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28 janvier 2011

Commentaires

Un citoyen

Bonjour à tous.

Personnellement, dans toute cette affaire il n'y a qu'une seule chose qui me met en rogne, c'est la disparition pure et simple de la présomption d'innocence.

Tout le débat qui existe entre notre Président de la République et les magistrats est stérile et surtout politique (politique dans son aspect "divertissement pour agrémenter les discussions du café de commerce ou les sujets inintéressants qui font la une des journaux télévisés").
Oui les magistrats peuvent être sanctionnés dès lors qu'ils commettent des erreurs, il est inutile de l'annoncer devant les journalistes et il est inutile de déplorer ce rappel...

Cependant, tout le monde passe "à la trappe" le fait que Tony Meilhon n'a pas encore été reconnu coupable de ce crime odieux. Attention, je ne dis pas qu'il ne l'a pas commis, mais, de grâce, arrêtons de "piétiner" notre présomption d'innocence.
Le plus drôle dans cette histoire, c'est de voir des journalistes, des magistrats ou des politiciens utiliser le terme "présumé coupable" pour ensuite lui imputer directement la culpabilité du meurtre de Laetitia.
Peu importe, me direz-vous, c'est un multi-récidiviste, il mérite d'aller "au trou" de toute façon. Certes, mais peut-être qu'un meurtrier fou à lier (vu le crime) est en liberté. Et quand bien même il en est l'auteur, ce raccourci n'est pas bon pour les affaires qui suivent. C'est ainsi que notre Président avait commis le lapsus ultime lors de l'affaire de Clearstream. C'est ainsi qu'un magistrat, aveuglé par la culpabilité présumée de certaines personnes, va condamner ces dernières et marquer leur existence d'une erreur judiciaire (je vous rappelle l'affaire d'Outreau).

Je m'arrête là car je n'aime pas les longs discours. Mais pensez-y dès qu'une affaire défraie la chronique, la présomption d'innocence est, dans l'esprit, rarement respectée.

zenblabla

Je vais vous raconter une histoire.
Lorsque notre président fut élu, à ceux qui m'avouèrent avoir voté pour lui, invariablement et pendant un bon trimestre je disais :
"Mais pourquoi n'a-t-il pas ouvert un garage automobile, si cela le démangeait? Il aurait pu ainsi mettre à profit ses talents de vendeur"
Maintenant, les mêmes votants me disent regretter leur bulletin.
Néanmoins, à l'heure qu'il est et jusqu'à l'élection, il faut bien qu'il gouverne.
Et c'est mieux s'il le fait mieux que s'il nous amuse ou nous détourne de préoccupants problèmes.
Que la plupart des problèmes qui nous préoccupent avant tout, les mêmes soient pour lui résolus et n'existent pas, on ne lui en veut même pas.
Sauf qu'il s'adresse en premier à ceux qui lui en voudraient, au fond, de ne pas avoir les mêmes problèmes: Il s'interdit de la distinction de la fonction, démontre le contraire, c'est assez pathétique.

Il y a bon an mal an, cinq mille crimes de sang en France, depuis longtemps, longtemps.
C'est une injustice foncière, avec l'empathie on peut facilement se mettre à la place de la victime, plus difficilement à la place de l'assassin, mais cela ne fait pas changer le chiffre!
Cela explique pourquoi le marché du pénal est assez peu couru par les avocats en général...
Les avocats, la grève des magistrats et autres auxiliaires de justices, ils ne la savent même pas, parfois. J'ai rendu visite ce matin à une avocate qui ne peut s'empêcher de potasser ses dossiers un dimanche, et lorsque je l'informai que les audiences seraient peut-être remises et qu'elle pouvait se calmer, elle douta que cela fut possible avec toutes les juridictions. En tout cas, elle ignorait l'apparition d'une grève, mais, pour une fois, son mari également avocat n'y est pas allé de son couplet, au sujet de l'Etat, de sa défaillance d'emblée et de sa cherté manipulée.
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A la suite,
alors, la réduction de l'Etat à une sorte de carrosse doré se démontre, mais cela n'a encore pas provoqué chez la plupart des personnes l'idée d'une sauvegarde nécessaire et minimum des services de l'Etat. A ces personnes nombreuses, l'Etat s'adresserait efficacement tandis que son chef ordonne qu'il batte sa coulpe.
Curiosité ou grave symptôme? Cela commence quand même à faire beaucoup sur la durée!

Invariablement, cinq mille victimes, c'est aussi beaucoup, toutefois très peu de ces victimes ont subi l'horrible destinée avec le même invariable criminel.
Il faudrait mettre ce chiffre en regard de celui des suicidés, ceux qui retournent contre eux-mêmes l'absolue violence. La mine de l'assassinat potentiel s'augmente, et ne s'explique toujours pas...
Toute l'importance de la justice paraît cristallisée au sujet de celui qui est le plus horrible des criminels, ce rare multiple-récidiviste incapable de ne pas surenchérir dans l'ignominie.
Faire croire à la possibilité d'une élimination radicale de l'assassin potentiel, ce n'est vraiment pas sérieux. L'idée même d'élimination radicale doit être combattue: si elle court politiquement, alors c'est en dehors de la représentation d'une institution judiciaire régulièrement convoquée et absolument nécessaire, mais comme on le voit, l'idée de l'élimination radicale court ainsi en liberté où ce n'est possible que pour le très vague.

Jamais, M. Sarkozy n'aurait dû écouter les sirènes qui lui chantaient une telle faculté d'élimination mieux qu'illusoire.
Pourtant, il a encore de la marge, car un peu moins peut-être qu'il y a trois ans heureusement, j'entends toujours au sujet d'éliminés potentiels qui ne sont pas plus des assassins que des marginaux - sans dire encore leur pauvreté - tandis qu'ils sont encore vivants: "Mais qu'est-ce qu'"on" va en faire?"
Il faut en passer par l'idée de la dignité, alors comprendre le respect devant être considérable.

sylvain

La gauche inquisition, la gauche infection, la gauche putride nauséabonde, la gauche incivique, antirépublicaine, antidémocratique, la gauche dépotoir de frustrés revanchards haineux hargneux, ce sont ces députés socialo Leroux, Gorce, Ayraut, Cochet, ignobles lors des questions au gouvernement qui m'ont dégouté définitivement de cette gauche d'égout en attaquant le gouvernement, et vous-même en particulier, d'une manière odieuse, calomnieuse, caricaturale, au sujet de la Tunisie.
A vomir !

lilasaurel

Mais à quoi vous attendiez-vous ?

Avant tout, je tiens à présenter mes condoléances aux familles d’accueil et biologique ainsi qu’aux proches de cette trop jeune victime.

Effectivement, le risque zéro dans nos société n’existe pas. Je pensais depuis bien longtemps, que la majorité des Français en était conscients ! Pourtant, y croire encore est bien nécessaire pour avancer et laisser nos enfants vivre leur vie.

C’est justement sur ce doux rêve que notre Président surfe depuis des années. Sur ce doux rêve qu’il tente une fois encore de conserver son électorat, se servant de la souffrance et de l’indignation légitime des familles et des Français, multipliant des propos démagogues et infertiles.

Pourtant, ne serait-il pas temps de tirer les conséquences de sa politique dévastatrice de nos services publics. La diminution des moyens alloués à la justice (réductions des effectifs, fermetures de juridictions…), la mise en cause régulière des magistrats, des personnels pénitentiaires d’insertion et de probation ne permettront pas d’assurer la prise en charge de qualité de ce public à risque.

Heureusement que la majorité de ces fonctionnaires ne s’arrêtent plus à ses accusations gratuites pour faire leur travail du mieux qu’ils peuvent. Oui, il n’est pas facile de se dire, tous les jours, qu’il faut faire des choix, établir des priorités pour limiter la casse, surtout quand on sait que les conséquences peuvent être aussi dramatiques. Non, ce n’est pas facile !

Eh oui, le risque zéro n’existe pas, mais lorsque l’on met scrupuleusement tout en œuvre pour amoindrir les chances des politiques en faveur de la prévention de la récidive, il est toujours plus facile de chercher des responsable plutôt que, pour une fois, au lieu de penser à sa réélection devant son miroir le matin en se rasant, on se remette en cause.

J’espère à présent que les futurs dirigeants tireront les enseignements de ces trop nombreuses et sordides affaires.

sylvain

Rédigé par : yurichka | 04 février 2011 à 06:14
@sylvain

Votre oeil est-il capable d'effectuer une opération mathématique ? 17 juges pour 3300 dossiers, pour vous cela n'est pas un manque de moyens ?

..............

Si vous ne passiez pas votre temps à relâcher et reconvoquer en boucle les multirécidivistes, à relâcher sans cesse les fauteurs de troubles, vous auriez peut-être le temps de faire votre boulot correctement.

Mais quand on est bridé par l'idéologie gauchiste de la sempiternelle excuse aux bourreaux et qu'on en démord pas, voilà ce qui arrive ; juste retour de manivelle du destin.

mike

Après la grève, les magistrats réclameront encore plus de moyens pour rattraper le temps perdu. Belle image républicaine !

yurichka

@sylvain

Votre oeil est-il capable d'effectuer une opération mathématique ? 17 juges pour 3300 dossiers, pour vous cela n'est pas un manque de moyens ?

sylvain

Les magistrats de Nantes sont en grève ????
Eh bien tant mieux, j'espère qu'ils vont TOUS se mettre en grève, comme ça pendant ce temps, on est sûr qu'ils ne relâcheront plus de criminels dans la nature.
Grevez, manifestez, bloquez, la paix et la sécurité des citoyens dépendent de la durée de votre grève.
Manque de moyens ??? mon oeil !

Ludovic

Bonjour M. Bilger,

Ni M. Mercier, ni M. Hortefeux qui pour une fois se sont entendus comme larrons en foire, et encore moins le chef de l'Etat ne semblent partager votre bon sens.
Je sais bien qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que le pouvoir reconnaisse le manque de moyens pour assurer non seulement le suivi des ex-détenus après l'exécution des peines mais encore le croisement et le recoupement des dépôts de plainte concernant un même individu. Dans cette triste affaire, les magistrats n'ont comme vous le soulignez commis aucune faute, il n'y a pas eu de libération anticipée, la totalité des peines prononcées ayant été exécutée.
Il faut pourtant trouver des responsables, désigner les magistrats de Nantes à la vindicte populaire, faire jouer à plein le registre de la compassion avec la famille de la victime.
S'il renonce à une septième loi sécuritaire, qui serait d'ailleurs tout aussi inefficace et inutile que les précédentes, Nicolas Sarkozy ne renonce pas à ses méthodes populistes et bassement démagogiques visant une nouvelle fois à faire des magistrats les boucs émissaires de l'incurie de l'Etat.
En attendant que la Justice ne demande des comptes au Pouvoir, les magistrats de Nantes, siège et parquet confondus, ont décidé de faire la grève des audiences jusqu'au 10 février prochain.
Je tiens à assurer ces magistrats de mon soutien, moi qui ne suis personne, sinon un citoyen écoeuré par les attaques répétées d'un chef de l'Etat et d'un délinquant récidiviste qui usurpe les fonctions de ministre de l'Intérieur à l'encontre d'une institution qui ne me paraît pas avoir failli.

sylvain

SARKO DIT DES VERITES QUI FACHENT

Je félicite Sarko pour les propos tenus à Orléans sur les magistrats fautifs.

Ils sont responsables de plusieurs crimes depuis un bon moment par leur incompétence et leur j'm'enfoutisme criminels.
...
Relaxes de multi récidivistes, de bourreaux...

Badinter les a décervelés, les a politisés à gauche ; résultat une magistrature bobo gocho anti sarko, des juges incompétents laxistes, ignobles dans leurs décisions ubuesques.

BRAVO SARKO

Cactus

Merci monsieur Bilger ! Pour moi, notre président c'est vous et pas que côté écrits !
Sissi !!!!!!!!!!!!
Amitiés cactées à votre sarabande aussi !!! (ma retraite a commencé au mieux, je n'arrive pas à tout faire ce que je n'ai plus à faire)

Alain

Vous avez raison : c'est à la justice de demander des comptes à ce gouvernement de l'apparence qui ne gesticule que dans des buts électoraux, empile des quantités de lois dont il ne donne surtout pas aux personnels du ministère de la Justice les moyens financiers de les appliquer, et non l'inverse !

Que ce gouvernement de beaux parleurs donne d'abord au système pénitentiaire les moyens décents, et qu'il lui donne les moyens financiers en quantité de personnel et technologiques (bracelet électronique ou puce électronique sous la peau qui permettra de suivre les relâchés en suivi socio-judiciaire et d'empêcher les milliers d'autres Tony Meilhon relâchés dans la nature de récidiver !

Que les Sarkozy Fillon Copé Alliot-Marie Mercier se taisent et agissent au lieu de surfer sur des statistiques d'insécurité qu'ils trafiquent eux-mêmes pour faire croire à une pseudo-efficacité d'une politique pseudo-sécuritaire destinée à gagner des suffrages électoraux.

Car leur politique est hypocrite dans son essence car forte en mots et nulle dans son application sur le terrain alors qu'il s'agit de remettre tout simplement la police de proximité dans les banlieues d'où on l'a intentionnellement enlevée, pour surveiller efficacement les dealers leurs fournisseurs, mais aussi toutes les autres formes de délinquants et les mettre derrière les barreaux !

Agissez avant que Marine Le Pen le fasse pour de bon à votre place, car elle elle ne fera pas comme l'UMP de beaux discours et semblant d'agir, elle prendra le pouvoir et nettoiera la racaille criminelle que les politicards de l'UMP n'ont pas nettoyeé faute de vouloir consacrer les moyens financiers nécessaires pour traduire en actes concrets leur baratin électoralo-sécuritaire !

La prochaine présidentielle se gagnera par la mise d'un terme définitif à l'injustice fiscale, à l'insuffisante protection des salariés dans l'entreprise (pressions dans le travail, et au déni de justice résultant de la médiocrité de la protection de l'Etat qui ne met pas les moyens qu'il faut pour appliquer les peines et empêcher le relâchement trop précoce des récidivistes sans la surveillance appropriée.

Qu'ils agissent concrètement tout de suite pour faire réellement baisser l'insécurité au lieu de bidouiller les statistiques pour garder le pouvoir en 2012, ou sinon on les renverra dans l'opposition où ils pourront gloser tranquillement sur le boulot que d'autres feront à leur place.

Un électeur qui ne s'est jamais senti aussi peu en sécurité que depuis le 6 mai 2007 !


Alex paulista

@ zenblabla

Vous êtes en marge de la marge. Je crois que vous êtes passé de l'autre côté de la page, tout est écrit à l'envers.

Il fait trop chaud pour vous lire, je retenterai ce soir à la fraîche.

Bien cordialement.

rico2111

Et si elle n'était pas morte cette jeune fille, car jusqu'à preuve...

zenblabla

@Catherine Jacob
Au sujet de la misère, qui se présente avec la maladie, pour dire en marge de votre propos:

Du côté de la maladie, en Suisse, l'impératif sexuel est considéré très directement et très officiellement, pour une population il faut dire encore très restreinte de malades, avec des agents spécialisés qui ne sont pas des tailleurs de camisoles.

Du côté de la misère, l'argent compte en comptabilités et en symbole. Certains économistes, conscients que l'argent mondialisé fonctionne bien mieux ailleurs qu'ici, en pincent pour ici avec des sortes de "tickets", afin d'accroître les moyens de la liquidité aux endroits de la misère.

Votre propos sur le couple est révolutionnaire, et si elle court cette révolution, dans les esprits au moins, elle s'accompagne encore d'un lourd merlin pour des clivages sociaux.
Il y a des merlins qui s'abattent, peut-être même dedans des "faux-couples"?

Qu'il est difficile d'aimer..., une mine d'emplois, des filons raréfiés (est-ce ainsi?), et des concessions parfois héritées mais d'abord en soi.
La défense des concessions, elle devient plus qu'en soi, elle passerait en nous, alors combien nombreux défenseurs qui entendent avant tout se regrouper, se reconnaître, ensuite pouvoir exporter de la violence étant ainsi renforcés, et ne pourraient d'hypothèse pas le faire puisqu'ils sont en regroupement comme automatiquement surveillés?
Merci comme vous luttez contre cela, avec l'extension du regard que vous proposez.

L'individu, quel que soit son genre, est bien malmené alors que l'idée qu'il est sur un piédestal, et à chacun le sien, est toujours prétendue.
Un champ de ruine de piédestaux, pour faire décor aux "B....ls du cœur"?
Quand les "B....ls du jour", ceux qui existent, transposent avec le minimalisme!
"C'est bien là-même!" dirait-on à la Réunion.


Blanc Cassis

"Ségolène Royal affirmant, chez Guillaume Durand, qu'il ne conviendra de libérer les criminels sexuels qu'avec la certitude de leur guérison et de leur absence de "nuisance" dehors"
Démagogie Royale contre démagogie Sarkozyenne !
Quel est le médecin ou le psychiatre capable de dire qu'un criminel sexuel est guéri ?
S'il existe, il faudra le nommer prix Nobel de médecine.
Quant au manque de moyens pour mettre en place un fichier et un suivi de ce genre d'individus qui, heureusement, ne sont pas des milliers, l'investissement informatique est presque nul aujourd'hui.
Alors que Facebook gère des centaines de millions d'individus, le système français serait incapable de créer un fichier de quelques centaines de malades ou détraqués sexuels, faute surtout de volonté et au nom du soit-disant Droit Humain sur lequel certains Juges s'assoient parfois malheureusement.
Faudra-t-il qu'une enfant d'un magistrat subisse le même sort pour que les choses bougent dans ce système autiste et vivant en vase clos ?

Jean Reffait

@Jean-Dominique Reffait

Je me tue à te dire depuis des décennies que tu t'es mal orienté. Monsieur Ledun ne dit pas autre chose, en émettant l'opinion que tu puisses être drôle en "faisant semblant d'être outré". Ne t'ayant jamais vu "outré" mais simplement "fâché", "en colère" (rarement),"agacé", "indulgent jusqu'à l'excès", j'ignorais que mon propre fils cachait des talents d'amuseur . Tu y réussis ? Tant mieux !
D'aucuns s'y essaient, mais ce qu'on en voit ici me semble plutôt ennuyeux. Seules les litanies de la Sainte-Vierge m'ont distrait, enfant. Les litanies que je dois déguster ici me semblent répétitives et soporifiques.

@Madame Catherine Jacob

Tel n'est pas votre cas.
Je redoute de vous lire, parfois, du fait de la longueur de vos interventions. Je remets à plus tard et puis, vous le savez, un clou chasse l'autre...

Comme j'avais du temps et que le sujet brossé par Monsieur Bilger m'intéressait, je me suis mis à lire votre contribution ci-après (qui, pour moi, fut "avant").
J'apprécie votre manière d'écrire, notamment en japonais, mais l'usage que vous faites de la sémantique pour parvenir à des fins d'exclusion de la récidive du magma judiciaire (du moins partiellement) m'a comblé de bonheur, l'eussiez-vous rédigé avec ces caractères qui, seuls en Europe, nous attribuent encore notre nom de "Gaulois" ("Gallikoi"). Je ne reviendrai pas sur le fond mais, ô audace, j'y adhère.

Les plaisanteries les meilleures..., je trouve que l'ennui ne naquit pas un jour de l'uniformité, mais de la sénilité. Peut-être est-ce un sujet qui, selon ce qui été dit, permettrait à mon fils de faire semblant d'être "outré".

En tout cas, merci Madame. Vous avez fait juste... et court. N'y revenez pas : vous m'obligeriez à vous lire !
Hommages déférents.

calamity jane

Tout ce ramdam pour un "fait divers" !
Eh oui pour divers qu'il soit (selon les
vocables choisis par toutes et tous)
il soulève de sacrés problèmes !
Un peu de courage pour mettre tous les
vieux codes de compréhension à l'heure du
siècle.

Mary Preud'homme

L’opinion souille et clabaude sans repos !
Insupportable ce tapage médiatique, cette publicité malsaine autour de chaque crime supposé ou avéré... Alors que les premiers à se repaître jusqu’à l’écœurement de ce genre de nouvelles sont trop souvent les mêmes à stigmatiser le comportement des policiers et magistrats, y compris quand ils conduisent des enquêtes délicates de façon rigoureuse…
Côté médias, autant de capons et de matamores, souvent ignares en matière de justice trop enclins à taxer d’incompétence des professionnels reconnus et responsables, quand ils ne leur mettent pas ouvertement des bâtons dans les roues, n’hésitant pas à jouer les policiers de feuilleton télé, à se lancer dans des enquêtes à tiroirs, caméra au poing et micro en bandoulière, alors que les métiers de policiers ou de magistrat sont si difficiles, et nécessitent - mis à part les études et la formation spécifique - un sang-froid, une sérénité et une discrétion sans failles. C’est à se demander si ces colporteurs de nouvelles croustillantes ou sordides qui ont un mot sur tout et ne se gênent pas pour épiloguer sans précaution sur des enquêtes ultra sensibles, qui exigeraient au contraire la plus grande discrétion, réalisent qu’ils ont aussi leur part de responsabilités dans la complication ou l’échec de certaines affaires ou la propagation de rumeurs mensongères ou infamantes. Et quelle part !
Côté opinion publique, ça ne vaut pas mieux… Combien sont-ils à fouiner dans la presse de caniveau, sur internet ou l’œil rivé à la petite lucarne à l’affût du moindre potin. Combien viennent se répandre sur les forums de discussion et y déverser aveuglément leur hargne et leurs rancœurs de refoulés... Au fait, combien de ces pères Ubu et de ces mères Lafouine, qui n’ont que la critique négative et l’invective à la bouche seraient prêts à témoigner de faits bien réels cette fois et à aider efficacement la justice s’ils se trouvaient en situation d’avoir à le faire en leur âme et conscience ? Gageons que pour la plupart ils se débineraient le trouillomètre à zéro et la queue entre les jambes (ce dont gendarmes et policiers font trop souvent l‘expérience). A moins qu’ils ne puissent retirer un quelconque profit d’un témoignage à retardement, une fois le risque passé, bien sûr... Auquel cas ces bons apôtres accourent en force, se lâchent (dans tous les sens du terme !) et sont prêts à en rajouter jusqu‘à plus soif surtout s‘ils passent à la télé…
Sans parler des psychologues, des psychiatres, des experts du tout ou rien, des bœufs carottes, des avocats tordus qui savonnent la planche ou traquent la petite bête pour démolir un dossier d’instruction… Tout ce bourdonnement de mouches importunes, cette cacophonie ajoutée à un maquis de textes à décoder avec des précautions d’artificier pour ne pas tout faire péter à la moindre étincelle ! Sans oublier la prochaine réforme de la GAV, plus la règle des trois tiers que nous concoctent trois sénateurs subitement piqués par l’escargot fou, à moins que ce ne soit la mouche tsé tsé ou la tique Gaga !!!
Et au final, hélas, que de gâchis et de temps perdu pour les victimes, celles qui ont disparu à jamais et celles qui restent et dont il est si indécent d’aller filmer la douleur.
Ce temps perdu et cette pagaille, c’est autant de gagné pour le ou les coupables, car plus l’affaire est sordide, plus elle a de (chances) d’être montée en épingle et de tourner en boucle dans les médias pour la plus grande jubilation des pervers et de leur cohorte de voyeurs pour qui c’est justement le but recherché : remuer la fange et faire parler d’eux.

Christelle Andrieu

Cher Philippe Bilger,

Après mon commentaire sur Céline, je m'interroge sur ce sujet brûlant et sur l'enfermement carcéral.
Ne devrait-on pas mettre en prison que les délinquants qui s'en prennent aux personnes physiquement, vol avec violences, viols, meurtres ?
Et laisser en liberté avec des contraintes financières et morales tous ceux qui ne s'attaquent pas aux personnes mais aux biens comme les escroqueries, abus de bien social, non paiement de pension et autres délits...
Cela ferait de la place dans les prisons et des budgets pourraient être consacrés au véritable suivi des délinquants et criminels qui sont le talon d'achille de notre société.
Est-ce stupide ou trop "moderne" ?
Il me semble que Nicolas Sarkozy avait évoqué cette possibilité autrefois, c'est-à-dire avant d'aller chercher les voix de Le Pen...

Catherine JACOB

« Six minutes, même vives et enlevées, sur Europe 1 avec Marc-Olivier Fogiel, ne suffisent pas pour traiter le problème de la récidive, revenu tragiquement dans l'actualité avec l'enlèvement et la mort de Laëtitia et la mise en examen de Tony Meilhon pour ces faits. »

A fortiori trois lignes de commentaire de votre billet. Nonobstant, cette nouvelle affaire ne pose pas seulement l'unique problème de la récidive car cette dernière ne naît pas de rien et notamment pas d'une unique absence de solution judiciaire performante.
Cette affaire pose en effet comme toute autre du genre, le problème de l'origine de la violence qui s'exerce en direction de la femme et de la femme-objet sexuel pur et simple en particulier ainsi que le problème de la misère sexuelle lorsque cette violence s'exerce en dehors du couple constitué, quelle que soit sa forme ou son absence de forme juridique et enfin la question des capacités d'autodéfense et/ou du comportement victimaire de la victime, de son aptitude à offrir à la violence un miroir de l'objet sur lequel cette dernière s'exerce principalement à travers elle dans une relation amour/haine pervertie.
Cela fait donc beaucoup et cela fait en particulier beaucoup de choses qui, à l'évidence, n'ont pas de (ou leur) solution dans l'ordre judiciaire. Lequel s'épuise à vouloir traiter les effets et les symptômes mais n'a aucune action sur le mal lui-même.
Limitons-nous juste à un aspect de ce mal souvent laissé dans l'ombre et qui est la misère sexuelle et le défaut de capacité de sublimation dont font preuve, manifestement, tous les auteurs de faits tels ceux qui présentement, nous occupent.
La misère sexuelle peut être désignée lorsque dans l'héritage d'Eros, la part de PENIA (le manque), est dans une trop grande disproportion avec la part de POROS (le moyen de remédier aux choses).
Comme l'indiquent les très explicites tableaux généalogiquesde la page dont nous citons ci-après l'extrait suivant : « POROS désigne le passage, la route, le gué, la voie. Issu de la racine indo-européenne PER indiquant un « mouvement vers », voire la pénétration, dans PONTOS, le flot, la haute mer, l'inconnu du large, l'espace marin où l'on a perdu les côtes de vue, où ciel et mer se confondent en une masse obscure, indistincte, sans repère pour s'orienter. POROS a été traduit par le terme “expédient” dans le GRIMAL, et par extension : moyens, revenus, ressources financières mais, comme nous le voyons, il ne désigne pas que cela. PONTOS, c'est le fond de la mer, le gouffre, lorsque les vents désordonnés brouillent les POROI, l'étendue marine faisant retour à son état original de CHAOS, c’est-à-dire d'A-PORON. Il apparaît que ce radical indo-européen PER a deux acceptions – « avancer, entrer dans et délimiter, avec secondairement idée d’épreuve ». Lui sont rattachées un certain nombres de familles dont :
· Peras : fin, limite, borne, extrémité, le plus haut point,
· Poros, passage, voie de communication, par eau ou par terre.
Poreuo : faire passer, avec le sémantisme masqué de l’acte sexuel
· Peran (adverbe) : au delà, de l’autre côté, vis à vis,
· Peira : épreuve, expérience, tentative, essai »
Quand la privation de forme susceptible de permettre au désir humain de s'incarner est telle que les pulsions se bousculent dans un réel chaotique, alors sans doute pouvons-nous voir émerger pour Eros quelque chose comme une tentation de « forcer le passage », ultime essai de donner forme où se retrouvent dans un cocktail éminemment transgression, à la fois le sexuel et la violence, quelque chose comme cette tentation qui naît de la rencontre avec l'illusion d'une forme possible, lorsqu'elle se présente dans un miroir victimaire.
Si l'on interroge une autre forme de privation qui est elle aussi susceptible de mettre en œuvre tout expédient propre à lui permettre de tendre vers la suppression du manque y compris la plus extrême violence quand les circonstances s'y prêtent, et c'est celle de la nourriture. Si l'on se fie au langage, les deux sont liées par le mot « faim » ainsi que par le mot « soif ».
La lutte contre la faim tout court est comme on le sait le but de nombre d'organisations nationales et internationales et en y réfléchissant bien, je m'étonne tout à coup qu'aucune ne se soit encore penchée sur ce facteur de troubles divers qu'est la « Penia » du sexe quand elle devient telle ce « ventre affamé qui n'a point d'oreilles », telle cette soif qui produit mirages et hallucinations, une véritable « misère », sexuelle, chez les êtres dont le réel chaotique est devenu incapable de produire du sentiment ou de la sublimation amoureuse et qui, comme l'affamé peut se jeter sans retenue sur la nourriture qui s'offre soudain à lui au point par ailleurs d'en mourir, se jette sur un « mirage » d'amour au point de faire une victime.
Il m'est alors venue cette idée, tout à fait saugrenue, je vous l'accorde, d'un sorte de « B...el du cœur » à l'image des « Restos du cœur », où exerceraient sous surveillance des « travailleuses du sexe » comme on les appelle en Allemagne, « travailleuses » qui seraient rémunérées en « tickets » à l'image des tickets restaurant délivrés par les entreprises, tickets dont seraient bénéficiaires les nécessiteux de ce domaine et dont les carnets seraient financés par des dons comme pour n'importe quel autre organisme de bienfaisance.

Pourrait ainsi avoir régulièrement droit à son ticket tout détenu célibataire dont le comportement paraîtrait manifester de bonnes chances de réinsertion ultérieure. Lesdites « travailleuses » pouvant être admises comme n'importe quel agent de probation à faire un rapport sur les progrès du bénéficiaire en matière de respect de la gent féminine ainsi que de civilisation des mœurs.

Véronique Raffeneau

@ Mussipont

D'une part, depuis que je lis ce blog très régulièrement, j'observe que je n'ai jamais lu Philippe Bilger prétendre que le risque zéro pouvait exister.

"Mais là, ô surprise, point de remise à plat complète du système de votre part."

Quand Philippe Bilger souhaite selon votre expression "point de remise à plat complète du système", en réalité il plaide depuis fort longtemps pour en premier une remise à L'ENDROIT du système, c'est-à-dire avec du sens commun et de la cohérence. Ce billet ne déroge pas à la règle.

Quant au tragique fait divers dont il est question dans ce billet, je vous félicite si vous comprenez quoi que ce soit au maquis fait de mesures, de suivi, d'obligations auxquels ce suspect était a priori astreint.

Entre le sursis mise à l'épreuve, le suivi socio-judicaire, l'inscription au fichier des délinquants sexuels, etc., etc., je pense au contraire que ce dossier est la parfaite illustration d'un désordre et d'un fouillis invraisemblables concernant le suivi des personnes condamnées.

jpledun

Ca y est !
A partir de maintenant et pour cause d'élection présidentielle,

« Tout le monde il est démago, tout le monde il est populiste ! »

Sarko en tête, bien évidemment.
Vous me faites bien rire.

M. Reffait vous êtes très drôle quand vous faites semblant d'être outré.

Jiel

Très juste chronique, je regrette juste que vous cédiez à la complaisance de l'excuse "condamné en dernier lieu pour outrage, un délit mineur". Oui, on nous l'a rabâchée cette excuse, mais j'espère que le fonctionnaire débordé qui fait défiler les dossiers ne voit sur celui de Meilhon que "13 fois condamné", avant de prendre le temps d'aller lire le détail de la dernière horreur de cet individu, qui n'a guère qu'une importance chronologique secondaire.

twitter.com/Mussipont

Il est sympa votre billet monsieur l'Avocat Général mais j'observe une chose :

A l'instar de M. le Président de la République et de certains de ses sbires vous n'avez pas hésité à remettre en cause le principe de la liberté conditionnelle à l'occasion de faits divers impliquant d'anciens détenus ayant bénéficié de cette mesure. Dans le cas de ce Tony M. il se trouve qu'il n'a jamais bénéficié d'aménagements de peines et qu'on lui a même retiré ses réductions de peine (on peut imaginer à cause de son comportement en détention).

Mais là, ô surprise, point de remise à plat complète du système de votre part. Vous nous servez benoîtement un "la criminalité à taux zéro n'existe pas".

Excusez-moi mais je trouve ça un peu court monsieur l'Avocat Général.

Ce que montre à mon avis l'histoire de Tony M. c'est que la prison "à la française" est un échec complet de par son incapacité à faire évoluer les gens vers plus de responsabilités et vers une prise de conscience. Et oui, laisser à l'abandon 23h sur 24 en cellule un gars violent, le laisser inactif devant sa télé, le priver de tout rapport humain amical, lui taper dessus plus fort qu'il ne tape, ne l'aide pas à évoluer. Comme le disent souvent d'anciens détenus : la prison, elle vous casse ou bien vous rend plus fort mais c'est tout ce qu'elle vous fait.

C'est toute une conception de la prison qui est à repenser, il faut passer d'une prison purement répressive et conçue uniquement sur la sécurité intérieure vers une prison de l'apprentissage du bon usage de la liberté.

Combien de Laetitia sacrifiée à l'autel du tout répressif faudra-t-il pour que les Français le comprennent?

Pierre-Antoine

Le thème de la récidive que lui offre sur un plateau ce crime odieux de l'enlèvement et la mort de Laëtitia et la mise en examen de Tony Meilhon (présumé innocent comme dit la loi) c'est du pain béni pour le candidat NS qui veut récupérer avant 2012 un électorat qui glisse vers le FN.

Ce qui est anormal dans cette affaire, c'est l'instrumentalisation d'un drame humain pour en faire un fait de société à visée électoraliste.

Cordialement

Pierre-Antoine

Frank THOMAS

@ Jean-Dominique Reffait
"On rechigne à mettre en œuvre notamment l'un des seuls moyens de suivi précis de certains délinquants potentiellement dangereux : le bracelet électronique mobile qui permet de suivre tous les déplacements."

Coup sur coup lors de deux émissions très récentes, on a pu entendre des propositions intéressantes de la part de Monsieur Fenech et de Madame Royal.
Le premier, entre autres réflexions, est revenu sur la nécessité de développer l'usage du bracelet électronique, affirmant, cela demande sans doute à être confirmé mais paraît plausible, que les Etats américains qui en ont répandu l'usage ont vu les récidives en matière de crimes sexuels diminuer de façon spectaculaire.
Ségolène Royal, elle, a émis à mots couverts l'idée d'une détention perpétuelle effective pour ces criminels puisque, comme le dit Philippe, elle souhaite qu'on ne laisse plus sortir de prison ces individus tant qu'il n'est pas certain qu'ils ne récidiveront pas.
Je me souviens d'avoir entendu Edgar Faure, sur ses vieux jours, proposer de manière à la fois plaisante et sérieuse, qu'on les envoyât purger une très très longue peine sur l'ilôt Clipperton...
Bracelet, détention à vie ou travaux forcés dans un lieu inaccessible et clos, il faudra sans doute y venir si l'on ne veut pas que les partisans du rétablissement de la peine de mort fassent de plus en plus d'adeptes.

Alex paulista

"C'est à la Justice de demander des comptes"

N'est-ce pas plutôt à la famille ?

Sans vouloir être démago, ça me fait penser au dentiste qui vous loupe et qui dit qu'il n'a pas eu de chance avec votre rage de dents...
(dans l'excellent film Kennedy et moi, avec Bacri)

yves abram

Pour des raisons qu'un anthropologue ou un psychosociologue pourraient beaucoup mieux mettre en évidence que moi, l'organisme qu'est l'Etat a forcément un décalage entre ses principes directeurs, ses proclamations et ses actes. L'on peut même affirmer que les proclamations et les conduites velléitaires sont d'autant plus fortes que les moyens de les mettre en oeuvre sont insuffisants. L'impuissance s'avoue rarement.
Je partage donc plus que largement le point de vue de Philippe Bilger dont je salue le courage intellectuel et la force de caractère, dont certains magistrats inamovibles pourraient sûrement utilement s'inspirer.
Yves Abram

Claude L

En référence à un de vos billets passés, cher Philippe, je n’ose percevoir de l’indignation dans vos propos présents.
Pour les illustrer, il suffit de préciser que la France est au 37e rang sur les 43 pays du Conseil de l’Europe, pour le budget public total annuel alloué au système judiciaire. Ce qui nous situe quelque part derrière l’Azerbaïdjan.
Et l’Allemagne, que notre Président cite en exemple si souvent, dépense pour sa justice deux fois plus que la France par habitant.
Et se dresse, comme toujours, la cohorte d’accusateurs publics, forcément compétents et performants et qui croiront quoi qu’on puisse dire, que les fonctionnaires leur coûtent trop cher, et que si la Justice, entre autres, ne fonctionne pas, c’est qu’on y rencontre trop de faignants et d’incompétents.
Cette obsession présidentielle hallucinante de diviser le nombre de fonctionnaires par deux ne peut s’expliquer que par un complexe inconscient peut-être, venant de ce que, depuis de Gaulle, auquel il s’est référé naguère, la Présidence elle-même, en taille et en prestige, a été divisée par deux.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Oui, je le maintiens, c'est à la Justice de demander des comptes. »

Ouh la la, c’est un coup à vous retrouver (encore une fois) dans le bureau du garde de Sceaux » ce genre de propos. Bon il est vrai que Michel Mercier a l’air d’être plutôt d’une nature affable contrairement à madame Alliot-Marie qui, elle, était plutôt du genre coincée. Mais là vous n’y êtes pas allé avec le dos de la cuiller.

Ceci étant je suis d’accord avec vous. Je pense que lorsqu’on veut obtenir des résultats, il faut aussi donner les moyens de les obtenir. Et cette compassion affectée que manifestent ostensiblement les plus hautes instances de l’Etat pour les victimes de crimes odieux, finit par devenir indécente à force d'être outrancière.

Domi

A quoi bon créer un millefeuille législatif qui étouffe la Loi ?
A quoi bon faire des lois dans l'urgence émotionnelle ,l'urgence retombée, les décrets d'application ne seront pas pris pour la plupart d'entre elles ?
A quoi bon rendre Les Services de l'Etat (fussent-ils de la Justice) responsables des difficultés quand, siphonnés de leurs moyens, ils ne peuvent plus assurer leurs missions correctement.
Il ne faut pas crier haro sur la Fonction Publique mais sur la politique dont elle est victime.
Le jour n'est pas loin où le politique évoquant son incurie, la remplacera "opportunément" par un ensemble d'officines privées. Et alors là ....danger !!!
En écrivant ceci, je n'ai pourtant pas l'impression d'être dans la politique-fiction.

Jabiru

Mettons-nous un instant a la place de la famille, il est naturel de chercher à comprendre pourquoi cette pauvre jeune fille a sans doute été assassinée.
Y a-t-il eu un maillon faible dans la chaîne judiciaire et si oui quel est-il ?
On peut comprendre, et on la souhaite cette démarche, destinée a mettre tout à plat.
S'agissant des lois actuelles et bien que n'étant pas un spécialiste de droit pénal, je suppose quand même que les juges ont à leur disposition un arsenal suffisamment adapté pour administrer toutes sanctions adaptées aux auteurs de telles atrocités qui il y a quelques temps auraient pu risquer la peine capitale.
Alors à quoi va servir une éventuelle nouvelle loi qui s'empilera sur les précédentes sachant que tout empilage sans structure est voué à l'ébranlement ?

Véronique Raffeneau

"Je ne fais même pas référence à cette absence de vision d'ensemble en matière pénale depuis 2007, à l'indignité des lieux d'enfermement, aux nominations emblématiques plus politiques qu'incontestables, à la gestion orientée de certains dossiers, au défaut de pensée dans tout ce qui vient dans l'agitation et l'immédiateté sembler devoir entraîner une réaction politique et souvent une adhésion parlementaire, bref à ce qui nourrit chaque jour notre nostalgie d'un Etat de droit irréprochable qui avait été promis."

Je suis totalement d'accord avec votre billet.

Et même au-delà: je pense que le sens profond du vote très majoritaire en faveur de Nicolas Sarkozy puisait l'essentiel de sa motivation dans cette attente-là.
Un Etat irréprochable, de droit, mis et remis en marche, un contrôle efficient des politiques publiques, une réelle gestion et mutualisation des ressources, bref une méthode.

Seulement voilà, j'incline de plus en plus à penser que l'esprit politique, l'esprit administratif, l'esprit judiciaire également, par tradition et par culture, ne savent décidément pas faire cela.

C'est immensément difficile et ingrat à faire et à réussir, mais c'est à mon avis la seule façon de redonner aujourd'hui du sens et de la dignité à l'action politique, et particulièrement dans le domaine judiciaire, le plus sûr moyen de protéger de drames et de tragédies à venir.

mike

Tout va très bien dans le meilleur des mondes de la Justice que le "vulgum pecus" n'a évidemment pas le droit de juger.
Quant aux familles des jeunes filles qui , pour leur malheur et notre fureur, ont rencontré ceux dont"le lien social a été brisé" qu'elles se rassurent: elles font, dans les statistiques, parties du quart de décile qui n'a pas de chance.
Pendant ce temps là les"juges" qui ont libéré trop tôt ou sans surveillance des candidats à la récidive, qu'ils vivent tranquilles: le corps judiciaire les défend et reproche à un président et à ses assesseurs de faire preuve de compassion; je n'ai guère entendu ces juges parler de l'assassinat de Mademoiselle Schmidt; sans doute étaient- ils, par manque de moyens, surchargés de travail?
Non, je ne vous suis pas, Monsieur l'avocat général,c'est la Justice qui devrait rendre des comptes.

Jean-Dominique Reffait

C'est une manie détestable de ce président de se précipiter tel un vautour sur des familles accablées par le malheur, avec force communiqués de presse pour qu'il ne soit rien perdu de la mise en scène compassionnelle. Je croirai à la sincérité de ce geste quand il s'effectuera avec la même discrétion qui entoure les rencontres bien plus nombreuses du président avec ses amis du CAC 40. C'est indigne de faire son beurre médiatique sur la douleur de familles qui, en ces circonstances, toujours assoiffées d'un soutien puissant, peuvent se laisser bercer par des paroles douces et fermes du président, alors qu'il n'en sortira rien, qu'on le sait et que ce n'est que mensonge cynique jeté à la figure de pauvres gens. Tartufferies.

La question est insoluble. Un délinquant sexuel devient un jour un criminel sexuel sans que la loi n'y puisse rien, sauf à appliquer en la matière le principe de précaution, traduit en langue populaire par "Qui vole un oeuf vole un boeuf" et qui conduirait à l'enfermement perpétuel un individu sitôt qu'il aurait montré son zizi sans y avoir été invité. Que faire ? Exécution complète des peines ? Nous en avons parlé ici, cela repousse le danger sans l'éliminer. Castration temporaire voire définitive ? La médecine n'est pas au point dans un cas et expéditive dans l'autre.

Vous exprimez très bien la coupable inversion de responsabilité commise par le président. Six lois en six ans, rien n'a changé parce que rien ne pouvait changer. Au lieu de cela, la rigueur budgétaire au doux nom de RGPP impose aveuglément, cela a été confirmé comme un dogme pour la dernière loi de finances, le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, toute administration confondue sans distinction. Une loi coûte d'autant moins cher à faire voter que les moyens pour l'appliquer disparaissent, on fait donc des lois, diarrhée législative pour masquer les destructions structurelles de l'Etat, réduit à dire et à ne plus faire. Les SPIP sont de vastes rigolades, les suivis médicaux ne sont destinés, à dose homéopathique, qu'à ceux qui se portent fort bien et qui s'y soumettent d'autant mieux qu'ils n'en ont aucun besoin. Cessons de laisser croire aux Français qu'il existerait un véritable service de suivi et de réinsertion en France, c'est dramatiquement faux.

On rechigne à mettre en œuvre notamment l'un des seuls moyens de suivi précis de certains délinquants potentiellement dangereux : le bracelet électronique mobile qui permet de suivre tous les déplacements. Expérimenté depuis 2006, il n'est pas généralisé pour une question de pognon : il coûte 30 euros par jour (ministère de la Justice). C'est de l'argent qu'il faut désormais, pas des lois.

C'est bien à la justice de demander des comptes au président : des comptes en euros.

zenblabla

@JP Ledun

Mais étiez-vous déjà collectionneur, avant Bâle III ?

zenblabla

Eh bien Monsieur, un bien beau réquisitoire, alors merci.
A quoi bon compléter car cela risquerait de réduire ?
Alors, il faudrait que les motifs de cette plaidoirie soient ficelés une bonne fois aux pieds des passeurs des médias !

Alex paulista

Nous ne savons pas s'il s'agit d'un crime sexuel. S'il l'a tuée, ça ne vaut guère mieux.

Que faire contre les tarés ?
Même les laisser avec des co-détenus c'est dégueulasse pour les gars sur qui ça tombe.

Je remarque que la justice et le pouvoir s'acharnent sur des gens comme Antonio Ferrara qui lui, reste à l'isolement au-delà du raisonnable.

jmdesp

Je peux être d'accord avec vous sur de nombreux points, mais regrette cependant profondément que vous invoquiez comme toujours l'exécution complète des peines en tant que remède souverain à la récidive, je crois que c'est une illusion absolue.

La menace d'une peine longue, le choc de s'y voir condamné, ont un effet, mais la réalité de celle-ci au-delà d'une durée de quelques mois n'a guère de conséquence sur les risques de récidive.

Au contraire plus la peine dure, plus le prisonnier qui est relâché dans la société se retrouve inadaptée à celle-ci, plus ses liens sociaux risquent d'avoir été brisés, et plus lui qui a déjà cédé une fois risque de sombrer de nouveau dans la transgression, incapable même s'il essaie quelque temps de se refaire une place dans la normalité sociale.

Le défi de la récidive, ce n'est pas d'imposer des peines plus lourdes, plus pesantes, c'est de trouver le moyen de mieux accompagner ceux qui sortent de prison, cela aurait un coût financier, mais combien coûte la récidive ?

Un dernier point essentiel concernant la récidive, tous ceux qui prennent la peine de consulter les statistiques ne peuvent que constater qu'elle est très faible pour les crimes les plus graves, et qu'elle est *particulièrement* faible pour les crimes sexuels. Mais *chaque* cas où cela arrive tout de même fait alors la une de la presse nationale, donnant l'impression aux citoyens qu'elle doit être très élevée. Le système qui lui paraît alors absurdement clément repose sur cette réalité, il y a très peu de risques qu'/ils/ recommencent une fois relâché.

Il n'empêche, les cas qui font la une des journaux sont souvent troublants, et on peut se demander si plutôt que d'invoquer des mesures extraordinairement coûteuses et qui ne seront jamais appliquées, l'essentiel ne serait pas de travailler à tout ce qu'on peut imaginer pour *mieux* *identifier* parmi la masse des crimes sexuels les cas qui risquent de recommencer, et apporter des mesures adaptées spécifiquement à ces cas-là. Il serait alors tout à fait légitime qu'elles soient extrêmement sévères.

jpledun

Nous assistons á un équilibrage qui, cela est vrai, a parfois quelque chose de gênant.

Au regard des souffrances des familles, je mets automatiquement mes considérations pointilleuses et ma mauvaise conscience dans ma poche.

Les familles ne sont pas obligées d'accepter l'invitation.
A Linselles, les familles auraient très bien pu refuser la venue présidentielle.

C'est bizarre, j'ai l'impression de disserter sur un sujet qui n'a pas lieu d'être.

NS vous met la pression et il a bien raison. Qu'il le fasse ou pas, la justice n'est pas contente de l'avoir comme président.
Donc, vas-y Nicolas remets-en une couche.

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