« La Gestapo est-elle revenue ? | Accueil | La danse des ministres »

08 novembre 2010

Commentaires

Herman

"Arrêt sur images" rediffuse pour l'occasion une vieille émission de 1998 avec Houellebecq :

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3519

Bonne émission aux intéressés !

Valerie

Depuis que je suis arrivee sur le blog de Monsieur Bilger (j'en suis tres contente), quelque chose me fascine, m'etonne et m'interroge bien souvent, a savoir ; je ne m'explique pas que les commentateurs/trices (surtout parmi les plus brillants) sur cet espace public, de haut niveau intellectuel et culturel, puissent "balancer" autant d'elements d'informations concernant leur vie privee (et qui peut-etre devrait le rester ?!).

Ne craignent-ils/elles pas que lesdites informations remontent aux mauvaises oreilles ?! ... enfin plutot a des yeux connectes a des cerveaux pas toujours bien intentionnes ! Se pensent-ils/elles a l'abri, en raison de leur education, appartenance sociale favorisee, de la malveillance, voire du pouvoir de nuisance d'autrui ?

Il est vrai que lorsque l'on est en bas de la pyramide, on s'apercoit que les relations a autrui sont moins biaisees et que moins de verites nous sont epargnees (eh oui meme de l'autre cote de la Manche et ce malgre beaucoup d'hypocrisie !)

Le monde est parfois plus petit qu'on ne le souhaiterait et certaines situations peuvent s'averer embarassantes (je parle d'experience !!!)

Sous la pluie et la grisaille anglaises, je continue ma passionnante lecture...

oursivi

Bon c'est vrai que moi-même, je bruite sévèrement, je mets des pronoms devant mes verbes, quel vacarme !

Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 novembre 2010 à 22:02

Silence b.rdel !

Ou je dégaine mes boules Quies !!!

AO

ps : on peut aimer les auteurs "immédiatement" identifiables (Céline, Flaubert...) comme les pourvus de coutures invisibles ou plus discrètes (Simenon, Houell...), aucun genre n'est au-dessus de l'autre, mais c'est peut-être encore plus fascinant quand on ne voit rien, rien qui fasse la saveur, tel que notre palais littéraire sache en dissocier les éléments, mais pourtant qui mis ensemble fonctionnent... La phrase qu'avais extraite de la note de PB le dit très bien, relisez-la. Quand on n'aime pas ou ne goûte guère un créateur distingué par tant de gens non négligeables et qu'on le dit, on ne parle plus de lui, on parle de soi. Pas forcément inintéressant, surtout si comme vous on sait écrire, mais on ne dit pas ce qu'on croit dire.

Zarathoustra

"Son livre raté de dialogue avec BHL"

Bah ! Faut dire que réussir un livre co-écrit avec LE philosophe du XXème siècle est une gageure !

Mary Preud'homme

Triste époque qu’est la nôtre, où l’on se vautre dans les perles de la culture de masse et d’une littérature prédigérée qui se vend comme des petits pains, où ma belle-fille préférée va sans doute m‘offrir pour Noël le dernier Goncourt. Juste pour se débarrasser comme l'année dernière, où elle m’a fait don d’une poêle à frire sans doute chinée dans une brocante, à moins que ce ne soit un cadeau de noces longtemps remisé dans un placard ! Et encore, une poêle ça peut toujours servir, tandis que "Où est le bec ?" au rayon prisu ou même - déjà - dans les cabinets de l‘un de mes amis qui se prénomme Michel - comme le dernier goncourtisé - et qui écrit presque pareil en mieux, comme disent les djeuns !
Cependant, que l’on cause bien tout de même dans ce vaste désert grouillant de têtes de clous, d’idéologies surannées, de vérités opaques, de déclarations ronflantes et de coups d’épées dans l’eau saumâtre du bocal des jurés du Goncourt, des phallocrates surannés et de vieilles chouettes féministes maqués à des éditeurs qui ont pignon sur rue (comme le célèbre Pignon des jeux télévisés) et concoctent leurs recettes éditoriales comme un livre de cuisine basique. Tout s’achète et se vend Dugland ! A ce compte-là, les vrais auteurs ont du souci à se faire et vont devoir se reconvertir dans le porno afin de survivre et se mettre leur jolie plume faucheuse de vent où je pense... Pardon messieurs dames pour cette image de vulgarité clignotante ! Et foin de bling bling du string !
Parlons un peu pour changer de ceux qui créent du rêve et que personne (ou presque) ne lira jamais, ces millions de Mozart des belles-lettres étouffés dans l’œuf, ces intelligences sur le point d’éclore et dont on piétine ou plagie sauvagement la verte semence, tel le blé en herbe qui ne connaîtra jamais la maturité sous un soleil incandescent, ces grains de blé pleins de musique se balançant au gré du vent et prenant de belles couleurs dorées sacrifiés à la convoitise d’une poignée de vautours de la littérature marketing !
Tout fout le camp et se délite, hélas ! Jusqu’à l’Académie française, renifleuse patentée de mots en tous genres et de plus en plus vert de gris ! Comment ça ! Ces cris ? Si c’est cela l'Immortalité autant vaut mourir tout de suite. Au secours !
Quand je pense que Le Figaro a eu l’outrecuidance d’écrire que les prix littéraires étaient une machine à vendre. Si ce digne journal se met à cracher dans la soupe maintenant, c’est la fin des haricots !
Le Goncourt pour les nuls, "c’est nouveau, ça vient de sortir", pourrait-on dire enfin pour paraphraser Coluche qui parlait à l’époque d’une marque de lessive réputée !
Essai Omo… en quelque sorte avant une prochaine épreuve en verlan version Assimil.
Ridiamo tutti ! Avant que le ciel ne nous tombe sur la tête !

C’était Mary.

Jean-Dominique Reffait

Oursivi, "bruitage stylistique", faut oser renvoyer ainsi des siècles voire des millénaires de littérature mondiale à un bruitage stylistique ! Je n'ose ici commencer le dixième de la liste des bruiteurs stylistiques que le monde a sottement admiré depuis l'invention de l'écriture !
"Homère ! Au pied !
- Quoi Maître Oursivi ?
- Tu as encore bruité ?
- J'ai pas fait exprès...
- "L'aurore aux doigts de roses", tu te moques de qui là ? Tu ne sens pas que ça bruite ?
- Oui, je sais...
- "Demeter aux belles boucles", t'es un névropathe stylistique ou quoi ?
- Ca me vient comme ça, je ne le ferai plus.
- Y a intérêt, sinon je te colle dans le bureau des bruiteurs compulsifs, les Sophocle, Cicéron, les Shakespeare et la ribambelle des Racine et Molière, tu vas comprendre ta douleur !"

Quant à la solide originalité qu'il y aurait à ne pas bruiter stylistiquement, ah, ah, ah, j'imagine que le moindre rapport de police concernant un chat coincé dans un arbre vous transporte de béatitude littéraire ?

Bon c'est vrai que moi-même, je bruite sévèrement, je mets des pronoms devant mes verbes, quel vacarme !

Catherine JACOB@Achille

@Achille | 08 novembre 2010 à 18:14
« Peut-être va-t-on demander à Michel Houellebecq de désormais se faire photographier avec un brin d’herbe sur les lèvres, un peu comme Lucky Luke... »

Un joli brin de Lemon Grass, pourquoi pas? Dont l'huile essentielle combattra sans doute efficacement la faiblesse musculaire de cette main molle qui pousse le snobisme jusqu'à fumer entre le majeur et l'annulaire.

Pierre-Antoine

Houellebecq, Houellebecq... ça me dit quelque chose, c'est pas ce monsieur qui emprunte à l'alphabet des lettres pour écrire des mots qui sont dans le dictionnaire ?
Quand je feuillette, j'ai l'impression d'être sur la N4 après (ou avant c'est selon) Vitry-le-François, la longue ligne droite, sans relief caractéristique, juste des panneaux routiers, ils s'ennuient dans leur solitude, ils existent sans plus...
Ca n'en fait pas tout un roman, juste permettre aux passagers de rompre la monotonie.

Houellebecq ça fait penser à ça

Cordialement

Pierre-Antoine

 oursivi

J'ajoute que MH ne saurait avoir la moindre filiation, même potentielle, avec Murray, qui lui, sorte de bête de pamphlet sortie du Bloy, rayonnait d'énergie et d'exaspération, là où les petites antiennes de MH, presque atones, dessinent si bien ce qu'elles visent, déjà du fait de l'absence du bruitage stylistique dont tout auteur se croit toujours redevable.

Enfin... souvent, et même trop pour que MH n'ait pas là une solide originalité ; en plus de son acuité.

AO

Alex paulista

En général, je n'aime pas le style dit minimaliste. Je trouve cela artificiel et pénible.

Au moins, avec James Ellroy, on a une intrigue et on apprend de l'argot américain amusant.

Mais là, sans vraie intrigue, sur un thème faussement nouveau, racoleur, choisi pour mettre en évidence un cynisme vendeur centré sur l'auteur... reste pas bézef, à mon humble avis.

Tant pis, je partirai pas en vacances avec Michel...

 oursivi

"Nous avions touché le fond il y a quelques années avec le prix Goncourt attribué à François Weyergans qui avait commis un non-livre qu'aucun éditeur n'aurait publié si l'auteur n'avait eu une notoriété"
JDR

Qu'est ce que c'est que cela ? (je n'ai pas dit ces âneries, je m'efforce...)

D'abord si parlez de "Trois jours chez ma mère", je ne sais si avons lu le même livre tant celui-là recelait de séductions auto-destructrices et à l'auto-ironie des plus salvatrices en ces temps d'autofictions frontales et satisfaites.

Les rapports que ce type qui s'endort assis sur une chaise au milieu de la nuit un casque vissé aux oreilles (tiens, je ne sais plus ce qu'il écoute, du Jazz, Bach...?) avec les siens, le tabac et la maladie, avec les femmes qu'ils culbutent à la pelle et dans le plus grand et réjouissant désordre alors qu'il se décrit sans complaisance loin de ces canons physionomiques si utiles dont Talleyrand disait qu'ils "faisaient gagner quinze jours", ceux-là creusent cette rare matière de l'étonnement rendu crédible ; et cela par la grâce d'une plume profonde et toute en fraternelle fluidité.

Un livre simple et grave, délectable comme l'autosignalement d'un allié. Pas des vôtres, tant pis pour vous.

Concernant MH - auquel ce premier a chipé le Gonc il y 5 ans - dont beaucoup se sont sentis les alliés dès la publication de ses vues sur "Lovecraft" ou via "Extension", le dire filleul du "nouveau roman" c'est un peu Flore de café !

MH n'a rien de desséché, il peut être qualifié d'écrivain anémique, de mollement décadent, souffreteux, invertébré, cynique, bavouillard, murmuro-balbutiant - un art chez lui - lexomilesque, tout ce que vous voulez dans ce registre quasi pathologique... mais pas d'asséché !

Onfray avait en cette année - non 94... - 2005, raillé lors d'une sortie brillante fort médiatisée le plumitif de "petite forme", avec un autre souffle que votre propre - trop - sortie, pour le coup bien décevante !

Les bons auteurs disent même, houellebecquienne.

MH est un écrivain conséquent, PB l'a parfaitement compris, faut être aveugle ou illettré pour ne s'en apercevoir.

Après on peut s'en délecter ou non, question de force morale, de capacité de mise à distance de la grisaille spirituelle étalée, question de caractère du lecteur.

AO

Achille

« Mathias Énard remporte le Goncourt des lycéens

Âgé de 38 ans, Mathias Énard a reçu le prix Goncourt des lycéens 2010 pour son livre "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants »

"C'est un excellent choix", a commenté Bernard Pivot. "Le roman faisait partie des quatre derniers romans que nous avions sélectionnés pour le Goncourt. Mais je n'aurais jamais imaginé qu'il recevrait le prix des lycéens", a-t-il ajouté. » (source L’Express)

Comme c’est parti, je crois que le Goncourt des lycéens va dépasser en notoriété le Goncourt « officiel » et entre nous ce ne serait que justice car les pépés de l’Académie Goncourt me paraissent un peu fatigués depuis quelque temps.

Surcouf devant ses fourneaux

Houellebecq lauréat du Goncourt, on le savait depuis l'année dernière pour le moins.

Certes c'est un avis strictement personnel mais je trouve cet écrivain totalement inintéressant, narcissique au possible, bref à l'image qu'il donne de lui lorsqu'il passe à la télé. Il n'est que dans le médiatique. Ce sont des écrits qui se prennent aux sérieux, pontifiants.

Encore une fois ceci n'est que mon avis et je n'ai pas la prétention d'être un fin lettré. Libre à chacun d'apprécier ou non la prose de ce monsieur mais il ne gagnera pas d'argent grâce à moi.

Sinon, il me semble nécessaire de s'interroger sur la signification de tous ces prix littéraires, plutôt des éditeurs. Sont-ils nécessaires à la reconnaissance des auteurs, j'en doute.
Je me souviens d'une affiche apposée dans une librairie d'Avignon, au-dessus d'un livre venant de recevoir le Goncourt :
"Excellent livre, que nous recommandons, bien qu'ayant reçu le Goncourt". J'avais trouvé cela hilarant.

Allez je retourne à mes fourneaux, j'ai une potée sur le feu.

SR

J'ai aimé ses premiers écrits très libres et cyniques, et puis il y a deux ans il a formé un binôme étrange avec BHL dérangeant, il arborait une parka beige élimée, avec un jean sans âge, des Weston aux pieds rappelant son statut d'écrivain prospère. Depuis il reste marqué par cette posture calculatrice aux côtés de BHL. Il ne m'intéresse plus.

Jean-Dominique Reffait

Un jour lointain, il m'a été commandé une adaptation théâtrale de "Moderato cantabile" de Marguerite Duras. L'auteur y a apposé son imprimatur et le metteur en scène en était ravi. Rarement je me suis ennuyé à ce point sur mon propre travail ! Je m'assoupissais sur ma page, puis revenais sur le texte comme un forçat et n'aurait été le chèque final, j'aurais déclaré forfait. Fortement influencé à l'époque par Tennessee Williams, j'ai sans doute tiré de ce côté les quelques belles langueurs que j'ai pu alors produire.

Je ne nie pas qu'il y ait des beautés à un style minimaliste. Pour ma part, je suffoque dans ce style du Nouveau Roman et cette manie de multiplier les phrases courtes et plates m'empêche de respirer. La traduction du silence dans un roman est évidemment un exercice difficile. Le silence de Proust est bavard et meublé par les pensées. Mais l'attente vide, l'espoir silencieux, la déception, tous ces sentiments aussi bien muets dans l'expression que dans les pensées sont, à l'examen des tentatives récentes, intraduisibles dans le roman. Certains y trouveront des substituts, en utilisant une technique de cinéma, faisant glisser le propos de l'âme du personnage à son environnement. L'évocation d'une porte qui grince et qui est la seule à exprimer quelque chose, en laissant entrer le froid dans un café mal chauffé permet de rendre compte du vide des esprits. Duras en use mais cela reste un artifice.

Michel Houellebecq est un héritier de cette écriture minimale, factuelle. J'ai déjà dit ici le mal qu'avait fait aux lettres hexagonales le Nouveau Roman, en asséchant la forme, en discréditant le moindre ornement stylistique. Nous avions touché le fond il y a quelques années avec le prix Goncourt attribué à François Weyergans qui avait commis un non-livre qu'aucun éditeur n'aurait publié si l'auteur n'avait eu une notoriété. Houellebecq, sans doute parce qu'il s'agit d'un imposteur, ne parvient pas à éliminer l'humour de ses textes démontrant que s'il avait su écrire, il eut pu être Philippe Murray. Tel n'est pas le cas.

oursivi

Rédigé par : Alex paulista | 09 novembre 2010 à 03:32

Sacré Alex, critiquer si sottement un bouquin* fort justement mis au pinacle par tant de gens prestigieux et pertinents.

C'est plus du courage ou de la sottise, c'est un suicide, on vous la corde, même sans tabouret.

On l'aimait bien Alex. Tant pis.

AO

* Extension (dont l'adaptation Harrel-Houel est presque aussi forte).

catherine A   MH et les vieux cons

in Le Figaro : ""Aujourd'hui, avec Virginie Despentes (lauréate lundi du prix Renaudot) et Michel, c'est une génération qui est reconnue par des personnes très âgées, les jurés, qui ont fait preuve, là, de leur jeunesse d'esprit", a relevé le romancier et chroniqueur Frédéric Beigbeder, ami de longue date de Houellebecq, et protagoniste de son dernier roman."
Et si c'était ça la raison du couronnement de Houellebecq, nouvelle vache sacrée de la littérature, dire qu'on l'aime de peur de passer pour un vieux con ? Risible ou/et triste.
Je suis donc très très vieille et sans doute très très c.... mais je m'en fiche.

Achille

Rarement l’attribution du prix Goncourt n’a été aussi dépourvue de surprise.

On aurait pu croire que cela aurait affecté l’intérêt des médias pour ce prix. Eh bien non, c’est tout le contraire qui s’est produit.

Alors que l’attribution du prix Nobel de littérature est passée pratiquement inaperçue, celle du prix Goncourt a provoqué un véritable engouement, en tous cas en France. Ceux qui en douteraient peuvent lire l’article de L’Express ci-joint et visionner la vidéo.

http://www.lexpress.fr/culture/livre/houellebecq-goncourt-c-est-l-emeute-chez-drouant_934808.html

Comment expliquer cette frénésie pour un auteur dont la qualité de l’écriture est loin de susciter l’admiration ? Sans doute encore un effet du nombrilisme franco-français... A moins que ce ne soit une belle campagne de marketing.

Alex paulista

@ Oursivi
J'ai feuilleté un peu MH et, justement à l'inverse de votre commentaire, j'ai trouvé que sa vision de la condition masculine sonnait complètement faux.
Problème de génération peut-être.
À mon humble avis, être une femme est bien plus difficile à notre époque. Surtout si on a le malheur de se retrouver solitaire dans la mauvaise tranche d'âge.
Il suffit d'aller sur Meetic pour s'en apercevoir.

Pour un homme, il suffit d'être un peu solide et consistant pour intéresser de nombreuses femmes.

Herman

Ah, Jean-Dominique ! Peut-être devriez-vous essayer "Plateforme" ou "Extension du domaine de la lutte". Surtout "Plateforme", mon préféré, vraiment pris mon pied ! Alors que "Les particules..." et "La possibilité..." me sont moi aussi tombés des mains !...
Bien aimé aussi son essai sur H.P.Lovecraft.

oursivi

"Demeure, dans ce roman, l'incroyable capacité de Houellebecq à user d'un langage, d'une narration apparemment basiques, simples, presque plats et, en même temps, de les rendre signifiants, drus et passionnants."
PB

Bravo PB !

C'est exactement cela !!!

Quand j'entendis M Polac dire tout le bien qu'il pensait - en 94, encore, et en voiture en sus, désolé - de l'oeuvre d'un jeune - encore que - en tout cas d'un nouvel impétrant ayant signé une "extension" des plus signifiantes, je tentais de m'enquérir de la chose papier.

Quand j'interrogeais deux libraires qui n'avaient entendu la chronique littéraire du "Synergie" de JL Hees et ne voyaient pas de qui je parlais - Houel quoi ? - je finis par ne plus le chercher, même mollement.

En 96, je tombais par hasard sur la couv N&B que Maurice Nadeau - autre grand homme, 100 ans et toujours pertinent ! - avait choisie pour son "nouveau" poulain.

La photo sinistre de l'entrée d'une boîte d'informaticiens du quartier Citroën - Star - collait à merveille avec les pages auxquelles elle tournait le dos.

J'achetai et je lus, enfin.

Peu dirent jamais avec cette franchise et cette impudeur le sordide de la condition masculine moyenne de la fin de notre 20ème siècle.

Ensuite, MH innova de moindre façon avec "Les particules", gorgé de considérations intéressantes mais moins bon roman.

"Plateforme" était visionnaire, le futur ne semblait pas plus lui échapper que le présent.

J'ai lu tout le reste sauf "la tentation" qui ne m'est pas tombée entre les mains - ni des mains, sacré Jr - et que lirai peut-être un jour.

Je ne sais ce que vaut son nouveau livre, ou plutôt redoute de trop bien le savoir, d'anticiper la mise en abyme d'un auteur anticipant les critiques au coeur même de son texte au point d'en faire sa matière inconsciente.

Dans le genre, c'est sûrement très réussi.

Pour déchaîner tant de haine, déjà.

AO

PS j'ai observé MH il y a trois mois, une petite demi-heure, la raconterai quand en aurai le temps. C'est instructif.

bernard

Je l'ai déjà lu il y a deux mois. D'une seule traite. Mais maintenant qu'il a eu le Goncourt, presqu'à l'unanimité, je vais le relire à petites doses pour mieux comprendre encore toutes les qualités du roman de cet écrivain hors norme enfin reconnu.

Ludovic

Bonjour M. Bilger,

Je partage les avis de J.D.R. et d'Achille à propos de Houellebecq.
Je n'irai pas jusqu'à mettre en cause le talent de cet auteur mais je n'accroche pas. J'ai bien lu "Les particules élémentaires" avec un ennui profond et pour tout dire, je ne me suis plus risqué à la lecture de ses autres ouvrages. Je n'ai aimé ni le style sans chaleur et sans alacrité, ni l'histoire que j'ai trouvée glauque et sinistre.
Je ne lirai donc pas "La carte et le territoire" même couronné par le Goncourt.
Par ailleurs, et même si l'éditeur est cette fois Flammarion, le côté Galligrasseuil (comme on disait naguère) des prix littéraires qui récompensent les stratégies des éditeurs autant et peut-être davantage que les auteurs me dérange et je n'accorde que peu d'importance à l'attribution de ces récompenses dans mes choix littéraires.

Achille

@Catherine JACOB

« Je pense que la notoriété supplémentaire apportée par le Goncourt devrait inciter le lauréat et ses amis à s'éviter la publicité pour le tabac en respectant les codes désormais de mise dans l'image publique de laquelle ressort la page d'entrée de ce site réactualisé en date du 27/05/09, quand bien même l'univers du romancier se donne comme le rhum-gingembre/tabac! »

Peut-être va-t-on demander à Michel Houellebecq de désormais se faire photographier avec un brin d’herbe sur les lèvres, un peu comme Lucky Luke...

catherine A  les bras m'en tombent ; ses bouquins aussi

Bon allez Philippe vous n'allez pas aimer et me trouver terriblement vulgaire mais tant pis ; cet engouement pour ce type affreusement peine à jouir, qui écrit avec son pied gauche et qui me donne je l'ai déjà dit ici envie d'avaler deux tubes de lexomil, emballage compris, m'épate. Je ne comprends pas ; j'ai pourtant essayé de lire chacun de ses livres mais franchement ils me sont tombés des mains. Son succès est un mystère pour moi mais à vrai dire je m'en fiche un peu. Beaucoup même. Par contre quand je lis qu'il est un rebelle, un empêcheur de penser en rond, là je suis très très perplexe. N'aurais-je rien compris ? peut-être mais tant mieux !

Catherine JACOB

Heterorondontus Goncourteia ou requin dormeur fumeur
Premièrement :
Je pense que la notoriété supplémentaire apportée par le Goncourt devrait inciter le lauréat et ses amis à s'éviter la publicité pour le tabac en respectant les codes désormais de mise dans l'image publique de laquelle ressort la page d'entrée de ce site réactualisé en date du 27/05/09, quand bien même l'univers du romancier se donne comme le rhum-gingembre/tabac!
Deuxièmement:
Je réfléchis.

Jean-Dominique Reffait

Moi, je n'y arrive pas. Ca me tombe des mains. C'est pas écrit. J'ai essayé, on ne peut rien me reprocher, un peu comme pour Brahms, je me suis forcé, j'avais conscience de mon handicap, celui de n'y rien trouver quand d'autres s'y trouvent comme dans une mine d'or, mais non, la lumière ne m'est pas apparue, je ne trouve même pas l'énergie d'aller jusqu'au bout, un immense sentiment, page après page, de perdre mon temps en me faisant copieusement ch...

J'ai commencé avec les Particules Elémentaires, j'ai recommencé avec la Possibilité d'une Ile et puis j'ai essayé avec la Carte et le territoire : 10+10+10, j'ai lu 30 pages de Houellebecq, je ne sais quel médecin consulter, je suis atteint d'une insensibilité totale à cet auteur, j'en suis même à me demander s'il ne s'agit pas d'une belle imposture. C'est mon sentiment profond, c'est une arnaque que je n'ose qualifier de littéraire tant l'invention artistique en est absente.
Le propos convenu se veut provocateur mais n'est pas Jean Genet qui veut, de l'audace de pacotille, un style, mon dieu, peut-on seulement appeler ça un style ?
Je ne comprends pas ce succès, rien ne le justifie parce que c'est rien.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

Ainsi donc vous avez été enthousiasmé par « Les particules élémentaires » ?

Il se trouve que je l’ai lu lors de sa parution, poussé par les louanges dithyrambiques que, là encore, les « critiques » avaient attribuées à ce roman.

A mon grand désappointement, j’ai été très déçu. J’ai trouvé le livre quelque peu insipide, voire même plutôt vulgaire. Mais sans doute faut-il le relire une ou même plusieurs fois pour en découvrir les éventuelles qualités. En tout cas celles que vous lui avez (généreusement) décernées. Sans doute étaient-elles à l’état de particules élémentaires, je n’ai rien vu !

calamity jane

Monsieur Bilger,
Mon clic à cette heure était pour vous
demander un sujet de culture pour me
rafraîchir un peu des propos au sujet de votre précédent billet.
Voilà que je tombe sur le Goncourt tout
frais !
Houllebecq : pas encore la maturité requise
pour le lire. Trop installé sur son piedestal médiatique.
Je m'en vais de ce pas "fermer le chai".

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Les commentaires sont modérés et ils n'apparaîtront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)

Ma Photo

MA CHAINE YOUTUBE

PRESSE, RADIO, TELEVISION & INTERNET

INSTITUT DE LA PAROLE

  • Formation à l'Institut de la parole
    Renseignements et inscriptions : [email protected]
  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

MENTIONS LEGALES

  • Directeur de la publication : Philippe Bilger
    SixApart SA 104, avenue du Président Kennedy 75116 PARIS