vin bourru. Remarquable.
Je note toutefois que nos coutumes régionales se rejoignent au-delà des distances. Si je n'ai pas eu le bonheur de déguster du vin bourru, j'ai eu le plaisir de me régaler de ce que nous appelons, dans la région de Cognac, le vin nouveau, ou moût, accompagné, également, de quelques noix. Certains gourmets y ajoutent une noix… de confiture amoureusement confectionnée par la maîtresse de maison. Ce qui est trop de mon point de vue et dénature l'alliance âpre de la noix avec le sucré du vin.
Tout en vous rejoignant dans l'extrême délice que procure ce mets, je conçois que le vin bourru doit être éminemment supérieur, les cépages d'Alsace étant destinés à l'élaboration d'une multitude de vins sublimes alors que ceux de ma région le sont essentiellement pour la seule distillation du Cognac. Ce qui est un autre plaisir.
A ce sujet je recommande, en apéritif, un verre de Cognac, avec un glaçon, pour remplacer le sempiternel Whisky, ou, pour les femmes au palais plus subtil, un Cognac-Schweppes (⅓ Cognac - ⅔ soda). Absolument délicieux.
Mais revenons à nos vins nouveaux respectifs. Ici aussi les bouteilles ne sont pas bouchées. Pour l'unique raison que la fermentation, qui n'est pas terminée, ferait sauter le liège comme un diable de sa boîte et maculerait la moquette de votre voiture avec la même célérité que votre bouteille par inadvertance couchée.
Si je vous contredis quant à la fermentation non finie de ce vin particulier, c'est parce qu'elle permet l'élaboration d'un autre breuvage tout autant admirable, le Pineau.
Le Pineau, inventé par mégarde lors d'une manipulation erronée d'un viticulteur charentais, est un judicieux mélange de Cognac et de vin nouveau, dont la fermentation est brusquement stoppée par la liqueur, puis vieilli en fûts de chêne. A déguster frais, rouge ou blanc, à l'apéritif ou versé dans l'évidement d'un melon. Sur un foie gras c'est tout autant savoureux qu'un Sauternes ou un Gewürztraminer vendanges tardives.
Nous sommes loin, très loin du Beaujolais nouveau et de notre ministre à l'identique étiquette.
Toutefois, si je suis persuadé qu'il existe d'excellents crus de Beaujolais qui est un vin, ma foi, qui se laisse boire à condition de n'être pas frelaté et surtout pas nouveau, je demeure sceptique quant à la capacité de bien vieillir d'un ministre pour offrir la quintessence de ce que l'on serait en droit d'espérer.
Rédigé par : Patrick Pike@Catherine Jacob | 17 novembre 2010 à 02:00
@ Alex paulista
A trop mater les jolies volleyeuses sur Copacabana en sirotant moult caipirinhas, vous vous écartez de la vérité : il n'y a jamais eu d'emplois fictifs au RPR, simplement les salariés étaient mal répertoriés !!
bruno
Rédigé par : bruno | 16 novembre 2010 à 22:34
Le remaniement... un non événement !
De l'agitation politico-médiatique pour occuper l'espace et le temps pour attirer l'attention et la détourner des vrais problèmes.
Marre d'être pris pour un débile.
Marre de cette politique politicienne stérile.
Si, une excellente nouvelle : ne plus entendre M. Lefebvre !
Rédigé par : jean dominique alfonsi | 16 novembre 2010 à 21:22
Vous tapez sur MAM ? alors que vous n'arrêtiez pas d'encenser la réforme de R.D. ? Croyez-vous que cette dernière avait plus de valeur ?
Rédigé par : patrons-voyous | 16 novembre 2010 à 20:52
Cher Philippe
En dix-huit mois, ce centriste futur cocufié aura à peine le temps de goûter à la soupe servie.
Cher Bruno
C'est la coloration RPR du gouvernement ou bien le retour de Juppé qui vous fait penser aux "emplois fictifs" ?
Rédigé par : Alex paulista | 16 novembre 2010 à 19:43
En un mot que l'idéologie étroite ne redevienne pas prédominante, ni chez le ministre, ni chez les magistrats. Rien n'est pire que d'aborder les faits avec des options préconçues !
Puisse ce nouveau ministre ne pas subir les injonctions "supérieures" ni en exercer d'autres que celles exigées par le respect de la loi républicaine vis-à-vis des magistrats.
Mais la Justice ne se limite pas aux seuls magistrats. Greffiers en chef et greffiers méritent eux aussi que l'on se penche sur leurs difficultés qui sont à présent bien grandes...
Puisse votre appel être entendu !
Rédigé par : Robert | 16 novembre 2010 à 18:59
Se réjouir avant de déchanter, cela nous promet un prochain billet, il n'est que d'attendre...
Rédigé par : Savonarole | 16 novembre 2010 à 18:51
"La société nous veut exemplaires, nous souhaite indépendants et nous désire responsables"
Vaste programme ! Personnellement j'aurais inversé l'ordre : être responsable est une nécessité permanente, mais le goût pour l'exemplarité comme celui de la sainteté peut être source de bien des exaltations et ouvrir la voie à bien des dérives. La sainteté est reconnue de façon posthume, c'est sage.
Rédigé par : Jean-Marie | 16 novembre 2010 à 18:48
Très bon gouvernement, Sarko pense enfin à ses électeurs, j'avais tellement peur que dans cette frénésie on nomme par erreur Mitterrand à l'Education nationale ou aux Sports. Et puis il fallait voir la tête d'Aubry, qui glosait, entourée d'Hamon, petit-fils d'Erich Honecker, et d'Harlem Désir, favorable à la retraite à 60 ans mais qui toute sa vie a occupé des emplois fictifs !!
Rédigé par : bruno | 16 novembre 2010 à 18:41
Aujourd'hui la forme revêt moins d'importance que le fond ; la rigueur du style périodique n'a pas survécu au réchauffement planétaire. Pourtant, on sait depuis la caustique démonstration des Provinciales, que la conformité du contenant aux normes traditionnelles confère au contenu l'assurance d'un plus grand pouvoir de persuasion.
Rédigé par : Djinn | 16 novembre 2010 à 18:32
Monsieur l’Avocat général,
Vous ne facilitez pas la tâche du commentateur ces temps-ci. Si Meryl Streep m’inspire une grande admiration depuis longtemps, je n’ai aucune espèce d’émotion face aux apparitions de Catherine Deneuve. Moins au fait que vous ne semblez l’être des actions de mécénat de Bill Gates, je ne me sens aucune compétence à les commenter en aucune façon.
Quant à Michel Mercier, les responsabilités éminentes qu’il assumait depuis juin 2009 au Ministère de l'Espace Rural et de l'Aménagement du Territoire ont débouché sur des décisions si porteuses d’espoir que personne ne semble en avoir conservé la trace, ce qui rendait semble-t-il sa nomination au ministère de la Justice inéluctable.
Le voilà, en effet, aujourd’hui propulsé à un poste dont l’exposition et les enjeux nécessiteront - si toutefois notre président nourrit toujours l’ambition de réformer en profondeur le code de procédure pénale avant la fin de son mandat - une solidité, une indépendance, une crédibilité qui me semblaient appeler, dans le choix du président et de son Premier ministre, du titulaire du poste, une pointure reconnue, et même pour tout dire, incontestable.
Or voilà que le jour même de sa nomination, « Lyon Capitale.fr » nous apprend que le susnommé est concerné par une enquête préliminaire relative à un éventuel délit de favoritisme dans le marché public du tram-train Rhônexpress : « Enfin, le procureur général Jean-Olivier Viout a tenu à nous préciser "que quel que soit le nom et le prestige des personnes concernées, (il) irai(t) jusqu'au bout ». Force est de constater que tel n’est pas le cas aujourd’hui. Résumons-nous : officiellement l’enquête suivait son cours lundi matin, était officiellement classée vers midi… et finalement, une dépêche officielle à l’AFP nous précisait lundi après-midi que ce classement avait eu lieu "le 10 novembre 2010 ". Nous ne pourrons hélas jamais le vérifier et le soupçon reste entier. »
Cette péripétie est mal venue, même si M. Mercier doit bien sûr bénéficier de la présomption d’innocence.
Mais surtout, au sein d’un gouvernement dont la reconnaissance doit plus aux modalités et au tempo de sa désignation qu’à la qualité de sa composition, je cherche l’identification des vertus qui rendaient Michel Mercier légitime à ce poste, hormis bien sûr sa qualité d’ancien ami - et trésorier de campagne - de François Bayrou.
Non, Monsieur l’avocat général, je ne crois vraiment pas que M. Mercier ait « toutes les cartes pour (se) consacrer au pouvoir de la justice et non pas à la justice du pouvoir, quelle que soit l'apparence de celui-ci. »
Rédigé par : Christian C | 16 novembre 2010 à 18:28
Quant à moi, heureusement que ne me suis présenté en Guinée !
Il ne m'auraient pas élu, mais réélu !
Pourquoi ?
Parce que la Guinée bisse
AO
Rédigé par : oursivi | 16 novembre 2010 à 18:21
@Patrick Pike | 16 novembre 2010 à 14:27
. Invité, hier, à venir à Lyon, pour participer comme juré (avec son épouse) à la grande dégustation il s'exprime sur ce moment festif. Les japonais adorent en effet les rituels style 'ouverture des jarres' etc..., de plus avec 6 millions de bouteilles vendues, le Japon représente pour ce breuvage, un marché plutôt important.
« C'est un peu comme le Beaujolais. Nouveau chaque année et cependant désespérément semblable et imbuvable. »
Il paraît pourtant que le millésime 2010 de cette région dont le nouveau ministre de la Justice, garde des Sceaux, est président du Conseil général, s'annonce prometteur.
Kénichi Suganuma l'ambassadeur du Japon à l'ONU en est pour sa part dit-on un fin connaisseur.
A une certaine époque j'avais punaisé à la porte des toilettes (côté toilettes) et à des fins de méditation, une affiche du Dr Freud ramenée du Brésil et dont le profil était représenté via le graphisme d'un corps nu avec pour commentaire un truc du genre « O que eles têm tudo na cabeça » il me semble, avec donc pour sens : « Ce qu'ils ont tous dans la tête ».
De nos jours, le Dr Freud s'est vu remplacé par une carte du Beaujolais, permettant de situer Saint-Amour, Moulin à vent, Côte de Brouilly, Chiroubles, Juliénas etc. et de poursuivre la méditation à un autre niveau.
Toutefois, malgré tout, moi non plus, je ne bois pas de Beaujolais nouveau.
En revanche, connaissez-vous le vin bourru, leNeier Siasser, autrement dit le vin d'Alsace nouveau de ("Neier" : nouveau, "Siasser" : sucré) soit le Moût de raisin partiellement fermenté?

« autrefois, sa dégustation était associée à la Saint-Martin (le 11 novembre), date à laquelle le processus de la fermentation est théoriquement terminé.
Au Moyen Age, la tradition voulait en effet que l'on accompagnât ce Neier Siasser de la Saint-Martin avec des noix. »
Personnellement, j'adore ça. On n'a pas encore vu arriver en Moselle le Neier Siasser 2010, mais j'espère que cela ne saurait tarder.
« Boire le vin nouveau accompagné de noix permettait de rajeunir et parfois même de guérir. » disait-on. De quoi? Je n'sais pas, mais toute guérison est bonne à prendre.
Petit conseil : «Ne jamais coucher les bouteilles ! Elles n'ont pas de bouchon et le goulot est juste recouvert d'une pellicule d'aluminium. »;
Comme de juste, il est déjà arrivé à la tête de linotte que je suis de ne pas le suivre. Résultat: Bonjour la moquette du véhicule.
Enfin, attention à ne pas trop laisser en contact, aluminium et denrées alimentaires...!!
Rédigé par : Catherine JACOB@Patrick Pike | 16 novembre 2010 à 18:11
Bonjour,
Toujours ce mirage de la "justice". C'est ce mot qui est mal venu. Le billet est courageux, mais finalement désespérant. Cessons d'imaginer que des magistrats pourraient rendre la "justice". Je veux dire au-delà des assises qui sont un monde spécifique ne concernant pas, heureusement, la majorité des Français.
Ailleurs, s'ils se contentaient de rendre la "loi", ce ne serait déjà pas si mal. Mais non. Arc-boutés sur leur soi-disant "indépendance" ils se permettent de faire leur marché dans un dédale de lois pléthoriques pour rendre, en toute impartialité pensent-ils, leur "justice". Pour dire ce qu'ils croient juste. C'est beaucoup de vanité et ce n'est pas ce qui leur est demandé.
La société est régie par des règles issues, chez nous, de l'activité démocratique du parlement. Donc ces règles sont les règles de notre majorité. Nul ne devrait ignorer la loi. C'est évident, elle est la règle du jeu. Mais, c'est matériellement impossible du fait de sa complexité.
Il n'est pas que des tricheurs, je pense objectivement que la majorité des Français souhaiterait appliquer les règles du jeu. C'est là que le bât blesse, elles sont objectivement inapplicables, parce que trop nombreuses, touffues et surtout, trop interprétées par les magistrats, de façons imprévisibles. Alors, pour l'individu, il n'y a plus vraiment de loi. Ce qui est admis aujourd'hui ne l'est plus demain. Celui qui agit, qui s'engage, va immanquablement transgresser une loi qu'il ne connaît pas ou que les magistrats interprètent différemment de lui. Et encore, je suis gentil. Ma dernière audience, mise en ligne sur mon blog, fut totalement indigne, à tous les niveaux. Pourtant, les magistrats n'étaient pas pires que d'autres, et probablement convaincus d'être "justes".
La justice n'est pas l'arbitre fiable qu'elle devrait être. Appuyée sur des règles simples et précises elle pourrait être performante et moins sollicitée.
On attend trop de la justice, bien plus que ce qu'elle peut donner. Consciente de cette situation elle "se la joue" trop souvent et rate ainsi complètement sa mission d'apaisement et d'ordre, en générant haine et désordre. H. Dumas
Rédigé par : temoignagefiscal | 16 novembre 2010 à 17:31
Ce serait quand même sympa s’il arrivait, en 18 mois, á apaiser cette grande maison malade.
Sur le fond je ne pense pas qu'il puisse changer grand-chose.
J'espère me tromper.
Rédigé par : jpledun | 16 novembre 2010 à 17:15