On le voit, on l’entend partout, Karl Lagerfeld !
Il est devenu intouchable, une sorte d’icône de la mode et de tant de choses qu’on ne sait plus trop de quoi il ne serait pas devenu aujourd’hui le somptuaire et frivole représentant. Son statut est d’autant plus exceptionnel que, mine de rien, il ne fait pas que « balancer » mais manie l’hyperbole quand il faut et à l’égard de qui il convient. C’est son débit précipité et péremptoire qui laisse croire qu’il serait un être totalement libre et sans concession. Devant une telle assurance de la forme et une manière si radicale d’exprimer que le doute à son égard serait malséant, il bénéficie d’un consensus admiratif car, au fond, personne ne l’écoute mais tout le monde se dit qu’il doit avoir raison pour parler avec tant d’autorité naturelle.
Pourtant, à lire les interviews qu’il donne, il en dit des bêtises, ou faut-il considérer qu’émanant de lui, elles sont revêtues d’une sorte de grâce qui laverait « plus intelligent » ?
Dans Paris Match, dans un entretien croisé avec Vanessa Paradis, Karl Lagerfeld énonce, comme si cela allait de soi, « que les gens montrent leur cul ne me gêne pas. S’ils exposent leurs sentiments, cela me choque ».
Je ne suis pas sur la même ligne que lui, sans doute parce que je n’ai jamais eu la tentation de la première démarche alors que la seconde, malheureusement si je comprends bien, ne m’est que trop naturelle. Cependant, tout le monde n’est pas obligé de tomber dans une impudeur qui n’intéresse personne comme Nikos Aliagas qui nous annonce cette nouvelle capitale sur sa personnalité : « Je n’ai plus peur d’être aimé et je suis sûr qu’aujourd’hui une femme m’attend quelque part… » (Le Figaro TV Magazine).
S’il est manifeste que cette confidence ne passionne pas parce que l’animateur lui-même aimé par sa famille n’est guère salué comme une lumière au-delà, ce ne serait pas le cas si des personnalités remarquables avaient la générosité de nous offrir leur être intime, de nous révéler leur perception des sentiments humains universels, de nous aider à partager leur vision de l’amour, de l’amitié et de la mort. Montrer son « cul » non seulement est d’une indécence rare, exhibe le secret d’un corps qui a d’autant plus de prix qu’il se préserve jalousement, mais ne favorise rien d’autre que la pitoyable publicité de soi. Au contraire, exprimer ses sentiments dignement, profondément permet la communication, met sur le devant de la scène ce qui crée le partage et réunit les personnes accordées sur ce thème et cette attitude dans un universel passionnant et mobilisateur. L’indécence n’est pas là. L’inaptitude à savoir parler de soi pour s’unir avec les autres est une faiblesse considérable qui explique pourquoi tant de moments, qui auraient pu être riches et stimulants, deviennent d’un insupportable ennui. A force de sortir de soi, on ne rencontre plus personne.
J’ose déclarer que Karl Lagerfeld peut proférer des bêtises. Heureusement que je l’ai lu au lieu de l’entendre car, sinon, le décret de sa voix impérieuse m’aurait tétanisé !
Lorsqu'on lit Léautaud, l'Abbé Mugnier, Anna de Noailles, Gourmont, Rouveyre, Daudet L. etc. on trouve quantité de personnages cités pour leur sottise, leur finesse, leur talent ou simplement leur position. La plupart sont aujourd'hui totalement oubliés, si jamais ils ont mérité de ne pas l'être. Et pourtant, ils ont détenu une part de sagacité, insuffisante au regard de l'avenir. Seuls, quelques toaué&s de l'époque les cite ou les relit. Qui, aujourd'hui, admire Jean Dolent ou Buenzod ? Lagerfeld ajoute à sa position d'artiste une esthétique personnelle très suggestive, dont on ne sait s'il est l'auteur ou le prisonnier. Pourquoi vouloir qu'en outre, il ait la pertinence d'un Finkielkraut ou d'un Alexandre Adler. Il lui suffit d'exhiber son autorité extérieure pour qu'on s'intéresse à ce qu'il dit. Ce pourrait être le cas d'Arielle Dombasle qui a, au surplus, tout pour elle, la grâce, l'anorexie, la naissance, le nom et l'intelligence, plus un mari riche et célèbre. Mais voilà, ces gens-là mourront et sauf à alimenter des compilations, ENFIN, pendant quelques années, verdiront uniformément sous des pierres gravées.
Rédigé par : v Jean-Marie | 27 décembre 2010 à 18:32
« C’est son débit précipité et péremptoire qui laisse croire qu’il serait un être totalement libre et sans concession. »
Ce n'est pas très gentil de votre part, de vous moquer de son débit qui est dû au type d'allemand qui représente sa langue maternelle.
« Dans Paris Match, dans un entretien croisé avec Vanessa Paradis, Karl Lagerfeld énonce, comme si cela allait de soi, « que les gens montrent leur cul ne me gêne pas. S’ils exposent leurs sentiments, cela me choque ». »
Il semblerait que ce soit celui du 10/12/2010; De fait, je n'ai pas trouvé cet entretien dans les extraits de Paris Match en ligne mais sur Chanel-News qui indique: Pour la sortie du CD « Une nuit à Versailles », Paris Match a publié une interview de Karl Lagerfeld et Vanessa Paradis.
Il n'est sans doute pas sans intérêt de citer cet extrait dans son contexte:
Le magazine : «Comment voyez-vous Vanessa ?
KARL : Elle ne se prend pas pour une star. Autour d’elle, on ne sent pas les bodyguards qui donnent méchamment des coups de pieds à ceux qui tentent de l’approcher.
VANESSA : Mais je suis comme vous Karl, j’aime les gens, j’ai envie de parler avec eux, besoin d’apprendre d’eux. Nous sommes peut-être trop pudiques pour dire certaines choses.
KARL : J’ai horreur de l’impudeur. Que les gens montrent leur cul ne me gêne pas. S’ils exposent leurs sentiments cela me choque. Heureusement, Vanessa, vous ne le faites jamais. » - Quel pince sans rire...! Mais, on comprend mieux ce genre de déclaration qui vise secondairement sans doute quelque part, à défendre le fond de commerce de qui est aussi photographe pour Vanessa Paradis, lorsqu'à la date du 01/12/2010 on découvre avec les illustrations de son calendrier Pirelli donnant à voir une photo de nu féminin arborant une « coquille » de boxeur, mais bon fashion, une nouvelle vision de, je suppose, ces pneumatiques (Pirelli est en effet un groupe italien spécialisé dans la production de pneumatiques et « Le calendrier Pirelli » est un calendrier publicitaire publié depuis 1964 par la filiale britannique du groupe Pirelli).
En revanche, sur ce même terrain, le site officiel de la star de la mode reste toutefois plus soft :
Il est également intéressant d'observer que la question de Paris Match à KL : «Comment voyez-vous Vanessa ?, faisait suite à cette autre question à l'adresse de Vanessa elle-même: «Vanessa, comment pourriez-vous définir Karl ?
VANESSA : Il a trois cent millions d’activités mais il n’est jamais fatigué, sans cesse disponible. Il a toujours des choses intéressantes à dire et il a souvent raison. Ce que j’admire le plus chez lui, c’est l’alliance du génie et de la bonté, mais ça me gêne de dire ça devant vous Karl.
KARL : Je me bouche les oreilles, allez-y.
VANESSA : C’est une belle personne et il est très facile de le vérifier en parlant avec ses couturières. Elles n’ont que des mots d’amour pour lui… »
Paris Match : « C’est naturel chez vous Karl ?
KARL : Avec les femmes oui. J’aime moins travailler avec des mecs. J’ai eu de nombreux assistants qui ont fini par croire qu’ils étaient dix fois plus géniaux que moi mais aucun n’a réussi. A part Hervé Léger, les autres sont tous des nuls dont la tête a subitement gonflé. Moi je dégonfle la mienne tous les matins. »
D'où je pense que sa pudique marionnette est sans doute gonflable qui le laisse découvrir encore sous cet aspect:
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Si je n'ai pas trouvé en ligne le Paris Match de l'entretien croisé, j'ai en revanche trouvé dans le vivre-match | Samedi 12 Décembre 2009 de quoi vérifier qu'en effet les femmes avec lesquelles KL travaille sont en effet très proches du couturier :,
avec ce commentaire: « A la manière des nouveaux Chinois de ce frénétique Shanghai, ce Number One germanique a le sens de la compétition chevillé au corps. Être au top toujours. Nul ne doit égaler son événement Chanel à Shanghai. »
Cet anti-icône qui donc comme on peut le lire ci-dessous, se tient éloigné de leur cadre doré,
«KARL : Ce qui est fondamental avec Vanessa ce n’est pas ce qu’elle fait mais comment elle le fait. Elle pourrait délivrer de l’émotion en chantant le Bottin».
-Bottin mondain? annuaire téléphonique? cela n'est pas précisé-
Paris Match: « Matthieu Chedid dit de Vanessa qu’elle est une icône, comme Brigitte Bardot l’était. Pourriez-vous nous expliquer, Monsieur Lagerfeld, ce qu’est une icône?
KARL :C’est un truc ridicule qu’on trouve dans les églises grecques orthodoxes ou russes. Sérieusement : égérie, icône, muse sont des mots employés à toutes les sauces. La déviation étymologique est très dangereuse.»
ne déteste cependant pas, manifestement les ors, quand ce sont ceux de la République:
Rédigé par : Catherine JACOB | 27 décembre 2010 à 18:19
Véronique Raffeneau,
bonjour, merci pour ce lien magnifique !
Tout a été dit dans l'étroite relation
avec l'universalité des sentiments et
la simplicité de leur expression.
Rédigé par : calamity jane | 27 décembre 2010 à 14:07
@Jeanne
Vous demandez : "Faut-il passer par le superflu pour atteindre le nécessaire ?"
Oui, assurément oui.
Tous ces personnages que PB analyse, billet après billet, dont il décrypte les attitudes, etc. ne sont pas toujours intéressants en eux-mêmes, c'est vrai.
Mais à travers eux la réflexion peut se déployer, plus ample, sur notre société, ses vertus et ses vices.
Roland Barthes (que la modestie de PB n'en soit pas froissée) faisait-il autre chose lorsque, dans "Mythologies" notamment, il voyait tout un monde de réflexion à travers une recette de Marie-Claire, la forme de la DS 19 ou la barbe de l'Abbé Pierre ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 27 décembre 2010 à 11:36
Encore choqué par un cul. Comment est-ce possible ? La polarevolution de 1972 n'a pas eu de rejeton.
http://images1.hiboox.com/images/4108/fbfedcf73ef8d42ceddc37d1c4a32178.jpg
On ira tous au paradis, même Karl.
Rédigé par : ceriselibertaire | 27 décembre 2010 à 10:44
Je suis d'accord avec Frank Thomas :
"Montrer ses sentiments, ses pulsions intimes serait à mes yeux aussi stérile et inutilement impudique que de montrer son cul."
Sauf quand montrer et dire ressemble, par exemple, à ceci (Baudelaire + Moustaki + Reggiani):
http://www.youtube.com/watch?v=k57Zbo_mnWY&feature=related
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 27 décembre 2010 à 08:04
Noël au tison, Pâques aux rabanes.
Rédigé par : Alex paulista | 27 décembre 2010 à 05:18
Finalement, chacun, dans cette histoire, fait ce qu'on pourrait attendre de lui : le créateur de mode chevelu et hautain décrète que montrer son cul c'est bien, montrer ses sentiments c'est de l'exhibition ; le sage et docte magistrat dit le contraire. La différence est que le premier cherche minablement à formuler une pensée à contre-courant qui n'en est pas une ; le second s'énerve contre cette initiative en remettant les choses à leur place traditionnelle, ce qui est exactement ce qu'attend le premier pour pouvoir s'en moquer dédaigneusement, adoptant la posture du rebelle aux traditions. Les vaches sont bien gardées. Meuh.
Finalement, essayer d'aller à l'encontre de la hiérarchie traditionnelle des valeurs est quasiment aussi éculé que de la défendre. Et si Muray, dans la bouche de Luchini, avait raison lorsqu'il explique avec tant de talent et d'ironie que le débat, ce "magma d’entre-gloses" est parfois si vain...?
(à part cela, je vous suis sur l'antipathie du monsieur, et je vous souhaite d'excellentes fêtes, cher monsieur Bilger)
Rédigé par : Natoussia | 27 décembre 2010 à 01:58
Comment est-ce possible ? Vous tétanisé par une voix....!
Rédigé par : BrunoK | 26 décembre 2010 à 22:33
Au long de ce mois de décembre, Karl Lagerfeld, Robert Ménard, Eric Zemmour, Thierry Ardisson, Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Ménès et Michel Drucker ont étonnamment nourri vos notes.
Attachée à votre blog et à sa petite musique, je suis surprise, en effet, que vous consacriez votre jolie plume à ces « fausses gloires »...
Faut-il vraiment passer par le superflu pour atteindre le nécessaire?
Rédigé par : Jeanne | 26 décembre 2010 à 22:24
Mais enfin tout de même vous devez bien vous dire : mais qu'est-ce que c'est tout mon bavardage ! Bon Dieu taisons-nous.
Rédigé par : phineus | 26 décembre 2010 à 21:31
Je viens de tomber sur cette citation : "A Sainte-Cunégonde le tonnerre annonce un deuxième hiver." On en défait ce que l'on veut !
Bonne fêtes de fin d'année !
A bientôt, je pars voir des amis pharisiens ! (autre citation possible c'est vrai aussi)
(JDR et AP, vos fidèles parmi les infidèles m'auront bien fait rire sur leur dernière joute qui jouxte mon intervention de petit poids je l'admets, moi l'ex petit prof de banlieue lyonniaise en son maghreb de gentils canards parfois d'âge)
Amitiés lactées de ma voix cactée en cette fin d'année, damned je suis défait !
Rédigé par : Cactus | 26 décembre 2010 à 18:54
Monsieur,
Ne lisant jamais de journaux et ne regardant la télévision que cinq minutes par jour (la météo), je ne baigne pas dans le pipole. Il y eut un temps où j'en regardais familialement davantage. De cette époque datent mes souvenirs de M. Lagerfeld, souvenirs recouverts par une indifférence tenace.
Mon propre "cul" entre dans la catégorie, si j'ai bien compris, de ceux dont M. Lagerfeld se soucie comme d'une guigne ? Voilà qui est parfait. L'inverse m'eut bien déplu. Quant aux sentiments que j'expose (Bonjour Monsieur Frank Thomas) ils déraperaient comme sur le verglas de ces derniers jours faute de but. Le "cul" de Racine ne m'a jamais intéressé et je souris tout seul en l'évoquant pour cette unique fois. Le visage de Racine, à travers l'esquisse qu'en fit son fils m'est, par contre, ineffaçable. Et là j'éprouve des "sentiments". Je doute qu'ils soient au niveau qu'affectionne M. Lagerfeld. L'un de vos commentateurs s'interroge sur le fait que M. Lagerfeld pourrait être "de gauche". Ca se remarque-t-il à la disposition anatomique de certaine partie ? Je vérifierai.
Vous avez sorti, pour moi du moins, M. Lagerfeld de sa prétentieuse nullité. Soyez-en remercié. Mais franchement, pour la trêve des confiseurs, vous eussiez pu quand même nous offrir une autre friandise !
Rédigé par : Jean Reffait | 26 décembre 2010 à 18:50
Ça dépend de quel cul et quels sentiments on parle.
Indépendamment, il est toujours dangereux de parler de ses sentiments: à trop se livrer on peut se monter le bourrichon. Le désir mimétique n'est jamais très loin.
Rédigé par : Alex paulista | 26 décembre 2010 à 16:53
Qui c'est ce bédit vermizo qui ose émettre une avis sur l'arbitre des élégances ? Rébétez son nom, je ne connais pas, il fait quoi, procureur ? C'est un garagiste ou quelque chose de ce genre ? Un machin dans un tribunal ? Ces gens qui zont mal habillés avec des zortes de robes rouges de bères noël ? C'est ça qui vient me donner des lézons sur ce qu'il faut faire de son cul ? Qu'est-ce que je beux lui répondre, je ne fais pas de réductions pour les techniciens de zurface, ces gens qui font le parquet, c'est très bien, j'ai trois éthiopiens qui font les parquets chez moi, ils zont noirs, pas besoin de robe rouge, ils travaillent tout nus à peine une goutte d'huile de coco sur le corps. Alors quoi ? Ca le choque ce M. Bilger qu'on fasse le parquet tout nu ? J'entends un zonzon dans ma tête, faites le taire.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 26 décembre 2010 à 13:21
Merci de vos propos concernant monsieur
Lagerfeld.
Ce monsieur est certes un people
doué pour avoir fait une carrière dans la mode mais quel ridicule dans son habillement, ses gants, ses bagues...
Il est comme la plupart des humains, "il croit avoir un avis éclairé sur tous les sujets".
Il est bon dans son domaine mais ridicule dans les autres domaines.
Pour conclure disons que c'est un germanopratin pur jus.
Bobo et friqué donc cucul.
Merci monsieur Bilger.
Hugues DELON
Rédigé par : DELON Hugues | 26 décembre 2010 à 12:03
C'est un peu notre Karl Marx à nous, non ? pas tendance Marx la Menace certes, un homme moins à gauche ho là là que l'autre. Mais quand même !
Sissi !
Rédigé par : Cactus | 26 décembre 2010 à 11:55
Bonjour Philippe Bilger,
« Dans Paris Match, dans un entretien croisé avec Vanessa Paradis, Karl Lagerfeld énonce, comme si cela allait de soi, « que les gens montrent leur cul ne me gêne pas. S’ils exposent leurs sentiments, cela me choque ».
Cela signifie simplement que Karl Lagerfeld doit être rangé dans la catégorie des provocateurs, bêtes ou subtils, chacun appréciera. Il est vrai que c’est très tendance en ce moment de faire dans la provoc.
Il faut dire aussi que le politiquement correct, c’est d’un ringard, à une époque où les affaires nauséeuses se succèdent les unes après les autres.
Après tout, ce n’est pas parce que l’on fréquente les salons de l’intelligentsia parisienne et les pince-fesses branchés qu’il faut se retrancher derrière un conformisme de bon aloi.
Et puis avec sa tête de romantique tourmenté, une petite phrase où l’on parle de cul ça fait un peu intello libéré... à défaut d’être libertaire. Oui, faut pas non plus exagérer.
Rédigé par : Achille | 26 décembre 2010 à 11:24
"...ce ne serait pas le cas si des personnalités remarquables avaient la générosité de nous offrir leur être intime, de nous révéler leur perception des sentiments humains universels, de nous aider à partager leur vision de l’amour, de l’amitié et de la mort."
Et puis quoi encore !
Ne mélangez pas les genres, Philippe.
Offrir un être intime, révéler une perception des sentiments humains universels, partager un vision de l’amour, de l’amitié et de la mort, dire qui nous sommes est l'affaire seule de la littérature et de l'art.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 26 décembre 2010 à 11:10
Derrière Lagerfeld il y a Chanel derrière Chanel il y a une Maison derrière la Maison il y a des parfums et des accessoires derrière les parfums et les accessoires il y a du fric. Ainsi élever le sentiment pour déconsidérer les corps dénudés c'est un concept purement marketing à l'image des images publicitaires subliminales N°5 Chanel: un parfum qui se classe numéro 1 des ventes. Le parfum vendu dans les magasins permet aux clientes d'entretenir une part de rêve avec le luxe inaccessible où des corps retouchés comme celui de Vanessa Paradis sont dénudés et étalés sur les couvertures de magazines. Ainsi Karl Lagerfeld poursuit le travail pour lequel il est payé: vendre du rêve. Après, son côté clown cultivé du PAF augmente les chiffres de vente des parfums et accessoires, l'essentiel est là. Une société du mépris consenti.
Rédigé par : SR | 26 décembre 2010 à 11:05
Cher Philippe Bilger,
Il me semble que Lagerfeld a tort de mettre sur un même plan "montrer " et "exposer".
Montrer ses sentiments, ses pulsions intimes serait à mes yeux aussi stérile et inutilement impudique que de montrer son cul.
Sa pensée, comme vous le dites fort bien est à l'emporte-pièce, et sonne juste parce qu'elle est péremptoirement assénée.
En réalité, il y a dans "montrer" une dimension exhibitionniste et bêtement provocatrice qui ne se retrouve pas dans "exposer", lequel revêt une notion de partage altruiste, de mouvement dirigé vers l'autre. On montre pour soi, on expose pour les autres.
Une petite anecdote.
Les Canaques, à la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France au milieu du XIXe ne "montraient" pas leur cul : ils étaient nus, tout simplement.
Les missionnaires, eux, crurent, avec leurs préjugés, qu'ils le montraient et leur firent coudre des vêtements pour cacher ces "parties honteuses". Depuis, d'ailleurs, les Européens se baladent à poil sur les plages et les Canaques se frappent le front en disant que décidément nous ne savons pas ce que nous voulons...
Rédigé par : Frank THOMAS | 26 décembre 2010 à 09:17
Un jour, les mots se sont dressés devant
moi. Je ne les écrivis pas.
Rédigé par : calamity jane | 26 décembre 2010 à 08:23
Bonjour Philippe
"Le cul" (ou plutôt le corps) est le métier de Lagerfeld... Il modèle ce cul par le biais du tissu (à moins que ça ne soit le contraire !)... Il est donc normal que pour lui cet objet de convoitise pour les uns ou de pudeur pour les autres... soit une réalité plus passe-partout qu'un état d'âme toujours plus complexe. Lagerfeld est un créateur... et comme pour beaucoup de créateurs, le sentiment est le bien le plus précieux... puisque c'est lui qui génère l'idée... et donc la création, et donc la vie ! Ce n'est pas un jouet que l'on peut étaler sur tous les magazines people... C'est-à-dire, là où il apparaît le plus souvent ! Ceci dit, en d'autres occasions, Lagerfeld s'est beaucoup confié... La phrase que vous citez est donc sortie de son contexte ou en tout cas ne méritait pas tant d'attention. C'est une phrase toute faite pour une occasion précise...
Quant à sa voix, sa façon de parler, sa parade en somme, ben justement, c'est ce qui fait tout son charme... en plus il peut être très drôle... quoique, comme tous ces gens "qui comptent" il ait la prétention de croire qu'il compte vraiment !
Cordialement
Rédigé par : marie C | 26 décembre 2010 à 08:18
Une petite chanson, Philippe:
http://www.youtube.com/watch?v=--JoYZzGXQM&feature=related
Rédigé par : Herman | 26 décembre 2010 à 04:01
Que vous-même puissiez porter la moindre attention à ce vaniteux inconséquent en dit long sur le pouvoir d'intoxication des médias.
L'imperium de la fatuité pour armure et la provocation d'une starlette juvénile pour discours ne devraient pas suffire à éblouir l'esthète que vous êtes.
Que Karl Lagerfeld se vautre dans l'obscène n'a rien d'étonnant puisqu'il s'agit au sens premier de son unique considération, fût-elle par mannequins interposés.
Rédigé par : simple citoyen | 26 décembre 2010 à 02:24
Ignorer qui est Karl Lagerfeld ou ne l'avoir jamais rencontré ne semble pas un grand handicap à la lecture de l'impitoyable description qu'en fait notre cher Avocat Général.
Avoir connu Philippe Bilger lors de ses séjours dans la résidence familiale de Rozières-sur-Crise, alors qu'il était jeune juge d'instruction, demeure un souvenir autrement plus précieux.
Certes la droiture de son attachante personnalité se révèle dans tous les textes de ce blog, mais éclairée par les souvenirs du Soissonnais des années soixante-dix, elle prend un éclat d'autant plus vif sur le plan humain.
La Magistrature ne peut que se féliciter d'avoir pour la servir quelqu'un d'aussi chaleureusement empathique.
A Very Happy New Year to You, Mister Bilger.
Rédigé par : Stenaisien | 25 décembre 2010 à 23:58
Cher PB,
Voilà un bel exemple d'un choqueur qui se veut provocateur !
Il ne pouvait pas arriver à meilleur moment...
Quand je l'entends, je pense à sa pub pour la sécurité... pas pour le gilet jaune, pour la ceinture... je me dis, comme pour elle, il ferait mieux de la boucler !
Quand je pense qu'il y en a qui tombent en extase devant lui et s'exclament au génie à chacun de ses croquis de mode.
Bof !
Cordialement.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 25 décembre 2010 à 23:28