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22 janvier 2011

Commentaires

zenblabla

@Monsieur Jean Reffait.
Eh voilà ! j'ai encore commis un lapsus-blogué.

En parcourant, je m'aperçois que je n'avais pas lu votre adresse pour moi avec Sully.
Votre façon attentionné me confond, en cela peut-être qu'à la suite je m'embrouille !
Déjà et encore mes premières excuses.

Ainsi, après avoir cliqué sur "envoyer" pour réagir aux propos de Monsieur Nebout, alors que mon commentaire était juste introduit avec un "@Mr", je m'aperçois que j'ai agi ainsi juste après mon arrêt pour vous lire, tandis que je remontais la liste des commentaires à la recherche du Nom correctement orthographié de Monsieur Nebout !

Quoi faire ?... sinon proposer mes plus vives excuses, auprès trois Messieurs, à la fois autant que je voudrais séparément.

zenblabla

@M. Xavier Nebout
Vous exagérez beaucoup en introduisant Descartes aux origines de tabous...

Descartes avait très bien introduit que les sciences, suivant sa distinction par sa méthode -qui reste proprement soufflante- permettent d'examiner une toute petite parcelle de la réalité matérielle, à condition de s'y intéresser, et alors pourquoi pas en suivant sa méthode : il ne gomme pas l'âme, mais j'ignore s'il était animiste, ou s'il fut entièrement complété avec Spinoza...

Descartes, s'il expliquait que la simplicité de sa méthode était généralement difficile à comprendre, avait bien raison sur ce point: de nos jours scientisme et anti-scientisme gèlent son propos ingénieux.
Il me semble que vous transmettez des propos glacés.

Avec le scientisme cela va aujourd'hui, indépendamment de votre position, jusqu'au point que la "science" économique, exclue de la liste des Nobel à l'origine, s'y conforte depuis déjà longtemps...
La science n'a plus vraiment de chance ici, et vous relayez de vieilles rengaines.

Pourtant, des recherches suivant la méthode scientifique au sujet de "l'âme", tentent plus ou moins de s'organiser.
Mais, aux motifs sans doute de la "science économique", malgré la tentative avec la psychanalyse par exemple d'intégrer la méthode scientifique, les moyens en argent alloués aux recherches et parutions, suivent des lois économiques d'une sorte de "Darwinisme perverti" extrêmement répandu, suivant lequel, la sélection des financements s'organiserait pour la meilleure préservation, celle du supposé devenir le plus fort.
Miracle, celui qui déjà s'est augmenté de l'argent, démontrerait alors quasi-physiologiquement! Il suffirait d'observer et de réguler la concurrence, en monde de Darwin, comme "par dessus le marché", et ne jamais s'occuper du retour sur investissements.

Est juste oublié que Darwin explique plutôt les apparitions que les disparitions...
La génétique, pourtant bien à l'étude, revient sauf Darwin!
Mais chacun s'attache, vous même, aux disparitions, celle de choses derrière le tabou par exemple.

Pourtant, avec la méthode scientifique, une fois remise à plat la science économique en même temps que débattue l'interprétation du Darwinisme, vous trouveriez des financements intéressant le développement de l'étude pour les toutes petites réalités qui sont situées derrière les tabous.

Il existe certainement des universités, des fondations, des organismes de recherche, et même des populations semblables aux Mormons, qui recueillent et délivrent de certains "tabous", dont la liste si je vous comprends bien doit quand même être très très longue!

Mary Preud'homme

Xavier Nebout a écrit :
« En France, le droit de mentir en justice est reconnu ».
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Objection,
En droit français, seul l’accusé peut mentir pour sa défense et c’est au juge d’apprécier et d’en tenir éventuellement compte dans son verdict. Alors que ce n’est évidemment pas le cas de toute personne appelée à témoigner en justice sous serment qui en cas de mensonge ou de diffamation peut être poursuivie pour faux témoignage.
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Alex paulista

@ Xavier Nebout

Vous avez oublié un sujet: la prédominance de la pensée sur les lois physiques.
On fait croire au peuple que les sciences régissent tout, alors qu'il suffit de se jeter d'un immeuble en voulant vraiment voler pour amortir sa chute et s'en sortir d'une roulade.
Si, si, ils font ça en Inde aussi. D'ailleurs, c'est comme ça qu'ils font les primaires dans chaque parti.

Mais ça, tous les rabat-joie de la pensée unique, ils nous le cachent bien !

Vive la liberté de rêver: c'est un droit fondamental de la démocratie de masse de croire que "Tout est possible".
Ça coûte juste un peu cher, mais tant qu'on peut s'offrir du made in Séguéla.

Xavier Nebout

A lire sur ce blog les uns et les autres évoquer la liberté d’esprit et le politiquement correct, il m’est venu à l’idée de faire un petit état des grands sujets interdits :

En premier je citerai l’âme qui devait être le premier des sujets depuis l’origine de l’humanité jusqu’à ce que dans le macrocosme occidental, les soi-disant lumières plaisent au peuple à ne rien y comprendre, Descartes en tête. Or, avec les constats indiscutables de NDE avec encéphalogramme plat, nous avons bien la preuve scientifique de l’existence de l’âme indépendamment du corps. Le salut de l’âme, sujet interdit ! Cela pourrait conduire aux religions et aux théocraties, doublement interdit ! Après on s’étonne de l’emprise de l’Islam !

En second et en corollaire, nous avons toutes les capacités dites surnaturelles de l’homme, avec notamment la voyance. Un seul cas suffit pourtant à prouver l’existence du phénomène, mais non ! Pas intéressant, tabou ! Et notamment parce qu’avec la vision des auras, on peut voir qui ment et qui est pourri. Non démocratique ! Interdit ! Circulez, allez voir en Inde, et fichez-nous la paix !

En troisième, je parlerai de la connaissance des grandes races humaines, à commencer par le fait que les néanderthaliens étaient blonds et les sapiens venant d’Afrique, noirs. Secret de polichinelle non politiquement correct comme si le constat de différence physique impliquait le mépris. Interdite aussi la recherche de la race fabuleuse qui existe encore dans le Pamir et dont un individu datant de quelques 2000 ans trouvé momifié en chine démontre quelques 400 ans d’avance technologique sur les autres civilisations. Tabou, pas intéressant, que dis-je, les races n’existent pas ! C’est du nazisme, circulez ou on vous met en tôle !

Mais en plus terre à terre, nous avons aussi la connaissance politique non politiquement correcte ! La démocratie athénienne était réservée à une élite, et dans son esprit les salariés d’aujourd’hui n’y auraient pas droit ! La démocratie élective ouverte à tous, cela conduit inéluctablement au pouvoir de la médiocrité, d’où la nécessité occulte de la doubler des réseaux et fraternités …
Sauf que les fraternels réseaux, s’ils ont parfois maintenu le passage devant un fond gris pour qu’on voie l’aura de l’impétrant, il n’en subsiste que le rite, car si on les triait au vu de leurs auras, houla là !... En France, le droit de mentir en justice est reconnu.
La boucle est bouclée.

Alors, vous êtes sur d'avoir dit : « Liberté d’esprit ? »

Xavier NEBOUT

Jiwe

Bonjour,

D'abord un grand merci à Philippe Bilger pour ses positions critiques qui permettent, d'accord ou pas d'accord, à l'esprit de s'épanouir. Je recommande son livre sur le procès de Brasillach, qui, en dehors de quelques rappels assez utiles en matière d'histoire, laisse aussi à celle-ci une part de poésie indispensable, cette partie "inanalysable" de l'être humain.
Le grand danger de cette situation d'intolérance à l'esprit critique de notre époque, me semble être celui de favoriser un repli vers le politiquement incorrect, pendant tout aussi inintéressant à mon sens du politiquement correct.
Autre paradoxe, pour faire de la psychologie de comptoir, c'est bien parce que les oies blanches poussant des cries d'orfraie aux propos d'un Eric Zemmour sont elles persuadées intérieurement du lien entre délinquance et origine qu'elles ne supportent pas d'entendre des propos susceptibles de les mettre face à leur mauvais penchant. Alors qu'il n'est en rien malveillant de rappeler que la majorité des jeunes gens en prison ont une origine, une ascendance étrangère. Ca permet de regarder les problèmes en face, et de les traiter. Ne pas le dire, le nier, c'est au mieux de la démagogie, au pire l'aveu de sa propre xénophobie que l'on n'ose pas affronter.

Acro

J'ai quand même du mal à comparer un humoriste avec un écrivain appelant à l'extermination dans ses textes, viré - d'après le Larousse - de "Je Suis Partout" pour "délires racistes".

Mélanger les torchons et les serviettes est la base du sophisme.

zenblabla

@Mary Preud'homme.

Merci votre réponse.
Oui, oui j'entends bien, et ne doute pas un instant de la validité de vos conseils pour aborder une œuvre.

Ce que je voulais dire ici, c'est que la métaphore que vous me prêtez, au sujet de la "tour d'ivoire" de votre côté et de la "copropriété" du mien, ce sont des interprétations entre nous, mais l'histoire que je relate de "l'immeuble et des paliers", elle ne vient pas de moi.

Pas plus que, hors le contexte de la lecture d'une œuvre, ne sont revenus chez moi quelques termes absolument semblables à ceux de l'ouvrage de Jacques Ellul, pour finalement parler d'autre chose, dont au moins attiser le propos contre l'autre et sa justification à travers les motifs religieux.
Si je vous soupçonne de telles avanies, veuillez croire que c'est, dans la valse des mots, par une sorte de transfert alors injustifié, mais depuis d'autres, mais dans la façon tellement courante, comme vous aussi autant que moi vous y allez!

Alors, si je parle de désuétude, c'est parce que effectivement les mots de Jacques Ellul dans son texte, ont été repris comme ils datent, et que cela fait trente ans que je les entends péniblement.
Encore une fois, M. Besançon dans sa préface, a mis en garde le lecteur, et tenter de resituer, etc.
Merci cet échange.

Mary Preud'homme

@ Zenblabla

Bien que je partage «à quelques exceptions près» l’opinion d’Ellul sur de multiples sujets sociologiques, philosophiques, théologiques, et donc sur ce dernier livre en particulier, je ne me sens ni la capacité ni le droit de commenter ce texte posthume qui tient davantage (selon moi) de l’ébauche que du testament comme on l’a souvent dit. Et ce n'est qu'à la lumière de toute l'oeuvre de JE que l'on peut comprendre à quel point cette dernière oeuvre semble inachevée... Ce qui est dommage eu égard à ce sujet d'importance capitale.
D'où cette recommandation que je me permets de faire à vous qui abordez la lecture des œuvres très ciblées d’Ellul (dont certaines étaient visionnaires et n’ont donc pas vieilli d’une once contrairement à vos sous-entendus) : commencez d'abord par les ouvrages qui traitent de sujets de société (le Système technicien, la Parole humiliée, Trahison de l’Occident, Propagandes…) plutôt que de théologie, hormis peut être "Présence au monde moderne" et "La Subversion du christianisme".
Et si Jacques Ellul voyait en tout "chrétien authentique"** un être "mis à part" il ne l'imaginait certes pas enfermé dans une tour d'ivoire (telle la métaphore de votre histoire d'immeuble), mais il le voyait au contraire comme un homme libéré, tel un impétueux voilier offert au vent du large.
---
** chrétien authentique = pléonasme. Comment peut-on se dire chrétien si l'on n'est pas authentique aurai remarqué Ellul à juste titre.

zenblabla

@Mme Preud'homme.

Bonjour Madame, ma réponse est tardive car je me suis plongé, sans encore y avoir nagé en toutes longueur dans "Islam et judéo-christianisme" de Jacques Ellul.
Je vous remercie ainsi que M. Reffait, au sujet de la connaissance de cet auteur.
Si j'en avais entendu bien des phrases, c'était depuis d'autres autorités "passantes".

Vous dites aussi pour façonner: "Ces sujets n'ont pas leur place ici", j'en suis persuadé, et c'est dans leurs alentours que nous parlons, sans besoin de Maître ou Maîtresse de cérémonies.
Il faudrait des tomes, mais...sur l'échiquier, croit-on toujours le même damier?

Pour même cause alors,
Je crois que le monde est AUSSI un spectacle, qui peut oser le nier, faut-il couper l'œil! La mise en garde de M. Césaire (que vous citez dans/ Céline maudit pour toujours) accompagne sûrement un propos circonstancié et précis.

Monsieur Ellul se dresse contre l'aveuglement de ses collègues intellectuels, désabusés et désabusants, si abusés par les sirènes de l'Islam tandis que soumis à la force du déclin de leur foi héritée, insensibles à l'invasion, ignorants de l'effet de "rémanence du religieux". Mais il inscrit son étude à la suite de sa considération d'il y a trente ans.
Il dissèque et il nourrit, au sujet de l'Islam et cela est considérable.

Ma catégorie s'il en est, l'agnosticisme advenu, le mien étant hérité, est déclaré dans l'ouvrage, au contexte de l'époque, peu digne d'intérêt, ou plutôt problématique: perte de sens, manque de morale, refus de tout. En fait, c'est même le genre paradigmatique de la conscience généralisée qui est avec l'agnosticisme symbolisé, en avant de l'étude.
Pourquoi ne me reconnais-je pas sous tous ces rapports qualificatifs?
Mais, comme vous dites, est-ce le lieu de poursuivre cette piste?

Quand même!
Dois-je souffrir si contrairement à la prédiction de l'ouvrage, et même hors l'argumentaire, je ne cède pas aux sirènes de l'Islam, à la force de sa séduction convenue redoutable ?
Je ne savais pas, j'ai appris cela, cette crainte avec la séduction.
Et ce n'est pas cet auteur qui voudrait ma conversion, à juste titre, comme entre les lignes du livre il fait, je le reconnais.
Mais!
Est-ce idiot, spectateur étant, de commencer à trouver le combat des évangélistes américains d'il y a trente ans un peu daté, et un autre combat en faute de ne pas être mené avec pareil argument de l'extériorité dans l'intériorité de la religion du livre, alors seulement hors la faute de la volonté de nuisance, du côté de l'extrême Orient asiatique, ou de l'Inde, ou de quelque coalition à venir au plan politique mais simplement sociologique?
Se pourrait-il que nos intellectuels en soient au même stade, comme il y a trente ans, que ceux qui nous intéressaient alors à l'Islam, avec leur considération un peu trop du côté de l'accueil?
Mais il s'agit d'affaires "infra-religieuses", du pur et dur faisant face à l'innocence apeurée, avec la démonstration de l'accueil impossible! Et Monsieur Besançon y consacre une belle préface.

Pourquoi?
Je me rappelle une triste condensation, à Strasbourg lors d'une réunion irénique (au-delà toute tentation péjorative) entre Juifs, catholiques, et protestants qui en est arrivé au moment du gloussement de soulagement dans l'assistance, quand un conférencier a déclaré: "Nous, nous sommes comme on pourrait dire dans le même immeuble, avec des paliers communs. Eux, ils sont dans un autre immeuble!"

Alors, les yeux bandés forcément bandés, la bouche colmatée mais pas de force, je me suis demandé dans quel quartiers étaient tous les autres,et comment seraient les rues et les places.
Au-delà l'art d'accueillir, puis de remercier, existe-t-il celui d'être envahi de tous côtés?
Un problème de décadence, mais des relents de faux problème, si vous me le permettez.
Les problèmes économiques sont tels, que la gloire à l'avance d'une sorte règlementaire de mise en copropriété avec la religion sont assez mal venus...tandis qu'ils se passent.


Véronique Raffeneau

"On a presque gagné : on tremble quand on ose, lorsqu'on s'avance à l'intérieur de territoires qui ne supportent qu'un "discours unique"."

Je voudrais revenir sur cette phrase de votre billet qui, à mon avis, en constitue le propos essentiel.

La difficulté souvent n'est pas tant de trembler, ni de ressentir une peur irrationnelle qui conduirait à contraindre trop son expression.

Concernant des sujets à caractère polémique, la précaution dans les propos est aussi une question qui a tout à voir avec l'idée qu'on se fait de l'honnêteté intellectuelle.

Comment ne pas réduire trop son propos ? Comment ne pas l’enfermer dans une vision trop passionnelle et en noir et blanc? Comment ne pas être trop au service de son propre parti pris. Comment exprimer les gris et les nuances ?

La difficulté est aussi celle de savoir prendre en compte l'ensemble des éléments de l'objet de la controverse.

Je pense par exemple à la polémique Céline, particulièrement à l'avant-propos de Frédéric Mitterrand et à la préface d'Alain Corbin du recueil incriminé.

Clairement, ces deux textes sont affligeants tant ils prennent au mot précisément le mot célébration, enfermant ainsi les commémorations nationales (les anniversaires) des événements et des hommes - objet des concepteurs d’origine des Célébrations nationales - dans quelque chose d'infiniment ridicule, hagiographique, édifiant.

Pour le commentateur, la difficulté est alors de savoir dire que oui, ces deux textes sont totalement creux, maladroits et au fond sans aucun intérêt, tout en restant ferme et assuré sur le fait que leur médiocrité ne peut évidemment pas, en aucun cas, justifier à eux seuls une décision auusi lourde que celle de la suppression et de la censure de Céline par le ministre.

Car à bien y regarder, la contestation de Serge Klarsfeld est dirigée contre le parti pris du ministre et du préfacier du recueil : lyrique, pompeux, enflammé, évidemment à côté quand on songe à "l’héritage contradictoire" (Alain Finkielkraut) de Céline.

SK a utilisé et instrumentalisé à fond l'insignifiance des textes Mitterrand et Corbin pour disqualifier à jamais Céline des commémorations.

Avec cette idée en bonus : ce que SK n'a pas obtenu de l'oncle, il va l'obtenir du neveu.

Avocatmars13

Un vraie bouffée d'oxygène !! Merci !

Mary Preud'homme

Encore un lapsus (cf post de ce jour à 00:03)
Il fallait lire : tu n'es qu'un cuivre qui résonne (Paul/Cor.13) et non "raisonne"... Toutes mes excuses à St Paul.

Véronique Raffeneau

@ M. Uleski

"Il serait bon de lire la préface du document de la célébration."

Mais je pense qu'il serait tout autant opportun de lire la notice de présentation des "Célébrations nationales" sur le site du ministère de la Culture.

http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/

"Créée en 1974 par Maurice Druon, alors ministre de la Culture, la délégation aux célébrations nationales dépendait à l’origine de l’Association française pour les célébrations nationales. Rattachée à la direction des Archives de France en 1979, elle fut alors chargée par le ministre "de veiller à la commémoration des événements importants de l’histoire nationale".

"Ainsi les plus anciens et les plus assidus d’entre vous savent-ils que seuls sont sélectionnés par le Haut comité aux Célébrations nationales et présentés dans cette publication les cinquantenaires et les centenaires. Me permettront-ils cependant de déroger, le temps d’un avant-propos, à cette règle jusqu’ici inviolée ? "
(Avant-propos de Frédéric Mitterrand - édition 2011)

Où lisez-vous qu'il s'agissait pour les créateurs des CN, et qu'il s'agissait pour Frédéric Mitterrand jusqu’à ces derniers jours, de célébrer la conduite morale des personnalités, dont il est rappelé par le ministre lui-même que l’objet des CN est de commémorer des cinquantenaires et des centenaires ?

Où lisez-vous que le comité des CN devait jusqu'alors dresser une vitrine des cinquantenaires et des centenaires ne représentant que des modèles et des références pour une célébration des hommes et des femmes à la conduite disons, sans rire,...irréprochable ?

Aussi, il me semble que Frédéric Mitterrand, de toute évidence, en toute cohérence, dans la logique de sa décision, ne devrait pas perdre une seconde pour transformer l'objet des CN en une promotion officielle de ceux qui, de son point de vue, de celui de Serge Klarsfeld, et pourquoi pas de celui d’Alain Corbin, ont eu des conduites personnelles et morales irréprochables à tous égards.

L’objet initial des CN était "de veiller à la commémoration des événements importants de l’histoire nationale".

Cet objet aujourd’hui n’a plus lieu d’être, puisqu’il nous est dit à travers la suppression de Céline par le ministre de la Culture que le critère de choix incontournable et exclusif digne d’un anniversaire national est la moralité de la personnalité retenue.

Il me semble également que la toute première chose à faire pour le ministre est de virer ipso facto les professeurs, historiens, chercheurs, intellectuels qui composent le Haut comité des CN.

Ces personnalités qui ne sont que des professeurs, des historiens, des chercheurs et des intellectuels ne sont pas les moralisateurs, ni les prescripteurs habituels de morale à deux balles, des spécialistes du genre "faites ce que je dis, ne faites ce que je fais", dont Frédéric Mitterrand va avoir besoin pour constituer ses listes de CN new look, et que nous trouvons à profusion à tous les étages politiques et médiatiques de notre pauvre République, qui n'en finit pas de séparer et de désespérer.

George Smith

Bravo M. Bilger !

Comme vous, j'ai écouté Ivan Levaï...
J'étais tellement outré que j'ai écrit un mot au médiateur de France Inter. Mon intervention a été "modérée".


J'aimerais vous entendre au sujet du boycott "illégal" des produits fabriqués par Israël dans les territoires occupés.

Mary Preud'homme

@ Zenblabla

Concernant l’Islam, Jacques Ellul disait que c’était la seule religion qui prétende imposer par la violence sa foi au monde entier. Et si on lui rétorquait qu’à une certaine époque les chrétiens avaient agi de même (citant entre autres les croisades, l’Inquisition, la persécution des protestants, les missionnaires qui baptisaient à tours de bras etc.) il expliquait que ces chrétiens conquérants, clercs en tête, s’étaient pervertis et avaient été à l’encontre des Evangiles et pour certains l’étaient encore (cf « la subversion du christianisme »). Alors que pour un musulman, disait-il, le djihad est la volonté de Dieu, par la voix de Mahomet son prophète, le « bon » musulman est donc celui qui obéit aveuglément en vue d’imposer la foi islamique et conquérir le monde par tous les moyens, y compris la ruse, le mensonge ou la force. Et il ajoutait que dans l’esprit de l’Islam, un musulman modéré et pacifique est un mauvais musulman. Alors que pour le chrétien, c’est l‘inverse, le refus de la violence et l’Amour conditionnent tout le reste : « Tu ne tueras pas… Tu aimeras ton prochain comme toi-même…  Si tu n’as pas l’amour, tu n’es qu’un cuivre qui résonne... L’amour ne passera jamais…».
---
On peut discuter de ces différentes opinions et les confronter à la réalité de notre époque, ce dont je ne me suis pas privée tant avec des musulmans qu’avec des chrétiens (pratiquants ou non), mais je ne m’y aventurerai pas dès lors que ce n’est ici ni le lieu, ni l’objet…
Et bien que j’ai lu (et relu) presque tous les livres d’Ellul, hormis ses essais en histoire du droit (soit plus de 40 en sociologie et théologie), mon propos n’était que de le citer en sa qualité de penseur et de sociologue, plutôt que de disserter sur des sujets qui englobent la théologie et l’histoire des religions et n’ont pas leur place ici.

zenblabla

@Jean Reffait
Merci votre réponse.(avant mon invective, excusez les avatars du temps!)
Je ne veux pas retenir, en la circonstance, votre pondération que pourtant j'apprécie.
Oui, je l'aime cette pondération qui est dans vos propos.

Je vous raconte alors deux histoires:

-Une femme très proche parmi mes proches, a filé avec la police d'un pays au nord de l'Égypte à ses trousses, quand elle avait compris que "femme d'islam", à l'époque mais il y a longtemps, elle vivrait cloîtrée.

J'ai divorcé d'une femme qui me bassinait des dangers de l'Islam, et qui me récitait St Augustin.
Mais elle me reprochait seulement de la croire seulement comme être la "mère de mes enfants".
Je "croyais" bien plus, mais je suis toujours agnostique...

C'est ainsi aujourd'hui, et même hier pourquoi le cacher?

Jean Reffait@M. Zenblabla.

Lorsque j'écris "Monsieur", tout seul, c'est que mon intervention s'adresse essentiellement au maître de ces lieux, Monsieur Philippe Bilger. Lorsque je mets "Monsieur" devant un nom ou un pseudonyme ceci s'adresse (mais peut être lu par d'autres, bien sûr) à la personne détentrice du nom ou du pseudonyme. Même chose pour les dames.

Le fait que je donne du "Madame" ou du "Monsieur" à quelqu'un qui intervient ici, n'est que la persistance d'une éducation que je reçus de mes parents et que même nos professeurs respectaient comme nous (même en 6ème, je n'ai jamais été appelé, fût-ce pour une réprimande, par un enseignant sans qu'il m'appelle "Monsieur" suivi de mon nom de famillle).

Personne n'est obligé de m'imiter. Une vingtaine d'années après qu'il se soit retiré sur ses terres, Sully tenait à porter chaque jour sa "fraise", alors qu'il y avait longtemps que la mode était passée aux cols plats de Louis XIII.

calamity jane

Pour mémoire : J. ELLUL - le bluff
technologique -.

Franck Boizard

De même qu'on peut lire Proust sans être homosexuel, on peut lire Céline sans être antisémite (ou être ministre de la culture sans être pédophile).

zenblabla

@Jean Reffait

A quel Monsieur adressez-vous votre commentaire?
Cela me serait utile de le savoir, car je lis avec attention vos commentaires.
Par exemple, au sujet de la permanence de l'outrance, ce serait bon de comprendre comment l'outrance s'installe, si elle compte, et ce qu'elle veut dire.

Oui, seulement comme cela nous pourrions tenter de nous en démettre, tandis que je m'y essaie.

Jean Reffait@M. Zenblabla.

à l'intention de M. Zenblabla

Qui faut-il croire ? Tout le monde ! Je réserve mon opinion au sujet de l'Islam que Jacques Ellul condamne de façon violente (allant même à assimiler le Coran à "Mein Kampf" !). Il a sans doute eu raison pour ce que nous montre l'actualité, partiellement (j'insiste sur ce point). Ah ! Si vous aviez assisté à la conversation quue j'ai eue hier avec une jeune étudiante de père et de mère marocains, lorsque nous évoquions Lysippe et Praxitèle ! Et pourtant elle se dit musulmane ! Mais il y a de tout, tout le temps, partout. Ellul était Maltais d'origine (nom très fréquent à Malte).
A Malte on est tout près de la Libye et on a une très longue histoire... Il n'est jamais possible d'échapper aux vieilles lueurs du brasier qui enflammma ses ancêtres.

Alors, retenez seulement de Jacques Ellul, et c'était cela le fond de notre échange avec Mme Mary Preud'homme, que ce juriste-sociologue a dénoncé, bien avant que nous le ressentions le crime contre l'Humanité que l'hyper-technologie est en train de perpétrer contre nous tous. Ou bien faut-il faire d'Ellul un autre Céline, en sens inverse cette fois ?!

Jean Reffait

Malheureusement, Monsieur, Alain Fournier n'a écrit que "Le grand Meaulnes"qui a connu le succès pérenne dont d'autres avant moi et bien d'autres après ont recueilli la trace.
Il lui a manqué de faire dans le scandale, de prendre des positions honteuses, pour s'élever au-dessus des autres. Si le "Voyage au bout de la nuit" n'était pas de la main de Céline (puisqu'il semble qu'on nous dise qu'il ne survit que par cela), mais qu'il eût comme auteur un quelconque Radiguet (encore un qui mériterait pour son chef d'oeuvre unique de renifler l'encens qu'on brûlerait à ses pieds), on penserait que c'est un livre de grande envergure mais que notre littérature si belle et si riche a produit d'autres chefs d'oeuvre. Cette maladie que nous avons de trouver des vertus aux vices...

Pour ma part, et vous voudrez bien m'en excuser si j'avais dû inscrire au palmarès (le premier) de Monsieur Frédéric Mitterrand, un "écrivain, comme étant le plus grand écrivain de notre XX° siècle", j'eusse choisi Marguerite Yourcenar, sans hésiter...
Et cela nous eût épargné ces discussions sur un sépulcre blanchi.

Il est trop tard pour encenser le Sonnet d'Arvers. Dommage.

Admirateur éperdu

D'accord mille fois avec vous : il y a en a marre de cette "bien-pensance" qui fait qu'il faut flétrir ceux qui sont des esprits libres et qui refusent le prêt à penser... même si on n'est pas d'accord avec eux, qu'on les laisse au moins s'exprimer.

Il y a en a marre aussi de ces gourous qui nous expliquent qui nous devons aimer, nos vaches sacrées habituelles, et qui nous devons détester, nos monstres souvent de pacotille.

Il se trouve que j'ai entendu assez récemment exactement les mêmes propos que ceux de E. Zemmour prononcés par une ancienne ministre de gauche fort honorable, et qu'une ministre de droite qui lui apportait la contradiction et qui s'est illustrée assez récemment par sa vacuité et son arrivisme est montée au créneau pour fustiger ces propos avec les mêmes arguments que ceux utilisés contre Zemmour.
Elle s'est fait très sèchement renvoyer à ses chères études par l'ex ministre de gauche sans que cela ne provoque de remous dans l'assistance.

Visiblement, j'insiste, cela n'a pas choqué grand monde que ces propos "zemmouriens" de la personnalité de gauche contrairement à la levée de boucliers quasi générale contre le journaliste de RTL.

Pourquoi donc cette différence dans les réactions ?

Ces propos ont été prononcés devant un cénacle de privilégiés, de gauche comme de droite, élus, ministres, ex-ministres hommes d'affaires, etc. invités d'un think tank.

Il y a donc des propos qu'on peut tenir devant des privilégiés et qu'on ne peut pas tenir devant l'ensemble des citoyens ?

Marre de ces manipulations...

Serge ULESKI

Il serait bon de lire la préface du document de la célébration.

Le premier paragraphe de cette préface vaut d'être cité :


"Il n’est pas facile mais il est passionnant d’établir une liste des individus dignes d’être célébrés ; c’est-à-dire de ceux dont la vie, l’œuvre, la conduite morale, les valeurs qu’ils symbolisent sont, aujourd’hui, reconnues comme remarquables."

Alors, si l'œuvre de Céline vaut d'être, en partie, célébrée, qu'en est-il de sa vie, de sa conduite morale et des valeurs qu'il symbolise ?


zenblabla

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'échange entre Mary Preud'homme et M. Reffait.

Je partage l'idée de la violence technicienne, sûrement pas celle de la déclaration de décadence, autant virulente puisse-t-elle se démonter pour un corps étendu où tous ne sont pas réellement morts....

Alors un lien:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Ellul

Un morceau choisi qui permet de creuser l'interrogation en cours:
"...On peut le considérer, avec son ami Ivan Illich comme un des pères de l'idée d'après-développement, de décroissance raisonnée et de simplicité volontaire, ou, plus simplement, de l'écologie politique.


Dénonciation de l'islam.
Jacques Ellul a également exposé avec virulence ce qu'il tient pour une incompatibilité entre le judéo-christianisme et l'islam : selon lui, ce dernier réclamerait tous les droits pour lui-même quand il est minoritaire et les refuserait aux autres quand il est ou devient majoritaire[19].

Dans des écrits polémiques nourris de ses présupposés favorables à Israël, selon son biographe Frédéric Rognon[20] qui parle d'absence de recul critique d'Ellul à ce sujet, il dénonce les intellectuels qui établissent une parenté entre le judéo-christianisme et l'islam arguant que l'unicité de Dieu est battue en brèche dès qu'on pose la question de sa nature, et relevant une différence de nature dans la filiation Abrahamique des trois religions dites « du Livre » dont, précisément, les textes ne sont pas de nature équivalente. Ellul considère l'islam comme un danger pour l'Occident, une « menace guerrière permanente contre [celui-ci] ». Dans le même temps, il parle d'une « invasion pacifique de l'Europe » qui – par exemple en France – accueille celui qui va « l'égorger » et « l'anéantir ». En 1988, il estime en outre que d'ici vingt-cinq-ans l'Europe sera dans une situation comparable à celle de l'Afrique du Sud au temps de l'apartheid, accusant même les musulmans de fomenter une nouvelle Shoah[21]. Ces positions radicales reposent, selon certains chercheurs[Qui ?], sur des connaissances parcellaires et approximatives de l'islam, mais d'autres chercheurs partagent ses inquiétudes[22].

Qui faut-il croire?

Jean-Dominique Reffait

Alex,
Zidane a bien essayé le coup de boule et on le lui a reproché (pas moi, j'ai trouvé ça chevaleresque et esthétiquement parfait).
Le problème de notre société, c'est que nous ne pouvons plus régler les différends à l'ancienne, sur le pré ou dans le caniveau selon le standing. J'ai été parfois surpris de voir les réactions de certains "humoristes" sitôt que leur victime faisait les gros yeux : Guillon, par exemple, avait été terrifié par je ne sais qui faisait mine de le menacer. Une bonne claque dans la figure, c'est encore le meilleur moyen de se défaire des importuns aux nerfs fragiles.

Et il faut le regretter. Une claque est juste une occasion de mesurer d'une part le degré d'exaspération de la victime, de l'autre le niveau de nécessité de la raillerie ou de l'insulte. Cette libre appréciation de chaque côté laisse entière la liberté d'expression, chacun évaluant la nature du risque qu'il prend. Est-ce que traiter Zidane de pute mérite de perdre subséquemment toutes ses dents de devant ? Si oui, banco, traitons Zidane de pute et prenons-nous fièrement un coup de boule dans les gencives. Ou alors on renonce. Chacun apprécie.

Le tribunal émascule toute discussion et voilà comme on transforme un vaillant footballeur en fiote de prétoire !

Alex paulista

Sinon sur Zidane:
C'est vrai, cette judiciarisation à outrance, c'est du n'importe quoi.
Un bon coup de boule et c'était réglé.

Achille

@ Jean-Marie

« Si le Voyage n'était pas une oeuvre d'exception, il y a longtemps qu'on aurait oublié Céline. »

Je l’ai lu (c’est d’ailleurs le seul livre que j’ai lu de Céline) et franchement, même si j’ai eu du plaisir à le lire, il n’y a pas de quoi sauter au plafond.

Jean-Dominique Reffait

@Serge Uleski

Au moins vous, vous êtes dans l'axe :
(...) interdisent (...) impose un devoir
En une phrase, une interdiction, une imposition, un devoir.
Je suppose que vous êtes évidemment un farouche défenseur de la liberté d'expression...

Jean-Marie

@ Achille

Si le Voyage n'était pas une oeuvre d'exception, il y a longtemps qu'on aurait oublié Céline.

Serge ULESKI

Frédéric Mitterrand supprime Céline de son calendrier de «Célébrations nationales»

***

Le choix de Céline était un choix imbécile et irresponsable car Céline n’est pas un auteur que l'on peut célébrer comme l'on célèbrerait Hugo, Giono, Pagnol, Simenon...

Faire le choix d'inclure Céline à une telle célébration, c'est faire preuve d'un manque de discernement indigne d'un ministre de la République, et qui plus est, ministre de la Culture qui, jour après jour, s’avère être un très mauvais "politique" (méconnaissance des symboles et de leur utilisation) ; un Frédéric Mitterrand maladroit, inconstant, incohérent, et finalement bien superficiel (souvenons-nous de son intervention en faveur de Polanski et ses commentaires sur le régime de Ben Ali).

***


Non ! Céline n'est pas un auteur comme les autres ; son racisme, son antisémitisme, sa haine de l'humanité interdisent toute tentative de normalisation, voire de banalisation, d'une oeuvre qui, aussi originale soit-elle, impose un devoir de vigilance ("oeuvre originale" dans le sens de… œuvre sans précédent, si on oublie un moment celle du Marquis de Sade... mais dans un tout autre domaine : celui des moeurs, de la sexualité et du pouvoir).

Auteur d’exception, Céline ne convient pas à une telle célébration même si son œuvre mérite bien mieux qu’une célébration qui le rangerait parmi d’autres figures littéraires qui ne pourront jamais prétendre à un tel régime d’exception dans ce vaste champ d’investigation de nos démons les plus intimes et les plus obsessionnels qu’est aussi la littérature.

Mary Preud'homme

A Florence,

Comme je crois l'avoir mentionné (en n'indiquant il est vrai que mon prénom et l'initiale de mon nom) ces quelques lignes sont extraites d'un recueil poétique inédit dont je suis l'auteur.

Achille

@Julien

« Il est navrant que ce gouvernement (celui qui discrimine les Roms et dont un de ses membres est condamné pour racisme) cherche à s'offrir une pseudo virginité morale à si bon compte, c'est-à-dire sur le dos d'un mort qui n'a jamais tué personne, et qui plus est, l'un des plus grands génies que la France ait connu »

L’un des plus grands génies que la France ait connu ? Rien que ça !

Vous ne trouvez pas que vous exagérez un peu en tenant de tels propos dithyrambiques ? Pouvez-vous les étayer afin que nous puissions analyser vos arguments ?

Céline est un bon écrivain, certes, mais sans plus. Je ne vois pas ce qui pourrait le placer au-dessus d’écrivains tout aussi remarquables que par exemple un Marcel Pagnol, un Bernard Clavel ou un Maurice Genevoix.

Non Céline n’est pas le Victor Hugo du XXème siècle. Pas plus d’ailleurs que Michel Houellebecq ne sera celui du XXIème siècle. Il faut arrêter de dire n’importe quoi.

SR

Si Christophe Alévêque avait qualifié Philippe Bilger en ces termes, "Ce mec est une pute", l'insulté aurait encaissé avec un sourire évidemment.

Florence

@ Mary Preud'homme

Vous citez ceci : "Nous sommes cernés, par la misère, la maladie, la faim de millions de sans-voix... Halte-là ! Jetons sans vergogne à la face immonde de ces loqueteux : sous-développés, sous-alimentés, faméliques, sidaïques et autres boat-people nos problèmes cyniques, l’obésité, la drogue, la déprime, l’alcoolisme et le Sexe, symboles omniprésents des sociétés décadentes…"

Merci de me dire d'où ce texte est tiré car il exprime très exactement ce que je pense depuis très longtemps.

Julien

Il est navrant que ce gouvernement (celui qui discrimine les Roms et dont un de ses membres est condamné pour racisme) cherche à s'offrir une pseudo virginité morale à si bon compte, c'est-à-dire sur le dos d'un mort qui n'a jamais tué personne, et qui plus est, l'un des plus grands génies que la France ait connu. Navrant, mais pas surprenant. On sait très bien que chez nous la littérature peut fort bien servir d'alibi aux confessions d'ébats tarifés avec des adolescents (je ne parle pas que de Michel Polac), mais que cette même littérature se voit disqualifiée en "saloperie" dès qu'elle dépasse certaines limites que l'on commence à bien connaître.
Le célinien que je suis ne se fait pas trop de souci. Ferdine survivra à l'affront que les "citrons sans jus" qui nous gouvernent ont fait subir à sa mémoire, comme il a survécu au Danemark et à la grande guerre. Et après tout, ceux qui pensaient pouvoir passer le génie au tamis de la morale ne méritaient pas de le célébrer.

calamity jane

En ce matin clairet, tandis que les étoiles
laissent le champ au soleil, j'ai pu lire
les interventions nouvelles.
Le "kampfeur" est, a été et reste un grand
malade mental et il serait temps que l'on
se penche sur son cas.

Mary Preud'homme

A l’attention de Jean Reffait

Voilà une journée à marquer d’une pierre blanche.
Je suis très touchée par votre message et ravie que vous sachiez apprécier Jacques Ellul à sa juste valeur.
Qui sait ? Votre intérêt et votre éloge concernant ses oeuvres donneront peut-être l’envie à certains intervenants de faire connaissance avec cet auteur trop méconnu chez nous, mais que l’on peut qualifier sans exagération aucune de « penseur prophétique », eu égard à tout ce qu’il avait prédit dans le domaine sociétal.
Et merci de m’avoir signalé une faute impardonnable : l’omission de la majuscule pour parler de l’Amour avec un grand A, non pas celui qui mène ce bas monde par le bout du nez, mais celui qui donne à l’homme sa dimension cosmique et à la femme son rayonnement et sa plénitude.

Bien cordialement.

Jean Reffait@Mme Mary Preud'homme

A l'intention de Madame Mary Preud'homme :
Madame, je me trouve rarement en phase avec vous et je vous le dis tout de go.

Mais sur le fait qu'Hitler a gagné la guerre, vous me trouverez tout à fait d'accord avec vous. Je vous cite :

"Jacques Ellul, ne disait-il pas dès 1945, que "d’une certaine façon, Hitler avait gagné la guerre". Idée reprise dans nombre de ses ouvrages quand il écrivait par exemple : « Le modèle nazi s’est répandu dans le monde entier ». « Qu’est-ce à dire sinon que le vaincu a littéralement corrompu le vainqueur ? Que pour vaincre le régime hitlérien, les démocraties se sont moralement condamnées en voulant combattre le mal par le mal, autrement dit en s’engageant sans réserve dans le culte de la puissance technicienne. »

Je me suis fait huer, y compris par des militants qui partageaient mes idées "de gauche" et qui pensaient que le "plus jamais ça !" était un sacrement intangible.

En réalité, je pense même qu'il l'avait gagnée avant. Dès Munich. Qu'ont retenu les "vainqueurs" d'Hitler ? La technicité allemande d'alors. Où a fini Von Braun, qui n'avait pas été un nazi modéré ? Dans les laboratoires américains et tant d'autres avec lui, criminels de guerre ou non, cela n'a pas d'importance quand on a fait le coup d'Hiroshima.

Je pense que ce que vous appelez à juste titre notre décadence est issu de cette priorité technologique. Nous en payons les effets et ce n'est qu'un début. Mes enfants se souviennent qu'à tous propos, spécialement en politique extérieure européenne, je n'ai cessé de leur dire que non seulement, la bête n'était pas morte mais qu'elle bougeait en nous. J'ai dû les choquer parfois, souvent même. Ils en font cruellement le constat pourtant chaque jour un peu plus.

Jacques Ellul et moi appartenons à la même génération. il avait une dizaine d'années de plus que moi. Faut-il avoir vécu cette viduité de l'Etre et son remplacement par ces pustules électroniques pour oser en devenir conscient et chercher, encore et encore, le moyen d'éviter le naufrage pour ces fameuses générations que des bateleurs sans scrupules n'arrêtent pas d'évoquer pour nous conférer d'autres hontes ? Ellul n'avait qu'un peu plus de dix ans de plus que moi.

Merci, Madame de m'avoir apporté l'occasion d'être d'accord avec vous. Vous semblez, en magistral remède, voir l'amour. Moi, si vous le permettez, je le vois avec un "A" majuscule. Comme "Amour".

Achille

@ mrbelette

Le rapport c’est la délinquance et actes criminels et délictueux.

Si ce n’est pas le théorème de Zemmour qui s’est limité au commerce de la drogue dans les banlieues, alors c'est indiscutablement celui de Le Pen père et fille qui attribuent l’essentiel des crimes et délits de toute nature aux noirs et aux arabes, chiffres à l’appui, bien sûr.

Il faut dire aussi que ce sujet est leur principal fonds de commerce.

Jean-Dominique Reffait

Attention aux confusions : que des personnes s'émeuvent de la célébration de Céline, que d'autres se scandalisent des propos de Zemmour, cela n'a rien de choquant. Il ne s'agit pas, il me semble dans le billet de Philippe, de contester le droit de contestation.
Ce qui est en cause ici, dans le terme de totalitarisme, c'est l'interdiction même d'émettre une idée contestable. Le totalitarisme, c'est la prétention d'une idéologie à remplir la totalité du champ intellectuel et à en interdire toute déviance.
Aller devant un tribunal pour punir une idée, fût-elle détestable, c'est clouer le bec, fermer le robinet.

Le problème est que notre société est demandeuse de cela. N'entends-je pas certains ici même, au nom de la liberté d'expression, revendiquer que la parole change de côté tout en souhaitant que les autres se taisent enfin ? Chacun semble exiger la liberté d'expression pour ceux avec qui il est d'accord. Commode.

Eh bien non, une bonne démocratie c'est quand les idées se battent au lieu des hommes. Et pour qu'elles se battent, il faut qu'elles soient fortes, audacieuses, gênantes, d'où qu'elles viennent.

juge treize

Le terme "commissaire du gouvernement" que vous utilisez pourra séduire des lecteurs peu au fait du droit processuel mais il n'a que l'apparence de la réalité.
Commissaire du gouvernement était l'ancienne dénomination de rapporteur public, une fonction juridictionnelle auprès des juridictions administratives. Mais contrairement à ce que vous laissez penser, et à ce que laisse paraître ce terme, il s'agit d'une fonction "de dire le droit" exercée par un magistrat totalement indépendant (contrairement au proc ou au substitut). Il est amusant que vous ayez recours à ce vocable, comme si vous ne vouliez pas admettre que le ministère public n'est pas une fonction juridictionnelle indépendante mais une tierce partie en charge des intérêts de la société... Mais je vous rejoins sur le fait que la réquisition du parquet dans l'affaire Zemmour ne s'embarrasse pas de la nuance du réel.

Mary Preud'homme

Quel totalitarisme du bien ? C’est plutôt celui du mal qui sévit depuis l’après guerre en livrant l’homme occidental aux manipulations de la propagande, de la génétique et aux « expériences » les plus mortifères, avec à la clé le sacrifice d’une jeunesse de plus en plus déboussolée et pour des millions de pauvres vieux, le placement dans des mouroirs/prisons, des fins de vie végétatives et désespérées, prolongées à l'envi pour engraisser les laboratoires pharmaceutiques.
"Nous sommes cernés, par la misère, la maladie, la faim de millions de sans-voix... Halte là ! Jetons sans vergogne à la face immonde de ces loqueteux : sous-développés, sous-alimentés, faméliques, sidaïques et autres boat-people nos problèmes cyniques, l’obésité, la drogue, la déprime, l’alcoolisme et le Sexe, symboles omniprésents des sociétés décadentes…" (Silence on crie, Mary P.)
Où est le bien dans tout ce fatras ?
Jacques Ellul, ne disait-il pas dès 1945, que "d’une certaine façon, Hitler avait gagné la guerre". Idée reprise dans nombre de ses ouvrages quand il écrivait par exemple : « Le modèle nazi s’est répandu dans le monde entier ». « Qu’est-ce à dire sinon que le vaincu a littéralement corrompu le vainqueur ? Que pour vaincre le régime hitlérien, les démocraties se sont moralement condamnées en voulant combattre le mal par le mal, autrement dit en s’engageant sans réserve dans le culte de la puissance technicienne. »
Et je me permets d’ajouter… "des saintes apparences" (emprunté à Jacques Brel dans l’Air de la Bêtise)
---
Ellul voyait donc poindre partout un totalitarisme du mal plutôt que du bien. Ennemi déclaré des idéologues et d’une propagande vorace et lamineuse insatiable des esprits libres, il dénonçait non sans ironie les « clopinantes galopades intellectuelles » des cadres de la pensée unique, l’uniformité, la platitude, la lâcheté et le suivisme idéologique imposés par une minorité de FFP** autoproclamés, censés détenir les clés du savoir universel, du progressisme et de la bien-pensance. Enfin, il ne reconnaissait qu’une seule violence, celle de l’amour à l’œuvre, seul capable selon lui de donner un sens à notre existence.
---

En clair, là où vous voyez le totalitarisme du bien, Jacques Ellul, l’un de mes maîtres à penser aurait plutôt discerné le triomphe du mal. Un autre extrémiste de l’amour, apôtre de la non-violence, mais non de la complaisance, n'était-il pas tout aussi convaincu de la primauté du mal qu'il combattit sans relâche tout au long de sa vie. De même que Jacques-Stéphen Alexis, un écrivain haïtien à la personnalité charismatique et au style flamboyant dont la foi en la nature humaine était prodigieuse. Trois figures rares qui ont marqué mes jeunes années, trois combattants aux mains nues, trois hommes fort différents d’origine et de culture mais qui sans se connaître se rejoignaient pourtant sur l’essentiel... Et les deux derniers, celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas, abattus lâchement par des hommes sans scrupules à la solde du Mal absolu.
---
** FFP : faisant fonction de penseur

mrbelette

"Oui, c’est vrai ça, revenons-en à la théorie de Zemmour.
Il s’appelle Tony Meilhon le suspect arrêté pour le meurtre de la jeune Leticia.
Sans doute une exception au théorème de Zemmour."

En quoi une exception ? La discussion à laquelle participait Eric Zemmour faisait référence aux trafiquants de drogue faisant la loi dans les cités de banlieue. Où est le rapport ?

Herman

Pardonnez-moi, cher F.Thomas, d'avoir attribué vos propos à F.Boizard, je viens de m'en rendre compte. Mille excuses...

Catherine JACOB

«  La nuit ne porte pas conseil. Elle décuple l'exaspération. »

Il existe vingt-sept idéogrammes différents pour écrire le mot  « bien ». Ils nécessitent d'entrecroiser de cinq à vingt-deux traits pour former la figure désirée.
Le plus simple (cinq traits) signifie par le biais d'une silhouette agenouillée dont l'oreille et l'esprit sont tendus vers la compréhension de l'expression d'une volonté divine. Le plus compliqué (vingt-deux traits) signifie par le biais d'un personnage qui boit du saké après avoir offert une libation destinée à réjouir les dieux, et de façon à en partager la joie. Entre les deux, une lettre de dix traits qui signifie par le biais d'un rayon de lune éclairant un patio. Des trois exemples donnés, c'est mon préféré.

« J'ai choisi le mauvais remède. J'ai écouté la revue de presse d'Ivan Levaï sur France Inter.  »

La prochaine fois allez donc plutôt vous promener sous la lune, ne serait-ce que d'une promenade musicale tel le n°3 de Suite bergamasque de Debussy intitulé « Clair de lune ». Il en des interprétations qui rendent le pas léger, rêveur, ou encore méditatif au choix de l'humeur.

jpledun

Le fait de gagner de l'argent (même beaucoup d'argent) ne fait pas de vous une "pute".

Le fait de lancer une vanne (même une grosse vanne) ne fait pas de vous un comique.

Au mieux, vous êtes aux yeux de M. Sébastien (qui m'énerve de plus en plus avec ses insinuations á deux sous) un « esprit libre » devant lequel celui-ci tire son chapeau (Le grand cabaret 22.01.10)

Quelle consolation...

catherine A.

Mais Levaï a toujours fait du Levaï. Hélas ! Parfaite incarnation d'une gauche peau de lapin qui eut comme maîtres à penser Sartre, Bourdieu et Montand. Des égotistes parlant au nom d'un peuple qu'ils n'ont jamais vu que de très loin. J'en sourirais si ce n'était pas à pleurer.

kris

J'aurais aimé vous voir déposer dans l'affaire Zemmour, bien que j'ai pensé à vous lors de l'ouverture de ce procès, j'ai pensé que votre "autorité de tutelle" vous en empêcherait au nom du "devoir de réserve".

Le procureur n'a rien compris au débat, espérons que le jugement soit favorable à Zemmour, comment cela se pourrait autrement.

Une bonne leçon aux droits de l'hommistes de toute la création ne ferait pas de mal.

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