Il est devenu Ben Ali du jour au lendemain !

Pourquoi la joie n'est-elle jamais sans mélange ?

La révolte populaire en Tunisie, en moins d'un mois, a fait "tomber" le président Ben Ali qui s'est réfugié, après avoir pris la fuite avec son épouse, en Arabie Saoudite. Les victimes ont été nombreuses, plus d'une centaine de morts tuées par le tir de balles réelles. Le dictateur qui a dominé sans partage ce pays durant plus de 20 ans a été renversé par une fronde devenue révolution dont il n'a pas su prendre la mesure, tant il est vrai que le pouvoir absolu aveugle ceux qu'il veut perdre. Il n'est plus rien sauf pour Kadhafi (le Post).  La Tunisie, mise en coupe réglée tant sur le plan politique qu'économique et financier par le président, son épouse et la famille de celle-ci, connaît actuellement des désordres, des pillages, des violences, des exactions, une atmosphère incertaine et insaisissable quoique rassurante constitutionnellement. On ne sait de quoi l'avenir sera fait mais pourquoi faut-il que derrière les liesses démocratiques, se profile presque inévitablement la menace, la crainte d'un futur qui ne ressemblerait certes plus au passé mais serait tout de même, à sa manière, un brise-espérances, une formidable déception collective ? Une main de fer remplacée par un ordre islamique renaissant après avoir été étouffé durement par le président Ben Ali (Jdd.fr, nouvelobs.com, Marianne 2, le Monde, le Parisien, le Figaro) ?

Surtout, quelle formidable comédie humaine et politique ! Pour l'observateur, ces journées permettent une plongée dans le réalisme des Etats comme dans la psychologie des personnes. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la vie internationale représente le contraire de la reconnaissance, de la cohérence et de la constance. Il n'y a d'ailleurs, en principe, rien de honteux pour un pays à s'adapter à une conjoncture qui change et en un trait de temps fait passer l'ami de la France qu'était le président Ben Ali en une sorte de pestiféré d'autant plus à rejeter qu'on n'a pas cessé avant de faire preuve à son égard d'une indulgence gravement coupable. Car enfin tout ce qu'on découvre et qui se dit dans l'effervescence de la chute du dictateur (pour les forces d'opposition et, semble-t-il, l'immense majorité des Tunisiens) était connu hier.  Pour les Etats, pour la France dont les liens avec ce beau pays ont toujours été privilégiés, nulle surprise, rien qui vienne soudain éclairer une diplomatie qui aurait été mal informée. On savait tout et aujourd'hui on fait les dégoûtés ! C'est sans doute de bonne guerre mais ce qui me choque et montre avec beaucoup de cruauté les limites de la "Real Politik", ce n'est pas le comportement de la France maintenant - nécessité fait loi et elle n'a plus vraiment le choix, le président Obama ayant donné le "la" pour le parler vrai - mais sa complaisance d'avant. De sorte que la volte opérée reflète moins la prise en considération d'une éthique internationale que l'expression d'une urgence, contrainte d'oublier sans fard ni excuse les accommodements passés pour ne pas sacrifier les éventuels gains futurs.

Il suffit de se rappeler notre histoire récente. Combien avons-nous entendu de gens se rendant en Tunisie que la présence du président Ben Ali à la tête du pays n'a jamais gênés ! Apparemment ce n'était même pas un calvaire démocratique même si évidemment, depuis que Ben Ali est déchu, les langues se délient, les indignations se manifestent et qu'on a l'impression qu'une multitude de touristes "de l'ombre" attendaient patiemment cette issue politique pour nous faire part de leur souffrance et malaise cachés ! Tout cela n'est que trop ordinaire.

Le président de la République, lors de son voyage d'Etat en Tunisie, s'était félicité des progrès accomplis sur le plan des libertés publiques. Frédéric Mitterrand, sur Canal Plus - riant "très jaune" en niant avoir été "pistonné" comme ministre par Carla Bruni-Sarkozy -, était gêné comme il n'est pas permis en souhaitant qu'on ne porte pas sur la Tunisie "un regard univoque", alors qu'on était déjà en pleine contestation violente avec une répression brutale. Michèle Alliot-Marie, qui a démontré rapidement qu'elle n'était pas plus faite pour les Affaires étrangères que pour les judiciaires, a proposé au Pouvoir tunisien une aide "sécuritaire" dont la finalité ne pouvait être que de faciliter une reprise en main par celui-ci d'une situation qui lui échappait. François Baroin, que le président Ben Ali ait souhaité ou non être accueilli en France, déclare que ses proches "n'ont pas vocation" à demeurer dans notre pays. Des élections libres sont réclamées par les mêmes qui ne songeaient même pas à les invoquer du bout des lèvres, pas davantage que la liberté de l'information, il y a encore quelques jours quand le président Ben Ali était perçu comme un rempart contre l'islamisme et un despote utile.

Je ne peux pas m'empêcher d'éprouver comme une sorte de vertige devant des soutiens aussi choquants et des reculades aussi ostensibles. Le bonheur mêlé d'angoisse du peuple tunisien - on en a eu une parfaite illustration sur France 2 avec une intervention d'un responsable communiste parlant du président Ben Ali et du caractère explosif de la situation actuelle - ne peut qu'être partagé par tous ceux qui ont le droit de se réjouir dans l'instant d'une liberté conquise sans méconnaître les difficultés de sa sauvegarde demain.

Si trois conclusions, sans doute provisoires, étaient à tirer de ces journées historiques pour nos amis tunisiens, ce seraient à mon sens les suivantes.

On a toujours tort de soutenir une dictature, quel que soit le poids des intérêts. Elle finira toujours par "tomber" un jour et les nouveaux maîtres oublieront difficilement qu'on a favorisé les anciens.

La morale internationale ne devrait pas être un voeu pieux. On gagne plus grâce une constance fondée sur des valeurs et pas naïve pour autant que sur un ajustement cynique et précipité sur les "donnes" que finissent par créer les peuples dans leur lutte victorieuse contre des Pouvoirs profondément illégitimes.

Dans les manifestations et les combats qui ont abouti à la fuite sans grandeur du président Ben Ali, on a vu beaucoup de jeunes femmes, de femmes déterminées et à égalité avec les hommes. J'espère qu'elles ne se laisseront priver de rien et qu'elles sauront peser sur l'avenir.

Comments

[Rédigé par : Alex paulista]

@ sylvain

La décision de couper la tête du roi a été prise par un vote à la majorité des députés, après une audition où il a dû répondre des éléments attestant de ses tentatives de trahison et de soutien de la coalition.
La question du sursis a été discutée.
Le vote a tranché, même si la majorité n'a pas été écrasante elle a été constituée.

Même au XXIème siècle, nombre d'exécutions de dirigeants orchestrées par des démocraties matures ne sont pas aussi civilisées.
Il est vrai qu'il s'agissait d'un Roi, pas d'un tyran. Ayons donc une petite pensée pour lui.

Sans plus.

[Rédigé par : bob]

bob@jpledun

Connaissez-vous le comique de l'absurde ?

[Rédigé par : Pierre-Antoine]

@calamity jane

Avez-vous eu connaissance de la réplique que la presse tunisienne a adressée à MAM ?

En substance un éditorialiste tunisien lui rétorque, non sans humour grinçant, que sa proposition d'aide est un peu malvenue auprès d'une police de dictature, habituée à étouffer dans l'oeuf toute velléité de manifester.

La France aurait certainement des leçons à prendre auprès des polices de ces pays-là pour contrer les prochaines manifestations que susciteront certainement les prochaines réformes :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

[Rédigé par : zenblabla]

T'ain!
En voilà une histoire!

J'avais pas remarqué à quel point ça chauffait, là, avec Ben Ali, même s'il avait pris le parti de cesser.

Mais il y a des prémisses à toutes choses:
Ma sœur a une amie, qui le jour de ses noces avec un influent personnage tunisien, a fini par ne pas se présenter à la noce, et cela remonte à quelques mois!
Si elle y est allé comme cela, c'est que cela explique un peu la débandade instituée, tandis que cette dame est fort belle!

Santé JDR!

[Rédigé par : Jean-Dominique Reffait]

"en abandonnant leur souris et en éteignant leur écran..."
...pour s'ouvrir une bonne bouteille et trinquer à la République !

[Rédigé par : jpledun@bob]

"Ce Sylvain qui manie l'injure plus aisément que le propos intelligent est en fait un comique, c'est maintenant clair."

Le jour où vous arriverez á faire rire quelqu'un en assénant des injures, faites-moi signe...

Sylvain a, apparemment, beaucoup de défauts, je vous l'accorde, mais il n'est malheureusement pas comique.

[Rédigé par : sylvain]

Si le maître des lieux me le permet, je voudrais bien qu'en ce jour particulier, nous ayons une pensée pour notre bon roi Louis XVI qui a honteusement été "étêté" par les "droitdelhommistes" de l'époque.
Ceux qui le désirent peuvent se joindre à moi quelques secondes, en abandonnant leur souris et en éteignant leur écran...

[Rédigé par : Andry Ravoavahy]

Bravo Philippe pour votre billet.
Il serait bien qu'un jour le secret-défense soit levé en France, comme le secret bancaire en Suisse. En effet, la France qui a soutenu Ben Ali et tous les dictateurs africains, se réfugie derrière le secret-défense pour cacher toutes ses actions irrégulières.
La justice est bafouée, l'Etat de droit insulté tous les jours et des millions d'Africains sont humiliés par la Françafrique. Puissent un jour tous nos magistrats obtenir la levée du secret défense au nom des droits de l'homme.

[Rédigé par : bob]

Ce Sylvain qui manie l'injure plus aisément que le propos intelligent est en fait un comique, c'est maintenant clair.

[Rédigé par : Alex paulista]

Ça y est, j'ai compris: jpledun et sylvain sont des taupes du PS pour faire croire que les supporters de Sarkozy seraient incapables de formuler un seul commentaire pertinent.

C'est bas.

[Rédigé par : sylvain]

la bave du crapaud n'atteint pas la blanche
colombe : mdr !

Rédigé par : calamity jane

...

Par contre, si elle vise bien, une colombe peut envoyer une fiente sur un crapaud, en représailles... TDR !

[Rédigé par : sylvain]

Michèle Alliot-Marie est en déplacement au Proche-Orient : Israël, territoires palestiniens, Egypte et Jordanie.
Je lui souhaite bon courage, son action servira à améliorer et renforcer l'amitié entre la France et ces pays.
Sa droiture, reconnue unanimement à l'étranger, sera un atout certain dans les relations diplomatiques.
La "gauchure" de ses opposants actuels ne peut que faire régresser socialement notre pays et envenimer les relations avec nos voisins méditerranéens. A part la haine, l'arrogance et le fiel, je ne vois rien de constructif et positif chez ces gens-là. Détruire systématiquement est leur seul mot d'ordre.

[Rédigé par : calamity jane]

Permettez-moi d'en remettre pour m'excuser
auprès de vous Monsieur Bilger mais cette
obstination à vouloir expliquer les dires
de MAM devient d'un lamentable...
Si vous ne voulez pas être pris-es- pour des
con-nes- contentez-vous de commenter et
non d'argumenter oisivement ! Nous avons
compris et toutes les dérives argumentaires
ne serviront à rien.
@ sylvain
la bave du crapaud n'atteint pas la blanche
colombe : mdr !

[Rédigé par : jpledun@Alex paulista]

Je ne vous ai pas entendu ces dernières années pleurer sur le sort des Tunisiens...

Je vous ai souvent entendu pleurer sur votre sort personnel, celui que l'administration Sarkozy vous fait subir : bagne au Brésil... (MDR)

Vous m'avez dit un jour que cela vous poursuivrait á vie. Je le crois aussi.

Ce n'est pas une raison pour faire l'hypocrite en vous servant de tous les faits et gestes de votre
"ennemi" pour le vomir.

Vos propos sont plus que discrédités. Mais cela, ce n'est pas nouveau.

[Rédigé par : sylvain]

J'ai suivi vos conseils : j'ai relu les propos de M. Alliot-Marie.

Et puis j'ai lu les critiques toutes plus acerbes démagos opportunistes insultantes injurieuses de ceux qui ont déformé ses propos.

Plus je le fais, plus tous ces gugusses hypocrites me donnent envie de vomir.
C'est donc ça la France d'aujourd'hui ?

Je félicite MAM pour cette initiative constructive, intelligente et pleine de bon sens.
Dire et redire que ces individus sont des crapauds baveurs est insultant pour les crapauds baveurs, ces derniers au moins ont une utilité "écologique" et sont indispensables pour le bon équilibre de la nature.

[Rédigé par : Véronique Raffeneau]

@ Mary

Votre citation des propos de MAM le 18 janvier dernier:

"J'ai été bouleversée (...) par les tirs à balles réelles contre un certain nombre de manifestants", a-t-elle expliqué. "Je déplorais l'usage disproportionné de la force contre les manifestants."

"On peut gérer des manifestations, même violentes, sans ouvrir le feu et faire de morts", a-t-elle souligné, ajoutant qu'"en France, on sait le faire". "C'est la raison pour laquelle j'ai dit que nous étions prêts, dans l'avenir bien sûr, (...) à transmettre par la formation ce savoir-faire d'une gestion de foule sans usage disproportionné de la force" "

Que vous le vouliez ou non, Mary, Madame Alliot-Marie a bien proposé notre savoir-faire policier en soutien aux forces de l'ordre du président Ben Ali.

Le ministre n'a pas proposé aux policiers du dictateur tunisien un énième stage de perfectionnement en avril, en mai, en novembre, à la Saint-Glinglin, quand vous voulez, à Saint-Cyr et au Mont d'Or, que sais-je encore, et ce dans le cadre d'une coopération internationale, contestable peut-être, mais somme toute habituelle en temps ordinaire, disons, apaisé et normalisé.

Non, MAM a proposé nos services, notre savoir-faire, notre technicité en matière de police ALORS QUE des tirs à balle réelle tuaient des manifestants faisant preuve d’une dignité et d’un courage époustouflants, et dont la totalité du gouvernement français - et de la classe politique dans son ensemble - vient de découvrir, comme par magie, en moins de temps qu’il me faut pour vous répondre, que ces hommes et ces femmes, en réalité, se soulevaient contre un régime brutal, corrompu, dictatorial, apparaissant d'un coup d'un seul à nos responsables politiques comme absolument infréquentable.

Même Yves Thréard, l'éditorialiste du... Figaro a compris, lui aussi, que la proposition de MAM concernait sans aucune ambiguïté le régime tunisien en place jusqu’à vendredi dernier :

"C'est entendu, le gouvernement s'est pris les pieds dans le tapis de la révolution tunisienne. Frédéric Mitterrand, en niant que le régime de Ben Ali soit une dictature. Bruno Le Maire, en assurant que le satrape de Tunis a souvent été mal jugé, ce qui est peut-être vrai, mais avec raison. Quant à Michèle Alliot-Marie, proposant les services de la police française aux nervis de Carthage, elle n'a rien compris au film. Navrant pour une ministre des Affaires étrangères !" (Blog d'Yves Thréard ).

Je sais. Le commentaire de l’éditorialiste du Figaro - brochure de communication de l’Elysée - ne fait pas le poids face à l’analyse si fine, si documentée, si perspicace de vos relations policières si "haut placées".

Celles-ci, à vous lire, à l’instar de leur ancien ministre, ne semblent plus faire la différence entre la gestion d’une foule dans un pays démocratique et la gestion d’une foule aux prises avec des forces de l’ordre au service d’un régime dictatorial, régime qui, aujourd’hui, dégoûte tant nos politiques et notre gouvernement.

Et puis, quant à décrypter le plus exactement possible les réelles intentions de la proposition de MAM, je pense que c'est à sylvain que revient la palme du commentaire le plus éclairant sous ce billet.

Oui, sylvain pourrait très avantageusement remplacer Henri Guaino et François Baroin. Pour le premier comme porte-parole du Président, pour le second comme porte-parole du... Président.

Au moins ainsi, à défaut pour sylvain de faire dans la nuance, les Français ne seraient pas systématiquement pris pour des imbéciles de première catégorie !

[Rédigé par : Mary Preud'homme]

Alex Paulista a écrit :
"Au nom de quelle légitimité nos policiers auraient-ils lancé ne serait-ce que des grenades fumigènes pour disperser la foule révoltée contre la mafia Ben Ali ?
Sans parler des tasers ni des flashballs.
Car c'est de cela qu'il s'agit..."
---
Mais non ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Relisez-moi. J'ai pourtant été très claire en indiquant qu'il s'agissait de proposer aux policiers tunisiens (et non à une milice) de venir se former aux méthodes de répression des émeutes, chez nous. J'ai même cité l'ENSP (école des commissaires) qui reçoit régulièrement des stagiaires étrangers pour des formations généralistes. Comme j'aurais pu citer des unités comme les CRS de Bièvres ou l'école de la gendarmerie nationale de Melun où ont lieu des stages spécifiques destinés aux forces de l'ordre de pays signataires d'une convention avec la France.
---
On ne voit donc pas ce que vient faire votre sketch sur les fumigènes et les flash balls.
Seriez-vous d'une mauvaise foi sans limites ?

[Rédigé par : Alex paulista]

@ Mary Preud'homme

C'est justement ça qu'on lui reproche, à MAM :
d'avoir fait une analyse digne d'un policier.

Elle est ministre des Affaires étrangères de la France, pas ministre de l'Intérieur d'une dictature corrompue.

Au nom de quelle légitimité nos policiers auraient-ils lancé ne serait-ce que des grenades fumigènes pour disperser la foule révoltée contre la mafia Ben Ali ?
Sans parler des tasers ni des flashballs.
Car c'est de cela qu'il s'agit. Seriez-vous naïve ?

[Rédigé par : bob]

@Mary Preud'homme

J'ai suivi votre conseil : j'ai relu les propos de M. Alliot-Marie. Plus je le fais, plus j'ai envie de vomir.
C'est donc ça la France d'aujourd'hui ?

[Rédigé par : Mary Preud'homme]

@Véronique Raffeneau

Mon analyse concernant les propos de MAM ne fait que rejoindre celle de moult policiers qui me paraissent plus fiables qu'une personne comme vous qui, semble-t-il, ignorez le b a ba de la pratique policière en France, police nationale (et non internationale) dont vous semblez ignorer totalement les attributions et les limites. Ce qui n'est pas le cas de MAM qui a été ministre de l'Intérieur et même si elle n'a pas laissé un souvenir impérissable dans la police nationale, je doute que vous trouviez un seul officier, commissaire ou haut fonctionnaire de la police susceptible de partager votre analyse et vos conclusions tendancieusement puériles et perverses.
Et pourquoi ne pas imaginer des troupes d'intervention au point où vous en êtes dans vos élucubrations, vous et d'autres aveuglés par une hargne qui ne dit pas son nom.
Commencez donc par réviser sérieusement le sujet et relisez les propos de MAM plutôt que ceux de Sylvain que - fort curieusement - vous êtes venu chercher à la rescousse afin d'étayer des allégations qui ne tiennent pas debout !

[Rédigé par : Alex paulista]

Si on veut prendre un peu de hauteur sur ce sujet des renforts policiers, on peut remarquer que l'UMP a ajouté sa spécificité à l'acceptation générale de tous nos gouvernements depuis vingt ans: un mépris visible pour toute expression de la rue.
Pour MAM, les manifestations de Tunisie étaient le pendant des émeutes de 2005 ou des manifestations sur les retraites. Ne vous inquiétez pas, nous sommes des experts mondiaux, on va vous les calmer sans vagues. Après vous aurez les photos vous vous occuperez des leaders et rajouterez des barbes au montage. Et le gouvernement qui crâne sur le caractère mondialement reconnu de nos CRS. Pathétique. Le style sarkozien, quoi.
Détail oublié par le Quai d'Orsay: la Tunisie est une dictature corrompue et en l'absence d'élections ce genre de révolte pacifique sans barbus est la meilleure chose que l'on puisse espérer. Quel manque de vista !
Je pense à nos policiers qui auraient pu se retrouver dans une posture très délicate. Je n'aime pas trop les CRS, mais pas au point de les mettre dans une telle situation.

@ sylvain

Si vous avez de l'argent vous devriez plutôt partir en vacances en Égypte. Au pire, si les révolutionnaires sont trop timides, il vous reste la plongée.
Sinon, dans un grenier j'ai une vieille télé noir et blanc à boutons cylindriques. Si vous passez de la Une à une autre chaîne, le premier bouton se trouve éjecté violemment dans votre figure. Si ce flash ball miniature ne vous atteint pas à l'oeil, vous pourrez goûter aux joies de la fée électricité en essayant de remettre le bouton.

[Rédigé par : Pierre-Antoine]

@calamity jane

Services que le monde entier nous envie...
Services que des démocraties modèles comme l'Arabie Saoudite prennent comme modèle.

J'aurai préféré que le monde entier nous envie notre modèle des droits de l'homme, et de la femme, et de l'enfant, et des handicapés, et des différents, et des travailleurs, et des animaux...

Mais bon, on essaie d'équilibrer notre balance commerciale comme on peut... par ces temps de crise tout est bon... sauf quand les douanes s'en mêlent :
http://www.leparisien.fr/crise-tunisie/crise-tunisienne-du-materiel-de-police-destine-a-ben-ali-bloque-a-roissy-19-01-2011-1234006.php

Cordialement

Pierre-Antoine

[Rédigé par : sylvain]

Certains chez nous souhaitent une révolte comme en Tunisie et sentent même qu'elle est proche... afin de trouver de quelconques motifs et alibis de grogne et soulèvements sociaux dans notre beau pays d'enfants gâtés. Je leur conseillerai sérieusement d'attendre le prochain "bête-seller" de Hessel : "Indignez-vous" tome 2 avec images à colorier.
Quant à moi, je me contenterai de suivre cette révolution tant attendue sur mon écran plat 3 D-home cinéma. J'y ai même adjoint un appareil qui délivre de la fumée à la demande (comme dans les nights clubs), pour reproduire celle des lacrymogènes.
Joyeux défilés à tous !

[Rédigé par : calamity jane]

MDR !
Un florilège de discussions sur MAM !
Formidable cette manière de proposer ses
services forces de l'ordre et/ou assimilés.
On sent bien qu'elle prévoit que cela va
continuer ou qu'elle le souhaite. Une telle
méconnaissance du peuple tunisien ne mérite
même pas une ligne.

[Rédigé par : Véronique Raffeneau]

@ Mary

"C'est la raison pour laquelle j'ai dit que nous étions prêts, DANS L'AVENIR BIEN SUR, (...) à transmettre par la formation ce savoir-faire d'une gestion de foule sans usage disproportionné de la force" (Michèle Alliot-Marie - c'est moi qui grossis en lettres capitales)

"en outre la proposition d'envoi de conseillers de la police là-bas avait comme objectif d'éviter des bains de sang, cette même police qui a su contenir les émeutes chez nous sans aucun mort. " (sylvain)

Vous voyez bien Mary, que même sylvain, inconditionnel s'il en est du président de la République, a parfaitement compris que la proposition logistique de notre ministre des Affaires étrangères ne concernait pas du tout un vague avenir, mais bien la situation tunisienne "hic et nunc". Cette assistance policière s'adressait bien, en soutien, au régime du président Ali.

Alors, non, la position française exprimée à l'Assemblée par Madame Alliot-Marie n'a été ni mal comprise, ni mal interprétée.

Pourquoi de la part du ministre ne pas défendre sa propre analyse des événements, plutôt que de se perdre dans des explications qui ne peuvent plus convaincre personne, y compris les super militants du président de la République comme sylvain ?

Pourquoi de la part d'Henri Guaino vouloir nous convaincre que somme toute, l'analyse de MAM, en réalité, n'engageait qu'elle-même ?

Est-ce si difficile, voire impossible de dire clairement que oui, au niveau gouvernemental, personne ne semblait plus faire plus la différence entre d'une part, un régime dictatorial qui ne tient que par la brutalité, la corruption et l'arbitraire, de l'autre un régime démocratique qui ne missionne pas une police politique pour humilier et brutaliser ceux qui sont sans défense ?

Voilà, Mary, à mon sens, après le vertige exprimé dans le billet: en gros, brûler du jour au lendemain, d'un coup d'un seul, ce qu'on adoré, le second vertige qui peut nous saisir à la lumière de la proposition Alliot-Marie: ce soupçon d’incapacité chez nos gouvernants à savoir différencier et hiérarchiser.

[Rédigé par : jpledun]

MAM a été très claire ce matin en commission.
Nos journaleux n'ont pas pensé utile de faire un plus large écho á cette clarification nécessaire.

Cet après-midi á l'AN, François (qui est toujours là) a fait blêmir JM Ayrault (tu parles d'un héros) en lui mettant les points sur les i, et en dénonçant la récupération honteuse, que certains ici également ne se gênent pas pour poursuivre.

24 ans et pas un mot. Et voici que tout d'un coup, les chevaliers blancs du net s'en vont faire la morale et régler leurs comptes.
Ils sont tellement obnubilés qu'ils ne pensent plus qu'á 2012.

N'importe quoi.

[Rédigé par : Alex paulista]

Sylvain nous parle de pyromanes. Ça me rappelle cette belle chanson du Noir Désir des débuts.

Pyromane à temps complet
J'ai mis l'feu à tout ce que j'ai touché
De la naissance à la morsure
Enflammer les sécheresses qui durent
Dans nos états maladifs
Tout l'monde ne prend pas sa part de rif
Et je les vois remplir d'objets
Leurs maisons et leurs cerveaux vidés

Le vent s'est levé
Métamorphose avant d'y aller...

Faire attention, en France aussi, aux sécheresses qui durent...

[Rédigé par : bob]

@ sylvain

"la proposition d'envoi de conseillers de la police là-bas avait comme objectif d'éviter des bains de sang, cette même police qui a su contenir les émeutes chez nous sans aucun mort."

Vous croyez ce que vous écrivez ou c'est une blague pas drôle ?

[Rédigé par : Mary Preud'homme]

Alex paulista a écrit :
"Quand même, cela ne vous choque pas que la France propose des renforts de police à une dictature sécuritaire dont elle connaît la corruption, les vols ?"
---
Encore une interprétation scélérate de propos qui avaient pourtant le mérite de la transparence, MAM invitant seulement les policiers tunisiens à venir se former (à l'avenir)chez nous afin d'apprendre à gérer des émeutes sans faire usage de leurs armes. Ce dont nos CRS et gendarmes mobiles font d'ailleurs régulièrement la preuve, avec sang-froid et professionnalisme, sachant qu'un policier de terrain chez nous a dix fois plus de chance (si l'on peut dire) d'être blessé en opération qu'un manifestant violent.

[Rédigé par : Florence]

Alex paulista

Les propos de Madame Alliot-Marie ne l'honorent pas. Sincèrement, je ne pense pas qu'elle ait voulu donner un coup de main à Ben Ali pour tirer sur la foule. En revanche, elle a commis une énorme maladresse, encore une, et quand je dis qu'elle donne des signes de fatigue et qu'il est temps qu'elle prenne du repos, c'est juste par souci de rester polie. Un ministre des Affaires étrangères n'a pas à faire des propositions de ce genre. Je ne réclame pas sa démission par principe mais je la souhaite.

Ne me faites donc pas dire ni penser ce que je ne dis ni ne pense. La vie politique est un peu plus complexe que "Sarko il est tout nul" ou "Sarko, il est tout bon". Un peu de nuance mon bon Alex, soyez moins binaire :
ce n'est pas parce que je ne suis pas antisarkozyste que je suis sarkozyste. Je sais, c'est un peu compliqué à comprendre mais quand on commence à utiliser ses petites cellules grises, on y arrive.

[Rédigé par : Alex paulista]

@ Florence

Analyser une telle erreur du gouvernement français n'est pas ronger un nonos politicard.
Il est tout à fait justifié de critiquer l'action de Sarkozy aux Affaires étrangères et d'en tirer des conclusions pour 2012.

Même si on peut se demander si DSK aurait été meilleur:
http://www.youtube.com/watch?v=xEA9X6j7b_U
Distribuer ostensiblement des bons points à une bande de voleurs et corrompus qui dirigent leur pays comme une mafia et s'en faire décorer avant de les citer en exemple, c'est aller au-delà de ce qu'un homme éclairé sur les Affaires étrangères doit garder comme distance. Même comme président du FMI.
Il ne voit pas plus loin que le bout de sa ... - de son nez.

[Rédigé par : Mary Preud'homme]

D'accord sur le fond avec Florence.

Je rappelle néanmoins les propos de Michèle Alliot-Marie :
« J'ai été bouleversée (...) par les tirs à balles réelles contre un certain nombre de manifestants", a-t-elle expliqué. "Je déplorais l'usage disproportionné de la force contre les manifestants."
"On peut gérer des manifestations, même violentes, sans ouvrir le feu et faire de morts", a-t-elle souligné, ajoutant qu'"en France, on sait le faire". "C'est la raison pour laquelle j'ai dit que nous étions prêts, dans l'avenir bien sûr, (...) à transmettre par la formation ce savoir-faire d'une gestion de foule sans usage disproportionné de la force" »
---
Il me semble que MAM en sa qualité d’ex ministre de l’Intérieur parlait en connaissance de cause, sachant pertinemment que nombre de policiers étrangers (parmi les plus gradés) viennent régulièrement parfaire leur formation dans nos écoles de police, notamment à l’ENSP de St Cyr au Mont d’Or, qui reçoit chaque année des stagiaires étrangers mixés aux nouvelles promotions de commissaires de la police nationale.
Il était donc injuste de lui faire ce mauvais procès et ceux qui devraient être renvoyés à leurs études seraient plutôt les journalistes de moins en moins professionnels et qui se permettent sans vergogne, par inculture ou mauvaise foi, de venir commenter ou déformer des propos que n'importe quel citoyen de base est capable de comprendre du premier coup.
Quant à Fred Mitterrand, toujours assis le Q entre deux chaises et fidèle à lui-même, d’autant plus qu’il serait franco-tunisien (dixit l’amiral Lanxade), comment attacher de l’importance à ses propos dès lors qu’il n’aime rien tant que faire parler de lui, y compris dans l'outrance ou la contradiction ?
---
A Valérie R. :
Le sens du billet de PB ne m’a pas échappé.
Ce qu’il déplore, à mon avis, c’est que l’amitié de façade dissimule en fait beaucoup d’hypocrisie ou de lâcheté. En politique, cela s’appelle la diplomatie. Une pratique nécessaire dans les relations internationales, mais aussi les relations d'affaires, professionnelles, etc., même si elle peut s’avérer pernicieuse dans certains cas. Tout est affaire de dosage. Mais êtes-vous sûre que c’est ce gouvernement en place depuis moins de quatre ans qui aurait pu inverser du jour au lendemain les relations cordiales en vigueur depuis la fin du protectorat entre Paris et Tunis ? Je ne le crois pas et j’imagine au contraire les réactions hostiles de l'opposition si notre président tant contesté et son gouvernement, avaient tenté d'inverser la vapeur et pratiqué l'ingérence tous azimuts, alors que notre pays n'arrive pas à résoudre ses propres problèmes de société. Je pense donc que Sarkozy a agi prudemment en évitant d’intervenir ouvertement dans ce conflit entre le peuple et son président. J’ajoute qu’il fut en outre fort bien inspiré de ne pas accueillir Ben Ali, son épouse et sa suite chez nous, d’autant plus avec cette suspicion de vol d’une partie des réserves d’or de la banque centrale du pays. Et je ne vois pas en quoi nos amis tunisiens pourraient en prendre ombrage, bien au contraire...

[Rédigé par : Alex paulista]

@ Florence

Quand même, cela ne vous choque pas que la France propose des renforts de police à une dictature sécuritaire dont elle connaît la corruption, les vols ?
Vous pensez que nos services étaient si mal informés qu'ils pensaient à des barbus derrière ? Remarquez, ils en étaient persuadés au sujet des émeutes en France de 2005.
Et ce n'est pas de l'ingérence, d'envoyer des hommes en armes défendre un régime voleur et répressif contre la pression et les reproches de la rue ?
N'est-ce-pas bien plus d'ingérence que de donner refuge à une famille en passe d'être lynchée, sans pour autant se priver de bloquer ses comptes ? Ni de poursuivre ses neveux quand ils volent des yachts ?

On savait dès avant la présidentielle que Nicolas Sarkozy avait tendance à faire le mauvais choix systématiquement pour engager des hommes à l'étranger. On le voit à l'action ici. Dans les libérations d'otages il n'est pas brillant non plus, apparemment nos hommes se sont battus contre les mauvais ennemis, ont abattu des gendarmes nigériens qui poursuivaient les terroristes pendant que ceux-ci abattaient nos otages. Sarkozy l'Américain, il nous avait prévenu !

Vraiment, ma chère Florence, on vous fait prendre des vessies pour des lanternes.
Vous êtes prête pour 2012.

[Rédigé par : catherine A. l'histoire vient de nous faire un clin d'oeil]

Dire que je me réjouis des événements tunisiens est d'une telle banalité que je passe mon tour.
Ce qui m'amuse - enfin pas tout à fait - est qu'en pleine explication, analyse, en pleins justificatifs, justifications de la cécité d'hier - en fait la France continue ce qu'elle a toujours fait, à savoir regarder ailleurs - l'arrivée en Haïti de Baby Doc dont on apprend qu'il coule des jours tranquilles sur la Côte d'Azur est un drôle de clin d'oeil de notre diplomatie.
Au passage, je me demande ce que faisait l'ambassadeur de France en Tunisie. Ne mettait-il donc jamais le nez hors de l'ambassade pour n'avoir pas vu l'exaspération du peuple tunisien ? n'a-t-il jamais regardé les télés d'Etat, écouté les radios, n'a-t-il jamais entendu parler de Taoufik Ben Brik, n'a-t-il jamais lu ses chroniques ?
Et tous ceux qui allaient se dorer les fesses sur les plages - et pas seulement MAM et Frédéric Mitterrand - d'une "si douce dictature" pour reprendre le titre d'un ouvrage de Ben Brik justement ?
Comment on dit déjà "il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir".
ps : cela dit quand je lis et entends depuis des années tant de choses lénifiantes sur le Maroc je ne m'étonne guère ; pour y être allée quelquefois - et avoir décidé à mon dernier séjour de ne pas y remettre les pieds de sitôt - j'enrage. J'enrage de voir les touristes se payer des séjours golf quand les paysans n'ont à travailler que des terres desséchées, j'enrage quand je les entends dire qu'il faut marchander le moindre objet, j'enrage beaucoup, j'enrage souvent... mais sans doute mon QI de blonde ne me permet-il pas de comprendre tout ce que "notre Ami le Roi" a fait de beau et de grand pour son pays...

[Rédigé par : Zitoun]

Quand Sarkozy levait son verre "au bonheur personnel" de Ben Ali...

http://www.lesmotsontunsens.com/quand-sarkozy-levait-son-verre-au-bonheur-personnel-de-ben-ali-8921

[Rédigé par : Véronique Raffeneau]

@ Florence

Non, Florence, ce n'est pas faire de l'anti-Sarkozy primaire, ni se vautrer dans de la détestation à deux balles que d'accorder de la valeur à la parole présidentielle.

Ce qui use, ce qui me tue, ce sont les langues de bois, l'absence de sincérité, les courages à géométrie très variable, les cynismes, les Henri Guaino incapables d'envisager l'idée que les Français ne sont pas nécessairement, obligatoirement, des ignorants et des imbéciles.

[Rédigé par : Pierre-Antoine]

@Achille
"Le problème qui se pose avec la religion (et en particulier avec l’islam) c’est que certains esprits disons « mystiques » et donc totalement hermétiques ont un peu trop tendance à s’attacher aux préceptes de leur religion au point de les imposer à la population, en partant du principe, au demeurant fort discutable, qu’ils émanent directement de leur Dieu."

Remplacez donc "religion" par "laïcité", "islam" par "démocratie", "mystique" par "psychorigide" et "Dieu" par "athéisme" et vous aurez ma réponse :-)

Votre remarque, judicieuse au demeurant, n'est que le constat de la nature humaine qui a oublié l'essence même de sa nature, qui n'a rien à voir avec l'enseignement des Evangiles et des premiers écrits apostoliques !

Cordialement

Pierre-Antoine

[Rédigé par : Jean-Dominique Reffait]

En politique, on a le droit de se tromper. La complexité de certaines situations excuse les erreurs d'appréciation. Ben Ali s'est présenté comme un rempart à l'islamisme et il a donc bénéficié de toute la mansuétude des gouvernements occidentaux au nom de cette seule prétention. Mais si l'on se trompe, il faut en assumer les conséquences avec cohérence et ne pas ajouter l'indignité à l'incompétence. C'est pourtant ce qui vient de se passer.

Nous avons soutenu Ben Ali ? Eh bien il fallait alors aider à la transition en l'accueillant même temporairement chez nous. Il fallait lui laisser ouverte la porte de sortie afin d'éviter que la situation n'empire.
Mais non, nous avons touché le fond de la diplomatie. Dans un premier temps, nous offrons au régime tunisien l'expertise sécuritaire française : passer des milliers d'arabes au taser, quel laboratoire grandeur nature ! Explication : pas question de s'ingérer dans les affaires intérieures tunisiennes. Parce qu'envoyer des CRS taper sur le peuple, ça n'est pas de l'ingérence du tout. Indigne.
Ensuite, on offre à la Tunisie qui ne le demande pas encore de mettre à sa disposition les comptes frauduleusement acquis de la famille Ben Ali ! Le chien mord la main qui le nourrit !
Et maintenant on nous raconte qu'on a mésestimé l'exaspération des Tunisiens ! Cynisme ! Une dictature, après tout, c'est supportable et ça nous arrange bien, dommage que ces imbéciles de Tunisiens ne l'aient plus supportée.
Je crois que MAM va devoir se trouver un autre lieu de vacances, elle qui n'a rien vu de ce qui se passait dans ce pays malgré de multiples séjours privés. Sa démission serait un plus appréciable.
Un qu'on n'entend pas, c'est le Besson et les intérêts très croisés de sa belle-famille avec le pouvoir tunisien, par l'entremise de... Bolloré, ah tiens ? Fouquet's quand tu nous tiens ! (source Jeune Afrique)

[Rédigé par : Pierre-Antoine]

@Achille
"On sent à votre démonstration jésuitique que vous avez dû fréquenter assidument cette confrérie."

Et bien non justement, et je n'adhère absolument pas aux objectifs et aux moyens mis en oeuvre pour les atteindre de cet ordre religieux.

Bien que ma culture de Français soit empreinte de catholicisme comme 80% de mes concitoyens, je ne suis pas catholique !
Si vous voulez des précisions, c'est ici :
http://www.eleutherie.fr/temoignages/temoignage-EPA.htm

Cordialement

Pierre-Antoine

[Rédigé par : Pierre-Antoine]

@Frank THOMAS
Tout à fait d'accord !
Et il ne vous a pas échappé que les droits de l'homme sont d'inspiration chrétienne :-)

Ne confondons pas volonté "laïque" de se débarrasser du pouvoir temporel qu'exerçait l'évêque de Rome sur les gouvernements européens pendant des siècles, avec les apports socio-culturels de l'enseignement biblique.

Cordialement

Pierre-Antoine

[Rédigé par : calamity jane]

Un prochain billet ne saurait tarder ;
aussi je tenais à vous remercier pour le
dernier paragraphe de celui-ci, pour cette
observation et souhaite que les Tunisiennes
en prennent bonne note ignorant pour l'instant combien de temps sera nécessaire au
pays pour digérer ces événements !

[Rédigé par : sylvain]

Je félicite le gouvernement français pour sa retenue ; 22000 ressortissants français et franco-tunisiens auraient risqué leur vie si Paris s'était trop ingéré, avait donné des "leçons" comme nos bobos gochos ici ; en outre la proposition d'envoi de conseillers de la police là-bas avait comme objectif d'éviter des bains de sang, cette même police qui a su contenir les émeutes chez nous sans aucun mort.
Bravo à ce gouvernement qui sait gérer une crise même avec ses voisins.
Honte aux détracteurs professionnels, qui passent leur temps en bons oisifs bobos de gauche, à stigmatiser le gouvernement ; ces pyromanes qui sont une tache de honte sur le drapeau de la République...

[Rédigé par : Florence]

@Véronique Raffeneau

Que je sache, Madame Alliot-Marie et Monsieur Frédéric Mitterrand ne sont pas la France, Dieu merci ! Sarkozy s'est fourvoyé dès le début de la révolte tunisienne. Il y a eu de graves erreurs commises. La principale à mes yeux a été d'accepter que le pouvoir tunisien tire sur son peuple. Maintenant, est-ce une raison pour s'enferrer dans l'erreur ? Je ne le pense pas. Comme dit le proverbe : "mieux vaut tard que jamais". La France n'a pas joué un rôle glorieux mais que faire quand on a plusieurs milliers de ressortissants dans un pays en pleine révolution ?
Au moins, nous n'avons pas eu Ben Ali sur notre sol. C'est toujours un déshonneur de moins.
J'ai tout de même l'impression que certains auraient aimé voir Ben Ali réfugié en France par pur antisarkozysme : ils ratent ainsi une occasion de s'indigner à bon compte et en veulent à Sarkozy de les priver de leur nonos. 2012 n'est pas loin et tout ceci n'est que de la propagande en vue des élections.
L'intelligence ne tient qu'à un fil, parfois, le fil de nos détestations.

[Rédigé par : Frank THOMAS]

Un "ne" aberrant s'est glissé, rendant une phrase de mon précédent commentaire incompréhensible.

Pour être tout à fait clair, je me réfugierai derrière Bayle qui, en 1680 écrivait (je vois ce texte avec mes élèves ce matin même):

"Une société d'athées pratiquerait les actions civiles et morales aussi bien que les pratiquent les autres sociétés, pourvu qu'elle fît sévèrement punir les crimes et qu'elle attachât de l'honneur et de l'infamie à certaines choses.
Il s'y ferait des crimes de toutes les espèces, je n'en doute point, mais il ne s'y en ferait pas plus que dans les sectes idolâtres parce que(...) tout se trouverait dans une société d'athées, savoir les peines et les récompenses, la gloire et l'ignominie, le tempérament et l'éducation"

[Rédigé par : Frank THOMAS]

@ Pierre-Antoine

"Si les Français qui se réclament du "christianisme" mettaient en oeuvre les principes de cette religion, on réglerait pas mal de problèmes de notre société."

C'est absolument vrai.
Vous serez donc d'accord pour que je dise à mon tour :
Si les Français mettaient en oeuvre les principes de la "Déclaration des Droits de l'Homme" et les lois qui en découlent, on règlerait pas mal de problèmes de notre société.
Si les Français mettaient en oeuvre les principes du "Code de la Route", on règlerait pas mal de problèmes de la circulation.

[Rédigé par : Véronique Raffeneau]

@ Florence et Mary

"Je ne peux pas m'empêcher d'éprouver comme une sorte de vertige devant des soutiens aussi choquants et des reculades aussi ostensibles."

Voilà résumé par une phrase du billet ce qui est exprimé quand des commentateurs écrivent que la France devait accueillir le président tunisien déchu.

Car enfin, nous ne pouvons pas dire que Michèle Alliot-Marie et Frédéric Mitterrand n'aient pas ménagé leur peine pour assurer de leur soutien le régime tunisien.

Faire les dégoûtés, refuser d'ouvrir sa porte et contraindre à l'errance le couple présidentiel que la veille on a assuré de son amitié et de son soutien, notamment en proposant une assistance logistique à ses policiers, n'est tout de même pas le signe d'une très grande hauteur d'âme.

Que peut valoir aujourd’hui sur le plan international la parole française, quand d'un coup d'un seul, on passe d'une fidélité officielle affichée à un lâchage, de la même façon, on ne peut plus ostensible et officiel ?

Alain Juppé dit que le gouvernement français a sous-estimé l'exaspération du peuple tunisien.

Le gouvernement français a surtout totalement sous-estimé les ravages provoqués par la corruption, la peur, l'humiliation, la brutalité, l'arbitraire des polices politiques menaçant, volant et brutalisant les plus vulnérables, et les conséquences de l'iniquité et de la corruption instituées comme mode de gouvernement.

Il a surestimé la puissance de la contrainte, celle la force, de la peur et de la brutalité.

Alors bien sûr, vous pouvez évidemment faire valoir le fait qu'après tout, la cécité et le soutien implicite ont été le fait de l'ensemble des élites françaises politiques et médiatiques.

Cependant, qu'il s'agisse de M. Alliot-Marie ou de F. Mitterrand, quand ils ont exprimé d'une façon explicite le positionnement officiel français quant à l'évolution de l'actualité tunisienne, nous ne pouvons pas imaginer une seconde qu'ils n’auraient pas été informés, peu ou mal informés de la situation live.

Si un ministre des Affaires étrangères, un ministre tout court, n’est pas informé, peu informé ou mal informé, qui peut l'être ?

Ecoutez, si vous le pouvez et si vous le souhaitez l’émission de France Culture "La Rumeur du monde" diffusée samedi dernier avec Abelwahhab Meddeb, un intellectuel franco-tunisien résidant en France.

Au départ du programme vous avez une intervention d’Hubert Vedrine avec son langage diplomatique et suave (à la Colombani) en phase avec la position française alors exprimée par Madame Alliot-Marie.

Ecoutez sur la fin Abelwahhab Meddeb, quand celui-ci raconte comment l’article que Le Figaro lui avait commandé dans la semaine, en le suppliant, et dans lequel il venait d’écrire que Ben Ali devait partir, comment cet article a été refusé d’un coup d’un seul de publication par le même Figaro. Le journal de l’Elysée faisant encore valoir jusqu’à vendredi dernier que le président Ben Ali était somme toute notre allié.

Enfin, je termine sur l’intervention du super communicant Henri Guaino dans la presse hier.

Déclarer sans rire que l’analyse de Madame Alliot-Marie n’avait qu’un caractère individuel, autonome et personnel, alors que dans notre histoire gouvernementale et institutionnelle, s’il est un domaine qui relève totalement, quasi exclusivement du domaine réservé du chef de l’Etat, c’est bien celui des Affaires étrangères.

Par exemple, au moment des cohabitations (gouvernements Chirac, Baladur, Jospin), il n’était pas imaginable une seconde de nommer un ministre des Affaires étrangères susceptible d’être en dissidence et en dissonance, même les plus minces, avec le président de la République.

Ah vraiment ! Pourquoi de la part du gouvernement et des agences de communication nous prendre toujours pour des imbéciles et des incultes ?

[Rédigé par : Achille]

@Pierre-Antoine

Bonjour
« Quant à l'empiètement dans le domaine public, là, je m'érige et vous interpelle :
Mes convictions et ma foi ne doivent pas empiéter dans le domaine public, même si ma religion me donne la force de ne pas convoiter, médire, mentir, voler, tuer ?
Même si elle me nourrit de fidélité, d'honneur et de probité ?
Même si elle fait de moi un meilleur père, un meilleur voisin, un meilleur citoyen ?
Si je comprends bien vous m'invitez à me couler dans le moule de la masse anonyme qui se moque de la morale collective pour ne chercher que son intérêt personnel.
Il me faudrait donc laisser à l'Etat laïc le soin de diriger ma conscience par des lois qui, hélas, sont détournées par ceux qui ont l'argent et le pouvoir, et qui justement ne font aucun cas des principes que m'incultent ma religion, mais que sanctionnent les mêmes lois si je transgresse ces mêmes principes !
Vous me voyez désolé (pour vous mais pas pour moi) de ne pas être d'accord avec la totalité de votre affirmation... »

On sent à votre démonstration jésuitique que vous avez dû fréquenter assidument cette confrérie. C’est effectivement une bonne école et son art de la dialectique, bien que subtil, est hélas bien souvent entaché d’une certaine mauvaise foi (sans mauvais jeu de mot).

Il est bien évident que la morale que vous apporte votre foi constitue un apport précieux pour la collectivité dans la mesure où elle est en adéquation avec les principes fondamentaux de la vie en société. Et je ne saurais vous reprocher quoi que ce soit concernant votre éthique dont on aimerait qu’elle soit bien plus répandue.

Je vous ferais simplement remarquer qu’il n’est pas nécessaire d’avoir la foi pour adopter ce type de comportement parfaitement « socialisé ». Des agnostiques et des athées en sont également tout à fait capables. En terme « laïque » on appelle cela le civisme. Il est vrai que cette discipline n’est plus enseignée dans les écoles depuis mai 68 et c’est d’ailleurs bien dommage car elle valait toutes les leçons de catéchisme.

Le problème qui se pose avec la religion (et en particulier avec l’islam) c’est que certains esprits disons « mystiques » et donc totalement hermétiques ont un peu trop tendance à s’attacher aux préceptes de leur religion au point de les imposer à la population, en partant du principe, au demeurant fort discutable, qu’ils émanent directement de leur Dieu.

Dans le monde temporel où nous sommes amenés à passer le temps de notre vie, (une étincelle au regard de l’éternité), les Hommes sont maîtres de leur destin et n’ont à rendre compte qu’à la société des hommes lorsqu’ils ont fauté et à personne d’autre. Pour cela ils disposent des lois républicaines qu’ils ont édictées et qui ont été adoptés par les représentants du peuple.

Les religions n’ont pas à imposer des lois qui émanent de « livres saints » écrits il y a des siècles par des hommes, soi-disant sous l’effet d’une inspiration divine, et qui ne sont plus du tout adaptés aux mœurs de la civilisation d’aujourd’hui, et ce d’autant moins que, bien souvent, ces lois dites « divines » ont été totalement détournées de leur contenu originel par des gens qui n’en ont pas compris le sens à moins que ce ne soit pour satisfaire d’autres aspirations plus pernicieuses.

[Rédigé par : Mary Preud'homme]

Contrairement à ce qu’affirme JD Reffait dans son intervention du 17/01, à 13:13, l’Etat français n’a jamais remis de passeport diplomatique à JC Duvalier, citoyen haïtien.
En réalité, Jean-Claude Duvalier dispose d'un passeport diplomatique depuis cinq ans, lequel lui a été remis par l’Etat haïtien (durant le gouvernement de transition de 2004-2006). C’est aussi en 2006 que le fils aîné de Baby Doc, François Nicolas, est rentré en Haïti afin d’inaugurer une fondation François Duvalier (eh oui !) avec quelques nostalgiques de la dictature duvaliériste et préparer (qui sait ?) le retour de JCD. Ce qui est aujourd'hui chose faite, même si l'on murmure ici ou là qu'il ne serait que de passage.

[Rédigé par : jpledun]

Pourquoi a-t-il fallu 24 ans au peuple tunisien pour se soulever ?

24 ans de complaisance de la diplomatie française ?

Quand on pense que ce style de régime n'est pas le dernier en activité, cela fait froid dans le dos.

La communauté européenne a de nouveau été bien silencieuse...

[Rédigé par : Christian Gaillard]

Bonjour Achille

Je me suis bien mal expliqué. Moi aussi, je m’accommode fort bien de la loi de 1905 décrétant la séparation de l’Eglise et de l’Etat. J'ai à peu de chose près le même avis que vous. Je rajouterai que je suis agnostique.
Ce que je voulais dire c'est que j'ai constaté que d'autres peuples ont une structure de pensée que nous pouvons très difficilement appréhender si nous restons bloqués dans nos convictions.
J'ai beaucoup parlé avec un ami égyptien de confession copte de notre République laïque, de ses valeurs et de ses fondements. Il appréciait très bien l'intérêt de beaucoup de nos valeurs et était près à les faire siennes mais n'arrivait pas à imaginer vivre dans un état laïc. Pourtant il avait très peur à juste titre de la montée de l'Islam radical dans son pays.
Vous écrivez, une république islamique est en soi une aberration. Alors soit mais que dire d'une république chrétienne comme aux Etats-Unis et ailleurs ? Les USA sont pour certains un modèle de démocratie, ce qui tend à dire que la laïcité n'est pas un gage de démocratie (par exemple la Turquie).

Pour ce qui est de la démocratie, elle a au contraire de ce que vous affirmez diverses formes d'un pays à un autre. La
démocratie directe, où le pouvoir est exercé directement par les citoyens. La démocratie indirecte où les citoyens choisissent des représentants et qui peut prendre deux formes, le gouvernement représentatif ou démocratie représentative qui repose sur le mandat représentatif et le gouvernement fédératif qui repose sur le mandat impératif. La démocratie semi-directe comme en France où la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants (démocratie représentative) ou par la voie du référendum (démocratie directe).
La démocratie participative et enfin la démocratie paradoxale.
Cordialement